5 février 2014 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
Le Canada vient de dévoiler ce mercredi sa nouvelle Stratégie d’approvisionnement en matière de défense (SAMD) au Economic Club of Canada. C’est la ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada Diane Finlay, et le ministre de la Défense nationale, Rob Nicholson, qui en ont fait l’annonce.
Dans cette stratégie, le gouvernement Harper met l’accent sur la façon de «tirer profit de l’approvisionnement en matière de défense pour créer des emplois et assurer la croissance économique».
«Le gouvernement Harper est résolu à faire en sorte que nos militaires aient l’équipement nécessaire plus rapidement, de façon économique, tout en offrant la meilleure valeur pour les contribuables. Dorénavant, nous tirerons profit de nos investissements en vue de créer des emplois bien rémunérés et hautement spécialisés ici au Canada», a déclaré Diane Finlay.
La Stratégie, poursuit le communiqué, repose sur d’importantes activités de mobilisation menées par le gouvernement auprès de l’industrie ainsi que sur les recommandations formulées dans le rapports Jenkins de février 2013 intitulé «Le Canada d’abord –Exploiter l’approvisionnement militaire en s’appuyant sur les capacités industrielles clés» et le rapport Emerson de 2012 sur les intérêts et l’avenir du Canada dans l’aérospatiale et dans l’espace.
«Le lancement de la Stratégie d’approvisionnement en matière de défense aujourd’hui réaffirme l’engagement du gouvernement à l’égard de l’établissement et du maintien d’une armée moderne et de première classe qui est bien équipée pour relever les défis du 21e siècle. Le ministère de la Défense nationale continue de voir les conséquences positives du nouvel équipement sur les opérations de défense», a déclaré pour sa part le ministre de la Défense, Rob Nicholson.
La Stratégie d’approvisionnement en matière de défense (SAMD), marque un changement radical dans l’approche du gouvernement à l’égard des approvisionnements en matière de défense:
Fournir le bon équipement aux Forces armées canadiennes et à la Garde côtière canadienne en temps opportun:
- Assurer la mobilisation hâtive et soutenue de l’industrie et de la clientèle dans le cadre du processus d’approvisionnement.
- À compter de juin 2014, publier annuellement le Guide d’acquisition de la défense, qui décrira les priorités en matière d’approvisionnement du ministère de la Défense nationale.
- Établir un processus d’analyse critique des besoins militaires, dirigé par un tiers indépendant, au sein du MDN.
Tirer parti de nos achats de matériel de défense pour créer des emplois et assurer la croissance économique au Canada:
- Utiliser une proposition de valeur cotée et pondérée pour l’évaluation des soumissions relatives aux approvisionnements en matière de défense et aux approvisionnements importants de la Garde côtière canadienne.
- Mettre en œuvre une stratégie d’exportation à l’appui des occasions de vente à l’étranger et de la participation aux chaînes de valeur mondiales.
- Déterminer et appliquer les capacités industrielles clés pour connaître les retombées économiques possibles de chacun des achats de manière à répondre aux besoins des Forces canadiennes et à accroître la compétitivité des entreprises canadiennes sur le marché mondial.
- Établir de façon indépendante un institut d’analyse de la défense dont les experts fourniront des analyses éclairées à l’appui des objectifs de la Stratégie d’approvisionnement en matière de défense (SMAD) et des évaluations qui en découlent.
Simplifier les processus d’approvisionnement en matière de défense:
- Adopter un nouveau régime pour veiller à ce que le processus décisionnel concernant les approvisionnements en matière de défense et les approvisionnements importants de la Garde côtière canadienne soit simplifié et coordonné.
- Mettre sur pied un secrétariat d’approvisionnement en matière de défense au sein de TPSGC afin de s’assurer d’une étroite coordination entre les ministères clés.
- Passer en revue les pouvoirs délégués actuels du MDN pour l’achat de biens, tout en envisageant la possibilité de hausser le plafond existant de 25 000 $, ce qui permettrait d’accroître l’efficacité des pratiques d’approvisionnement.
La mise en œuvre de la Stratégie d’approvisionnement en matière de défense commencera immédiatement; une mise en œuvre progressive aura lieu après les consultations en cours avec l’industrie et, annonce aussi Ottawa aujourd’hui, le ministère de la Défense publiera son premier Guide d’acquisition en matière de défense annuel en juin 2014.
Le Guide indiquera la liste de projets d’acquisition que le gouvernement compte développer sur les cinq, 10, 15 ou 20 ans années à venir, et comprend les projets de plus de 100 millions $, ainsi que ceux d’une plus petite valeur qui offrent des possibilités de retombées pour l’industrie canadienne.
Le Canada compte plus de 650 entreprises qui fournissent des biens et des services en matière de défense et qui génèrent 9,4 milliards $ en recettes, ainsi que des retombées économiques estimatives de 6 milliards $ et 64.000 emplois à temps plein. La moitié des recettes de l’industrie proviennent des exportations.
La nouvelle stratégie a été bien accueillie par les représentants de l’industrie, le Président de l’Association des industries canadiennes de défense et de sécurité, Tim Page, louant le gouvernement et déclarant lui donner «tout le crédit [...] pour la réponse exhaustive d’aujourd’hui à son engagement pris dans le cadre du budget de 2013 à améliorer les résultats de ses approvisionnements en matière de défense».
« L’annonce d’aujourd’hui est une excellente nouvelle pour l’industrie aérospatiale, nos forces armées et les contribuables canadiens. L’engagement du gouvernement à évaluer la valeur que représentent les approvisionnements pour les emplois, l’innovation et la recherche et le développement au Canada contribuera à faire en sorte que l’acquisition de matériel militaire profitera au maximum à l’économie canadienne», a pour sa part déclaré Jim Quick, le Président et chef de la direction de l’Association des industries aérospatiales du Canada.
Il faut toutefois se rappeler que, pour l’industrie de la défense du pays, les navires, les véhicules ou les aéronefs peuvent être plus chers, moins performants ou moins nombreux, ce qui compte, c’est que les achats militaires se fassent le plus possible ici au Canada. Le contribuable, lui, peut parfois être d’un avis différent.