02.12.2013, Maria Baliabina - La Voix de la Russie
Les principaux stocks d’armes chimiques syriennes seront démantelés dans les eaux internationales de la mer Méditerranée. Un porte-parole de la Maison-Blanche a annoncé dimanche que les États-Unis avaient commencé la préparation à bord du Cape Ray. Moscou apportera son aide aux préparatifs. Cela fait longtemps déjà que la Russie utilise l’hydrolyse pour neutraliser les agents chimiques toxiques militaires (aux États-Unis, ils étaient brûlés jusqu’à récemment).
De manière générale, environ 1.300 tonnes d’agents toxiques devraient être détruites. Seuls les plus dangereux, environ 500 tonnes, seront neutralisés sur le navire américain, par la méthode de l’hydrolyse. Des entreprises privées se chargeront du traitement et de la neutralisation des déchets qui en découleront.
« Les substances chimiques vont être amenées dans le port de la ville de Lattaquié (Syrie), où elles seront emballées et placées sous scellés. Ensuite, plusieurs bateaux les emmèneront sur le navire mis à la disposition par les États-Unis », explique Sigrid Kaag, la coordonnatrice spéciale de la mission conjointe ONU-OIAC.
L’OIAC souligne que les armes chimiques seront neutralisées en dehors des eaux syriennes. Pour le moment, les équipements adéquats sont en train d’être installés sur le navire. Moscou va apporter son aide à la préparation de cette opération des États-Unis, où il y a peu encore, les armes chimiques étaient brûlées. Elena Souponina, experte auprès du Conseil russe aux affaires étrangères, précise que la Russie utilise depuis longtemps l’hydrolyse pour neutraliser les agents chimiques toxiques militaires.
« Les risques sont importants, et c’est une procédure très coûteuse. Mais c’est plus sûr que de démanteler l’arsenal chimique sur le territoire syrien parce qu’il y a une guerre civile et que les autorités ne peuvent pas garantir la sécurité des spécialistes. »
Le nombre d’inspecteurs internationaux qui vont suivre l’emballage et le transport des substances chimiques sera doublé pour se chiffrer à 30 personnes. Le groupe d’experts travaille actuellement avec des mesures de sécurité renforcées. Les itinéraires des inspecteurs sont soigneusement gardés secrets.
« Les groupes armés viennent d’Arabie saoudite, du Qatar et de Turquie. Et je pense qu’il peut leur être demandé de s’attaquer aux inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, afin d’essayer de stopper le processus de démantèlement des substances chimiques et ainsi relancer l’idée d’une intervention militaire contre la Syrie », explique Salim Harba, expert militaire et général syrien à la retraite.
Pour les experts, les 800 tonnes restantes sont moins dangereuses. Elles seront neutralisées sur le territoire d’autres pays. Plus de 30 entreprises commerciales ont annoncé leur volonté de participer au démantèlement des armes chimiques. Celle qui va remporter l’appel d’offres recevra entre 40 et 50.000 euros pour effectuer ce travail. Selon le calendrier établi par l’OIAC, les armes chimiques devraient être totalement démantelées au milieu de l’année prochaine.