18/07/2014 Alice Le Flamanc
La célébration du centenaire de la plateforme aéronautique du Bourget s’est déroulée le dimanche 13 juillet 2014. Témoin privilégié de l’Histoire aéronautique, l’aéroport a accueilli les plus grands exploits aériens. C’est donc naturellement que l’armée de l’air, représentée par le général Denis Mercier, son chef d’état-major, s’est associée à l’événement.
Le Bourget : un lien unique avec l’armée de l’air
Près de 30 000 personnes se sont amassées sur le tarmac pour participer à cette grande fête aéronautique. «C’est bien plus qu’un simple meeting aérien, confie Bernard Chabbert, journaliste et commentateur aéronautique qui témoigne son attachement à cette manifestation. Il faut considérer cet événement comme une commémoration. Nous ne sommes pas ici pour présenter les avions mais pour les situer dans leur contexte : un aéroport et son histoire. L’aéroport du Bourget fait d’ailleurs partie du patrimoine intellectuel et opérationnel de l’armée de l’air».
En effet, terrain militaire en 1914, l’ancienne base aérienne 104 Dugny-Le Bourget a vu naître de nombreuses institutions de l’armée de l’air. Le général Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, témoigne sa fierté de participer à l’événement : «pour l’armée de l’air, le centenaire du Bourget est un bel anniversaire. Ce terrain d’aviation est l’illustration de l’Histoire de l’aviation, de ces hommes et de ces femmes engagés vers une seule et même passion : l’aéronautique. Civils et militaires sont réunis aujourd’hui pour célébrer le succès de cet aéroport. Je tiens à remercier l’ensemble des organisateurs qui a su mettre en valeur les 80 ans de l’armée de l’air. Les 100 ans du Bourget permettent de rassembler cette magnifique communauté aéronautique».
Un anniversaire haut en couleurs
L’atterrissage est précis et maîtrisé, l’Extra 330 de Catherine Maunoury, directrice du musée de l’air et de l’espace, se pose sur le tarmac. «Aujourd’hui est un jour de fête, déclare la double championne du monde de voltige aérienne. L’aéroport du Bourget est le cœur de l’aviation. Cet événement rend hommage à ces aviateurs civils et militaires qui ont bâti cette histoire formidable».
Malgré la pluie, «le plaisir reste intact !», déclare un passionné. Triplan, Albatros, Flamant, Piper J3 et bien d’autres aéronefs se sont réunis dans le ciel couvert du Bourget. Près d’une soixantaine d’avions de toutes les époques se sont rassemblés autour d’une légende : le Spirit of St. Louis, venu des États-Unis. Le public a pu également découvrir des modèles mythiques de l’armée de l’air tels que le Jaguar, le Rafale A, le Tucano ou le Skyraider. Véritable éventail de l’histoire de l’aviation, l’événement s’articulait autour de cinq tableaux chronologiques de 1914 à aujourd’hui.
Mais «ce meeting n’a pas vocation à être nostalgique, il est tourné vers l’avenir» affirme Catherine Maunoury. Au fil de la journée, les pionniers de l’aviation ont donc laissé place à l’aviation de combat moderne. D’un claquement sec et brutal, le Rafale a foudroyé le ciel. Le capitaine Benoit Planche, alias «Tao», s’est ainsi lancé dans une présentation explosive du chasseur tigré aux couleurs du Nato Tiger Meet 2014. La Patrouille de France et ses Alphajet étaient également au rendez-vous, tout comme l’Équipe de voltige de l’armée de l’air qui a clôturé les festivités de cette journée riche en émotion.
L’armée de l’air et l’aéroport du Bourget, naissance de l’Histoire aéronautique
Le centre d’instruction militaire de la cité de l’air (CIMCA) y est implanté dès sa création. Spécialisé dans l’instruction militaire, il formait les aviateurs à divers domaines d’expertises et compétences particulières, utiles aux activités de la cité de l’air ainsi que les jeunes citoyens effectuant leur service militaire en France.
Théâtre des épilogues de la Seconde Guerre mondiale, le terrain du Bourget voit naitre des escadrons de l’armée de l’air. Par exemple, le célèbre escadron de transport 1/64 «Béarn», qui souffle ses 70 bougies cette année, tire ses traditions de ce lieu mythique. Il appartenait en effet au 1er groupe de la 34ème escadre de bombardement, créée en 1933.