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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 08:45
Corymbe : exercice NEMO

 

29/01/2015 Sources : Etat-major des armées

 

Du 19 au 22 janvier 2015, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre et l’aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée, formant le Task Group 451.01, ont participé à l’exercice multinational NEMO 15.1.

 

Les exercices NEMO s’inscrivent dans la continuité du sommet organisé à Yaoundé en 2013, au cours duquel les Etats de la communauté économique d’Afrique centrale (CEEAC) et d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) se sont engagés à renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée. Régulièrement, la France pour qui cette activité constitue une menace à la sécurité régionale, y est associée. Cette première édition 2015 de l’exercice NEMO a ainsi été menée en collaboration avec les marines africaines riveraines du golfe de Guinée : le Gabon, le Bénin, le Nigéria, le Cameroun, le Togo et pour la première fois le Ghana. Deux observateurs américains de l’U.S. Navy étaient également présents au sein du centre maritime de commandement national du Ghana, dans le cadre de la coopération opérationnelle qu’ils mènent avec les pays riverains de cette région.

 

L’objectif de cet exercice était de permettre aux marines régionales de coopérer ensemble sur un cas de piraterie et de pêche illicite dans le golfe de Guinée. Elles ont pu tester leur interopérabilité ainsi que leurs propres capacités dans le suivi et l’observation de l’évolution d’un « bateau mère » (mothership) pirate, simulé par le Lieutenant de vaisseau Lavallée. Le Tonnerre jouait le rôle d’un navire pétrolier ciblé par des pirates, scénario encore trop fréquent dans cette région du monde.

 

Les deux bâtiments ont ainsi quitté les ports de Pointe-Noire et de Port-Gentil pour faire route en direction du Togo. Le Lieutenant de vaisseau Lavallées’est tout d’abord dirigé vers les côtes du Cameroun puis du Nigéria comme le font régulièrement les pirates présents dans cette zone. L’objectif de cette partie de l’exercice était, pour le Cameroun et le Nigéria, de le repérer et de le suivre au moyen de leurs centres de contrôle opérationnel tout en diffusant les informations collectées à l’ensemble des participants de l’exercice. Cela permet de mettre en place et de structurer des canaux de communication entre les différentes marines de la zone, qui sont toutes parties prenantes dans la lutte contre la piraterie.

 

Pour sa part le Tonnerre avait pris le large pour être rejoint plus tard par le Lieutenant de vaisseau Lavallée et simuler un acte de piraterie à proximité des côtes du Nigéria. Une fois les appels de détresse envoyés par le BPC à la suite de l’abandon du bâtiment par les pirates, le patrouilleur Ouémé de la marine béninoise est venu lui porter assistance. Les marins béninois sont ensuite montés à bord afin de mener une visite du bâtiment et s’assurer qu’aucun pirate ne se trouvait plus à bord. Puis dans le cadre de l’exercice, des marins pompiers béninois sont intervenus également afin de porter assistance au Tonnerre qui faisait face à un incendie à son bord. Les marines togolaise et ghanéenne ont également apporté leur contribution en relocalisant et en tenant au contact l’aviso alors en fuite.

 

 Pour la dernière journée de cet exercice multinational, des marins togolais sont montés à bord de l’engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) qui, pour l’occasion, tenait le rôle de navire exerçant une activité de pêche illicite. Ils ont pu ainsi y mener une visite.

 

Cet exercice a permis de mettre en exergue la structure opérationnelle dans cette zone du golfe de Guinée. Les différents centres opérationnels maritimes africains mobilisés pendant cet exercice ont ainsi été mis à contribution lors de l’évolution en mer du Lieutenant de vaisseau Lavallée. Son positionnement était suivi depuis ces différents centres puis retransmis au centre maritime de coordination qui diffusait alors les informations vers les autorités concernées.

 

En place depuis 1990, la mission Corymbe est un déploiement naval quasi-permanent, en mesure de soutenir les forces armées françaises dans le golfe de Guinée, zone d’intérêt stratégique pour la France. Le dispositif est armé par un bâtiment de la Marine nationale, ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et aéromobiles embarqués, et peut soutenir à tout moment tout type d’opérations dans la région. De plus, cette présence quasi-permanente permet de coopérer avec les marines régionales amies, et ainsi de participer à leur montée en puissance et au développement de capacités africaines autonomes.

Corymbe : exercice NEMO
Corymbe : exercice NEMOCorymbe : exercice NEMOCorymbe : exercice NEMO
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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 20:45
Le golfe de Guinée, paradis des pirates en Afrique

 

Dakar, 17 déc 2014 Marine et Océans (AFP)

 

Le golfe de Guinée, nouveau centre de gravité de la piraterie en Afrique, peine à se mettre en ordre de bataille face à ce fléau, un an après les résolutions d'un sommet à Yaoundé des pays riverains, avec un mauvais élève déclaré, le Nigeria.

Siphonnage de pétrole à bord de cargos détournés, pêche illicite, trafics en tous genres : la zone côtière s'étendant du Sénégal à l'Angola a volé la vedette au golfe d'Aden, où le phénomène, un temps spectaculaire, a quasiment disparu devant le déploiement d'une armada militaire internationale.

Sur les neuf premiers mois de 2014, le golfe de Guinée est resté le champion africain de la piraterie, avec 33 attaques recensées - en recul toutefois par rapport à la même période de 2013 (47) - contre 10 au large de la Somalie, selon le Bureau maritime international (BMI), nombre de cas, non déclarés, passant toutefois à travers les mailles du filet.

Les pirates opérant au large du Nigeria, du Togo ou du Bénin sont généralement bien armés et violents, constate le BMI. Ils détournent parfois les navires pendant plusieurs jours, le temps de piller les soutes, et brutalisent les équipages, de moins en moins enclins à naviguer dans ces eaux.

"Dans le golfe de Guinée, la recrudescence de la piraterie a atteint une dimension inquiétante", a reconnu lundi le président nigérian Goodluck Jonathan au sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Abuja, capitale du Nigeria, soulignant les phénomènes corollaires de "trafic de drogue, siphonnage de pétrole et trafic d'êtres humains".

Menacés dans leur réputation et leur économie - les recettes maritimes représentent jusqu'à 20% des budgets nationaux - les Etats riverains ont décidé en juin 2013 à Yaoundé de créer un centre de coordination interrégional contre la piraterie et des centres régionaux le long de la côte.

"Les 24 chefs d'Etat présents à Yaoundé ne sont pas venus pour se balader. L'action est là, on n'est plus au stade des incantations", a estimé lundi le ministre camerounais des Affaires étrangères, Pierre Moukoko Mbonjo, lors d'un premier Forum sur la sécurité en Afrique organisé à Dakar.

Les centres créés depuis manquent toutefois encore d'ordinateurs, d'imagerie, les marines nationales de patrouilleurs et vedettes rapides, et et le dialogue interrégional n'est pas toujours au rendez-vous. Marines, polices maritimes et garde-côte se regardent en outre souvent en chiens de faïence.

 

- Connexions politiques -

 

"Au niveau des Etats, vous avez une multitude de services qui se marchent dessus. Chaque agence essaie d'avoir des prérogatives qui ne relèvent même pas de ses compétences", a déploré le chef d'état-major de la Marine sénégalaise, l'amiral Bara Cissokho, à ce même forum.

Les pays riverains ont parfois d'importants contentieux frontaliers, notamment pour le contrôle de champs pétroliers offshore.

"Comment le Ghana et la Côte d'Ivoire peuvent-ils organiser des patrouilles conjointes si la délimitation de leur frontière n'est pas finalisée ?", s'interroge Barthélémy Blédé, chercheur en sécurité maritime à l'Institute for Strategic Studies (ISS) de Dakar.

Le financement "tarde en outre à se dessiner et l'aide extérieure demeure limitée", déplore M. Blédé, regrettant aussi l'hostilité des armateurs à de nouvelles taxes sur les navires.

Pour tous les experts réunis à Dakar, le Nigeria reste en outre une grande ombre au tableau, le gros des attaques intervenant face à ses côtes.

"Les pirates qui essaiment dans toute la région viennent d'un Etat en particulier et créent des succursales dans les autres Etats", analyse Véronique Roger-Lacan, Représentante spéciale de la France pour la lutte contre la piraterie maritime.

Les ramifications sont parfois inattendues.

"Depuis le mois d'octobre, des attaques dans les eaux nigérianes suggèrent que la piraterie pourrait être utilisée pour financer des activités politiques. Les attaques sont devenues plus fréquentes et plus violentes à l'approche de l'élection présidentielle de février 2015", constate M. Blédé.

A côté, le Golfe d'Aden passerait presque pour un havre de paix. "Tous les services spécialisés disent toutefois qu'à partir du moment où les marines se retireront, les commanditaires de la piraterie reprendront leurs activités", prévient Mme Roger-Lacan.

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 11:45
Guinée Conakry : un centre pour lutter contre l’insécurité maritime

 

11-09-2014  Par RFI

 

En Guinée Conakry, le Centre interrégional de coordination et de sécurité contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée a été inauguré jeudi 11 septembre à Yaoundé. Cette zone est de plus en plus touchée par les actes de piraterie. En 2010, on en dénombrait 56. Trois ans après, en 2013, le nombre de cas était de 130, plus du double, selon le bureau maritime international. Ce centre doit élaborer une stratégie de lutte contre l'insécurité maritime. Il s'agit d'une réflexion initiée par les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG). Invité d’Afrique Soir, Bertrand Monnet, Directeur de la chaire Management des risques criminels de l'EDHEC (Ecole des Hautes Etudes Commerciales), a répondu aux questions de Clémentine Méténier.

 

Ecouter l’émission

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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 12:45
Sénégal : bilan 2013 des éléments français au Sénégal (EFS).

 

21/02/2014 Sources : EMA

 

En 2013, la conduite des actions de coopération opérationnelle avec les pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de la Mauritanie, a été particulièrement dynamique en raison, notamment, de l’engagement des éléments français au Sénégal (EFS) dans l’opération Serval.

 

Au bilan, 113 actions de coopération ont été conduites en 2013. Ces actions ont permis de former 4803 militaires africains dans 11 des 16 pays de la zone de responsabilité déléguée (ZRD) des EFS, représentant ainsi 1553 jours d’instruction cumulés.

 

Par ailleurs, le soutien à la mission Corymbe, la participation à des exercices internationaux comme Western Accord, l’un des plus importants exercices de l’Afrique de l’Ouest réalisé en collaboration avec l’AFRICOM, l’US Army Africa et la CEDEAO, ainsi que l’appui aux pays en sortie de crise, tels que la Guinée, la République de Côte d’Ivoire et le Mali, s’inscrivent dans le cadre des missions du pôle opérationnel de coopération (POC) des EFS.

 

L’année 2013 a permis de valider le concept de POC et a mis en avant la capacité des EFS à s’engager sur court préavis en opération. Avec cet acquis et la large palette des compétences détenues par le POC (formation du combattant jusqu’à celle des officiers servant en états-majors), les EFS rayonnent dans l’ensemble des pays de la ZRD.

 

En 2014, les EFS devraient conduire au minimum 120 actions de formation et former environ 5 000 militaires africains.

 

Création unique en Afrique, les éléments français au Sénégal (EFS) ont vu le jour le 1er août 2011, à la disparition des forces françaises du Cap-Vert. Cette transformation profonde est due à la réorganisation du dispositif français des forces de présence et à la renégociation des accords de défense liant la France et le Sénégal depuis 1974. Un nouvel accord de partenariat en matière de coopération militaire a été signé en 2012.

 

Majoritairement tournés vers la coopération militaire opérationnelle en Afrique de l’Ouest, les EFS disposent également de la capacité d’accueillir, de soutenir et de commander une force projetée.

Sénégal : bilan 2013 des éléments français au Sénégal (EFS).Sénégal : bilan 2013 des éléments français au Sénégal (EFS).
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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 11:45
Forces francaises en Afrique 05.12.2013 Service infographie du Figaro

Forces francaises en Afrique 05.12.2013 Service infographie du Figaro

 

05/12/2013 Par Alain Barluet, Service infographie du Figaro

 

Née officiellement en 2010, la Force africaine (FA) doit encore devenir opérationnelle.

 

«Appropriation»: en matière de défense et de sécurité, ce terme résume les attentes françaises vis-à-vis de l'Afrique. François Hollande l'avait rappelé, à Dakar, en octobre 2012, avec des mots à peine différents de ceux de son prédécesseur: «Le futur de l'Afrique se bâtira par le renforcement de la capacité des Africains à gérer eux-mêmes les crises africaines.»

 

Le concept, au centre du sommet de Paris, vendredi et samedi, s'incarne dans un projet laborieux et relativement ancien: encourager les pays africains à se doter de forces armées communes, susceptibles, quand le besoin s'en fait sentir, d'assurer elles-mêmes la sécurité et d'éteindre les crises. La Centrafrique, après le Mali, deux théâtres où la France est en première ligne, montre qu'on en est encore loin. «Les Africains montrent pourtant une véritable volonté de se prendre en charge», corrige-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense. Pour les pays africains, «le Mali a été une occasion manquée, ils ont mis du temps à réagir», commente un diplomate en expliquant qu'avec «la multiplication des crises sur le continent, la France commence sérieusement à tirer la langue financièrement». Pour cette raison aussi, Paris va encourager la mise en place d'une Force africaine en attente (FAA), née officiellement en 2010, mais qui doit encore devenir opérationnelle.

 

La concrétisation d'une force d'action rapide africaine prendra du temps

 

Les conclusions du sommet de Paris mentionneront également une Capacité africaine de réaction immédiate aux crises (Caric), créée par l'Union africaine (UA) lors de son dernier sommet, à Addis-Abeba, en juin dernier, et toujours dans les limbes. Des bases sont donc posées. Mais la concrétisation d'une force d'action rapide africaine prendra du temps. Parmi les facteurs d'inertie, des rivalités existent entre l'UA et les organisations régionales et sous-régionales (Cedeao, Ceeac, Cemac…) pour le contrôle de la «Force en attente» et de la «Capacité africaine». «L'enjeu, résume un diplomate, c'est le pilotage de cette force.»

 

Dans l'immédiat, la France va réorienter sa coopération pour pallier les lacunes les plus patentes de ses partenaires africains en matière de planification et de conduite des opérations militaires. Les efforts engagés dans le cadre d'un mécanisme déjà ancien - il remonte à 1998 -, le Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (ReCamp), vont céder la place à des moyens axés sur les communications et la logistique. Des conseillers vont être affectés à cette coopération militaire «à haute valeur ajoutée» et, dans le même esprit, les exercices d'état-major, sur table ou in situ, vont être développés. Tout un pan de la coopération va aussi s'attacher à la problématique majeure de la sécurité des frontières et à la lutte contre les trafics. Dans ce domaine aussi, le chemin sera ardu, le renforcement des capacités nationales devant précéder la coordination entre voisins. Dans le même temps, une réflexion a été engagée sur les forces françaises en Afrique, indique-t-on au ministère de la Défense. Mais ce travail n'étant pas achevé, assure-t-on, l'heure n'est pas aux annonces et «le dispositif des forces françaises prépositionnées devrait être stable».

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 12:45
Point de situation sur la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée

16 Septembre 2013 Par Marine & Océans

 

Du 24 au 25 juin 2013 s'est tenu à Yaoundé (Cameroun) un sommet de chefs d'Etats et de gouvernements sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. L'objet de la rencontre était la signature des documents proposés durant la Conférence interministérielle CEDEAO, CEEAC et CGG (Commission du golfe de Guinée) sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée de mars 2013.

 

Onze chefs d'Etats africains étaient présents à savoir les présidents du Cameroun, du Nigéria, du Gabon, de la Côte d'Ivoire, du Tchad, du Bénin, de la république de Congo, du Burkina Faso, du Togo, du Niger, et de Sao Tomé et Principe. Si nombre d'entre eux étaient d'accord pour une "mutualisation" des efforts et des actions des Etats africains pour lutter contre la piraterie maritime, les résultats concrets ont été réduits à la création d'un centre de fusion du renseignement, au Cameroun, seule mesure adoptée à ce jour.

 

Plus ambitieux, le président tchadien, Idriss Deby a défendu l'idée que l'Union africaine se dote d'une "composante maritime", avec pour ambition la mise en place d'une force navale internationale, équivalente à celle déployée depuis 2008 dans le golfe d'Aden. Dans sa déclaration, le Représentant spécial pour l'Afrique centrale du Secrétaire général de l'ONU a assuré que les Nations unies apporteront les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre d'une stratégie régionale contre la piraterie maritime.

 

De leur côté, les nations contributrices à l'EU NavFor, qui s'interrogent sur la poursuite de l'opération européenne Atalanta au large de la Somalie au-delà de son mandat de 2014, ou les autres puissances navales déployant des unités au large de la Corne de l'Afrique (Etats-Unis, Russie, Japon, Chine...) mettent en question la possibilité d'une extension de leur action au golfe de Guinée.

 

Selon un récent rapport de juin 2013 de "Oceans Beyond Piracy", intitulé "Human Cost of Maritime Piracy 2012", le coût de la piraterie maritime dans le golfe de Guinée serait estimé entre 740 et 950 millions de dollars US. Ces chiffres reprennent les estimations des coûts directs faites par le BMI (Bureau maritime international), qui estime qu'en 2012, au moins 966 marins auraient été victimes d'attaques dans le golfe de Guinée et que le coût des marchandises volées par les pirates serait évalué entre 34 et 101 millions de dollars. A cela doivent être ajoutés les coûts indirects comme les surprimes d'assurance...

 

Trois documents ont fait l'objet de la Conférence interministérielle en mars 2013 :

 

- une lettre d'intention (Memorandum of Understanding) entre la CEDEAO, la CEEAC et la CGG sur la sécurité et la sûreté maritime en Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale.

- une déclaration politique des chefs d'Etats et de gouvernements

- un code de conduite sur la répression de la piraterie, des vols armés sur navires et les activités maritimes illicites (à l'image du Code de Djibouti).

 

Les impacts économiques sont directs sur les Etats côtiers, notamment le Nigeria, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et le Togo. Ils concernent également les Etats européens, ce qui pourrait décider ces derniers à prolonger leur action antipiraterie dans le golfe de Guinée, le libre approvisionnement du pétrole exploité sur la zone pouvant être menacé. L'UFIP (Union Française des Industries Pétrolières) estimait en février 2011 que plus de 11% du pétrole brut importé en France provenait de cette région du monde.

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 11:45
photo EMA

photo EMA

07/2013 Gilbert Maoundonodji* -- sciencespo.fr

 

Le 16 janvier 2013, c’est par un message du président de la République du Tchad à l’Assemblée nationale sur la crise malienne, que l’opinion nationale et internationale apprenait officiellement l’envoi des militaires tchadiens au Mali. Une décision souhaitée, voire encouragée par la France qui, quelques jours auparavant, avait eu l’audace de lancer l’opération SERVAL pour stopper la progression vers le sud malien des groupes terroristes et djihadistes.

 

Cette décision d’envoyer des troupes en opérations extérieures, à plus de deux mille kilomètres de son territoire national, est également saluée par une large majorité des opinions publiques africaines qui commençait à être sérieusement agacées par les tergiversations de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les atermoiements onusiens. Pourtant, on est en droit de se demander quels sont les objectifs déclarés et les buts poursuivis par le Tchad à travers cette intervention ? Dans la poursuite de quels intérêts vitaux ce pays, classé parmi les plus pauvres au monde malgré la manne pétrolière, mobilise-t-il plus de deux milliers de ses militaires d’élite, deux cent quarante véhicules de transport de troupes et de ravitaillement pour soutenir une opération aux contours mal définis et très risquée, puisqu’il ne s’agit pas d’une guerre conventionnelle mais asymétrique ?

 

Dans les lignes qui suivent, outre la mise en exergue des raisons officielles et objectifs déclarés de cette intervention, nous tenterons de décrypter les motivations réelles, susceptibles de révéler, d’une part, les véritables enjeux de l’intervention des troupes militaires tchadiennes au Mali ; et d’autre part, de montrer en quoi elle apporte un éclairage tout particulier sur les faiblesses d’un Etat, certes, « post-conflit » mais tout aussi fragile. Des faiblesses qui, elles, sont sources potentielles de déstabilisation et constituent les limites objectives de la volonté du Tchad d’être une puissance militaire régionale.

 

Les raisons officielles et les objectifs déclarés de l’intervention militaire

 

Dans le message présidentiel à l’adresse de la représentation nationale tchadienne, le cadre du déploiement des Forces Tchadiennes en Intervention au Mali (FATIM) est tout tracé. Parmi les raisons avancées, l’on a tout d’abord invoqué l’appartenance du Tchad et du Mali à la région sahélienne ainsi qu’à des organismes communs de coopération comme le Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) et ensuite, la mise en exergue d’un « intérêt de réputation » du Tchad : " les forces de défense et de sécurité sont aguerries dans les combats du désert. L’armée tchadienne est, non seulement aguerrie et professionnelle, mais elle est aussi et surtout beaucoup respectée pour ses hauts faits d’armes. Le théâtre actuel des opérations, le Sahel, n’a aucun secret pour elle », peut-on lire dans la presse présidentielle.

 

De plus, dès le déclenchement de cette crise, il y a plus de neuf mois, des sollicitations plus ou moins ouvertes ont été adressées au Tchad pour une intervention en faveur des autorités légales du Mali. « L’attention accordée ainsi à notre pays » (dixit Idriss Déby), poursuit le message présidentiel aux députés, « est, certes, l’expression d’un signe de considération pour les efforts déployés en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique, mais en même temps elle nous commande de faire preuve de beaucoup de responsabilités en tant que nation située au cœur du continent. En outre, depuis le 11 Janvier 2013, des regards sont constamment tournés vers nous pour scruter le moindre signe de réaction de notre part par rapport au déclenchement, par la France, de l’Opération SERVAL, au Mali. Par conséquent, le Tchad ne pourrait continuer à garder le silence. Il ne peut se soustraire à son obligation de solidarité vis-à-vis du peuple malien. C’est la raison pour laquelle j’ai donné l’accord du Tchad à la demande des autorités françaises pour que la mission Epervier puisse être mobilisée au profit de l’opération SERVAL à partir de notre territoire ».

 

Par ailleurs,  « Nous avons pris la décision de déployer sur le sol malien un contingent de l’Armée Nationale Tchadienne pour soutenir les efforts de la communauté internationale en vue de la restauration de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République du Mali. Nous avons ainsi agi conformément à la résolution 2085 du 20 Décembre 2012 du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant le déploiement de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA), aux appels de l’Union Africaine et à la demande expresse en date du 14 Janvier 2013 du président de la République du Mali».

 

Telles sont les raisons officielles de l’intervention militaire tchadienne au Mali. Celle-ci vise-t-elle réellement à satisfaire des objectifs d’intérêt national ? Quelle est la validité de ces justifications ?

 

L'intervention militaire tchadienne au Mali : enjeux et limites d'une volonté de puissance régionale

Un objectif géopolitique : lutter contre les groupes djihadistes pour éviter la contagion islamiste du Tchad

 

Pour un pays comme le Tchad, un « Etat-tampon idéologique », traversé par des clivages de toutes sortes (ethnique, régional, confessionnel, etc.) et où la donne religieuse a été un facteur de communalisation ayant permis de mobiliser des coreligionnaires pendant la guerre civile de 1979-1982, la présence des FATIM au Mali poursuit un objectif géopolitique : lutter contre les groupes terroristes (AQMI, MUJAO, ANSAR EDDINE) et prévenir la contagion islamiste du Tchad. Car, dans la perception et l’analyse des dirigeants tchadiens, si rien n’est fait, cette crise malienne aura de graves répercussions sur les régions du Sahel et du Sahara et constituerait plus largement une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales.

 

Certes, pour beaucoup d’observateurs et d’analystes, les menaces des groupes terroristes sur le Tchad ne seraient pas réelles et les risques de contagion minimes (Magrin, 2013). Aussi, cette intervention ne viserait-elle que la recherche et la reconnaissance d’un statut de puissance régionale en devenir. Ce qui n’est pas tout à fait faux, si l’on se réfère à certaines déclarations des autorités tchadiennes : « La paix et la stabilité retrouvées, le Tchad doit assumer son statut dans la sous-région et en Afrique. Le Tchad est un grand pays au cœur du continent et il doit jouer pleinement son rôle ».

 

Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, il y a des faits et des évidences qui confortent l’option du Tchad d’envoyer un contingent au Mali. En effet, dans un passé pas si lointain, l’un des chefs islamistes et djihadistes algérien, Abdelrazak El Para, du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), a été capturé dans le désert tchadien aux confins des montagnes du Tibesti. Or, les crises libyenne et malienne ont eu pour corollaire la dissémination des armes et l’absence de contrôle sur les frontières nationales. La porosité de celles-ci s’est encore accrue. De plus, il y a la proximité du Tchad avec le septentrion nigérian, où sévit Boko Haram dont le combat est religieux et les principales cibles sont les chrétiens. Dans ces conditions, une attaque kamizake d’un illuminé djihadiste au Tchad raviverait les tensions interconfessionnelles.

 

Un enjeu géostratégique : la quête d’un statut de puissance militaire régionale

 

A la lumière de l’enjeu géopolitique, le bien fondé de l’intervention militaire d’un contingent de l’armée nationale tchadienne au Mali n’est pas ici en cause. Ce qui pose problème, c’est le désir du Tchad d’être reconnu par la communauté internationale comme une puissance militaire régionale. C’est une aspiration légitime pour tout acteur étatique qui ambitionne de jouer un rôle sur la scène régionale et internationale. Mais le Tchad a-t-il les moyens de ses ambitions dans un contexte où la situation sociale de sa population requiert une meilleure allocation des ressources pétrolières pour lutter contre la pauvreté ?

 

Comme on a pu le constater, l’absence d’évaluation préalable des charges et dépenses liées à cet engagement ainsi que des conséquences prévisibles en termes de pertes en vies humaines sont les raisons qui ont poussé un député tchadien, qui plus est de la majorité présidentielle, a demandé que le Chef du Gouvernement rende compte de la situation à l’Assemblée nationale. C’est ainsi que le 15 avril, le Gouvernement s’est rendu à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions des élus et faire le point sur la situation des FATIM.

 

L'intervention militaire tchadienne au Mali : enjeux et limites d'une volonté de puissance régionale

Dans sa communication aux députés, en réponse à cette interpellation, le Premier ministre a non seulement fait état du coût humain de cette intervention militaire qui se chiffrait alors à trente-six morts et soixante-quatorze blessés. Il a également mis l’accent sur le coût financier de cette opération pour le Tchad. En effet, en trois mois de présence des FATIM sur le terrain, les dépenses se chiffrent à 56 737 120 195 Francs CFA avant de préciser que les prévisions de dépenses pour une période de 12 mois sont de 90 321 953 893 FCFA. Qui paie la facture, s’est indigné un député ?

 

Selon le Premier ministre tchadien, en dehors de quelques appuis logistiques de certains pays dont la France, la République du Congo, le Soudan, la Chine, les Etats-Unis, l’essentiel des moyens utilisés provient des ressources nationales du budget de l’Etat. Si l’intervention militaire tchadienne au Mali s’inscrit, certes, dans le cadre de la MISMA, cette opération internationale, autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, n’est pas une opération de maintien de la paix classique budgétisée. Par conséquent, les dépenses du Tchad ne sont pas assurées sur le budget onusien. Ces dépenses passeront-elles alors par pertes et profits ? Le Tchad espère se faire rembourser sur le Fonds fiduciaire dans le cadre de la future mission internationale sous mandat onusien, pour laquelle d’ailleurs il a échoué dans sa tentative d’obtenir le commandement des opérations.

 

Une intervention risquée et vectrice potentielle de déstabilisation

 

Face à cette situation, l’opinion nationale a commencé à s’inquiéter. C’est ainsi que, par une résolution prise le 15 avril 2013, à la suite de l’interpellation du Premier ministre par une question écrite d’un député du parti au pouvoir, l’Assemblée nationale a demandé au gouvernement de la République du Tchad de préparer, dans un délai raisonnable, le retrait des FATIM. En outre, elle lui a demandé de définir les modalités de réparation civile pour les familles des soldats décédés ainsi que pour les blessés. Enfin, elle a recommandé au gouvernement de faire apprécier à sa juste valeur, par les Nations Unies et l’Union africaine, les effets humains, matériels et financiers de l’engagement du Tchad au Mali.

 

Aujourd’hui, dans une région sahélo-saharienne en crise, le Tchad est perçu comme un ilot de sécurité et présenté comme l’épicentre de la stabilité régionale. Pourtant, si la fin de la guerre par procuration que se sont livrée le Tchad et le Soudan entre 2005 et 2010 a apporté un semblant de paix, les problèmes internes au Tchad n'ont jamais été réglés (Debos, 2013). La mauvaise gestion des ressources du pays, la corruption systémique qui gangrène tous les pans de l’économie, l'impunité dont bénéficient les proches du régime, les pratiques illégales et violentes de certains militaires ainsi que la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité de la population, qui aujourd’hui vit avec moins d’un dollar par jour, constituent autant de sources d’insécurité et de facteurs potentiels de déstabilisation.

 

*Gilbert Maoundonodji, juriste et politologue, auteur de Les enjeux géoplitiques et géostratégiques de l’exploitation du pétrole au Tchad, (Presses universitaires de Louvain 2009)

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 22:30
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01 juin 2013 Par RFI

 

Le ministère français des Affaires étrangères recommande une vigilance accrue à ses ressortissants résidant ou de passage en Côte d'Ivoire. Ce message a été publié le 27 mai sur le site internet du ministère et fait référence à l'activisme de groupes terroristes opérant dans la bande sahélienne, en lien avec le conflit au Mali. Une mise en garde qui vient confirmer un soupçon qui planait depuis plusieurs mois en Côte d'Ivoire.

 

La rumeur courait bien avant le déclenchement de l'offensive française au Mali. La menace s'est précisée fin 2012, et c'est en mars que les premières arrestations de jihadistes ont eu lieu à Abidjan. Une cellule de moins de dix hommes, de nationalité égyptienne selon certaines sources, a été démantelée dans une opération conjointe entre les forces de sécurité françaises et ivoiriennes. Ces jihadistes s'apprêtaient à viser des intérêts français en Côte d'Ivoire.

 

Une menace toujours d'actualité, probablement motivée par l'activisme d'Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, dans la résolution de la crise malienne, ainsi que par la présence de plus de 10 000 Français en Côte d'ivoire. Des spécialistes évoquent aussi la porosité des frontières et le manque de moyens des forces de sécurité ivoiriennes dans le nord.

 

La crainte d'infiltrations se fait ressentir : des soldats ivoiriens sont postés dans le nord-ouest de la Côte d'Ivoire depuis plusieurs mois et des imams radicaux sont surveillés de près, à l'intérieur du pays comme à Abidjan.

 

Des sources proches de la présidence ivoirienne affirment que la sécurité a été renforcée à l'aéroport d'Abidjan et autour des sites sensibles. Quant à la France, elle encourage les services de renseignement ivoiriens à accorder toute l'importance qu'elle mérite à cette menace jihadiste.

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 11:45
Groupe de Soutien et de Suivi sur la situation au Mali

 

20 avril 2013 EUTM Mali

 

Le vendredi 19 avril 2013, le Groupe de Soutien et de Suivi sur la situation au Mali Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali a tenu sa 4ème réunion à Bamako, sous la coprésidence de l’UA, des ONU et de la CEDEAO. Ce Groupe a été mis en place par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) à Bamako, le 20 mars 2012, et avait tenu sa réunion inaugurale à Abidjan, le 7 juin 2012.

 

La réunion a été ouverte par S.E. Diouncounda Traoré, Président par intérim de la République du Mali. Lors de cette réunion, le général Lecointre a présenté à l’assemblée, dans le cadre d’une séance réservée à la situation sécuritaire au Mali, la mission EUTM Mali en décrivant son organisation, ses objectifs et ses points de préoccupation. Il a ensuite participé au débat sur la question sécuritaire.

 

 Dans leurs conclusions, les participants ont « …souligné l’importance de la formation continue et de la réforme des Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), ainsi que la restauration effective de la chaîne de commandement, sous contrôle civil. Ils ont salué le commencement de la formation militaire conduite par la Mission de formation de l’UE (EUTM), et ont appelé à la concrétisation rapide des engagements pris en faveur des FDSM lors de la conférence de donateurs tenue à Addis Abéba, le 29 janvier 2013, et demandé au Secrétariat des Nations unies d’accélérer l’utilisation des fonds déjà disponibles. »

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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 15:05

CEDEAO

 

19 janvier 2013 141h14 Romandie.com (AFP)

 

ABIDJAN - Les dirigeants ouest-africains réunis samedi à Abidjan ont appelé à une mobilisation internationale plus large dans les opérations militaires au Mali, où soldats français et maliens combattent des groupes islamistes armés, dans l'attente du déploiement d'une force africaine.

 

L'heure a sonné pour un engagement plus large (...) afin qu'une plus grande solidarité se noue autour de la France et de l'Afrique dans la guerre totale et multiforme contre le terrorisme au Mali, a déclaré le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara.

 

Il faut aller au-delà de nos effectifs actuels grâce à des soutiens internationaux, a-t-il ajouté.

 

Président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), M. Ouattara s'exprimait à l'ouverture d'un sommet qui doit accélérer le déploiement de la force régionale au Mali, en présence du président malien par intérim Dioncounda Traoré.

 

Le président tchadien Idriss Deby - dont le pays ne fait pas partie de la Cédéao mais qui a promis d'envoyer 2.000 soldats - et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius y participent également.

 

La force régionale, baptisée Mission internationale de soutien au Mali (Misma), a reçu mandat de l'ONU pour aider le Mali à reprendre le contrôle du nord du pays, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes armés islamistes qui y ont multiplié les exactions.

 

L'opération française n'a pas vocation à se substituer à l'action de la Misma qui doit se déployer le plus vite possible, et c'est l'objet de notre réunion, a dit M. Fabius au sommet.

 

Rendant hommage à la France, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a promis depuis Londres: Nous essaierons de l'aider dans cet effort. Washington a fourni des renseignements et des moyens de transport aérien à la France.

 

Et le président nigérien Mahamadou Issoufou a déclaré au quotidien français Le Parisien que la France n'est au Mali que pour appuyer le Mali et l'Afrique.

 

MM. Fabius et Ouattara ont aussi insisté sur la nécessité d'une dimension politique pour résoudre la crise malienne, déclenchée en janvier par une offensive de rebelles autonomistes touareg, ensuite évincés du nord du Mali par les islamistes.

 

Laurent Fabius a aussi jugé impérieux que les autorités civiles reprennent la totalité des choses en main, au Mali, alors que l'ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo - un temps au pouvoir après le putsch de mars 2012 - reste très influente à Bamako.

 

Quelque 2.000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Une centaine de soldats togolais et nigérians sont déjà arrivés à Bamako, et une trentaine de Béninois sont en route.

 

Peut-être plus de 2.500 soldats français

 

Huit pays ouest-africains - Nigeria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso - ainsi que le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma qui comprendra quelque 5.800 soldats pour prendre le relais de la France.

 

Celle-ci poursuit son intervention aux côtés d'une armée mlienne sous-équipée: 2.000 soldats français sont présents au Mali et ils devraient passer à 2.500, selon Paris. Peut-être qu'on les dépassera, a indiqué le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

Bamako a annoncé avoir repris jeudi Konna, à 700 km au nord-est de Bamako, tombée le 10 janvier aux mains des combattants islamistes, précipitant l'intervention française.

 

La chute de Konna lors de cette offensive surprise le 10 janvier avait déclenché l'intervention de la France - qui redoutait une percée des jihadistes vers le sud et Bamako.

 

Dans la région de Diabali (ouest), le colonel malien commandant ce secteur, a affirmé samedi à l'AFP que les islamistes avaient fui la ville qu'ils avaient prise lundi et que l'armée malienne s'apprêtait à y faire son entrée.

 

Ses déclarations confirment celles d'habitants qui avaient affirmé vendredi que les jihadistes avaient abandonné Diabali après plusieurs bombardements de l'aviation française.

 

Mais de son côté, le ministère français de la Défense avait laissé entendre que le ville n'avait pas été reprise.

 

En Algérie, l'agence de presse officielle APS affirme que douze otages et dix-huit ravisseurs ont été tués dans l'assaut donné au commando islamiste qui avaient pris des centaines de personnes en otages mercredi sur un site gazier dans le Sahara. Ceux-ci détenaient encore vendredi sept étrangers à In Amenas, à 1.300 km au sud-est d'Alger, selon des sources islamistes citées par l'agence mauritanienne ANI.

 

Les ravisseurs demanderaient à la France de négocier la fin de la guerre au Mali et proposent de libérer des otages américains contre des islamistes détenus aux Etats-Unis. Paris et Washington ont confirmé la mort d'un de leurs ressortissants.

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 13:10

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09.11.2012 - Par Ola Awoniyi - tv5.org(AFP)

 

Les ministres ouest-africains de la Défense et des Affaires étrangères ont débattu vendredi à Abuja d'un plan d'intervention armée dans le nord du Mali, prévoyant le déploiement de 5.500 soldats dont une partie ne viendrait pas de l'Afrique de l'Ouest, a indiqué une source interne à la Cédéao, en marge de la réunion.

 

ABUJA (Nigeria)  - Les ministres ouest-africains de la Défense et des Affaires étrangères ont débattu vendredi à Abuja d'un plan d'intervention armée dans le nord du Mali, prévoyant le déploiement de 5.500 soldats dont une partie ne viendrait pas de l'Afrique de l'Ouest, a indiqué une source interne à la Cédéao, en marge de la réunion.

 

Ces ministres des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) devaient entériner un projet élaboré par leurs chefs d'état-major et devant être soumis, dimanche, aux chefs d'Etat et de gouvernement ouest-africains, au cours d'un sommet à Abuja.

 

Leurs discussions à huis-clos se poursuivaient vendredi en fin de journée.

 

"Les chefs d'état-major de la Cédéao ont proposé de changer la composition des troupes qui seraient déployées" pour la reconquête du nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés, a déclaré la source interne à la Cédéao, sous couvert de l'anonymat.

 

"Ils recommandent que 5.500 soldats soient déployés, au lieu des 3.200 prévus dans la proposition initiale de la Cédéao", a ajouté cette source, et les troupes supplémentaires viendraient "d'Etats hors Cédéao".

 

"C'est la raison pour laquelle l'Afrique du Sud, la Mauritanie, le Maroc, la Libye, l'Algérie et le Tchad sont invités à participer au sommet de dimanche", a-t-il précisé, ne citant que des pays du continent africain.

 

Cette source n'a pas précisé s'il était envisagé d'envoyer au Mali des militaires non africains. Elle n'a pas non plus indiqué si ces troupes supplémentaires seraient destinées à combattre ou non.

 

Une fois adopté, ce plan sera transmis aux Nations Unies via l'Union Africaine (UA), selon le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo.

 

"Le besoin urgent de stopper les pratiques mafieuses et criminelles des groupes terroristes et les atrocités commises dans l'impunité par les extrémistes justifie une forte mobilisation aux côtés du Mali", a déclaré M. Ouedraogo en ouverture de la réunion, qu'il a qualifiée de "tournant décisif" dans la recherche d'une sortie à la crise malienne.

 

Le secrétaire d'Etat nigérian aux Affaires étrangères, Nurudeen Mohammed, a estimé que si l'insécurité dans la région du Sahel n'était pas contenue, elle représenterait "un danger énorme pour le continent africain et pour le reste du monde".

 

Le 12 octobre, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait donné 45 jours à la Cédéao pour préciser ses plans de reconquête du nord du Mali, contrôlé totalement par trois groupes islamistes depuis fin juin.

 

Le plan adopté à l'issue du sommet doit préciser la composition de la force, soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux, le niveau de participation des différents pays africains, le financement et les moyens militaires dont la force devra disposer.

 

Poursuivre le dialogue politique

 

M. Ouedraogo a répété que la Cédéao devrait continuer à avoir une double approche dans la résolution de cette crise, avec d'un côté la poursuite des tentatives de "dialogue politique" et de l'autre une "pression militaire" sur les groupes islamistes armés.

 

Le ministre ivoirien des Affaires étrangères Daniel Kablan Dunkan a rappelé dans son discours que le conseil de médiation et de sécurité de la Cédéao avait "invité" Bamako à créer un "comité de négociation" pour faciliter le dialogue.

 

Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un des trois groupes armés islamistes qui occupent le nord du Mali, a accepté de discuter avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao, et s'est dit prêt au "dialogue" avec Bamako.

 

L'envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu pour le Sahel, Romano Prodi, avait déclaré jeudi, après un entretien avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qu'une intervention militaire au Mali n'interviendrait qu'en "dernier ressort".

 

L'Algérie, qui pourrait jouer un rôle clé dans le cas d'une opération armée, grâce à l'importance des ses moyens militaires et la compétence de ses services secrets, a exprimé jusqu'à présent sa préférence pour une sortie de crise par le dialogue. Le pays a une frontière commune de 1.400 kilomètres avec le Mali.

 

La France, ancienne puissance coloniale au Mali, a toujours dit qu'elle n'interviendrait qu'en soutien logistique à une intervention entérinée par le Conseil de sécurité de l'ONU.

 

Selon le ministère français de la Défense, une mission européenne d'entraînement des forces africaines au Mali, qui pourrait mobiliser 200 militaires, sera discutée par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de cinq pays européens le 15 novembre à Paris.

 

Vendredi soir, le responsable d'une milice d'auto-défense du nord du Mali, Seydou Cissé, a proposé des renforts, affirmant depuis Niamey que 2.000 de ses hommes étaient "prêts" à combattre aux côtés des troupes ouest-africaines.

 

M. Cissé , Malien d'ethnie peul et responsable de la milice Ganda-Isoa, qui avait été défaite comme l'armée malienne par les groupes islamistes, a dit être en contact "avec les autorités nigériennes et maliennes", "afin que (ses) hommes puissent se positionner le long de la frontière avec le Niger et devancer les forces ouest-africaines".

 

Trois groupes islamistes armés occupent totalement le nord du Mali depuis fin juin: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

 

Ils y imposent la charia (loi islamique) de manière rigoriste : lapidations de couples non mariés, amputations de présumés voleurs, coups de fouets au buveurs d'alcool et aux fumeurs. Ils y commettent aussi de nombreuses exactions.

 

Cette occupation, combinée aux pénuries alimentaires et à l'effondrement des structures de l'Etat dans cette région, a placé dans une situation "tragique" quelque 500.000 personnes, a estimé Peter Maurer, président du Comité international de la Croix Rouge.

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 16:30
Intervention au Mali: tout reste à faire

 

 

03/10/2012 Par Vincent Hugeux, lexpress.fr

 

Pour déloger les milices djihadistes qui asservissent le nord du pays, le déploiement d'un contingent ouest-africain sous mandat onusien se profile à l'horizon. Mais il lui faudra clarifier sa mission et emprunter un chemin semé d'embûches.

 

"Enfin, les difficultés commencent..." Vue du Mali, la vieille formule n'a pas pris une ride. Bien sûr, en requérant, le 23 septembre, l'aval des Nations unies au déploiement d'une force aux couleurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), censée épauler la reconquête des deux tiers nord du pays, asservis par une alliance de phalanges djihadistes, Bamako s'est résigné à lever une hypothèque. Mais que de temps perdu! Les atermoiements de l'exécutif "légal", miné par les dissensions et tétanisé par les diktats du capitaine putschiste Amadou Sanogo, tombeur en mars dernier du président élu Amadou Toumani Touré, ont permis à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et à ses associés de consolider leur étouffante emprise. Et maintes chausse-trapes guettent la très virtuelle Mission de la Cedeao au Mali, ou Micema. Revue de détail et de paquetage.  

Un premier déploiement au printemps 2013?

S'il y a urgence, la mécanique onusienne reste une longue patience. Convoquer une session du Conseil de sécurité, discuter et voter une résolution, endossée de préférence par l'Union africaine: voilà qui prendra au mieux trois ou quatre semaines. A condition d'y rallier la Russie et la Chine. Voire, écueil plus inattendu, les Etats-Unis. Enclin à sous-traiter le bourbier sahélien à la France, Washington souhaite doter le pouvoir malien -ou ce qui en tient lieu- d'une légitimité électorale avant l'amorce de la reconquista. Prologue insolite: comment organiser un scrutin digne de ce nom dans une nation coupée en deux?  

 

Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon préconise quant à lui de n'envisager l'option militaire qu'avec une "extrême prudence", au regard du désastre humanitaire qu'il risque de hâter. Ses services réclament d'ailleurs au tandem Bamako-Cedeao des précisions quant aux modalités et au coût d'un dispositif aux contours des plus flous. Lesquelles modalités seront disséquées dans un "mémorandum d'entente". Le diable, on le sait, se niche dans les détails. Mais il y a pire: on en est encore à définir le "concept stratégique" de l'opération. En clair, et dans le meilleur des cas, le contingent ouest-africain amorcera au premier trimestre 2013 un déploiement qualifié de "graduel", précédé de deux phases préparatoires: la protection des institutions "légales" et la restructuration de l'armée locale. Vaste programme... 

Le risque de l'enlisement

Déjà affleure une autre embûche. La Cedeao sera-t-elle capable de fournir cinq bataillons -soit 3 100 hommes- assez aguerris pour traquer, débusquer et déloger, en terrain aride et hostile, un ennemi mobile, familier du désert et de ses pièges, et avide à l'en croire d'en découdre? La nébuleuse salafiste, qui puise dans le vivier des jeunes désoeuvrés et attire en son sanctuaire des cohortes de volontaires négro-africains, maghrébins, arabes ou pakistanais, peut aligner 6000 combattants et supplétifs. "Les terroristes, lâche, à Bamako, un ponte du ministère de la Défense, n'ont pas peur de la mort. Or, chez nous, on ne s'engage pas sous les drapeaux pour mourir." Autant dire que le scénario de l'enlisement -ou de l'ensablement- n'a rien de fantaisiste; même si les Touareg rescapés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), évincés du Nord par leurs "alliés" djihadistes, voire à terme leurs cousins islamistes d'Ansar ed-Dine, peuvent un jour troquer leur ralliement contre la garantie d'une autonomie future.  

 

Une certitude: les pays candidats ne se bousculent guère. Pas plus que les soldats "frères" prêts à périr pour Tombouctou. Seuls le Niger, le Nigeria, le Togo, le Sénégal et le Ghana garniront les rangs des bataillons, tandis que le Bénin et le Burkina Faso promettent de peupler des unités de police. En revanche, la Côte d'Ivoire, fragilisée par des ferments d'instabilité interne, n'en sera pas. Les renforts pressentis hors Cedeao? La Mauritanie s'abstiendra. Alors que les Tchadiens, combattants du désert et virtuoses du rezzou, s'y colleront sans doute, moyennant de robustes contreparties. A Alger, on oeuvre dans l'ombre à une issue négociée, histoire de prendre de court un dispositif réprouvé. "Un tel règlement n'anéantirait pas le péril terroriste, grince un haut gradé français, mais aurait le mérite de le contenir hors des frontières algériennes." L'oeil rivé sur l'échéance présidentielle de 2014, terme de son règne, Abdelaziz Bouteflika ne veut à aucun prix raviver d'ici là un foyer djihadiste domestique. 

 

Soyons fous. Imaginons que l'assemblage et l'acheminement de la Micema se fassent sans accroc. Reste à forger une chaîne de commandement efficace. Pas gagné: en la matière, l'état-major pléthorique, rançon d'un subtil dosage entre contributeurs, dessine le chemin le plus court vers l'inertie. L'obstacle suivant est autant protocolaire qu'opérationnel. Meurtri par sa débâcle du printemps, le Mali prétend mener la contre-offensive avec l'"appui" de la Micema. Primauté illusoire au regard de l'état de délitement d'une armée rongée par les rivalités claniques et que la rue abreuve de sarcasmes. "Il n'y a qu'ici qu'on trouve un colonel incapable d'écrire son nom", ironise un Bamakois. 

Prévenir l'émergence d'un "Sahelistan"

Quant aux milices patriotiques, apparues voilà peu, elles pèsent d'un poids dérisoire sur l'échiquier militaire: on y apprend à démonter les fusils, sans jamais tirer la moindre balle, faute de munitions. Le 1er septembre, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a ainsi conquis sans coup férir Douentza, ville "protégée" par les volontaires de Ganda-Izo.  

 

Pour ménager l'orgueil national blessé, la Cedeao a consenti à n'établir à Bamako que son QG opérationnel et un "pool logistique". Et à stationner sa troupe à Sévaré ou à Koulikoro, soit à bonne distance de la capitale. De Bamako à Mopti, via Ségou, dans ce Sud où l'influence des imams et des marabouts ne cesse de croître, la Micema devra s'employer à conquérir les coeurs, à commencer par ceux des déplacés accourus du Nord. Car ceux-ci craignent pour la vie des parents et des amis restés là-haut, dont beaucoup ont rallié la légion islamiste par peur, par opportunisme ou pour demeurer sur leurs terres. 

 

Une équation insoluble. Voilà à quoi ressemble, pour la France, l'épreuve malienne. Paris s'efforce contre l'évidence de disjoindre le sort des six otages détenus par Aqmi et ses satellites de son engagement résolu en faveur du recours à la force. Engagement dicté par la nécessité de prévenir l'émergence sur un territoire vaste comme l'Hexagone d'un "Sahelistan", noyau de réacteur terroriste assez nocif pour irradier toute la région et frapper ses intérêts en Afrique, de Nouakchott à Djibouti, via Dakar ou Abidjan. Voilà pourquoi l'ancienne puissance coloniale tente d'activer tous les canaux propices au retour au pays des captifs, tout en martelant le même message: nous nous bornerons à fournir un soutien logistique -transport et renseignement- sans dépêcher au sol le moindre soldat. On feindra de le croire. Si elles forment et équipent en lisière du Mali des combattants ouest-africains, les forces spéciales tricolores peuvent, à l'instar de leurs homologues américaines ou mauritaniennes, opérer des incursions dans le Nord occupé. 

 

Dans les villes que les fanas de la charia ont plongées dans une nuit sans lune, tout est proscrit: le sport, la musique "impie", la baignade, le flirt et la cigarette. Le tabac y a d'ailleurs gagné un nom de code : "paracétamol". Un antalgique dont la Micema et ses chefs auront bien besoin le moment venu, tant leur tâche tient du casse-tête. Fièvres et maux de crâne garantis. 

 


Des otages par millions

Dans l'espace sahélien, où la crise alimentaire menace près de 5 millions de personnes, le défi géopolitique ne doit pas éclipser l'enjeu humanitaire. Au seul Mali, le réveil de la rébellion touareg, promptement annexée à son profit par la galaxie djihadiste, a affecté depuis avril 2011 plus de 1,5 million de civils, dont 400 000 déplacés qui ont fui vers le Sud. Les ONG redoutent à cet égard les effets collatéraux d'une intervention militaire, susceptible de déclencher l'exode vers le Niger, le Burkina Faso ou la Mauritanie de dizaines de milliers de réfugiés. Une telle errance alourdirait encore le calvaire subi par les "nordistes", que relatent de façon précise et poignante de récents rapports d'Amnesty International et Human Rights Watch.`

 

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