29/01/2015 Sources : Etat-major des armées
Du 19 au 22 janvier 2015, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre et l’aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée, formant le Task Group 451.01, ont participé à l’exercice multinational NEMO 15.1.
Les exercices NEMO s’inscrivent dans la continuité du sommet organisé à Yaoundé en 2013, au cours duquel les Etats de la communauté économique d’Afrique centrale (CEEAC) et d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) se sont engagés à renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée. Régulièrement, la France pour qui cette activité constitue une menace à la sécurité régionale, y est associée. Cette première édition 2015 de l’exercice NEMO a ainsi été menée en collaboration avec les marines africaines riveraines du golfe de Guinée : le Gabon, le Bénin, le Nigéria, le Cameroun, le Togo et pour la première fois le Ghana. Deux observateurs américains de l’U.S. Navy étaient également présents au sein du centre maritime de commandement national du Ghana, dans le cadre de la coopération opérationnelle qu’ils mènent avec les pays riverains de cette région.
L’objectif de cet exercice était de permettre aux marines régionales de coopérer ensemble sur un cas de piraterie et de pêche illicite dans le golfe de Guinée. Elles ont pu tester leur interopérabilité ainsi que leurs propres capacités dans le suivi et l’observation de l’évolution d’un « bateau mère » (mothership) pirate, simulé par le Lieutenant de vaisseau Lavallée. Le Tonnerre jouait le rôle d’un navire pétrolier ciblé par des pirates, scénario encore trop fréquent dans cette région du monde.
Les deux bâtiments ont ainsi quitté les ports de Pointe-Noire et de Port-Gentil pour faire route en direction du Togo. Le Lieutenant de vaisseau Lavallées’est tout d’abord dirigé vers les côtes du Cameroun puis du Nigéria comme le font régulièrement les pirates présents dans cette zone. L’objectif de cette partie de l’exercice était, pour le Cameroun et le Nigéria, de le repérer et de le suivre au moyen de leurs centres de contrôle opérationnel tout en diffusant les informations collectées à l’ensemble des participants de l’exercice. Cela permet de mettre en place et de structurer des canaux de communication entre les différentes marines de la zone, qui sont toutes parties prenantes dans la lutte contre la piraterie.
Pour sa part le Tonnerre avait pris le large pour être rejoint plus tard par le Lieutenant de vaisseau Lavallée et simuler un acte de piraterie à proximité des côtes du Nigéria. Une fois les appels de détresse envoyés par le BPC à la suite de l’abandon du bâtiment par les pirates, le patrouilleur Ouémé de la marine béninoise est venu lui porter assistance. Les marins béninois sont ensuite montés à bord afin de mener une visite du bâtiment et s’assurer qu’aucun pirate ne se trouvait plus à bord. Puis dans le cadre de l’exercice, des marins pompiers béninois sont intervenus également afin de porter assistance au Tonnerre qui faisait face à un incendie à son bord. Les marines togolaise et ghanéenne ont également apporté leur contribution en relocalisant et en tenant au contact l’aviso alors en fuite.
Pour la dernière journée de cet exercice multinational, des marins togolais sont montés à bord de l’engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) qui, pour l’occasion, tenait le rôle de navire exerçant une activité de pêche illicite. Ils ont pu ainsi y mener une visite.
Cet exercice a permis de mettre en exergue la structure opérationnelle dans cette zone du golfe de Guinée. Les différents centres opérationnels maritimes africains mobilisés pendant cet exercice ont ainsi été mis à contribution lors de l’évolution en mer du Lieutenant de vaisseau Lavallée. Son positionnement était suivi depuis ces différents centres puis retransmis au centre maritime de coordination qui diffusait alors les informations vers les autorités concernées.
En place depuis 1990, la mission Corymbe est un déploiement naval quasi-permanent, en mesure de soutenir les forces armées françaises dans le golfe de Guinée, zone d’intérêt stratégique pour la France. Le dispositif est armé par un bâtiment de la Marine nationale, ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et aéromobiles embarqués, et peut soutenir à tout moment tout type d’opérations dans la région. De plus, cette présence quasi-permanente permet de coopérer avec les marines régionales amies, et ainsi de participer à leur montée en puissance et au développement de capacités africaines autonomes.
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