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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 19:00
Pour le nouveau chef d'état-major des armées, « tout est en chantier »

 

15.02.2014 Par Nathalie Guibert LE MONDE

 

« Bon courage » sont les mots que le nouveau chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, dit avoir le plus entendus ces jours derniers. Ce cavalier de 57 ans prend officiellement son commandement samedi 15 février. Il succède à l'amiral Edouard Guillaud, dans une période difficile pour les armées. Car dans les coulisses des opérations extérieures, vendues comme des succès par le pouvoir exécutif, « tout est en chantier », rappelle le général.

 

Son premier souci est donc l'état de cohésion d'une institution secouée depuis 2008 par des réformes brutales et tous azimuts. Leur pertinence n'est pas démontrée sur le terrain. Les nouvelles « bases de défense » qui assurent le soutien des troupes sont vues comme des usines à gaz. Le plan social en cours semble inatteignable – 80 000 suppressions d'emplois prévues de 2009 à 2019. Et le scandale du logiciel défectueux de la paie militaire, Louvois, « un cancer », selon Pierre de Villiers, a entamé durablement la confiance dans l'institution.

 

Lire aussi : L’état-major de l’armée de terre fait part d’une dégradation continue du moral

 

« Il faut retrouver un projet fédérateur, pour que les gens aient une lumière au bout du tunnel, explique-t-il. Nous avons besoin d'une union sacrée, pour regrouper nos forces et mieux prendre en compte la dimension humaine. Et nous n'avons pas d'autre choix que de faire autrement. Le modèle des armées issu de la fin de la conscription en 1996 est à bout de souffle. »

 

« UN DÉFI COLOSSAL »

 

Le choix du général de Villiers est celui de la continuité, fait valoir le ministère de la défense. Contrairement à son prédécesseur, l'homme n'est pas issu de l'état-major particulier du président de la République. Après avoir occupé ce poste auprès du premier ministre François Fillon, celui de l'Elysée lui avait pourtant été promis. Mais en février 2010, il lui a été soufflé au dernier moment par le général Benoît Puga, choisi finalement par Nicolas Sarkozy et prolongé à son poste par François Hollande.

 

Mais devenu major général des armées, autrement dit le numéro deux, Pierre de Villiers a depuis quatre ans accompagné l'élaboration de la nouvelle loi de programmation militaire 2014-2019. Sa mise en oeuvre, sous haute contrainte budgétaire, sera de l'avis même de ses promoteurs un défi.

 

Les nouvelles suppressions d'effectifs prévues sur la période, 34 000, sont « un défi colossal », dit le général. « Pendant que le train roule à toute vitesse, on me demande d'accrocher un nouveau wagon », résume-t-il. Le contrat de l'institution est de faire mieux avec moins : « On fera au mieux, corrige-t-il, avec les ressources qui nous sont données. »

 

Son « ordre aux armées », un document de trente pages présentant les projets en cours dans la marine, l'armée de terre et l'armée de l'air, tentera de montrer qu'il y a une « cohérence » dans les réformes à venir. « Nous n'avons pas été bons pour communiquer sur la réforme 2008-2013 », estime-t-il.

 

La priorité du nouveau chef d'état-major ira donc aux messages internes, en direction des troupes et des soldats déployés en opérations extérieures en Centrafrique, au Mali, au Liban et en Afghanistan. « Je suis un homme de bureau par effraction, confiait-il récemment. Je veux voir les choses concrètes. »

 

Le général de Villiers sera toutefois un chef d'état-major aux pouvoirs diminués par rapport à ses prédécesseurs. La dernière « réforme de la gouvernance », voulue par le ministère de Jean-Yves Le Drian, prive le chef militaire de prérogatives en matière de ressources humaines, de relations internationales et de gestion, au profit des grands adjoints civils du ministre.

 

Cette nouvelle répartition du pouvoir ne passe pas dans les rangs des officiers supérieurs et généraux, qui dénoncent l'état d'esprit « anti-militaire » de l'exécutif actuel. Le nouveau patron des armées porte dans son paquetage le fait d'avoir avalisé ces changements contestés.

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 17:56
Biographie du CEMA, général d'armée Pierre de Villiers

Chef d'état-major, général d'armée Pierre de Villiers

 

17/02/2014 Source EMA

 

Biographie du Général d’armée Pierre de VILLIERS, chef d'état-major des armées.

 

Admis à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr en 1975, il choisit à l’issue de sa scolarité de servir dans l’Arme Blindée Cavalerie et rejoint l’école d’application de son arme à Saumur.

 

Entre 1978 et 2003, il alterne les responsabilités en régiment : chef de peloton de chars AMX30 au 2ème Régiment de dragons à Haguenau dans le Bas-Rhin, capitaine commandant l’escadron d’éclairage de la 7ème Division blindée à Valdahon dans le Doubs, chef de corps du 501ème-503ème Régiment de chars de combat à Mourmelon-le-Grand dans la Marne.

 

En juin 1999, il commande pendant 5 mois le bataillon d’infanterie mécanisée de la Brigade Leclerc, entrée en premier au Kosovo (dans le cadre de la KFOR).

 

A trois reprises, il est instructeur des sous-officiers et des lieutenants à Saumur dans le Maine-et-Loire.

 

Enfin, il sert une douzaine d’années (en deux séjours) à Paris à l’état-major de l’armée de Terre, à l’inspection de l’armée de Terre, mais aussi à la direction des affaires financières du ministère de la Défense.

 

De septembre 2003 à juin 2004, il est retenu comme auditeur à la 53ème session du Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM) / 56ème session de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN).

 

Adjoint au chef de cabinet militaire du Premier ministre le 1er juillet 2004, il est promu général de brigade le 1er décembre 2005. Il est nommé commandant de la 2ème Brigade blindée et commandant d’armes de la Place d’Orléans le 1er août 2006.

 

Entre décembre 2006 et avril 2007, il commande le Regional Command Capital en Afghanistan, une des cinq zones d’action de l’OTAN dans le cadre de la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS). Il commande 2500 soldats provenant de 15 pays.

 

Il est nommé chef du cabinet militaire du Premier ministre à compter du 15 septembre 2008. Il occupe cette fonction de conseiller du chef du gouvernement en matière de défense jusqu’au 11 mars 2010, date à laquelle il est nommé major général des Armées.

 

Il prend les fonctions de chef d’état-major des Armées le 15 février 2014.

 

Le général Pierre de VILLIERS est grand officier de l’Ordre de la Légion d’Honneur et officier de l’Ordre National du Mérite. Il est titulaire de la croix de la Valeur Militaire avec une citation.

 

Il est marié et père de six enfants. Passionné par le football, il a pratiqué ce sport dans toutes ses affectations précédentes.

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 11:55
Armées : première journée du nouveau CEMA

 

15/02/2014 Sources : EMA

 

Le 15 février 2014, le général d’armée Pierre de Villiers est devenu chef d’état-major des armées (CEMA), à la suite de l’amiral Edouard Guillaud,

 

Depuis mars 2010, le général d’armée de Villiers occupait la fonction de major général des armées (MGA), faisant de lui le numéro deux des armées et le plus proche collaborateur de l’amiral Edouard Guillaud, son prédécesseur. Il connait donc parfaitement les enjeux auxquels les armées sont et seront confrontées dans les années à venir.

 

Sa première journée en tant que CEMA a été rythmée par quatre rendez-vous symboliques.

 

Il a tout d’abord signé son premier ordre du jour dans lequel, s’adressant aux armées, il a exprimé aux hommes et aux femmes de la défense, son entière confiance, sa fierté et sa détermination. Il a par ailleurs rendu hommage à l’amiral Guillaud et rappelé que la raison d’être des armées demeure l’engagement opérationnel. Alors que les armées entrent dans une nouvelle phase de transformation, le général de Villiers a insisté sur l’esprit de cohésion et la qualité des relations humaines qui seront indispensables pour réussir ensemble la nouvelle étape de la réforme.

 

Il a ensuite signé « l’ordre aux armées, directions et services 2014-2016 ». Il s’agit d’un document fédérateur des projets des armées, directions et services dans lequel sont formalisées ses grandes directives pour les trois ans à venir. Destiné aux grands commandeurs, cet ordre jalonne les différentes étapes à franchir pour atteindre les objectifs précisés dans la Loi de programmation militaire 2014-2019. Ce document fixe ainsi le cap vers le modèle d’armée 2020.

 

Le CEMA s’est également rendu au centre de planification et de conduite des opérations (CPCO). Dès sa prise de fonction, il a ainsi tenu à établir un point de situation avec les commandants des forces (COMANFOR) engagés dans les principales opérations en cours (l’opération Pamir en Afghanistan, l’opération Atalante dans l’Océan indien, l’opération Épervier au Tchad, l’opération Daman au sein de la FINUL au Liban, l’opération Sangaris en Centrafrique et l’opération Serval au Mali).

 

Enfin, le général de Villiers s’est rendu auprès des blessés de guerre soignés à l’hôpital d’instruction des armées Percy (HIA Percy). En allant à leur rencontre, il a tenu à leur dire combien leur sens du devoir et leur courage forcent l’admiration de tous. Il a aussi voulu rappeler que les hommes et les femmes qui servent dans les armées constituent la première de nos richesses.

Armées : première journée du nouveau CEMAArmées : première journée du nouveau CEMA
Armées : première journée du nouveau CEMA
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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 12:55
EMA : adieux aux armes de l’amiral Edouard Guillaud

 

14/02/2014 Sources : EMA

 

Le 14 février 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, a fait ses adieux aux armes dans la cour d’Honneur des Invalides à Paris.

 

C’est au cours d’une cérémonie dans la cour d’honneur de l’Hôtel National des Invalides, présidée par monsieur François Hollande, président de la République et chef des armées, que l’amiral Guillaud s’est incliné une dernière fois devant les drapeaux, étendards, pavillons et fanions des détachements de l’armée de terre, de la marine nationale et de l’armée de l’air.

 

Au terme d’une carrière militaire de 41 ans et après quatre années comme chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Guillaud a adressé son message d’adieu en rendant un hommage appuyé aux militaires morts pour la France ainsi qu’à tous ceux qui ont été blessés dans l’accomplissement de leur service.

 

Reprenant les termes qu’il avait prononcé lors de sa tournée d’adieu sur les théâtres d’opération et dans les écoles de formation de l’Armée de terre, de la Marine et de l’Armée de l’air, le CEMA a exprimé son immense fierté d’avoir été à la tête des armées pendant une période particulièrement riche dans le domaine opérationnel (Afghanistan, crise post-électorale en Côte d’ivoire, Lybie, Jordanie, Mali, Centrafrique). Il a par ailleurs souligné que toutes les missions confiées aux militaires durant son mandat, qu’il s’agisse de la formation, de la protection, de l’aide à la population, de la dissuasion ou encore des interventions décisives avaient été parfaitement remplies et avaient fait honneur à la France.

 

A  propos des opérations extérieures, l’amiral Guillaud a témoigné sa fierté devant l’ardeur dont ont témoigné les soldats français, leur combativité, leur rusticité, leur ingéniosité ; autant de piliers qui ont contribué de façon décisive au succès des engagements de la France.

 

Revenant enfin sur les réformes conduites ces quatre dernières années, l’amiral Guillaud a souligné les efforts considérables fournis par l’ensemble des armées pour les mener à bien, en dépit des  difficultés rencontrées.

 

Avant de transmettre le relai à son successeur, le CEMA a évoqué le modèle d’armée de l’horizon 2020 prévu dans la Loi de programmation militaire. Un défi de taille, tant dans le domaine des opérations que dans celui de la transformation, qu’il sait pouvoir transmettre en toute confiance à celui qui l’a secondé durant ses quatre années passées à la tête des armées, le général d’armée Pierre de Villiers.

EMA : adieux aux armes de l’amiral Edouard Guillaud
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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 08:56
photo EMA

photo EMA

 

13 février 2014 Libération.fr

 

Le général Pierre de Villiers, 57 ans, prendra samedi ses nouvelles fonctions de chef d’état-major des armées françaises. Il remplace l’amiral Edouard Guillaud, 60 ans, qui quitte vendredi son poste. A midi, François Hollande, chef des armées, présidera sa cérémonie d’«adieu aux armes» aux Invalides. Chef d’état-major particulier de Jacques Chirac à l’Elysée à partir de 2006, Edouard Guillaud avait été nommé chef d’état-major des armées en février 2010, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

 

Il a été à la tête des armées lors de l’opération «Harmattan» en Libye et de l’intervention française en Côte-d’Ivoire en 2011. Maintenu à son poste par François Hollande à son arrivée à l’Elysée, il a ensuite coordonné les opérations «Serval» au Mali en 2013 et «Sangaris», lancée en décembre en Centrafrique. Frère de Philippe de Villiers, le fondateur du Mouvement pour la France (MPF), le général Pierre de Villiers a notamment servi au Kosovo et en Afghanistan.

 

Il était, depuis mars 2010, major général des armées et, à ce titre, l’un des responsables de la mise en œuvre des grandes réformes de la défense.

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 21:45
CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA

 

11/02/2014 Sources : EMA

 

Les 3 et 4 février 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, s’est rendu en République Centrafricaine et au Mali. Ce déplacement avait pour objectif d’inspecter les forces françaises déployées sur ces deux théâtres d’opération et de rencontrer les autorités politiques et militaires locales.

 

En République Centrafricaine, le chef d’état-major des armées s’est rendu auprès des militaires des groupements tactiques interarmes « Amarante » et « Panthère », placés sous les ordres du général Soriano, commandant l’opération Sangaris. Il a également été reçu en audience par madame Samba Panza, chef de l’état de transition.

 

Au Mali, après avoir inspecté le groupement tactique désert à Gao, le CEMA a rejoint le PC de l’opération Serval à Bamako où les travaux actuellement en cours sur le partenariat élargi avec les pays de la bande sahélienne lui ont été présentés.

 

Symboliquement, lors de son dernier déplacement à l’étranger, l’amiral Guillaud a souhaité témoigner de son estime à l’égard de tous les militaires qu’il a eu l’honneur de commander en opérations.

CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA
CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA
CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA
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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 13:55
Adieu à la Marine du chef d'état-major des armées

 

 

10/02/2014 Marine Nationale

 

Le vendredi 7 février 2014, à Brest, l’amiral Edouard Guillaud a fait ses adieux à la Marine nationale.

 

Accompagné par l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine (CEMM), il a tout d’abord été accueilli sur la base de l’aéronautique navale de Landivisiau par le vice amiral d’escadre Jean-Pierre Labonne, commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT), le contre-amiral Hervé de Bonnaventure, commandant la force de l’aéronautique navale(ALAVIA) et le vice amiral d’escadre Philippe Coindreau, commandant la force d’action navale (ALFAN).

 

Puis, le CEMA s’est rendu sur le site de l’Ecole navale où le contre amiral Phillippe Hello, commandant de l’Ecole navale (ALENAV) et le contre amiral Olivier Coupry commandant la force maritime des fusiliers marins et commando (ALFUSCO) étaient présents.

 

L’amiral a tout d’abord rencontré des jeunes officiers-élèves et des cadres de l’Ecole navale. Puis une cérémonie militaire avec la présentation du drapeau de l’Ecole navale, a eu lieu en présence de la musique de la flotte sur la place d’armes. Dans la rade du Poulmic, le Mutin, la Grande Hermine et les voiliers de l’Ecole navale manœuvraient à proximité pendant que deux Rafale de l’aéronautique navale survolaient le site.

 

De nombreux militaires de l’Ecole navale, des cours d’officiers, de l’école de Maistrance, de l’école des mousses, du métier du marin, de la gendarmerie maritime, et des forces étaient sur les rangs ainsi que les commandants d’unité et les autorités de l’arrondissement maritime de Brest.

 

L’amiral Guillaud a ensuite été débarqué en canot pour rejoindre la vedette qui devait lui faire traverser la rade jusqu’à Brest, accompagné par une embarcation commando (ETRACO), deux vedettes de gendarmerie maritime, une vedette de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) ainsi que les trois bâtiments école Guépard, Léopard et Tigre.

 

La revue des bâtiments à quai dans la base navale à été ponctuée par les tirs de salut au canon de la frégate La Motte-Piquet, et les saluts aux sifflets. Le CEMA a ensuite rejoint la préfecture maritime où les plus hautes autorités de la marine ont pu le saluer une dernière fois.

 

« Bon vent, bonne mer, Amiral ! »

Adieu à la Marine du chef d'état-major des armées
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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 18:55
Les défis de la défense en 2014 (4/5) : un grand chambardement au mauvais moment ?

 

29/01/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

La Tribune vous propose une série sur les défis de la défense en 2014 en cinq volets. Quatrième volet, les grands changements des hommes au sein du ministère de la défense et à la tête de l'industrie au moment où tout le secteur pourrait être fragilisé par un contexte budgétaire, opérationnel et industriel très difficile.

 

En deux ans, la plupart des têtes du secteur de la défense, aussi bien dans l'industrie que chez les opérationnels, ont ou vont changer. Ce qui pourrait poser un problème de continuité au moment où la difficile loi de programmation militaire (LPM) entre en "service opérationnel" en 2014. C'est Jean-Bernard Lévy nommé PDG de Thales qui avait ouvert le bal fin 2012, suivi très vite en janvier 2013 par Eric Trappier, qui a pris la suite de l'indestructible Charles Edelstenne aux commandes de Dassault Aviation. Puis, le 1er avril, Guillaume Faury a pris le manche d'Eurocopter, renommé aujourd'hui Airbus Helicopters.

 

Beaucoup de changements en vue en 2014

L'année 2014 va accélérer le mouvement de changements. C'est d'abord l'amiral Guillaud, atteint par la limite d'âge, qui va céder sa place en février de chef d'état-major des armées (CEMA) au profit du général Pierre de Villiers, un terrien de 57 ans. Quant à l'amiral Guillaud, il est prévu qu'il atterrisse en Arabie Saoudite à la tête d'ODAS, une société controversée ces derniers temps dans les milieux de la défense. Elle fait l'interface entre l'Arabie Saoudite et la France pour la signature de contrats d'Etat à Etat. De même le général Ract-Madoux, lui aussi atteint par la limite d'âge, devrait laisser sa place de chef d'état-major de l'armée de terre (CEMAT) cet été. Enfin, le Délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, devrait également partir cette année ... à moins qu'il ne soit prolongé, comme cela est envisagé mais pas assuré.

Après Thales, Dassault Aviation et Airbus Helicopter, ce sera au tour de DCNS de changer de pacha. Le mandat de Patrick Boissier au conseil d'administration s'achève le 21 décembre 2014. Aussi le groupe naval, qui aborde une année cruciale à l'export, pourrait avoir une deuxième partie d'année complètement parasitée, voire paralysée, par la course à la présidence. Ce sera également le cas mais un peu plus tard pour Safran. En avril 2015, Jean-Paul Herteman achève son mandat à la tête de la success-story de Safran. Enfin, le directeur adjoint du cabinet de Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Palagos, qui a été nommé début décembre à la tête de Défense Conseil International (DCI), a succédé à l'amiral François Dupont, atteint par la limite d'âge statutaire.

 

Des changements nécessaires ?

Dans un contexte très difficile - une LPM compliquée à exécuter, des campagnes exportations cruciales pour les groupes d'armement, des opérations extérieures complexes, une situation financière de la France désastreuse -, ces très nombreux (trop ?) changements ne vont-ils pas paralyser, voire affaiblir, le secteur de la défense dans sa capacité à apporter des réponses rapides dans des situations de crise ou d'extrême urgence. Qui mieux que l'actuel DGA maîtrise le mieux le programme 146 du budget de la défense (Equipements des forces), qui mieux que l'actuel CEMAT comprend le mieux ses hommes sur le terrain  en Centrafrique, au Mali et en Afghanistan.

"Les clients aiment la continuité", rappelle-t-on à La Tribune. C'est certainement le cas chez DCNS, qui est aujourd'hui engagé dans de très nombreuses campagnes commerciales et qui a été l'un des groupes les plus performants à l'exportation (Brésil, Malaisie...) en dépit du dernier échec à Singapour. D'une façon générale, alors que les exportations se sont redressées en 2013 (6,3 milliards d'euros), pourquoi faudrait-il encore tout changer ?

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 18:55
Tirs de roquettes à Gao pendant la visite du chef d'état-major des armées

 

04/02/2014 Par Alain Barluet envoyé spécial à Gao (Mali). – LeFigaro.fr

 

 

La base française de l'opération «Serval» à Gao a été la cible de tirs de roquettes mardi matin un peu après 8 heures alors que le chef d'état-major des armées (Cema), l'amiral Édouard Guillaud, se trouvait sur place. Deux engins, tirés des environs de Batan, à une dizaine de kilomètres au nord de la «base désert» de l'opération «Serval», ont atterri non loin de la piste d'aviation, sans faire de victimes. L'alerte a aussitôt été déclenchée et des véhicules blindés de reconnaissance et des hélicoptères Gazelle envoyés sur la zone supposée des tirs. L'amiral Guillaud, qui quitte ses fonctions le 15 février, est arrivé lundi soir à Gao en provenance de Centrafrique, pour une visite d'adieux aux troupes.

 

La «base désert» de Gao, qui compte 1200 militaires français, est ponctuellement la cible de tirs de roquettes. Les groupes armés terroristes tentent régulièrement de frapper le camp militaire. Le contrôle permanent de la zone a néanmoins permis à plusieurs reprises de neutraliser les sites de lancement avant qu'ils ne soient utilisés. Le 2 février, cinq roquettes ont ainsi été découvertes sur leurs rampes de lancement artisanales. Le dernier tir remontait au 25 décembre. «La menace terroriste a été durablement réduite mais reste présente. Il faut garder la pression», a déclaré l'amiral Guillaud aux militaires de «Serval». Sa visite s'est poursuivie normalement.

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 08:55
CEMA : rencontre avec le ministre de la Défense azerbaïdjanais

 

21/01/2014 Sources : EMA

 

Le 14 janvier 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA) a rencontré le ministre de la Défense azerbaïdjanais, le général Zakir Hassanov.

 

Cette rencontre était organisée dans le cadre du déplacement à Paris du général Hassanov venu pour signer un accord formalisant la coopération de Défense entre la France et l’Azerbaïdjan.

 

Au cours de son entrevue avec le CEMA, le général Hassanov a insisté sur l’importance que revêtait cette coopération de Défense pour son pays. Dans un contexte régional parfois instable, et alors que l’Azerbaïdjan souhaite consolider son outil de défense, la mise en œuvre du savoir-faire militaire française et l’échange d’expertise font l’objet d’un intérêt partagé. 

 

Cette visite confirme le dynamisme notre relation bilatérale, dans la continuité du dialogue entre états-majors qui s’est tenu à Bakou en décembre dernier.

CEMA : rencontre avec le ministre de la Défense azerbaïdjanais
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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 12:35
CEMA : rencontre avec le ministre de la Défense Afghan

 

16/01/2014 Sources : EMA

 

Le 8 janvier 2014, l’amiral Guillaud a reçu le ministre de la Défenseafghan, le général Bismillah Khan Mohammadi. Cette rencontre était organisée à l’occasion de la commission mixte politico-militaire franco-afghane organisée àParis.

 

Le CEMA et le général Khan Mohammadi ont partagé leur évaluation de la situation sécuritaire afghane et des perspectives pour l’année en cours. 2014 sera en effet une année charnière pour l’Afghanistan, avec la tenue des élections présidentielles au printemps, la fin du désengagement des forces française engagées dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN et le redéploiement progressif de l’Alliance dans le pays.

 

Notre coopération actuelle avec les forces armées afghanes s’inscrit dans le cadre du traité d’amitié et de coopération, signé le 27 janvier 2012, qui accompagne le désengagement des troupes combattantes françaises et garantit la continuité de notre soutien à l'Afghanistan. Cette coopération bilatérale s’appuie essentiellement sur  des actions de formation et de conseil.

 

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 16:55
Le général de corps aérien Gratien Maire

Le général de corps aérien Gratien Maire

 

16/01/2014 Armée de l'Air

 

Le général d’armée Pierre de Villiers a été nommé comme successeur de l’amiral Edouard Guillaud au poste de chef d’état-major des armées lors du conseil des ministres du 15 janvier 2014. Il prendra ses fonctions le 15 février 2014.

 

Le général de corps aérien Gratien Maire sera son plus proche collaborateur en devenant major général des armées.

 

 

Breveté pilote de chasse en 1981, le général Maire a pris part à de nombreuses opérations extérieures en Afrique et au Moyen-Orient. Ancien auditeur de l'institut des hautes études de la défense nationale, il occupe depuis 2004 différentes fonctions au plus haut niveau de l'administration centrale, dont celles d'adjoint "air" au cabinet militaire du Premier ministre ou d'attaché de défense près l'ambassade de France aux États-Unis pendant trois ans.

Depuis septembre 2012, il œuvre au sein de l'état-major des armées en tant que sous-chef d'État-major relations internationales.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 06:55
CEMA : désignation du successeur de l’amiral Guillaud

15/01/2014   EMA

 

Le général d’armée Pierre de Villiers a été nommé comme successeur de l’amiral Edouard Guillaud au poste de chef d’état-major des armées lors du conseil des ministres du 15 janvier 2014. Il prendra ses fonctions le 15 février 2014.

 

Le général d’armée Pierre de Villiers, occupe depuis mars 2010 la fonction de major général des armées, poste qui fait de lui le numéro deux des armées et le plus proche collaborateur de l’amiral Guillaud.

Officier de l’armée de terre, engagé en opérations à plusieurs reprises et ancien auditeur de l’Institut des hautes études de la défense nationale,  il a occupé depuis 2004 différentes fonctions au plus haut niveau de l’administration centrale, dont celle de chef de cabinet militaire du Premier Ministre.

Dans sa fonction actuelle, il a  conduit l’ensemble des travaux préparatoires à la transformation des armées. Il sera désormais chargé de les mettre en œuvre dans le cadre de la loi de programmation militaire 2014-2019.

 

Biography GA Pierre de VILLIERS - EN (format pdf, 622 kB).

 

Le général d’armée Pierre de Villiers sera le 17e officier général à occuper ce poste sous la VRépublique :

- le général Paul Ely (1958-1959, terre)

- le général Gaston Lavaud (1959-1961, terre)

- le général Charles Ailleret (1962-1968, terre)

- le général Michel Fourquet (1968-1971, air)

- le général François Maurin (1971-1975, air)

- le général Guy Méry (1975-1980, terre)

- le général Claude Vanbremeersch (1980-janvier 1981, terre)

- le général Jeannou Lacaze (1981-1985, terre)

- le général Jean Saulnier (1985-1987, air)

- le général Maurice Schmitt (1987-1991, terre)

- l'amiral Jacques Lanxade (1991-1995, marine)

- le général Jean-Philippe Douin (1995-1998, air)

- le général Jean-Pierre Kelche (1998-2002, terre)

- le général Henri Bentégeat (2002-2006, terre)

- le général Jean-Louis Georgelin (2006-2010, terre)

- l'amiral Edouard Guillaud (2010-2014, marine)

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 11:55
Le général Pierre de Villiers prend la tête de l'état-major des armées

Pierre de Villiers, 57 ans, était le major général des armées depuis trois ans.

 

15.01.2014 Par Nathalie Guibert - Le Monde.fr

 

L'armée française change de tête. Atteint par la limite d'âge, l'amiral Edouard Guillaud cède sa place de chef d'état-major des armées à son numéro deux, un « terrien », le général Pierre de Villiers, 57 ans. Ce cavalier, qui a commandé le régiment de chars de combat de Mourmelon, était le major général des armées depuis trois ans.

 

La décision a été inscrite à l'ordre du jour du conseil des ministres de mercredi 15 janvier. L'amiral Guillaud doit pour sa part poursuivre sa carrière à la tête de l'ODAS, la société chargée des ventes d'armement entre la France et l'Arabie saoudite, où il remplacera un autre amiral.

 

La continuité est donc de mise, du moins dans l'affichage. Le président de la République — qui est le chef des armées selon la Constitution — a fait un choix de compétence, disent les spécialistes de la défense. Le général de Villiers, né en Vendée comme son frère cadet, l'homme politique souverainiste Philippe de Villiers, est un planificateur et un analyste des moyens : il a accompagné toute la préparation de la loi de programmation militaire 2014-2019 auprès du chef d'état-major et saura répondre au pouvoir politique au moment où les trois armées encaissent les chocs des réductions d'effectif. François Hollande avait déjà choisi de maintenir l'amiral Guillaud, qui venait de l'Elysée et avait été nommé par Nicolas Sarkozy.

 

DROITE CATHOLIQUE TRADITIONNELLE

 

Ancien chef de cabinet militaire du premier ministre François Fillon, le général de Villiers avait été donné gagnant pour le poste de chef d'état-major particulier du président de la République en mars 2010. Il s'était vu in extremis souffler la place par le général Benoit Puga, un légionnaire au profil très opérationnel, à qui M. Sarkozy avait trouvé l'avantage d'avoir été successivement le patron des opérations spéciales et du renseignement militaire.

 

Les deux plus hauts gradés français choisis par François Hollande sont aujourd'hui des figures assez similaires d'officiers généraux de l'armée de terre, dont la culture familiale est celle de la droite catholique traditionnelle. Le père du général Puga, Hubert Puga, avait engagé son régiment de chars, le 27e Dragons, dans le pustch d'Alger de 1961, et avait ensuite rejoint l'OAS. Le général de Villiers est lui aussi fils d'officier ; Jacques de Villiers, médaillé de la Résistance, a été incarcéré après la guerre d'Algérie pour son implication dans les activités de l'OAS dans l'ouest de la France.

 

GUILLAUD QUITTE UNE INSTITUTION « FRAGILISÉE »

 

« Ce sont des officiers généraux très compétents à n'en pas douter. Mais les équilibres choisis par Hollande ont un côté “Mitterrand et l'OAS” », commente un expert de la défense classé à gauche. « On peut caricaturer en disant que l'on a les francs-maçons au cabinet du ministre et les cathos dans la haute hiérarchie militaire. »

 

L'amiral Guillaud quitte une institution qu'il a lui-même décrite comme « fragilisée » par le trop-plein des réformes engagées depuis 2009. Il se voit accorder d'avoir bien préparé les dernières opérations militaires françaises, Libye, retrait d'Afghanistan, Mali. Mais si les politiques saluent sa souplesse, les militaires l'accusent de faiblesse… pour avoir accepté de trop grandes réductions de moyens et d'effectifs (suppression de quatre-vingt mille emplois prévue entre 2009 et 2019).

 

En outre, les prérogatives du chef d'état-major des armées viennent, au nom d'une meilleure performance du ministère de la défense, d'être rognées au profit des grands adjoints civils du ministre – le secrétaire général pour l'administration, le délégué général pour l'armement et le directeur aux affaires stratégiques. Son successeur arrive à l'heure de la mise en œuvre de ces réformes difficiles.

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 23:09
Le général Pierre de Villiers à la tête des armées

 

13 janvier Par Jean-Dominique Merchet

 

Le Conseil des ministres de mercredi 15 janvier devrait nommer le général Pierre de Villiers au poste de chef d'état-major des armées (CEMA), le plus élevé de la hiérarchie militaire. Le général prendra ses fonctions à la mi-février, date à laquelle il succédera à l'amiral Edouard Guillaud.

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 11:55
photo EMA

photo EMA

 

10 janvier par Jean-Dominique Merchet

 

Sa nomination pourrait intervenir en février. Ce cavalier est le frère de Philippe de Villiers.

 

Selon plusieurs sources concordantes, le général Pierre de Villiers pourrait succèder à l'amiral Edouard Guillaud au poste de chef d'état-major des armées (Cema). Cette nomination pourrait intervenir dès le mois prochain. Ce choix n'est pas définitif, même s'il semble "sûr à 95%".

 

Pierre de Villiers est toutefois bien placé pour savoir que les politiques changent parfois d'avis au dernier moment : en 2010, il avait été quasiment désigné au poste de chef d'état-major particulier du président de la République avant que le général Puga n'y soit nommé, au terme de dix jours de vacance du poste. Une certaine prudence est donc de mise... Néanmoins, ce choix semble aujourd'hui cohérent.

 

Un autre général, Denis Mercier, chef d'état-major de l'armée de l'air, a longtemps été favori pour ce poste et, en haut lieu, on reconnait qu'il en a toutes les qualités. Un seul problème : son âge. A 54 ans, sa nomination bloquait le poste de Cema pour près de 7 ans. Et il a encore le temps d'y prétendre, alors qu'il n'est à la tête de l'armée de l'air que depuis l'été 2012. Le nom d'un autre officier général a été avancé, l'amiral Rogel, chef d'état-major de la marine.

 

Pierre de Villiers, 57 ans, est le major général des armées (MGA), c'est-à-dire le véritable adjoint du Cema, avec lequel il a établi une relation de grande confiance. La continuité va donc prévaloir. Il est en effet l'un des principaux acteurs des réformes en cours dans la défense et les armées au sein du Comité de cohérence de conduite du changement (C4). Il pourra donc poursuivre cette tâche, comme le souhaite le ministre de la Défense, tout en réalisant le déménagement vers Balard, en 2015.

 

Cavalier, Pierre de Villiers a servi dans la "lourde". Il a notamment commandé le 501-503ème régiment de chars de combat à Mourmelon, puis la 2ème brigade blindée. Il a servi au Kosovo et en Afghanistan, avant d'être chef de cabinet militaire du Premier ministre François Fillon. Pierre de Villiers est un homme discret - en cela différent de son frère ainé Philippe de Villiers.

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 17:55
Mission Bois Belleau : le CEMA avec le groupe aéronaval pour Noël

 

28/12/2013 Sources : EMA

 

Du 24 au 26décembre 2013, le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral EdouardGuillaud, s’est rendu à bord du porte-avions Charles de Gaulle, de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin, de la frégate anti-sous-marine(FASM) Jean de Vienne, et dupétrolier ravitailleur (PR) Meuse,déployés en océan Indien dans le cadre de la mission Bois Belleau.

 

Plus 11 000 militaires sont actuellement déployés en opération extérieure dont 3000 marins. Comme chaque année, le CEMA a tenu à passer la nuit de Noël au milieu d’eux.

 

Cette fois- ci, c’est le groupe aéronaval, déployé en océan Indien dans le cadre de la mission Bois Belleau, qui a eu l’honneur d’accueillir l’amiral Guillaud, accompagné pour l’occasion de Monseigneur Ravel, évêque du diocèse aux armées françaises. Cette visite a permis au CEMA d’aller à la rencontre des marins de la TF 473.

 

A peine arrivé sur le porte-avions, le CEMA a embarqué à bord d’un avion de guet aérien avancé embarqué Hawkeyeà bord duquel il a effectué un vol, après avoir été catapulté depuis le pont d’envol.

 

De retour à bord du Charles de Gaulle et équipé de la tenue de protection de base (TPB), l’amiral Guillaud a réveillonné aux côtés de l’équipage. Au cours de la veillée, il a demandé à ce que tous s’unissent en pensée à leurs frères d’armes présents sur l’ensemble des théâtres d’opérations où les armées françaises sont engagées.

 

Le groupe aéronaval (GAN) a quitté Toulon pour être déployé dans le nord de l’océan Indien et dans la région du golfe arabo persique (GAP) pour assurer une mission de présence opérationnelle en océan Indien. Ce déploiement permettra à la France d’entretenir ses connaissances de la zone et de développer ses relations avec les différents partenaires qui y sont présents. Il permettra également de conduire des interactions avec les forces navales américaines, alimentant ainsi une coopération opérationnelle bilatérale établie de longue date.

Mission Bois Belleau : le CEMA avec le groupe aéronaval pour Noël
Mission Bois Belleau : le CEMA avec le groupe aéronaval pour NoëlMission Bois Belleau : le CEMA avec le groupe aéronaval pour Noël
Mission Bois Belleau : le CEMA avec le groupe aéronaval pour Noël
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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 17:45
Djibouti : visite du CEMA aux FFDj

 

30/12/2013 Sources : EMA

 

Du 23 au 24décembre 2013, l’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA) s’estrendu auprès des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj).

 

Le 23 décembre au soir, le CEMA a été accueilli à son arrivée par le général de brigade aérienne Rode, commandant des FFDj (COMFOR FFDj). Le lendemain, il s’est rendu au poste de Guistir au Sud du pays, dans la zone des trois frontières. Il a retrouvé un détachement du 5e régiment interarmes d’outre-mer (5eRIAOM) déployé aux côtés des militaires djiboutiens.

 

De retour à Djibouti, l’amiral Guillaud a été reçu en entretien par le président de la République de Djibouti, Monsieur Ismaïl Omar Guelleh. Il a par ailleurs rencontré son homologue, le général de division Zakaria Cheik Ibrahim et le ministre de la Défense, Monsieur Hassan Darrar Houffaneh.

 

L’amiral Guillaud s’est ensuite adressé aux militaires des FFDj  rassemblés à l’antenne du Héron, avant de se rendre sur le terrain d’aviation de Chabelley à 10 kilomètres au sud-ouest de Djibouti où il est allé à la rencontre du détachement américain présent à Djibouti.

 

Dans l’après-midi, le CEMA a rejoint le porte-avions Charles de Gaule et son escorte dans le Nord de l’océan indien.

 

Dans le cadre des accords de défense entre la République de Djibouti et la France, les forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) constituent depuis 2011 la base opérationnelle avancée française sur la côte Est de l’Afrique. Les FFDj participent au dispositif militaire français prépositionné permettant de disposer d’un réservoir de forces pouvant être projetées rapidement en cas de crise. Parmi leurs missions, les FFDj apportent un soutien logistique essentiel au profit des bâtiments français et étrangers engagés dans les opérations de lutte contre la piraterie, notamment l’opération Atalante, ainsi qu’à la République de Djibouti dans le cadre de sa mobilisation contre la piraterie.

Djibouti : visite du CEMA aux FFDj
Djibouti : visite du CEMA aux FFDj
Djibouti : visite du CEMA aux FFDj
Djibouti : visite du CEMA aux FFDj
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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 21:55
Qui sera le prochain chef d’état-major des armées ?

 

20 décembre, 2013 Guillaume Belan (FOB)

 

Livre Blanc, Loi de programmation, réforme de la gouvernance du Ministère de la Défense, tout cela a été enfin adopté. Le Ministère de la Défense va donc profiter du fait que les dossiers difficiles sont maintenant derrière, pour renouveler les équipes, notamment les hauts responsables militaires.

L’actuel chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, nommé en 2010, pourrait ainsi être remplacé en mars 2014. C’est en effet à cette date que l’amiral Alain Oudot de Dainville, ancien chef d’état-major de la Marine jusqu’en 2008, quittera ses fonctions de directeur général d’ODAS, société chargée des contrats d’armement d’état à état (principalement avec l’Arabie Saoudite). L’actuel CEMA souhaiterait en effet prendre la relève de l’amiral Oudot de Dainville, atteint par la limite d’âge, à la tête de cette société dont l’État est le principal actionnaire. La nomination à ce poste, réputé très rémunérateur, est dans les mains l’Élysée. Reste que le cabinet de la Défense, qui n’entretient pas de relations idylliques avec l’amiral Guillaud, pourrait la freiner.

Général Pierre de Villiers (crédits: Ministère de la Défense)

Général Pierre de Villiers (crédits: Ministère de la Défense)

Aujourd’hui, deux noms circulent pour reprendre les rênes de l’état major des armées (EMA). Le premier est son numéro deux, le général Pierre de Villiers, 58 ans, major général des armées à l’état-major des armées depuis 2010. Très apprécié, c’est lui qui dans l’ombre a su gérer les nombreuses crises de ces dernières années. Saint cyrien, cavalier, jeune frère de Philippe de Villiers (le politicien), le général de Villiers a commandé le Regional Command Capital (RCC) en Afghanistan de 2006 à 2007. D’un caractère consensuel et énergique, il a permis, malgré les difficultés, la poursuite du pilotage de l’EMA et a réussi à maintenir le dialogue entre les différentes armées. Considéré comme un chrétien-démocrate, donc modéré, il apparaît ainsi compatible avec le gouvernement socialiste. Ses atouts : une très forte légitimité, à la fois opérationnelle et politique.

Général  Mercier, ched d'état major de l'armée de l'air (crédits: Ministère de la Défense)

Général Mercier, chef d’état major de l’armée de l’air (crédits: Ministère de la Défense)

Le deuxième nom qui circule pour être le prochain CEMA est l’actuel chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), le général Denis Mercier. A 55 ans, Denis Mercier est un ancien pilote de chasse (Mirage F1 et 2000), passé par l’OTAN et par le cabinet du ministre de la défense en 2010. Très apprécié au sein de l’armée de l’air, il a su lancer l’ambitieuse modernisation de l’armée de l’air.

Le monde de la défense se félicite de l’excellente qualité de ces deux candidatures. De Villiers affiche un vrai avantage : c’est lui qui traite depuis trois ans tous les dossiers difficiles. Mercier a pour lui d’être reconnu comme un authentique innovateur. Mais son avantage risque de le desservir : qui pourrait bien lui succéder pour mener à bien la réforme de l’armée de l’air qu’il a si bien su réaliser? Naturellement son numéro deux pourrait prendre sa succession, à savoir le général Antoine Creux. L’autre nom qui circule pour éventuellement succéder à Denis Mercier est celui du général Antoine Noguier, actuellement chef du cabinet militaire du Ministère de la Défense.

Surprise, d’habitude les mouvements à la tête des armées, produisent un jeu de chaises musicales, dont notamment le poste très convoité de chef d’état-major particulier du président de la République (EMP), considéré comme traditionnellement une porte d’entrée pour devenir CEMA. Ce qui a été le cas de l’amiral Guillaud. Le scénario qui semble se profiler va donc bouleverser les habitudes, non seulement, l’EMP actuel, le général Benoît Puga, un fantassin d’origine, ancien directeur de la DRM (Direction du Renseignement Militaire), nommé par Nicolas Sarkozy, ne sera pas le prochain CEMA (à 60 ans, il n’aurait plus le potentiel d’âge pour être CEMA), mais il aurait été, selon nos sources, confirmé à son poste.

Quant au potentiel et éventuel successeur du général de Villiers à l’EMA, un nom circule, celui du vice-amiral d’escadre Mouton, ancien ALFOST (amiral commandant la force océanique stratégique) et actuel numéro 2 du SGDSN.

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 13:45
Sangaris : le CEMA à Bangui (10 dèc 2013)

 

 

13/12/2013 16:35 Sources : EMA

 

Le 10 décembre 2013, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA), s’est rendu en Centrafrique au sein de la force Sangaris.

 

Le CEMA s’est rendu en Centrafrique quatre jours après l’engagement de l’opération Sangaris. Ce déplacement avait pour objectif de faire de faire un point de situation des opérations avec le général Francisco Soriano.

 

Présent pour accueillir le Président de la République lors de son étape en Centrafrique, il était à ses côtés lors de l’hommage rendu aux deux soldats tués durant l’accrochage du 9 décembre.

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 08:45
CEMA : Allocution lors du colloque tactique de l’armée de terre

 

11/12/2013  Sources : EMA

 

Colloque tactique de l’armée de terre - Allocution de l’amiral Édouard Guillaud, le 4 décembre 2013

 

Madame la Présidente,

Mesdames et messieurs les élus,

Messieurs les officiers généraux,

Mesdames, messieurs,

Je salue l’initiative de l’armée de terre, et remercie le général Bertrand Ract-Madoux de me donner l’occasion de m’adresser à vous, pour vous donner ma vision des opérations.

 

La Loi de programmation militaire 2014-2019, dont le projet est en cours d’examen, détermine nos capacités futures dans tous les domaines, en termes de format, d’équipement, de préparation opérationnelle et de soutien. La fonction Intervention est l’une des plus dimensionnantes, et la plus affectée par la révision de nos capacités, avec une évolution sensible du contrat opérationnel. Le retour d’expérience et les conclusions que nous en tirons sont donc indispensables.

Chaque opération est d’ailleurs une épreuve de vérité, qui valide tout ou partie de nos choix, et guide notre adaptation. Discerner une tendance profonde, une mutation durable, un dénominateur commun est cependant difficile, et même risqué. L’examen de nos engagements opérationnels récents augure de la diversité de ceux à venir à l’horizon 2025, celui du Livre blanc. J’ai bien dit « augure » et non pas « préfigure » : c’est leur diversité qui est la caractéristique à retenir.

Par l’étendue des missions couvertes, de l’entrée en premier à la stabilisation, par l’ampleur et la variété des moyens et des modes d’action impliqués, de Serval à la MINUSMA en passant par EUTM, notre engagement au Mali peut néanmoins être considéré comme une référence – une référence parmi d’autres, au même titre que l’Afghanistan, la RCI, ou la Libye.

C’est donc une référence pour l’armée de terre, dont la contribution à cette opération aéroterrestre fut et reste majeure, tout comme sa part au succès de nos armes. Elle y aune fois encore payé le prix du sang ; je voudrais à cet égard saluer respectueusement la mémoire des 8 soldats morts pour la France, dans l’exercice de leur mission.

Plus généralement, les opérations au Mali deviennent une référence pour l’ensemble de nos forces, spéciales et conventionnelles : l’action au sol et près du sol s’inscrit dans un cadre interarmées, et dans le cadre multinational d’une coordination étroite avec nos partenaires africains, nord-américains et européens.

C’est dans cette perspective globale que s’inscrit mon propos. Je m’appuierai sur Serval pour dégager des enseignements de portée plus générale, et vous dire ce que je perçois de la nature et du cadre de nos interventions futures.

***

Serval possède 3 caractéristiques majeures, qui sont autant d’éléments favorables.

  • 1ère  caractéristique : la clarté des objectifs, soutenus par une forte détermination politique, et par l’opinion publique nationale et internationale.
  • 2ème caractéristique : le cadre de Serval, opération initialement nationale, déclenchée et commandée par la France, qui a fourni au départ l’essentiel des troupes et, encore maintenant, la quasi-totalité des appuis.
  • 3ème  caractéristique : une excellente connaissance du milieu, dès avant l’engagement, résultat de notre expérience historique de l’Afrique, de nos pré-positionnements, et d’un renseignement orienté sur la zone depuis plusieurs années.

Pour autant, nos succès militaires au Mali ne relèvent ni de la chance, ni du hasard.

Serval a, une fois encore, démontré la capacité de nos armées à se projeter loin du territoire national, et à entrer en premier sur un théâtre. Je veux parler du coup d’arrêt du 11 janvier, porté par nos forces spéciales et nos forces aériennes. Je veux parler du raid aérien du 13, où 4 Rafale partis de métropole ont atterri au Tchad après avoir détruit 16 objectifs dans le Nord du Mali. Je veux parler de la montée en puissance de la composante terrestre qui, dès le 15 janvier, débutait la reconquête du Nord. Je veux enfin parler des OAP sur Gao et Tombouctou.

Serval a aussi démontré la capacité de nos armées à mener des combats exigeants dans des conditions difficiles : élongations logistiques considérables, infrastructures rudimentaires, températures extrêmes, ennemi déterminé – et même fanatisé.

Serval a enfin démontré la cohérence de nos armées, et l’étendue de leur savoir-faire, gages d’initiative et de liberté d’action pour l’autorité politique comme pour le chef militaire.

**

Nos succès au Mali tiennent en fait à la conjonction de facteurs de succès propres aux armées françaises. J’en retiens 6 au niveau stratégique, et 4 au niveau opérationnel.

6 facteurs stratégiques de succès :

  • 1er  facteur : La réactivité de notre processus de décision. Elle tient au lien opérationnel direct entre le chef des armées et le CEMA, et à l’intégration de tous les volets nécessaires à la préparation et à l’exécution d’une mission : relations internationales, renseignement, planification et conduite. Le 11 janvier, le Président de la République décidait d’intervenir sur la base d’un renseignement aussi exact, précis et complet que possible ; l’action se concrétisait 5 heures plus tard, à 4 000 km de Paris.
  • 2ème  facteur : Un dispositif pré-positionné au plus près de nos zones probables d’intervention. Le premier jour, nos Mirage 2000 décollaient de N’Djamena. Les marsouins du 21ème RIMA et les légionnaires du REC rejoignaient Bamako le lendemain, eux aussi à partir du Tchad, renforcés par des éléments de Côte d’Ivoire dans la nuit du 14 au 15 janvier. C’est clair, sans ces points d’appui, nous n’aurions pu, dans ces délais, arrêter l’offensive des GAD à Douentza, et les mettre en déroute : nous aurions dû faire différemment, et nous l’aurions fait plus lentement.
  • 3ème  facteur : La pertinence de nos dispositifs de réaction immédiate, Guépard, Rapace et Tarpon. Pertinence en nature et en volume : j’observe qu’avec 2 300 hommes, la FIRI du Livre blanc représente à peu près l’effectif que nous envisagions de projeter pour le lancement de l’opération.
  • 4ème  facteur : La qualité de la préparation opérationnelle qui permet d’engager, sans délai ni mise en condition préalable, une force complète, de son état-major au combattant de première ligne, sans oublier tous les acteurs du soutien.
  • 5ème  facteur : Un modèle d’armée complet. Harmattan était à dominante aéromaritime avec un engagement décisif du groupe aéromobile depuis la mer ; Serval est aéroterrestre. Harmattan était otanienne, Serval est sous commandement national. Nous la conduisons à ce niveau d’exigence et de responsabilité – en tant que nation-cadre – parce que nous avons les capacités pour le faire. Sans cette palette complète de nos capacités militaires, l’autonomie stratégique est une incantation, pas une réalité.
  • 6ème facteur : la rapidité de l’action – vous diriez sans doute la « fulgurance » – qui a reposé sur une manœuvre audacieuse combinant simultanéité des actions, opportunité tactique, et prise de risque calculée – avec des intervalles assumés. Cette manœuvre a validé dans les faits la finesse du travail de ciblage, avec une identification précise de l’ensemble des centres de gravité ennemis.

**

4 facteurs opérationnels, à présent.

Ils sont tous la conséquence d’une forte culture expéditionnaire, et d’un engagement continu.

  • 1er facteur : la faculté d’adaptation du soldat français.

Le soldat français compose avec les populations, coopère avec les forces locales, et s’adapte aux contraintes du terrain. C’est un atout opérationnel de portée stratégique, en termes de crédibilité et de légitimité. C’est un atout reconnu à l’étranger, en Afrique en particulier.

A l’interopérabilité technique s’est ajoutée l’interopérabilité culturelle. L’engagement quotidien de nos DIO au Sénégal et au Gabon a conditionné la qualité de la préparation des contingents africains en amont.

  • 2ème facteur : la capacité de conjuguer rusticité et haute technologie.

La rusticité est indispensable : nos soldats l’ont éprouvée, sac au dos sous 60°C avec un soutien logistique au plus juste, durant l’offensive dans le Nord, pendant les combats dans les Adrars.

L’apport de la technologie est évident, pour le renseignement, la protection du combattant, la rapidité et la sûreté des mouvements, la précision des feux. Il donne l’ascendant, y compris face à des ennemis asymétriques. L’engagement des composantes aéromobile et aérienne l’a illustré.

La question n’est pas celle du choix entre rusticité et technologie, mais celle d’un équilibre entre la course permanente au raffinement technique, un raffinement au coût de plus en plus prohibitif, et la juste satisfaction du besoin opérationnel, un besoin adapté aux conditions du combat et soutenable d’un point de vue financier. C’est ce que vise le principe de différenciation, pour l’équipement, la préparation opérationnelle et l’engagement des forces.

  • 3ème facteur : la pratique de l’interarmées jusqu’aux niveaux les plus bas.

Forces spéciales et forces conventionnelles, intégration des appuis terrestres et aériens : les exemples sont nombreux. La guerre asymétrique impose d’innover pour surprendre, de surprendre pour déstabiliser, et de conserver l’initiative pour désorganiser en profondeur.

En outre, sur le terrain, l’initiative locale, et donc la décentralisation du commandement sont indispensables. A Pamir, l’engagement terrestre était conduit au niveau du GTIA ; à Serval, au niveau du sous-GTIA, voire de la section renforcée.

  • 4ème et dernier facteur : la maîtrise de la force, qui suppose des feux précis mais aussi, en amont : la mise à disposition du renseignement nécessaire ; et un processus décisionnel réactif, qui s’appuie sur une chaîne de responsabilités et des règles d’engagement adaptées au tempo de la manœuvre. Enfin, cette maîtrise repose sur le facteur humain, c’est-à-dire sur les forces morales de ceux qui sont sur le terrain. Aucun dommage collatéral n’est à déplorer depuis le début de l’opération.

Voilà ce que Serval a démontré des atouts de nos armées.

**

En contrepartie, des fragilités capacitaires ont été confirmées, d’abord au plan matériel.

Certaines disponibilités techniques ont été critiques, pour le Tigre par exemple.

Nos moyens de transport aérien restent sous-dimensionnés : avions de transport stratégique et tactique, hélicoptères de manœuvre. Conséquence : une liberté d’action contrainte, et l’obligation de faire autrement. 61% de la projection a été assurée par voie aérienne, et 53% du fret transporté l’a été par nos partenaires.

Autre fragilité : le volume de notre flotte de ravitaillement en vol, toujours dimensionnant pour l’action de nos chasseurs. Après les premières semaines, nos alliés ont assuré 70% du besoin.

Dernière fragilité matérielle : l’insuffisance des moyens de renseignement aéroporté. 5 ATL2 et 2 drones MALE ne permettent pas d’assurer une permanence dans la longue durée, ce qui est pourtant essentiel dans ce type de conflit. Ici aussi, les concours de nos alliés américain et britannique ont été bienvenus, et parfois décisifs.

Serval a également souligné nos marges de progrès, dans 2 domaines en particulier.

  • L’élaboration du renseignement à fin d’action.

Le terrain a imposé ses contraintes : dilution des moyens, délais de déploiement, difficultés de communication.

Contrairement à l’Afghanistan où nous étions « clients » du renseignement global, Serval, parce que nous sommes en national, nous a montré le caractère stratégique de la boucle « Observation – orientation – décision – action » (OODA), et le chemin à suivre pour la rendre optimale, en fonction du besoin de l’utilisateur. Il s’agit bien de la raccourcir en permanence pour suivre le tempo des opérations, et fournir au bon interlocuteur le bon renseignement, au bon moment.

  • Deuxième axe d’effort : accroître notre agilité et notre mobilité sur le terrain, pour ne pas subir le rythme de l’adversaire : il se déplace vite, et léger.

Avec des moyens comptés et la nécessité de couvrir rapidement des élongations importantes, c’est une adaptation nécessaire, dans l’ensemble de la bande sahélo-saharienne.

Le combat engagé au Mali contre le terrorisme est une mission de longue haleine, et à l’échelle de la région. Les maîtres mots sont mobilité et logistique adaptée. Les engagements conduits dans le cadre de l’OTAN ne peuvent servir de référence dans ce cas : les standards des Balkans ont leurs limites en termes de souplesse et de réactivité.

**

Les opérations au Mali combinent dans la durée des modes d’action différents et complémentaires, en fonction des phases de l’intervention. Tout ou partie de ces scénarios se reproduiront, c’est une certitude.

Je constate que le Livre blanc exprime un niveau d’ambition élevé, celui d’être en mesure d’intervenir seuls si nécessaire, en coalition de préférence, sur toute la gamme des opérations, de la coercition à la « gestion de crise ».

Je constate également que l’instabilité caractérise nos zones d’intérêt prioritaire : le Machrek, la bande sahélo-saharienne, l’Afrique en général, le Proche et le Moyen Orient, le Golfe.

Le plus dur est peut-être à venir : menace NRBC, menace balistique, déni d’accès aux espaces maritimes, aérien et spatial. La Syrie, où nous étions prêts à intervenir en septembre, concentre toutes ces menaces. Le cyberespace est déjà un champ de bataille.

L’adversaire asymétrique reste le plus probable à court et à moyen termes, sous toutes ses formes, de la plus rudimentaire à la plus complexe : l’hybridation des menaces, cet amalgame dangereux entre insurrection, trafics et terrorisme, est déjà une réalité.

Sauf déclenchement d’une crise internationale majeure en Europe, en Afrique du Nord, au Proche et au Moyen Orient, le déplacement du barycentre des intérêts américains vers l’Asie met les Européens face à leurs responsabilités. Et en Europe, nos capacités militaires nous placent aujourd’hui encore en 1èreposition.

Nous serons donc amenés à commander d’autres interventions de type Serval, exigeant d’entrer en premier et de réduire l’ennemi, avant de passer la main à d’autres.

Dans les opérations de ce type, nous interviendrons en coalition le plus souvent, pour partager l’effort de guerre et pour asseoir leur légitimité. Cette nécessité ne peut que s’amplifier.

Dans certains cas, c’est la coalition qui fera la mission. Mais l’OTAN n’a pas vocation à agir partout, dans tous les volets de la résolution d’une crise, tandis que l’Union européenne peine à prendre toute sa part dans les missions qui relèvent de sa sphère d’intérêt et de ses compétences.

Dans d’autres cas, c’est la mission qui fera la coalition, avec une configuration ad hoc tenant compte de 2 réalités : la réticence croissante de nos partenaires occidentaux à engager la force armée ; l’émergence de nouvelles ambitions internationales.

Dans tous les cas et autant que possible, les coalitions s’appuieront sur les organisations régionales et intègreront les forces armées locales. L’interopérabilité, plus ouverte, plus compliquée, sera un enjeu majeur.

Nos interventions seront toujours interarmées, parce qu’aucune de nos composantes ne dispose en propre de toutes les capacités militaires nécessaires.

L’action au sol restera déterminante, et le rôle de l’armée de terre primordial : demain comme aujourd’hui, c’est au sol que se gagneront les guerres. Serval rappelle qu’il faut être prêt à agir dès le premier jour, et à combattre tout en se déployant. Notre action au sol visera une empreinte optimisée, en volume et dans le temps. La réactivité, la polyvalence, et la mobilité seront les atouts majeurs de nos forces terrestres.

***

En conclusion, quels sont nos défis capacitaires ?

Les réorganisations à venir – et les déflations associées – devront préserver, autant que possible, l’outil de combat qui permet à la France de gagner.

Pour nos armées en général, et pour l’armée de terre en particulier, le défi capacitaire est double.

Il s’agit d’abord d’entretenir les synergies interarmées développées en OPEX, et donc de concevoir la mise en condition des forces dans un cadre interarmées.

Il s’agit ensuite, sur les plans matériel et doctrinal comme dans l’esprit, de penser l’organisation, l’emploi et le soutien des capacités pour être en mesure de fournir des capacités de combat et de soutien immédiatement disponibles, y compris sur des théâtres et dans des conditions de mise en œuvre imprévus et inédits.

Je vous remercie.

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 12:56
photo EMA (archives)

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11/12/2013 Sources : EMA

 

Mon général,

Mesdames, messieurs,

« L’ancien monde est en train de mourir, un nouveau monde est en train de naître mais, dans cette période intermédiaire, des monstres peuvent apparaître ». Constat presque centenaire d’Antonio Gramsci. Constat ou prémonition ?

Aujourd’hui, la difficulté à définir « ce qui est » et à voir « ce qui sera » inquiète, avec le sentiment général de ne plus maîtriser le cours des événements.

Des déséquilibres surviennent parfois brutalement, souvent parce que nous n’avons pas voulu les voir. C’est un fait : notre monde est de moins en moins lisible. Je pense aux crises financières, à leur impact économique, aux révoltes qualifiées de « printemps » arabes, au remodelage actuel du Proche et du Moyen Orient, à la bascule stratégique américaine – et je pourrais multiplier les exemples.

Notre devoir de décideurs et d’acteurs de la vie publique – ce que vous êtes, auditeurs de l’IHEDN – est précisément, dans le désordre apparent des choses, de discerner, de comprendre, et d’orienter.

En tant que CEMA, je suis chargé de planifier et de conduire les opérations militaires ordonnées par l’autorité politique et, en cela, garantir des forces prêtes à l’emploi.

Je suis aussi chargé de préparer les guerres que nous pourrions mener demain, et donc de concevoir les armées dont nous aurons besoin pour les gagner.

Dans ce cadre, cet après-midi, je voudrais vous présenter ma vision des enjeux pour nos armées.

Je procèderai en 3 temps. Je vous dirai d’abord comment je vois l’évolution du contexte géostratégique, et ses implications pour nos armées. Je montrerai ensuite comment la France se positionne et agit dans ce contexte. Je terminerai par les défis capacitaires auxquels nous devons faire face.

Vous verrez en filigrane que, dans un contexte économique difficile, notre pays s’exprime encore d’une voix singulière et ambitieuse.

***

Quelques éléments de réflexion sur l’état du monde, pour commencer.

Je fais 4 constats déterminants, d’un point de vue géostratégique :

 

1ère constat : La mondialisation structure les relations internationales, mais sans altérer l’identité et l’appétit des États. Des crises interétatiques non soldées menacent la paix, au Proche-Orient, en Asie centrale, en Extrême-Orient. Les alliances, les organisations et les outils de médiation internationale n’effacent pas le jeu des puissances. On le voit aujourd’hui en Syrie, en Iran, en Mer de Chine...

Conséquence :Pour la France, la probabilité d’une guerre interétatique aux frontières est faible, mais on ne peut l’exclure. Le maintien d’une dissuasion crédible nous préserve du chantage et protège nos intérêts vitaux, mais nous devons rester capables de mener une guerre classique, y compris dans le haut du spectre. Forces nucléaires et conventionnelles ne s’opposent pas : elles se renforcent.

 

2ème constat :Les crises sont polymorphes. La plupart d’entre elles sont internes aux États. Souvent, leurs conséquences sont régionales. Toujours, leur résolution est complexe, donc incertaine, et longue, donc coûteuse.

Effet de la mondialisation : la sécurité de nos 1.6 millions de ressortissants peut être menacée loin de France, mais aussi nos intérêts stratégiques et économiques. Je pense à nos voies d’approvisionnement en matières premières, à nos flux énergétiques, à nos exportations. Je pense à l’utilisation du cyberespace, enjeu stratégique, vecteur ou passage obligé de toutes nos transactions financières comme de toutes les communications téléphoniques à travers le monde.

Conséquence :Nous devons être prêts à intervenir, et capables de faire face à la diversité des situations, d’agir aussi longtemps que nécessaire. En termes militaires, cela signifie des capacités d’intervention étendues et endurantes.

 

3èmeconstat :Les grands facteurs de déstabilisation subsistent : course aux ressources, menace terroriste, crime international, prolifération des armes de destruction massive. Ce sont des facteurs transnationaux. De plus, les espaces de conflictualité se diversifient. L’espace, le cyberespace portent de nouveaux enjeux en termes de sécurité.

Conséquence :Les questions de défense et de sécurité ont une dimension globale, interministérielle et internationale. Dans la résolution d’une crise, le volet militaire n’est qu’un volet parmi d’autres mais un volet essentiel, avec une extension progressive des domaines de la lutte. Aujourd’hui, d’un point de vue militaire, nous agissons toujours dans 4 théâtres, aéroterrestre, aéromaritime, spatial et cybernétique, qui ont chacun leurs caractéristiques propres.

 

4ème et dernier constat :L’instabilité internationale se rapproche des frontières physiques de l’Europe, en Afrique du Nord, au Sahel, au Proche Orient.

Conséquence :La sécurité de l’Europe est toujours un enjeu, sa capacité de l’assumer reste un objectif.

***

 

Deuxième volet de mon analyse du contexte : pour employer la force, nous devons toujours remplir 2 conditions.

 

1ère condition : la légitimité de l’intervention, vis-à-vis de la communauté internationale et de l’opinion publique.

Aujourd’hui, cette légitimité ne coule plus de source, au regard des valeurs qui la fondent, et de l’expérience des interventions récentes.

La portée universelle des valeurs issues de l’Occident est de plus en plus contestée. Ces valeurs ne constituent plus, en termes de légitimité, un mobile suffisant pour fonder une intervention. C’est, souvent, la raison des vetos russe et chinois au Conseil de sécurité des Nations Unies : Kosovo, Syrie, par exemple.

En période de crise économique, sans ennemi déclaré, l’opinion comprend mal l’enjeu national de nos interventions lointaines. Entre autres raisons, parce que les interventions occidentales de ces 20 dernières années ont montré les limites du recours à la force seule pour imposer de l’extérieur des solutions. L’Irak est le cas typique de cette illusion de changer un référentiel de valeurs, et de reconfigurer une région par la guerre en partant d’une page blanche.

En fait, la question à se poser avant l’intervention est celle du « Pour quoi faire ? ». C’est la question des buts et des objectifs. Or, je constate que la question de l’emploi des moyens précède souvent celle des objectifs : on répond ainsi à la question « Comment ? » avant la question « Pourquoi ? ».

Et on en revient à la stratégie ! Dans ce domaine, trop souvent, l’idéologie ou le confort des idées toutes faites occulte le bon sens.  Il n’existe pas de « solution miracle », adaptée à toutes les situations : la stratégie, c’est du cas par cas!

 

2èmecondition pour nos interventions : l’acceptation politique de leur coût.

Malgré le progrès technique, malgré toutes les précautions, le feu tue encore !

C’est une réalité de la guerre, parfois oubliée.

Lorsque les enjeux ne sont pas clairs, les sociétés occidentales ne sont plus prêtes à payer le prix du sang. Songez qu’entre 1914 et 1918, nous perdions en moyenne 900 soldats par jour, tous les jours pendant 4 ans. Plus récemment, en Algérie, on a perdu 10 soldats par jour en moyenne pendant 8 ans. 10 soldats morts au combat, c’est le bilan de l’embuscade d’Uzbin ; 8 par an en Afghanistan depuis 2001.

Et au plan financier, intervenir coûte cher.

De ce point de vue, les crises budgétaires de 2008 et de 2010-2011 ont eu un effet amplificateur, avec trois conséquences : le repli des nations; la mise sous tension des budgets militaires, avec une contraction sensible des outils de défense ; la réduction des contributions mises au pot commun des alliances et des organisations internationales.

Aux États-Unis comme en Europe, les crises budgétaire et de la dette imposent une contrainte inédite sur les dépenses de défense, avec des annulations ou des reports de programmes, la remise à plat des déploiements opérationnels et une forte réduction des activités d’entraînement.

***

 

Face à ces 2 conditions de la légitimité et du coût, les démocraties occidentales sont de plus en plus, sinon timorées, du moins réticentes à intervenir.

Sur le chemin de l’autonomie énergétique, les Américains ont déplacé le barycentre de leurs intérêts stratégiques vers l’Asie-Pacifique. C’est là que se joue l’avenir de leur économie. Dans la zone Europe, ils en appellent d’abord à la responsabilité des États et des organisations régionales. Ils demandent un partage du fardeau. Ils misent sur l’implication des pays les plus volontaires.

Cela ne veut pas dire qu’ils se désengagent des affaires du monde ou qu’ils ont renoncé à leur leadership mais, tant que possible, ils préfèrent ne pas s’afficher en première ligne. C’est ce que l’on a d’ailleurs appelé, à tort, le « Leading from behind » : sur la Libye, nous n’avons pas vu de leadership.

Sauf exception, les Européens ne souhaitent plus s’implique rdans la résolution des crises internationales, pour des raisons politiques et budgétaires, mais aussi – et peut-être surtout – culturelles.

Les Occidentaux traversent une période de doute. On l’a vu récemment avec la crise syrienne : les parlements et les opinions publiques hésitent à engager la force. Le problème est grave : après le doute vient la peur, puis la cécité ; certains ont déjà atteint ce stade en Europe. Ne pas vouloir intervenir tôt, c’est nier les signaux faibles : faut-il attendre une catastrophe majeure pour se résoudre à l’action ?

Pour les mêmes raisons, les alliances et organisations internationales connaissent elles aussi des débats existentiels.

Son retrait d’Afghanistan l’an prochain, après 10 ans d’un engagement usant, conduira l’Alliance atlantique à repenser ses objectifs : il faudra qu’elle se trouve une 4ème vie !

L’Union européenne peine toujours sur le chemin d’une conscience stratégique partagée et assumée. Mais pour un Livre blanc, je crains que nous devions attendre ! Et pourtant, un Livre blanc se compose de 3 parties : la première décrit l’état du monde ; la seconde définit l’ambition ; et la troisième, les capacités nécessaires. Même sur la première partie, nous n’y arrivons pas !

Le prochain sommet européen, en décembre, traitera enfin des questions de défense au niveau des chefs d’État. Espérons qu’il donnera un nouveau souffle à l’Europe de la défense, et à la défense en Europe en général !

En contrepoint, les pays émergents connaissent moins le doute. Ils réarment, comme le reste du monde, alors qu’États-Unis mis à part, les Occidentaux désarment.

En termes réels, le budget de défense annuel des Européens abaissé de près de 2% chaque année entre 2001 et 2009, et cette dynamique de réduction se poursuit, pour atteindre un effort moyen des États européens de près de 1% de leurs PIB nationaux.

A l’inverse, les BRIC se situent tous dans le Top 11 des pays faisant le plus d’efforts pour leur défense : la Chine est en 2èmeplace, la Russie en 5ème place, l’Inde en 10ème place, et le Brésil en 11ème place. Au-delà, c’est le taux d’augmentation des dépenses militaires qui est spectaculaire ; entre 2006 et 2008 : 71% en Chine ; 65% en Russie ; 62% au Brésil, 40% en Inde. Pour des puissances militaires jugées moyennes, cette progression marque une tendance explicite. C’est un constat.

Aujourd’hui, ces pays affichent encore une conception de l’emploi de la force limitée à la défense des frontières nationales et de leurs marches régionales, mais pour combien de temps ?

Voilà ce que je souhaitais vous dire du contexte géostratégique. J’en viens maintenant à ma deuxième partie : notre positionnement national.

***

 

Dans cet environnement en profonde mutation, la France manifeste encore une certaine singularité. Elle fait preuve de volontarisme en matière de défense, et s’engage sur la scène internationale.

Elle vient, avec le Livre blanc d’avril 2013, de réaffirmer son ambition d’une défense souveraine, et d’assumer ses responsabilités internationales.

Elle les envisage d’abord au niveau européen. Parce que nous pensons que l’Europe doit être un acteur stratégique, à hauteur de son poids économique et démographique. Parce que la défense de l’Europe doit être autonome.

C’est pour cela que la France porte le projet de construction européenne dans les domaines de la défense et de la sécurité : une défense européenne forte, « pilier européen » de l’OTAN – un véritable pilier, autonome et complémentaire du pilier américain.

Ces responsabilités, elle les assume également vis-à-vis de ses alliés, de ses partenaires stratégiques, et des pays avec lesquels elle est liée par l’histoire. Nous sommes ainsi directement concernés par ce qui se passe au Proche-Orient, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale. Un partenariat stratégique, c’est un contrat de confiance, un engagement durable !

C’est pour cela que la France a participé à toutes les opérations multinationales contemporaines, et qu’elle en est l’un des premiers contributeurs.

Ces opérations, nous les conduisons toujours dans le cadre de la légalité internationale, parfois en national, pour des interventions ponctuelles comme l’évacuation de ressortissants. Nous les conduisons plus souvent en coalition, dans le cadre de l’ONU, de l’Union européenne, de l’OTAN ou d’une coalition de circonstance.

En Europe, ce dynamisme national est une singularité. Objectivement ! Nous sommes aujourd’hui, avec les Britanniques, parmi les plus volontaires pour notre défense : dans l’Europe des 28, France et Grande-Bretagne assument à elles seules 50% des dépenses d’investissement, et 75% de l’effort de recherche et développement.

***

La France est donc un pays volontaire. Aujourd’hui, elle est de surcroît un pays capable au plan militaire.

 

L’opération Serval, au Mali, en est la démonstration.

 

C’est une opération d’origine nationale, déclenchée et commandée par la France, qui a fourni au départ l’essentiel des troupes et, encore maintenant, la totalité de leurs appuis terrestres et aériens.

C’est, avec jusqu’à 5 000 hommes engagés, la première opération nationale de cette ampleur depuis la fin de la guerre d’Algérie.

A ce jour, les objectifs militaires ont été atteints : les terroristes ont été durement touchés ; le Mali a recouvré sa souveraineté territoriale. La situation politique se normalise, avec l’élection d’un nouveau président de la République et celle, en cours, d’un parlement.

Nous ne sommes pas encore au bout du chemin. Le terrorisme frappe encore, de manière sporadique. La montée en puissance toujours trop lente des forces maliennes et africaines n’est pas achevée. Serval se poursuit donc, mais va s’adapter.

Nous ne sommes pas encore au bout du chemin, mais si l’on regarde ce qui a été fait en 10 mois à peine, sur un territoire grand comme deux fois notre pays, la performance opérationnelle est incontestable!

Sur le terrain, cette performance est d’abord celle de nos soldats, de nos aviateurs et de nos marins, qui ont combattu dans des conditions particulièrement difficiles.

Elle est aussi due à la conjonction de critères essentiels.

  • 1er critère : une légitimité politique et juridique absolue. Nul n’a contesté l’action de la France, demandée par le président malien par intérim, et dans le cadre d’une résolution de l’ONU.
  • 2ème critère : un déclenchement au bon moment, grâce à nos capacités d’anticipation et d’action. C’est bien l’intégration poussée entre les relations internationales, le renseignement et nos capacités de planification et de conduite des opérations, conjuguée à un processus décisionnel extrêmement réactif entre le Président de la République, chef des armées, et le CEMA, qui a permis cette réactivité.
  • 3ème critère : des objectifs clairs et réalistes, portés par une forte détermination politique. La fermeté est indispensable vis-à-vis d’adversaires qui ont le temps pour eux, et misent sur notre usure.
  • 4ème critère, des forces au bon endroit, au bon moment, fruit d’un aguerrissement continu, sur des théâtres variés, en interarmées et en multinational. Sans nos dispositifs d’alerte, sans nos forces prépositionnées dans la région, nous n’aurions fait ni aussi vite, ni aussi bien !

 

Serval est aussi une opération modèle en ce qu’elle préfigure, vis-à-vis des contraintes que j’ai évoquées, nos opérations futures, avec 3 caractéristiques dominantes:

  • Un cadre d’intervention précis, avec des objectifs définis en amont, légitimes et réalisables ;
  • Le recours à des coalitions, souvent de circonstance, et de préférence appuyées sur les alliances régionales institutionnelles. Je pense à la CEDEAO pour le Mali, à la CEEAC et à l’Union africaine pour la République centrafricaine : elles sont, avec les forces locales, les plus légitimes vis-à-vis de la population ;
  • Une empreinte des forces d’intervention optimisée, c’est-à-dire la plus réduite possible, en volume et dans le temps, en privilégiant agilité, réactivité et adaptabilité.

Mais « opération modèle » ne signifie pas « modèle unique », en particulier au niveau opérationnel !

Nous avons 3 atouts au Sahel: une connaissance historique du milieu ; la pleine conscience que nous sommes dans un combat asymétrique et, en conséquence, la mise en œuvre de capacités adaptées et de modes d’action innovants ; la rusticité et l’endurance de nos soldats, en particulier dans l’Adrar des Ifoghas, dans des conditions climatiques extrêmes.

Le milieu désertique permet des offensives éclair : nous ne combattrons pas toujours dans le désert!

Les hélicoptères, les drones, les avions ont agi sans entrave : nous n’aurons pas toujours cette liberté dans la 3èmedimension !

La haute technologie nous a permis de savoir et d’agir plus vite et plus fort que l’ennemi : nous n’aurons pas toujours cet avantage !

On ne choisit ni ses guerres, ni ses adversaires, et c’est pourquoi nous devons conserver l’outil militaire le plus complet possible.

C’est l’objectif de la prochaine Loi de programmation militaire, qui représente le premier jalon vers le modèle d’armée 2025 pour la période 2014-2019.

***

 

Cette LPM traduit en effet l’ambition stratégique portée par le Livre blanc, une ambition stratégique qui reste élevée. J’en arrive à la 3èmepartie de mon intervention.

Notre ambition se décline toujours autour de 3 grandes missions: la protection du territoire national et des Français ; la dissuasion, dans ses 2 composantes océanique et aéroportée ; l’intervention extérieure.

Elle s’appuie sur un socle de capacités permettant d’assurer ces missions en autonomie, et donc d’être maîtres de nos décisions et de nos actions. Ces capacités couvrent tous les domaines : le renseignement, le commandement, les forces et leur soutien.

Elle anticipe sur les besoins futurs, en confirmant l’effort dans les domaines d’avenir, ou ceux qui permettent de mieux peser en coalition : le spatial, le cyber, les drones, les frappes à distance, les forces spéciales.

Elle réaffirme le besoin de forces bien équipées, bien entraînées, maîtrisant l’emploi de la force. Dans cette perspective, la préparation opérationnelle des forces et donc l’entretien programmé des matériels sont prioritaires.

En période de crise économique et budgétaire, le maintien d’une telle ambition est, parmi les nations occidentales, une autre singularité nationale. Elle est aussi un défi.

Nos zones d’intérêt stratégique sont mieux hiérarchisées, au vu de nos intérêts et du rapprochement physique des risques et des menaces : périphérie de l’Europe, Méditerranée, Afrique, Proche et Moyen Orient.

Nos contrats opérationnels sont ajustés à nos opérations les plus prévisibles. C’est principalement notre capacité d’intervention extérieure qui est impactée avec, pour le contrat majeur, une capacité de projection simultanée de 15 000 hommes des forces terrestres, de forces spéciales, de 45 avions de chasse, du porte-avions, de 2 BPC et de leur accompagnement, et des moyens permettant d’assurer le commandement, le renseignement et la logistique.

En conséquence, le format des armées es tréduit: 23 500 postes à supprimer entre 2014 et 2019, en plus de 10 000 qui restent à supprimer de la réforme précédente. Au total, entre 2009 et 2019, se sont ainsi environ 80 000 postes qui auront été supprimés, soit 25% de l’effectif.

C’est vrai, la cible des livraisons de matériel est revue à la baisse, et ces livraisons sont étalées dans le temps. Mais aucun programme n’est abandonné.

Ces réductions, ces étalements sont douloureux mais inévitables. Ils sont, dans la conjoncture actuelle, la seule voie pour entretenir un outil militaire complet et cohérent. C’est le prix à payer pour conserver des forces bien équipées et bien entraînées.

Cette rationalisation de l’équipement et de l’activité opérationnelle, nous la conduirons aussi dans un cadre interministériel et dans un cadre multinational, en partageant et en mutualisant les capacités qui peuvent l’être. Le traité de Lancaster House, et les groupes de Weimar et Weimar + avec nos partenaires allemand, polonais, italien et espagnol sont aujourd’hui, au niveau européen, les cadres privilégiés de ces initiatives de partage et de mutualisation.

Privilégiés, mais pas exclusifs. Le commandement du transport aérien européen est un autre bon exemple de mutualisation réussie. D’autres possibilités sont ouvertes, pour les drones, pour les ravitailleurs, pour la formation, la maintenance de certains matériels. Toutes les voies de partage et de mutualisation seront explorées, avec réalisme et détermination. C’est une nécessité pour nous. C’est une nécessité pour nos partenaires. C’est, d’expérience, un chemin exigeant mais un chemin d’économie, d’interopérabilité et d’efficacité !

***

 

C’est vrai, la LPM entérine une nouvelle contraction de nos formats.

Certains y voient un point de décrochage, la bascule vers un déclassement stratégique.

C’est regarder le verre à moitié vide ; moi, je préfère le voir à moitié plein ! Et je ne suis ni naïf, ni d’un optimiste béat !

Le point clé sera l’exécution, chaque année, de la Loi de programmation militaire.

Si elle est respectée dans son exécution budgétaire, nous resterons capables de protéger, de dissuader, et d’intervenir. Nous sommes aujourd’hui, et nous resterons parmi les seuls au monde à disposer d’un tel éventail de capacités. En Europe, clairement, nous serons les seuls.

Bien sûr, la qualité ne remplacera pas toujours la quantité, et nous aurons moins de blindés, moins d’avions, moins de bateaux.

Mais nous aurons des blindés, des avions, des bateaux plus performants et plus polyvalents. Des exemples ? Un Rafale en mission de bombardement, c’est la possibilité de traiter 6 objectifs ; il faut 3 Mirage 2000D pour le même résultat ! Un Transall, c’est 5T de fret à 5 000 km ; un A400M, c’est 25 T !

Certains de ces matériels sont servis pas moins de personnel. Une FREMM, c’est 108 marins. Il y en a 300 sur les frégates de classe « Tourville ». C’est cela aussi, le progrès technique !

Et nous avons cet atout rare de l’expérience opérationnelle : nous avons, après les États-Unis, les armées les plus engagées en opération extérieure, dans tout type d’opération !

Finalement,la France restera capable de faire Harmattan ou Serval, mais pas dans les mêmes conditions. Avec des moyens resserrés, l’intervention extérieure sera moins longue demain, et la régénération des forces plus longue et plus difficile.

 

***

 

Tout dépendra donc, vous l’avez compris, de la bonne exécution de la LPM.

 

La réalisation sera difficile, très difficile ; nous devrons faire face à 2 défis.

 

Le premier est budgétaire. L’enveloppe allouée, 190 Md€ pour la période 2014-2019, est adaptée à l’ambition, mais la construction budgétaire laisse peu de marges de manœuvre. Elle inclut des ressources extrabudgétaires importantes, 6.1 Md€, qui sont principalement attendues sur les premières annuités. Elle intègre par ailleurs des hypothèses d’export volontaristes, pour le Rafale par exemple.

Comme pour chaque LPM, c’est bien année après année que se concrétisera l’exécution. Comme pour chaque LPM, l’entrée en programmation est déterminante. Avec 31.4 Md€ inscrits au budget 2014, la première annuité de LPM traduit l’engagement du Président de la République pour la défense. C’est un point de satisfaction, tout comme la détermination du ministre de la défense et la mobilisation de la représentation nationale.

Mais nous restons vigilants : dans le contexte budgétaire très tendu que nous connaissons, tout report, toute annulation de crédits déséquilibrerait l’ensemble. En entrée de programmation, cela impliquerait la remise en cause du modèle !

 

Le 2èmedéfi est celui de la cohérence capacitaire. Il concerne tous les volets de nos capacités : l’équipement, la préparation opérationnelle, et le soutien des forces.

S’agissant de l’équipement, le risque majeur est celui d’une rupture temporaire de capacité dans certains domaines. Nous devrons concilier le vieillissement prolongé de matériels anciens, et l’arrivée différée des matériels prévus pour les remplacer. Nous devrons concrétiser les partenariats internationaux que nous attendons. L’enjeu est double : satisfaction du besoin des théâtres d’opération ; entretien des savoir-faire, dont la fragilisation est toujours préjudiciable, et la perte potentiellement irréversible.

S’agissant de la préparation opérationnelle, la LPM entend compenser l’érosion subie depuis quelques années, en raison d’une sous-dotation de l’entretien programmé des matériels. L’activité d’entraînement devrait être maintenue à son niveau actuel jusqu’en 2016, avant d’être sensiblement revalorisée et, ainsi, se rapprocher des standards reconnus au niveau international. C’est un enjeu majeur, qui détermine l’aptitude de nos forces à remplir leurs missions, dans le cadre de risques maîtrisés.

S’agissant du soutien opérationnel, technique, logistique et courant, nous devrons adapter notre organisation, notre fonctionnement et notre dispositif pour accroître leur efficience. Les déflations programmées imposeront des restructurations : dissolution et transfert d’unités, fermeture de sites. Nous rechercherons la densification de nos emprises, pour optimiser leur coût de fonctionnement. Comme toujours, ce volet sensible nous placera face à des contradictions, à la recherche d’un équilibre compliqué entre logique opérationnelle et aménagement du territoire.

Les femmes et les hommes des armées sont au cœur de toutes ces adaptations. Il leur sera encore beaucoup demandé : un engagement opérationnel sans faille, et de nouveaux efforts alors qu’ils vivent une réforme permanente depuis la mise en œuvre de la professionnalisation, il y a 17 ans. L’an prochain, les armées réaliseront 60% des déflations programmées au niveau national, alors que les militaires ne représentent déjà plus que 10% des agents publics de l’Etat.

Les militaires rempliront le contrat, sans broncher. C’est leur caractéristique, et leur fierté. Mais, sous l’impassibilité de façade, la perspective de nouvelles réformes suscite de l’inquiétude. Comme ses concitoyens, le militaire souhaite de la visibilité pour son futur, et la reconnaissance de son engagement. L’évolution de la condition militaire est l’un de nos points de vigilance. M. Jean-Yves Le Drian est pleinement mobilisé sur ce front ; en témoigne son implication dans le dossier Louvois.

 

***

 

En conclusion, nous avons aujourd’hui des armées efficaces et reconnues. Le Président de la République et le ministre de la défense portent cette ambition pour notre pays.

L’évolution programmée de nos armées vers un nouveau modèle, le modèle 2025, tient compte de deux réalités.

La première est géostratégique : la capacité à appuyer des dynamiques locales ou régionales– comme nous l’avons fait en Libye, comme nous le faisons au Mali – restera le discriminant des puissances qui veulent et qui peuvent, des puissances qui comptent.

La deuxième réalité est économique : elle impose une forte contrainte sur les budgets de défense, et donc une nouvelle manière de structurer notre outil militaire. Pour un pays volontaire comme la France, l’entretien d’un outil souverain et cohérent implique de mieux différencier, partager et mutualiser les capacités.

Mais si l’on a de plus en plus de mal à faire sans les autres, le maintien au niveau national d’investissements conséquents, et d’une activité opérationnelle suffisante est incontournable. C’est mon souci. Investissement et activité, ce sont eux qui détermineront nos capacités militaires, dès le court terme et au-delà. L’outil militaire que nous employons aujourd’hui a été conçu et financé depuis plusieurs décennies. C’est un capital précieux. Sa pérennité est ma préoccupation.

Je vous remercie.

 

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:45
CEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHEL

23/10/2013 Sources : EMA

 

Du 16 au 18 octobre 2013, l’amiral Édouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA), s’est successivement rendu au Mali, au Niger et au Tchad pour y rencontrer les plus hautes autorités civiles et militaires de ces pays, ainsi que les soldats français qui y sont actuellement déployés en opération.

 

Accueilli le 16 octobre à Bamako par le général de division Foucaud, commandant de la force Serval, le CEMA s’est fait présenter les nouvelles installations du poste de commandement interarmées de théâtre (le PCIAT), avant un point de situation détaillé sur les opérations en cours. Il a  poursuivi ce déplacement par une série de rencontres de niveau politico-militaire au cours desquelles il a rencontré  son homologue, le général Dembele, chef d’état-major général des armées (CEMGA), ainsi que le ministre malien de la défense, Monsieur Boubeye Maïga et le président de la République du Mali, Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta.

 

A l’occasion de cette rencontre, le Président Keïta a élevé l’amiral Guillaud au grade de grand officier de l’ordre national malien. Au travers de la récompense accordée au « premier des militaires » français, c’est à l’ensemble de la force Serval que le président de la République du Mali a tenu à témoigner de sa confiance. Dans le même esprit, le CEMA a décoré son homologue malien, le général Dembélé, au grade d'officier de l'Ordre National du Mérite

 

Les rencontres officielles à peine achevées, le CEMA a embarqué à bord d’un C160 Transall pour se rendre à Niamey. Il a tenu à se poser de nuit à Gao pour y rencontrer les troupes françaises déployées au nord de la boucle du Niger. Il a profité de cette rencontre pour leur rappeler les termes et l’esprit de cette mission : désorganiser et neutraliser les réseaux terroristes, tout en soutenant la montée en puissance de la MINUSMA et en accompagnant celle des FAMa. Face à un adversaire qui se montre jusqu’au-boutiste, il leur a demandé de poursuivre leurs efforts en redoublant d’adaptation, d’imagination et de vigilance.

 

Le jeudi 17 octobre, accompagné du général de division Foucaud, il s’est rendu au Niger auprès du chef d’état-major général des armées (CEMGA) et du ministre de la défense, avant de rencontrer les militaires français du détachement air déployés sur la « BA 101 . Après avoir inspecté les installations aéronautiques, il a achevé sa visite par une cérémonie d’inauguration du « hangar Gazelle » de l’armée nigérienne. Entièrement financée par la France, cette structure accueille les trois hélicoptères Gazelle cédés à l’armée nigérienne dans le cadre de la coopération militaire bilatérale.

 

A l’occasion de cette cérémonie, et en présence du ministre nigérien de la Défense et de l’ambassadeur de France au Niger, l’amiral Guillaud a remis les insignes de commandeur de la Légion d’Honneur au général Seyni Garba, son homologue nigérien, officier formé à Saint-Cyr et très attaché à la France.

 

Cette visite a été l’occasion de  réaffirmer les liens qui unissent le Niger et la France. « Nous savons pouvoir compter sur vous comme vous savez notre détermination à vous accompagner dans votre action » a souligné le CEMA.

 

De fait, nos forces prépositionnées au Sénégal (les EFS ou Eléments français au Sénégal) conduisent chaque année des détachements d’instruction opérationnelle (DIO) et techniques (DIT) au profit des forces armées nigériennes. Ces formations s’inscrivent dans le cadre de la coopération visant à soutenir nos partenaires africains dans le renforcement de leurs capacités militaires, leur permettant d’exercer leur propre souveraineté et de participer aux opérations de maintien de la paix.

 

Le CEMA s’est ensuite envolé pour le Tchad où il a été accueilli sur la base aérienne 172 (BA « Adji Kossei ») par le général de division Bachar, le CEMGA tchadien, le chef d’état-major de l’armée de l’air tchadienne, le général de division Mandjita, l’attaché de défense près l’ambassade française au Tchad, le colonel de Mesmay et le colonel Peugnet, commandant de la force Épervier. Le soir même, il a assisté à un premier point de situation sur les activités de la force Epervier.

 

Le 18 matin, l’amiral Guillaud a rencontré les militaires engagés au sein de la force Épervier. Il a profité de cette occasion pour leur rappeler toute l’importance du travail effectué sur ce théâtre et le rôle essentiel qu’on tenu et que tiennent les EFT pour la sécurité dans l’ensemble de la région. Le commandant de la force a ensuite présenté un bilan des opérations réalisées au cours des derniers mois. En fin de matinée, accompagné de l’ambassadrice de France au Tchad, le CEMA a été reçu par le Président tchadien, monsieur Idris Debby. Il s’est alors envolé pour Faya-Largeau afin d’y rencontrer, au cœur du désert, à plus de 1 300 kilomètres de N’Djamena, la vingtaine de militaires du détachement Épervier qui tiennent le poste isolé le plus au nord de la bande sahélo-saharienne.

 

Cette inspection de théâtre au Mali, au Niger et au Tchad a donné au CEMA l’opportunité de rencontrer les autorités civiles et militaires avec lesquelles il a pu s’entretenir des problématiques régionales et de la coopération militaire bilatérale. Elle lui a également permis  d’échanger avec les militaires français qui y sont actuellement déployés en opération.

CEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHELCEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHELCEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHEL
CEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHELCEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHELCEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHEL
CEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHELCEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHELCEMA : déplacement du chef d’état-major des armées au SAHEL
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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 07:55
Comment militaires et politiques luttent pour le pouvoir

15.10.2013 Romain Mielcarek - slate.fr

 

Le ministre de la Défense est «responsable de la préparation et (...) de l'emploi des forces». Ça n'a l'air de rien, mais cette phrase bouleverse les militaires.


Changement d'organisation à la tête de la Défense française: à l'initiative de Jean-Yves Le Drian, un décret a redéfini les rôles des dirigeants de nos armées. Le ministre de la Défense devient, avec ce texte, le «responsable de la préparation et de l'emploi des forces» quand le chef d'état-major des armées, l'officier le plus haut placé dans la hiérarchie, est chargé de «l'organisation générale des armées».

Derrière ces mots, largement soumis à interprétation, les militaires craignent de voir le politique s'immiscer dans leur gestion des activités au quotidien. L'insertion de cet échelon supplémentaire entre eux et le chef de l'Etat leur fait penser que le ministre et son cabinet pourraient à l'avenir vouloir diriger jusqu'aux opérations à l'étranger. «Les choses changent, analyse un général qui fût longtemps au plus près de l'Elysée: le ministre rentre dans la chaîne de commandement. On l'avait bien vu au Mali: Le Drian était très présent.»

 

Surtout, l'approche de Jean-Yves Le Drian n'a rien à voir avec ce qu'avaient pu faire certains de ses prédécesseurs. Les familiers du ministère de la Défense se souviennent ainsi de la relation entretenue entre Hervé Morin, lorsqu'il occupait ces fonctions, et son chef d'état-major des armées. «Peut-être le général Georgelin a-t-il été trop loin», concèdent certains à propos de ce dernier, connu pour son autorité et sa capacité à s'imposer, voir à «écraser» son ministre.

Ce décret vient en effet concrétiser l'effort de Jean-Yves Le Drian d'imposer sa marque à la Défense. Celui-ci s'est appliqué, depuis son arrivée à ce poste, à prendre en main le moindre dossier. Plusieurs voyages au Mali et en Afghanistan, une tournée des régiments pour vendre les réformes des armées, des réunions qu'il dirige pour réorganiser le moindre service du ministère: le ministre assène à l'envi qu'il est «responsable» –mot récurrent dans sa bouche– de chaque décision. Impossible désormais pour les militaires de décider de grand-chose sans l'aval du ministre ou de son cabinet.

Dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian, on assure que ce décret doit confirmer la démarche entreprise par celui-ci: il répercute les ordres du président et se charge de les faire appliquer par les militaires. Le chef d'état-major des armées, lui, revient à un rôle de conseil, d'organisation et de commandement sur les théâtres d'opération.

Les craintes, stimulées par les corporatismes

Ce qui inquiète les militaires, c'est de ne plus maîtriser certains volets qui sont devenus indispensables dans les opérations modernes. Les officiers déployés sur le terrain se voient en effet amenés à remplir des rôles politiques et diplomatiques pour lesquels ils ont besoin de marge de manoeuvre. Un chef d'état-major des armées dialogue plusieurs fois par semaine avec ses homologues d'autres pays. «Désormais, explique un général fin connaisseur des plus hautes fonctions du ministère, ce qu'il devra dire lui sera dicté par un directeur civil.»

«Les énarques se taillent un empire», s'emporte un autre général, à la retraite, tandis qu'un de ses collègues s'insurge de l'ambition des «petits marquis» du cabinet de Jean-Yves Le Drian. Les militaires n'apprécient guère certaines logiques imposées par les fonctionnaires civils du ministère: parler de compétitivité ou de rentabilité leur paraît inadapté à leur métier. Jean-Yves Le Drian et son cabinet entendent pourtant bien importer les savoir-faire des milieux dont ils sont issus: administrations régionales et cabinets de conseil de haut niveau. «C'est un choc des cultures», pense un général coutumier du fonctionnement de l'état-major des armées.

«Ces gens n'ont aucune sympathie pour les affaires militaires

Des reproches que l'on rejette en bloc dans l'entourage du ministre. «Jean-Yves Le Drian ou son cabinet ont-ils donné des ordres au Mali ou en Syrie?», questionne l'un des proches du ministre.

«Le chef d'état-major des armées a toute latitude pour préparer les forces et appliquer les ordres qui sont donnés par le gouvernement. Pour qu'un ordre militaire soit clair, il faut que l'ordre politique soit clair. La vraie question, ce sont les bouleversements majeurs et la crise qui secoue l'institution depuis 2008.»

Face à l'accumulation des mauvaises nouvelles pour les armées, qui doivent encore se séparer de 30.000 postes d'ici 2019, le ministre se veut aussi rassurant que possible.

«Je sais qu'il y a des interrogations au sujet de l'avenir, nous assure Jean-Yves Le Drian. Je suis conscient de l'inquiétude, mais je ne perçois pas d'effondrement du moral. Il y a un besoin de lever les doutes et je vais m'y employer.»

La répartition du pouvoir, un problème très parisien

«Ces émotions sont souvent très parisiennes, il faut les replacer dans un contexte de balancier qui dure depuis 1961», nous explique un officier affecté au cabinet du ministre.

«La répartition des rôles, entre militaires et politiques, est plus complexe que cela: plus on monte dans les niveaux de responsabilité, plus c'est une question d'hommes

Pour lui, il y a les textes et il y a la pratique. Avec près de 80.000 postes supprimés en une décennie, les militaires ne sont en effet pas tous préoccupés par les répartitions de pouvoir entre le ministre de la Défense et le chef d'état-major des armées. Bien au contraire, leur inquiétude relève pour la plupart du quotidien: comment former efficacement des hommes et des femmes qui ne savent même pas si leur régiment sera encore ouvert demain.

Un ancien capitaine, qui a quitté le service en 2001, se souvient ainsi d'avoir vécu les mêmes polémiques sur la répartition du pouvoir alors qu'il était jeune lieutenant à Saint-Cyr, dans les années 1990. Déjà, les généraux défendaient un corporatisme qui se heurtait au pouvoir civil.

«Il y a une rupture entre la base et le chef, déconnectés après trente ans de carrière

Pour lui, les généraux ne sont pourtant pas les seuls à faire l'objet de reproches:

«J'ai découvert un peu plus tard, en rencontrant une députée, que son seul intérêt pour l'institution était de préserver la base de Cazaux sur sa circonscription. Pour le reste de la société, tout cela relève du non-sujet.»

Un général, aujourd'hui à la retraite, fait le même constat. Il remarque que «les politiques n'ont aucune réflexion sur l'armée et sa place dans la nation» tandis que se répand «le trouble au sein des militaires». «Quand le chef d'état-major et le ministre se parlent, qu'en sait la base?», interroge-t-il amèrement, sur l'aveu d'un échec qu'il croit être irréversible: «Nous avons trahi nos subordonnés

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 16:45
photo ECPAD

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16/10/2013 Sources : EMA

 

Le 02 octobre 2013, le CEMA a reçu le chef d’état-major général des armées burkinabé, le général de brigade Honoré Traoré, en visite officielle à Paris.

 

Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la coopération bilatérale entretenue de longue date par nos deux pays et redynamisée en 2010. Elle visait à faire un point de situation des projets bilatéraux, en particulier dans le cadre de l’action des armées françaises dans la bande sahélo-saharienne et de la montée en puissance de la mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), dont un bataillon est armé par le Burkina Faso.

 

La coopération franco-burkinabé s’inscrit dans le cadre de la coopération opérationnelle régionale. Celle-ci a pour objet de soutenir la  montée en puissance de la Force Africaine en Attente (FAA), à laquelle contribue le Burkina Faso. Dans ce cadre, les éléments français au Sénégal (EFS) organisent régulièrement des détachements d’instruction opérationnels (DIO) et technique (DIT) au profit des forces armées nationales burkinabé. En 2012, les EFS ont formé près de 780 soldats burkinabé et participé à la préparation des éléments déployés pour armer la MINUSMA.

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