Diète budgétaire, meilleure efficacité, ces deux faces d'une même pièce figurent au coeur des préoccupations du nouveau chef d'état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers qui a indiqué que les effectifs du haut commandement français diminueront de 30% dans le cadre d'une réforme du commandement marquée par le déménagement sur le site de Balard en 2015.
«Partout, autant que possible, la recherche d'une meilleure efficience impose de diminuer les effectifs et donc de revoir le partage des tâches», a déclaré le général devant les commissions de la défense de l'Assemblée nationale et du Sénat, le 26 février, mais dont les compte-rendus ont été rendus publics cette semaine seulement.
Dans cette perspective, le nombre de personnels affectés à l'état-major des armées passera de 930 à 600. «Les états-majors d'armée descendront à un niveau compris chacun entre 150 et 200 personnes. Tout cela pour commander les trois armées» - terre, air, marine - «et les soutiens interarmées, soit de l'ordre de 230.000 personnes en 2015», a souligné le général de Villiers qui a succédé le 15 février à l'amiral Edouard Guillaud. Avec le déménagement du nouveau siège du ministère sur le site de Balard - communément appelé le «Pentagone français» -, «la réforme du commandement des armées sera terminée», a souligné le CEMA.
7900 suppressions de postes en 2014
Selon lui, les baisses d'effectifs doivent aboutir à une pyramide des grades «plus aiguë, avec une population plus jeune», c'est-à-dire qu'il y aura «moins d'officiers généraux, moins de colonels ou de capitaines de vaisseau». Ce «dépyramidage» doit permettre de réduire la masse salariale, qui s'élève actuellement à environ «11 milliards d'euros» par an. Le nombre des généraux a déjà diminué de 25% en France au cours des dix dernières années.
En 2012, la Cour des comptes avait pointé la dérive de la masse salariale de la Défense, qui avait continué d'augmenter depuis 2009, malgré d'importantes réductions d'effectifs. Ce constat avait incité le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à engager une réforme de la gouvernance du ministère, notamment pour rationnaliser les fonctions financières et ressources humaines.
Le volet majeur de la réforme des armées inscrite dans la Loi de programmation militaire (LPM 2014-2019) prévoit des suppressions de postes «de l'ordre de 34.000 d'ici à 2019», a rappelé le général de Villiers. Un des axes majeurs de la réforme consiste à réaffirmer «la primauté de l'opérationnel», a-t-il souligné, en relevant que «l'effort de déflation du personnel sera porté en priorité sur l'environnement et le soutien des forces». Quelque 7900 postes doivent ainsi être supprimés en 2014 pour l'ensemble du ministère.