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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:20
Drone Predotor de l'US Air Force. Photo US DoD

Drone Predotor de l'US Air Force. Photo US DoD

25 octobre 2013 – un.org

 

Deux experts indépendants de l'ONU ont exprimé vendredi leur préoccupation devant l'utilisation potentiellement illégale des drones armés, appelant les États à faire preuve de transparence dans l'utilisation de ces armes et à enquêter sur les accusations d'exécutions extrajudiciaires, conformément au droit international.

 

Lors de la présentation de son rapport à l'Assemblée générale, le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a indiqué que l'intérêt des drones était évident, puisqu'ils offrent aux États un avantage stratégique en réduisant fortement le délai entre le repérage de la cible potentielle, parfois éloignée, et le déploiement de la force meurtrière, ainsi que le nombre des victimes.

 

« Selon toute vraisemblance, les drones sont promis à un bel avenir, car il est largement admis qu'ils ne constituent pas des systèmes d'armes illégales », a expliqué M. Heyns, dont le rapport était présenté parallèlement à celui de son homologue sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Ben Emmerson.

 

« D'un autre côté, même lorsqu'un État Membre exerce son droit de légitime défense conformément à la Charte des Nations Unies, il est souhaitable qu'il demande l'aval du Conseil de sécurité, dont le rôle devrait être renforcé en tant qu'organe multilatéral chargé de surveiller l'utilisation des drones armés », a ajouté M. Heyns.

 

M. Emmerson a souligné que la technologie des drones avait été développée spécifiquement pour des conflits asymétriques impliquant des groupes armés non étatiques, pour la plupart composés de civils leur apportant un appui de gré ou de force.

 

Selon M. Emmerson, il est donc nécessaire de considérer la nature du véritable rôle de ces civils dans les hostilités, soit en tant que participants actifs soit en tant que victimes jouissant du statut de civil en vertu du droit international humanitaire.

 

« Les divergences relatives aux formes de participation dans les conflits entraîneront inévitablement une nouvelle perception de la participation des victimes civiles », a indiqué M. Emmerson.

 

Les deux experts indépendants de l'ONU ont souligné que le manque de transparence dans l'utilisation des drones constitue le plus gros obstacle à l'évaluation de l'impact des attaques sur les civils, lequel rend difficile l'évaluation objective des allégations de frappes ciblées.

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 07:20
Le Rapporteur spécial Christof Heyns. Photo ONU - Jean-Marc Ferré

Le Rapporteur spécial Christof Heyns. Photo ONU - Jean-Marc Ferré

 

30 mai 2013 – un.org

 

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a appelé jeudi à un moratoire sur le développement et l'utilisation des « robots létaux autonomes» (RLA), afin de permettre une réflexion internationale sur l'encadrement de ces machines dotées du pouvoir de tuer.

 

« Si les drones sont systématiquement téléguidés par des êtres humains, auxquels revient la décision d'employer la force létale, les RLA sont, quant à eux, équipés de systèmes informatiques qui leur permettent de choisir leur cible de manière autonome », a rappelé M. Heyns lors de la présentation de son dernier rapport au Conseil des droits de l'homme à Genève.

 

« Les RLA soulèvent des questions considérables sur la protection de la vie, par temps de guerre et de paix. S'ils devaient être introduits, ce serait alors des machines, et non plus les humains, qui décideraient qui doit mourir et qui reste en vie », a-t-il expliqué.

 

Selon M. Heyns, ces machines pourraient rendre plus facile l'entrée en guerre d'un État, tout en rendant problématique le respect du droit humanitaire international. Il paraît pour l'heure incertain, selon le Rapporteur spécial, que les RLA puissent être programmés de manière à faire la différence entre un combattant et un civil et à éviter les dommages collatéraux.

 

« Le déploiement des RLA pourrait rapidement devenir intolérable puisque aucun mécanisme de responsabilité pénale ne peut leur être appliqué», a indiqué l'expert indépendant de l'ONU.

 

Dans son rapport, M. Heyns demande aux États de mettre en place un moratoire sur la production, l'assemblage, le transfert, l'acquisition, le déploiement et l'utilisation des RLA, au moins jusqu'à l'établissement d'un cadre international sur l'utilisation de ces machines.

 

« Une guerre sans conscience conduit à des carnages mécanisés», a affirmé M. Heyns. « La privation de la vie mérite d'amples délibérations. La décision de permettre à des machines de tuer des hommes mérite d'être mûrement réfléchie au niveau mondial ».

 

« Les RLA purgent les décisions de leur composante humaine. Les États sont attirés par cette technologie parce que les êtres humains, en raison de leurs émotions, sont bien plus lents à décider que les robots», a-t-il conclu.

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