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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 17:50
European defence-industrial cooperation: from Keynes to Clausewitz


02 Jun 2015 by Daniel Fiott - Global Affairs
 

The European Union is still far from having a consolidated defence market but the European Defence Technological and Industrial Base (EDTIB) has emerged as a policy framework through which to liberalize and regulate defence markets, protect and sustain jobs and to improve the interoperability of Europe's armed forces; all at the EU level. This article argues that a purely economic rationale for defence-industrial cooperation is being reformulated to include also questions of strategic relevance. Indeed, by charting the transition from a past policy framework called the European Defence Equipment Market (EDEM) to the EDTIB, the article examines the European Commission's role as a key driver in this policy evolution. This article shows how the European Commission is using dual-use technologies to increase its policy relevance in the defence-industrial policy milieu, but it also reaffirms the enduring role of the member states and the importance of national interests.

 

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 22:10

http://www.affaires-strategiques.info/local/cache-vignettes/L200xH267/visuel_200px-f9f4e.jpg

 

21 septembre .affaires-strategiques.info

 

Intervention du Général Vincent Desportes, Conseiller spécial du Président, Panhard General Defense

 

Je voudrais revenir aux fondamentaux de la stratégie et constater avec vous, à partir de quelques exemples, que le conflit afghan valide à nouveau des concepts stratégiques persistants, qui démontrent à chaque occasion leur pertinence, quel que soit le mépris qu’on puisse leur porter.

 

La première idée est celle de « la vie propre de la guerre » pour reprendre l’idée de Clausewitz. Dès que vous avez créé la guerre, la guerre devient un sujet et non pas un objet. Clausewitz évoque « la volonté indépendante de la guerre », les événements finissant par avoir leur dynamique propre. Elle a sa vie propre qui vous conduit, pour de nombreuses raisons, là où vous n’aviez pas prévu d’aller. L’exemple de l’Afghanistan est particulièrement frappant. La guerre commence le 7 octobre avec un objectif clair : faire tomber le pouvoir taliban à Kaboul et détruire le réseau d’Al-Qaïda en Afghanistan. En gros, l’objectif est atteint fin novembre 2007. Il y a alors moins de 2 000 militaires occidentaux au sol.

 

Dix ans après, les objectifs de guerre ont totalement changé et il y a presque 150 000 soldats déployés en Afghanistan. C’est ce que le général Beaufre résume d’une autre manière en parlant « du niveau instable des décisions politiques » ce qui amène les stratèges militaires à adopter des modes de guerre successifs qui s’avèrent contre-productifs par la suite.

 

Cette évolution afghane éclaire donc deux réalités éternelles de la guerre :

- toute guerre est marquée par une dérive de ses buts et, le plus souvent, une escalade des moyens

- les « fins dans la guerre » influent toujours sur les « fins de la guerre » pour reprendre les expressions si parlantes de Clausewitz

 

Deuxième idée : on doit concevoir la guerre et sa conduite non pas en fonction de l’effet tactique immédiat mais en fonction de l’effet final recherché, c’est-à-dire du but stratégique. Autrement dit, la forme que l’on donne initialement à la guerre à de lourdes conséquences ultérieures. Ce qui est perdu d’entrée est très difficile à rattraper.

 

Prenons les deux premières phases de la guerre en Afghanistan. La première fut celle du « modèle Afghan » (ou de la « stratégie minimaliste » selon Joe Biden). Lancée le 7 octobre 2001, elle associait la puissance aérienne américaine, les milices afghanes et un faible contingent de forces spéciales américaines.

 

Résultat : on constate que le modèle a fonctionné pour faire tomber le régime des talibans mais beaucoup moins pour débusquer les membres d’Al-Qaïda et détruire les militants qui pouvaient se réfugier dans leurs zones sanctuaires. Par conséquent :

 

-  cette stratégie a contribué à renforcer les « chefs de guerre » locaux, en particulier ceux dont le comportement envers la population était honni et qui étaient hostiles au gouvernement central de Kaboul

 

-  a renforcé la puissance Tadjik et donc aliéné d’autant la population pachtoune

-  a donc affaibli ce qui allait être essentiel ultérieurement, les deux piliers centraux de la reconstruction : un État central et la bonne gouvernance

 

La deuxième phase, fut celle du modèle américain (2002 – 2006). Compte tenu de l’impossibilité pour les milices afghanes de venir à bout des talibans, les troupes américaines prirent la tête des opérations de ratissage. On se rappelle des opérations Anaconda (2002) ou Mountain Viper (2003). Il s’agissait d’opérations « de bouclage et de fouille » (« Cordon and Search ») avec pour but d’éliminer les caches des terroristes et d’« enemy-centric raid stategy » comme le dit le général américain Barno. Les résultats ont été limités et les leçons à retenir sont les suivantes :

 

-  L’efficacité du « modèle américain » est limitée par un grand défaut de sensibilisation culturelle et politique, voire par la supériorité technologique.

 

-  les bombardements aériens soulèvent des questions sensibles (on se rappelle le bombardement d‘une fête de mariage en Oruzgan en juillet 2002) avec des coûts politiques considérables.

-  les forces américaines suscitent crainte et hostilité dans la population. Elles sont perçues comme des forces d’occupation.

-  la population à l’origine neutre, voire favorable aux américains, s’est progressivement détournée.

 

On passe donc en 2006 d’une guerre « enemy-centric » à une guerre « population-centric », mais le premier mode de guerre aura commis des dommages irrattrapables.

 

Quatrième idée : si le centre de gravité de l’adversaire se situe au-delà des limites politiques que l’on s’est fixées, il est inutile de faire la guerre car il ne sera pas possible de la gagner. Au sens clausewitzien, le centre de gravité des talibans se situe dans les zones tribales pakistanaises, puisque que c’est de cette zone refuge qu’ils tirent leur capacité de résistance. Impossible pour les Américains d’y mettre militairement bon ordre : cette cible se situe au-delà des limites politiques qu’ils se sont fixées, ne serait-ce que pour de simples raisons de logistique militaire, en raison de la vulnérabilité de leurs convois militaires lorsqu’ils traversent le Pakistan.

 

Cinquième idée : c’est avec son adversaire que l’on fait la paix. Selon le bon esprit de la Guerre Froide qui n’a pas fini de nous faire du mal, la conférence de Bonn, en décembre 2001, a été non pas la conférence de la réconciliation, mais la conférence des vainqueurs. Elle a, de fait, rejeté les talibans - donc les pachtouns - dans l’insurrection. Dix ans après nous n’en sommes pas sortis.

 

Sixième idée : ce qui est important, c’est l’aspect stratégique et non tactique. Nous sommes aujourd’hui plongés au cœur d’une véritable « quadrature du cercle tactique », entre protection et adhésion de la population d’une part, protection de nos propres troupes d’autre part et destruction de l’adversaire taliban par ailleurs. Nous sommes engagés dans un travail de Sisyphe du micro-management du champ de bataille, comme si nous étions enfermés dans une stratégie de tactiques, et son appareil de « metrics » et autres indicateurs de performances. C’est une impasse. Nous ne trouverons pas de martingale tactique en Afghanistan : la solution est d’ordre stratégique.

 

Une accumulation de bonnes tactiques ne fera jamais de bonne stratégie : un problème politique au premier chef ne peut être résolu que par une solution politique. Citant des officiers U.S, le New York Times regrettait récemment « la déconnection entre les efforts intenses des petites unités et les évolutions stratégiques ». Une idée de niveau tactique. Celle-ci est simple. Le nombre compte (« mass matters » comme disent nos amis anglo-saxons). Les coupes budgétaires progressives et l’exponentielle du coût des armements ont conduit à des réductions de formats incompatibles avec l’efficacité militaire dans les nouvelles guerres au sein des populations.

 

En contre-insurrection, gagner, c’est contrôler l’espace. On connaît les ratios. En dessous du ratio de 20 personnels de sécurité pour 1 000 locaux, il est tout à fait improbable de l’emporter. En Irlande du Nord, pour une population d’un million d’habitants, les Britanniques ont maintenu une force de sécurité globale de 50 000 hommes et y sont restés 20 ans (ratio de 1 pour 20 et non de 1 pour 50). En Irak, la population est de l’ordre d’une trentaine de millions. Il a fallu mettre sur pied (avec les Irakiens) une force de 600 000 hommes pour que la manœuvre de contre-insurrection commence à produire ses effets (ratio de 1 pour 50). En Algérie, à la fin des années 1950, les effectifs français étaient de 450 000 pour une population de huit millions d’Algériens d’origine musulmane (ratio de 1/20). En Afghanistan, nous sommes loin de ce ratio. Alors que le théâtre est infiniment plus complexe, physiquement et humainement, que nous agissons en coalition, le ratio est de 2 x 140 000 pour 30 millions, soit la moitié de ce qui est nécessaire. Nos ratios actuels forces de sécurité/population nous permet de conquérir, mais pas de tenir. Gagner la guerre, c’est contrôler l’espace. Or, nous ne savons plus contrôler l’espace.

 

Enfin, pour conclure, deux dernières idées. Vous pesez dans une guerre à hauteur de votre participation. En ce sens, le conflit afghan est bien une « guerre américaine ». On se rappelle de ce télégramme diplomatique révélé dans Le Monde par Wikileaks ou l’ambassadeur des États-Unis à Paris demandait, sur instance de l’Elysée, que Washington trouve des façons de faire croire que la France comptait dans les options stratégiques.

 

On se rappellera aussi que le « commander-in-chief » américain – de McKiernan à Petraeus en passant par McCrystall – relève et remplace les chefs de la coalition sans en référer aux autres membres. On se souviendra que les calendriers et les stratégies sont dictés davantage par les préoccupations de politique intérieure américaine que par le dialogue avec les coalisés, bien obligés de s’aligner.

 

L’Afghanistan est une nouvelle preuve de l’échec de l’Europe. Je constate qu’il y a eu 15 pays de l’Union européenne ayant engagés des forces militaires en Afghanistan : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Suède, la République tchèque et le Portugal. Leurs effectifs étaient non négligeables puisqu’ils représentaient environ 40 000 combattants, soit 1/3 de la force engagée. Or, il n’y a pas presque pas d’Europe, et en tous cas aucune défense européenne en Afghanistan. Le constat est très clair : l’Europe mène la guerre la plus longue de son histoire, et le fait avec des effectifs très importants. Mais elle n’existe pas. Cela donne une résonance nouvelle aux propos du Ministre de la défense, Hervé Morin, qui affirmait fin octobre : « L’Europe est devenu un protectorat des États-Unis »(1). Il est temps que l’Europe se prenne en main.

 

(1) Le Monde, 31.10/01.11

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 17:55
Colonel Benoit Durieux* - photo EMA

Colonel Benoit Durieux* - photo EMA

 

28.01.2010 par Nathalie Guibert - LE MONDE DES LIVRES

 

Comment un général prussien qui a combattu Napoléon, à l'époque où le nombre faisait la principale force des armées et où la bataille générale était la quintessence de la guerre entre Etats, peut-il encore inspirer les stratèges d'aujourd'hui, aux prises avec les guerres "asymétriques" et le terrorisme ?

 

De la guerre est une oeuvre théorique d'une grande portée philosophique, riche et nourrissante. Des oeuvres similaires sur l'art de la guerre sont rares ; il n'y a guère que celle de Sun Tzu, des siècles plus tôt. En outre, Clausewitz l'a écrite dans un contexte de changement historique : après les guerres très réglées, un peu compassées du XVIIIe siècle, viennent les guerres napoléoniennes, qui annoncent celles, totales, du XXe siècle, où l'on vise à anéantir l'ennemi. Il est bon de recourir à quelqu'un qui, pour comprendre un bouleversement, a dû élever son point de vue. Car un changement d'ampleur comparable est en cours. La guerre froide est terminée, les conflits entre Etats de plus en plus rares.

 

Aujourd'hui, Clausewitz est prépondérant dans la façon dont les Américains, qui dominent la pensée militaire mondiale, conçoivent leurs guerres. Ils se sont tournés vers lui en analysant leur défaite au Vietnam, notamment dans l'ouvrage du colonel Harry G. Summers, On Strategy. Par réaction à une façon de penser la guerre de façon très rationnelle, certains ont alors rappelé son caractère imprévisible. Des notions clausewitziennes telles que le "centre de gravité" (le point dur de l'ennemi, qu'il faut atteindre), la "friction" (l'aléa, la malchance), le "brouillard de la guerre" (l'incertitude) ont ainsi été réintroduites par les Américains, depuis les années 1970, dans la pensée stratégique. Ils ont interprété l'auteur d'une façon qui leur est propre. Il peut être utile aux Européens, s'ils veulent faire valoir leur propre point de vue sur l'action militaire, de revenir au texte original.

 

Repenser le "brouillard de la guerre", est-ce une façon de mieux appréhender une oeuvre qui la théorise tout en disant qu'"aucune activité humaine n'est aussi généralement que la guerre en rapport avec le hasard" ?

 

Oui. Les militaires français qui cherchaient à expliquer leur défaite en 1870 avaient fait appel à Clausewitz pour trouver ce qui selon eux avait manqué : il fut un professeur d'énergie guerrière, celui qui exalte les forces morales. Après les boucheries de 1914-1918, il fut cloué au pilori. Puis, entre les années 1930 et les années 1990, les stratèges militaires, mais surtout les philosophes, se sont tournés vers celui qui a affirmé : "La guerre n'est qu'une continuation de la politique avec d'autres moyens." Les guerres contre-révolutionnaires et l'apparition de l'arme nucléaire ont donné l'impression qu'il allait manquer un contrôle politique. Raymond Aron, en 1976, a renversé la vision qu'on avait de Clausewitz : il n'était plus le théoricien de la guerre totale, mais celui du primat du politique, de la limitation de la guerre. Depuis la chute du mur de Berlin, on comprend mal la guerre, parce que celle-ci, tout en étant technologique, rationalisée à l'extrême, ne permet pas d'obtenir ce que l'on veut. On fait appel à Clausewitz pour appréhender l'incertitude dans la guerre, et plus généralement dans l'action humaine.

 

Vous revenez d'Afghanistan, où vous avez commandé le 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion dans la région de Surobi, entre juillet 2009 et janvier 2010. Y avez-vous mis en oeuvre la pensée de Clausewitz ?

 

Quand je suis parti en Afghanistan il y a sept mois, je ne pensais pas pouvoir m'en servir. Mais la pensée de Clausewitz m'a été utile. Dans cette guerre, on cherche à résoudre un problème d'instabilité chronique. Les belligérants ne nouent pas de relations stratégiques avec le mouvement, très éclaté, des talibans, qui ne forment pas un ennemi clairement identifié. En revanche, au niveau modeste qui était le mien, celui d'un commandement de bataillon, je suis entré dans une logique de confrontation stratégique, c'est-à-dire dans l'utilisation de la force à des fins de politique locale, dans le schéma classique - dans le district placé sous ma responsabilité, dans la région de Surobi située à l'est de Kaboul, il s'agissait d'étendre l'influence du gouvernement afghan. J'ai eu affaire à des groupes d'insurgés dont je connaissais les chefs. J'ai défini, avec le sous-gouverneur de Surobi, des buts pour l'action militaire française. La formule de la "continuation de la politique par d'autres moyens" signifie aussi que, lorsqu'on combat des insurgés, on entre dans un dialogue politique. Les combats doivent en permanence laisser la porte ouverte à une solution politique. Ce peut être une sorte de paix des braves : "Si vous renoncez à la violence, nous pouvons ne pas vous poursuivre devant la justice afghane." Cela a fonctionné.

 

Conclusion ?

 

Nous pouvons adapter cette réflexion du XIXe siècle, macroscopique, centrée sur les conflits entre Etats, à des microstructures politiques, à un niveau très local. Pour analyser la guerre, Clausewitz affirmait qu'il fallait faire intervenir la trinité du militaire (le génie et la brutalité du chef), du politique (la rationalité) et de la société (les passions). Quand on explique que la population, dans un conflit tel que celui mené en Afghanistan, sera finalement un arbitre, on voit combien cette réflexion est actuelle.

 

Si l'on admet avec Clausewitz que la forme défensive de la guerre est la plus forte, doit-on penser que les talibans ont gagné ?

 

La défensive est la forme la plus forte, mais ses résultats sont négatifs - vous ne tenez rien -, alors que l'attaque permet des résultats positifs. Clausewitz tire de cette analyse la leçon qu'à certains moments aucun des deux adversaires n'a intérêt à attaquer ; cela explique que les guerres s'arrêtent parfois. Actuellement, le gouvernement d'Afghanistan ne contrôle pas tout son territoire, mais une partie importante. Il lui est difficile d'aller jusqu'au bout. Mais il est quasiment impossible pour les insurgés de gagner le reste. Or, entre-temps, la société afghane post-talibane s'installe peu à peu. Le temps, qui pose un problème de mobilisation des opinions publiques occidentales, en pose un aussi aux insurgés, qui occupent les parties les moins riches du territoire.

 

Pense-t-on aujourd'hui "la guerre idéale" ?

 

Clausewitz distingue la guerre idéale, absolue, de la guerre réelle, limitée. La première va consister en une décharge de violence extrême, rapide, isolée de l'environnement politique. Si Raymond Aron l'a considérée comme une idée limite, émise pour comprendre, d'autres la croient possible, voire inévitable. Pour certains, la guerre nucléaire serait cette guerre.

 

Les deux visions cohabitent dans la pensée stratégique actuelle. Les Américains cherchent toujours à se rapprocher du modèle de la guerre idéale, considérant qu'elle doit être la plus rapide possible pour limiter la violence et obtenir la décision rapidement. C'est l'exemple de la première phase de la guerre d'Irak. Pendant cette phase où la politique est un peu mise de côté, l'autorité politique dit aux militaires : "Fight and win the nation war", avec tous les moyens disponibles. Inversement, la tendance européenne, telle qu'elle s'est manifestée depuis la guerre du Golfe ou dans les récentes opérations de maintien de la paix, est de consentir un engagement militaire assez long pour geler la situation, en limitant le niveau de violence employée, avec l'idée que l'action doit se dérouler sous contrôle politique permanent. On veut limiter la montée aux extrêmes, mais pour cela, on consent à des engagements militaires très longs. C'est ce qui s'est passé en Bosnie, où il a fallu quinze ans pour que la situation s'apaise.

Benoît Durieux est colonel, commandant du 2e régiment étranger d'infanterie.

 

Extraits               

 

"Ainsi, la politique fait un simple instrument de l'élément indomptable de la guerre. Le terrible glaive des batailles, qui doit être soulevé des deux mains dans un effort extrême, pour frapper un coup, un seul coup fatal, la politique l'a converti en une épée légère et maniable."

"On pourrait concevoir la disparition du point de vue politique dès le début de la guerre, si les guerres n'étaient que des luttes implacables et mortelles, engendrées par la haine et la fureur ; mais telles qu'elles sont dans la réalité, elles ne sont que des manifestations de la politique elle-même. Il serait donc absurde de subordonner les vues politiques au point de vue militaire, car la politique a engendré la guerre ; elle est l'intelligence, tandis que la guerre n'est que l'instrument ; l'inverse choquerait le bon sens. Il ne reste donc qu'à subordonner le point de vue militaire au point de vue politique, le bras à la tête."

("De la guerre", Ebauches pour le livre huitième, p. 283 et p. 285.)

 

* Le colonel Benoît DURIEUX est diplômé de Science-Po Paris et de la School of Foreign Service de Washington. Au sein de la Légion étrangère, il effectue plusieurs OPEX, dont Iskoutir en 1992 à Djibouti et Restore Hope en 1993 en Somalie. De juillet 2009 à janvier 2010, en tant que chef de corps du 2e Régiment Etranger d’Infanterie de Nîmes, il remplit une mission de six mois en Afghanistan dans le secteur de Surobi. Après avoir obtenu le titre de Docteur en Histoire à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, il publie le très remarqué Clausewitz en France : deux siècles de réflexion sur la guerre (1807-2007). Cet ouvrage de référence est précédé et suivi de nombreux articles sur la théorie de la guerre.

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