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4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 17:55
Une toile sous les mers

 

03.11.2015 ASP Alexia Pognonec, chargée de recherches au Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM) - Marine nationale

 

 

Le 20 novembre 2000, en Australie, les internautes n’ont plus accès à la toile. Telstra, leur principal fournisseur d’accès, ne tourne plus qu’à 30 % de sa capacité habituelle. Le trafic est ralenti, toute tentative de connexion est impossible. La raison ? La rupture d’un câble sous-marin au large de Singapour.

Difficile d’imaginer que nos photographies de voyage postées sur les réseaux sociaux ou que nos conversations sur Skype avec nos amis du bout du monde transitent sous la mer ? Et pourtant. Ce sont plus d’un million de kilomètres de câbles qui sillonnent le fond des océans, permettant d’assurer 99 % des communications intercontinentales, loin devant les satellites. Et le développement de cette technologie ne date pas d’hier. Les premières tentatives d’immersion de câbles remontent aux années 1840. C’est en 1851 que la toute première ligne sous-marine est inaugurée : posée au fond de la Manche, elle relie Calais à Douvres.

Ce pas de géant dans le développement des communications internationales sera le premier d’une longue série. Dès le mois d’août 1858, la liaison est établie entre l’Europe et les États-Unis, permettant l’envoi de messages en quelques heures seulement. Loin des 15 jours de traversée nécessaires pour qu’un courrier traverse l’Atlantique ! Mais la composition inadaptée du câble à l’environnement marin aura très rapidement raison de cette première. Sept années de travail, de multiples tentatives de pose et autant d’échecs seront nécessaires, avant qu’en 1866 un autre câble déroulé par le plus grand paquebot de l’époque, le Great Eastern, relie à nouveau le Vieux Continent au Nouveau Monde.

Depuis cette date, la technique n’a cessé d’évoluer. Les années 50 voient naître les câbles téléphoniques et la fin des années 80 les câbles en fibres optiques dont les performances sont progressivement décuplées. La capacité de transmission est passée au très haut débit, multipliant ainsi par 1 million le volume de flux.

 

Une économie connectée

Ces câbles sont également le support des marchés financiers, permettant de se jouer des distances et des créneaux horaires pour parier à la hausse ou à la baisse de Tokyo à Londres, en passant par New York. À l’heure des opérations boursières, chaque milliseconde gagnée dans le transfert de données peut valoir plusieurs millions de dollars.

L’entrepreneur de son côté peut commander, contrôler la fabrication, puis la livraison via les porte-conteneurs de sa prochaine collection de prêt-à-porter, de son dernier modèle de voiture ou de son smartphone. Et bon nombre d’entreprises sont de plus en plus tributaires de ces plates-formes dématérialisées. L’accès au Cloud Computing (nuage virtuel) qu’elles utilisent aux fins de messagerie, de stockage de fichiers clients, de données comptables ou financières est particulièrement dépendant de la qualité du réseau. Le risque, en recourant à ce type de technologie, est qu’en cas de coupure internet – due à une rupture de câble ou à une attaque ciblée – les activités de ces sociétés s’en trouvent gelées.

 

Lorsque les États perdent le fil

Dans le monde actuel inter – voire ultra – connecté, le bon fonctionnement de ces liaisons sous-marines est crucial. Déjà, lors de la Grande Guerre, ces liens revêtaient une importance décisive, à tel point que les alliés se sont attelés à en priver l’Allemagne dès les premières heures du conflit. Ce faisant, ils s’assuraient un avantage stratégique majeur dans le déroulement des hostilités.

C’est aussi la stratégie qu’ont adoptée les États-Unis pour isoler Cuba du reste du monde dès le début de l’embargo en 1962. Il faudra attendre près de 50 ans pour que la Havane soit enfin connectée via un unique câble sous-marin.

Si cette mainmise sur les câbles de télécommunications revêt une importance considérable dans les relations entre États, elle est tout aussi essentielle concernant le contrôle et la surveillance des populations. Qu’il s’agisse d’espionnage d’agences gouvernementales – comme rappelé par l’affaire Snowden – ou de régimes autoritaires qui paralysent les communications pour faire taire les contestations de leurs peuples, le pouvoir que confère la maîtrise de ces outils est immense.

 

Câbles stratégiques

Les câbles sous-marins ne sont pas indestructibles, loin de là. Les contraintes qu’ils subissent sont nombreuses : température, salinité, pression, courants, tempêtes, séismes et glissements de terrain sous-marins, ancres, chaluts et même attaques de requins ! Autant de facteurs qui rendent ces serpents de mer vulnérables. Ceci sans compter les dégradations volontaires, le vandalisme et les autres formes de sabotages. D’autant qu’ils ne sont pas non plus à l’abri de destructions une fois à terre, quand bien même ils seraient enfouis dans le sol.

Dans le cadre de ses missions, la Marine a aussi vocation à protéger les navires civils qui œuvrent à la pose de ces câbles, ainsi qu’à déceler toute forme d’activité suspecte ou délictueuse à l’encontre de ces précieux moyens de communication.

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 08:50
Cybercriminalité: 3000 milliards de dollars en jeu d'ici 2020

 

20.01.2014 Romandie.com (ats)

 

Les cyberattaques pourraient engendrer des pertes économiques allant jusqu'à 3000 milliards de dollars (2700 milliards de francs) d'ici 2020 si les entreprises et les gouvernements tardent à agir, selon un rapport du Forum économique mondial (WEF).

 

Les menaces liées à la cybercriminalité pourraient également ralentir de manière significative les avancées technologiques au cours de la prochaine décennie, mettent en garde les auteurs de cette étude.

 

Les inquiétudes liées à la sécurité ont ainsi d'ores et déjà freiné la transition vers les solutions d'informatique dématérialisée, dite cloud computing, puisque 78% des entreprises interrogées ont dit avoir retardé d'au moins un an l'adoption de cette nouvelle technologie.

 

Créer un "écosystème cyber résistant"

 

Face à ces risques, les gouvernements, les entreprises mais également la société civile, doivent donc veiller à créer un "écosystème cyber résistant", défendent les auteurs de cette étude.

 

Pour évaluer le coût économique des cyberattaques, les auteurs de cette étude se sont appuyés sur trois scénarios. Le premier part de l'hypothèse que les auteurs de cyberattaques conservent une longueur d'avance, les réponses des entreprises et des gouvernements restant fragmentées.

 

Dans ce climat confus, les entreprises se montrent hésitantes concernant leurs investissements, ce qui limite de près de 1020 milliards de dollars le potentiel lié à l'adoption de nouvelles technologies d'ici 2020.

 

Retour de bâton

 

Le second se base sur l'hypothèse beaucoup plus sombre d'une augmentation de la fréquence et de la gravité des attaques. Les réponses des gouvernements deviennent alors plus dirigistes tandis que les consommateurs se montrent plus prudents face aux technologies mobiles. L'ère digitale connaît alors un retour de bâton, réduisant de 3060 milliards de dollars le potentiel liés aux nouvelles technologies.

 

La troisième hypothèse s'appuie en revanche sur l'idée d'une démarche proactive de la part du secteur public et privé qui parviennent à limiter la prolifération des attaques. L'innovation s'en trouve ainsi stimulée, les nouvelles technologies générant une valeur économique de l'ordre de 9600 à 21'600 milliards de dollars sur le reste de la décennie.

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