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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 07:35
Création du cluster maritime de Nouvelle-Calédonie

 

07 Août 2014 par Lluis Bernabe et Lionel Loubersac - Marine & Océans

 

L'assemblée constituante du Cluster Maritime Nouvelle-Calédonie (CMNC) s'est réunie, le mardi 5 août dernier, à bord de la frégate de surveillance Vendémiaire de la Marine Nationale avec pour objectif d'entériner la création du cluster, aboutissement d'un long travail de réflexion, d'analyses et de discussions sur l'univers maritime calédonien et ses perspectives.

 

Par essence, un cluster rassemble les acteurs principaux d'un même environnement, afin de former une communauté d'une importance suffisante pour soutenir leurs secteurs d'activités et peser sur les décisions locales.

 

Le Cluster maritime Nouvelle-Caédonie a donc vocation à rassembler les acteurs du monde maritime calédonien pour promouvoir les activités qui lui sont liées dans les domaines de l'économie (nautisme, tourisme, transports, pêche, aquaculture, énergies, finance et assurances...) mais aussi de l'environnement, de la culture et du patrimoine ou encore de l'équilibre social et de l'aménagement du territoire, tout en protégeant cette source de richesses qu'est la mer et en assurant la promotion de voies nouvelles de développement durable.

 

Le but du CMNC est bien de faciliter la collaboration et la synergie des acteurs maritimes afin de trouver l'équilibre entre développement économique et enjeux environnementaux du monde de la mer. Il est également d'appuyer les prises de décision en matière de stratégie maritime et d'inciter la mise en place de politiques publiques pertinentes. La naissance du CMNC s'inscrit donc dans un contexte de prise de conscience locale du potentiel maritime et de sa valorisation.

 

La création du CMF (Cluster Maritime Français) en 2006 et l'émergence, par la suite, d'autres clusters ultramarins (Antilles, Guyane, Réunion, Polynésie française...), comme chez nos proches voisins australiens et néo-Zélandais ont fait germer ce concept d'un cluster calédonien.

 

Avec un potentiel très vraisemblablement important, 1 400 000 km² d'espace maritime pour une surface terrestre de 20 000 km², l'économie marine de la Nouvelle-Calédonie ne représente pourtant que 1% de son PIB (produit intérieur brut), chiffre largement sous-estimé par la comptabilité publique locale.

 

Le Cluster Maritime Nouvelle-Calédonie comprend à son lancement 32 membres fondateurs et des membres associés. Ceux-ci, personnes morales, associations professionnelles ou personnes physiques représentent plus d'une centaine d'entreprises ou organismes impliqués par les questions marines et maritimes et plus de 1 000 emplois directs. D'autres entités ont d'ores et déjà fait savoir leur souhait d'adhésion. Le CMNC est organisé en 10 collèges thématiques, son conseil d'administration est de 14 membres dont les 10 animateurs de ces collèges. Un bureau de 5 membres assure la marche opérationnelle du Cluster.

 

Convaincu que la mer est une chance pour le pays et face aux très nombreuses questions qui se posent, ce Cluster Maritime, au-delà des sujets spécifiques à chaque métier de la mer (Transport, Pêche, Aquaculture, Activités Récréatives etc...), propose d'instruire et d'inciter nombre de projets transversaux dont :

-· le montage d'un Observatoire Economique Maritime, assurant la mesure objective du « poids de la mer » dans le pays et des tendances des différents secteurs,

-· la mise en place d'une charte associant éco-responsabilité, responsabilité sociale et développement économique,

-· des analyses dans le domaine de l'innovation (Energies Renouvelables, Technologies et Systèmes d'Observation, de Surveillance et de Mesures...),

-· l'identification de nouveaux modes de croissance,

-· la prévention des risques naturels et anthropiques,

-· la promotion de vocations maritimes chez les jeunes et la formation de ressources humaines nécessaires au pays ou encore la sensibilisation aux choses et aux valeurs de la mer...

 

Contacts : lluisbernabe [at]  hotmail.com  et lionel.loubersac [at] gmail.com

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 13:55
Le CEMM à bord du BPC Tonnerre - photos Marine Nationale

Le CEMM à bord du BPC Tonnerre - photos Marine Nationale

 

 

05/12/2013 Marine nationale  

 

L’édition 2013 des assises maritimes se tenait du 3 au 4 décembre 2013 à Montpellier et à Sète sous la présidence du premier ministre Jean - Marc Ayrault. Le chef d’état-major de la Marine y participait, la Marine étant un acteur incontournable de l’économie maritime et le Cluster maritime un vecteur essentiel de soutien de la stratégie maritime de la France.

 

Les  enjeux maritimes sont en effet clairement intégrés dans la stratégie de défense de la France. L’ensemble des missions de la marine nationale, permanentes ou ponctuelles y ont été aussi réaffirmées. Cette importance confère donc une responsabilité supplémentaire au monde maritime qui réfléchit et prépare les réponses à ces enjeux. Au-delà de l’action de sécurisation des  espaces maritimes, la marine est un véritable réservoir de compétence et  fait vivre de nombreuses entreprises du monde maritime.

 

Pendant deux jours, les débats ont portés à la fois sur le contexte maritime mondial actuel et sur  les nouveaux horizons de l’économie maritime à travers les ressources humaines et technologiques.

 

Au cours de cet évènement,  l’amiral Rogel a remis le prix du chef d’état-major de la Marine au professeur Tristan Lecoq, inspecteur général de l’Éducation nationale pour distinguer son action de  rayonnement au service de la mer à travers les ouvrages qu’il a consacré à la Marine dans le cadre de ses enseignements ainsi qu’à Francis Vallat, président du Cluster maritime. Ce prix est remis à des personnes qui agissent en faveur de la connaissance des enjeux maritimes.

 

Les 800 invités ont ensuite franchi la coupée du BPC Tonnerre pour la soirée de prestige présidée par l’amiral Bernard Rogel. Ce moment de convivialité a permis de rappeler le rôle central de la Marine dans l’économie maritime et dans la stratégie de défense de la France. Cette manifestation à bord du BPC, était également l’occasion pour le CEMM, arrivé en fin d’après-midi à bord, de s’entretenir et d’échanger avec l’équipage.

 

 

Le CEMM aux 9èmes assises de la mer

Le CEMM aux 9èmes assises de la mer

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 12:00

Mindef

 

14/09/2012 Mer et Marine

 

Le discours a marqué les esprits, et c’était sans doute voulu. Lundi soir, à Brest, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a souligné avec force l’importance des enjeux maritimes à l’occasion des Universités d’été de la Défense. « Le XXIème siècle sera celui de la maritimité au niveau mondial. La mer est une source de richesses, celles liées au commerce international et aux ressources marines. Il nous faut donc protéger cet espace et assurer la liberté des mers pour être au rendez-vous du XXIème siècle », a déclaré le ministre, selon lequel le « 6ème continent », comme on l’appelle, « se porte bien et se portera de mieux en mieux ». Alors que la crise plombe l’économie, que le chômage augmente et que l’industrie cherche de nouveaux débouchés, Jean-Yves Le Drian a rappelé qu’il faisait partie de ceux qui estiment, études et chiffres à l’appui, que la mer est porteuse d’avenir et source de nombreuses richesses pétrolières, gazières, minérales et halieutiques. Et la France, avec sa zone économique exclusive de 11 millions de km², soit le second espace maritime mondial, ainsi que ses industries spécialisées, dispose d’atouts considérables dans ces domaines. Et, comme les autres pays du monde (90% du commerce international passe par la mer), elle demeure totalement dépendante de la libre circulation des flux maritimes, qu’il faut protéger contre des menaces de plus en plus nombreuses. Or, comme l’a rappelé Jean-Yves Le Drian, «  Pour assurer cette liberté en mer, il faut une présence forte contre le contre le crime organisé et les trafics, mais aussi assurer la protection des ressources, qu’elles soient halieutiques ou minérales. Car il va y avoir une compétition pour l’accès aux ressources (…) Il importe que nous ayons un outil de défense, notamment maritime, un outil de présence, de cohérence et de force ». Et le ministre d’annoncer les deux piliers de ce qu’il nomme « la stratégie maritime de défense » : « La mer, c’est un espace de manœuvre logistique à protéger et un espace stratégique à exploiter ».

 

« Sans enjeux maritimes, nous seront en dehors des grands enjeux »

 

Ce regain d’intérêt pour le milieu maritime et les richesses qu’il recèle est d’ailleurs palpable, depuis plusieurs années, dans de nombreuses régions du monde. Car la mer est économiquement le bras armé de la mondialisation, qui rend tous les pays dépendants du trafic maritime pour leur commerce et leurs approvisionnements, mais aussi militairement un espace idéal puisqu’il permet de projeter de forces partout dans le monde en profitant de la liberté des eaux internationales. Enfin, au moment où les ressources naturelles terrestres se raréfient, le potentiel de richesses encore inexploitées dans les territoires maritimes font l’objet de convoitises et provoque déjà des conflits territoriaux entre pays, par exemple en Asie. En juin dernier, lorsqu’il s’est rendu à Singapour dans le cadre du 11ème Dialogue de Shangri-La sur la sécurité dans la zone Asie-Pacifique (dont la France est un Etat riverain avec la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie), Jean-Yves Le Drian dit avoir été « frappé par l’essor du fait maritime ». Et le ministre d’en conclure que, « sans enjeux maritimes, désormais on est en dehors des grands enjeux » avant de citer Richelieu : « On ne peut sans puissance sur mer ni avoir la paix, ni gagner la guerre » et d’estimer que « c’est encore vrai aujourd’hui ».

 

Une prise de position en plein travaux sur le Livre Blanc

 

Très appuyé, ce discours du ministre de la Défense a, évidemment, très agréablement surpris les marins, parfaitement conscients de ces problématiques, qu’ils ne cessent depuis des années, comme tous les acteurs civils du secteur maritime, de vouloir faire comprendre à des décideurs politiques qui, jusqu’ici, étaient ignorants de ces réalités. Avec le nouveau gouvernement, la donne a changé. Avec les Bretons Jean-Yves Le Drian comme ministre de la Défense et Patricia Adam, désormais présidente de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, ces enjeux sont parfaitement connus et seront mieux pris en compte par le nouveau Livre Blanc de la Défense, comme ces deux élus le demandent avec insistance depuis longtemps. Et on rappellera que même le président de la République, lors de ses déplacements sur le littoral, s’est montré très intéressé par la chose maritime et le potentiel de richesses lié aux activités marines. Evidemment, même si le discours de Jean-Yves Le Drian a suscité sur les visages des généraux de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air présents dans la salle quelques crispations, la Marine nationale ne va pas, d’un coup, se retrouver avec 5 porte-avions, 60 frégates et 25 sous-marins. Fins connaisseurs de la chose militaire dans son ensemble, Jean-Yves Le Drian et Patricia Adam sont bien conscients de la nécessité de conserver des forces aériennes et terrestres puissantes et modernes. Mais il est vrai que, compte tenu des difficultés budgétaires du moment, en cas d’arbitrages, les moyens de la marine ne seront peut-être pas aussi systématiquement sacrifiés qu’auparavant. Néanmoins, seules les conclusions du Livre Blanc et la future loi de programmation militaire qui en découlera le diront.

 

Le Cluster Maritime appelle à faire « un choix clair »

 

Au sein des acteurs du monde maritime, le discours de Jean-Yves Le Drian n’est, en tous cas, pas passé inaperçu. Alors que Patrick Boissier, président de DCNS, martèle que les sommes consenties dans l’équipement des forces « ne sont pas des dépenses mais des investissements rentables pour l’avenir », Francis Vallat, président du Cluster Maritime Français, salue l’analyse du ministre : « La mer sera bien la priorité de ce siècle. Nous sommes bien placés pour le savoir puisque notre secteur est au cœur du commerce international, dans un environnement extrêmement concurrentiel, avec des flux énormes et qui continueront de croître de manière exponentielle sur la mer. Or, ces flux passent partout dans le monde, près des côtes, ce qui fera de la piraterie un problème probablement endémique du XXIème siècle. Il y aura donc une nécessité de plus en plus grande de protéger les routes maritimes, avec des navires militaires simples mais nombreux. Mais cela n’empêche qu’il faudra aussi conserver des bâtiments plus sophistiqués - même si ce n’est pas de notre compétence de dire lesquels - pour les conflits de haute intensité car il serait hélas bien naïf de croire que le XXI° siècle sera le premier de l’histoire moderne sans guerre ou crise majeures, ou qu’il n’y aura plus de combats en mer pour la maîtrise des échanges maritimes, ou dont les océans ne seront pas eux-mêmes les enjeux. Ca n’est d’ailleurs sûrement pas un hasard si partout  on voit l’émergence de nouvelles puissances navales, comme la Chine, le Brésil et l’Inde. Alors que l’Europe baisse la garde, les Etats-Unis font tout ce qu’ils peuvent pour augmenter les capacités opérationnelle de l’US Navy, tandis que la Russie s’engage dans un énorme programme naval pour la décennie  ».

 

Alors que des choix devront  évidemment être faits en raison du manque de moyens financiers, le CMF appelle donc l’Etat, compte tenu des enjeux stratégiques à la fois majeurs et incontournables liés à la mer, à ne pas sabrer les moyens maritimes, et même plutôt à les renforcer. « Comme la France n’a plus assez d’argent, il faut faire des choix clairs, fixer un cap, sinon tout le monde sera mécontent et aura raison de l’être. Il nous faut une vision, un choix politique pour l’avenir, et à nos yeux c’est vrai que ce choix doit être d’abord maritime. Nous le disons en toute honnêteté et parce nos métiers et notre expérience à l’international nous donnent une légitimité pour faire partager notre analyse et nous imposent le devoir de participer à la définition des enjeux. La vérité, c’est bien la maritimisation du monde et si c’était un autre secteur, nous n’aurions aucun mal à le dire. Pour nous, le choix de la mer est une évidence, parce que c’est une décision nécessaire et que, quelque douloureux que ce soit,  cela va dans le sens de l’histoire et des intérêts stratégiques et économiques du pays ».

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