7 janvier 2014 SGDSN
un dialogue public-privé rénové au service de la sécurité du citoyen et de la compétitivité de la France
S’inspirant des recommandations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, le Premier ministre a installé, le 23 octobre dernier, le comité de la filière industrielle de sécurité (CoFIS). Rassemblant autour de lui, onze ministres, vingt et un grands patrons de sociétés développeuses ou utilisatrices de solutions de sécurité, plusieurs présidents de pôles de compétitivité, plusieurs membres éminents de la recherche académique française, ainsi qu’une dizaine de personnalités qualifiées et de parlementaires, le CoFIS poursuit un double objectif :
un objectif, classique, de compétitivité : renforcer notre industrie nationale qui, avec ses grands groupes, PME et centres de recherche (plus de la Mds€ de chiffre d’affaire annuel et 50 000 emplois hautement qualifiés) occupe sur ce marché très porteur (croissance mondiale annuelle de 7%) une place enviable (plusieurs leaders mondiaux), mais vulnérable ;
un objectif, spécifique, de sécurité, qui justifie que la gouvernance de cette nouvelle filière ait été confiée au Premier ministre : assurer aux garants de la sécurité des citoyens et de la Nation (grands opérateurs d’importance vitale, forces de sécurité, protection civile), l’accès au juste coût, à des technologies fiables, innovantes, adaptées à leur besoin, éthiques et socialement acceptables. Les besoins visent à répondre à des missions aussi diverses que la protection des grandes infrastructures publiques ou privées, la sécurité du transport, le secours aux personnes, la sécurité des frontières, la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité, la gestion de crise, ou encore la cybersécurité.
La structuration de la filière industrielle de sécurité constitue ainsi un véritable défi pour notre industrie de la sécurité, extrêmement fragmentée, qui doit apprendre à parler d’une seule voix pour conquérir, unie, les marchés extérieurs. La création récente, en parallèle du CoFIS, du Conseil des industries de confiance et de sécurité (CICS) [1] constitue une première avancée.
Il s’agit surtout, à mon [secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale] sens, d’un véritable défi pour les pouvoirs publics. En effet, nos citoyens attendent des prescripteurs de sécurité, Etat ou collectivités territoriales, non seulement plus d’efficacité, mais aussi plus de transparence et l’assurance du respect de nos valeurs fondamentales. Face à cette double exigence, la filière industrielle de sécurité doit nous permettre de :
Mieux protéger : en intégrant, sur la base d’une meilleure expression des besoins, la dimension technologique dès la conception des dispositifs de protection et en veillant au développement de technologies offrant un juste équilibre entre sécurité et protection de la vie privée.
La commission nationale informatique et libertés sera ainsi étroitement associée aux travaux de la filière.
Mieux réguler : grâce à une meilleure connaissance des solutions de sécurité disponibles ou en cours de développement, la filière permettra de mieux calibrer les directives nationales de sécurité, selon le principe de la juste réponse au juste besoin.
Mieux dépenser : à terme, l’objectif est de favoriser la mutualisation des achats non seulement au sein du monde civil mais également avec le monde militaire.
Dans l’immédiat, la filière doit permettre de mettre en cohérence les différentes aides publiques pour accompagner le développement des solutions de sécurité prioritaires, de la recherche amont jusqu’au déploiement chez l’opérateur.
Plusieurs projets concrets ont d’ores et déjà été identifiés (modernisation des réseaux de radiocommunication des forces de sécurité, sûreté du transport aérien, protection des bâtiments accueillant du public ou, vidéo-protection) et seront présentés conjointement par les acteurs publics et privés de la filière devant le Commissariat général à l’investissement et le Fonds unique interministériel.
Toutes les compétences publiques et privées sont ainsi mobilisées pour atteindre ces objectifs.
Cinq groupes de travail thématiques, ont été mis en place. Le cap est donné. Les premiers résultats sont attendus pour le premier trimestre 2014.
La feuille de route 2013-2014
Les travaux du CoFIS pour l’année à venir s’articulent sur une feuille de route ambitieuse, déclinée en sept axes :
1. Identifier les forces et faiblesses du marché français de la sécurité ;
2. identifier les technologies critiques et stratégiques à préserver ou à développer ;
3. élaborer un premier recensement des besoins prioritaires de l’Etat et des opérateurs ;
4. soutenir le lancement de projets de démonstrateurs structurants pour la filière ;
5. soutenir les entreprises françaises à l’export, en favorisant l’émergence d’un club France ;
6. utiliser le levier européen, en proposant une stratégie nationale publique-privée ;
7. mettre en réseau les acteurs.