15/10/2015 Commandement des forces aériennes
Du 29 septembre au 16 octobre 2015, des moyens de l’armée de l’air ont été déployés sur la base aérienne 126 de Solenzara en Corse pour participer à l’exercice des forces spéciales Terre «Gorgones» sur le thème du contre-terrorisme et de la libération d’otages.
L’exercice «Gorgones» est l’entraînement annuel majeur des unités de la brigade des forces spéciales Terre (BFST). Il vise à entraîner techniquement et tactiquement de façon réaliste et intense les formations, l’état-major ainsi que la cellule de coordination tactique Forces Spéciales (FS) de la brigade.
Bien qu’à dominante «terrestre», «Gorgones» vise aussi à développer les synergies entre les différentes composantes des forces spéciales. C’est pourquoi cette édition 2015 a vu une forte participation des unités de l’armée de l’air, qu’elles soient déjà «labélisées» FS, en phase de montée en puissance spécifique ou en partenariat privilégié.
Les forces spéciales «air»
Les unités «air» du commandement des opérations spéciales (COS), l’escadron de transport 3/61 «Poitou» et le commando parachutistes de l’air n°10 (CPA10), ont naturellement été partie prenante de «Gorgones» 2015. Quatre groupes actions du CPA10 se sont relayés sur le terrain aux côtés de leurs homologues du 1er RPIMa et du 13e RDP pour entretenir leurs compétences dans les domaines du contre-terrorisme et de la libération d’otage. Ils ont aussi apporté des capacités spécifiques de reconnaissance de terrains sommaires ou d’appui aérien, propres aux opérations aériennes. Côté avions de transport tactique, le «Poitou» a mis en œuvre au cours de l’exercice les appareils dont ils sont dotés (C130 Hercules, C160 Transall et Twin Otter).
Un Caracal du «Pyrénées»
Outre les unités FS du COS, «Gorgones» a accueilli, dans le cadre de sa montée en puissance au profit des forces spéciales, un Caracal et son équipage de l’escadron d’hélicoptères 1/67 «Pyrénées». Déployé aux côtés du 4e RHFS, au sein duquel l’armée de l’air a déjà mis à disposition deux Caracal et trois équipages, les pilotes du «Pyrénées» ont participé aux deux grandes phases de l’exercice : la partie Force Integration Training (FIT) visant à balayer les procédures et les méthodes communes aux FS, et le Field Tactical Exercise (FTX) prévoyant un entraînement grandeur nature, au plus proche de la réalité, avec toutes les composantes.
Cette participation a permis de valider l’interopérabilité du «Pyrénées», disposant depuis octobre 2015, de certaines aptitudes à réaliser des opérations spéciales. « “Gorgones” était en quelque sorte l’étape remettant définitivement le pied à l’étrier des missions FS depuis la mise en sommeil de l’ESH en 2011 », explique un pilote du 1/67.
Des chasseurs en appui, véritables partenaires
«Gorgones» a reçu cette année l’appui des chasseurs de l’armée de l’air. Deux Rafale du régiment de chasse 2/30 «Normandie-Niemen» ont effectué des missions de Close Air Support (CAS – appui aérien rapprochés) et de Air Interdiction dans un scénario d’espace aérien non-permissif depuis la base aérienne de Solenzara.
«Être stationné à l’endroit où sont planifiées les opérations spéciales apporte une plus-value énorme, explique un pilote de la 30e escadre de chasse. Le scénario était très évolutif ce qui nous a permis de démontrer la polyvalence du Rafale en passant instantanément d’une mission d’appui-feu à une mission de défense aérienne». Équipé du pod Reco-NG, le chasseur omnirôle a également réalisé des missions de reconnaissance au profit de la planification des opérations de l’exercice depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan. Deux Mirage 2000D de la 3e escadre de chasse de Nancy ont, quant à eux, opéré quelques jours depuis la base aérienne 115 d’Orange pour des missions de CAS. Au cours de la dernière semaine de l’exercice, deux Mirage 2000-5 du groupe de chasse 1/2 «Cigognes» ont pris le relais des Rafale à Solenzara pour la partie défense aérienne de l’exercice.
Au total, ce sont quelques 120 aviateurs et une douzaine d’aéronefs qui ont été engagés sur l’exercice «Gorgones» 2015. Des chiffres qui démontrent bien la volonté d’interopérabilité de l’armée de l’air avec les forces spéciales, en tout temps et sur tous les théâtres d’opérations.