25 Mars 2015 Source : Marine nationale
Voici près de 100 ans, le cuirassé français Bouvet sombrait de manière tragique et fulgurante, durant la bataille des Dardanelles. En embouquant le premier des détroits turcs pour rejoindre la mer Noire, à proximité du lieu du naufrage, la frégate La Fayette a rendu hommage aux 648 marins qui périrent en quelques minutes le 18 mars 1915.
Le cadre de cet épisode tragique de l’histoire navale française se situe au moment où une flotte franco-britannique tenta de forcer les détroits tenus par les troupes ottomanes afin de désenclaver la Russie qui se trouvait complètement isolée de ses alliés. Le Bouvet était l’un des quatre navires de ligne français placés sous les ordres de l’amiral Guépratte et chargés de détruire les batteries turques placées sur les hauteurs afin de permettre aux dragueurs de mines de déminer les détroits. Le cuirassé français se battit particulièrement bien. Au cours du combat acharné de plusieurs heures, il infligea des pertes sévères à l’adversaire et reçut pas moins de huit obus ennemis sans pour autant s’arrêter. Cependant, devant la résistance inattendue des artilleurs turcs, l’amiral britannique commandant la force décida d’ordonner la retraite. Au cours de son demi-tour, le Bouvet heurta une mine qui provoqua une voie d’eau fatale. Le bâtiment, instable par conception, chavira et sombra rapidement, entraînant la majeure partie de l’équipage.
Le naufrage du Bouvet nous rappelle que la Première Guerre Mondiale ne s’est pas limitée à un conflit terrestre sur les champs de bataille de l’Est de la France. Le conflit s’est déroulé sur un vaste théâtre d’opérations où la Marine française a également pris une part active et a payé le prix du sang.
.
.
Le cuirassé BOUVET fait partie des cinq cuirassés du programme de 1890 dont la construction s’étale jusqu’en 1898. Construits sur des plans différents, le Charles Martel, le Jauréguiberry, le Carnot, le Masséna et le Bouvet ont ainsi chacun une silhouette caractéristique, mais leur armement principal reste le même. Ils sont davantage réputés pour leurs défauts, notamment un manque de stabilité, que pour leurs qualités.
08 août 1898 : affecté à l’escadre de la Méditerranée.
29 janvier 1903 : abordé par le Gaulois.
1907 : refondu.
1908 : canonne par méprise l’Arbalète; 3ème escadre.
1910 - 1912 : à Brest
Octobre 1912 : 3ème escadre à Toulon.
11 janvier 1913 : affecté à la division de complément qui au début de la guerre regroupe le Suffren, le Saint Louis, le Gaulois et le BOUVET sous le commandement du CA Guépratte.
1914 : escorte de convois en Méditerranée ; surveillance du golfe de Gênes et du détroit de Messine.
Décembre 1914 : envoyé aux Dardanelles.
25 février 1915 : bombarde Hellès.
01 – 06 mars 1915 : golfe de Saros et pont Kavack.
commenter cet article …