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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 16:30
Le MV Cape Ray en stand by pour détruire les armes chimiques syriennes


11.04.2014 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense
 

Jeudi, une visite de presse a été organisée à Rota (Espagne) dont la base navale accueille depuis quelques semaine déjà le MV Cape Ray, roulier aménagé pour la destruction des stocks d'armes chimiques syriennes.

Le Cape Ray est paré à prendre la mer en direction du port italien de Gioia Tauro. Un départ qui aura lieu lorsque tout le stock syrien aura quitté le pays via le port de Lattaquié. Une fois l'intégralité du stock à détruire chargé à bord du roulier US, les opérations pourraient commencer une dizaine de jours plus tard, selon des sources US.

A bord du Cape Ray se trouvent deux Field Deployable Hydrolysis Systems, des usines légères mobiles pour la destruction des produits chimiques dangereux et des armes de type gaz sarin et moutarde.

Op Recsyr_sbr_12.jpg

Côté syrien, les transferts se poursuivent. Deux transferts ont eu lieu ces derniers jours: le 4 avril (8 conteneurs chargés sur l'Ark Futura danois) et le 10 (7 autres conteneurs sur le même roulier). Il resterait donc 200 conteneurs à exfiltrer du pays d'ici à la fin du mois d'avril en vue de leur destruction avant la fin juin comme prévu par l'OIAC et l'Onu(photos: Simen Rudi).

Ark Futura og Esbern Snare_sbr_1.jpg

Entre le 20 mars et le 4 avril, aucun transfert n'avait eu lieu en raison de la situation sécuritaire. Selon l'OIAC, d'autres transferts vont avoir lieu dans les jours qui viennent.

 

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 08:30
Le directeur général de l'OIAC à Moscou en avril (Lavrov)

 

LA HAYE, 24 mars - RIA Novosti

 

Le directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) Ahmed Uzumcu se rendra en avril en Russie, a annoncé lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

 

"Bien sûr, nous attendons votre visite le mois prochain", a déclaré le chef de la diplomatie russe avant de s'entretenir avec le directeur général de l'OIAC lors de la Conférence internationale sur la sécurité nucléaire qui démarre aujourd'hui à La Haye.

 

Selon un plan de désarmement chimique de la Syrie adopté en septembre 2013 par l'OIAC, les substances chimiques les plus dangereuses devaient quitter la Syrie avant le 31 décembre. Toutefois, l'OIAC a annoncé fin décembre que le délai fixé ne pouvait être tenu en raison d'une série de questions relatives à la sécurité, à des problèmes logistiques et aux conditions météorologiques.

 

D'après le calendrier corrigé, les substances chimiques prioritaires, notamment 20 tonnes de gaz moutarde, doivent quitter la Syrie d'ici le 31 mars.

 

Toutes les armes chimiques syriennes doivent être détruites d'ici fin juin.

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 12:30
Syrie: le roulier "MV Cape Ray" équipé pour détruire les armes chimiques du régime

 

07.12.2013 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense

 

Les États-Unis ont commencé à modifier un de leurs navires afin d'être en mesure de détruire 500 des 1200 tonnes d'armes chimiques, y compris des gaz innervants, qui composent l'arsenal syrien.

Il s'agit du MV Cape Ray, un navire roulier de 198 mètres, de la flotte de réserve (Marad), qui se trouve actuellement à la base navale de Norfolk, en Virginie.

Pour effectuer sa mission, le Cape Ray aura un équipage de 23 personnes, ainsi qu'un complément de 36 spécialistes qui mettront en œuvre les deux unités de destruction par hydrolyse (deux Field Deployable Hydrolysis Systems) qui sont en cours d'installation sur le pont principal (main trailer deck), là où seront stockés 127 conteneurs de gaz moutarde et autres agents toxiques.

Les autres ponts serviront de stockage pour les réserves d'eau, pour les résidus et les autres produits à détruire.

Une fois les aménagements réalisés, le navire pourrait quitter Norfolk le 4 janvier pour gagner la Méditerranée où les produits toxiques seront transférés d'un autre roulier qui, lui, les aura embarqués dans un port syrien. Durée estimée de l'opération: de 45 à 60 jours.

Sur ce sujet, on pourra l'analyse éclairante de l'expert JP. Zanders en cliquant ici.

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 08:30
En haute mer, la destruction des stocks d'armes chimiques syriennes?

20.11.2013 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense

 

Aucun pays n'a à ce jour accepté que la destructions des stocks d'armes chimiques syriennes s'effectue sur son sol.
- La Belgique a refusé lundi que ces opérations soient effectuées sur son territoire.
- L'Albanie avait exclu vendredi d'accueillir une telle opération de destruction.
- La Norvège avait de même rejeté la requête mais s'est engagée, de pair avec le Danemark, à fournir des navires pour contribuer au transport des armes chimiques syriennes vers le lieu de leur destruction.
- La France s'est dit prête à apporter son expertise pour la destruction des armes chimiques syriennes hors de Syrie, mais elle n'a pas été sollicitée pour les accueillir.
 

A noter que les travaux du site d'élimination des chargements d'objets identifiés anciens (SECOIA), piloté par Astrium (voir mon post de 2011 en cliquant ici) ont commencé au sud du camp de Mailly; SECOIA sera opérationnel en 2016 et pourra détruire 42 t de munitions chimiques par an.

 

Alternative. Les Américains envisagent de transférer sur le territoire syrien une usine mobile de traitement, une Field Deployable Hydrolysis System dont j'ai parlé ici. Problème à résoudre: installer l'usine, y acheminer les stocks actuellement sur 23 sites et garantir leur destruction sous haute sécurité dans un pays où la guerre civile fait rage.
 

Autre solution: l'offshore. L'arsenal syrien de plus de 1 200 tonnes d'armes chimiques pourrait être détruit en mer si l'on ne trouve aucun pays qui accepte que cette destruction se fasse sur son sol, selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Un navire ou une plate-forme pourraient être aménagée pour cette destructions.

Note RP Defense :

L'Allemagne refuse d'accueillir les armes chimiques syriennes (Westerwelle)

La Russie refuse de détruire elle-même les armes chimiques (officiel)

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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 12:30
Le Danemark enverra un navire pour évacuer des armes chimiques de Syrie

 

08.11.2013 Par La Voix de la Russie

 

Le Danemark enverra un navire de transport militaire embarquant un commando spécial pour évacuer des armes chimiques de Syrie, a communiqué aujourd'hui le ministre de la Défense, Nicolai Wammen. Une demande appropriée a été adressée au Danemark par l'ONU.

 

« Le Danemark est disposé à répondre par l'affirmative », a-t-il déclaré ayant ajouté qu'il attentait un demande formelle plus concrète d'ici le 15 novembre.

 

Le ministre du Développement Christian Friis Bach a démenti les rumeurs d'après lesquelles les armes seraient détruites au Danemark.

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:30
La Syrie a présenté son plan général de destruction des armes chimiques, confirme l’OIAC

28/10/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca

 

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé dimanche 27 octobre que la Syrie lui a bien a soumis sa déclaration formelle initiale couvrant son programme d’armes chimiques.

 

La soumission de la Syrie respecte donc, souligne le communiqué de l’OIAC, la date limite fixée par le Conseil exécutif de l’OIAC , dans sa décision du 27 septembre 2013 exigeant une déclaration initiale complète d’ici le 27 octobre 2014.

 

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC, l’organisme chargé de faire appliquer toutes les dispositions de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), a pour mandat de poursuivre les objectifs et le but de la Convention, de veiller à l’application de ses dispositions, y compris celles qui concernent la vérification internationale du respect de ses dispositions.

 

Quand la résolution 2118 des Nations unies avait ordonné la destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici la mi-2014, écartant la menace d’une frappe américaine en représailles à une attaque chimique meurtrière imputée au régime syrien le 21 août en banlieue de Damas, la Syrie, réputée posséder plus de 1000 tonnes d’armes chimiques, avait aussitôt demandé son adhésion à l’OIAC et, depuis, coopère totalement avec la mission conjointe ONU-OAIC chargée du démantèlement de son arsenal chimique.

 

«Ces déclarations», [de la Syrie], note également l’OIAC, «constituent la base sur laquelle les plans sont conçus pour une destruction systématique, totale et vérifiée d’armes chimiques déclarées et des installations de production.»

 

Le document de la Syrie, dit l’organisation, comprend un plan général de destruction pour examen par le Conseil exécutif de l’OIAC .

 

Damas avait précédemment transmis un inventaire de ses 23 sites de production et de stockage de ses armes chimiques, dont 21 sur 23 ont déjà été inspectés par des experts dans le cadre de la mission conjointe entre l’ONU et l’OIAC.

 

Aux termes de la Convention sur les armes chimiques , les nouveaux États membres de l’organisation sont également tenus de présenter une déclaration portant sur les activités et les installations qui ne sont pas interdites par la Convention , «mais peuvent être soumis à des mesures de vérification de routine comme mesure de renforcement de la confiance et pour [mieux] établir l’intention pacifique des activités commerciales.», note encore l’OIAC, qui précise que la Syrie a également soumis une telle déclaration.

 

Par ailleurs, le premier rapport mensuel sur les travaux de la mission conjointe de l’OIAC des Nations Unies en Syrie a été publié à l’intention des États membres par le Directeur général et transmis au Conseil de sécurité pour examen par le Secrétaire général .

 

Il couvre les progrès accomplis depuis que les inspections ont commencé en Syrie après le déploiement de l’équipe d’avant-garde le 1er octobre .

 

La tâche prioritaire de l’équipe, rappelle le communiqué de l’OIAC, est de rendre inopérantes les installations de production, de mélange et de remplissage d’armes.

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 12:30
Syrie: Sigrid Kaag à la tête de la mission ONU-OIAC

 

NEW YORK (Nations unies), 16 octobre - RIA Novosti

 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a nommé mercredi la Néerlandaise Sigrid Kaag à la tête de la mission conjointe ONU-OIAC, chargée de démanteler l'arsenal chimique syrien, a annoncé mercredi à New York le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

 

"Sigrid Kaag a été nommée coordinatrice spéciale de la Mission conjointe OIAC-ONU chargée de mettre fin au programme syrien d'armes chimiques", est-il indiqué dans le communiqué conjoint de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

 

"Mme Kaag occupe actuellement le poste de sous-secrétaire générale du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Elle a une grande expérience de coopération avec les organisations internationales (...) et dispose d'amples connaissances sur le Proche-Orient", a indiqué M.Nesirky.

 

L'ONU et l'OIAC ont créé leur Mission conjointe en Syrie suite à des consultations intenses entre le secrétaire général de l'ONU et le directeur général de l'OIAC et conformément à une décision prise le 27 septembre dernier par le conseil exécutif de l'OIAC et à la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l'ONU.

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 11:30
Syrie : les inspecteurs arrivent pour détruire les armes chimiques

01/10/2013 Le Point.fr

 

L'équipe chargée de faire appliquer la résolution de l'ONU sur le désarmement va débuter une opération historique en plein conflit dans le pays.

 

Les inspecteurs chargés de détruire l'arsenal chimique de la Syrie arrivent mardi à Damas pour débuter une opération historique, consistant à se débarrasser en plein conflit d'un stock estimé à un millier de tonnes de ces armes interdites. L'équipe de 20 inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), débarquée au Liban lundi, est chargée de faire appliquer la résolution de l'ONU encadrant la destruction de l'arsenal chimique syrien. Il s'agit de l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses et les plus dangereuses jamais tentées. De telles opérations ont déjà été entreprises en Irak et en Libye mais jamais en pleine guerre - or la Syrie s'enfonce chaque jour dans un conflit qui a fait plus de 110 000 morts en trente mois.

 

Selon des experts, le pays possèderait plus de 1 000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde et du sarin, répartis dans 45 sites environ. Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé à une chaîne italienne qu'il se conformerait à la résolution de l'ONU, adoptée vendredi de haute lutte et qui constitue une percée diplomatique majeure depuis le début du conflit en mars 2011. Mais de nouvelles tensions risquent d'apparaître entre Russes et Occidentaux avec le début d'examen lundi à l'ONU d'un projet de déclaration demandant à Damas de faciliter l'accès à la population pour les agences humanitaires onusiennes.

 

Un délai extrêmement court

 

Les inspecteurs de l'OIAC arrivent au lendemain du départ des experts de l'ONU enquêtant sur les sites de possibles attaques chimiques. L'équipe de l'ONU, dirigée par Aake Sellström, a terminé son enquête sur sept sites près de Damas et dans le nord de la Syrie, où le régime comme l'opposition ont dénoncé des attaques chimiques. Ils doivent remettre leur rapport fin octobre. Ces six experts ont déjà établi que du gaz sarin avait été utilisé à une grande échelle lors de l'attaque du 21 août près de Damas qui a provoqué l'indignation à travers le monde et poussé plusieurs pays, États-Unis en tête, à envisager une action militaire punitive.

 

L'équipe de l'OIAC a, quant à elle, passé la nuit à Beyrouth et devait ensuite prendre la route pour Damas. "Pour le moment, nous n'avons aucune raison de douter des informations fournies par le régime syrien", a déclaré un responsable de l'OIAC. Les autorités syriennes ont fourni le 19 septembre une liste des sites de production et de stockage des armes chimiques devant être inspectés dans les 30 jours, dans le cadre d'un accord russo-américain prévoyant le désarmement chimique du pays d'ici mi-2014. Le délai semble extrêmement court - à titre d'exemple, 10 ans après l'annonce par Tripoli de sa volonté de se débarrasser de son arsenal chimique, la Libye n'a toujours pas fini le processus.

 

Assad promet de respecter la résolution de l'ONU

 

Interrogé par la chaîne italienne Rai News 24 sur la résolution de l'ONU, Assad a pourtant assuré : "Bien sûr, nous allons la respecter." Cette résolution appelle aussi à la tenue "le plus tôt possible" d'une conférence internationale à Genève pour amorcer une solution politique, mais son format reste encore à définir. Assad a dénié tout rôle à l'Europe : "La plupart des pays européens n'ont pas la capacité de jouer un rôle dans Genève 2, car ils ne possèdent pas les atouts pour réussir dans ce rôle." Offusqué, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a assuré avoir obtenu que la Chine, la France et le Royaume-Uni soient associés à l'initiative russo-américaine. La liste des participants syriens pose aussi question. Le chef de l'opposition Ahmad Jarba a dit samedi que la Coalition nationale syrienne était disposée à envoyer une délégation. Mais pour Assad, "on ne peut pas parler avec des organisations liées à al-Qaida (ni) négocier avec des gens qui demandent une intervention militaire en Syrie", en allusion à la Coalition.

 

Le Conseil de sécurité devait débattre lundi d'un projet de "déclaration de la présidence" proposé par le Luxembourg et l'Australie. Il prévoit d'autoriser les convois d'aide en provenance de pays voisins à franchir la frontière. Selon des diplomates, la Russie risque de s'y opposer car l'aide parviendrait alors directement à des zones tenues par l'opposition. Évoquant à Genève la catastrophe humanitaire en Syrie, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés s'est alarmé lundi de la déstabilisation à long terme des pays voisins de la Syrie, submergés par plus de deux millions de réfugiés, le "plus grand déplacement de population dans le monde" depuis 30 ans.

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 11:30
Syrie/armes chimiques: l'OIAC adopte un plan de désarmement

MOSCOU, 28 septembre - RIA Novosti

 

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a adopté un plan de désarmement chimique de la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi à La Haye, aux Pays-Bas.

 

"Le Conseil exécutif de l'OIAC a pris une décision historique de détruire les armes chimiques syriennes", a annoncé OIAC dans un communiqué.

 

"La décision est adoptée et entre en vigueur immédiatement", a déclaré le porte-parole de l'OIAC, Michael Luhan, devant les journalistes.

 

Le Conseil a adopté un programme de démantèlement de toutes les armes chimiques syriennes d'ici la mi-2014. Des inspecteurs de l'OIAC arriveront en Syrie le 1er octobre 2013. Ils disposeront de 30 jours pour visiter toutes les installations déclarées la semaine dernière par la Syrie, qui devra leur fournir un accès "immédiat et sans entrave" à tous ces sites. Un non-respect de ces obligations entraînerait une réunion de l'OIAC dans les 24 heures.

 

Cette décision de l'OIAC a permis au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter vendredi soir une résolution sur la destruction de l'arsenal chimique syrien.

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 11:30
L'arsenal chimique détenu par Damas 15309.2013 Service Infographie du Figaro

L'arsenal chimique détenu par Damas 15309.2013 Service Infographie du Figaro

30/09/2013 Par Arielle Thedrel - LeFigaro.fr

 

Les premiers experts internationaux en armes chimiques sont attendus mardi à Damas. La guerre civile qui fait rage et les délais impartis par la résolution de l'Onu rendent leur mission aussi difficile que périlleuse.

 

 

Un premier contingent d'une vingtaine d'experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est attendu mardi matin à Damas pour commencer à démanteler l'arsenal chimique de la Syrie. Leur mission s'annonce aussi compliquée que périlleuse. Dimanche, Bachar el-Assad a déclaré qu'il se conformerait à la résolution des Nations unies adoptée vendredi dernier à l'unanimité après d'âpres négociations russo-américaines. Le président syrien a assuré que «bien évidemment», son pays assurera l'aide et la protection des experts de l'OIAC. Leur sécurité dans un pays en guerre constitue en effet un défi de taille. Pour Dina Esfandiary, chercheur à l'Institut international pour les études stratégiques de Londres, «les inspecteurs feront des cibles parfaites. Quiconque voudra saboter l'opération, et je suis sûre que beaucoup voudront le faire, pourra les prendre en joue».

 

Damas a remis le 21 septembre dernier l'inventaire de son arsenal à l'OIAC. Mais ses experts devront travailler d'arrache-pied pour tenir des délais jugés impossibles. La résolution de l'ONU fait en effet obligation à Bachar el-Assad de détruire la totalité de ses stocks avant la mi-2014. Selon certains spécialistes, ce délai suffira à peine pour inventorier les armes chimiques et les sortir de Syrie. De telles opérations ont déjà été entreprises en Irak et en Libye, mais jamais en pleine guerre. Pour éliminer les produits toxiques stockés dans tout le pays, il faudra près de deux cents inspecteurs. Or, l'OIAC n'en a pas assez. Moscou et Pékin ont proposé leurs services. Les Etats-Unis, l'Allemagne et d'autres pays ont aussi offert leur aide technique ou financière -l'addition devrait s'élever à un milliard de dollars-. L'Italie a mis à disposition des appareils militaires C-130 pour transporter depuis les Pays-Bas, siège de l'OIAC, jusqu'en Syrie les experts et leur matériel.

 

Les spécialistes sceptiques

 

La priorité des inspecteurs de l'OIAC sera de rendre les sites de production inutilisables. Dans un premier temps, les experts devraient recourir à des «méthodes expéditives» pour s'assurer que les sites ne sont plus opérationnels. Des méthodes plus propres et durables seront ensuite mises en place. Selon le porte-parole de l'OIAC, ces méthodes expéditives consisteraient à «détruire quelque chose avec une masse», à «rouler dessus avec un tank» ou à «utiliser des explosifs». Bon nombre de spécialistes se disent cependant sceptiques. Selon eux, les obus ou roquettes chimiques déjà prêtes à l'emploi devront être détruites sur place dans un incinérateur spécial et il semble impossible d'organiser de telles installations en Syrie. En Irak, les experts creusaient parfois des trous dans le sol en plein désert, versaient de l'essence et actionnaient un détonateur pour brûler les produits chimiques. Mais il est hors de question de procéder ainsi en Syrie. Pour Hamish de Bretton-Gordon, un ancien officier des forces de l'Onu nucléaires britannique, «l'idéal serait que les Syriens livrent les armes chimiques à la frontière où l'Onu et les grandes puissances en prendraient livraison».

 

L'arsenal chimique syrien, qui aurait été créé pour contrebalancer le programme nucléaire d'Israël, est considéré comme l'un des plus importants au Moyen-Orient. Le programme chimique syrien a débuté dans les années 1970 avec l'aide de l'Egypte, puis de l'ex-URSS. Selon l'organisation Nuclear Threat Initiative, la Russie dans les années 1990, puis l'Iran depuis 2005 lui ont également fourni un soutien.

 

La Syrie possèderait plus de 1000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde. Le reste de l'arsenal serait composé d'éléments chimiques liquides, stockés sous forme binaire, c'est à dire sous la forme de deux produits chimiques appelés précurseurs, qui sont mélangés juste avant l'emploi. Les services de renseignement français indiquent qu' outre les stocks d'ypérite (gaz moutarde) et de gaz sarin, les Syriens ont travaillé sur l'ypérite à l'azote, un agent vésicant (qui attaque la peau) de première génération, ainsi qu'un neurotoxique organophosphoré dont la toxicité est supérieure à celle du sarin.

 

Le 26 septembre dernier, un rapport américano-russe confidentiel présenté à la Maison-Blanche et cité par le Washington Post, a cependant affirmé que l'arsenal syrien est en grande partie «inutilisable» en l'état et pourrait par conséquent être détruit plus rapidement que prévu.

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