29/09/2015 Sources : CEAM
Avec une quinzaine de nations et plus de 1500 militaires engagés, la campagne "Bold Quest" est un rendez-vous annuel unique au monde, permettant de valider les capacités opérationnelles interarmées et interalliées. Ces dernières mettent en œuvre des réseaux de données tactiques, dédiés notamment à la mission complexe de Digital Aided Close Air Support (DACAS - appui aérien numérisé). Pour l’occasion, la France a déployé à El Paso (Texas, États-Unis) deux Rafale, ainsi que plus de 135 spécialistes, dont 90 aviateurs et une quarantaine de militaires de l’armée de terre.
Des moyens complets déployés
Toute la chaîne de commandement est représentée. Celle-ci intègre tout d’abord cinq équipes JTAC (Joint Terminal Attack Controller - équipes spécialisées dans l’appui aérien rapproché) issues des forces spéciales et conventionnelles de l’armée de l’air et de l’armée de terre. Différents systèmes de remontée et de présentation des informations, tels qu’ALLIANCE, BULDOG et ATLAS, sont également mis en œuvre au sein de structures de commandement appelées TOC (Tactical Operations Center) et ASOC (Air Support Operations Center). Enfin, "Bold Quest" pousse le réalisme jusqu’à inclure la participation de vecteurs aériens réels, comme les Rafale français.
Pour les militaires français, le programme s’annonce chargé, avec un large panel de missions air-sol complexes à réaliser, de type SCAR (Strike Coordination and Reconnaissance – coordination de frappe et reconnaissance), DACAS, ainsi que des vols testant la chaîne Air Land Integration (coordination entre les forces aériennes et terrestres).
Une planification rigoureuse
La campagne "Bold Quest" représente plus d’une année de préparation, concrétisée par un premier vol Rafale effectué, lundi 28 septembre 2015. Pour participer à cette campagne, cet appareil a subi quelques modifications permettant d’augmenter ses capacités opérationnelles déjà bien complètes. Dès le convoyage vers les États-Unis, une capacité SATCOM a ainsi été mise en œuvre avec succès. L’évolution majeure réside toutefois tout particulièrement par l’implémentation au sein du Rafale d’une messagerie de type VMF (Variable Message Format). Des tests rigoureux menés par une équipe américaine ont confirmé une intégration parfaitement conforme à la norme. Ainsi, le Rafale a pu être autorisé à effectuer les missions DACAS dès le début de la phase «réelle» de "Bold Quest", appelée LIVEX. Ces tests itératifs doivent en effet être validés avant de pouvoir passer aux phases ultérieures.
Des enjeux opérationnels importants
"Bold Quest" doit permettre d’atteindre de nombreux objectifs opérationnels. Pour l’armée de terre, l’effort est porté sur la numérisation et l’acquisition des objectifs, au travers d’un programme appelé NUMACQ. L’interopérabilité des appuis feux est aussi testé via les systèmes ASCA (Artillery System Cooperation Activities) et MIP (Multilateral Interoperability Program).
Les forces spéciales travaillent, pour leur part, à valider le fonctionnement d’une chaîne «bout en bout», reliant ses équipes JTAC et les effecteurs, via une plateforme appelée «C2 C160».
Concernant l’armée de l’air, la cohérence de la gestion de la 3e dimension est à l’honneur, avec notamment l’échange des informations entre les commandos au sol et les avions de chasse, via le système ALLIANCE relié par liaison 16.
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