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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 12:57
photo Airbus HC / Anthony Pecchi.

photo Airbus HC / Anthony Pecchi.

Le Caracal d'Airbus Helicopters a fait l'objet d'un transfert de technologies vers le Brésil. Le constructeur pourrait également en faire en Pologne et au Mexique (Crédits : Airbus Helicopters/Anthony Pecchi)

 

09/06/2015 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Les industriels de la défense français sont obligés de prendre le pari des transferts de technologies pour remporter des contrats à l’export. La France est-elle armée pour remporter une course poursuite sans fin?

 

A prendre ou à laisser. Pour les industriels de la défense français, il n'y a qu'une règle qui compte finalement en matière de transfert de technologies (ToT) : "Take it or leave it". Car les ToT ne sont déjà plus une option pour l'industrie française mais une réelle nécessité pour le gain de contrats à l'export, expliquent-ils. "Il ne faut pas être bloqué par les transferts de technologies et il ne faut pas non plus en avoir peur. Il s'agit simplement de respecter le client et ses demandes", explique un industriel interrogé. Concevoir et organiser des coopérations industrielles, via des ToT, permet aux industriels français de jouer de temps en temps à armes égales ou presque avec la puissance de feu des États-Unis et de la Russie, deux des principaux concurrents de la France sur le marché mondial de l'armement.

Surtout un contrat majeur tel que Prosub (sous-marins Scorpène et sous-marins nucléaires) signé au Brésil en 2009 verrouille sur le plan diplomatique ce grand pays émergent pendant 30 ans environ dans ce qu'il a de plus stratégique et intime : sa défense. Ce que confirme le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : la France a avec le Brésil "un partenariat récent fort, qui s'est traduit par des engagements sur des matériels militaires navals, notamment les sous-marins (...) C'est sur le fondement de ces relations de confiance que d'autres perspectives pourront s'ouvrir". C'est d'ailleurs souvent sur la base de ces relations étroites que pourront se bâtir de nouveaux succès importants à l'export. Cela a déjà été le cas dans le passé avec de nombreux réussites françaises grâce à des transferts de technologies.

DCNS a notamment remporté de belles commandes cruciales grâce à des ToT : outre le Brésil, le chantier naval a signé des contrats emblématiques en Inde (Scorpène), Malaisie (Scorpène), Égypte (corvettes Gowind)... Il n'est pas le seul non plus à être agile dans ce domaine, à l'image de Thales au Brésil (satellite de télécoms civiles et militaires) et d'Airbus Helicopters en Australie (NH90 et Tigre), au Brésil (EC725) et, plus récemment, en Pologne (Caracal) où le constructeur de Marignane a été choisi pour négocier un contrat.

 

Des industriels décomplexés

Décomplexés, les industriels français le sont complètement. "Il ne faut pas craindre cette évolution car nous, Français, sommes particulièrement agiles dans ce domaine", avait expliqué dès décembre 2012, Luc Vigneron, l'ancien PDG de Thales. Non seulement les industriels français ont déjà une longue expérience en matière de ToT mais ils sont même prêts à le faire plus massivement comme le suggère le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, un brin provocateur lors de son audition à l'Assemblée nationale en septembre 2013 : "Si, demain, j'ai l'autorisation de la DGA (direction générale de l'armement, ndlr) de fabriquer tout en Inde, y compris les appareils destinés à l'armée française, je le ferai : je n'ai pas d'états d'âme".

Mais comme le rappelle très souvent le Délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, "la France a la chance de disposer d'une industrie de défense à la pointe de la technologie qui sait travailler mais aussi exporter dans le domaine conventionnel. Ce secteur fournit de plus des emplois qui, en principe, ne sont pas délocalisables". Comme les demandes d'exportations de matériels, les ToT passent par la commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG). En outre, les avis favorables de la CIEEMG peuvent être assortis de conditions, ainsi que l'exigence d'une clause de non-réexportation (CNR) et de certificat d'utilisation finale (CUF). La décision prise par le Premier ministre après avis de la CIEEMG est ensuite notifiée aux douanes (DGDDI) qui délivrent, en cas d'acceptation, la licence.

 

Les risques des transferts de technologie

"Il n'est pas impossible que les offsets (compensations industrielles) et autres transferts de technologie accordés par le passé, par des entreprises occidentales, afin de remporter des contrats d'armement dans ces pays, aient abouti à engendrer ces nouvelles concurrences ou du moins à les renforcer en leur permettant d'accroître leurs niveaux de performance technologique et commerciale. Un tel constat milite pour une vigilance accrue en la matière", écrivent pourtant les députés Nathalie Chabanne (PS) et Yves Foulon (UMP) dans un rapport sur le dispositif de soutien aux exportations d'armement. "Il est nécessaire de maîtriser davantage les offsets et notamment les transferts de technologie", estime Yves Foulon.

Les transferts de technologies comportent bien un risque. Le plus bel exemple en est le développement du sous-marin S-80 par le chantier espagnol Navantia en coopération avec les groupes américains Raytheon et Lockheed Martin pour la partie systèmes d'armes. Le S-80 a été développé par le chantier espagnol qu'à la faveur des transferts de technologies initiés par le programme Scorpène mené en partenariat avec DCNS. Un sous-marin qui croise aujourd'hui dans les mêmes eaux commerciales que le Scorpène. Pour les deux députés, "il convient d'inscrire la stratégie de notre BITD (base industrielle et technologique de défense, ndlr) et de l'État dans une vision de long terme sous la forme de partenariats industriels mutuellement avantageux pour le client comme pour le vendeur, plutôt que d'adopter une vision strictement commerciale de court terme - l'obtention du marché".

 

Une machine de guerre ?

Laurent Collet-Billon n'est pas loin de penser que les transferts de technologies pourraient être une redoutable machine de guerre contre l'industrie française. "Cela signifie que nous créons nos propres concurrents à une échéance de dix, quinze ou vingt ans, avec des taux horaires en vigueur dans ces pays beaucoup moins élevés", avait-il expliqué en octobre 2011. Mais le délégué général pour l'armement avait dans le même temps estimé que "la seule façon de ne pas se créer des concurrents redoutables c'est d'investir dans l'innovation. Cela a un coût. Cela étant, soit on accepte des transferts de technologies, soit on se retire du marché". C'est d'ailleurs pour cela que la DGA a de longue date encouragé le missilier MBDA et Airbus Helicopters à investir en Pologne afin de remporter les campagnes lancées par Varsovie. Avec succès jusqu'ici pour Airbus Helicopters.

En décembre 2012, l'ancien PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne rappelait que "les transferts de technologies concernent pratiquement tous les domaines, sans restrictions, car l'évolution de ces technologies nous permettra de conserver une avance - pour autant, bien entendu, que nous ayons pu maintenir nos compétences". La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 a fixé en moyenne un effort de 730 millions d'euros par an en matière de recherches et technologies (R&T) à travers les ressources consacrées aux études amont. Bien mais pas suffisant avait alors souligné Charles Edelstenne : "les crédits d'études figurant au budget 2012 présenté par le ministre sont de 750 millions d'euros, ce qui n'est pas mal par rapport au budget précédent, mais ces crédits sont inférieurs de 50 % à ce qu'ils représentaient en 1995".

C'est l'ancien PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, qui a résumé le mieux lors d'une audition à l'Assemblée nationale en septembre 2013 l'état d'esprit des industriels français : "Soyons clairs sur les inquiétudes que peuvent susciter les transferts de technologies : c'est un faux dilemme. Les partenariats locaux sont aujourd'hui une condition nécessaire du succès. En établissant ces coopérations, avec toute la prudence nécessaire, nous servons l'emploi en France. Un contrat d'export majeur peut représenter plusieurs milliers d'emplois sur plusieurs années dans notre pays, pour Thales et ses sous-traitants".

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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 12:56
51ème édition du Salon du Bourget


09/06/2015  DICoD

 

Du lundi 15 au dimanche 21 juin se tient la 51ème édition du Salon du Bourget. De nombreuses innovations seront présentes sur le stand du ministère de la Défense comme sur ceux des nombreuses entreprises, grandes et petites, présentes lors de ce Salon international de l’aéronautique et de l’espace.

 

Lundi 15 juin s’ouvre le 51ème Salon du Bourget. Pendant une semaine, le stand du ministère de la Défense sera un emplacement phare où seront présentées de nouvelles technologies, telles que le bras articulé BULLE, le logiciel de modélisation 3D de préparation de mission 3DC2, ou les nouveaux matériels optroniques – associant la vision à des systèmes électroniques – des forces spéciales. Un Mirage 2000 servant aux essais menés par la DGA et disposant de matériel de test, un Rafale et deux hélicoptères, un Tigre et un NH90, seront exposés. Mais l'une des démonstrations les plus attendues est celle du Drone de combat du futur.

De nombreux nouveaux produits seront mis en lumière sur les autres stands du Salon, allant du drone à voilure tournante au testeur automatique pour câblage, en passant un système cabine de filtration d’air pour jets d’affaires. Une occasion pour les PME, TPME et start-ups de présenter les innovations qu’elles produisent et mettent en avant.

Du côté des aéronefs, les derniers Falcon seront bien évidemment présents, aux côtés de l’A380 d’Airbus, ainsi que des modèles 407GX et 429WLG des hélicoptères Bell. La Patrouille de France fera également une démonstration de son programme 2015.

Cette année, l’accent est volontairement mis sur la jeunesse. L’« Avion des métiers », présenté pour la première fois en 2013, occupe une partie du Salon et vise à faire découvrir aux jeunes une quinzaine de métiers de l’industrie aéronautique. Son but est simple : renforcer l’attractivité de ces professions auprès des jeunes, de leurs parents et de leurs professeurs. Un Forum Emploi-Formation, animé par le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), est organisé dans le Hall Concorde, de manière à faire se rencontrer les entreprises et le jeune public, ainsi qu’à informer les jeunes sur les formations spécifiques aux métiers de l’aéronautique. Près de 70 exposants seront présents lors des journées grand public.

Mais les plus jeunes ne sont pas oubliés, grâce au Rocketery Challenge. Il s’agit d’un concours international où des équipes de jeunes de 12 à 18 ans s’affrontent dans des tirs de mini-fusées à 230 mètres d’altitude. Cette compétition ludique est organisée par le GIFAS, qui s’appuie sur l’association Planète Sciences.

Grâce à l’application mobile BourgetDéfense créée spécialement pour l’occasion, vous pourrez consulter les fiches de tous les matériels présents sur le stand du ministère de la Défense, ainsi que des vidéos et des photos inédites, ou encore l’actualité du stand en direct.

 

Informations pratiques

Le salon ouvre ses porte de 08h30 à 18h00

  • Du lundi au jeudi pour les professionnels
  • Du vendredi au dimanche pour le grand public

Tarif : de 11 à 18€ pour le grand public / gratuit pour les enfants de moins de 7 ans

Accès :

  • Station « Le Bourget » sur le RER B
  • Station « Fort d’Aubervilliers » sur la ligne 7, puis bus 152 jusqu’à « Michelet – Parc des expositions »
  • Station « Porte de la Chapelle » sur la ligne 12, puis bus 350 jusqu’à « Michelet – Parc des expositions »
  • En voiture : sortie Le Bourget / Parc des Expositions
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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 12:55
«Royal Blackhawk» : entraînement à l’appui feu pour les Fennec

 

08/06/2015 Armée de l'air

 

L’armée de l’air a participé à un exercice d’appui feu interarmées et interallié, « Royal Blackhawk », organisé fin mai 2015, dans la périphérie de Belfort. A cette occasion, deux Fennec ont renforcé leur maîtrise de la capacité d’appui feu au profit des troupes au sol.

 

Baptisé « Royal Blackhawk », l’exercice a rassemblé cinq nations différentes (France, Belgique, Angleterre, Pays-Bas et Etats-Unis) simulant une insurrection. Objectif : entraîner les FAC (Forward Air Controller – contrôleurs aériens avancés) et les équipages aux procédures CAS (Close Air Support – appui aérien rapproché) et CCA (Close Combat Attack – appui feux rapproché).

 

Le scénario impliquait la mise en place d’une base opérationnelle avancée (FOB pour Forward Operational Base) avec le soutien de deux CH-47 Chinook et de deux UH-60 Blackhawk américains. L’exercice comptait également des Mirage 2000, Rafale, Alphajet et deux hélicoptères Fennec des escadrons 5/67 «Alpilles» et 3/67 « Parisis » côté armée de l'air, ainsi qu'une Gazelle de l’aviation légère de l’armée de terre (ALAT).

 

Le Fennec à l’appui feu

 

Seul hélicoptère sur place à pouvoir réaliser des missions d’appui aérien rapproché et d’appui feu, le Fennec simulait l’emport de son canon de 20 mm, embarquant 240 obus pour plus d’1h30 d’autonomie.

 

Le volet renseignement de l’exercice a permis de mettre en valeur la discrétion du Fennec, informant en permanence des actions des insurgés sur le terrain : mise en place d’engins explosifs improvisés, embuscade sur un convoi allié, ou encore mise en place de système sol-air portable à proximité de la FOB avant l’arrivée des hélicoptères américains.

 

«Cette configuration, que nous avons déjà largement éprouvée dès les débuts de l’opération Sangaris (Centrafrique) en décembre 2013, offre une polyvalence adaptée aux théâtres d’opérations extérieures, où le renseignement en temps réel et l’appui feu sont indispensables au succès des missions des troupes au sol», souligne un pilote de Fennec, avant d’ajouter : «L’appui feu est au cœur des préoccupations des deux escadrons Fennec que sont l’«Alpilles» et le « Parisis ». Ce type d’exercice réaliste permet à nos équipages d’acquérir une expertise reconnue, renforçant leur efficacité lors des opérations extérieures».

«Royal Blackhawk» : entraînement à l’appui feu pour les Fennec
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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 12:55
[Intégrale] Furtivité, le camouflage haute technologie (JDef)


9 juin 2015 par Journal de la Défense (#JDef)

 

Systèmes de vision nocturne, par infrarouge ou de détection radar… la haute technologie est au cœur des opérations militaires modernes. Qu’elles opèrent au sol, sur l’eau ou en l’air, nos armées utilisent tous les jours ces moyens pour détecter et tromper l’adversaire. C’est ce camouflage moderne que l’on appelle la furtivité.

Ce mois-ci, le Journal de la Défense (#JDef) vous emmène au cœur de ces systèmes innovants, à la rencontre de ces spécialistes de la dissimulation.

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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 12:50
photo BAE Systems

photo BAE Systems

 

9 juin 2015 by BAE Systems

 

Take a unique 360 degree look at the flight of one of the world's most advanced fighter aircraft, the Eurofighter Typhoon.

This footage is shot during a recent test flight by the team from our Military Air and Information (MAI) business over the Lake District in Cumbria, United Kingdom.

You can see the navigator in the back seat of a twin-seat aircraft as it roars over stunning countryside.

Test pilot Peter Kosogorin, who was flying the sortie when this footage was shot, explains: "The benefit of having such a wide field of vision is that we can look at what the pilot is doing, you can look at the ergonomics, the head motion.

"We can see the human-machine interface as the pilot moves and the aeroplane's response to what he is doing.

"We get a unique image of the entire aircraft and it gives us a new perspective."

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9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 11:55
The ballistic-missile submarine USS George Washington (SSBN 589) slides down the ways during her launching ceremony at Electric Boat Division of General Dynamics Corporation, Groton. - photo US Navy

The ballistic-missile submarine USS George Washington (SSBN 589) slides down the ways during her launching ceremony at Electric Boat Division of General Dynamics Corporation, Groton. - photo US Navy


09.06.2015 par SHD

 

9 juin 721 : bataille de Toulouse. Al Kawlani, le gouverneur Omeyade de l'Andalousie, attaque Toulouse après s'être emparé de Narbonne (719). Le duc d'Aquitaine, Eudes, bat en retraite (pour chercher des renforts) lorsqu’Al Kawlani met le siège à la ville. Trop confiant, le musulman se laisse surprendre, en plein siège, par le retour d'Eudes. L’armée musulmane est battue et lui-même tué dans la bataille.

11 ans plus tard, Charles Martel récidive à Poitiers.

 

9 juin 1800 : bataille de Montebello (Italie). Durant la seconde campagne d’Italie, le général Lannes remporte sur les Autrichiens, pourtant supérieurs en nombre, une belle victoire au terme de 11 heures d’affrontement où il montre un très grand courage ainsi qu’un talent manœuvrier. C’est sa première victoire en tant que commandant en chef. Napoléon, en le faisant duc de Montebello (1808) indique par-là que c’est sa plus belle bataille.

 

9 juin 1918 : bataille du Matz (Nord de Compiègne). Depuis le 21 mars, Ludendorff a entamé une grande offensive à l'Ouest avec les troupes qui rentrent de Russie (capitulation de Brest-Litovsk). 3 divisions françaises sont enfoncées de 9 km à hauteur du Matz (affluent de l'Oise) grâce aux blindés allemands A7V et à un déluge d'artillerie. Le général Mangin ordonne un repli afin de mieux contre-attaquer (11 juin). L'offensive allemande est enrayée, Compiègne et la route de Paris sont sauvés. Côté français, bien que le front se soit étendu de 53 km, le moral est bon : l'ennemi s'épuise plus vite et s'impatiente. Il s'agit de tenir encore, le temps jouant pour les alliés.

Note RP Defense : voir Juin 1918 : La relance des offensives allemandes.

 

9 juin 1918 : naufrage du cuirassé austro-hongrois Szent Istvan (au large de la Croatie). Dans la nuit, une vedette rapide lance-torpilles italienne (MAS 15) coule l’un des seuls cuirassés de la marine impériale austro-hongroise (en route vers le barrage d’Otrante). La vedette n’a jamais été repérée, encore moins inquiétée, les Austro-hongrois pensant à une attaque de sous-marin.

 

9 juin 1942 : mort du LCL Félix Broche (Bir Hakeim – Libye actuelle). Chef de corps du Bataillon du Pacifique qui rallie la France Libre le 2 septembre 1940. Meurt durant l’assaut de la position de Bir Hakeim après s’être fait remarquer aux combats d’Halfaya et Tengeder (janvier 1942). Compagnon de la Libération. Il repose au cimetière de Tobrouk. Son fils, journaliste et historien, a écrit un Bir Hakeim (2008) particulièrement clair et édifiant.
 

9 juin 1943 : arrestation du général Delestraint, chef de l’Armée secrète (Paris). Piégé par un agent français de la Gestapo, Delestraint est déporté au camp du Struthof puis à Dachau où il meurt le 19 avril 1945. Compagnon de la Libération. Ses cendres sont au Panthéon. Il a donné son nom à une promotion de l’ESM de Saint-Cyr.


9 juin 1944 : massacre de Tulle. La division SS Das Reich, revenue du front Est, a pour mission de se porter depuis le centre de la France vers la tête de pont alliée en Normandie. Sur l'itinéraire, elle est harcelée par la Résistance. Les exactions allemandes vis à vis de la population se multiplient en représailles. Les ordres de von Rundstedt aux unités allemandes sont certes sévères et visent à dissuader la population d'aider la Résistance, cependant le nombre important de crimes commis par la division peut aussi s'expliquer par son taux d'encadrement relativement faible depuis la saignée de Koursk. A Tulle, 99 civils sont pendus et 149 autres sont déportés pour venger l'attaque (7 et 8 juin) des FTP contre la garnison.

 

9 juin 1959 : lancement du premier SNLE américain, l'USS George Washington (SSBN-598) (Groton – Connecticut). Premier sous-marin capable de délivrer des missiles balistiques nucléaires (16 Polaris A-1) en immersion. A la même époque, les Soviétiques devaient faire surface pour tirer.

 

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 16:55
Tir de combat MU90 depuis l’avion de patrouille maritime Atlantique 2

 

5 Juin 2015 Source : Marine nationale

 

Le 3 juin 2015, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 a effectué, un tir de torpille Mu90 en condition opérationnelle. Ce tir a permis de vérifier le fonctionnement complet de l’arme, de sa mise en place sur le porteur, jusqu’à l’impact et son explosion sur une cible sous-marine.

 

Ce tir de combat, réalisé avec succès par la Marine nationale et en collaboration avec la Marine italienne, est le premier du genre avec cette torpille. Il termine le long processus du programme. Particulièrement complexe à planifier, tributaire des conditions météorologiques pour la mise en œuvre de la cible et de la situation nautique sur zone, le couple CEPN/DGA appuyé par de nombreux organismes a su ainsi concrétiser une longue préparation et un  succès mérité.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 16:55
photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

 

08/06/2015 Marie Broyer - Armée de l'air

 

Jeudi 4 juin une exposition permanente entièrement consacrée au régiment de chasse «Normandie-Niémen» a été inaugurée au Musée de l’air et de l’espace, à Paris-Le Bourget. Cette unité des Forces aériennes françaises libres a lutté contre le nazisme sur le front de l’est de 1943 à 1945.

 

C’est sous un soleil de plomb, dans le cadre de l’aéroport de Paris-Le Bourget, que se sont réunis plus de 300 invités.

 

Militaires, politiques, représentants de l’actuel régiment de chasse «Normandie-Niémen» et familles étaient présents autour de Catherine Maunoury, la directrice du musée; M. Borisov, vice-ministre de la Défense russe accompagnait Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’état chargé des anciens combattants et de la mémoire, auprès du ministre de la défense. Ensemble, ils ont rendu hommage aux hommes, pilotes et mécaniciens, français et soviétiques, qui ont uni leurs forces, au nom de la paix et de la liberté.

 

À l’ombre des porte-drapeaux, devant la stèle commémorative, plusieurs gerbes ont été déposées par les autorités russes et françaises. La sonnerie aux morts et les hymnes nationaux ont donné lieu à un instant de recueillement. Certains se souviennent de leurs aînés : «C’est un grand honneur d’être ici en souvenir de mon oncle, témoigne le neveu de Marcel Albert, l’un des pilotes du «Normandie-Niémen» entre 1943 et 1945. Sans lui, sans le régiment, nous ne serions peut-être pas ici aujourd’hui. Nous ne serions pas libres.»

 

La cérémonie militaire a été saluée par le passage de deux Rafale et deux « Yak » 9, anciens avions de chasse russe.

 

 

photo Armée de l'Airphoto Armée de l'Airphoto Armée de l'Air
photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

Une exposition riche en objets témoins du passé

 

L’espace de 300m2 consacré à cette page de l’Histoire réunit plus de 200 objets. Chacun fait partie d’une collection unique et rend compte de la vie des pilotes français sur le front russe. Répartis sur 6 grandes séquences thématiques (la constitution, les campagnes, la vie quotidienne, les pilotes et mécaniciens, les avions, le retour), l’exposition est agencée autour d’un Yak 3 grandeur nature, dernier exemplaire des avions utilisés sur le front russe, ayant atterri au Bourget le 20 juin 1945 lors du retour en France du régiment.

 

À l’origine de ce nouvel espace, Catherine Maunoury a souhaité mettre en avant le côté humain plutôt que technique : «À travers ces objets, ces souvenirs qu’ils nous lèguent, les hommes du «Normandie-Niémen» entrent, aujourd’hui, au Panthéon de l’air et de l’espace», confie la directrice du musée. En fil rouge, un portrait émouvant de Marcel Lefèvre, à l’origine de la création du régiment.

 

photo Armée de l'Airphoto Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

Au-delà des objets (photographies, documents d’époque, uniformes, vaisselle, jeux d’échecs…) c’est la valeur, le courage et l’esprit de fraternité qui émane de cette exposition. Un espace qui inspirera les pilotes actuels et en devenir, comme l’espère la directrice du musée: «Nous croyons que l’exposition rétrospective empreinte de mémoire et de souvenirs pourra, pour longtemps encore, susciter l’engouement des jeunes qui fréquentent ce lieu.»

 

Le mot du patron du « Neu-Neu »

 

photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

Interview du lieutenant-colonel Yann Malard, commandant le régiment de chasse 2/30 «Normandie-Niémen», à Mont-de-Marsan. Propos recueillis par Alexandra Milhat

 

 

Vous êtes le garant des traditions de cette célèbre unité. Que signifie pour vous cette cérémonie ?

C’est une grande fierté ! Aujourd’hui, le régiment se compose de pilotes de Rafale déployés sur tous les théâtres d’opérations extérieures, mais qui sont avant tout attachés aux traditions et à l’histoire du régiment. Les vétérans ont eu un parcours fantastique, entre 1942 et 1945, pendant trois campagnes, couronnées par 273 victoires. Ils ont donné leur vie pour la guerre et pour la victoire. Aujourd’hui, le retour de cet espace Normandie-Niémen au sein d’un établissement aussi prestigieux que le Musée de l’air et de l’espace est un véritable bonheur. Nous sommes très heureux de partager ce moment avec les familles de nos ainés et les nombreux vétérans russes… Il s’agit aussi d’un beau moyen de célébrer l’amitié franco-russe qui ne s’est pas démentie depuis 70 ans.

 

Qu’avez-vous pensé de l’exposition en elle-même ?

L’exposition nous permet de remonter jusqu’à 70 ans en arrière. D’abord avec cet immense Yak 3, conservé dans son état originel, puisqu’il n’a été ni entièrement repeint, ni refait à neuf. Il est resté « dans son jus » et c’est ce qui nous permet aussi d’imaginer dans quel cadre pilotait le personnel du Normandie-Niémen. Ce sont des avions qui n’ont plus rien à voir avec les nôtres, des avions dans lesquels l’engagement était total, d’ailleurs 42 d’entre eux n’en sont jamais revenus. L’entrée dans cette pièce est donc particulièrement bien pensée car on est plongé d’emblée dans le quotidien de nos anciens, et on se rend bien compte du travail et de la volonté des mécaniciens français et russes et bien entendu des pilotes aux commandes des Yak.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 16:50
photo MIL.be

photo MIL.be

 

04/06/2015 par MIL.be

 

La nouvelle vision de lutte contre les mines sera dévoilée le 9 juin au cours de la conférence annuelle sur la lutte contre les mines de l'OTAN au Naval Mine Warfare Centre of Excellence (EGUERMIN).

 

À cette occasion, le commandant adjoint du Commandement maritime de l'OTAN (COMAR), le vice-amiral Paulmier  ainsi que plus de 20 dignitaires de différents pays de l'OTAN et un grand nombre de commandants étrangers des services de luttes contre les mines se rendront à Ostende.

 

Parallèlement à la conférence, se tiendra également l’exercice belgo-néerlandais SNOW MASTER. Cet exercice vise à former les organisations en charge du trafic maritime aux procédures de l'OTAN pour la surveillance et la protection des navires marchands. En plus de la Belgique et des Pays-Bas, l’Allemagne, la Turquie, le Danemark et la Croatie participeront également à l'exercice.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:57
photo Ecole Polytechnique

photo Ecole Polytechnique

 

06/06/2015 par M. Jean-Yves Le Drian Ministre de la Défense

 

A Palaiseau, le 6 juin 2015

 

– Seul le prononcé fait foi –

 

Mesdames et Messieurs les élus,

Monsieur le Président, cher Jacques Biot,

Mesdames et Messieurs,

Mesdames et Messieurs, chers élèves de l’École Polytechnique,

 

C’est un grand plaisir pour moi d’être avec vous aujourd’hui. C’est d’ailleurs une date symbolique, puisque cette cérémonie de passation de drapeau, qui rappelle l’attachement de votre École à son histoire, à ses traditions militaires, se tient le jour où nous commémorons le Débarquement de Normandie.

 

En ce jour solennel, cette belle cérémonie porte un message très fort. Lorsqu’une garde prend son tour auprès du drapeau de son régiment ou de son école, cela veut dire que s’il revient à ces soldats ou ces élèves de partir demain au combat, au nom de la Nation, ils auront alors à défendre toutes les valeurs de France, celles qui font la gloire de son drapeau.

 

Partir au combat. Cette expression, au premier abord, sonne étrangement aux oreilles des polytechniciens d’aujourd’hui. Je veux cependant m’y attarder.

 

En ce jour de commémorations, je tiens d’abord à saluer la mémoire de leurs aînés qui ont pris toute leur part dans les grands engagements militaires de notre pays. Durant la Seconde Guerre mondiale, élèves et anciens élèves de l’X ont été de tous les combats de la France libre et de la Résistance intérieure, avec de grandes figures, comme Raoul Dautry, qui fait partie des premiers Français opposés à l’Armistice de Vichy, et d’autres, restés plus anonymes, mais qui ont œuvré avec ardeur pour la libération de notre pays. Parmi eux, d’ailleurs, de nombreux industriels, qui ont fait acte de résistance, notamment au sein de la SNCF et des PTT. Ce sont ainsi 378 polytechniciens qui sont morts pour la France entre 1940 et 1945. 33 ont par ailleurs été faits Compagnons de la Libération.

 

Ces combats-là appartiennent à l’Histoire. Mais il en est d’autres qui conservent une pleine actualité, et qui mobilisent les polytechniciens au premier chef. Je veux bien sûr parler de la grande compétition économique, industrielle, technologique, dans laquelle la France est engagée.  Aujourd’hui, la « guerre » économique, dans toutes ses formes, a pris une dimension mondiale. Dans ce contexte, où les acquis d’hier seront peut-être les handicaps de demain, seule l’innovation peut créer les conditions de la prospérité.

 

Partir au combat, pour relever tous les défis du monde contemporain. C’est plus que jamais la mission de l’École Polytechnique, qui produit et partage des connaissances scientifiques pluridisciplinaires au plus haut niveau. Elle le fait pour ses élèves, pour les entreprises, pour la société française. Dans cette perspective, dans ses enseignements comme dans ses activités de recherche, elle développe l’esprit entrepreneurial, l’audace, le sens de l’intérêt général, toutes ces qualités dont la France a besoin pour remporter ce combat d’autant plus difficile, d’autant plus exaltant aussi, qu’il est invisible, permanent, total.

 

Entre les combats d’hier et ceux d’aujourd’hui, il y a une continuité qui reste chère au cœur de l’X. Celle d’une formation militaire, où la rigueur et l’excellence sont les deux conditions du succès.

 

C’est pourquoi, en venant aujourd’hui, je veux réaffirmer la fierté du ministère qui exerce la tutelle de l’École Polytechnique, en même temps que la pleine actualité, riche d’opportunités, de l’exercice de cette tutelle. Je veux plus largement dire mon attachement à l’ensemble des écoles dont mon ministère a la charge : au-delà de l’École Polytechnique, je pense à l’ISAé, l’ENSTA, l’ENSTA Bretagne, bien sûr Saint-Cyr, l’École Navale, l’École de l’Air, et toutes les autres écoles militaires.

 

Je vois devant moi un grand nombre de têtes bien faites. Peut-être que l’un ou l’une d’entre vous sera un jour ministre de la Défense. Dans ces fonctions, je forme le vœu que vous ayez la même obsession que moi, celle de la préparation de l’avenir.

 

On résume trop souvent l’activité des armées au court terme des crises et des opérations, qui, il est vrai, est premier, pour répondre aux enjeux de notre défense et de notre sécurité nationale. Je veux préciser ici que cette prise en charge de l’urgence demande en permanence de penser au long terme, pour anticiper les évolutions de notre environnement stratégique, discerner les menaces de demain, adapter notre doctrine, nos matériels, notre formation – tout ce qui fait que nos armées font la fierté des Français partout où elles sont déployées.

 

Cette préoccupation ne va pas toujours de soi. Dans un contexte budgétaire contraint, la pression des investissements immédiats est très forte, comme la production de matériels supplémentaires, les rénovations d’infrastructures, ou le soutien.

 

Dès lors, faire le choix d’investissements dont les effets se feront ressentir à plus long terme, comme la R&D, le soutien à la base industrielle, ou encore la formation, c’est un acte que j’assume pleinement, avec la profonde conviction qu’il est aussi de ma responsabilité de faire en sorte que dans cinq, dix, quinze ans, nous continuions d’avoir des industriels capables de fabriquer des équipements au meilleur niveau, avec des ingénieurs de tout premier plan.

 

C’est bien sûr tout l’enjeu de l’École Polytechnique.

 

Fort de cette démarche, j’ai décidé d’augmenter – à un niveau jamais atteint – les budgets de recherche, dans lesquels se retrouvent les subventions vers les écoles, notamment l’X. Au total cela représente 3,5 milliards d’euros en moyenne de crédits pour la recherche et le développement, chaque année, soit environ 20% du budget d’investissement du ministère.

 

Je veux y insister, parce que si nous pouvons nous féliciter des succès que rencontre notre industrie à l’export, notamment dans le domaine de l’aéronautique, c’est en bonne partie grâce à l’excellence des ingénieurs qui sortent de nos écoles. Ils ont été ainsi capables de concevoir il y a trente ans un avion, le Rafale, dont on mesure aujourd’hui la réussite. Ce faisant, ils ont créé des dizaines de milliers d’emplois à très forte valeur ajoutée.

 

Ministre de la Défense, j’ai confiance dans vos réussites à venir, parce que vous aurez été à bonne école. L’École Polytechnique, on peut se le dire entre nous, est la première école de France par l’attraction sans pareille qu’elle exerce sur des milliers de jeunes étudiants, parmi les meilleurs de notre pays. Elle suscite beaucoup de sympathie, et une réelle fierté dont je veux témoigner, moi qui ne suis pas suspect de prêcher pour ma chapelle. Elle rencontre aussi, il faut le reconnaître, des critiques, dont certaines – je le dis comme je le pense – sont justes et d’autres disproportionnées.

 

L’École Polytechnique est parfois présentée comme une institution vénérable, âgée de plus de deux siècles, mais complètement immobile, figée dans cette histoire, incapable de prendre la mesure des bouleversements du monde contemporain.

 

Depuis trois ans que j’ai l’honneur de conduire le ministère de la Défense, j’ai au contraire vu et accompagné une École qui bouge.

 

Je pense d’abord à la transformation de la gouvernance, puisque début 2013 nous avons institué un mode de fonctionnement qui rapproche largement l’École Polytechnique polytechnique de celui d’une entreprise. Il y a désormais un conseil d’administration équilibré, entre les personnels de l’École, les représentants de l’État, et les personnalités qualifiées. Il y a aussi un président de plein exercice, Jacques Biot, que je salue à nouveau, aux côtés d’un directeur général, Yves Demay, à qui j’ai eu le plaisir de remettre tout à l’heure la médaille de commandeur dans l’ordre national du mérite.

 

Certains ont dit que l’École était refermée sur elle-même. Là encore, le rapprochement réussi, et pas seulement d’un point de vue géographique, avec l’ENSTA, est un remarquable succès. Je viens d’ailleurs d’acter officiellement ce rapprochement. Je forme le vœu qu’il en appelle d’autres, je vais y revenir.

 

J’entends enfin que l’on stigmatise parfois tel ou tel principe de fonctionnement de l’École. Je pense en particulier à la « pantoufle ». Le député François Cornut-Gentille a signalé la dérive d’un mécanisme qui, au fil du temps, avait fini par introduire une véritable inégalité de traitement entre les élèves à leur sortie. Le problème était en effet que les élèves choisissant un corps d’État étaient soumis à un remboursement lourd de leurs frais de scolarité en cas de sortie avant une période de dix ans, alors-même que ceux qui partaient dans le privé à la sortie de l’école en étaient exonérés. Je m’étais engagé à remédier à cette situation. C’est le cas depuis quelques jours, et je tiens à préciser que cela s’est fait en parfaite intelligence et avec le plein soutien de la communauté polytechnicienne.

 

Ainsi, depuis plus de deux ans, l’École suit ainsi un plan stratégique, dont nous mesurons les effets concrets.

 

Mais il m’a semblé utile de prendre un peu de recul, et d’interroger cette stratégie à l’aune de quelques questions majeures, comme celles posées par la mondialisation, par la mise en place de l’université Paris-Saclay, ou encore par le lien qui rattache cette École à l’État.

 

Pour mener ces questionnements, il fallait une personnalité remarquable, et je dois dire que je suis très heureux d’avoir travaillé avec Bernard Attali, qui incarne à la fois le sens de l’État d’un haut fonctionnaire, la vision d’un patron d’industrie, aujourd’hui banquier, et une certaine indépendance aussi, n’étant pas lui-même polytechnicien. C’est le Premier ministre qui l’a choisi, et je veux, en son nom, le remercier pour le temps, l’énergie et l’attention qu’il a consacrés à ce sujet.

 

Bernard Attali vient de remettre son rapport au Gouvernement. Ce document, important, va être publié rapidement. D’ores et déjà, je veux vous dire que je partage une bonne partie des recommandations, sur lesquelles je voudrais revenir maintenant.

 

En synthèse, ce rapport confirme l’immense atout que représente l’École Polytechnique pour la France. Depuis plus de deux siècles, la qualité de ses élèves et de son corps professoral, comme sa notoriété au plan national, sont incontestables.

 

Mais dans un monde de l’enseignement supérieur mondialisé, le travail conduit par Bernard Attali souligne aussi que l’École est aujourd’hui bousculée. Son rang dans certains classements internationaux, indicateurs désormais incontournables pour les communautés académiques, témoigne des dangers qui la menacent : trop limitée en taille, trop peu visible à l’international.

 

Les classements les plus emblématiques, comme le classement de Shanghai, font figurer l’école à une place qui n’est pas la sienne. On peut critiquer ces classements, et la façon dont ils sont construits. Mais ils sont un indicateur incontournable aujourd’hui lorsque l’on veut attirer les meilleurs.

 

Pour lui redonner un véritable élan, l’adoption d’une stratégie de croissance clarifiée est maintenant indispensable. C’est au nom de cet objectif que Bernard Attali suggère un certain nombre d’initiatives.

 

Je voudrais en citer quelques-unes.

 

Il s’agit d’abord de poursuivre la modernisation de la gouvernance. Dans cette perspective, j’ai demandé que soit débloquée sans attendre la transformation de l’X en Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). Un décret en ce sens vient d’être porté au Conseil d’État. Par ailleurs, l’internationalisation du conseil d’administration me semble très bienvenue. De la même façon, dans un contexte de croissance forte, la part des ressources hors subvention doit augmenter. Le rôle de la Fondation (FX) est à cet égard essentiel. En s’appuyant sur un message clair, elle devrait pouvoir se fixer un objectif de levée de fonds fortement réévalué pour les cinq ans à venir.

 

Compte-tenu de la mondialisation de l’enseignement supérieur, le développement à l’international de l’X devient un enjeu majeur. Un rééquilibrage entre élèves français et internationaux à l’X apparaît ainsi hautement souhaitable : je pense que l’on peut viser de quadrupler à terme le nombre d’élèves internationaux du cycle ingénieur. N’y voyons pas une perte d’identité ou de prérogatives. Ne soyons pas frileux, mais au contraire combattifs, audacieux ! L’ouverture actuelle de l’école à des étudiants étrangers doit être élargie. J’y vois pour ma part une richesse passionnante. Imagine-t-on au MIT avoir seulement ou même majoritairement des étudiants américains ? Imagine-t-on à l’EPFL de Lausanne n’avoir que des Suisses ? Élèves français, vous n’êtes plus les seuls récipiendaires de cet enseignement d’excellence, mais vous devez continuer d’en être, bien sûr, les premiers ambassadeurs. 

 

En matière de recrutement des élèves, nous devons poursuivre nos efforts en faveur de la diversité sociale. Bernard Attali propose plusieurs mesures que nous étudierons, comme la création d’un internat de la réussite sur le campus de Saclay qui serait dédié aux élèves boursiers, un triplement des recrutements universitaires, ou des actions de communication ambitieuses dans les lycées.  Il y a là matière à réflexion. Je veux dire ici que la promotion sociale par l’École Polytechnique, sans être une fin en soi, a été historiquement l’une de ses valeurs phares. L’excellence et le génie sont universels ; ils doivent le rester. J’y suis particulièrement attaché en ma qualité de ministre de la défense, parce que ce sont aussi ces valeurs qui sont au cœur des combats que livrent nos soldats contre tous ceux qui voudraient nous atteindre.

 

Concernant la formation, le rapport de Bernard Attali propose une diversification de l’offre : la création d’un accès post-bac à l’École polytechnique, la construction d’une voie par alternance, le développement de formations continues pour les décideurs publics, et la multiplication des enseignements dispensés par l’X sur internet, sont des pistes à explorer activement.

 

Une révision du mode de sélection des ingénieurs d’État à la sortie de l’X est proposée, avec un classement de sortie qui serait remplacé par une sélection sur dossier et un entretien de motivation, afin de garantir une meilleure adéquation entre les besoins de l’État et le profil des futurs « corpsards ».  Cette proposition doit être débattue avec les futurs employeurs au sein de l’État.

 

Le lien entre l’X et le ministère de la Défense est pleinement réaffirmé par ce rapport, qui souligne en particulier l’importance de l’éthique et des valeurs collectives qui sont dispensées aux élèves. En plus des efforts déjà réalisés par la direction générale de l’armement, ce lien pourrait être encore renforcé pendant votre passage sur le Plateau, ainsi qu’une fois votre scolarité terminée. Dans cette perspective, j’ai notamment évoqué avec Jacques Biot la possibilité de développer les « War Studies » au sein de votre département de sciences humaines. C’est un enjeu pour l’École. C’est un enjeu pour la Défense. C’est un enjeu pour la France, qui, dans un monde troublé, gagne toujours à affûter son regard, par la recherche, sur les enjeux stratégiques. Bernard Attali propose la suppression de la solde pour les élèves. Je n’ai aucun tabou par principe, mais sur ce point, je suis plus circonspect. En tout cas, il est clair que cela ne concerne pas les promotions actuelles.

 

A propos de l’organisation du plateau de Saclay, le rapport préconise le regroupement de dix grandes écoles scientifiques, dont l’X, au sein d’une nouvelle « École Polytechnique de Paris », dans le cadre de l’Université Paris-Saclay. Cette orientation mérite d’être étudiée rapidement, car elle pourrait contribuer à répondre à l’objectif de croissance de l’X, tout en gardant l’exigence de qualité. Elle mettrait tout de suite l’ensemble en résultant dans une excellente position au regard des classements internationaux. Ce rapprochement d’écoles d’ingénieurs, s’il doit s’opérer, devra bien sûr être mené au sein de l’Université Paris-Saclay, avec laquelle les collaborations et mutualisations doivent s’amplifier. J’en parlerai bien sûr avec mes homologues qui assurent la tutelle des écoles concernées. Tout ceci devra se faire, comme pour l’ENSTA, dans le respect des particularités de chacun, dans une logique gagnant-gagnant. Je veux préciser ici qu'il n'est pas question de créer une forteresse au sein de Paris Saclay, mais que l'École Polytechnique de Paris devra au contraire jouer le jeu de l’université Paris Saclay.

 

Enfin, la politique de communication de l’École polytechnique devra viser plus encore qu’aujourd’hui à attirer les meilleurs talents internationaux. La marque Polytechnique devra être valorisée de façon encore plus active et moderne.

 

Voilà, en quelques mots, les principales recommandations de ce rapport, et je veux remercier une nouvelle fois son auteur, qui a mené un travail à plusieurs égards exceptionnel. Sur cette base, je demande au Président de l’École, en lien avec le conseil d’administration et les services du ministère de la Défense (dont bien sûr la DGA), de préparer d’ici la fin de l’année une révision du plan stratégie pluriannuel de l’X, qui tienne compte de ces grandes orientations. Certains thèmes demanderont bien sûr d’associer les autres ministères concernés. Mon directeur de cabinet pilotera lui-même le bon avancement de tous ces travaux, en lien avec Bernard Attali qui a accepté d’être associé à cette deuxième étape.

 

Ce plan stratégique me sera soumis en fin d’année, ici à Palaiseau, lors d’une séance élargie du conseil d’administration. J’y participerai d’autant plus volontiers que je suis pleinement convaincu que l’avenir de votre École est essentiel pour défendre la place de la France dans l’économie mondiale de la connaissance.

 

Cette vision pour l’École Polytechnique – et je conclurai par-là, en  m’aventurant sur vos terres physiques et thermodynamiques –, je veux qu’elle soit ambitieuse et pensée à long terme, mais je souhaite aussi qu’elle soit quasi-statique (et je veux dire par là qu’elle doit progresser d’état stable en état stable) et génératrice d’une entropie minimale. L’École a besoin d’un grand changement, qui préserve cependant les acquis qui ont fait sa réussite et fondent toujours aujourd’hui l’excellence de sa formation. J’ai pleine confiance dans la direction et l’ensemble des personnels de l’École pour mener cette révolution.

 

A toutes et tous, je souhaite de représenter dignement, dès aujourd’hui, l’uniforme que vous avez choisi, puis de faire vivre l’esprit de cet uniforme tout au long de vos brillants parcours. Il existe cent façons de servir nos concitoyens, mais il y a toujours une exigence, celle de voir au-delà de soi les intérêts de la collectivité. De cette façon, aussi loin que vous serez, aussi haut que vous irez, c’est toujours la France que vous servirez.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:56
Venu assister à la cérémonie de présentation et de passation du Drapeau à la promotion 2014, le ministre de la Défense a révélé un ensemble de mesures pour réformer la célèbre école d’ingénieurs. - photo R.Pellegrino/ECPAD

Venu assister à la cérémonie de présentation et de passation du Drapeau à la promotion 2014, le ministre de la Défense a révélé un ensemble de mesures pour réformer la célèbre école d’ingénieurs. - photo R.Pellegrino/ECPAD



08/06/2015 L.Perier  - DICoD

 

Samedi 6 juin 2015, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu sur le campus de l’École polytechnique, à Palaiseau (91). Venu assister à la cérémonie de présentation et de passation du Drapeau à la promotion 2014, il a révélé un ensemble de mesures pour réformer la célèbre école d’ingénieurs.

 

Développement à l’international, diversification sociale, suppression du classement de sortie… Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a révélé samedi 6 juin quelques-unes des grandes mesures préconisées par le rapport de Bernard Attali, haut fonctionnaire et ancien PDG d’Air France, sur l’avenir de la prestigieuse École polytechnique. À l’occasion de la cérémonie de présentation et de passation du Drapeau à la promotion 2014, le ministre a rappelé que si « l’École polytechnique est la première école de France par l’attraction sans pareille qu’elle exerce sur des milliers de jeunes étudiants, parmi les meilleurs de notre pays, […] elle rencontre aussi, il faut le reconnaître, des critiques, dont certaines – je le dis comme je le pense – sont justes et d’autres disproportionnées. »

 

L’école d’ingénieurs, sous tutelle du ministère de la Défense, a en effet fait l’objet d’une étude afin de réévaluer sa place et sa stratégie dans un monde de l’enseignement supérieur mondialisé où l’X – son surnom – est à la fois trop limitée en taille et trop peu visible à l’international.

 

Parmi les recommandations du rapport, Jean-Yves Le Drian en a révélé quelques-unes :

  • Développement à l’international  avec un rééquilibrage des étudiants français et internationaux. Objectif visé : quadrupler le nombre d’élèves étrangers ;
  • Accroissement de la diversité sociale des élèves : le rapport propose la création d’un internat de la réussite sur le plateau de Saclay qui sera dédié aux élèves boursiers, un triplement des recrutements universitaires ou des actions de communication ambitieuses dans les lycées ;
  • Diversification de la formation : la création d’un accès post-bac à l’école, la construction d’une voie par alternance ou la multiplication des enseignements dispensés sur internet sont des pistes envisagées ;
  • Suppression du classement de sortie. Le mode de sélection des ingénieurs d’État à la sortie de l’X se ferait par une sélection sur dossier et entretien de motivation ;
  • Suppression de la solde pour les élèves ;
  • Regroupement de dix grandes écoles scientifiques, dont l’X, au sein d’une nouvelle « École polytechnique de Paris », dans le cadre de l’université Paris-Saclay. Ce rapprochement permettrait de créer un ensemble à même de figurer dans les classements internationaux universitaires de par sa taille et la qualité de son enseignement.

 

D’ici la fin de l’année, un plan stratégique sur Polytechnique sera soumis au ministre en partant des grandes orientations proposées ci-dessus.

 

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:54
Mémorial des guerres en Indochine (Fréjus) - photo SGA/DMPA

Mémorial des guerres en Indochine (Fréjus) - photo SGA/DMPA

 

08/06/2015 Sources : SGA/DMPA

 

Cette journée donne lieu à des cérémonies commémoratives sur l'ensemble du territoire.

 

Instituée par le décret n° 2005-547 du 26 mai 2005, cette journée d'hommage correspond au jour du transfert à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, de la dépouille du Soldat Inconnu d'Indochine, le 8 juin 1980.

Un mémorial dédié aux morts pour la France en Indochine est implanté à Fréjus sur une hauteur dominant la ville. Inauguré en 1993 par le président de la République, il abrite près de 24 000 sépultures de militaires et de civils morts en Indochine.

Le site Internet Mémoire des hommes permet de consulter en ligne la base de données des morts pour la France au cours de la Guerre d’Indochine (1945-1954). Conservée par le Service historique de la Défense, elle a été constituée par la saisie et l’indexation d’un fichier établi par le ministère des Anciens combattants au lendemain de ce conflit.

 

Pour en savoir plus :

 

Décret n° 2005-547 du 26 mai 2005 : www.legifrance.gouv.fr

"Morts pour la France" en Indochine : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Fonds audiovisuels de l'ECPAD : www.ecpad.fr

 

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:54
Pointe Du Hoc D-Day +2

 

source Strategy Page


Photo taken on D+2, after relief forces reached the Rangers at Pointe Du Hoc. The American flag had been spread out to stop fire of friendly tanks coming from inland. Some German prisoners are being moved in after capture by the relieving forces.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:50
Full speed ahead for the River Class OPV programme



8 juin 2015 by BAE Systems

 

As the first steel is cut for HMS Medway, take a look back at the progress across the River Class Batch 2 Offshore Patrol Vessel programme

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:20
Vue aérienne de la station radar américaine du réseau DEW à Point Lay en Alaska. (Photo: Sergent Donald L. Wetterman, US Air Force)

Vue aérienne de la station radar américaine du réseau DEW à Point Lay en Alaska. (Photo: Sergent Donald L. Wetterman, US Air Force)

 

5 juin 2015 par Bastien Duhamel – 45eNord.ca

 

Alors que l’attention internationale se porte sur les points chauds du monde au Moyen-Orient et ailleurs, le continent le plus hostile de la planète est en passe de devenir un nouveau centre névralgique de l’espionnage international sur fond de revendications territoriales.

 

Si aucunes menaces militaires sérieuses ne pèsent actuellement sur le contient glacé et que le Conseil de l’Arctique incite les nations du Grand Nord à coopérer, dans le même temps, celles-ci se livrent pourtant bel et bien à une compétition pour repousser leurs frontières territoriales toujours plus prêt du pôle.

Dans cette course pour légitimer leurs revendications territoriales dans la région, les nations arctiques font de plus en plus appel à leurs services de renseignement au point de faire du continent arctique un nouveau carrefour de l’espionnage international.

 

La fonte des glaces se poursuit … et réveille des appétits confrontés au droit international

Selon une étude effectuée par le US. Géological Survey, les glaces arctiques renferment encore 13% du pétrole mondial et 30% du gaz non découvert ce qui représenterait une valeur approximative de 17.2 billions de dollars.

Un montant que ne manque pas d’aiguiser l’appétit des cinq nations riveraines de l’Arctique que sont le Canada, la Russie, la Norvège, les États-Unis par l’Alaska et le Danemark via ses possessions au Groenland.

La fonte des glaces s’accentuant,  chacune de ces puissances entendent bien mettre la main sur ces énergies fossiles qui ne sont pas encore toute légalement attribuées. De plus, sur le long terme le contrôle d’une éventuelle voie maritime à travers le pôle arctique pourrait s’avérer très riche de retombées économiques.

Toutefois, le droit international a déjà posé des bases juridiques régissant le partage de ce trésor glacé. En vertu de la convention sur le droit de la mer de 1982, chaque nation doit venir prouver devant la Commission de délimitation de plateau continental des Nations Unies que ses revendications territoriales en arctique sont légitimes.

Sur les scènes domestiques respectives, cette lutte pour le contrôle des glaces arctiques encore libres de droit permet aussi d’expliquer la multiplication des discours nationaliste, voire populistes autour du thème la défense des souverainetés en Arctique. Une rhétorique que l’on voit fleurir aussi bien au Canada, qu’en Russie ou encore en Norvège.

 

Quand la bataille pour les ressources arctiques incite à l’espionnage.

Dans cette bataille juridique acharnée, tous les moyens sont bons pour venir gonfler les arguments de son plaidoyer devant les instances internationales. Cela peut passer par le lancement d’expéditions scientifiques (cartographie, prélèvements d’échantillons…) ou encore par la mise en avant d’une légitimité historique à l’image de Vladimir Poutine qui faisait valoir en 2013 «plusieurs siècles de souveraineté russe en Arctique».

Néanmoins, les procédures de requêtes devant les Nations Unies sont longues de plusieurs années de même que les explorations scientifiques sont compliquée à organiser et lourdes de préparatifs. Or, les grandes puissances qui bordent l’Arctique peinent de plus en plus à contenir leur avidité.

Dès lors, en marge des voies légales, les nations nordiques ont plus en plus recours à d’autres moyens pour prendre l’ascendant stratégique sur leurs voisins arctiques; le premier d’entre eux étant l’espionnage.

En effet, au cours de ces dernières années, les nations arctiques ont développé de véritables arsenaux de renseignement orientés vers le Grand Nord. Un moyen d’assurer la surveillance de leurs côtes septentrionales, mais également d’intercepter les communications étrangères  et d’analyser les mouvements  militaires et civils des autres nations dans la région.

Quand l’espionnage rencontre la technologie de pointe, l’espace arctique devient un véritable carrefour de l’espionnage international.

Imagerie satellite, drones de reconnaissance, centre d’interception des communications et autres sous-marins furtifs sont abondamment mis à contribution dans cette course aux renseignements au beau milieu de ces eaux glacées inhospitalières.

Symptôme d’une méconnaissance et d’une paranoïa réciproque, Russes et Occidentaux s’insurgent tours à tour contre cette hyperactivité de leurs services de renseignements respectifs dans la région arctique.

En décembre dernier lors d’une conférence de presse à Moscou, le général Viktor Bondarev, chef de l’armée de l’air russe annonçait avoir enregistré plus de 140 vols de reconnaissance «hostiles» dans la partie nord de la Russie en 2014 contre seulement 22 l’année précédente. Même son de cloche du côté de l’OTAN qui s’indignait d’avoir intercepté plus de 100 appareils russes, soit trois fois plus qu’en 2013.

Si le constat général est bien celui d’un accroissement significatif des activités de renseignement, il ne faut pas tomber dans une perception manichéenne de la rivalité russo-occidentale en Arctique; une erreur trop souvent rependue dans les médias et autres discours politiques.

En d’autre termes, comme l’explique James Bamford de Foreign policy dans un article intitulé «Frozen assets», en matière d’espionnage en Arctique, «Moscou ne fait rien que Washington ne fait pas lui-même. »

 

Une véritable course aux capacités de renseignement

Dans ce même article, James Bamford avance l’idée que de la même façon que Vienne était le carrefour de l’espionnage humain durant la guerre froide, il est juste de dire que l’Arctique est aujourd’hui devenu le carrefour de l’espionnage moderne.

En effet, nombreux sont les éléments qui semblent  accréditer la thèse qu’un nouveau centre névralgique des activités de renseignement se noue dans l’espace arctique.

Toujours prompt à ressortir les bons vieux réflexes d’espionnage de la guerre froide majorés des capacités technologiques actuelles, Washington et le Kremlin se livrent à une surenchère de capacités de renseignement.

En mars dernier, le Kremlin avait effectué une véritable démonstration de forces en menant un exercice militaire de 5 jours d’une envergure sans précédent en Arctique impliquant 38.000 soldats, 50 vaisseaux et pas moins de 110 appareils aériens. Quelques mois auparavant, le chef du Centre national de la Défense russe, Mikhaïl Mizintsev,  annonçait la construction de 10 centres radars à la frontière nord de la Sibérie.

Autre sujet d’inquiétude pour les chefs du NORAD,  la Russie s’apprête à construite une base de drones située à seulement un peu plus de 600 kilomètres des côtes d’Alaska. Une fois achevée, cette base fera du Kremlin la seule puissance à pourvoir déployer une telle technologie de drones de surveillance dans les cieux arctiques.

Impliqués dans les questions arctiques via l’Alaska, les Etats-Unis fondent quant à eux l’essentiel de leur stratégie de renseignement sur les observations et analyses satellites. En effet, les satellites américains effectueraient plus de 17.000 passages au-dessus de la circonférence arctique chaque année.

En la matière, les renseignements américains peuvent compter sur leur base de Thulé au Groenland de laquelle ne répondent pas moins de 149 satellites fournissant une précision d’imagerie considérable.

Avantage comparatif dans cet arsenal arctique, Washington dépasse Moscou en capacités sous-marine avec 72 sous-marins contre une soixantaine pour le Kremlin.

Néanmoins, il semble que la Russie soit en passe de rattraper son retard technologique en la matière grâce aux  nouveaux sous-marin de classe «Yasen» d’une furtivité inégalée et équipé de torpilles dont la vitesse peut excéder 200 nœuds.

Dans cette surenchère d’espionnage au Grand Nord, le Canada dispose lui aussi d’un atout de poids: une station d’écoute située dans les iles Ellesmere en Nunavut. Géographiquement plus proche de de Moscow que d’Ottawa, il s’agit de l’endroit habité en permanence le plus au nord de la planète.

Une position stratégique qui lui permet d’intercepter des communications et signaux des mouvements militaires russes en Arctique. En allié loyal, le Canada transmet bon nombre de ses données aux analystes de la NSA de son voisin continental.

Rappelons également que les Forces armées canadiennes tiennent chaque année depuis 2007 un exercice de souveraineté du territoire arctique canadien, l’Opération NANOOK. A cette occasion, les FAC y déploient également une équipe de contre-espionnage chargée de «détecter, identifier et réduire les menaces d’espionnage, de terrorisme, de sabotage » contre l’armée canadienne et ses infrastructures.

Par ailleurs, la grand projet de construction de 5 navires de patrouilles arctiques initiés par le gouvernement Harper n’est bien sûr pas innocent dans ce contexte et devrait venir compléter l’arsenal nord-américain en Arctique.

Alors que tous ses voisins revoient à la hausse leurs équipements de renseignement dans le Grand Nord, la Norvège entend, elle aussi ne pas être le parent pauvre de l’intelligence dans la région. Pour cela, elle a opté pour envoyer directement ses espions en mer.

En effet, en décembre 2014, la première ministre Erna Solberg a annoncé la mise en service en 2016 d’un vaisseau d’une valeur de 250 millions conçu dans le but de servir l’agence de renseignement norvégienne.

Il s’agit là du navire de patrouille arctique le plus techniquement élaboré au monde constituant «une pièce importante dans la poursuite des missions assignées aux services des renseignements» explique Kjell GrandHagen chef de l’intelligence norvégienne. Le «Marjata» sera capable de cartographier n’importe quelle activité militaire ou civile dans les zones arctiques proches de la Norvège.

À la lumière de ces observations, le constat global est donc bien celui d’une course aux capacités de renseignement en Arctique.

Tout semble indiquer que les moyens technologiques actuels ont non seulement changé les règles de l’espionnage tel qu’il pouvait être durant la guerre froide, mais ont permis de faire de du Grand Nord un nouveau carrefour mondial des activités de renseignement.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 11:58
La DGA lance une étude sur la mise en oeuvre des dromes d'intervention


08.06.2015 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense
 

La DGA va faire conduire une étude technico-opérationnelle relative à la mise en oeuvre réduite de dromes d'intervention à partir de navires de guerre (Dromor). L'appel à candidatures est à lire ici.

Selon l'avis du 5 juin, "une drome est une petite embarcation maritime située à bord d'un bâtiment (Frégate par exemple) caractérisée par sa vocation opérationnelle : envoyer le plus rapidement possible une équipe de 6 à 12 militaires visiter un navire voisin, effectuer un raid vers la terre ou la mer, transférer des personnels entre navires coopératifs, récupérer des hommes à la mer. Ces opérations prennent en compte la vitesse et le cap du navire qui met à l'eau, la présence de remous, l'état de la mer, la vitesse du vent, la vitesse et le cap du navire visité, l'impératif de sécurité des occupants de la drome."

L'étude, d'une durée de douze mois, "a pour objectif de proposer des modifications à effectuer sur les navires de la Marine Nationale afin d'améliorer la rapidité de mise en oeuvre d'une drome à la mer. Les solutions devront être optimisées et standardisées par rapport à l'existant dans des conditions de sécurité satisfaisantes. La mise en oeuvre comprend notamment : la préparation du dispositif de déploiement puis son rangement, la mise à la mer de la drome avec son personnel et le matériel complet, la récupération de la drome puis son rangement."

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 11:55
Paris Airshow 2015 - Teaser


8 juin 2015 by Airbus HC

 

Check out our helicopters at the 2015 Paris Air Show. The H135, H160, H175, H145M, H225M and more…coming soon.


Meet us at the Airbus Group Pavilion from June 15-21.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 11:55
[Teaser] Le ministère de la Défense présent au Salon du Bourget 2015


8 juin 2015 par Ministère de la Défense

 

En attendant l'ouverture des portes du Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, du 15 au 21 juin 2015, regardez la présentation des équipements du ministère de la Défense.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 11:35
Die Aufklärungsdrohne Heron


8 juin 2015 Quelle: Redaktion der Bundeswehr 06/2015 15E18803

 

Wenn in Afghanistan die Spähtrupps das Lager verlassen, begeben sie sich in jedem einzelnen Einsatz in Lebensgefahr. Wie ein Schutzengel wacht dann das unbemannte Luftfahrzeug „Heron“ über sie. Wir haben die Heron-Crew und die Aufklärer im Einsatz begleitet.

Musik:
The Countdown, Cardoni, Universal
On Point, Cardoni, Universal
Hell’s Patient Fury, Fayman/Goren, Universal
Radiate, Cardoni, Universal

 

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 07:20
photo USAF

photo USAF

 

June 3, 2015 By Jeff Schogol - airforcetimes.com

 

The commander of U.S. Air Forces Central Command, Southwest Asia, has been nominated to become assistant vice chief of staff and director for the Air Staff, the Defense Department announced Wednesday. Lt. Gen.  currently leads the Air Force component of U.S. Central Command, which includes Iraq, Syria, Afghanistan and other hot spots.

 

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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 19:50
photo BND

photo BND

 

7 juin 2015 liberation.fr (AFP)

 

Selon la presse, les services secrets allemands auraient collecté des données sur leurs voisins européens pour le compte... de la NSA américaine. Une enquête a été ouverte.

 

Une enquête a été ouverte par le parquet fédéral belge après les informations faisant état d’un espionnage à grande échelle en Europe par les services secrets allemands BND pour le compte de leurs homologues américains de la NSA. «Nous confirmons l’ouverture d’une information judiciaire», qui correspond en Belgique à une enquête préliminaire confiée aux services de police, a déclaré Jean-Pascal Thoreau, porte-parole du parquet fédéral.

 

Le journal De Tijd, qui a révélé l’information, précise que cette enquête a été ouverte vendredi. «Son objectif est de s’informer sur la nature exacte des faits qui pourraient avoir été commis et qui pourraient être reprochés, suite aux informations parues relativement à ce problème», a ajouté Jean-Pascal Thoreau.

 

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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 19:45
Un drone tactique suédois au Mali

Le drone Örnen est déployé au Mali depuis le mois de mai 2015. photo Jonas Svensson/Swedish Armed Forces

 

06/06/2015 par Emmanuel Huberdeau - Air & Cosmos

 

Le site du ministère de la défense suédois annonce qu'un drone tactique Örnen opère au Mali depuis le mois de mai 2015.

 

UAV03 Örnen est le nom donné au sein de l'armée suédoise au drone américain RQ-7 Shadow 200 de Textron Systems. Un drone tactique qui est déployé pour la première fois en Afrique sous les couleurs suédoises.

 

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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 19:30
photo IDF

photo IDF

 

06 Juin 2015 i24news.tv

 

Le Hamas accuse les salafistes liés à l'EI d'avoir tiré des roquettes sur Israël pour envenimer la situation

 

L’armée israélienne a redéployé vendredi plusieurs batteries de Dôme de fer près des villes d’Ashdod et de Netivot dans le sud d’Israël, après que deux roquettes tirées depuis la bande de Gaza ont explosé en territoire israélien mercredi soir.

Mercredi, les sirènes ont retenti dans plusieurs villes du sud d'Israël ainsi que dans les localités israéliennes proches de la bande de Gaza. Deux roquettes ont explosé sur le sol israélien, dans des terrains vagues et sans faire de victimes.

L'armée israélienne a procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à des raids de représailles contre trois infrastructures terroristes dans la bande de Gaza, sans faire de blessé.

La semaine dernière, l'armée de l'air israélienne avait mené quatre frappes contre des sites terroristes de la bande de Gaza, quelques heures après qu'au moins une roquette a explosé sur le sud d'Israël, sans faire de blessé.

 

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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 12:55
photo 1e REC

photo 1e REC

 

03-04-2015 par 1e REC  Réf : 205 | 802

 

Huit auxiliaires sanitaires de l’antenne médicale et des escadrons de combat du 1er REC ont pu mettre en œuvre leurs acquis en sauvetage au combat lors de mises en situation proches de la réalité.

 

Du 16 au 19 mars 2015, l’antenne médicale de Carpiagne et le 1er REC ont organisé un exercice de sauvetage au combat dans le cadre des MCP avant les projections estivales au Mali et en Centrafrique.

 

 Après une première journée consacrée aux rappels théoriques et à la révision des gestes techniques, les participants ont restitué les savoir-faire sur le terrain, avec l’appui du 4ème Escadron pour le plastron.

 

Pendant 3 jours, les cas concrets se sont succédés et ont permis aux équipes sanitaires de traiter des situations de plus en plus complexes au travers d’un nombre croissant de blessés et la prise en compte de lésions de plus en plus sévères (attaque IED, accident de la circulation, attroupement qui dégénère). Après les premiers gestes effectués et le message d’alerte donné par les légionnaires du 4ème Escadron, les auxiliaires sanitaires ont déployé tous leurs savoir-faire pour mettre en condition les blessés avant leur évacuation. En quelques jours, combattants et sauveteurs ont progressé dans toutes les phases de la prise en charge des blessés de guerre, de la relève sous le feu à l’évacuation.

 

Conçu par le Médecin-en-chef BERTHELOT, médecin responsable d’antenne à Carpiagne, et réalisé avec peu de moyens en remplacement d’un exercice MEDICHOS, cet exercice a démontré tout son intérêt pour contrôler les acquis des sauveteurs au combat de niveau 1 et 2. A un mois des premiers départs, les auxiliaires sanitaires de l’antenne médicale de Carpiagne et du 1er REC sont prêts.

photo 1e RECphoto 1e REC

photo 1e REC

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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 12:55
Et par Saint-Georges !

 

07-05-2015 par 1e REC Réf : 207 | 680

 

Implanté depuis moins d’un an sur le camp de Carpiagne, le 1er REC continue ses premières et a célébré dignement son saint patron, Saint-Georges, le samedi 25 avril en la mairie du 9ème et 10ème arrondissement de Marseille.

 

Le 25 avril 2015, l’ensemble du régiment s’est retrouvé lors d’une prise d’armes en l’honneur de saint Georges se déroulant pour l’occasion dans le parc Maison Blanche de la mairie du 9ème et 10ème arrondissement de Marseille en présence d’autorités civiles et militaires. Cette cérémonie a également permis au général commandant la Légion Etrangère, le général MAURIN, ainsi qu’au chef de corps du 1er REC, le colonel BOUZEREAU, de décorer des cadres et légionnaires s’étant particulièrement distingués lors des derniers engagements du régiment au Mali.

 

Cette cérémonie était précédée de la passation de commandement de l'escadron de reserve entre le CES RINGEVAL et le CNE CASTEL.

 

A l’issue de cette prise d’armes, clôturée par un défilé, un vin d’honneur s’est tenu au sein de la mairie durant lequel plusieurs légionnaires se sont vu remettre leur décret de naturalisation des mains du maire du 9ème et 10ème arrondissement de Marseille. Enfin, c’est au son de « la Colonne » que le colonel BOUZEREAU a donné rendez-vous à toute l’assemblée aux journées portes ouvertes du régiment se déroulant les 25 et 26 avril sur le camp de Carpiagne.

 

Reportage photos

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