14.09.2015 45eNord.ca (AFP)
La police et l’armée égyptiennes ont tué dimanche 12 personnes, des touristes mexicains et des Égyptiens, en prenant pour cible par erreur leurs voitures alors qu’elles pourchassaient des djihadistes dans l’ouest de l’Égypte, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
Le désert de l’Ouest, très prisé par les touristes, est aussi l’un des repaires de groupes jihadistes, dont la branche égyptienne de l’Etat islamique (EI), qui y avait décapité en août un jeune Croate travaillant pour une compagnie française et commet de nombreux attentats contre les forces de sécurité dans tout le pays.
« Les forces conjointes de la police et de l’armée, qui pourchassaient des terroristes à Wahat, dans le désert occidental, ont ouvert le feu par erreur sur quatre pick-up qui transportaient des touristes mexicains », lit-on dans un communiqué du ministère de l’Intérieur.
« Douze personnes ont été tuées et 10 blessées parmi les touristes mexicains et des Egyptiens » qui les accompagnaient, poursuit le ministère, assurant que les victimes « se trouvaient dans une zone qui n’était pas autorisée aux touristes ».
Le ministère ne précise pas le nombre de Mexicains tués, ni si les voitures ont été atteintes par des tirs d’armes automatiques, d’artillerie ou des bombardements aériens.
Dans l’après-midi, l’EI en Egypte avait affirmé dans un communiqué qu’il avait « résisté à une opération de l’armée dans le désert occidental » dimanche, et « mis en fuite des éléments de l’armée », sans plus de précisions.
Les groupes jihadistes, dont au moins deux assurent être des branches égyptiennes de l’EI –l’Etat islamique en Egypte et Province du Sinaï de l’Etat islamique– revendiquent régulièrement des attentats meurtriers visant les forces de l’ordre, en particulier dans la péninsule désertique du Sinaï, dans l’est, leur principal bastion.
Ces attaques se sont multipliées –y compris en plein coeur du Caire– depuis que l’armée a destitué et arrêté le président islamiste élu Mohamed Morsi le 3 juillet 2013 et que le nouveau pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi réprime dans le sang les partisans du chef de l’Etat déchu.
Des centaines de policiers et soldats ont été tués dans ces attentats et attaques commandos en plus de deux ans. Les jihadistes assuraient dans un premier temps agir en représailles à l’implacable répression qui s’est abattue sur les partisans de M. Morsi depuis sa destitution par M. Sissi, alors chef de la toute puissante armée.
Les forces de sécurité ont, depuis l’été 2013, tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi. Plus de 15.000 partisans de l’ex-président islamiste, des membres de sa confrérie des Frères musulmans pour l’essentiel, ont été emprisonnés. Des centaines –dont M. Morsi lui-même– ont été condamnés à mort en première instance dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’Histoire récente » du monde.