28 juillet 2015 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
Le ministre canadien des Affaires étrangères, Rob Nicholson, a annoncé aujourd’hui qu’il se rendra à Québec pour participer le 30 juillet 2015 à une réunion des directeurs politiques du groupe restreint de la coalition mondiale contre le groupe armé État islamique.
Le 30 juillet 2015, le Canada, les États-Unis et l’Irak coprésideront à Québec une réunion des directeurs politiques de la coalition contre l’EI qui permettra de faire le point sur les efforts déployés par la coalition jusqu’à maintenant.
Sera notamment présent à Québec pour cette réunion le général à la retraite John Allen, désigné en septembre 2014 par le président américain Barack Obama pour diriger la coalition.
Le sommet tenu à huis clos réunira les représentants des représentants de coalition formée en 2014 qui compte une vingtaine de pays membres. Outre le Canada et les États-Unis, la plupart des pays européens et plusieurs pays arabes en font également partie.
Ce sommet de Québec mettra l’accent tant sur les aspects politiques que militaires de la lutte contre l’EI.
Le 30 mars 2015, le Parlement du Canada a adopté une motion visant à prolonger de 12 mois la mission de lutte contre l’EI du Canada et à en élargir la portée pour inclure des frappes aériennes en Syrie.
Les membres de la coalition dirigée par les États-unis qui mènent des frappes aériennes contre l’EI en Irak sont aujourd’hui, outre le Canada et les États-Unis, l’Australie, le Danemark, la France, la Jordanie,les Pays-Bas et Royaume-Uni. En Syrie, outre les Canadiens et les Américains, les pays qui mènent des frappes aériennes sur les positions djihadistes sont le Bahreïn, la Jordanie, l’Arabie saoudite et Émirats arabes unis.
De plus, depuis la semaine dernière, la Turquie s’est elle aussi, après avoir longtemps hésité, engagée résolument aux côtés de la coalition et, outre mener elle même des frappes sur les positions djihadistes à sa frontière au nord de la Syrie, elle a dorénavant autorisé les avions de la coalition à utiliser plusieurs de ses bases, dont Incirlik.
Mais les frappes aériennes effectuées par les avions de la coalition en Irak et en Syrie ne suffisent pas à vaincre le groupe d’extrémistes et, plus tôt ce mois-ci, le général Allen a notamment souligné l’importance d’endiguer e flot de combattants étrangers qui parviennent à se joindre au combattants de l’EI.
«Le Canada», rappelle le communiqué du ministère canadien des Affaires étrangères sur cette réunion, «prend des mesures pour faire échec aux activités barbares et aux ambitions expansionnistes de l’EI en participant aux frappes aériennes de la coalition et en collaborant avec ses partenaires afin d’endiguer le flot de combattants étrangers, de couper les sources de financement de l’EI et de réfuter la propagande terroriste».
«L’EI représente toujours une grave menace pour la sécurité régionale et mondiale, et une menace directe pour les citoyens canadiens au Canada et à l’étranger. Il a commis des actes de violence abominables au nom d’une idéologie extrémiste qui préconise la conversion forcée, la réduction à l’esclavage ou l’élimination de tous les non-croyants. Les groupes minoritaires ainsi que les femmes et les filles ciblés par l’EI ne sont pas les victimes accessoires d’un régime de terreur, mais ils sont délibérément désignés par l’EI et servent même d’appâts pour recruter, encourager et récompenser ses combattants», déclare le chef de la diplomatie canadienne.
C’est pourquoi le Canada et ses partenaires n’entendent pas négliger l’aspect humanitaire de ce conflit.
L’aspect humanitaire
Le Canada appuie activement les initiatives de secours humanitaire visant à répondre aux besoins des civils touchés par le conflit et demeure fermement engagé à l’égard de ces initiatives internationales, souligne également Ottawa.
Le Canada a pris l’engagement de financer toute une gamme de programmes d’aide humanitaire, de développement, de stabilisation et de sécurité afin d’appuyer les pays dans la région. L’aide financière du Canada contribue à répondre aux besoins urgents en matière de protection, d’alimentation, d’abris, de santé et d’éducation de milliers de civils touchés.
Une des priorités du Canada dans ce conflit, souligne le ministère des Affaires étrangères canadien dans le communiqué sur la réunion de Québec, est d’appuyer les femmes et les filles victimes de violence sexuelle en fournissant une aide financière aux organisations non gouvernementales locales ainsi qu’aux organisations internationales.
Rob Nicholson aura d’ailleurs une rencontre bilatérale à ce sujet mercredi 29 juillet avec la représentante spéciale de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Zainab Hawa Bangura.
Le Canada, souligne également Ottawa, appuie aussi la documentation des crimes internationaux commis dans les régions touchées par les conflits et les enquêtes menées à cet égard, ainsi que la poursuite en justice des auteurs de ces crimes afin de veiller à ce qu’ils en soient tenus responsables.