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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 17:55
photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

 

05/01/2016 Armée de l'air

 

Les réservistes et leurs associations constituent des relais essentiels au renforcement du lien entre la nation et les forces armées. L'armée de l'air s'efforce, à tous ses échelons et dans toute la mesure du possible, de faciliter leurs actions, à l’instar de celles menées par l’Association nationale des officiers de réserve de l’armée de l’air (ANORAA) ou par l’Association nationale des sous-officiers de réserve de l’armée de l’air (ANSORAA).

 

À ce titre, le délégué aux réserves de l’armée de l’air, le général Jean-Pascal Breton, a signé deux conventions le mardi 22 décembre 2015 sur le site de l’École militaire avec d’une part le président de l’ANORAA, le colonel Ribatto, et d’autre part le président de l’ANSORAA, l’adjudant-chef Ladane. Ces conventions précisent les engagements réciproques de chacune des parties.

 

Ces deux référents nationaux contribueront, entre autres, au déploiement du brevet d’initiation aéronautique (BIA) sur l’ensemble du territoire national, et notamment dans les zones où l’armée de l’air n’est pas ou peu présente. Volet prioritaire et prééminent de la politique de l’armée de l’air, cette action concourra à la promotion de la réserve opérationnelle auprès des jeunes et devrait aider à atteindre les objectifs de recrutement assignés à l’armée de l’air au titre du plan ministériel « Réserve 2019 ».

 

Cette convention s’inscrit dans le cadre d’une mission nouvellement confiée au centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA), désormais en charge pour l’armée de l’air de mettre en place la politique des partenariats et d’en assurer le suivi.

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 12:55
photo 501e RCC

photo 501e RCC

 

07.01.2016 501e RCC - Armée de Terre

 

La mise en condition avant projection (MCP) a débuté au début du 2nd semestre 2015 pour les « bérets noirs » afin de se préparer au théâtre africain ! Une préparation qui s’est voulue dense et cadencée par de nombreuses sorties terrains, pour que le 3e escadron puisse travailler sa polyvalence et sa réactivité.


Après un CENTAC, des entrainements variés à Mourmelon, Mailly le Camp et Saumur, des tirs sur Sagaie, et différents exercices au sein du régiment, les équipages du 3e escadron se sont appropriés les savoir-faire nécessaires à leur projection. Le 501e régiment de chars de combat, réputé pour sa maîtrise du char Leclerc, ne néglige pas les entrainements sur Sagaie, sur véhicules blindés légers et même à pieds. Les hommes du 501 se veulent être opérationnels et polyvalents en combat embarqué comme débarqué, tout en conservant leur spécificité de tankistes !

D’août à décembre, la préparation des tankistes du 3e escadron se veut dense !

Du 31 août au 12 septembre 2015, deux pelotons du 3e escadron ont effectué une formation d’adaptation (FA) pour s’approprier la Sagaie. Cette formation, alliant tir et tactique, a été dispensée par le maitre de tir du 501 avec l’appui essentiel de l’école de cavalerie qui a mis à la disposition du régiment ses matériels et ses installations. . Le 2e et 3e peloton ont excellé lors des tirs équipages sur Sagaie prouvant qu’ils avaient bien acquis les différents savoir-faire. Après deux semaines intensives et profitables à l'ensemble du personnel du 3e escadron, l’école de cavalerie a validé cette formation. Le mois d’octobre, a été aussi particulièrement riche pour les bérets noirs du 501, qui ont effectué une préparation opérationnelle décentralisée (POD) pour renforcer leurs savoir-faire de tankistes puis une rotation, avec le 4e escadron, au centre d’entrainement tactique à Mailly le Camp. Lors de cette rotation, l’ensemble des composantes qui seront déployées au TCHAD et au NIGER étaient présentes ! Cavaliers, fantassins, sapeurs et artilleurs ont donc pu, nuit et jour, se retrouver confrontés à des situations qu’ils sont susceptibles de rencontrer sur le terrain africain.
Afin de maîtriser parfaitement la tactique, le 3e escadron a poursuivi sa préparation opérationnelle décentralisée (POD) à Fontevraud et à Saumur tout en préparant les tirs de niveau 6 qui ont eu lieu en décembre à Mailly le Camp. Ces tirs, de niveau peloton, ont été effectués selon un scénario bien précis avec l’aide du 1° RCA. Ils ont fait appel à la rigueur des équipages tant au niveau tactique que technique dans la précision des tirs et des comptes-rendus.
Ces différents entraînements ont fait appel à une grande capacité d’adaptation des militaires et à la cohésion des équipages.
De plus, lors de tous ces rendez-vous, la condition physique et mentale des hommes a été mise à l’épreuve car ces militaires, rappelons-le, ne peuvent se permettre la moindre erreur en opération extérieure, nécessitant dès lors un très haut niveau d’exigence lors de cette préparation …

 

Reportage photos

photo 501e RCC

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 12:55
photo Armée de l'Air

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07/01/2016 Armée de l'air

 

Le projet « Diplômation » a fait un grand bond en avant. Vendredi 11 décembre 2015, l’armée de l’air et le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) ont signé une convention fixant les bases du projet « diplômation ».

 

L’armée de l'air était représentée par le général Claude Tafani, directeur des ressources humaines de l’armée de l’air, le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) par Mme Robine, directrice  générale de l’enseignement scolaire (DGESCO), et par Mme Bonnafous, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP).

 

Le projet « diplômation » a pour objectif d’offrir une chance aux aviateurs qui le désirent d’acquérir un niveau d’étude supérieur à celui qu’ils avaient en entrant dans l’armée de l’air. Le général Claude Tafani l’a souligné dans son discours : « Nous souhaitons permettre à nos jeunes aviateurs d’aller toujours plus loin, d’apprendre toujours plus et, encore une fois, de donner le meilleur d’eux-mêmes. »

 

« Il est de notre devoir aujourd’hui de répondre aux besoins de compétences de notre pays », a précisé de son côté Mme Bonnefous. « La valorisation des compétences et l’obtention de ces dernières doit se faire tout au long de la vie, nous ne pouvons plus exclusivement miser sur la formation initiale. »

 

Les différentes parties se sont donc entendues pour permettre aux aviateurs, quel que soit leur grade, et dont le métier est transposable dans le civil, de valoriser les compétences qu’ils ont acquises tout au long de leur parcours professionnel par l’obtention d’un diplôme du MENESR.

 

La mise en œuvre de ce projet engagé dès 2014 constitue un véritable atout pour les deux ministères. Mme Robine le soulignait dans son intervention : « Nous sommes très satisfaits des échanges fructueux entre nos équipes. Ce projet s’inscrit pleinement dans notre politique actuelle. »

 

Inscrit dans le plan stratégique Unis pour « Faire face »,  ce projet vise, dans un premier temps, à accompagner les militaires du rang dans l’obtention d’un diplôme de niveau CAP ou BEP (niveau V) ou d’un baccalauréat professionnel (niveau IV). Les sous-officiers titulaires d’un baccalauréat peuvent prétendre à un diplôme de brevet de technicien supérieur ou un à un diplôme universitaire de technologie (niveau III), puis une licence professionnelle (niveau II).

 

Une visite de la base opérationnelle de Saint-Dizier sera organisée à la fin du premier trimestre 2016. Elle  sera l’occasion d’apprécier les premières concrétisations du projet.

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 11:55
Gregory « Pappy » Boyington

Gregory « Pappy » Boyington

 

11.01.2016 source SHD

 

11 janvier  - 49 avant Jésus-Christ : César franchit le Rubicon . Jules César sommé par le Sénat de rentrer à Rome (sans ses légions), se livre à une intense réflexion avant de décider de sa conduite. Il vient de remporter la guerre des Gaules et sa popularité dans les troupes et à Rome ne cesse d’augmenter or, le Sénat, fragile à cette époque, ne veut pas d’un général trop puissant. C’est pourquoi il ordonne à César de se présenter devant lui en simple citoyen, ce qui le mettrait en fait à la merci de ses ennemis (notamment Pompée, son ancien allié).En obéissant, il se perd. En désobéissant, ce général ambitieux risque le tout pour le tout et décide de franchir le Rubicon avec ses légions pour prendre le contrôle de Rome. Plutarque et Suétone lui attribuent la phrase désormais célèbre de celui qui enfreint la légalité en connaissance de cause : Alea jacta est ! (le sort en est jeté). Le Rubicon est un petit fleuve frontière entre les terres directement administrées par Rome et la Gaule Cisalpine où César est proconsul.

 

11 janvier 1871 : combat d’Arcey.  Après sa victoire à Villersexel le 9 janvier 1871, l’armée de Bourbaki ne reprend sa progression sur Belfort que le 11. Le 13, elle se heurte à des avant-postes prussiens du XIVe corps à la hauteur du village d’Arcey, qu’elle enlève, ainsi que plusieurs autres localités. C’est le dernier succès français de la guerre de 1870-1871. Sur le sujet lire L'Armée de l’Est, 1870-1871 du Colonel Ortholan chez Bernard Giovanangeli Éditeur.

 

11 janvier 1923 : début de l’occupation complète de la Ruhr par les Français. « Suite au soulèvement communiste de 1920, les Français et les Belges occupent, conformément au traité de Versailles la région de Duisbourg et une partie de la zone démilitarisée. Devant l’impossibilité de la république de Weimar de pouvoir s’acquitter des réparation de guerre (qui devaient se terminer en 1988), les Français occupent la totalité de la Ruhr. Les autorité allemandes ripostent par le Ruhrkampf ou la résistance passive : les mineurs et cheminots refusèrent d’obéir aux Français et entrainèrent la paralysie économique de la région. Le Ruhrkampf se termine en septembre 1923 devant l’inflation galopante du Mark. Le retrait des troupes étrangère est obtenu en 1925 par l’application du plan Dawes ». CNE Jean-Baptiste P. (COMLE).

11 janvier 1952 : mort de de Lattre de Tassigny.  « Il avait effectivement choisi la cavalerie à la sortie de Saint-Cyr ( de la promotion qui précède celle des Juin, de Gaulle ou Bethouard) et sera d'ailleurs blessé par la lance d'un uhlan dans les premières semaines de la Grande Guerre en 1914 (voilà donc un homme qui aura combattu à cheval comme officier subalterne et qui connaîtra l'entrée dans l'ère atomique comme général d'armée). Mais, lorsque commencera la guerre des tranchées où la cavalerie n'avait plus sa place, il demandera à passer dans l'infanterie. C'est ainsi que, peu avant la Deuxième Guerre mondiale, il commandera le 151e R.I. à Metz, laissant dès cette époque le souvenir d'un chef au comportement atypique. Dans l'armée d'armistice, il commande la Région dont le siège est alors à Montpellier et galvanise ses troupes pour la préparation de la revanche, tout en s'intéressant de très près à la jeunesse des camps de jeunesse. Ses tentatives pour s'opposer à l'invasion de la zone sud en novembre 42 lui valent d'être emprisonné par le gouvernement de Vichy... Il s'évade de la prison de Riom avec le concours de sa femme et de son jeune fils Bernard. Il gagne Londres puis Alger. Pour les combats de la Libération et la période qui suit, il prend des décisions et donne des impulsions qui réorientent puissamment l'armée de terre : Amalgame des troupes venues d'Afrique du Nord et des unités FFI. Création de l'école des cadres de Rouffach, dont l'esprit orienté vers une vie rustique en plein air et la pratique intensive du sport anticipe le style qu'il impulsera à Saint-Cyr dont il obtient l'installation à Coëtquidan, en lieu et place de la banlieue parisienne. Amalgame à Saint-Cyr - Coëtquidan des recrutements directs et semi-directs au sein de l'Ecole Spéciale Militaire Interarmes, qui allait exister jusqu'en 1960. Le commandement en chef en Indochine lui échoit sur sa demande alors qu'il était inspecteur général de l'armée de terre (Juin avait décliné la proposition). Le témoignage de son fils Bernard, alors lieutenant sur ce théâtre d'opérations et qui devait y laisser la vie, a incontestablement joué un rôle dans cette décision. Nommé maréchal de France sur son lit de mort, il est inhumé dans son village vendéen de Mouilleron-en-Pareds, où il est le concitoyen de Clémenceau ». GA Jean-René Bachelet.
 

11 janvier 1988 : décès  de Gregory « Pappy » Boyington. « Passé à la postérité par la série télévisée Les têtes brûlées, Boyington exista vraiment et s’illustra comme pilote de l’USMC durant le second conflit mondial. D’origine Sioux, son caractère indiscipliné le conduit à démissionner avant de rengager et de se retrouver avec les Tigres volants en Chine où il obtiendra 6 victoires. Il prend ensuite la tête de l’escadrille VMF 214, appelée The Black Sheep, où il est appelé Pappy du fait de son âge. Ses 30 ans font de lui un ancien par rapport aux autres pilotes dont la moyenne d’âge est de 20 ans. Abattu et déclaré mort en janvier 1944, la Medal of Honor lui est décernée : en réalité, il est prisonnier des japonais. Libéré en août 1945, promu colonel, et détenteur de 28 victoires, sa carrière militaire s’achève. Il écrit ses mémoires intitulée Baa baa black sheep qui inspireront le créateur des Têtes brûlées ».  CNE Jean-Baptiste P. (COMLE).

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 08:50
photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

 

05/01/2016 CDAOA – Armée de l’Air

 

Dans le cadre des accords de défense aérienne unissant la France et l’Italie, les deux pays ont organisé, mardi 16 décembre 2015, un exercice transfrontalier baptisé APEX.

 

Menés régulièrement, ces entraînements ont pour objectif d’éprouver les procédures communes de police du ciel, ainsi que la coordination opérée entre les deux pays dans le but de protéger leurs espaces aériens nationaux respectifs. L’exercice APEX était bâti autour d’un scénario simulant le déroutement d’un avion de ligne par un pirate de l’air.

 

Dans les faits, un A320, simulé par un avion Piaggio Avanti, se dirige en direction de la France. À bord, un pirate de l’air projette de détourner l’appareil vers Paris, contrairement au plan de vol initial. Depuis ses installations situées à Lyon Mont-Verdun, le centre national des opérations aériennes (CNOA) demande, sous l’autorité permanente de la haute autorité de défense aérienne (HADA), le décollage d’un avion de la permanence opérationnelle (PO) de la base aérienne d’Orange. Dans le même temps, deux Eurofighter de la PO italienne réalisent les premières mesures actives de sûreté aérienne (MASA) : reconnaissance à distance, observation visuelle, afin d’obtenir des renseignements sur l’avion de ligne qui se dirige vers la France. Dans le cadre des accords bilatéraux franco-italiens, les avions de chasse italiens poursuivent leurs mesures au-dessus du territoire français sous l’autorité du CNOA. Un avion de chasse français prend le relais à partir du survol de la Corse, jusqu’à l’arraisonnement de l’A320 sur la base aérienne d’Orange.

 

APEX a permis d’entraîner les chaînes de commandement et de contrôle (C2) des deux armées de l’air. Ce type d’exercices binationaux permet de tester les procédures et les échanges d’informations, qui constituent la pierre angulaire de la mission permanente de sûreté aérienne.

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 07:55
Général Philippe Boutinaud, commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris - photo BSPP

Général Philippe Boutinaud, commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris - photo BSPP

 

16.12.2015 Commission de la défense nationale et des forces armées - Compte rendu n° 29

 

Mme la présidente Patricia Adam. Nous accueillons le général Philippe Boutinaud, qui commande la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). À la suite des attentats du 13 novembre dernier, nous avons procédé à plusieurs auditions, dont celle du directeur du service de santé des armées, et il nous a semblé naturel, général, de vous entendre. La BSPP a en effet joué ce soir-là un rôle éminent pour apporter les premiers secours aux victimes. Bien que le budget de votre service ne dépende pas du ministère de la Défense, les pompiers de Paris relèvent du statut général des militaires, et nous sommes désireux de connaître la réaction de l’ensemble des services de l’État à cet événement tragique.

 

Général Philippe Boutinaud, commandant la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Madame la présidente, je vous remercie de votre invitation et suis d’autant plus honoré de m’exprimer devant votre commission que je suis le premier général des pompiers de Paris à avoir ce privilège.

 

Permettez-moi de vous présenter en quelques mots la BSPP. C’est Napoléon Ier qui créa le bataillon de pompiers de Paris en 1811 et le plaça sous l’autorité du préfet de police. La BSPP est aujourd’hui forte de 8 600 hommes et femmes, dont 8 000 à Paris. Elle est chargée de la sécurité des personnes et des biens dans la capitale et les trois départements de la petite couronne. Elle constitue la plus grosse unité de sapeurs-pompiers en Europe et la troisième dans le monde après celles de Tokyo et de New York. Elle effectue près de 460 000 interventions annuelles, soit environ 1 250 par jour.

 

L’opération du 13 novembre constitue assurément la plus grosse opération de secours par le nombre de victimes depuis les années quatre-vingt et peut être la plus importante jamais effectuée par les pompiers de Paris si l’on exclut les bombardements de la seconde guerre mondiale. Ce qui est certain, c’est que jamais nous n’avions dû traiter autant de victimes en aussi peu de temps. Pour prendre en charge les blessés des sept attentats simultanés perpétrés à Saint-Denis d’un côté, et dans les Xe et XIe arrondissements de Paris de l’autre, la BSPP a dépassé les exigences posées par son contrat opérationnel. Ces attaques ont été concentrées en 40 minutes. Dans les Xe et XIe arrondissements, six sites d’interventions sont répartis sur à peine quatre kilomètres carrés. L’identification des sites en a été d’autant plus ardue que les adresses se trouvaient très proches les unes des autres, et l’on nous en donnait parfois deux pour des établissements situés à l’angle de deux rues.

 

À partir de 22 heures, l’action s’est fixée au Bataclan, ce qui nous a aidé à concentrer nos moyens. L’ensemble de l’opération a duré huit heures, puisqu’elle a débuté à 21 heures 19, heure de la première explosion au Stade de France, et s’est achevée à 5 heures 30 le 14 novembre, moment où nous avons clos les opérations de secours au Bataclan.

 

L’action d’ensemble des secours de la BSPP s’articule en quatre phases successives :

 

• De 21 heures 19 à 22 heures, nous étions dans la phase de réaction, qui s’est avérée tumultueuse car nous devions faire face à de très nombreuses demandes de secours. Ces moments sont chaotiques pour tous les services et le resteront toujours dans de pareilles circonstances. J’ai été affecté chez les pompiers de Paris pour la première fois il y a 26 ans où j’ai fait de très nombreuses interventions, j’ai participé à plusieurs opérations extérieures (OPEX) dans les forces armées et j’ai toujours été confronté au chaos du premier quart d’heure. La différence entre une unité d’élite et une autre réside dans le temps nécessaire au rétablissement. Nous avons mis environ vingt minutes pour y parvenir, ce qui, de mon point de vue, constitue une performance.

 

De 22 heures à 0 heure 20, c’est la phase de reprise d’initiative, puisque nous commencions à savoir précisément ce qui se passait et à quels endroits. Dans cette phase, à en juger par le nombre d’appels de services extérieurs, il semble que seuls les pompiers de Paris avaient une vue à peu près claire des événements.

 

De 0 heure 20, heure de l’assaut au Bataclan, à 4 heures 21, c’est la phase de concentration des efforts sur deux sites majeurs avec d’un côté l’évacuation des spectateurs du Stade de France et de l’autre la prise en compte des très nombreuses victimes du Bataclan.

 

Enfin de 4 heures 30 à 8 heures, c’est la phase de retour à la normale. À 8 heures du matin, tous les véhicules de la BSPP avaient retrouvé l’intégralité de leur potentiel, c’est-à-dire que le stock de produits pharmaceutiques et des consommables des ambulances de réanimation et des véhicules de secours aux victimes avait été reconstitué.

 

À 4 heures 21, j’ai transmis au préfet de police un bilan de 381 victimes comptabilisées par les pompiers, dont 124 décès, 100 urgences absolues et 157 urgences relatives. À ce bilan il faut ajouter les nombreuses personnes qui se sont présentées spontanément dans des hôpitaux pour faire soigner diverses blessures sans avoir été prises en compte par les sapeurs-pompiers. Au total, 430 pompiers de Paris et 125 engins ont été dépêchés sur les lieux des attentats ; 250 personnes travaillaient derrière eux dans la chaîne de commandement et de soutien. Plusieurs véhicules ont essuyé des tirs dont deux sont sévèrement impactés par balles.

 

Alors quelles sont les difficultés initiales que nous avons rencontrées ?

 

Tout d’abord il s’agit de comprendre ce qui se passe en pareilles circonstances. Entre 21 heures 30 et 22 heures, nous avons reçu 700 appels, dont certains faisaient état de fusillades, d’autres d’explosions, d’autres de scènes de panique ou de prises d’otages. On nous indiquait de très nombreuses adresses différentes, car, outre les angles de rue, de nombreuses personnes, blessées et échappées du Bataclan par exemple, se réfugiaient sous des portes cochères dans les rues voisines ou montaient dans la première voiture qui passait.

 

En second lieu, il y avait 72 000 personnes au Stade de France, dont les plus hautes autorités de l’État. Nous avons demandé et obtenu que le stade ne soit pas évacué. En effet, pendant que les spectateurs regardaient le match, dès lors qu’aucune explosion n’avait eu lieu à l’intérieur, les gens risquaient moins dans le stade que dehors où des kamikazes auraient pu se mêler à la foule pour alourdir le bilan. Par ailleurs ça laissait aux secours et aux policiers un répit pour travailler plus sereinement après les deux premières explosions commises par des kamikazes.

 

Globalement, cette opération de secours fut réussie grâce à notre anticipation, notre organisation, notre préparation opérationnelle et nos décisions, planifiées et prises durant l’intervention. J’identifie des facteurs de succès de quatre ordres.

 

Tout d’abord l’anticipation. La BSPP a tiré des enseignements des attentats survenus à Madrid en 2004, à Londres en 2005 et à Bombay en 2011. En 1978, les pompiers de Paris ont mis au point un « plan rouge », adopté ensuite au niveau national, qui vise à traiter un grand nombre de victimes concentrées en un site unique. Après Madrid et Londres, nous nous sommes aperçus que ce plan n’était pas calibré pour faire face à plusieurs attaques et nous avons élaboré un « plan rouge alpha » en 2005 nous permettant d’agir sur plusieurs sites simultanément. Le contrat opérationnel de la BSPP a été adapté en conséquence mais la situation du 13 novembre dernier excédait les exigences de ce contrat.

 

Par ailleurs nous nous sommes adaptés à l’évolution de la nature de la menace depuis janvier dernier ; nous étudiions notamment depuis cet été le cas d’une course mortifère dans Paris. Nous avons bâti un plan à partir de ce scénario, afin de pouvoir déployer des modules permettant de réagir à un plus grand nombre de sites.

 

Le second facteur de succès tient à l’organisation de la BSPP. Outre son statut militaire qui lui garantit une forte discipline, l’articulation du commandement mise en place a permis de faire face efficacement aux événements de cette soirée. Depuis 2011, le centre opérationnel de la BSPP réunit en un même lieu trois piliers fondamentaux pour la gestion de crises majeures : le centre de traitement de l’alerte où sont reçus tous les appels 18 et 112, l’état-major opérationnel pour la conduite de crise et la coordination médicale pour la gestion des moyens médicalisés et la remontée des bilans médicaux des intervenants. Cette dernière gère le millier de bilans médicaux réalisés tous les jours par les chefs d’agrès, qui se trouvent auprès des victimes, et oriente les blessés vers les hôpitaux de Paris. La coordination médicale a joué un rôle fondamental dans la réussite de notre action du 13 novembre 2015.

 

Second point particulier de l’organisation du commandement à la BSPP c’est l’équilibre entre la gestion centralisée des moyens et des ordres et la décentralisation maximale dans l’exécution jusqu’aux plus bas échelons hiérarchiques. Au troisième attentat, j’ai donné l’ordre de réduire l’envoi des moyens demandés pour plan rouge alpha, afin de ne pas nous trouver démunis. Je craignais en effet que le scénario de Bombay se répète, et que les terroristes aillent dans une gare après avoir visé des gens attablés à des terrasses de café. Nous devions donc garder des moyens pour réagir si la liste des sites frappés continuait de s’allonger.

 

L’état-major opérationnel de la BSPP s’articule en deux niveaux. Une posture immédiate activable par une garde assurée 24 sur 24 et une posture renforcée armée par du personnel d’astreinte à 1h30. Le fait que la plupart des officiers et sous-officiers soient logés sur place facilite grandement la réactivité du dispositif ; ainsi, la posture immédiate a été activée à 21 heures 25 et la posture renforcée à 21 heures 30 avec tout le personnel d’astreinte sur place moins de trente minutes plus tard.

 

Le troisième facteur de succès réside dans la préparation opérationnelle. Nous nous exerçons tous les samedis au centre opérationnel ; le scénario change à chaque fois et nous testons notre capacité à gérer des crises complexes. Les pompiers de Paris sont donc préparés à intervenir dans ces contextes. Mais ils ne peuvent pas agir seuls. J’avais abordé le scénario d’un raid mortifère dans Paris avec le préfet de police et avais rencontré le chef du service d’aide médicale urgente (SAMU) de Paris, pour en discuter et organiser des exercices d’entraînement. C’est dans ce cadre qu’un exercice envisageant un scénario multi-sites avait eu lieu le vendredi 13 novembre 2015 au matin avec les SAMU de la région parisienne. Par ailleurs, dans les centres de secours, des manœuvres de secourisme et d’intervention ont lieu tous les jours, afin de compléter notre entraînement. Cela s’avère d’ailleurs indispensable pour être opérationnel en situation de crise quelle qu’en soit l’intensité.

 

En outre, les cadres, notamment les médecins, bénéficient de leur expérience opérationnelle militaire. Parmi les 61 médecins évoluant sous mes ordres, 40 ont exercé en opérations et savent donc traiter les blessures par balles. La plupart des officiers ont également participé à des OPEX ainsi que quelques sous-officiers et militaires-du-rang.

 

Le quatrième facteur de succès réside dans les décisions prises, qu’elles soient planifiées à l’avance ou prises en conduite.

 

En ce qui concerne les décisions planifiées, en premier lieu il s’agit d’adapter la réponse opérationnelle en la dégradant sensiblement. Par exemple, si un incendie s’était produit pendant les attentats, on n’aurait dépêché qu’un engin-pompe au lieu de deux au départ des secours. En second lieu, les demandes de renforts extérieurs à la BSPP, adressées au centre opérationnel de la zone (COZ) de défense et de sécurité à la préfecture de police, sont pré rédigées. Cela permet de gagner du temps. Nous avons demandé dès le départ deux colonnes de renforts aux SDIS de la grande couronne qui sont, en cas de besoin, destinées à nous appuyer dans la couverture courante du risque. Une seule a partiellement été utilisée.

 

Troisièmement, dès qu’une alerte comme celle du 13 novembre est lancée, nous dépêchons des détachements de liaison : des personnes de garde reçoivent un message sur leur téléphone pour se rendre à la préfecture de police, au centre opérationnel de zone ou ailleurs si c’est nécessaire ce qui facilite la coordination avec les autres administrations et nous permet de relayer l’information concernant les actions pompiers en cours.

 

Quatrièmement, nous disposons également d’un concours planifié des associations agréées de sécurité civile – la Croix-Rouge, l’Ordre de Malte, la Croix Blanche et la Protection civile de Paris. À la suite des attentats de janvier 2015, j’avais demandé que ces associations nous envoient un représentant au centre opérationnel. Ils sont arrivés dans la demi-heure, ce qui nous a permis de coordonner l’envoi de vecteurs pour les blessés les moins graves.

 

Cinquièmement nous anticipons les besoins en hélicoptères ; en effet, les urgences absolues doivent être prises en charge par une équipe médicale dans l’heure, alors que les urgences relatives peuvent être traitées dans un délai de six heures, sachant que plus le temps passe, plus les urgences relatives risquent de devenir des urgences absolues. Si les hôpitaux sont saturés, on peut évacuer les blessés les moins fragiles vers des établissements plus éloignés comme ceux de Lille, de Nancy et de Metz. Nous n’avons pas eu besoin de les solliciter, mais des hélicoptères avaient été demandés pour être prêts à transférer des patients. De même, nous avions envisagé de nous appuyer sur les hôpitaux militaires Percy et Bégin lors de simulations : ainsi, ces établissements ont pu accueillir une cinquantaine de blessés graves. Enfin, nous avons également sollicité la RATP, via le COZ, pour transporter des gens vers des centres d’accueil des impliqués (CAI), gérés par les associatifs.

 

Au chapitre des décisions prises en conduite, à partir de la troisième demande de plan rouge, j’ai donné l’ordre d’adapter la réponse en envoyant des modules plus resserrés. En effet, c’est le nombre de blessés qui dicte les moyens nécessaires, et non celui des morts pour lesquels nous ne pouvons malheureusement plus rien faire. Seuls les premiers intervenants sont capables d’évaluer les vrais besoins. Nous leur avons donc envoyé les moyens qui correspondaient à la situation spécifique sur chaque site en fonction des demandes qu’ils exprimaient plutôt que des modules pré formatés comme ceux du plan rouge.

 

Six ambulances de réanimation sont armées a minima chaque jour avec un médecin, un infirmier et un conducteur. Il y en avait sept en ligne le 13 novembre. En une heure, nous avons armé 21 ambulances de réanimation supplémentaires en sollicitant les personnes qui n’étaient pas de garde. Une fois que nous sommes parvenus à localiser précisément les lieux des attentats, nous avons baptisé le terrain en donnant un nom, « Bataclan », « Charonne », « Voltaire », « République » pour identifier chaque site d’intervention. J’ai appelé la zone de défense pour que la consigne d’utiliser uniquement ces termes soit donnée. Malgré cette recommandation, certains services ont continué d’employer des adresses pour désigner les sites ce qui a parfois entretenu une certaine confusion. Cet élément, qui peut paraître insignifiant, se révèle déterminant. C’est un réflexe chez les militaires que de baptiser le terrain pour éviter les confusions.

 

Ensuite, nous avons désigné un commandant des opérations de secours (COS) et un directeur des secours médicaux (DSM) pour chaque site. Les COS dans ces circonstances sont en général des officiers ou des sous-officiers supérieurs mais ce n’est pas une obligation. Sur le site de Beaumarchais, c’est un caporal-chef qui a pris en charge les secours. On lui a envoyé trois véhicules qu’il a conditionnés pour faire partir trois urgences absolues et quatre urgences relatives vers des hôpitaux.

 

Enfin pour réduire la saturation du centre d’appel, le message d’accueil du 18 et du 112 a été changé pour inviter les requérants à différer les demandes ne présentant pas d’urgence absolue : en une demi-heure, le nombre d’appels est passé de 700 à 200. Nous avons publié le même message sur les réseaux sociaux, et il a été relayé 29 000 fois en une heure sur Twitter et 39 000 sur Facebook. Cela nous a permis de reprendre l’initiative et de ne plus être submergés d’appels.

 

Mais au-delà de ces facteurs de succès il faut aussi souligner qu’un certain nombre de frottements ont entraîné quelques dysfonctionnements.

 

Tout d’abord, il fallait déterminer si les terroristes se trouvaient toujours dans la zone, car on ne peut pas être pompier et tenir une arme. Un élu local m’a récemment demandé s’il fallait armer les pompiers. Je lui ai répondu qu’un médecin tenait une perfusion et non un fusil lorsqu’il s’occupait d’un soldat blessé. Il n’est donc pas question d’armer les pompiers, car si l’on devait assurer notre sécurité, on ne soignerait plus les gens. Il convient en revanche de travailler avec les forces de sécurité pour mieux assurer la protection des secours ainsi que celle des victimes

 

En second lieu la BSPP pour commander ses interventions s’appuie sur un triptyque réuni en un lieu unique. On y retrouve co localisés le centre de traitement de l’alerte, l’état-major opérationnel et la coordination médicale. Chaque jour, 36 opérateurs sont de garde pour 24 heures, 18 opérateurs répondent au téléphone pendant que les 18 autres sont sur place mais en repos physiologique. Dix traitent les demandes de secours et huit gèrent les bilans médicaux remontant des interventions. En quelques minutes, cet effectif peut doubler pour atteindre 36 militaires en rappelant ceux qui se reposent. Le SAMU n’a pas la même réactivité pour faire monter en puissance son centre d’appels, si bien qu’il lui fut plus difficile de se coordonner rapidement avec nous dans la soirée du 13 novembre. Il ne s’agit pas de critiquer le SAMU avec lequel nous entretenons de bonnes relations, mais nous devons prendre en compte cette situation et sécuriser les communications entre nous en toutes circonstances.

 

Par ailleurs, le COS et le DSM doivent pouvoir travailler avec un commandant des opérations de police (COP), mais il n’est pas toujours facile d’identifier le COP sur chaque site. La préfecture de police est au courant de ce problème et nous avons demandé que le COP porte une chasuble d’identification comme c’est le cas pour le COS et le DSM. Cet élément s’avère très important, car les COP sont responsables des plans rouges alpha circulation (PRAC) qui ouvrent les itinéraires et donc les axes d’arrivée et d’évacuation pour les secours.

 

Par ailleurs, étant donné que les pompiers sont presque les seuls à disposer d’une vision globale des événements au début de la crise, l’état-major opérationnel est constamment sollicité pour connaître le bilan des victimes. Les médias comme les autorités doivent accepter d’attendre un peu pour disposer de bilans fiables et vérifiés. J’ai parfois répondu un peu sèchement, mais poliment, à certains d’entre eux.

 

Autre point de frottement : la rumeur. Elle a toujours existé, mais auparavant elle provenait du bas alors que maintenant ce sont les chaînes d’information émettant en continu qui la créent. Un bruit faisait état d’une personne tirant dans la gare du Nord avec un grand nombre de victimes. Nous sommes parvenus à le dissiper en demandant aux appelants s’ils avaient vu eux-mêmes des blessés ou le tireur. Beaucoup avaient entendu dire mais aucun n’avait vu. Il s’agit d’un problème récurrent car, en janvier dernier, je commandais le centre opérationnel et l’on m’avait demandé à cinq reprises des secours pour une prise d’otages à Paris l’après-midi de l’Hyper Cacher. Nous veillons donc à ne pas consommer des moyens pour rien en recoupant l’information à partir de ce que voient ou non les requérants.

 

Enfin, des blessés furent transportés sur des barrières de foule, car nous n’avions plus de brancards disponibles devant l’afflux de blessés. Cela peut choquer mais ça ne présente pas de danger particulier, même pour une urgence absolue, l’important étant que la personne reste à l’horizontal. On a depuis perçu davantage de brancards souples pour les répartir dans tous les véhicules de secours à victimes. Ces derniers sont dimensionnés pour accueillir une victime. Éventuellement on peut en mettre une couchée et une autre assise, voire trois au maximum en conditions dégradées ; l’afflux de 35 à 40 personnes blessées par balle en quelques minutes a donc posé quelques difficultés. Mais il faut accepter que le dispositif mette quelques minutes à monter en puissance, même si cela va tout de même relativement vite.

 

Au bilan il n’y a pas eu de dysfonctionnement important au regard de l’ampleur des missions à remplir.

 

En termes de coordination interservices, la coopération avec les autres acteurs peut être qualifiée d’excellente. Toutefois quelques points méritent une attention particulière.

 

Le système d’information numérique standardisé (SINUS) est un bracelet comportant un code-barres qui permet à l’ensemble des personnels de secours et de santé d’alimenter une base de données ; hélas, seuls les pompiers utilisent SINUS. Il conviendrait que les autres services médicaux l’emploient également afin de faciliter l’identification et la localisation des victimes en particulier celles qui se présentent spontanément dans un hôpital. Beaucoup des difficultés rencontrées pour renseigner les familles auraient été résolues si toutes les victimes avaient été répertoriées grâce au système SINUS et pas uniquement celles prises en charge par les pompiers.

 

La coopération s’est accrue après les attentats de janvier avec les associations de sécurité civile, notamment par l’envoi d’éléments de liaison. Les mairies et les centres opérationnels de zone les réclament également, si bien qu’il s’avère souvent délicat de maîtriser le dispositif associatif. Les membres de ces associations sont tous volontaires et veulent donc tous participer. C’est louable mais il faut prendre garde qu’une trop grande concentration de volontaires associatifs ne constitue par autant de victimes supplémentaires en cas de situation non figée. Ils en sont conscients, et nous réfléchissons avec eux sur ce sujet. Au moment de l’Hyper Cacher, j’avais demandé 10 moyens associatifs, on m’en a envoyé 32 ! C’est trop et l’on peut se trouver démuni pour une autre opération.

 

Avec les autres directions de la police, nous dépêchons des éléments de liaison dans les autres services afin d’améliorer la coordination entre les chaînes de commandement police et pompiers. Une note, signée par le préfet de police, fixe le rôle de chaque acteur en cas d’événement grave. Mais il est important que des exercices aient lieu pour que les différents acteurs s’approprient de façon réflexe les plans.

 

Les forces de l’opération Sentinelle ont effectué un très bon travail en nous protégeant à Charonne et dans le centre de secours de Chaligny où nous avions ouvert des postes médicaux avancés de circonstance. Les militaires de Sentinelle ont également protégé les premiers pompiers qui sont arrivés devant le Bataclan sans savoir que les terroristes s’y trouvaient. Leur véhicule fut criblé de balles et n’a pas pu repartir. Il serait intéressant d’améliorer notre coopération avec les forces de Sentinelle, qui savent boucler un quartier et fouiller les personnes suspectes si nécessaire en complément des forces de police.

 

Au-delà des interventions elles-mêmes, qu’avons-nous fait depuis ?

 

Dès leur retour d’interventions, j’ai demandé à tous les garçons et les filles qui avaient participé au secours la nuit du 13 au 14 novembre d’écrire librement ce qu’ils avaient fait. Cet exercice présente deux vertus : savoir ce qui a été accompli sans réécriture postérieure de l’histoire et favoriser le désamorçage psychologique. En effet, les pompiers au Bataclan ont découvert 78 morts dans la salle de spectacle et ont entendu sonner les téléphones portables des personnes décédées que leurs proches tentaient de joindre. Ce sont des moments difficiles. J’ai donc décidé que tous les pompiers de Paris intervenus cette nuit-là seraient vus en consultation par un psychologue et un psychiatre – j’ai demandé un renfort du service de santé des armées qui m’a été immédiatement accordé –, et seuls quelques-uns auront besoin d’un suivi plus poussé.

 

On a remédié au manque de brancards légers dès le lendemain des attentats en équipant trois véhicules spécifiquement dédiés pour emporter ce matériel. On a également placé des trousses de « damage control » contenant des pansements hémostatiques et des garrots tourniquets dans tous les véhicules.

 

Sans les téléphones mobiles, beaucoup de gens n’auraient pas pu commander le 13 novembre. Nous ne devons pas nous habituer à nous reposer uniquement sur ces appareils. Ceux-ci sont très utiles, mais nous avons besoin de systèmes redondants et j’ai demandé une rallonge budgétaire, qui m’a été accordée hier par le conseil de Paris, pour disposer d’un véhicule satellite. Il nous permettra d’assurer la permanence de nos transmissions.

 

Nous expérimenterons, dès la fin du mois de janvier, la plateforme d’appel unique. À partir de mars prochain, les appels au 17 émis de Paris et de Seine-Saint-Denis, et ceux au 18 et au 112 passés depuis l’ensemble de la zone couverte par la BSPP, arriveront tous dans notre centre opérationnel, afin de couvrir les stades de France et du Parc des princes dans la perspective de l’Euro 2016. Le ministre de l’Intérieur a déjà annoncé qu’une expérience similaire sera menée dans la zone Centre, ce système ayant vocation à être étendu à l’ensemble du pays.

 

Enfin, pour améliorer la connaissance des gestes qui sauvent, j’ai proposé à madame la Maire de Paris et au Préfet de Police une action qui débutera à partir de la mi-janvier 2016 : le samedi après-midi, d’abord dans six centres de secours, les Parisiens pourront apprendre comment alerter les secours, que faire en attendant qu’ils arrivent – comment réaliser un garrot et un pansement hémostatique avec ce que l’on a sous la main – et comment pratiquer un massage cardiaque. Si chaque Français savait effectuer un massage cardiaque, même imparfaitement, on sauverait plusieurs centaines de vies chaque année. Cette formation, gratuite et non qualifiante, durera deux heures. Si un public nombreux se déplace à Paris, on étendra ce dispositif à la banlieue. Les Parisiens qui souhaitent y participer devront s’inscrire au préalable sur le site Internet de la préfecture de police.

 

Nous avons été efficaces le 13 novembre dernier, et il aurait été difficile de faire mieux. Il ne s’agit pas d’une autocélébration et nous devons nous pencher non pas sur la guerre que nous venons de vivre, mais sur la prochaine. Il faut se préparer à toutes les hypothèses, même les pires, afin de garantir la capacité à mener des opérations de secours dans des contextes très complexes. Il faut continuer à réfléchir, à s’entraîner et à s’adapter, car ce n’est pas à un risque que nous devons faire face, mais à une menace, ce qui change tout.

 

Je vous remercie de votre attention et suis prêt à répondre à vos questions.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Merci, général, pour votre exposé qui montre à quel point votre audition était nécessaire. Nous devons envisager les pires scénarios pour affronter cette menace. Vous avez fait allusion à Dar al-Islam : j’invite tous mes collègues à lire cette publication car les horreurs qui se produisent y ont été annoncées.

 

M. Joaquim Pueyo. Général, combien de sapeurs-pompiers pouvez-vous mobiliser ? Vous avez indiqué le chiffre de 430 : correspond-il à un plafond indépassable ou les astreintes vous permettent-elles de disposer de davantage de militaires ?

Tout le monde reconnaît la valeur professionnelle et l’éthique des sapeurs-pompiers. Je nourris la plus grande estime pour leur engagement et leur état d’esprit, mais leur reconversion me préoccupe. Au bout de dix à quinze ans d’expérience, nombreux sont ceux qui rencontrent des difficultés pour retrouver un emploi, y compris parmi les pompiers professionnels. Comment pouvons-nous les aider ?

Nous sommes en tout cas remplis d’admiration pour votre action durant les attentats.

 

M. Jean-Jacques Candelier. Mon général, vous étiez le 13 novembre au Stade de France ; après la première explosion, que d’aucuns ont pris pour des pétards, vous avez eu le réflexe de sortir pour examiner la situation : étiez-vous préparé à ce genre d’attaques ou avez-vous de bons réflexes ?

Vous avez indiqué que la coopération entre les services avait été bonne, et je tiens à rendre hommage aux 430 pompiers mobilisés cette nuit-là. On m’a précisé que davantage de vies auraient pu être sauvées si vos véhicules avaient été dotés de mallettes de réanimation. Est-ce vrai ?

Une partie des véhicules de la flotte de la BSPP sont de marque Mercedes. Pourrions-nous les remplacer par des français à l’avenir ?

 

Général Philippe Boutinaud. À ma connaissance, la BSPP n’utilise aucun véhicule Mercedes.

 

M. Alain Moyne-Bressand. Je vous remercie, madame la présidente, d’avoir organisé cette passionnante réunion. Bravo à vous, Mon général, et aux hommes et aux femmes que vous commandez pour leur travail exceptionnel.

Avez-vous mis en place un programme pour former les pompiers à ces situations nouvelles de guerre, afin de les rendre encore plus opérationnels ?

Vos personnels ont été profondément marqués par ce qu’ils ont vu cette nuit-là : comment pensez-vous les aider à exprimer leurs éventuels traumatismes ?

 

M. Yves Fromion. Au lendemain des attentats, un médecin urgentiste, interrogé à la radio, regrettait que les véhicules de la BSPP ne possèdent pas de kits complémentaires que les médecins pourraient utiliser. De tels moyens existent sur le terrain des opérations extérieures : serait-ce possible d’équiper vos véhicules de ces kits dont ce médecin, voisin du Bataclan, aurait pu se servir lorsqu’il est descendu dans la rue pour vous aider ?

 

Général Philippe Boutinaud. Je respecte ce médecin qui a affirmé avoir attendu les pompiers pendant vingt minutes et n’avoir trouvé ensuite aucun matériel médical dans leur véhicule ; néanmoins, à chaque fois que l’on appelle les secours, on pense toujours qu’ils ont mis plus de temps à arriver que la réalité, et j’ai moi-même fait cette expérience à plusieurs reprises. Ce défaut de perception ne disparaîtra jamais, car le temps paraît toujours interminable dans ces circonstances. L’une des phrases de l’éthique du pompier de Paris dit d’ailleurs, s’adressant à la victime : « dans ta détresse, pardonne mon apparente lenteur ». Dans les faits, tous les chefs d’agrès, lorsqu’ils quittent le centre de secours pour se rendre sur intervention, appuient sur un bouton de leur radio pour indiquer leur départ et font de même lorsqu’ils arrivent à l’adresse de l’intervention. Le système enregistre automatiquement tous les horaires de la prise d’appel à l’arrivée sur interventions ce qui permet de connaître précisément les délais de déplacement. Les personnes formant un contentieux devant la justice au titre d’une prétendue lenteur d’intervention sont pratiquement systématiquement déboutées car nous connaissons à la seconde près le temps mis entre l’appel et l’arrivée sur le site. Notre système fonctionne ainsi depuis l’incendie de Publicis en 1973 et se trouve donc bien rodé.

 

Concernant les moyens à disposition dans un véhicule de secours à victimes. Il faut savoir qu’il a été difficile aux secouristes de faire progresser les matériels mis à leur disposition. Un certain nombre de membres du corps médical ont lutté longtemps pour que les secouristes disposent du moins de matériel possible. La mise en place des défibrillateurs semi-automatiques dans les engins dans les années 90 a été obtenue au terme de très longs débats au prétexte qu’il ne fallait pas mettre ces appareils entre des mains non expertes. Aujourd’hui, ces appareils sont mis largement à la disposition du grand public. Plus concrètement, on ne peut pas installer des kits destinés à soigner 20 à 30 personnes dans des véhicules prenant en charge une ou deux victimes en utilisation standard. Ce matériel ne servirait la plupart du temps à rien et se périmerait, ce qui représenterait un coût important et inutile. À Beyrouth ou à Bagdad, on pourrait réfléchir à un tel équipement, mais j’ose espérer que de tels attentats ne se produiront pas toutes les semaines à Paris. Il faut rester raisonnable en la matière, et je vous assure que les véhicules de secours et d’assistances à victimes sont très bien pourvus ; en outre, les connaissances en matière de secours d’urgence d’un caporal-chef ou d’un sergent aujourd’hui sont d’un niveau très élevé. En revanche, il est nécessaire de renforcer l’aptitude du citoyen aux gestes de première urgence. Comment faire un pansement hémostatique de fortune avec les moyens disponibles, un t-shirt par exemple.

 

Chaque jour, environ 1 850 pompiers de la BSPP sont de garde dans les centres de secours parisiens et dans les quatre centres opérationnels – le central et ceux des trois groupements d’incendie. Sans donner aucun ordre, 500 ou 600 pompiers viennent naturellement dans les centres de secours en cas d’événements comme ceux du 13 novembre. On n’a pas déployé plus de 430 pompiers, parce que nous souhaitions économiser nos forces en cas d’autre frappe plus importante et que les associations de sécurité civile ont immédiatement fourni des moyens d’évacuation suffisants. Nous n’avons pas manqué de moyens.

 

Les pompiers de Paris ne rencontrent pas de réelle difficulté de reconversion, mais ils échouent parfois à aller là où ils le veulent. Après 15 ou 18 années à la BSPP, ils souhaiteraient continuer avec le même grade dans les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Ce sont les différences de statut entre les différentes fonctions publiques qui constituent aujourd’hui des barrières entre les pompiers militaires et civils. Un pompier militaire qui souhaite se reconvertir dans un SDIS doit réussir le concours de recrutement dans la fonction publique territoriale et attendre qu’une place soit disponible. Ce système peut se révéler perdant pour tout le monde ; après 17 ans à la BSPP, un caporal-chef placé sous mes ordres a demandé à intégrer un SDIS de la grande couronne parisienne. Il a été réengagé comme première classe et a dû repartir au centre d’instruction : on a donc dépensé de l’argent pour lui apprendre un métier qu’il connaît déjà parfaitement ! Je m’entends très bien avec le colonel Éric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, mais ni lui ni moi n’avons le pouvoir de changer cette situation sans une révision des textes réglementaires.

 

M. Joaquim Pueyo. Membre d’un SDIS, j’interviens souvent pour recruter des pompiers de Paris parce qu’ils le méritent ; il faudrait modifier la réglementation afin de favoriser leur intégration.

 

Général Philippe Boutinaud. Cette question, de nature politique, mériterait en effet d’être posée. Dans les années 2000, nous avons passé des accords d’échange avec certains départements, qui nous permettaient d’engager un volontaire de leur SDIS à la BSPP pendant huit ans – période de rentabilisation de sa formation –, celui-ci repartant ensuite dans son département d’origine avec le grade maximum de caporal-chef. Nous avons signé 26 conventions, mais, dix ans après, la moitié des départements les ont dénoncées. Aujourd’hui nous avons encore 13 conventions actives qui permettent à un très petit nombre de pompiers de Paris de poursuivre leur carrière dans un SDIS sans passer le concours.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Nous évoquerons ce sujet avec nos collègues de la commission des Lois.

 

Général Philippe Boutinaud. J’ignore s’il existe des mallettes de réanimation, mais nous avons procédé à l’acquisition d’un moniteur multiparamétrique qui, installé dès la fin de cette année dans nos ambulances de réanimation puis nos véhicules de secours et d’assistance à victimes, regroupera les fonctionnalités de plusieurs machines et permettra de faire des bilans encore plus précis qu’aujourd’hui. Il n’est pas nécessaire que chaque ambulance des pompiers de Paris embarque un médecin et ce ne serait tout simplement pas possible. Dans 90 % des interventions, un secouriste suffit à remplir la mission dans des conditions de sécurité parfaites pour la victime, les actes médicaux étant réalisés dans un centre hospitalier. Dans l’avenir le sauveteur aura à sa disposition du matériel capable d’enregistrer des éléments scientifiques et de les transmettre à la coordination médicale qui confirmera le bilan fait sur place.

 

Tous les personnels intervenus le 13 novembre, y compris moi, sont passés devant un psychologue. La première réaction des garçons et des filles est de rechigner à subir cette consultation au motif qu’ils n’en sentent pas le besoin, mais ils sont jeunes et j’ai vu dans ma carrière des militaires s’effondrer à la cinquantaine. Avec ce passage devant un psychiatre, il sera au moins écrit dans le dossier de ces pompiers ce qu’ils ont vécu cette nuit-là, ce qui leur permettra de faire valoir leurs droits.

 

En revanche, il y a peu de formation pour les préparer à une telle expérience. Les pompiers qui ont pris des balles dans le pare-brise ne sont pas habitués à une telle situation, même si la BSPP traite 80 personnes blessées par arme blanche ou arme à feu tous les mois.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Général, des attentats peuvent se produire en province, dans de grandes métropoles comme dans des villes moyennes. Partagez-vous votre retour d’expérience du 13 novembre dernier avec les autres services de secours en France ?

 

M. Michel Voisin. Le 13 novembre à midi, je me trouvais à l’hôpital français de Damas devant des enfants qui avaient subi de graves blessures causées par l’explosion d’une bombe quinze jours auparavant dans une cour de récréation. Si un attentat avait lieu en France dans la cour d’une école située en zone rurale, il y aurait de quoi être inquiet car les secours bénéficient de moyens importants à Paris, mais la situation est moins favorable en province. Votre retour d’expérience permettra-t-il de mettre en place des plans visant à répondre à ce que vous appelez, général, la guerre de demain ?

 

M. Daniel Boisserie. Comment évaluez-vous l’organisation actuelle des SDIS ? Le commandement, pluriel, se trouve partagé entre le préfet, le directeur du SDIS voire le maire. Ne devrions-nous pas restructurer les SDIS pour les adapter à la situation actuelle ?

Avez-vous envisagé des attaques utilisant les réserves des châteaux d’eau ou des gaz chimiques ?

 

Mme Geneviève Gosselin-Fleury. Évaluez-vous le profil psychologique de vos recrues afin de détecter les éventuelles fragilités ?

Pour quelles raisons êtes-vous les seuls à avoir compris ce qui s’était passé le 13 novembre ? Pourquoi les autres intervenants n’ont-ils pas fait preuve de la même lucidité ?

 

M. Philippe Folliot. On a trop souvent tendance à s’autoflageller dans notre pays, pour ne pas saluer l’efficacité d’un service public comme le vôtre, qui agit dans des conditions particulièrement difficiles. Mon général, veuillez transmettre à l’ensemble de vos équipes le témoignage de notre admiration. Tous les services de sécurité et hospitaliers ont formé une chaîne d’action exceptionnelle dans un contexte qui ne l’était pas moins.

L’organisation de la protection civile dans notre pays repose sur une dualité conférant un statut civil à l’ensemble des pompiers, sauf à ceux de Paris et de Marseille qui sont militaires. Doit-on préserver votre spécificité ? Doit-on la remettre en cause ou, au contraire, l’étendre, comme on l’envisage de le faire pour l’ensemble du Grand Paris ?

Comment faciliter les passerelles entre les pompiers de Paris et les SDIS, tout en conservant le caractère propre de chacun ?

 

M. Jean-Michel Villaumé. Le Premier ministre avait évoqué à l’Assemblée nationale l’existence d’une menace chimique et biologique, ce qui avait inquiété la population. Vous êtes-vous préparés pour faire face à ces menaces ?

 

M. Claude de Ganay. Les médias perturbent votre action et celle de l’ensemble des forces de secours dans une intervention comme celle du 13 novembre dernier. J’ai été choqué de voir des policiers poursuivre des pseudo-terroristes devant une foule de badauds qui filmaient la scène pour vendre les images aux chaînes d’information en continu. En Belgique, tous les médias ont accepté de ne pas communiquer sur une opération de police en cours ; il y a lieu de réfléchir à cette expérience et à l’action des médias lors de tels événements.

 

M. Philippe Nauche. Comment s’est articulée votre action avec celle du SAMU de Paris ? Comment les ambulances de réanimation ont-elles été réparties ? Qui a procédé au recensement des places dans les hôpitaux pour y transférer les victimes ? La coopération avec le SAMU a-t-elle bien fonctionné ? Avez-vous réussi à être complémentaires ou y a-t-il des mesures d’amélioration à mettre en œuvre ?

 

Mme la présidente Patricia Adam. À quelle heure les forces de l’opération Sentinelle ont-elles pu arriver le 13 novembre ?

 

Général Philippe Boutinaud. Le 25 novembre dernier, le préfet Laurent Prévost, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), m’a invité à m’exprimer devant les directeurs des SDIS. Je leur ai décrit nos actions dans la soirée et la nuit du 13 novembre, leur ai expliqué les difficultés que nous avions rencontrées et leur ai fait part de la façon dont ils devaient, à mon avis, se préparer. En effet, ces actions commencent à Paris car la capitale est une caisse de résonance médiatique internationale – nos ennemis souhaitant faire le plus de victimes possible pour que les médias en parlent partout dans le monde –, mais d’autres attaques peuvent ensuite avoir lieu en province.

 

Dans les grandes villes comme Lyon, les pompiers sont presque autant mobilisés qu’à Paris pour faire face à ce type d’attaques, et leur capacité de réponse s’avérerait comparable, ne serait-ce que parce que la profession observe toujours la BSPP.

 

M. Michel Voisin. Vous avez mis en exergue la capacité des hôpitaux militaires de la région parisienne à recevoir des blessés de guerre ; il n’est pas certain que de tels établissements existent à Lyon.

 

Général Philippe Boutinaud. Il y a tout de même l’hôpital Desgenettes à Lyon, même si les blessés en OPEX sont plutôt transférés dans les hôpitaux militaires d’Île-de-France. Les médecins exerçant dans les hôpitaux civils peuvent de toute façon traiter les blessés par balle. L’utilisation d’armes n’est en effet pas propre à la région parisienne.

 

Prendre en charge des enfants blessés exige beaucoup de moyens ; or les blocs pédiatriques sont moins nombreux. En outre, il faut traiter en parallèle le choc émotionnel des enfants et des parents, ce qui complexifie les opérations. Il faudrait donc anticiper le transfert d’un certain nombre de jeunes patients vers des structures pédiatriques de province.

 

Dans les départements ruraux ou de villes moyennes, les SDIS sont moins confrontés à ce genre d’événements ; composés de nombreux pompiers volontaires, pour qui j’éprouve le plus grand respect, ils ne bénéficient pas du même entraînement qu’à Paris ou dans les grandes métropoles. Dans un centre de secours parisien, un chef d’agrès ou un pompier servant dans un véhicule de secours et d’assistance à victimes effectue entre 12 et 15 interventions par jour, alors qu’un centre de secours d’une petite ville peut n’être sollicité que deux fois par jour.

 

Le risque d’une attaque chimique reste faible, l’emploi d’un produit chimique au contact d’un explosif en neutralisant l’effet, mais si c’était le cas nous serions confrontés à une opération très exigeante. En 1992, la secte Aum a perpétré un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, qui a fait près de 6000 victimes, mais peu de morts : intervenir pour prendre en charge autant de victimes nécessiterait un déploiement de moyens très importants. La BSPP possède une compagnie NRBC, composée de pompiers spécialisés. Le 13 novembre, nous n’avons pas eu besoin des véhicules de reconnaissance chimique pour lever le doute. Mais cela fait partie des enseignements que l’on a tirés de cette expérience, il faut les engager a priori. On ne peut pas savoir, au début de l’intervention, si l’attaque possède une dimension NRBC, et le déterminer peut prendre du temps car les premiers intervenants peuvent être neutralisés ou dans l’incapacité de communiquer avec le centre opérationnel. La BSPP possède plusieurs véhicules de reconnaissance chimique ou radiologique ; en outre, nous disposons des moyens du plan jaune et de chaînes de décontamination. Par ailleurs, les formations militaires de la sécurité civile (FORMISC) sont placées en alerte au déclenchement du plan jaune et doivent pouvoir rejoindre la capitale rapidement.

 

Nous procédons évidemment à une évaluation psychologique des recrues, mais tant qu’elles n’ont pas été confrontées à une intervention difficile, on ne peut pas être certain de leurs réactions. Un très fort esprit de corps règne à la BSPP, et avant les psychologues, on avait inventé des moyens de désamorçage, des rituels, comme se faire offrir à boire par le plus jeune qui a fortement pâli devant un corps déchiqueté par un métro ou faire une omelette après un incendie avec des victimes. Outre cet aspect anecdotique, cela permettait d’en parler ensemble autour d’un moment de convivialité déliant les langues et les esprits. Les jeunes d’aujourd’hui se trouvent peut-être moins préparés à être confrontés à des morts violentes, car très souvent, ils n’ont jamais vu de cadavres avec d’intégrer les rangs de la BSPP. Cependant, par rapport aux horreurs que nous voyons, les problèmes psychologiques restent très peu répandus. Chacun développe en outre une stratégie d’évitement, consciemment ou non. Il faut dire que les pompiers ne connaissent pas personnellement les victimes, contrairement aux opérations extérieures où ce sont des compagnons d’armes qui sont touchés.

 

Napoléon Ier a décidé il y a 204 ans que les pompiers de Paris seraient militaires. Après l’Empire, vinrent des régimes monarchiques et républicains qui ne remirent jamais en cause cette appartenance à l’armée. Aujourd’hui, il s’agit du service de secours le plus efficient de France, puisque nous sommes les moins nombreux par rapport au nombre de personnes secourues. La remise en cause du statut militaire des pompiers de Paris entraînerait à coup sûr une augmentation du coût sans gain de performance.

 

La militarisation des autres pompiers ne constituerait pas davantage une bonne réponse aux défis que nous devons relever. Les pompiers volontaires sont indispensables au système français de sécurité civile, les remplacer par des pompiers militaires ne serait pas soutenable financièrement. En revanche, on pourrait réfléchir à l’évolution de la départementalisation des corps de sapeurs-pompiers, mais il s’agit là d’une question de nature politique.

 

M. Philippe Folliot. Je ne souhaite pas remettre en cause le statut militaire de la BSPP, qui a montré toute son efficacité. Mon interrogation portait sur le Grand Paris : puisque le système des pompiers de Paris s’avère le plus efficace et le moins cher, ne pourrait-on pas l’étendre à l’ensemble du Grand Paris ?

 

Général Philippe Boutinaud. Les pompiers de Paris effectuent 460 000 interventions par an et n’ont donc pas besoin d’en réaliser davantage. Les sept communes qui souhaitent être rattachées au Grand Paris devront-elles entrer dans le périmètre de la BSPP ? Je n’ai aucune revendication en la matière, mais on doit conserver la cohérence du binôme formé par le préfet de police, qui remplit le rôle de directeur des opérations de secours (DOS), et le chef de la BSPP, qui commande les opérations de secours (COS). Si l’autorité du préfet de police s’étendait à ces sept communes, le périmètre d’intervention de la BSPP devrait évoluer en cohérence. Cela maintiendrait l’unité budgétaire et ne complexifierait pas trop le système, mais une telle évolution requerrait une période de transition et d’adaptation. Si l’échelon départemental subsistait, ces sept communes continueraient d’appartenir à un département, ce qui poserait une question de répartition entre le SDIS et la BSPP. Cependant, il n’est pas prévu pour l’instant de confier des compétences en matière de sécurité et de secours au Grand Paris.

 

On ne pourra pas demander aux médias de cesser de diffuser dans les heures suivant un attentat, et c’est à nous de nous adapter à cette situation et à leur dire de ne pas nous solliciter pendant notre intervention.

 

M. Claude de Ganay. En Belgique, les médias ont accepté, pendant quelques heures, de ne pas couvrir une opération de police menée contre des terroristes.

 

Général Philippe Boutinaud. Les autorités peuvent choisir de ne transmettre aucune information, mais elles s’y sont refusées jusqu’à présent. Il convient sans doute de gérer les médias de manière différente. Dans la soirée du 13 novembre, des journalistes m’ont appelé, mais je leur ai répondu que je n’avais pas le temps de m’entretenir avec eux. Il y a lieu de réfléchir collectivement à une évolution de nos rapports avec les médias.

 

Il y a toujours eu une rivalité entre les SAMU et les pompiers. Mais à Paris nous avons enterré la hache de guerre entre nos deux services, ces rivalités s’avérant ridicules. Ce sont les victimes qui comptent et non les egos. Le SAMU n’a pas pu développer le même système de rappel du personnel que celui de la BSPP, si bien que la première heure a été un peu compliquée. Concernant la régulation des places dans les hôpitaux, c’est le SAMU qui oriente les blessés vers les établissements hospitaliers. Mais nous avons la chance de pouvoir bénéficier de la présence des hôpitaux militaires de la région parisienne ce qui nous a permis d’orienter des victimes vers Bégin et Percy. En outre, il est nécessaire d’installer une ligne sécurisée entre le SAMU et la BSPP, ce qui va être prochainement le cas, car nous devons nous assurer de pouvoir travailler en commun avec le SAMU.

 

M. Philippe Nauche. Les relations entre le SAMU et la BSPP s’avèrent meilleures, mais il reste des traces des antagonismes passés ; il est ainsi inenvisageable de mettre en œuvre une plateforme commune entre le 15 et le 18 à Paris, alors que de tels systèmes existent en province.

 

Général Philippe Boutinaud. La BSPP va être pionnière en matière de concentration de la prise d’appel en un même lieu pour les pompiers et les policiers. C’est un pas en avant considérable. Mais ce qui importe c’est d’avoir des systèmes informatiques compatibles. Nous devons simplifier les choses, non les complexifier !

 

Les forces de l’opération Sentinelle sont intervenues au Bataclan et à Charonne un peu avant 22 heures, soit dans un délai assez bref. Ces soldats venaient de leur propre initiative de la mairie du XIe arrondissement, d’où ils ont reconnu le bruit sec des tirs de kalachnikov, et ont très efficacement bouclé le site de Charonne. Peut-être faudrait-il réfléchir à mieux utiliser les patrouilles de l’opération Sentinelle en les rendant plus mobiles et en leur assignant des missions de bouclage ou de contrôle de zones dont elles ont la maîtrise pour faire les mêmes en opérations extérieures. Mais il faut que leur emploi s’inscrive dans le cadre de la loi, ce qui n’est pas de ma compétence.

 

Lorsque l’on nous réclame l’envoi de secours, un officier dans mon état-major recoupe l’information puis oriente les opérateurs quant aux questions qu’ils doivent poser aux personnes qui nous contactent. Voilà pourquoi nous possédons une vision d’ensemble de la situation, s’appuyant sur du renseignement vérifié. C’est comme cela que nous avons été capables de confirmer qu’il n’y avait pas d’attaques à la gare du Nord et aux Halles, alors que d’autres services faisaient remonter l’information contraire sur le fondement de rumeurs. Il faut recouper l’information ! Le centre de traitement de l’alerte demande toujours aux appelants s’ils ont été directement témoins des faits pour lesquels ils nous sollicitent.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Général, je vous remercie beaucoup de votre exposé et de vos réponses très intéressants.

 

*

* *

 

Membres présents ou excusés

 

Présents. - Mme Patricia Adam, M. Daniel Boisserie, Mme Isabelle Bruneau, M. Jean-Jacques Candelier, M. Nicolas Dhuicq, Mme Geneviève Fioraso, M. Philippe Folliot, M. Yves Fromion, M. Claude de Ganay, Mme Geneviève Gosselin-Fleury, M. Laurent Kalinowski, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Jean-Pierre Maggi, M. Alain Moyne-Bressand, M. Philippe Nauche, M. Joaquim Pueyo, M. Gwendal Rouillard, M. Jean-Michel Villaumé, M. Michel Voisin

 

Excusés. - M. Olivier Audibert Troin, Mme Danielle Auroi, M. Claude Bartolone, M. Malek Boutih, M. Philippe Briand, M. Jean-Jacques Bridey, M. Laurent Cathala, M. David Comet, M. Lucien Degauchy, M. Francis Hillmeyer, M. Éric Jalton, M. Frédéric Lefebvre, M. Christophe Léonard, M. Bruno Le Roux, Mme Marie Récalde, M. Eduardo Rihan Cypel

 

Télécharger l' Audition du général Philippe Boutinaud, commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 07:55
Remise des agréments FRA 145 au SIAé - photo Armée de l'Air

Remise des agréments FRA 145 au SIAé - photo Armée de l'Air

 

05/01/2016 Armée de l'air

 

Le 16 décembre 2015, la direction de la sécurité aéronautique de l’État (DSAÉ) a remis deux agréments FRA 145 au service industriel de l’aéronautique (SIAé).

 

Au cours d’une cérémonie organisée sur le site de l’atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Bordeaux, le général Hervé Rameau, directeur de la DSAÉ, a officiellement délivré ces deux documents à l’ingénieur général de l’armement (IGA) Patrick Dufour, directeur central du SIAé.

 

Associés aux agréments EMAR 145 et Part 145 relatifs à l’entretien de la cellule et du moteur de l’A400M, les agréments FRA 145 mettent l’ensemble des activités de maintenance aéronautique menées par le SIAé au profit de ses clients étatiques en conformité avec les règlements de la navigabilité.

 

Le SIAé intègre ainsi le cercle fermé des industriels capables de concevoir, produire et entretenir des matériels dans un environnement contrôlé par la navigabilité. Cela contribue à consacrer le service au niveau des meilleurs industriels de maintenance aéronautique.

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 07:55
André Turcat à l’époque où il était pilote d’essai du N.1500 Griffon

André Turcat à l’époque où il était pilote d’essai du N.1500 Griffon

 

05/01/2016 Armée de l'air

 

C'est avec une réelle émotion que nous apprenons le décès d'André Turcat, survenu le 4 janvier 2016.

 

Polytechnicien (X40), ce dernier avait choisi de rejoindre les Forces Aériennes Françaises Libres. Breveté pilote en 1947, il avait servi en Indochine sur C-47 au sein du groupe de transport II/64 "Anjou", et s'était notamment illustré lors de missions d'évacuation d'urgence.

 

Fort de cette expérience, il fut ensuite admis en 1950 à l'école du personnel navigant d'essais et de réception basée au centre d'essai en vol de Brétigny-sur-Orge, dont il prit le commandement 2 ans plus tard. En 1953, il rejoignit Nord-Aviation, où il travailla en tant que chef pilote d'essais sur le Gerfaut et le Griffon.

 

Il devint ensuite directeur des essais en vol du projet Concorde, pour Sud-Aviation, réalisant notamment le premier vol de l'appareil le 2 mars 1969 et le premier vol supersonique le 1er octobre de la même année.

 

L'armée de l'air présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de ce pionnier de l'aviation, totalisant de nombreuses heures de vol sur plus de 20 avions différents.

 

Note RP Defense: voir l'Hommage de l'ECPAD à André Turcat, premier pilote d’essai du Concorde

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 06:55
Colloque "Défense et sécurité. Quelles continuités ?" 2-3 mars 2016 à l'Ecole militaire


08/01/2016 source IRSEM

 

L’IRSEM organise un colloque sur le thème " Défense et sécurité. Quelles continuités ? ", les Mercredi 2 et Jeudi 3 mars 2016 à l'École militaire, amphithéâtre Foch

Programme :

 

Mercredi 2 mars 2016 09h00 - 18h15

 

Ouverture du colloque par monsieur Louis Gautier, SGDSN

Présentation du colloque par le professeur Thierry Balzacq, Directeur scientifique de l’IRSEM

 

Défense versus Sécurité 

Modérateur : Monsieur Thierry Widemann (SHD)

- Professeur Hervé Drévillon (Université de Paris I)

- Monsieur Philippe Vial (SHD)

- Monsieur Ronan Doaré (CREC)

 

Les leçons de la contre-insurrection

Modérateur : LCL Arnaud Planiol (IRSEM)

- Madame Alya Aglan (Université de Paris I)

- Professeur Douglas-Porch (Californie, USA)

- Monsieur Elie Tenenbaum (IFRI)

 

L’image de la menace

Modérateur : Madame Fatiha Dazi-Heni (IRSEM)

- Monsieur Vincent Martigny (CEVIPOF)

- Monsieur Elyamine Settoul (IRSEM)

- Monsieur Thomas Lindemann (UVSQ)

 

Résilience et esprit de défense

Modérateur : LCL Jérôme de Lespinois (IRSEM)

- Monsieur Joseph Henrotin

- Monsieur Jean-Baptiste Jeangéne-Vilmer (Caps –Min AE)

- Docteur Bernard Croisile (Centre hospitalier de Lyon)

 

Territorialisation de la défense et de la sécurité

Modérateur : Colonel Partrick Poitou, (auditeur INHESJ/CHEMI) 

- Madame Sophie Gaultier-Gaillard (Université de Paris I)

- Commissaire de Police (auditeur INHESJ/CHEMI)

- Général Pierre Grégo (EM Sentinelle)

 

Jeudi 3 mars 2016 09h00 - 18h00

Quels enjeux démocratiques ?

Modérateur : (auditeur INHESJ/CHEMI

- Monsieur Gabriel Périès (Institut Mines-Télécom)

- Magistrat (auditeur INHESJ/CHEMI)

- LCL Jérôme Cario (CICDE)

Quelques modèles concrets

Modérateur : Monsieur Christophe-Alexandre Paillard (IRSEM)

- Monsieur Ethan Corbine (Assemblée parlementaire de l'OTAN)

- Intervenant (Italie) Mr Stephano Silvestri ou Jean-Pierre Darnis

- L’action de l’Etat en Mer (Désignation en cours) 

Approche Prospective

Modérateur : Monsieur Thomas Reydellet (Thalès)

- LCL Baeriswyl (Armée Suisse)

- Professeur Bernard Wicht (Université de Lausanne)

- LCL Olivier Entraygues (IRSEM)

Synthèse du colloque :

Synthèse générale des travaux par les organisateurs :
- Professeur Hervé Drévillon

Présentation de l’étude collaborative Wiki-Lab « Défense & Sécurité » :
 - LCL Olivier Entraygues

Présentation de Futuring Lab :
- Stéphane Giron

Présentation des résultats de l’étude collaborative :
- Dr Olivier Schmitt

Table ronde « Grands témoins » :

Modérateur : Monsieur Jean-Dominique Merchet

 

Pour réserver vos places pour le colloque...

Inscription obligatoire

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 13:55
Véhicules légers des forces spéciales (VLFS) - photo RTD

Véhicules légers des forces spéciales (VLFS) - photo RTD

 

07/01/2016 DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ARMEMENT

 

La Direction générale de l’armement (DGA) a notifié le 30 décembre  2015 à la société Renault Trucks Defense (RTD)  la réalisation de 241 Véhicules Légers des Forces Spéciales et de 202 Véhicules Lourds des Forces Spéciales, ainsi que l’intégration d’équipements de renseignement et de communication sensibles et leurs éléments de soutien. Ces véhicules équiperont l’ensemble des forces spéciales qui emploient actuellement un parc hétéroclite de véhicules particulièrement usés par le rythme de leurs engagements en opérations extérieures. 25 véhicules lourds seront livrés en 2016 dans un premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents. Les premiers véhicules légers seront livrés à partir de 2018.

 

Ce programme répond à des besoins opérationnels des plus exigeants pour des missions de renseignement, de neutralisation, d’actions dans la profondeur en zones hostiles avec le plus de discrétion possible, et vise à améliorer l’interopérabilité et le niveau de performance du parc de véhicules des composantes Terre, Air et Marine des forces spéciales.

 

 Aux côtés de la société Renault Trucks Defense, l’organisation industrielle pour la réalisation du marché des véhicules des forces spéciales comprend également les sociétés Panhard, filiale de RTD, (conception et production du véhicule léger) et Essonne Sécurité (conception et production d’équipements communs aux deux véhicules).

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 13:55
La version terrestre de l'hélicoptère NH90 Caïman - photo Airbus HC

La version terrestre de l'hélicoptère NH90 Caïman - photo Airbus HC

 

07/01/2016 DGA

 

La direction générale de l’armement (DGA) a passé commande le 30 décembre 2015 de six hélicoptères de transport tactique NH90-TTH Caïman auprès de l’industriel NHI*.

 

Cette commande est une des traductions de l’effort sur les équipements décidée dans le cadre de l’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019 défendue par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Elle renforce de manière significative les équipements de l’armée de Terre et porte à 74 le nombre de NH90-TTH commandés, dont 44 livrés d’ici 2019.

 

Le NH90 est un hélicoptère biturbine de 11 tonnes développé en coopération européenne entre la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Premier hélicoptère militaire à commandes de vol électriques, le NH90 se décline en deux versions : le TTH (Tactical Transport Helicopter) pour les missions d’appui au forces terrestres, et le NFH (NATO Frigate Helicopter) pour les missions de lutte anti surface, anti sous-marine et pour le secours maritime. A ce jour, 15 NFH ont été livrés pour la marine nationale (sur 27 NFH commandés) et 17 TTH ont été livrés pour l’armée de terre.

 

Les NH90-TTH remplacent progressivement au sein de l’ALAT les hélicoptères Puma. Ils sont employés pour des missions de transport tactique de troupes (jusqu’à 20 personnels) et de matériels (jusqu’à 2,5 tonnes), d’évacuation sanitaire, ou encore en tant que poste de commandement héliporté. Ils sont dotés de l’ensemble des équipements de combat nécessaires tels que des casques de vision nocturne « HMSD », des systèmes de contre-mesures et de blindage, des dispositifs pour la descente en rappel et l’emport de charges sous élingue ainsi que des entrées d’air pour les opérations en environnement désertique.

 

En 2025 les NH90-TTH constitueront la principale flotte d’hélicoptères des forces armées et permettront d’atteindre l’objectif de 115 hélicoptères de manœuvre fixé par le Livre blanc de 2013, avec le complément des Cougar rénovés et des Caracal.

 

* Le programme NH90 est conduit pour la France par la DGA qui s’appuie sur l’agence exécutive NAHEMA (NATO HElicopter Management Agency) pour la gestion globale du programme. Le consortium NHI est composé du groupe Airbus Helicopters et des industriels AgustaWestland et Fokker. Les NH90 destinés aux forces françaises sont fabriqués sur le site de Marignane (Bouches du Rhône) d’Airbus Helicopters France.

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 13:45
photo EMA / Armée de Terre

photo EMA / Armée de Terre

 

08/01/2016 Sources : Etat-major des armées

 

A Bangui et en province, la situation sécuritaire est calme.

 

Aucun évènement sécuritaire n’est venu entraver le déroulement du 1er tour des élections présidentielles et législatives du 30 décembre 2015. A cette occasion, 95% des bureaux de vote étaient ouverts et 71% des citoyens centrafricains ont voté.

 

Le succès de ce 1ertour des élections est la conséquence directe de l’intervention de la force SANGARIS le 5 décembre 2013.

 

Sans l’engagement des forces françaises, la stabilisation de la situation sécuritaire en Centrafrique n’aurait jamais été envisageable et le déploiement de la force de l’ONU, la MINUSCA, aurait été compromis.

 

L’ensemble des acteurs de la sortie de crise centrafricaine a d’ailleurs reconnu le rôle décisif des forces internationales dans la sécurisation des élections.

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 13:45
photo Armée de Terre

photo Armée de Terre

 

07/01/2016 Armée de Terre

 

Lancée le 5 décembre 2013 par le président de la République, l’opération SANGARIS vise à rétablir un niveau de sécurité minimale en République centrafricaine et à appuyer la mission de l’ONU, désormais pleinement opérationnelle. C’est dans ce cadre que se sont illustrés deux légionnaires du GTIA Centurion qui avaient relevé les tirailleurs du GTIA Turco afin d’appuyer la MINUSCA dans sa mission de sécurisation de la capitale. Tous deux ont été décorés par le général Pierre Gillet, commandant la 6e brigade légère blindée.

 

Le caporal Valentin L., légionnaire servant au 2e régiment étranger d’infanterie (2e REI), a été décoré de la croix de la valeur militaire. Engagé de juin à octobre 2015 comme chef d’équipe de combat d’infanterie, il s’est particulièrement distingué le 27 septembre à Bangui au cours d’affrontements intercommunautaires particulièrement violents. Alors qu’il intervenait avec sa section au profit d’un élément du groupement encerclé par près de 600 personnes hostiles, il a agi avec sang-froid et discernement en effectuant plusieurs tirs de sommation afin de repousser la foule. Au  moment où il embarquait dans son véhicule blindé pour rejoindre le camp de la force SANGARIS, il a été pris à partie par des tireurs dissimulés parmi la population. Alors qu’il ripostait sur l’un de ses assaillants, il a été blessé à l’épaule.

 

Le légionnaire de 1re classe Danijel B., servant lui aussi au 2e REI, a été décoré de la croix de la valeur militaire avec étoile d’argent. Engagé de juin à octobre 2015 comme tireur au fusil mitrailleur, il s’est particulièrement distingué le 29 septembre à Bangui. Au cours d’un assaut de l’adversaire contre les forces de la mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), il a riposté afin d’empêcher l’ennemi de rompre le contact, ce qui a concouru à sa neutralisation grâce à l’armement du véhicule blindé. Le 11 octobre, il s’est une nouvelle fois illustré au cours de l’opération Parthica en s’infiltrant à pied en direction des positions de l’ennemi. Repérant un trinôme ennemi lourdement armé, il a ouvert le feu et appuyé ses camarades par des tirs de saturation avec un sang-froid remarquable. 

 

L’engagement opérationnel de l’armée de Terre concerne 21 000 personnels (soit près d’1/3 de la force opérationnelle terrestre) : 10 000 hors du territoire métropolitain et 11 000 sur le territoire national dans le cadre de l’opération SENTINELLE. L’opération SANGARIS en République centrafricaine mobilise environ 800 hommes de l’armée de Terre aux côtés des 10 800 hommes de la MINUSCA, dont la mission consiste à maintenir le niveau de sécurité atteint dans le pays.

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 13:45
photo EMA / Armée de l'Air

photo EMA / Armée de l'Air

 

08/01/2016 Sources : Etat-major des armées

 

La situation sécuritaire dans la BSS n’a pas connu d’évolution particulière au cours des trois dernières semaines.

 

Avec les armées partenaires du G5 Sahel, la force Barkhane reste engagée dans un tempo opérationnel important.

 

Au Mali, la situation est marquée par des avancées concernant les accords de paix.

 

2015 : 150 opérations majeures contre les GAT au Sahel avec les armées du G5 Sahel

 

L’année 2015 a été marquée par la réalisation croissante d’opérations conjointes, le plus souvent transfrontalières, qui ont été planifiées et conduites par les forces partenaires.

 

Au total, Barkhane a mené 150 opérations, le plus souvent en partenariat. Elles ont conduit à la découverte de 100 caches d’armes et ont ainsi permis la destruction de 16 tonnes de munitions ou d’explosifs. Ces opérations, de nature et de durée très variées, permettent d’exercer une pression continue sur les flux logistiques des groupes terroristes et contribuent à réduire leur liberté d’action.

 

Focus : bilan des 3 dernières opérations

 

Au cours du mois de décembre, 3 opérations permettent d’illustrer la complémentarité des actions.

 

GOUGOUA : de la logique de partenariat

Du 8 au 22 décembre 2015, cette opération tripartite  (France-Niger-Tchad) s’est déroulée au Nord du Niger dans la zone des trois frontières à l’Est de Madama. Conduite depuis un poste de commandement tripartite situé à Madama, cette mission de contrôle de zone avait pour objectif de perturber les flux logistiques des GAT. Au total : 9 pick-up, de l’armement, des munitions et 650 kg de cannabis ont été saisis, permettant ainsi de porter un nouveau coup aux flux logistiques qui alimentent les terroristes.

 

Opération Ménaka : action de force contre les GAT

Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015 dans la région de Ménaka, au Mali, les forces armées françaises sont  intervenues de vive force contre un élément du groupe terroriste « Al Mourabitoune ».

Au bilan, après 4 heures de combats violents, les forces françaises ont neutralisé une dizaine de terroristes. Elles ont également saisi une quantité très importante d’armement, d’explosifs et de munitions ainsi que deux pick-up et une dizaine de motos.

 

 De Ménaka à Beaumont : opérations dans la continuité

A l’issue de cette action de force, Barkhane et les forces armées maliennes (FAMa) se sont déployés du 21 décembre 2015 au 3 janvier 2016 sur cette zone d’opération—la région de Ménaka au Mali.

Après avoir neutralisé des GAT, il s’agissait de maintenir la pression en effectuant des missions de contrôle de zone.

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 13:30
photo EMA / Armée de l'Air

photo EMA / Armée de l'Air

 

08/01/2016 Sources : Etat-major des armées

 

Mis sous pression par les opérations coordonnées de la Coalition, Daech a perdu l’initiative sur le terrain et recule – en Irak comme en Syrie.  Bien qu’il faille conserver à l’esprit que le succès de ces opérations s’inscrira dans le temps long, la situation tactique témoigne d’une amélioration. Militairement, Daech est ainsi depuis quelques semaines sur la défensive et ne peut revendiquer de gains territoriaux d’importance.

 

Situation tactique en Syrie

 

Daech est mis en difficulté par les forces locales ainsi que par les frappes de la Coalition. Ces dernières visent en priorité les capacités de commandement , de financement et la logistique de ce groupe terroriste.

 

Focus : situation tactique en Irak

 

Appuyées par les raids aériens de la Coalition, les troupes irakiennes maintiennent leurs efforts et obtiennent des gains territoriaux. L’intensification des appuis aériens fournis par la Coalition depuis le mois de novembre ont ainsi rendu possible les offensives sur Baiji, Sinjar et Ramadi.

Depuis novembre 2015 à Baiji, les forces irakiennes consolident les positions reconquises à Daech et luttent contre des poches de résistances.

La Coalition maintient un effort sur les zones clés du terrain dans le nord du pays – plus particulièrement entre Sinjar et Mossoul. Il s’agit de contrôler l’axe reliant Mossoul à Raqqah, afin d’asphyxier les flux logistiques de l’organisation terroriste.

 

Opérations en cours : reprise progressive de Ramadi

A Ramadi, les forces irakiennes sont en train de reprendre progressivement le contrôle de la ville qui était tenue par Daech depuis le 18 mai 2015 . Après avoir pénétré dans les faubourgs , elles sont aujourd’hui en train de s’emparer du centre-ville. Cette opération prendra du temps, car Daech tient la ville depuis 6 mois.

De mai à décembre 2015, la force Chammal a réalisé 49 frappes au profit des troupes au sol engagées dans la conquête de Ramadi.

En complément de ces opérations aériennes, la Coalition et les forces françaises sont engagées dans la formation des forces irakiennes – en particulier celles de l’ICTS qui prennent part au combat en cours dans Ramadi.

 

2 500 militaires irakiens formés par les soldats français en 2015

En 2015, 2 500 militaires irakiens ont été formés par les forces françaises.

Cette formation est assurée à Bagdad et Erbil. Elle porte sur des instructions spécialisées et repose sur 2 piliers complémentaires.

- A Bagdad, pour l’ICTS, l’objectif visé est de former aux savoir-faire tactiques et techniques sur des domaines indispensables aux combats menés contre Daech : combat en zone urbaine, lutte contre les engins explosifs improvisés (IED), sauvetage au combat, combat d’infanterie.

- Pour l’état-major de la 6e division d’infanterie de l’armée irakienne, les forces françaises conseillent l’état-major sur la planification et la conduite des opérations et assurent la formation de formateurs irakiens.

 

Irak-Syrie : bilan des opérations aériennes de Chammal

Du 16 décembre 2015 au mardi 05 janvier 2016,  les équipages français ont réalisé 209 sorties aériennes au-dessus des zones contrôlées par Daech en Irak et en Syrie, dont  :

- 159 de bombardement en appui des troupes irakiennes au sol ou sur objectif planifié ;

- 25 de recueil de renseignement ;

- 18 opérations de ravitaillement en vol.

 

Au total, 52 frappes ont permis de détruire 96 objectifs de Daech. En 3 semaines, 48 frappes d’appui au sol ont été réalisées au profit des troupes irakiennes et 4 raids  ont été menés sur des objectifs planifiés en Irak et en Syrie :

    le 19 décembre 2015 en Syrie, les Mirage 2000 et les Rafale de l’armée de l’air ont frappé un site de production pétrolière dans la région de Raqqah ;

    le 22 décembre 2015, les Super-Etendard du GAN ont frappé en Irak un centre logistique situé entre Ramadi et Fallujah ;

    le 1er janvier, des Mirage 2000 ont frappé deux installations pétrolières dans le Sud de Raqqah en Syrie ;

    le 02 janvier, des Rafale ont détruit un centre de production et de stockage d’armement au Nord-Est d’Alep en Syrie avec des missiles SCALP.

 

Bilan depuis le début de l’engagement au Levant

Depuis le 19 septembre 2014 : 2839 sorties, 399 frappes, 730 objectifs neutralisés par les forces armées françaises de l’opération Chammal.

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 11:55
Marty,futur présentateur Rafale - photo Armée de l'Air

Marty,futur présentateur Rafale - photo Armée de l'Air

 

07/01/2016 Ltt Alexandra Lesur-Tambuté -  Armée de l'air

 

Du 5 au 7 janvier 2016, le capitaine Jean-Guillaume Martinez, alias Marty, futur présentateur Rafale, a démarré sa préparation en vol sur Extra 330 à Salon-de-Provence, au coté des spécialistes de la voltige.

 

C’est un passage obligé pour chaque nouveau présentateur Rafale. Marty doit réaliser cinq vols au sein de l’équipe de voltige de l’armée de l’air (EVAA) avant d’entamer ses 35 vols d’entraînement sur Rafale. « Son programme à Salon-de-Provence a déjà été établi, explique le capitaine Pierre Varloteaux, dit Pierrot, commandant l’EVAA et professeur attitré de Marty pour l’occasion. On part d’une base composée de quatre figures qu’on agrémente progressivement.» Ainsi, à chaque nouveau vol, Marty doit restituer ce qu’il a vu avec Pierrot avant d’apprendre de nouvelles figures.

 

L’objectif de cette semaine est l’acquisition des bonnes pratiques indispensables au futur présentateur aérien, telles que la bonne utilisation des repères, la surveillance constante des paramètres de vitesse et d’altitude, ou encore l’adaptation de l’enchaînement des figures en fonction de  la prise de « g ». Après ses trois premiers vols, Marty semble déjà plus à l’aise. « Les voltigeurs sont impressionnants, confie-t-il. Je profite de ma venue pour prendre aussi un maximum de conseils auprès d’eux. »

 

Bien que les avions ne soient pas les mêmes, certaines constantes techniques et esthétiques sont communes à l’ensemble des ambassadeurs aériens de l’armée de l’air. « La lutte contre le vent, le placement par rapport au public, la finition des figures en veillant à enlever une impression de flou sont autant de paramètres que nous essayons d’enseigner aux Solo Display », ajoute le capitaine Varloteaux. Et de conclure : «Marty se débrouille très bien.» De quoi être optimiste pour le début des entraînements sur le fleuron de l’armée de l’air qui devraient débuter dans une quinzaine de jours.

 

Qui sera le futur présentateur Rafale ? Comment se prépare-t-il avant de revêtir officiellement sa tenue d’ambassadeur ? On vous en dit plus dans le prochain numéro d’Air actualités (février 2016).

Départ pour un vol en Extra 330 - photo Armée de l'Air

Départ pour un vol en Extra 330 - photo Armée de l'Air

Préparation de vol avec le capitaine Varloteaux, commandant l'EVAA - photo Armée de l'Air

Préparation de vol avec le capitaine Varloteaux, commandant l'EVAA - photo Armée de l'Air

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8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 11:45
Gergovie: une vaste opération militaire coordonnée FAMA/MINUSMA dans le Secteur Ouest

 

8 janv. 2016 par MINUSMA

 

Du 8 au 18 décembre, la Force de la MINUSMA a mené une opération dénommée “Gergovie” dans les zones de Nampala, Diabaly, Léré et Lerneb. L’objectif visait à gêner les activités des groupes armés hostiles et protéger les populations de ces zones.

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 17:55
Credits EMA

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07.01.2015 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense

Un avis n°16-582 portant sur le soutien multiservices de la base de défense de Creil a été publié le 5 janvier. Sur l'appel d'offres, voir mon post de mars 2015 ici.

Les prestations multiservices sont réalisées sur deux sites distincts distants de 11 km: un site principal implanté sur la base aérienne 110 de Creil, et une annexe située à Senlis. 2 800 militaires et civils des armées, du Secrétariat général pour l'administration et de la gendarmerie travaillent sur le site de Creil.

Le marché (d'une durée de 4 ans et qui va commencer le 1er mars) est séparé en deux lots techniques distincts:
- les prestations multiservices d'entretien et de nettoyage (lot no 1),
- ainsi que le transport du personnel et des colis (lot no 2).

Le lot 1 (collecte et le traitement des déchets, gestion de la déchetterie, entretien des espaces verts, dératisation, la désourisation et la désinsectisation, nettoyage de la voierie et des parkings, nettoyage des véhicules légers, nettoyage de l'hébergement, de l'hôtellerie et du secteur tertiaire, blanchissage) a été attribué à PRISME Propreté. La valeur du marché est estimée à 9 974 996 euros.
Prisme Propreté est un groupement d'intérêt économique en activité depuis novembre 2014.

Le lot 2 a été attribué aux Transports EVRARD S.A.S (Keolis). La valeur du marché est de 2 525 004 euros.

 

La restauration n'entre pas dans ces deux lots. En fait, l'actuel prestataire va poursuivre son activité jusqu'en août. Puis, l'Eda (Economat des armées), en vertu d'un accord-cadre signé en 2010 avec le ministère de la Défense, passera un nouveau marché.

Sur l'externalisation de la fonction restauration des armées, on lira une synthèse de l'IFRAP ici.

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 11:55
Bourges : quel sera l'avenir de Nexter ?

 

06.01.2016 Par Michel Benoît, France Bleu Berry

 

Nexter (ex Giat industrie) a signé, mi décembre, un rapprochement avec l’allemand KMW. Cette alliance permet de créer un géant européen de l’armement. Les deux entreprises comptent mettre en commun des synergies dans les cinq ans à venir. L'emploi va t-il trinquer ?

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 20:55
Chronique culturelle 06 Janvier 2015 - SHD

 

06.01.2016 source SHD
 

6 janvier 1148 : bataille des gorges de Pisidie (côte sud de la Turquie). Le comté d'Edesse, Etat latin d'Orient (frontière actuelle entre Turquie et Syrie) étant tombé, la seconde croisade est prêchée par Bernard de Clairvaux. L'empereur Conrad III et le roi Louis VII "prennent la croix" pour rétablir Edesse. L'armée allemande partie avant les Français est détruite aux 3/4 en coupant par le centre des terres seldjouqides (octobre 1147 - Dorylée). Les Français contournent par le littoral et empruntent les gorges de Pisidie, propices aux embuscades. L'avant-garde n'obéit pas aux ordres pourtant stricts du roi et perd le contact avec le gros des troupes. Les Turcs, qui attendaient depuis les hauteurs qu'une faute soit commise, se jettent dans l'intervalle et infligent de lourdes pertes aux Français. Le capétien, Louis VII se bat cependant particulièrement bien et impose le respect aux assaillants qui laisseront un peu de champ aux Français avant de les harceler à nouveau. Louis VII embarque avec une partie des survivants à Antalya. La croisade est un échec cuisant du fait du manque d’unité des croisés, de l’absence de hauteur de vue (stratégique) de Louis VII et des intrigues byzantines de Constantinople. Référence pour l’histoire des croisades : L'épopée des croisades de René Grousset.

 

6 janvier 1558 : prise de Calais … par les Français. Vaincus par les Espagnols à Saint-Quentin en 1557, les Français, conduits par le Duc de Guise, profitent de l'hiver pour attaquer la citadelle de Calais dégarnie de troupes par les Anglais, qui la jugeaient inexpugnable. Avec Calais, les Français reprennent, la dernière possession anglaise sur le Continent. C'est la fin d'un très long contentieux entre les deux pays, qui remontait à l'avènement d'Henri II Plantagenêt (1154). Guise, dit le Balafré, nommé en catastrophe lieutenant général du royaume quelques mois plus tôt, rentre en grâce après ses échecs en Italie et exauce le rêve de Jeanne d'Arc en mettant fin à la présence anglaise sur le continent et en coupant court à tout nouveau risque d’invasion. La population calaisienne, devenue entièrement anglaise après 2 siècles d'occupation, ne manifesta aucune joie à sa libération.

 

6 janvier 1694 : mort de Francesco Morosini (Naupli – Grèce actuelle). Commandant des forces vénitiennes défendant la ville de Candie (aujourd’hui Héraklion – Crête) pendant 18 des 23 années que dura le siège d’une des dernières villes chrétiennes de Crète, Morosini a réussi plusieurs exploits : La durée du siège en elle-même est unique et coute aux ottomans entre 130 000 et 200 000 hommes selon les sources. Tout en se révélant un adversaire redoutable de l’empire ottoman, Morosini est admiré par le grand Vizir turc Koprulu qui lui accordera lors de la reddition de la ville (1669) la sauvegarde des habitants et de leurs biens. Il remporte par la suite de nombreuses victoires face aux Ottomans lors de la reconquête de la Grèce et devient Doge de Venise. C’est probablement l’un des plus grands chefs de guerre de la péninsule italienne.

 

6 janvier 1649 : repli royal (Paris). Le futur Louis XIV n’a encore que 10 ans et apprend son métier de roi durant la régence de sa mère, Anne d’Autriche, qui est secondée par le cardinal Mazarin. Voulant influer sur le pouvoir royal, la noblesse parisienne instrumentalise la population pour faire pression sur la régente : c’est une des manifestations de la Fronde. Dans le plus grand secret, Anne d’Autriche, son fils et Mazarin fuient dans la nuit vers Saint Germain pour se soustraire au chantage.

 

6 janvier 1886 : protectorat français sur la Grande Comores (Océan indien). A la demande du prince Saïd Ali ben Saïd Omar, sultan le plus puissant de l’ile, un traité de protectorat est signé entre lui et le gouverneur français de Mayotte et le capitaine de vaisseau Bausset Roquefort Duchaine d’Arbaud.

 

6 janvier 1969 : embargo sur les armes à destination d’Israël. Le général De Gaulle décrète un embargo total à destination d’Israël après le bombardement de l’aéroport de Beyrouth et surtout l’affaire des vedettes de Cherbourg. Durant la nuit de Noel, une équipe des services secrets israéliens se fait passer pour une société suédoise acheteuse des vedettes (que la France refuse de vendre à Israël malgré l’accord commercial signé précédemment), … et après avoir pris possession des bateaux, file vers les eaux internationales et rejoint Haïfa.

 

6 janvier 1972 : décision de construire la navette spatiale (Washington – Etats-Unis). Le président Nixon annonce officiellement un programme de construction de navettes spatiales pour en finir avec les lanceurs classiques (Titan, Atlas, Delta). La première navette décolle  le 12 avril 1981. Le 28 janvier 1986, la navette Challenger explose en vol. La nouvelle navette Endeavour décolle en 1992.  Les crédits ayant été concentrés sur ce fleuron technologique, les Etats-Unis perdent peu à peu le marché du lancement de satellites au profit d’Ariane.

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 17:50
photo Armée de l'Air

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06/01/2016 Armée de l'air

 

Du 30 novembre au 11 décembre 2015, la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan a accueilli cinq F16 belges de Florennes.

 

En collaboration avec les Rafale du régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » et de l’escadron de chasse et d’expérimentation 5/330 « Côte d’argent », les F16 belges ont participé à des missions aériennes et d’entraînement au CAS (Close Air Support : appui aérien rapproché) dans les zones de combat de Mont-de-Marsan.

 

Ces missions ont été réalisées dans le cadre d’« Eurofight », accord signé entre nations alliées (Belgique, Espagne, Italie, et Allemagne).

photo Armée de l'Air
photo Armée de l'Air

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 08:35
photo EMA

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28/12/15 LaCroix.com

 

Recrutés par l’armée française lorsqu’elle intervenait en Afghanistan, des dizaines de traducteurs afghans gagnent désormais l’Hexagone pour échapper aux représailles des talibans

 

Kachef n’oubliera jamais son premier jour en France. Ou plutôt sa première nuit. « J’ai dormi plusieurs heures d’affilée, s’exclame le sexagénaire afghan, œil vif et rides en pagaille, arrivé sur notre sol il y a quelques jours seulement. Dormir ainsi, ça ne m’était plus arrivé depuis des mois… ». Depuis le retrait des forces tricolores des plaines afghanes en 2012, cet ancien traducteur de l’armée française ne fermait plus l’œil que par intermittence, entre deux tours de ronde sur le toit de son immeuble. Aujourd’hui, accueilli par la France, il s’émerveille de tout. De si peu en tout cas. « Marcher dans la rue sans avoir peur, c’est… c’est magique », explique-t-il, en cheminant dans les rues pourtant bien sombres entourant le foyer social qui l’accueille avec ses deux fils à Saint-Denis.

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 18:55
Le colonel Hilaire Courau a procédé à la remise de l’insigne d’argent de l’EMHM - photo V. Romand Armée de Terre -EMHM

Le colonel Hilaire Courau a procédé à la remise de l’insigne d’argent de l’EMHM - photo V. Romand Armée de Terre -EMHM

 

5 janvier 2016 EMHM - Armée de Terre

 

Jeudi 31 décembre à 9 heures 30, une cérémonie militaire d’hommage a été organisée à la mémoire de l’adjudant Philippe JEAN, instructeur à la Direction des stages de l’École militaire de haute montagne, décédé accidentellement le 26 décembre au cours d’un saut de wingsuit depuis le site du Brévent.

 

C’est sous un ciel gris que l’EMHM au grand complet s’est réunie autour de la famille de l’Adj JEAN sur la place d’armes Honoré Bonnet, au quartier lieutenant-colonel Pourchier. De nombreuses délégations extérieures avaient aussi souhaité être présentes, ainsi qu’un public nombreux, constitué à la fois de personnalités civiles, d’anciens ou d’amis de l’EMHM, et de la communauté des pratiquants du paralpinisme. Au cours de la lecture de son éloge funèbre, dont un extrait figure ci-après, le colonel Hilaire Courau, chef de corps, a procédé à la remise de l’insigne d’argent de l’EMHM. 

A l’issue de la cérémonie, la grande famille de l’EMHM a formé une haie jusqu’à la sortie du quartier pour saluer le départ du cortège funéraire.

 
L’adjudant Philippe JEAN photo EMHM

L’adjudant Philippe JEAN photo EMHM

Parmi les multiples témoignages reçus de soutien, d’amitié, de communion dans la douleur, l’un eux m’a particulièrement touché. A la façon du poète, il disait à peu près ceci :

Heureux qui comme Icare a fait un beau voyage !
Heureux qui comme Icare a vu ce paysage !
Et puis s’est envolé après maintes enjambées
Au-dessus des vertes vallées.
Qu’elle est belle la liberté, la liberté !

PUR ! C’est un mot qui revenait souvent dans ton vocabulaire. Pur dans ta passion, dans ton énergie infatigable, dans ton enthousiasme à transmettre, faisant de toi un formateur exceptionnel, un instructeur au sens pédagogique inné.

Pur dans ton humour, dans ta pratique de l’autodérision, dans ton sourire si communicatif, dans ton ardeur, je dirais presque dans ton exaltation à vivre intensément chaque instant.

Philippe, tu étais tout petit par la taille, mais si grand par l’intensité de ta présence, par ta joie de vivre, par ta vivacité d’esprit. Tu nous laisses le souvenir limpide d’un « artiste », fait à la fois de créativité hyperactive, d’innovation, de recherche de l’esthétique dans ta pratique de la musique comme dans celle des sports de montagne.

Même si tu en parlais peu, tu as traversé dans ta vie bien des turbulences et des vents rabattants. Incontestablement, ton engagement dans l’armée t’a apporté la structure dont tu avais besoin pour canaliser ton énergie. Mais au-delà de l’armée de Terre, ta mutation à l’EMHM en 2014 a constitué un accomplissement car cette affectation te permettait s’associer deux besoins en apparence paradoxaux : ton besoin de structuration, mais aussi ta passion de la montagne, ta soif d’absolu. Mais finalement, ce paradoxe, c’était ton style, le style de l’EMHM, fait à la fois de décontraction et d’une grande rigueur dans l’action.

Une fois de plus, cet accident met en exergue la gravité et le caractère sacré du geste technique dans la pratique des activités de montagne, comme au combat. Cette disparition survenue au lendemain de la fête de Noël nous permet aussi de donner du relief et de la profondeur à nos relations familiales, au lien professionnel si particulier entre frères d’armes, entre compagnons de cordée.

Philippe, ta vie a été comme une étoile filante : si brillante, si rapide, si pure dans un ciel d’hiver en montagne. Ton dernier vol ne finira pas.
Adieu

Colonel Hilaire Courau, chef de corps de l’EMHM

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 12:55
Pascal Citeau, dirigeant de Marinelec Technologies - photo Ouest France

Pascal Citeau, dirigeant de Marinelec Technologies - photo Ouest France

 

04 janvier 2016 entreprises.ouest-france.fr

 

Marinelec Technologies est spécialisée dans les systèmes de sécurité pour navires. Sa taille modeste ne l'empêche pas de franchir les frontières. C'est indispensable.

 

« Nous n'avons pas le choix. Les chantiers navals sont implantés partout dans le monde. Beaucoup en Asie. La moitié de notre chiffre d'affaires est gagnée à l'export. Il faut encore l'augmenter », constate Pascal Citeau, patron de Marinelec Technologies.

Depuis quarante ans, la société quimpéroise imagine des systèmes de sécurité pour les bateaux. Le chef d'entreprise revient d'un salon à Shanghaï. « Il faut être présent dans les salons internationaux. On y rencontre les intégrateurs, ceux qui installent nos systèmes dans les navires, les représentants des chantiers, parfois les armateurs. L'objectif est d'être sélectionné pour faire partie des « maker list », la liste des fournisseurs. »

Pour être retenu, il faut montrer patte blanche. « La réglementation internationale nous aide. Les systèmes sont soumis à un strict cahier des charges. Les acheteurs sont rassurés. » Cela ne suffit pas. « Avoir des références chez d'autres constructeurs est indispensable. Ensuite, le prix et les services font la différence. »

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 11:55
Dommages subis par un VAB suite à l'explosion d'un IED (BARKHANE-AVR 2014) photo SIMMT

Dommages subis par un VAB suite à l'explosion d'un IED (BARKHANE-AVR 2014) photo SIMMT

 

05.01.2015 par Alain Establier  - SDBR n°141

 

Les députés Alain Marty et Marie Récalde, tous deux membres de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale française, ont mené une mission d’information sur «les conséquences du rythme des opérations extérieures (OPEX) sur le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels de l’armée française».

 

Des OPEX largement supérieures en nombre au Livre Blanc de 2012 et à la LPM !

Depuis 2011, les OPEX majeures de la France se succèdent, parfois se juxtaposent, à un rythme soutenu et dans la durée. En 2015, environ 8300 militaires ont été déployés en permanence en OPEX, dont 8000 environ au titre des trois principales opérations: Barkhane (3500 militaires) dans la bande sahélo-saharienne (BSS), Sangaris (900 soldats) en République centrafricaine, Chammal (3500 hommes) en Irak et en Syrie. Pour ces trois théâtres seulement, ce sont 46 avions de chasse (Rafale air et marine, Mirage 2000 et Super-Etendard modernisés), plusieurs centaines de véhicules (blindés, de combat, logistiques) et cinq drones qui sont engagés. Rappelons que les armées françaises mènent en parallèle d’autres missions au delà de l’Hexagone: Gabon, Sénégal, Djibouti, Emirats Arabes Unis, pour ce qui concerne l’armée de Terre et l’armée de l’Air. Il faut rajouter l’opération Sentinel (7500 militaires plus les matériels roulants) dans l’Hexagone. De son coté la Marine est engagée, au-delà du soutien aux OPEX, dans des opérations conjointes avec l’OTAN ou dans des opérations de lutte contre le piratage en mer, contre l’immigration illégale(opération Sophia), contre la pêche illégale ou contre le trafic de stupéfiants. Le Livre Blanc prévoyait un ou deux théâtres permanents pour la Marine; c’est en fait une permanence d’engagement sur quatre à cinq théatres! Concernant l’armée de Terre et l’armée de l’Air, ce sont environ 20% de personnels supplémentaires (sans compter Sentinel) qui sont déployés en OPEX, 4 fois plus d’avions de chasse et probablement autant de véhicules que ce que prévoyait le Livre Blanc 2012. Avec 3 théâtres majeurs de haute intensité et 2 théâtres sévères d’engagement, la France a presque doublé ses engagements en voyant diminuer ses ressources budgétaires depuis des années!

 

Le MCO : variable d’ajustement du budget de la France…

Le MCO a trop souvent été considéré comme une variable d’ajustement budgétaire, alors qu’il est la clé de l’entrainement des forces armées, de la disponibilité de leurs matériels et donc de la possibilité d’engagement des forces. Les théâtres africains et moyen-orientaux mettent les hommes et les matériels dans des conditions extrêmes qui usent prématurément les équipements terrestres (50 à 60°, poussière, sable, etc.) et les hélicoptères (herbe à chameau dans les rotors, etc.). Ces difficultés naturelles, l’élongation des zones d’emploi (Mali = deux fois et demie la France), la surintensité de l’utilisation des matériels terrestres et volants sont bien supérieures à ce qui était prévu dans la LPM. Les matériels sont aux marges de ce qu’ils peuvent endurer avant rupture complète: exemple en 2015, 24 moteurs d’hélicos remplacés au lieu de 15 prévus dans la LPM; depuis 2012, 60 véhicules terrestres détruits par dommages de guerre! La culpabilité des politiques à vouloir prévoir ce qui les arrange plutôt que de couvrir les besoins face aux menaces prévisibles, le scandaleux ajustement budgétaire permanent au détriment des équipements de Défense et du MCO depuis des années, ont amené la situation suivante: les équipes non déployées (donc en France) sont sous-entraînées à cause des OPEX qui drainent presque tous les matériels, les autres étant indisponibles opérationnellement ou budgétairement! A noter, les députés ont souligné l’inadéquation de certains matériels terrestres aux théâtres actuels des OPEX: trop lourds, trop difficiles à manier dans les sables. Peut-être faudrait-il recréer des brigades méharistes…

 

Les PME/PMI largement exclues des marchés de MCO !

Contrairement aux grandes déclarations du MINDEF, les parlementaires ont relevé, à une exception récente près, que les PME étaient écartées des marchés de MCO. Pourtant, ils ont aussi relevé que l’Etat devait rester vigilant sur la conduite des programmes d’armement et le MCO initial... En résumé: il faut rapidement porter l’effort de défense (hors pensions) à 2% du PIB de la France, pour combler un déficit de 40% aujourd’hui. Une question: quelles capacités opérationnelles souhaite t’on donner aux forces armées? De la réponse découlera le dimensionnement naturel de son MCO!

 

* Rapport d’information n°3323 de la Commission de la Défense et des Forces Armées: OPEX et MCO (maintien en condition opérationnelle)

 

Note RP Defense:

voir Conséquences du rythme des opérations extérieures sur le maintien en condition opérationnelle des matériels

 

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