Placé sous le haut patronage de monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense cette rencontre constituait le second volet du 50eanniversaire des forces aériennes stratégiques (FAS) qui assurent, de manière ininterrompue depuis 1964, la permanence opérationnelle de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française. Le colloque ouvert par le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), réunissait autour de trois tables rondes, un panel de spécialistes du nucléaire militaire.
La première rencontre orientée sur « les exigences de la dissuasion au quotidien » était animée par le vice-amiral d’escadre Louis-Michel Guillaume, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique et le général Philippe Steininger, commandant les forces aériennes stratégiques (CFAS). La participation du lieutenant-general Stephen Wilson, commandant l’US Air Force Global Strike Command à cet échange, a apporté un éclairage international sur le sujet. Les propos étaient principalement basés sur des éléments du quotidien des hommes et des femmes de la dissuasion nucléaire. De la permanence opérationnelle, en passant par les explications des procédures et des entraînements, les intervenants ont démontré que cet univers ne laisse aucune place à l’improvisation.
S’en est suivi un échange sur les retombées de la dissuasion nucléaire. Un second débat ouvert par le général Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, qui a rappelé : « Depuis le 8 octobre 1964, date de la première prise d’alerte de dissuasion, en permanence, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, cette mission d’excellence se poursuit à un niveau opérationnel très élevé, permettant à la plus haute autorité de l’État de garantir en toutes circonstances la protection des intérêts vitaux de la France et conférant ainsi à notre pays un réel poids sur la scène internationale ». Animée par de grands spécialistes, cette table ronde a exposé quels étaient « les effets de levier de la dissuasion dans les domaines opérationnel, technique et scientifique ».
Ces allocutions ont été suivies d’un troisième éclairage consacré au thème « En quoi la dissuasion française reste-t-elle pertinente au 21ème siècle ? ». Plusieurs professeurs et chercheurs français et américain se sont exprimés à tour de rôle : Bradley H. Roberts, professeur consultant au centre pour la coopération et la sécurité internationale à l’université de Stanford, Philippe Errera, directeur de la délégation aux affaires stratégiques du ministère de la défense et Bruno Tertrais, maître de recherche à la fondation pour la recherche stratégique.
12 MRTT « Phénix » pour la France
En guise de conclusion, le ministre de la Défense a souligné la pertinence de l’arme nucléaire et a confirmé les efforts de modernisation apportés à ses composantes aéroportée et embarquée à bord de sous-marin, « la dissuasion nucléaire française me paraît plus que jamais pertinente » a-t-il ajouté. Il a également annoncé l’acquisition de nouveaux aéronefs : « notre volonté de moderniser la composante aéroportée de la dissuasion se concrétise avec un contrat d’acquisition de 12 avions MRTT (multi-rôles de ravitaillement en vol et de transport) ». La livraison du premier appareil, d’ores et déjà baptisé « Phénix » est prévue pour 2018. Les MRTT permettront de remplacer les ravitailleurs Boeing C-135, utilisés depuis les années 1960 par les forces aériennes stratégiques.
Retrouvez en ligne les discours du ministre de la Défense et du chef d'état-major des armées.