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17 novembre 2016 4 17 /11 /novembre /2016 12:20
Brazilian Navy H225M Naval Combat Configuration


17 nov. 2016 Airbus Helicopters

Helibras and Airbus Helicopters have opened a new chapter in the history of the H225M multirole utility helicopter with the official presentation of the first aircraft in naval combat configuration.


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17 novembre 2016 4 17 /11 /novembre /2016 11:55
La Bataille du Pont d'Arcole - Horace Vernet

La Bataille du Pont d'Arcole - Horace Vernet


17.11.2016 source JFP

 

17 novembre 1794 : début de la bataille de la Sierra Negra (Espagne) « opposant les troupes des généraux de Pérignon et Dugommier à celles du général espagnol de Carvajal. Cette victoire française voit notamment s’illustrer le chirurgien principal Dominique Larrey ». CNE J-B P. (COMLE).

 

17 novembre 1796 : victoire sur le pont d'Arcole (Italie). Commencée le 15, la bataille est remportée par Augereau. Bonaparte fait franchir l’Alpone à un petit détachement sensé faire diversion notamment grâce au bruit du tambour Estienne. Augereau profite du mouvement de panique causé chez les Autrichiens et franchit le fameux pont.

 

17 novembre 1854 : naissance d'Hubert Lyautey (Nancy). Maréchal de France, ministre de la guerre, académicien français, auteur du Rôle social de l’officier, bâtisseur du Maroc moderne. Adjoint du général Gallieni qui l’initie aux colonies. Mort en 1934. Sur Lyautey, lire Lyautey. Le ciel et les sables sont grands – Arnaud Teyssier.

 

17 novembre 1858 : prise de possession de l’île de Clipperton (ou île de la Passion), « afin d’avoir une position stratégique face au futur canal de Panama. Les droits de la France n’y seront reconnus qu’en 1931 par l’arbitrage de la Cour Internationale, suite d’une contestation du gouvernement mexicain. L’un des intérêts actuels de cette île réside dans sa Zone Economique Exclusive ». CNE J-B P. (COMLE).

 

17 novembre 1867 : naissance d’Henri Gouraud (Paris). Adjoint de Lyautey au Maroc, général d’armée, académicien des inscriptions et belles lettres, commandant de l’armée du Levant et Gouverneur Militaire de Paris. Il a publié plusieurs ouvrages dont Souvenirs d’un Africain au Soudan. Mort en septembre 1946, il est inhumé avec ses soldats morts lors des combats de la ferme de Navarin. Sur Gouraud, lire tous les écrits de Julie d’Andurain et notamment La capture de Samory (1898).

 

17 novembre 1869 : inauguration du canal de Suez (Egypte). L’impératrice Eugénie inaugure le canal. Aboutissement d’un rêve et de travaux pharaoniques, le canal de Suez en raccourcissant le trajet maritime Europe-Océan indien accentue le caractère stratégique de l’Egypte.

 

17 novembre 1892 : la colonne Dodds s’empare d’Abomey (actuel Bénin). Le colonel français, Dodds, s’empare d’Abomey, la capitale du royaume d’Abomey ou Dahomey, mettant un terme à une campagne commencée à Dogba le 18 septembre précédent. Depuis plusieurs mois déjà, l’action colonialiste des français se heurtait aux visées expansionnistes du roi d’Abomey Glèlè. A la mort de ce dernier, son fils Béhanzin a pris la tête de la lutte contre les forces françaises où s’illustrent particulièrement ses 4 000 amazones qui infligent des pertes sévères à leur adversaire (à son arrivée à Abomey, la colonne Dodds a perdu la moitié de ses effectifs) dans une campagne marquée par une grande violence des deux parties. Le Dahomey est placé sous protectorat français le 3 décembre suivant et Béhanzin contraint de se rendre en janvier.

 

17 novembre 1941 : suicide du général Udet (Berlin). As de l’aviation allemande lors de la Grande Guerre, Ernst Udet fortement critiqué en interne pour sa mauvaise gestion générale de la Luftwaffe et en particulier pour l’échec de la bataille d’Angleterre finit par se suicider.

 

17 novembre 1983 : raid sur Baalbek (Plaine de la Bekaa – Liban).  Après l’attentat du Drakkar (23/10/1983), François Mitterand déclenche l’opération Brochet sur la caserne Cheikh Abdallah. Huit Super-Etendard décollent du porte-avions Clemenceau et larguent 34 bombes de 250 et 400 kg sur une position des Gardiens de la Révolution islamique et du Hezbollah. La caserne aurait été évacuée quelques minutes avant les explosions suite à une fuite française.

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 13:55
Le CEAM présente le CEILDT - Centre d’Expertise et d’Instruction des Liaisons de Données Tactiques


15 nov. 2016 CEAM

 

Petit clip de présentation sur le Centre d’Expertise et d’Instruction des Liaisons de Données Tactiques (CEILDT).

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 12:55
photo Aseemblée Nationale

photo Aseemblée Nationale

 

9 novembre 2016 Commission de la défense nationale et des forces armées - Compte rendu n° 15

 

Présidence de Mme Patricia Adam, présidente

 

— Audition, ouverte à la presse, de M. Marwan Lahoud, président du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales

 

La séance est ouverte à neuf heures trente.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Monsieur le président, merci d’avoir répondu favorablement à notre invitation. Dans la lignée de l’actualisation de la loi de programmation militaire (LPM), nous concluons demain un nouvel exercice budgétaire avec le vote des crédits de la mission « Défense » pour 2017. Après ces étapes budgétaires et nos réussites à l’exportation, il semblait important que notre commission entende les groupements des industriels de la défense.

 

M. Marwan Lahoud, président du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales. Je suis très honoré de venir devant vous parler d’une industrie qui est un succès français. En 2015, le chiffre d’affaires total du secteur est évalué à environ 58,3 milliards d’euros, dont 39,5 milliards d’exportations directes. Nous restons ainsi la première filière exportatrice en France, augmentant notre contribution à la balance commerciale française avec un solde positif qui s’élève désormais à plus de 22 milliards d’euros. Quelques 80 milliards d’euros de commandes ont été obtenus en 2015 et l’année 2016 s’annonce tout aussi prometteuse. La filière représente 185 000 emplois directs, en hausse de 1,7 %. Les recrutements représentent environ 11 000 emplois directs en 2015 comme en 2016, dont 3 000 postes nouveaux créés dans la filière. La fin d’année 2016 s’annonce favorable, en dépit de tensions persistantes sur certains segments, comme celui des hélicoptères, fragilisé par les prix bas du pétrole. En effet, certaines entreprises du secteur pétrolier, traditionnellement de gros clients, dans l’off-shore en particulier, ont tout simplement arrêté d’investir. Aucune commande n’a été enregistrée ces dix-huit derniers mois dans ce secteur, ce qui constitue une situation inédite. Le rebond, en matière d’hélicoptères, était attendu du côté de la défense. Il se profile à l’horizon bien que le cycle commercial soit plus long que pour des clients privés. La déception polonaise est venue rappeler combien il était difficile de réussir sur des contrats à l’exportation.

 

Sur le chiffre d’affaires de 58,3 milliards, 23 % correspondent au secteur défense à proprement parler. Mais, il faut le signaler, le secteur défense représente désormais 32 % des commandes. En outre, la contribution de la défense ne se résume pas à des chiffres : il faut souligner le rôle contracyclique du secteur défense qui permet d’atténuer les ralentissements dans le secteur civil et ainsi de conserver les équipes quand un programme s’arrête, ce qui préserve les compétences. La défense est aussi un soutien à la recherche et à l’innovation ; elle intervient dans tous les développements longs ou à risques. La défense permet donc l’autonomie économique et financière de nos entreprises, grands groupes comme équipementiers. La diversification d’activité est essentielle et c’est pourquoi les commandes du ministère de la Défense le sont aussi.

 

L’exécution est globalement satisfaisante pour nous puisque les volumes annoncés ont été respectés. Je voudrais néanmoins rappeler que la construction de la LPM elle-même a été contrainte, demandant des concessions importantes de la part des industriels. Les industriels ont accepté, dans la négociation initiale, en 2013, des modifications des cadences de production pour préserver la R&D. La vraie satisfaction, le vrai succès, c’est l’exportation. En 2013, nous avions parié que nous allions compenser certains sacrifices par nos succès à l’export, avec le soutien de toute l’équipe de France de l’export. Force est de constater que cette mobilisation a porté ses fruits. Je tiens à remercier tous les acteurs publics qui se sont mobilisés : les administrations, le Gouvernement, le Parlement... Les succès du Rafale et des missiles associés ainsi que des hélicoptères ont permis d’assurer des plans de charge que la LPM ne soutenait plus. J’y associe les succès de DCNS (FREMM et sous-marins) puisque sont embarqués des objets volants à bord des plateformes navales.

 

Quelques sujets non résolus subsistent. Le premier, c’est le soutien, le support en service. Il me semble qu’il y a un problème d’organisation qui doit être traité, sans quoi on ne trouvera pas de solution efficace. Il faut avoir à l’esprit que lorsque la loi de programmation militaire a été conçue, on était très loin d’imaginer les conditions d’emploi dans lesquelles seraient ensuite placés nos équipements et nos matériels. On apprend en marchant, ou plutôt en volant. C’est un facteur aggravant du problème du soutien. Il ne s’agit pas seulement de s’adapter aux spécificités de chaque matériel, il faut en plus s’adapter aux conditions opérationnelles d’aujourd’hui. Deuxième point noir que je voudrais souligner : la recherche. La LPM a maintenu le financement à un niveau respectable. Mais il ne permet pas de couvrir l’ensemble du champ de manière satisfaisante. Nous ne pouvions pas imaginer, en 2013, l’accélération de l’innovation dans de nombreux domaines (biotechnologie, robotique, technologies de l’information, big data et analytics, intelligence artificielle, nanotechnologies et matériaux, nouvelles sources d’énergie). Au regard à l’effort de recherche global dans ces domaines, l’effort de recherche de défense est insuffisant.

 

Ce premier bilan étant exprimé, quelles sont nos attentes ? La remontée en puissance du budget de la défense à 2 % du PIB (hors pension) est une nécessité absolue, compte tenu des précédents compromis sur les volumes. Les 2 % s’imposent pour absorber le besoin de financement lié au renouvellement des moyens liés à la dissuasion ; financer le maintien en condition opérationnelle (MCO) dont les besoins progressent au rythme de l’obsolescence des matériels et de l’usure accélérée des équipements en OPEX ; assurer la livraison des équipements en cours, qu’il s’agisse des équipements à effet majeur ou de ceux de cohérence opérationnelle ; et puis préparer les besoins futurs.

 

La menace se renforce. Le Livre blanc de 1994 parlait de résurgence d’une menace majeure à l’est. Nous y sommes. Mais la menace évolue aussi : la protection des données, l’intégrité de l’information devient un enjeu majeur. La prolifération des objets connectés (réfrigérateurs, machines à laver) suscite des piratages dits « de déni de service » qui ont mis à plat tout le réseau américain. Il sera nécessaire de porter une attention particulière à ces évolutions. La banalisation de certaines technologies, comme les drones ou les essaims de drones, pour lesquels une dynamique semble enfin enclenchée avec les programmes FCAS et MALE RPAS, est une donnée importante. Il convient d’en faire des objets utilisables en missions et en même temps d’assurer la sécurité de l’ensemble. Je pourrais parler de satellites également, domaine dans lequel nous devons conforter notre position certes en pointe aujourd’hui.

 

Nous devons maintenir la dynamique à l’export. La loi de programmation militaire actuelle a montré le caractère indispensable de l’export pour le modèle économique des industries de défense. Il faut maintenir ces efforts dans la durée.

 

Je serais totalement incomplet si je ne parlais pas d’Europe. Le Royaume-Uni s’apprête à quitter l’Union européenne. Les annonces du nouveau président des États-Unis au cours de la campagne laissent présager un changement majeur en termes de défense. Il sera essentiel de relancer une dynamique européenne. Les Européens doivent prendre conscience de leurs intérêts communs ainsi que de la proximité, de la diversité et de l’acuité des menaces. Il y a une prise de conscience générale actuellement dans les États membres, qui s’est traduite par l’initiative franco-allemande récente, ainsi qu’à la Commission où l’on entend un nouveau discours et au Parlement européen. Cette prise de conscience doit se traduire en actes. L’Europe est menacée. Il faut le dire et le redire. Ce n’est pas une vision communément partagée, aussi bien par nos concitoyens que par nos dirigeants politiques. Si j’ignore quel sera l’avenir de l’Alliance atlantique à la suite des événements de la nuit, elle demeurera l’élément majeur de la défense globale et, s’il le faut, on trouvera des accords. La France joue un rôle déterminant dans le fonctionnement des instances de l’Alliance. Deux postes stratégiques sont ainsi occupés par des Français : le commandement suprême allié Transformation, avec à sa tête le général Mercier, et le poste de secrétaire général adjoint pour l’investissement de défense. La France est par ailleurs le quatrième contributeur au budget de l’Alliance derrière les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

 

J’aimerais attirer votre attention sur deux sujets en particulier. Tout d’abord, la défense antimissile balistique (DAMB). Il ne s’agit pas uniquement d’un bouclier américain posé au-dessus de l’Europe. Il existe des capacités européennes qu’il convient de valoriser et de mettre en avant. Ensuite, l’AFSC (Alliance Future Surveillance and Control), qui est le programme de remplacement de la capacité AWACS à horizon 2030. Là aussi, des compétences françaises existent et sont à faire valoir.

 

En conclusion, je dirais que la future loi de programmation militaire, ou du moins les évolutions envisagées, constituent un enjeu critique pour assurer la pérennité d’un outil qui participe à la souveraineté de la France et de l’Union européenne. Alors que parmi les douze entreprises récemment labellisées « Vitrines Usine du Futur », trois sont des acteurs de la filière aéronautique, il me semble important de rappeler que l’industrie de défense et l’industrie aéronautique sont des atouts pour la défense et pour l’économie de la France. Je vous remercie.

 

M. Philippe Vitel. Je m’apprête à présenter, pour le compte de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, un rapport sur l’avenir des capacités alliées de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR). On constate aujourd’hui que la demande de capacités ISR est supérieure à l’offre, et que nous avons besoin de plateformes ISR de plus en plus développées, car il faut certes qu’elles collectent l’information, mais également qu’elles soient munies de systèmes d’analyse pour traiter, exploiter et distribuer les données. De même, l’utilisation de l’espace aérien est pour l’heure non disputée. Demain, en revanche, nous connaîtrons les interdictions d’accès et les blocages de zones.

 

Ces évolutions nécessitent un très fort investissement en recherche et développement. Là où le bât blesse néanmoins, c’est que les sommes investies en ces domaines sont déjà considérables – le marché, qui représente actuellement 100 milliards de dollars, s’élèvera à 120 milliards de dollars d’ici 2020. Il nous faut donc trouver un équilibre entre les capacités ISR tactique et stratégique. Quelle est votre approche ? Où se situe la France sur ces questions ? Serons-nous enviés à l’avenir ?

 

Mme Geneviève Gosselin-Fleury. Vous avez évoqué tout à l’heure le Brexit. Les conséquences ont-elles été mesurées – peuvent-elles l’être ? – pour l’industrie aéronautique française. Quelles sont vos principales craintes ?

 

M. Marwan Lahoud. S’agissant tout d’abord du Brexit, il est trop tôt pour mesurer une quelconque conséquence au-delà de la baisse de la livre. L’évolution du taux de change a des conséquences évidentes puisque, par exemple, les ailes des avions Airbus sont fabriquées au Royaume-Uni. Il y a donc un effet change mais qui demeure conjoncturel. Les craintes pour une entreprise comme Airbus et une filière comme la nôtre sont fortes, car l’interdépendance avec le Royaume-Uni est forte. À titre d’exemple, un groupe comme Thales possède une activité au Royaume-Uni ; c’est d’ailleurs le cas de nombreux équipementiers. Nous sommes donc en situation d’attente : le Brexit se traduira-t-il par la mise en place de barrières douanière ou de restrictions à la circulation des salariés ? Si tel était le cas, cela changera la nature de notre activité. Concernant la coopération bilatérale en matière de défense, j’entends les propos des responsables britanniques selon lesquels le Brexit ne changera rien. Attendons de voir.

 

S’agissant ensuite de l’ISR, nous allons au-devant d’une révolution en la matière. Vous avez décrit en quelques mots un paysage que l’on pourrait développer à souhait. Au fond, ce qu’il convient d’assurer, c’est la supériorité aérienne. Aujourd’hui cette supériorité est assurée par des avions de combat. Ce sera toujours le cas demain mais il importe de commencer à se poser la question de l’après. La supériorité aérienne est la clef, on l’a vu dans les conflits récents : il faut « tenir » le ciel. Or, comme j’ai eu l’occasion de l’esquisser dans mon propos liminaire, nous n’avons pas encore tiré toutes les conséquences de la révolution numérique, en termes d’équipements ISR nécessaires à l’exploitation des données notamment.

 

Demain le système ISR français, celui de l’Europe de l’ouest ou de l’OTAN, sera fait d’essaims d’équipements, communiquant entre eux. Au fond, ce à quoi l’on assiste, c’est la fin de la structure hiérarchique, c’est-à-dire un système de commandement central en étoile. C’est l’ensemble de l’architecture du système de bataille qui connaît une évolution massive, car on ne fait plus de différence entre supériorité aérienne, attaque dans la profondeur et ISR. Cette évolution du combat aéroterrestre devra être appréhendée en coopération car il n’existera pas de systèmes nationaux. Nous n’en sommes qu’au début de l’histoire, mais il va falloir accélérer car si l’on traîne, on va rater le coche comme cela est déjà arrivé sur d’autres sujets.

 

M. Jean-François Lamour. C’est justement l’objet de ma question ! Vous avez beaucoup insisté dans votre présentation liminaire, dont vous nous remercions, sur les efforts à fournir en termes d’innovation et de recherche. On peut le dire, dans les années soixante, c’est la dissuasion qui a tiré l’innovation. Beaucoup de secteurs civils ont bénéficié de la dissuasion, que cela plaise ou non ! Aujourd’hui on est quasiment à front renversé : l’innovation est poussée par les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), voire des acteurs comme Uber ou Airbnb, et c’est bien le secteur civil qui s’approprie le numérique. Vous faisiez également référence aux systèmes en réseau qui gomment la hiérarchie.

 

Ma première question est donc la suivante : notre système d’aide publique en matière d’aide et de recherche est-il adapté à cette évolution ? Vous avez évoqué le rôle de l’aide publique dans les développements à risque, mais on se situait alors dans le champ militaire ; quelles sont les évolutions possibles du système d’aide dans le champ civil ?

 

Ma seconde question porte sur la base industrielle et technologique de défense (BITD) européenne, dont je crains qu’elle soit loin d’exister, malgré l’existence d’un socle français. Faut-il aller vers une diversification ou une consolidation du secteur pour rendre plus solides l’industrie et la recherche ? Une meilleure intégration européenne pourrait-elle ainsi être l’une des briques de la défense européenne ?

 

M. Alain Marty. Ma question s’inscrit dans le même ordre d’idées. Hier, plusieurs d’entre nous ont abordé ce sujet avec le patron de Safran, au moment où vous-même étiez, si je ne me trompe, en rendez-vous avec M. Jean-Marc Ayrault.

 

Je souhaite ainsi vous interroger sur les crédits du Programme d’investissements d’avenir (PIA), dont l’utilité pour la filière aéronautique et spatiale est certaine. Pour rappel, il en ressort des financements dont la moitié environ est à la charge de l’entreprise, et l’autre moitié à la charge du PIA. Le PIA 1 et le PIA 2 ont été des succès en ce sens. Il semblerait que l’on s’oriente vers PIA 3, qui concernerait d’autres filières, avec un mode de financement différent, les trois-quarts de l’investissement étant à la charge des entreprises. Cette évolution vous paraît-elle souhaitable ? Pour ma part, s’il peut apparaître sympathique de vouloir aider d’autres filières, il est à mon sens contestable d’arrêter de soutenir ce qui fonctionne.

 

M. Marwan Lahoud. Quand on parle d’innovation, il faut d’abord savoir de quoi l’on parle. De manière schématique, on pourrait distinguer quatre catégories d’innovation. La première, c’est l’innovation incrémentale, qui repose sur des technologies existantes et un modèle économique connu. La réalisation de l’A320neo est un exemple. La deuxième, c’est l’innovation disruptive, qui se fonde sur des technologies existantes et un nouveau modèle économique, comme Uber. La troisième, c’est la percée technologique avec un modèle économique inchangé, comme dans le cas de la dissuasion nucléaire. La quatrième, enfin, est ce que les anglophones appellent le blue sky. Le « ciel bleu » conjugue une percée technologique et un nouveau modèle économique, comme le GPS ou Galileo. Évidemment les frontières entre ces catégories sont floues.

 

L’industrie peut assurer le financement par elle-même lorsqu’il s’agit d’innovation incrémentale ou d’innovation disruptive. Le modèle économique est en effet connu, ou les gains assurés. Il n’y a pas lieu d’aller chercher des fonds publics. En revanche, il commence à être intéressant de se reposer sur un partenaire à risque dans le cas d’une percée technologique. Or, le financement public ou le soutien public, ce sont des partenariats à risque. La différence entre le financement public et le financement bancaire, c’est que le partenaire public assume le risque avec l’entreprise. Ceci est impératif lorsque l’on se trouve en « ciel bleu ».

 

Notre système est-il adapté aux innovations d’aujourd’hui ? Je ne le crois pas car avec la révolution numérique, nos vieux modèles sont dépassés. Le PIA 1 et le PIA 2 ont réservé une part importante à l’aéronautique et le résultat, ce sont des objets qui volent comme le H160, qui est un très bon hélicoptère et un beau succès. Sans le PIA 1, il n’existerait pas !

 

Le Commissariat général à l’investissement (CGI) considère aujourd’hui que notre secteur a été servi par les premiers PIA, et que celui-ci n’est d’ailleurs pas fléché sur un secteur particulier. J’en prends note, mais aujourd’hui, le financement proposé par le CGI s’apparente à celui proposé par le secteur bancaire, et si les conditions sont comparables, un industriel préfère se tourner vers un acteur bancaire, car il s’agit d’un acteur de marché.

 

En réalité, ce dont nous avons vraiment besoin, c’est de financements publics dans le cadre de partenariats à risque. Les mots « à risque » peuvent effrayer mais sans les avances remboursables concédées à l’aéronautique, Airbus n’existerait pas. L’investissement consenti par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore l’Espagne a été l’un des meilleurs possibles, avec un formidable retour sur investissement. Mais au départ, il s’agit d’un encouragement par un partenariat à risque. C’est cela qui est intéressant car l’on sait que si le programme échoue, l’entreprise ne coule pas.

 

J’en viens à la seconde question de M. Lamour. Dans l’aerospace, la consolidation est faite au niveau du premier rang. Il faut sans doute agir maintenant au niveau des équipementiers, en particulier du côté des PME françaises, comme le rappelle mon collègue Bertrand Lucereau, président du comité Aero-PME, au contact des entreprises du GIFAS. À ses yeux, il est nécessaire de consolider le tissu d’entreprises de second rang. Pour le reste, la situation est aujourd’hui correcte et pourra faire l’objet d’ajustements, sans réel besoin de grandes opérations de fusion.

 

Mme Geneviève Fioraso. Je tiens d’abord à féliciter le président Lahoud, et à travers lui Airbus Defense and Space, qui a confirmé une décision politique prise en décembre 2014 concernant Ariane 6, grâce au travail de ses équipes et notamment de sa filiale dédiée, Airbus Safran Motors. Cette dernière a fait un travail technique remarquable, figeant ainsi la décision le 3 novembre dernier. Il s’agit d’une bonne décision européenne – elles doivent être saluées, quand il y en a (Sourires.) –, qui permet à l’Europe de garder son autonomie dans l’accès à l’espace. Les industriels pourraient d’ailleurs la valoriser davantage. Il s’agit aussi d’un investissement qui bénéficiera à l’industrie française à plus de 50 %.

 

Ariane 6 aura besoin d’évolutions, financées jusqu’alors par le Centre national d’études spatiales (CNES) et l’Agence spatiale européenne (ESA). Ces anticipations étaient cependant également financées avec l’aide du Programme d’investissements d’avenir, par exemple dans le cadre de la propulsion électrique. Je regrette qu’il n’y ait aujourd’hui plus de fléchage à ce niveau, comme je déplore un manque de soutien aux grands champions français. J’estime qu’il s’agit là d’une erreur stratégique et de jugement. J’espère donc que les choses pourront évoluer. Il y a une stratégie qui doit être assumée par le Gouvernement. La décision prise est de nature politique et ne devrait pas être faite par des agences.

 

Par ailleurs, je considère que le domaine spatial est celui qui est le plus bousculé par la révolution numérique, laquelle n’avait pas été franchement anticipée par les acteurs européens. L’on pensait en effet avoir les meilleurs ingénieurs du monde, les meilleures infrastructures par rapport aux GAFA et à la puissance outre-Atlantique. Nous nous sommes rendu compte que la révolution numérique était bien en cours et que les GAFA en étaient à la pointe. Ce qui a amené une nouvelle logique, une nouvelle culture qui ne doit pas pour autant nous faire oublier nos compétences. J’ai donc deux questions à ce sujet. Premièrement, privilégiez-vous, dans vos recrutements, l’embauche de data scientists ? Nous ne le savons pas, mais, aujourd’hui, l’espace est le plus grand pourvoyeur de données. On considère ainsi que le marché des données croît de 15 % chaque année et sera multiplié par quinze dans les dix prochaines années. Deuxièmement, je souhaiterais revenir sur l’observation optique de la Terre dans le domaine de la défense, notamment les projets concomitants du CNES sur un satellite très haute résolution et l’initiative d’Airbus Defense and Space autour d’une constellation de quatre satellites. Comment articule-t-on tout cela ? Quelle coordination pour quel avancement ? Comment fait-on en sorte que nos deux grands constructeurs, Thales et EADS, ne se parasitent pas pour entacher nos succès à l’export ? Je proposais notamment dans un précédent rapport le concept de « co-opétition », très connu dans la micro-électronique. Il s’agit de la coopération des sous-traitants pour éviter les doublons, de la coopération dans la R&D pour optimiser les investissements et enfin, la compétition lorsque l’on arrive sur le marché. Comment envisagez-vous les choses dans l’intérêt de la défense de notre pays ?

 

Mme la présidente Patricia Adam. Merci à nos collègues qui se sont exprimés très clairement au sujet du PIA ; je m’engage à organiser une audition sur le sujet.

 

Mme Édith Gueugneau. Dans un contexte fortement concurrentiel, la pression exercée sur notre industrie par les pays émergents, soucieux de développer leur propre filière, notamment du point de vue de l’innovation, de la recherche et du développement, implique pour notre pays de ne pas se laisser distancer. Nous savons en effet que ces domaines évoluent rapidement face à une révolution numérique importante. Ma première question portait donc sur le PIA mais vous y avez largement répondu. Par ailleurs, la digitalisation, fait incontestable, impacte l’industrie française de l’armement. À vos yeux, dispose-t-on déjà du recul nécessaire pour en évaluer l’impact réel sur les filières ? Que constatez-vous sur l’évolution, notamment concernant les emplois ?

 

M. Marwan Lahoud. Je vais peut-être vous surprendre. La révolution digitale est peut-être avant tout dans le profil des équipes. Le jeune ingénieur, par construction, est un data scientist, intégré dans l’univers numérique. Le problème n’est donc pas tant de savoir si l’on embauche de tels profils que de savoir si notre organisation est attractive en permettant l’adaptation des carrières, l’adaptation de l’accueil. Nous devons aussi savoir accepter le fait que le jeune ingénieur, nouvel arrivant, ne connaîtra pas une carrière similaire à la nôtre, c’est-à-dire rester dans la filière alors que des attentes se trouvent ailleurs. Il s’agit bien plus d’un changement culturel que d’un changement technologique. Le résultat fait que, aujourd’hui, le groupe Airbus, conscient de ce changement, et sa filière aéronautique, restent en France très attractifs pour les jeunes diplômés dans les domaines scientifique et technique. Nous devons tenter de comprendre comment tirer profit de cet avantage et comment retenir les nouvelles recrues.

 

Concernant le changement de business model, les GAFA nous ont montré que l’espace était un business alors que le modèle général, qui prévalait jusqu’alors, insistait sur une économie mixte, composée d’une part souveraine et excluant les retours sur investissement dans le domaine spatial. Or, Space X et Blue Origin ont permis de montrer que des acteurs peu philanthropes pouvaient investir dans une activité rentable. Dans le cadre du programme Ariane 6, auquel vous avez grandement contribué en 2013 dans la prise de décision, Mme Fioraso, je dirais qu’il s’agit également d’un changement de business model. Pour la première fois, l’industrie investit elle-même dans un projet de lanceur. Elle est ainsi prête à investir si le modèle économique et bon. C’est d’ailleurs pour cela que les décisions ont un peu traîné face à de vieilles habitudes, en particulier concernant le retour géographique.

 

Concernant l’observation spatiale, l’initiative d’Airbus consistant à lancer ses propres satellites ne vient pas d’une logique « défense » ou de « compétition défense ». Nous avons une activité « géo-information » (GEO) peu connue mais très performante : la fourniture d’images. Nous sommes l’un des principaux fournisseurs – si ce n’est le principal fournisseur – de Google en matière d’imagerie spatiale.

 

Il se trouve que nos concurrents américains ont accès, car l’administration américaine leur donne accès, à des images « très haute résolution » (THR). Or, quand votre concurrent dispose de telles images, il « tue » l’activité des autres entreprises. Nous devions donc réagir, ce que nous avons fait en lançant cette initiative satellite THR. Ce n’était pas du tout calculé, mais nous allons lancer cette activité car nous en avons besoin pour faire vivre notre activité GEO – pas seulement toutefois, car il y a bien un business case et un retour sur investissement dans ce domaine.

 

Concernant nos relations avec les armées, la vente d’images aux militaires va-t-elle se substituer à la vente de satellites d’observation ? Il reste du travail à faire – les militaires ont besoin de maîtriser totalement la programmation – mais c’est envisageable. J’insiste, il s’agit réellement d’un changement de business model. Pour reprendre ma classification, nous sommes ici dans l’innovation disruptive avec la simple utilisation d’une technologie actuelle – la THR – mais au service d’un modèle économique différent qui est le suivant : nous n’allons plus vous vendre des satellites, nous allons en conserver la propriété, mais nous allons vous vendre des images.

 

Sur la digitalisation, nous en sommes à la première vague. D’autres viendront. La première vague c’est surtout une révolution en matière de micro-électronique au sens large. Tous les dix-huit mois, il y a une multiplication par deux la puissance de calcul, de stockage ou de la résolution d’images, ou la division par deux du coût de la puissance de calcul. Mais pour l’instant, la révolution de l’intelligence humaine ne s’est pas produite. Le jour où on combinera ces extraordinaires moyens de calculs, de capture d’images et d’information avec de la réflexion, de l’algorithme intelligent, nous aurons franchi une étape. Pour répondre à une question qui m’a été posée, je pense que nous n’en sommes qu’au début du voyage.

 

M. Daniel Boisserie. Vous avez évoqué l’élection du nouveau président des États-Unis. Ça n’est peut-être pas une vraie surprise pour vous et, en tout état de cause, vous avez étudié toutes les conséquences possibles de cette élection. Pourriez-vous nous en dire plus sur ces conséquences pour ce qui concerne les industriels du secteur aéronautique et spatial ?

 

Je souhaiterais dire quelques mots sur la formation. Notre collègue Geneviève Fioraso a assuré que la France avait les meilleurs ingénieurs du monde. Il semblerait que tel ne soit pas le cas lorsqu’ils entrent dans votre entreprise puisqu’ils ont besoin de formations adaptées, tout comme les techniciens – qu’il ne faut pas oublier. Vous conduisez une politique de formation forte, que vous menez d’ailleurs en partenariat avec les régions. Nous avons la chance d’avoir aujourd’hui au sein de cette commission l’un de nos présidents de région, qui n’est pas le moins actif dans ce domaine (Sourires.). Comment se passe cette collaboration avec les régions ?

 

Par ailleurs, je lance un cri d’alarme en tant qu’élu rural. Certes, je suis un peu rassuré car je viens d’apprendre que les industries aéronautiques et spatiales se développaient aussi dans les zones rurales. Tel est le cas dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais votre groupement ne pourrait-il pas faire plus d’efforts – et lesquels – en termes d’implantation dans de telles zones ? Les élus ruraux sont tout à fait prêts à vous accueillir et à vous faire profiter de dispositifs comme les ateliers-relais entre autres avantages.

 

Enfin, où en est-on concernant le contrat avec la Pologne puisqu’il semblerait qu’une procédure judiciaire soit en cours ?

 

M. Alain Moyne-Bressand. Comment voyez-vous la suite après la perte du contrat polonais par Airbus Helicopters ? Il s’agissait d’un gros marché, l’entreprise doit donc être fragilisée. Par ailleurs, où en est-on sur l’A400M, qui lui aussi fait partie des inquiétudes et des déceptions au sein de l’entreprise Airbus ? Comment comptez-vous régler tous les problèmes rencontrés ?

 

Mme la présidente Patricia Adam. Il était étonnant que cette question n’ait pas encore été posée !

 

M. Alain Rousset. Je souhaiterais aborder quelques points, qui sont davantage des réflexions que des questions, et qui vous concernent en tant que président du GIFAS et en tant que n° 2 d’Airbus. Je considère qu’une des faiblesses de l’aéronautique est sa supply chain. Elle est trop émiettée pour la montée en cadence attendue. On le voit pour Dassault, on le voit pour Airbus. C’est du moins ce que j’entends sur le terrain. Vous avez commencé à restructurer cette supply chain autour d’entreprises de type Mittelstand – entreprises de taille intermédiaire. C’est en tout cas l’un des objectifs que je porte en tant que président de la région Nouvelle-Aquitaine. Il faut qu’on arrive à faire avancer ce dossier. Quand une entreprise de 45 salariés seulement – c’est la moyenne pour les entreprises de sous-traitance en Midi-Pyrénées et Aquitaine – n’a qu’un seul client, ce n’est pas suffisant pour faire de la R&D, pour porter des innovations de rupture, pour se doter de produits propres en cas de replis de production qui peuvent mettre à mal ce tissu d’entreprises. En dehors des points que vous avez évoqués, il s’agit d’un sujet essentiel.

 

L’autre sujet que je souhaiterais aborder rejoint les questions posées par notre collègue Geneviève Fioraso : c’est la recherche systématique du maximum de valeur pour les productions de notre territoire ou en Europe. Vous avez évoqué la fourniture d’images à Google. Cela m’évoque l’exemple des grumes de bois françaises envoyées en Espagne et qui nous reviennent sous forme de meubles. Il faudrait que l’on puisse disposer d’une feuille de route sur la maîtrise de la relation espace-satellite-terre. On commence à le faire, mais il y a un investissement industriel essentiel à consentir de la part d’un grand groupe tel que le groupe Airbus. Sinon, demain, les tracteurs dans nos campagnes, les machines à vendanger, les garde-côtes, la surveillance des frontières, la médecine à distance, bref toutes les activités et tous les services qui dépendent des informations fournies par satellite seront dépendants de Google. Je ne suis pas certain que nous ayons pris toute la mesure de ce risque. Vous parliez d’innovation de rupture ; en voilà une, dont nous devrions nous préoccuper.

 

Enfin, sur le soutien, je pense que nous faisons des choses intéressantes pour peu que nous « raisonnions soutien », avec le réseau de PME et d’acteurs publics – je pense notamment aux ateliers industriels de l’aéronautique (AIA) qui font du bon travail.

 

M. Marwan Lahoud. Sur la formation, nous disposons avec nos ingénieurs d’une bonne matière première. Là où nous pêchons, c’est lorsqu’il s’agit de former des techniciens et des compagnons car les formations délivrées par les lycées professionnels sont rarement adaptées. Nous prenons alors notre destin en main, en partenariat avec les collectivités territoriales et avec l’éducation nationale au niveau local pour trouver des solutions. Mais de tels partenariats restent des « îlots ». Grâce au bon accord que nous avons avec la région Nouvelle-Aquitaine par exemple, nous disposons d’un centre de formation qui nous fournit ce que nous cherchons en la matière ; avec le conseil départemental de Midi-Pyrénées nous avons créé le « lycée Airbus », lycée privé géré par l’entreprise et dont 3 000 élèves sur les 5 000 élèves formés par cette institution travaillent dans la filière. Nous disposons de solutions faites sur-mesure, mais le sur-mesure dépend des bonnes volontés locales – de la collectivité, du proviseur, etc. J’appelle donc de mes vœux l’émergence de solutions systématiques, et davantage d’interaction entre les lycées professionnels et les employeurs. Au fond, l’employabilité des étudiants doit être prise en compte d’entrée de jeu dans l’élaboration des formations. Cela peut être le cas, mais ce n’est pas systématique.

 

M. Daniel Boisserie. Bien sûr !

 

M. Marwan Lahoud. Sur le contrat polonais, je rappelle que le gouvernement précédent avait sélectionné Airbus Helicopters à l’issue d’une procédure d’appel d’offres extrêmement rigoureuse. Pendant toute la campagne précédant l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, les figures de la nouvelle majorité ont expliqué que ce contrat était un scandale. Nous avons négocié les offsets – les compensations industrielles – pendant un an, ce qui par ailleurs est un peu surprenant dans le cadre d’un marché européen. Au bout d’un an, le nouveau gouvernement nous a mis dehors. C’est une déception pour nous, qui estimons que cette mise à l’écart ne se justifie pas. Une information judiciaire a en effet été ouverte en Pologne afin d’éclaircir la manière dont les choses se sont passées. Mais ce n’est pas la clé de cette affaire. La clé c’est que, dans un premier temps, le ministre de la Défense polonais a annoncé qu’il souhaitait acheter des hélicoptères américains Black Hawk sur étagère puis, dans un second temps, il a affirmé que sa première déclaration n’était pas une déclaration officielle… Le gouvernement a alors lancé un nouvel appel d’offres auquel nous avons été invités à participer. Nous allons voir si nous y donnons suite, mais le moins que l’on puisse dire c’est que le comportement des autorités polonaises pendant cette année de négociation n’a pas été des plus transparents.

 

J’en viens à l’A400M. Nous le savons, il y a un problème majeur lié au réducteur du turbopropulseur. Nous travaillons à la résolution de ce problème technique important. Mais ce sujet masque tous les travaux en cours sur l’amélioration des capacités militaires de l’avion. Or un avion militaire dure un certain temps. C’est totalement différent dans le domaine civil, où les étapes d’entrée en service d’un avion sont beaucoup plus courtes. Nous assumons ce problème, nous travaillons main dans la main avec nos fournisseurs pour le résoudre. Je reste extrêmement positif. L’A400M est entré en service, il participe aux opérations, sa capacité militaire va monter progressivement et il va rester en service pendant plusieurs dizaines d’années. C’est le début d’un voyage. En disant cela, je fais un effort sur moi-même pour ne pas évoquer les milliards d’euros que ce programme a coûté à l’entreprise. Une augmentation de devis avait été effectuée en 2010, dont une partie avait été assumée par les clients. Mais nous provisionnons régulièrement des fonds et, au total, nous perdons de l’argent sur cet avion.

 

La supply chain est le talon d’Achille de la filière. Nous nous en occupons comme d’un nouveau-né. Nous essayons d’améliorer la performance industrielle en nous efforçant de diffuser le savoir. Au-delà, nous surveillons de très près ce qui se passe dans la filière, nous examinons les défaillances, des fonds existent, etc. Malgré tout, la défaillance d’un seul peut se traduire par des impacts majeurs pour tous.

 

Une dernière précision : j’ai évoqué nos relations commerciales avec Google, mais nous ne vendons pas uniquement à cette entreprise. Je souhaitais simplement souligner le fait que nous disposons d’une activité imagerie très performante et reconnue. Par ailleurs, nous fournissons des services beaucoup plus élaborés que la simple vente d’images.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Nous vous remercions.

 

La séance est levée à dix heures quarante-cinq.

 

Télécharger Compte rendu n° 15 - Commission de la défense nationale et des forces armées

 

*

* *

 

Membres présents ou excusés

 

Présents. - Mme Patricia Adam, M. Nicolas Bays, M. Daniel Boisserie, M. Malek Boutih, Mme Isabelle Bruneau, Mme Nathalie Chabanne, M. Jean-David Ciot, M. David Comet, M. Bernard Deflesselles, M. Lucien Degauchy, Mme Geneviève Fioraso, M. Yves Foulon, M. Sauveur Gandolfi-Scheit, Mme Geneviève Gosselin-Fleury, M. Serge Grouard, Mme Edith Gueugneau, M. Christophe Guilloteau, M. Francis Hillmeyer, M. Jacques Lamblin, M. Jean-François Lamour, M. Charles de La Verpillière, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Maurice Leroy, M. Alain Marleix, M. Alain Marty, M. Damien Meslot, M. Philippe Meunier, M. Alain Moyne-Bressand, Mme Nathalie Nieson, Mme Sylvia Pinel, Mme Marie Récalde, M. Alain Rousset, M. Stéphane Saint-André, M. Thierry Solère, M. Jean-Michel Villaumé, M. Philippe Vitel

 

Excusés. - M. Olivier Audibert Troin, Mme Danielle Auroi, M. Claude Bartolone, M. Philippe Briand, M. Jean-Jacques Candelier, Mme Catherine Coutelle, M. Guy Delcourt, Mme Carole Delga, M. Nicolas Dhuicq, M. Éric Jalton, M. Laurent Kalinowski, M. Frédéric Lefebvre, M. Bruno Le Roux, Mme Lucette Lousteau, M. Gwendal Rouillard, M. François de Rugy

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 11:55
Jean Gabin, chef de char du Régiment Blindé de Fusiliers Marins

Jean Gabin, chef de char du Régiment Blindé de Fusiliers Marins


15.11.2016 source JFP
 

15 novembre 1315 : bataille de Morgarten (Suisse actuelle). Convoités à la fois par la Bavière et l'Autriche, les Cantons suisses (Uri, Schwytz et Unterwald) donnent leur faveur au duc Louis IV de Bavière. Mécontent, Léopold Ier d'Autriche envoi une armée de 4000 hommes mater les montagnards suisses. Malheureusement pour lui, son attaque ne reste pas secrète et les Cantons préparent une embuscade dans les règles de l'art au niveau du lac d'Ageri et du passage de Morgarten. L'armée Habsbourgeoise pense surprendre les paysans suisses au petit matin et progresse de nuit sur un chemin qui à certains endroits est étroit, pris entre des falaises et un lac. C'est là que les paysans suisses l'attendent : ils laissent l'armée s'engager dans le piège, la bloquent puis la détruisent posément à coup de pierres, troncs d'arbres et coups de piques. Beaucoup de chevaliers périssent noyés dans le lac. L’opinion publique de l’époque est choquée car les montagnards suisses ne font aucun prisonnier : ils préfèrent détrousser l’adversaire (mort ou assommé) plutôt que de s’embarrasser d’un otage pour réclamer une rançon comme cela se pratiquait alors.

 

15 novembre 1634 : premier règlement de discipline de la Marine. Richelieu fait adopter un texte codifiant la discipline à bord des navires sur la base des traditions et coutumes des marins.

 

15 novembre 1796 : début de la bataille du pont d'Arcole (Italie). Après l'échec de Caldiero le 12, Bonaparte doit éviter de perdre Vérone. Manœuvrant pour couper les Autrichiens de leurs soutiens, il butte sur l'Alpone, petit affluent de l'Adige, que seul un pont traverse à la hauteur du village d'Arcole fermement tenu par les Autrichiens. L'acharnement des soldats français et l'exemple de leurs chefs (Augereau, Lannes, Bon, Verdier) leur permettront de forcer le passage, au prix de nombreuses pertes...deux jours plus tard.

 

15 novembre 1879 : naissance d’Henry de Monfreid (La Franqui). Le baroudeur de la Corne de l’Afrique aurait 135 ans aujourd’hui. Mort en 1974 à 95 ans, sa vie est une succession d’aventures.

 

15 novembre 1900 : Churchill est fait prisonnier par Botha (Afrique du Sud). Envoyé comme correspondant du Morning post en Afrique du Sud pour couvrir le second conflit des Boers, le jeune Winston Churchill, 26 ans, est victime d'un déraillement du train blindé dans lequel il voyage. Les troupes du général Botha le font prisonnier. Il s'évade un mois plus tard du camp de Pretoria et parcourt 480 km jusqu'à Lourenço Marquez. Il fait la « une » des journaux britanniques et entame une carrière publique qui durera 60 ans.

 

15 novembre 1976 : mort de Jean Gabin (Neuilly-sur-Seine). Jean Alexis Moncorgé (son vrai nom) effectue son service militaire à Lorient en tant que fusilier marin (1924). Devenu une véritable star du cinéma il est néanmoins mobilisé en septembre 1939 et affecté à Cherbourg. Refusant de tourner pour les Allemands, il émigre aux Etats-Unis après une fuite par l’Espagne (Février 1941). Après quelques tournages à Hollywood, il finit par s’engager dans les forces navales françaises libres (Avril 1943) et gagne Casablanca. Il est affecté à la 2ème DB où il sert en tant que chef de char au régiment blindé de fusiliers-marins et ira jusqu’à Berchtesgaden après avoir participé aux combats de Royan et de la campagne d’Allemagne. Monstre sacré du cinéma français, il a tourné dans la plupart des films dits classiques. Ayant conservé toute sa vie des relations étroites avec la Marine nationale, l’une de ses dernières volontés est permise par le Président de la République : le 19 novembre, les honneurs militaires lui sont rendus à bord de l’aviso Détroyat et ses cendres sont répandues au large de Brest.

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10 novembre 2016 4 10 /11 /novembre /2016 12:30
Chammal : les artilleurs appuient les forces irakiennes


10 nov. 2016 Ministère de la Défense

Opération Chammal : les artilleurs de la Task Force Wagram appuient les forces irakiennes et participent à la sécurisation des zones conquises aux alentours de Mossoul.

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10 novembre 2016 4 10 /11 /novembre /2016 11:55
La bataille de Tolbiac, toile marouflée, Panthéon de Paris, France - Joseph Blanc (1846-1904)

La bataille de Tolbiac, toile marouflée, Panthéon de Paris, France - Joseph Blanc (1846-1904)


10.11.2016 source JFP

 

10 novembre 496 : bataille de Tolbiac (Zulpich - Allemagne actuelle). Le roi Clovis écrase les Alamans près de l'actuelle ville de Cologne après avoir invoqué le Dieu de sa femme Clothilde. En remerciements de cette victoire, il décide de se convertir au christianisme et est baptisé par l'évêque Saint Rémi.

 

10 novembre 1444 : bataille de Varna (Bulgarie). Défaite des croisés (d'Europe centrale) face aux Turcs trois fois plus nombreux, sur les bords de la mer Noire. Le roi de Hongrie Ladislas III meurt dans la bataille. Constantinople sera conquise 9 ans plus tard.

 

10 novembre 1555 : Villegagnon débarque dans la baie de Guanabara (actuel Brésil). L’amiral français tente de créer une colonie avec 600 colons. Les Portugais détruisent ce qui reste de l’implantation française le 20 janvier 1567.

 

10 novembre 1567 : bataille de Saint-Denis (Paris). Les protestants commandés par le Prince de Condé et l’amiral de Coligny ont tenté d’enlever Charles IX, le roi de France, le 28 septembre près de Meaux ; suite à leur échec, ils assiègent Paris. Le connétable Anne de Montmorency effectue une sortie pour briser le siège et est mortellement blessé d’un coup de feu dans le dos. Sur son lit de mort, il répond à son confesseur : « Pensez-vous que j’aie vécu près de quatre-vingts ans pour ne pas savoir mourir un quart d’heure ? »

 

10 novembre 1775 : le Congrès des Etats-Unis créé les Continental Marines (ancêtre du USMC). Au cours de la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, deux bataillons d'infanterie embarquée sont constitués par le Congrès, le 10 novembre 1775, sous le nom de Continental Marines. Ceux-ci sont démobilisés dès 1785 mais la « quasi-guerre » (quasi-war) contre la France amène le Congrès à voter un texte recréant un corps de fusiliers marins le 11 juillet 1798. Ce corps sera alors placé sous l'autorité directe du Secrétaire à la Marine.

 

10 novembre 1900 : mort de l’auteur de la Galette (Montpellier). Saint-Cyrien de la promotion d’Isly (1843-1845), Pierre Léon Bouisset, compose un chant de protestation contre la suppression par le commandement de la contre-épaulette, dite “galette”, que portaient les élèves les plus mal classés. Le chant est devenu l’hymne traditionnel de l’ESM de Saint-Cyr.

 

10 novembre 1920 : choix du Soldat inconnu (Verdun). André Maginot demande au soldat Auguste Thin du 132ème RI de déposer un bouquet sur un des huit cercueils rassemblés dans une chapelle ardente de la citadelle de Verdun pour que son choix désigne celui qui, seul et inconnu, symbolisera la multitude tombée durant la Première Guerre Mondiale. Le corps est escorté à Paris et veillé jusqu’à son inhumation (28 janvier 1921) sous la voûte de l’Arc de Triomphe.

 

10 novembre 1936 : décès de Louis Gustave Binger (à 80 ans). Capitaine issu du rang et premier gouverneur de la Côte d'Ivoire (1893-1895), il est l'un des plus grands explorateurs français de l'Afrique. Il a notamment sillonné durant 2 ans la boucle du Niger (1887-1889), réalisant une moisson d'observations scientifiques qui lui ont valu l'attention de l'Académie française (pour ses ouvrages) ou encore de Jules Vernes. Il a aussi mené durant 2 ans une mission destinée à établir la frontière entre la Côte d'Ivoire et le futur Ghana (1892-1893). Malade, il rentre en métropole où pendant 10 ans, il est directeur des Affaires d’Afrique au Ministère des Colonies (1897-1907). Une ville de Côte d'Ivoire porte son nom.

 

10 novembre 1940 : entrée des Forces françaises libres dans Libreville (Gabon). Le colonel Leclerc à la tête d’un groupement interarmes organisé autour de la 13ème DBLE entre dans Libreville et bouscule les troupes vichystes.

 

10 novembre 1951 : début de la bataille de Hoa Binh (Guerre d'Indochine). « L’opération Tulipe est la phase préparatoire à l’opération Lotus qui elle est l’opération sur Hoa Binh. L’opération Tulipe vise à l’occupation de la trouée de Cho Ben : c’est une opération de couverture. Tulipe est déclenchée le 10 novembre, l’opération Lotus commence le 13 au soir avec le débouché de la colonne motorisée. Hoa Binh est occupée par les parachutistes (1er, 2e et 7e bataillons de parachutistes coloniaux) le 14 novembre qui sont rejoints dans l’après-midi par les premiers éléments des formations terrestres. Par ailleurs, le pays Muong n’est pas pris en tenaille. Hoa Binh est un abcès de fixation, un centre de résistance dont le but est d’attirer le corps de bataille viêt. Avec des résultats plus ou moins heureux. Les pertes françaises ont été sous-estimées : 436 tués + 458 disparus (dont beaucoup sont morts) et 1 360 blessés. C’est une estimation basse ». CDT Yvan C. (SHD).

 

10 novembre 1977 : Luna 17 alunit. La sonde soviétique dépose en douceur sur la Lune un véhicule automatique équipé d’un réflecteur laser français.

 

10 novembre 1988 : révélations sur le F-117 Stealth. Une série d’accidents du bombardier furtif américain oblige l’US Air Force à révéler l’existence de ce fleuron technologique qui vole de manière opérationnelle depuis 1983. Retiré du service en 2008.

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 11:55
Bataille de Coulmiers - Prise d'Orléans - 9 novembre 1870

Bataille de Coulmiers - Prise d'Orléans - 9 novembre 1870


09.11.2016 source JFP

 

9 novembre 1799 : coup d'Etat du 18 brumaire. Le général Bonaparte est porté au pouvoir par un coup d'Etat qui dure jusqu'au 11 novembre, mettant fin au Directoire et initiant le Consulat.

 

9 novembre 1870 : combat naval franco-prussien (au large de la Havane). L’aviso français Bouvet et la canonnière allemande Meteor quittent le port neutre de la Havane pour s’affronter dans les eaux internationales où ils s’infligent des dégâts sensiblement égaux. Le Bouvet éperonne le Meteor qui le canonne.

 

9 novembre 1870 : bataille de Coulmiers (près d’Orléans). Le général Paladines repousse les Bavarois du général von der Tann qui évacuent Orléans. Victoire malheureusement inexploitée.

 

9 novembre 1901 : mort du capitaine Millot (N’Gouri – Tchad). En reconnaissance, au nord-est du lac Tchad, le capitaine Millot, de l'infanterie coloniale, avec un détachement de 200 hommes tombe dans une embuscade Senoussis soutenus par des Turcs. Pendant 5 jours Millot bat en retraite sous le feu de l'ennemi mais en bon ordre. Au lieu-dit  Mao, il est tué d’une balle en plein cœur. Agé de 35 ans, il avait déjà fait campagne au Soudan en 1894 et 1896 (où il avait été blessé par une flèche empoisonnée). En son honneur, le poste français de N'Gouri prend le nom de Fort-Millot.

 

9 novembre 1910 : combat de Doroté (Est du Tchad). Pour venger l’embuscade qui a coûté la vie à la colonne du capitaine Fiegenschuh (4 janvier 1910), le LCL Moll organise une expédition contre le sultan Tadj ed din, sultan du Masalit (Est du Tchad).  Alors que la colonne se réorganise au point d’eau, elle est attaquée par 6000 cavaliers masalits. Moll et Tadj ed din sont tués. L’annonce en France de la mort du LCL Moll provoque un émoi jusqu’à l’Assemblée qui rend hommage aux victimes.

 

9 novembre 1918 : abdication de Guillaume II. Le Kaiser allemand se résigne à abdiquer alors que la République de Weimar est proclamée et que les mouvements ouvriers se multiplient.

 

9 novembre 1918 : mort de Guillaume Apollinaire (Paris). Affaibli par la blessure à la tête reçue, le 9 mars 1916, au Bois des Buttes, le lieutenant Apollinaire meurt des suites de la grippe espagnole.

 

9 novembre 1923 : échec du putsch d'Hitler (Munich). Le putsch de la Brasserie échoue malgré le peu de soutien de la Bavière à la République de Weimar qu’elle juge trop faible. Une fusillade éclate permettant de mettre hors de combat les putschistes (Hitler et Röhm sont blessés). Hitler fera un an de prison… La clémence du tribunal va se payer très cher.

 

9 novembre 1938 : nuit de cristal (Allemagne). Dans toute l'Allemagne, des exactions contre les Juifs (pogromes, assassinats, arrestation, incendies,...) sont perpétrées par les SA et les SS d'Hitler.

9 novembre 1970 : mort du général de Gaulle (Colombey-les-Deux-Eglises).

9 novembre 1989 : chute du mur de Berlin.

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 17:55
CERCES 2016 Manœuvre de la 27e BIM du 21 au 25 Novembre

 

07.11.2016 source 27e BIM

 

L’exercice hivernal majeur de la 27e brigade d’infanterie de montagne (BIM) se déroulera du lundi 21 au vendredi 25 novembre 2016 sur le grand champ de tir des Alpes dans la zone des Rochilles - Mont Thabor (Au-dessus de Valloire).

 

Commandé par la brigade, « CERCES » est un exercice tactique unique du niveau groupement tactique interarmes (GTIA)  recréant en conditions quasi réelles une opération en zone montagneuse hivernale enneigée.

 

Comprenant une manœuvre interarmes à tirs réels avec les armes individuelles et collectives en dotation dans les unités de la brigade, il permet d’entraîner toutes les composantes (infanterie, artillerie, génie, cavalerie ou encore groupement commando montagne) de cette brigade particulièrement polyvalente sur le thème de l’action de coercition de force de moyenne et de haute intensité.

 

Près de 1 000 soldats de montagne seront engagés durant cet exercice. La présence et l’appui de l’armée de l’air et des hélicoptères de la brigade d’aérocombat (BAC) donnera une dimension des plus concrète à cet exercice.

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 11:55
photo Armée de Terre

photo Armée de Terre

 

Paris, le lundi 7 novembre 2016 - GMP

 

Le général de corps d’armée Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris, vous informe des honneurs militaires qui seront rendus au maréchal des logis-chef Fabien Jacq le mercredi 9 novembre 2016 en l’Hôtel national des Invalides, Paris 7e.

 

Engagé au Mali depuis le mois d’octobre 2016, le maréchal des logis-chef Fabien Jacq a été mortellement blessé le 4 novembre 2016 par un engin explosif au cours d’une mission opérationnelle de ravitaillement dans la région de Kidal au Nord Mali. Il appartenait au 515e régiment du Train de La Braconne (Charente).

 

Une cérémonie intime d’honneurs militaires réservée à la famille et aux proches sera présidée par le général d’armée Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, à l’Hôtel national des Invalides à 11h45.

 

Auparavant, le cortège funèbre passera sur le pont Alexandre III entre 11h15 et 11h30.

 

En cette circonstance, le général de corps d’armée Bruno Le Ray invite le plus grand nombre de nos concitoyens à manifester leur hommage au maréchal des logis-chef Fabien Jacq et leur solidarité avec sa famille, par une présence digne, silencieuse et fraternelle sur le pont Alexandre III, à 11h15.

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3 novembre 2016 4 03 /11 /novembre /2016 08:55
Journal d'un reporter militaire : 10 ans d'opérations à travers l'objectif

 

source nouveautes-editeurs.bnf.fr

 

Que connaît-on des conflits actuels ? Que reste-t- il pour le grand public des combats en Afghanistan, des interventions des forces armées en Afrique ? essentiellement des images. Celles-ci sont surtout réalisées au cœur des dispositifs par ceux que l’on a coutume d’appeler les Soldats de l’image. Ces militaires, bardés d’appareils de prises de vues en plus de leurs armements conventionnels, partagent au quotidien le vécu de leurs frères d’armes engagés sur tous les terrains. Ces soldats, un peu particuliers, sont aux premières loges de tous les conflits, des observateurs privilégiés, dont la mission est de témoigner. Sébastien Dupont est de ceux-là. entre 2005 et 2013 au sein de l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) basé au fort d’ivry-sur-Seine, il a évolué dans le désert malien avec les forces spéciales, dans les montagnes afghanes avec la Légion et les unités de combat de l’armée de terre, sur les bases aériennes projetées, mais aussi dans les salons feutrés des états-majors et ministères parisiens. Dans son ouvrage autobiographique au style nerveux et vivant, riche en anecdotes et en ressentis, il fait entrer le grand public dans les coulisses des reportages militaires. À travers dix ans de reportages les plus divers, Sébastien Dupont met en valeur les grandes notions chères à l’institution militaire et à l’armée de l’air, en particulier. Son témoignage va vous plonger dans le monde étonnant et peu connu des forces armées françaises. Les militaires eux-mêmes, qui ne connaissent que très peu le travail de ces reporters un peu à part, vont être surpris.

 

Éditeur : Editions de la Flèche

 

Prix de vente au public (TTC) : 22,90 €

244 pages ; 24 x 16 cm ; broché

ISBN 978-2-9558372-0-7

EAN 9782955837207

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 11:55
[Teaser] La médecine de guerre au plus près des combats


31 oct. 2016 Ministère de la Défense

 

#JDEF - Depuis les attentats en France, les équipes du SAMU civil et les urgentistes s’inspirent du retour d’expérience des médecins et des chirurgiens militaires. Depuis un an, les soignants civils sont formés par le service de santé des armées à la prise en charge de blessures balistiques mais aussi aux procédures de « triage » des victimes d’un attentat.

Pour comprendre pourquoi l’armée détient ce savoir-faire unique, l’équipe du Journal de la Défense (
#JDEF) s’est rendue au Sahel où 3.500 soldats sont engagés dans l’opération Barkhane. Dans cette zone qui s’étend sur près de 4000 km, des infirmiers, des médecins et des chirurgiens militaires œuvrent chaque jour pour soigner et sauver des vies.

Grille de diffusion sur LCP-An
-Samedi 05 novembre à
10:00
-Dimanche 06 novembre à 16:30https://www.youtube.com/watch?v=I2CjtkZ1S-g
-Samedi 19 novembre à 10:00
-Dimanche 20 novembre à 16:30
-Mardi 27 novembre à 07:20
-Samedi 10 décembre à 10:00
-Dimanche 11 décembre à 07:05 et à 16:30
-Jeudi 22 décembre à 10:20

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 11:50
[Exercice EMERALD MOVE 2016] Entrainement spécifique aux savoir-faire amphibie


30 oct. 2016 Armée de Terre

 

Du 1er au 9 octobre, s’est déroulé l’exercice EMERALD MOVE ERMO 16 au large de la Sardaigne.

Son but : poursuivre la démonstration et l’amélioration de l’interopérabilité entre les nations de l’IAE (Initiative amphibie européenne) participantes tout en confortant la capacité amphibie française.

Pour les marsouins du 2e RIMa c’était avant tout une opportunité de travailler des savoir-faire spécifiques, entretenus depuis de longues années avec la Marine nationale.

Au sein de la 9e BIMa, la spécificité amphibie est reconnue depuis 1963, et ses unités sont jumelées avec les Royal Marines britanniques de la 3e Brigade Commando depuis 1995. Les opérations amphibies exigent la maitrise de compétences et de pré-requis qui permettent de conduire des opérations interarmées complexes, dont la planification ne s’improvise pas.

Pendant l’exercice, les manœuvres se sont multipliées dans la région de Porto Scudo, plage d’entraînement de l’armée italienne.

La coordination de la batellerie et des éléments héliportés joue un rôle primordial dans la réduction de la vulnérabilité. Une partie du travail de l’Etat-major tactique (EMT) consiste à préparer et conduire, en étroite coordination avec l’équipage du BPC, le débarquement échelonné du groupement tactique embarqué en limitant la vulnérabilité des troupes aux approches des plages.

Le « GAEA », groupement d’aide à l’engagement amphibie joue alors un rôle essentiel. La section d’aide à l’engagement débarqué (SAED) du régiment préparent le « beachage » et les sections qui débarquent prennent le contrôle de la zone le plus rapidement possible.

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 08:50
COSME web-platform tutorial


31 oct. 2016 EU Defence Agency

 

This tutorial briefly introduces the opportunities of the EU COSME Programme for defence-related SMEs and clusters.

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 08:30
Au cœur de la coalition, la Task Force Wagram (artillerie) appuie les forces irakiennes

 

31 oct. 2016 https://www.youtube.com/watch?v=uSGf1d_AYsI
 

La Task Force Wagram (artillerie) assure différentes missions pour appuyer les forces irakiennes.

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 10:55
Maurice de Saxe Maréchal de France - Jean-Étienne Liotard

Maurice de Saxe Maréchal de France - Jean-Étienne Liotard


28.10.2016 source JFP

28 octobre 1696 : naissance de Maurice de Saxe à Goslar (Saxe, Allemagne). Futur maréchal de France.

 

28 octobre 1806 : victoire de Prentzlow (Prusse). « La plus belle charge que j’ai jamais vue ! » aimait à dire le général, futur Prince Murat qui pourtant à Eylau (février1807) mènera la plus grande charge de cavalerie de l’histoire (12 000 cavaliers !). A Prentzlow,  les dragons de la Grande Armée, conduits par les généraux Grouchy et Beaumont sont éclairés par la cavalerie légère (la brigade infernale) du général Lassalle et balaient les forces du prince prussien Auguste de Hohenlohe. Tout ce qui avait échappé des Gardes du roi de Prusse à la bataille d'Iéna tombe entre les mains des Français : 16 000 fantassins presque tous gardes ou grenadiers, 6 régiments de cavalerie, 45 drapeaux et 64 pièces d'artillerie attelées (d’après le 22ème bulletin de la Grande Armée)

 

28 octobre 1839 : passage des « Portes de fer » (Algérie) : Le duc d'Orléans, fils du roi Louis-Philippe, traverse le défilé des « Portes de fer » afin d'établir une liaison entre Alger et Constantine. Abd el-Kader dénonce cette intrusion sur son territoire et en prend prétexte pour annoncer le 18 novembre 1839 la reprise de la guerre sainte (jihad ou djihad) au général Bugeaud, de retour en Algérie.

 

28 octobre 1904 : début de l'affaire des fiches (Assemblée nationale – Paris) :  Le député Jean Guyot de Villeneuve, renseigné par Jean-Baptiste Bidegrain, secrétaire adjoint du Grand Orient, interpelle le gouvernement sur le fichage des officiers par le Grand Orient à la demande du ministre de la Guerre, le général André.

 

28 octobre 1922 : marche sur Rome (Italie). Mussolini et ses Chemises noires impressionnent le gouvernement italien. Cet évènement est considéré comme l'avènement du fascisme en Italie.


28 octobre 1950 : le service militaire français passe de 12 à 18 mois (France).
 

28 octobre 1955 : naissance de Bill Gates (Seattle – Etats-Unis).  Fondateur et PDG du groupe informatique Microsoft. L’une des plus grosses fortunes mondiales. 61 ans, retraité depuis 2014.


28 octobre 1962 : référendum sur l’élection présidentielle. Les Français approuvent à 62% par référendum l'élection du Président de la République au suffrage universel.

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 07:55
Le général d'armée Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale -  Photo Gendarmerie nationale

Le général d'armée Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale - Photo Gendarmerie nationale

 

18 octobre 2016 Commission de la défense nationale et des forces armées Compte rendu n° 11

 

Présidence de Mme Patricia Adam, présidente

 

La séance est ouverte à dix-sept heures.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Nous poursuivons nos auditions sur le projet de loi de finances pour 2017. Général, c’est la première fois que vous venez devant notre commission puisque vous n’avez pris vos fonctions que le 1er septembre dernier. Le budget que vous allez nous présenter va dans le bon sens, avec des embauches et des crédits en progression. Vous nous parlerez certainement aussi de la réserve opérationnelle et de la garde nationale, qui ont été évoquées lors des précédentes auditions.

 

Général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale. Je suis ravi d’être parmi vous pour un tour d’horizon qui portera d’abord sur le bilan de l’action engagée au cours des derniers mois et des dernières années, ensuite et surtout sur la manière dont j’envisage de faire évoluer la maison gendarmerie à l’avenir.

 

Je suis aujourd’hui à la tête d’une gendarmerie en mouvement et engagée. Engagée au quotidien, sur le terrain, par l’intermédiaire des brigades territoriales ; engagée dans tous les grands événements ; engagée aussi dans une profonde rénovation au titre de la feuille de route, qui va être prolongée car elle contribue à une démarche de modernisation et de simplification permanentes. La participation de la totalité des personnels à cette entreprise est essentielle : dans cette démarche bottom-up (ascendante), les propositions des personnels sont agrégées au niveau central, puis diffusées dans l’ensemble de la maison.

 

Cette gendarmerie, également dynamique, bénéficie depuis maintenant deux ans d’importants moyens dans le cadre du plan de lutte antiterroriste, du plan de lutte contre l’immigration clandestine et du pacte de sécurité. L’année 2016, en particulier, a été exceptionnelle à tous égards : les effectifs de la gendarmerie ont augmenté de plus de 2 300 postes ; cela a permis de créer un escadron de gendarmerie mobile à Rosny-sous-Bois, récemment inauguré par le ministre de l’Intérieur, ainsi qu’un cinquième peloton dans vingt-deux escadrons de gendarmerie mobile, ce qui accroît notre capacité opérationnelle.

 

En matière d’intervention, nous avons également créé trois antennes supplémentaires du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) en métropole, ce qui porte leur nombre à six, et une à Mayotte, ce qui en fait sept outre-mer.

 

En matière d’intervention intermédiaire, nous avons créé des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) renforcés, dits PSIG Sabre, dotés de moyens de protection supplémentaires – casques et boucliers balistiques –, d’un armement – le fusil HK G36 – qui développe leur capacité offensive, et d’une grande mobilité grâce aux véhicules Sharan.

 

Concernant les modes d’action, en coopération avec la police nationale, nous avons mis en place, sous la houlette du ministre de l’Intérieur, le schéma national d’intervention, qui marque une évolution majeure dans la conception de l’action des forces de sécurité : en cas d’attentat ou de tuerie de masse, c’est désormais l’unité la plus proche qui intervient. C’est une nouveauté : jusqu’à présent, la compétence territoriale l’emportait sur la proximité, et non l’inverse.

 

Une autre évolution s’est concrétisée par l’exercice Minerve que nous avons conduit avec l’armée de terre dans le cadre de l’opération Sentinelle. Il nous a permis de valider plusieurs coopérations et moyens de coordination. Nous sommes aujourd’hui parvenus à un bon équilibre avec nos camarades des armées, engagés dans des missions plus dynamiques qu’auparavant et qui contribuent, en lien avec nous, à la sécurité des Français.

 

L’adaptation de la gendarmerie concerne aussi les brigades territoriales. Celles-ci ont été étoffées par l’affectation de 583 personnels, notamment dans les zones frontalières ou dans celles par lesquelles passent d’importants flux de population. Ici aussi, le renforcement des moyens permet de gagner en dynamisme et en capacité opérationnelle.

 

S’agissant du renseignement, nous avons également accru nos capacités, en créant 25 antennes territoriales auxquelles d’autres s’ajouteront en 2017 – je vais y revenir. Elles dépendent du service central du renseignement territorial (SCRT) et sont constituées chacune d’un binôme de gendarmes installé dans une brigade de gendarmerie, mais qui a pour vocation de capter, dans les profondeurs du territoire, des signaux faibles qu’il est ensuite chargé d’analyser et d’exploiter avant de les transmettre aux services spécialisés.

 

Nous avons en outre créé 29 cellules d’observation et de surveillance, chargées de contribuer à la recherche du renseignement au quotidien et composées de personnels aguerris qui agissent en civil dans le cadre des enquêtes judiciaires ou administratives.

 

Dans ce domaine, la loi du 24 juillet 2015 nous a conféré plusieurs capacités nouvelles. Nous sommes désormais inscrits dans le deuxième cercle du renseignement. Dans ce cadre, nous pouvons effectuer des investigations grâce aux IMSI-catchers et à des moyens d’intrusion électroniques. Les nouvelles techniques du renseignement nous sont officiellement ouvertes. La sous-direction de l’anticipation opérationnelle (SDAO), qui fait partie des services prescripteurs, le GIGN et les sections de recherches contribuent à cette quête du renseignement.

 

D’une manière générale, en matière de renseignement, le décloisonnement des services a fait de grands progrès.

 

S’agissant du recrutement, nous avons ouvert en 2016 une nouvelle école à Dijon, sur l’emprise de l’ancienne base aérienne qui nous a été cédée à titre onéreux par le ministère de la Défense. La première compagnie d’élèves gendarmes, composée de 124 élèves, a intégré l’école hier. Il convient de noter l’excellente coopération entre l’armée de l’air, pour la défense, et la gendarmerie, pour l’intérieur, qui a permis la mise en œuvre en moins d’un an de la décision d’installation à Dijon.

 

En outre, en 2016, nous avons revu la formation pour absorber nos effectifs supplémentaires. Jusqu’en 2015, l’année de formation des élèves gendarmes se répartissait entre neuf mois de présence en école et trois mois de stage en unité. Cette année, pour accélérer la mise à l’emploi de nos personnels, nous avons réduit la formation en école à six mois pour les anciens militaires et huit mois pour les personnes venues du civil. Ce changement densifie la formation en école et devrait nous permettre d’atteindre le schéma d’emploi en fin d’année, avec la totalité des effectifs prévus : c’était un défi.

 

En matière de fonctionnement, grâce aux crédits qui nous ont été alloués, nous avons pu commander 3 000 véhicules cette année, ce qui correspond au renouvellement à terme de notre parc. C’est la première fois depuis six ans que nous atteignons ce chiffre. La tendance est la même pour 2017.

 

S’agissant de l’immobilier, élément important du fonctionnement de la gendarmerie nationale, le plan d’urgence lancé il y a deux ans nous a permis de consacrer 70 millions d’euros de crédits en autorisations d’engagement à des travaux destinés principalement à la mise aux normes des infrastructures immobilières, mais également à la réfection de logements – 5 000 en 2016, 4 000 prévus en 2017 – qui sont répartis sur l’ensemble du territoire : c’est un signe, envoyé au plus grand nombre possible d’unités, de l’effort que nous consentons pour les gendarmes et leurs familles.

 

L’année 2016 nous a ainsi permis de progresser dans de nombreux domaines. En 2017, nous pourrons aller encore plus loin grâce aux moyens qui nous sont alloués. Dans ce cadre, je vise trois objectifs principaux.

 

Premièrement, poursuivre l’adaptation de la gendarmerie aux évolutions de la menace ; c’est bien le moins. Deuxièmement, remettre l’accent sur les brigades territoriales, chevilles ouvrières de la maison gendarmerie, pour qu’elles puissent aller davantage à la rencontre de la population grâce à une proximité rénovée. Troisièmement, prolonger la modernisation de la gendarmerie dans le cadre ministériel, notamment à travers la feuille de route.

 

Sur le premier point, le budget 2017 est en hausse de 342 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 293 millions en crédits de paiement, ce qui va nous permettre de créer 255 postes supplémentaires, dont 200 au titre de l’engagement présidentiel du début du quinquennat, qui viendront renforcer les unités territoriales, pierre angulaire de la sécurité, et 55 qui seront affectés aux antennes du renseignement territorial (ART). En ce dernier domaine, nous poursuivons nos efforts, en lien avec le SCRT.

 

Les 144 effectifs supplémentaires qui apparaissent sur les différents documents budgétaires sont destinés à renforcer les PSPG (pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie) et sont financés par EDF. Leur mention ne correspond donc qu’à une régularisation : il y a bien 255 créations nettes de postes.

 

L’année 2017 sera également marquée par une montée en puissance de la réserve opérationnelle, qui est l’un des éléments de la garde nationale – vous y avez fait allusion, Madame la présidente. La garde nationale est un label et repose sur deux piliers : la défense et l’intérieur, puisqu’elle associe les réserves militaires et celles de la gendarmerie et de la police nationales. Le système, tel qu’il a été élaboré de manière conjointe, me paraît efficient, car il conserve à chaque pilier son efficacité propre : chaque élément peut poursuivre sa dynamique spécifique et, s’agissant des réserves de la gendarmerie, sa montée en puissance.

 

Nous avons aujourd’hui 28 500 réservistes ; l’objectif est de parvenir à 40 000 d’ici à 2019. Cela nécessitera un effort budgétaire, mais aussi et surtout une procédure de recrutement et de fidélisation des réservistes, afin de les engager durablement au service de la sécurité publique générale. Les candidats sont très nombreux : ils étaient plusieurs milliers cet été, ce qui nous a conduits à porter la limite d’âge de 30 à 40 ans à partir du mois de juillet ; nous recrutons également des personnes plus âgées, au cas par cas, en fonction de leurs compétences et de leur aptitude physique. Ces recrutements nous permettront, je l’espère, d’atteindre fin 2018 une empreinte au sol de 4 000 réservistes par jour, soit deux fois plus qu’il y a moins d’un an.

 

Cette montée en puissance de la réserve passe par une chaîne fonctionnelle rénovée : nous allons installer des cellules « réserve » dans chaque groupement, c’est-à-dire dans chaque département. Elles existent déjà en gestion ; nous allons les créer en organisation pour les reconnaître réellement. Nous allons également créer, dès le 1er novembre prochain, un commandement des réserves de la gendarmerie, par transformation de la délégation aux réserves, pour signifier que cette fonction fait partie intégrante de la capacité opérationnelle de la gendarmerie et joue un rôle déterminant dans son efficacité.

 

Le budget 2017 nous permettra également de reconnaître l’engagement des gendarmes dans le cadre des mesures dites catégorielles. Le protocole signé le 11 avril comporte plusieurs avancées : d’abord la transcription pour les gendarmes du PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations), mais aussi d’autres mesures qui concernent toutes les catégories de personnels, du gendarme adjoint volontaire au sous-officier et à l’officier. Ce plan de valorisation a été élaboré en lien avec les commissions de concertation ; il a fait l’objet d’une saisine de l’ensemble des commissions de participation, lesquelles ont émis un avis et formulé des propositions qui ont été étudiées au niveau central, traduites en propositions au Gouvernement et validées pour nombre d’entre elles. D’une manière générale, le dialogue social est un axe majeur au sein de la gendarmerie. J’y reviendrai. Ici comme dans d’autres domaines, on voit à l’œuvre une concertation qui fonctionne, qui s’appuie sur des représentants et des présidents de catégorie animés d’un esprit très constructif et qui apporte une contribution tout à fait positive à l’évolution de la maison.

 

S’agissant des crédits de fonctionnement, les crédits hors titre 2 sont d’abord alloués à la poursuite des actions entreprises dans le cadre du pacte de sécurité, pour 73,4 millions d’euros : ils permettront de continuer à mettre en œuvre les PSIG Sabre, à fournir les équipements des antennes du GIGN et ceux destinés à renforcer la protection des personnels. Mon objectif est de tous les doter d’un gilet pare-balles individuel, y compris l’ensemble des réservistes ; ce n’est pas encore fait, mais cela me paraît essentiel : il est de notre devoir de les protéger sur le terrain.

 

Les crédits hors titre 2 nous permettront ensuite de poursuivre la mise en œuvre du plan d’urgence immobilier : je l’ai dit, 4 000 logements seront refaits auxquels s’ajoutent d’autres infrastructures, notamment de sécurité.

 

Nous reconduisons aussi la commande de véhicules neufs – 3 000, je l’ai également indiqué, pour un total de 65 millions d’euros. C’est essentiel : le véhicule est l’élément clé de la capacité d’intervention d’une brigade, dont la surface est souvent équivalente, voire supérieure, à la superficie de Paris mais qui peut ne compter que six gendarmes.

 

Je m’attarde un instant sur les outre-mer, théâtre d’une violence endogène et croissante vis-à-vis des forces de l’ordre, qui se manifeste par des agressions de militaires de la gendarmerie, ainsi que de policiers. Les Antilles-Guyane, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie suscitent particulièrement l’inquiétude. Le ministre a engagé un plan de renforcement des effectifs comme des moyens dont il importe qu’il soit mis en œuvre au cours des années à venir.

 

Mon deuxième objectif est de renforcer et rénover la relation de proximité, notamment à travers les brigades territoriales. La brigade territoriale est la brique de base : c’est le brigadier qui intervient au plus près de la population, qui a le premier contact avec elle. Il faut donc lui redonner les moyens – les moyens matériels que j’ai déjà évoqués –, mais aussi le temps de travailler. Nous avons déjà entrepris de moderniser et de simplifier son travail ; nous allons maintenant entamer une réflexion sur le contact. Les unités de six gendarmes ou moins, en particulier, ne peuvent plus agir sur la totalité du spectre, faute de temps et de personnels : nous allons donc revoir leur contrat opérationnel afin qu’elles se consacrent entièrement au contact. À l’avenir, elles ne s’occuperont plus ni d’écritures diverses, ni de soit-transmis du parquet, ni de police de la route dans le cadre d’opérations coordonnées, mais seront en permanence dehors, sur le terrain, au contact de la population et des élus. En 2017, je souhaite conceptualiser plus précisément ce changement et m’engager pour rendre présence et visibilité à la gendarmerie nationale, en particulier aux petites brigades. C’est essentiel, car nous avons pu perdre le contact ici ou là, à la faveur des évolutions successives et de la « rationalisation » auxquelles nous avons procédé. Je ne veux pas dire par là que celle-ci n’était pas une bonne chose, simplement que nous devons maintenant nous interroger sur l’évolution à venir.

 

Nous y sommes d’ailleurs contraints par l’obligation qui nous incombe de transposer la directive européenne sur le temps de travail. Nous sommes actuellement en phase de précontentieux, l’Union européenne nous ayant signifié que nous ne respections pas la directive. Nous avons donc entrepris la transposition, en lien avec la défense, dans le cadre d’une approche statutaire.

 

Depuis le 1er septembre, nous appliquons dans toutes les unités la modalité des onze heures de repos physiologique journalier par tranche de vingt-quatre heures. C’est, je ne vous le cache pas, d’une difficulté sans nom. Ainsi, on repart de zéro lorsque le temps de repos est interrompu, sauf au bout de neuf heures de repos, seuil qui requiert un nouveau calcul et un report ; de telles complexités administratives ne facilitent pas la tâche des commandants de brigade. Mais nous n’avons pas le choix. Il en résulte par ailleurs une baisse de notre capacité opérationnelle. Le changement est récent, mais nous évaluons la dégradation à 3 à 5 % de temps de service en moins. Ce n’est pas grand-chose, me direz-vous ; mais, pour 100 000 hommes, cela représente tout de même 3 000 à 5 000 équivalents temps plein (ETP).

 

Il s’agit là de dispositions transitoires : il nous reste à transposer définitivement la directive, toujours en lien avec la défense, en appliquant également les 48 heures maximales de travail hebdomadaire par agent. Cela nous pose un problème : cette mesure signifie que, quand on assure une garde à vue de 96 heures, on a quinze jours de repos ensuite ! Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons aujourd’hui. Nous allons donc devoir trouver un système adapté. Nous en discutons avec l’Union européenne.

 

Je tenais à appeler votre attention sur ce point, car cette directive est un peu à contre-courant au moment où nous devons tous nous mobiliser contre le terrorisme. Nous allons nous y plier – nous n’avons pas le choix –, mais ce ne sera pas sans quelques difficultés.

 

Pour en revenir à la brigade, l’idée est de redonner sens à son travail non seulement par le contact, mais aussi par la formation des personnels. S’il n’est ni candidat à l’avancement ni engagé dans un cursus de formation adapté, et s’il se sent bien dans sa brigade, un gendarme peut y passer la totalité de sa carrière sans jamais revenir en école. Or l’évolution actuelle du contexte, des textes réglementaires, la complexification juridique croissante rendent essentielle une formation continue régulière. Voilà pourquoi je souhaite créer un centre de formation à la sécurité publique qui permettrait à chaque gendarme de passer tous les cinq ans une semaine dans une structure d’école, non pour être évalué mais pour être formé et informé. Nous y travaillons. Les brigadiers pourraient ainsi confronter leurs expériences, ce qui devrait améliorer in fine la qualité du service.

 

Garantir la sécurité de nos concitoyens, c’est s’interroger sur la proximité non seulement physique, mais aussi numérique, compte tenu de la société dans laquelle nous vivons. Puisqu’une partie croissante de nos concitoyens effectuent leurs démarches sur les sites internet des divers services publics, notre idée est de nous placer sur le flux numérique qu’ils utilisent afin de leur permettre d’accéder à une brigade virtuelle. L’outil est conçu comme une plateforme d’échange permettant aux citoyens de s’adresser directement à un gendarme pour obtenir un renseignement, être guidé dans leurs démarches ou signaler tel ou tel fait. Nous pourrons certainement y intégrer la pré-plainte en ligne, qui existe déjà, mais aussi, plus généralement, y proposer un accès permanent à tous les services publics de sécurité de la gendarmerie nationale. Il s’agit d’un projet récent sur lequel nous aurons encore à travailler et qu’il me paraît important de développer.

 

À propos du numérique, nous avons instauré à titre expérimental, dans le Pas-de-Calais et en région Bourgogne, le dispositif NEOGEND : une tablette numérique, affectée à chaque gendarme, contient toute la documentation, les bases de données professionnelles, les bases métier, les fichiers, la messagerie interpersonnelle et plusieurs applications facilitant son travail, bref lui tient lieu de bureau portable. Cet outil permet de diviser par quatre le temps de contrôle des personnes. Par exemple, il devient possible de contrôler en moins de trois quarts d’heure un bus entier de quarante-cinq places, ou, en scannant la bande MRZ qui identifie une pièce d’identité, d’interroger automatiquement la totalité des fichiers ouverts. C’est une vraie facilité, une vraie modernisation, et les agents sont fiers de pouvoir utiliser ce matériel très efficace.

 

En 2017, le dispositif sera étendu à toute la gendarmerie départementale. Nous avons commandé 50 000 tablettes dans le cadre d’un marché commun à la police et à la gendarmerie. En effet, la police est engagée dans la même démarche : c’est le service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure (ST(SI)²), service commun, qui a conçu et développé le matériel.

 

C’est une autre étape importante de la modernisation de la maison. Elle devrait permettre de revoir les modes d’action, faciliter le travail du gendarme sur le terrain et lui faire gagner un temps qu’il pourra consacrer à discuter avec les personnes.

 

La modernisation en général est notre troisième objectif. Nous allons poursuivre la feuille de route, instaurée il y a trois ans par mon prédécesseur, le général Denis Favier. Dans ce cadre, l’ensemble des personnels de la gendarmerie a proposé plus de 3 900 mesures simples, quotidiennes, concrètes ; après les avoir analysées au niveau central, nous en avons sélectionné 360. Cette démarche innovante permet aux commandants et aux gendarmes de la brigade d’envoyer directement au niveau national, par l’intermédiaire d’une hotline dédiée, une proposition qui est ensuite analysée et qui, si elle est pertinente, est retenue puis généralisée.

 

Les résultats sont intéressants. Ainsi, le nombre d’états à fournir, auparavant très élevé – nous fournissions même en permanence des « états néant » –, a diminué de 70 %. Cela confirme qu’il y a dans notre administration, comme dans les autres, une grosse part d’autoconsommation, dont le meilleur juge est en définitive celui qui est en bas de l’échelle, celui qui, in fine, produit le travail. C’est donc à lui de formuler des propositions : c’est cela, l’esprit « feuille de route ».

 

La démarche de modernisation va aussi se poursuivre en lien avec la police nationale et nos structures communes. Ainsi, le service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure (SAELSI), après une période de rodage, est maintenant efficace : la totalité des marchés passés pour la police et la gendarmerie est partagé, ce qui nous permet d’échanger de bonnes pratiques dans différents domaines. Quant au ST(SI)², l’ensemble des logiciels et programmes informatiques sont désormais nativement partagés. Tout cela facilite le travail des gendarmes au quotidien.

 

À côté de notre flotte d’hélicoptères, nous avons développé – et nous continuons – une composante drones. Nous avons acquis un certain nombre d’appareils pour assurer différentes fonctions : police judiciaire, recherche du renseignement, constatations et prises de vue de l’institut de recherche criminelle lors d’accidents aériens, opérations de maintien de l’ordre grâce à la capacité d’observation en amont que les drones offrent à un escadron sur un terrain difficile ou dangereux.

 

Nous travaillons aussi sur la dimension prédictive en matière de délinquance, qui fait actuellement l’objet d’une expérimentation en Aquitaine. Il s’agit d’utiliser le big data pour agréger autant d’éléments que possible sur la délinquance, les données socio-économiques, etc., afin de déterminer à quel moment une zone risque plus ou moins d’être exposée à la délinquance – bref, de prévoir en quelque sorte la météo de la délinquance. Pas plus que la météo, ce n’est une science exacte, mais cela guide la réflexion de nos commandants d’unité, qui oriente à son tour les services. Nous en escomptons des résultats intéressants.

 

Cette modernisation est facilitée par la qualité de nos personnels, qui participent au projet d’entreprise commun. Mon ambition est de continuer à les valoriser et à les associer à la marche de la maison. J’ai déjà parlé de concertation ; les 75 membres de notre nouveau CFMG (conseil de la fonction militaire de la gendarmerie), élu il y a quinze jours, sont tous déjà des conseillers concertation locaux. Je les ai rencontrés la semaine dernière, et je puis vous assurer que la qualité de leur réflexion est impressionnante et leur esprit constructif remarquable. Nous devrions bien progresser grâce à cette structure, dont une partie prendra ensuite part, bien entendu, au CSFM (conseil supérieur de la fonction militaire) et à l’ensemble des travaux de concertation menés avec la défense.

 

Ce CFMG renouvelé voit arriver avec quelque inquiétude les APNM (associations professionnelles nationales de militaires), dont trois prétendent représenter les gendarmes. Nous n’en sommes qu’au début de l’histoire, et leurs responsables n’ont pas encore dépassé la phase de rébellion pour entrer dans une phase adulte de construction. Mais il est normal qu’ils aspirent à exister et à capter des adhérents. S’ils ont un peu de mal à « décoller », ils n’en représentent pas moins un élément essentiel qu’il faudra intégrer au dialogue social. Les uns et les autres ont simplement besoin d’un peu de temps avant de pouvoir discuter ensemble.

 

PSIG Sabre - photo Gendarmerie Nationale

PSIG Sabre - photo Gendarmerie Nationale

M. Daniel Boisserie, rapporteur pour avis des crédits de la gendarmerie nationale. Vous avez été très complet, Mon général, mais je ne doute pas que mes collègues auraient encore des centaines de questions à vous poser !

 

Avec ce budget, on a l’impression de respirer ; on ne pouvait pas en dire autant lors de la fin de gestion du budget 2013. Dans l’intervalle, la commission de la Défense avait œuvré pour vous, à vos côtés comme aux côtés de votre prédécesseur, le général Favier ; nous ne pouvons que nous féliciter du résultat. Aujourd’hui, la gendarmerie est sur les rails, elle se modernise et s’adapte ; c’est ce que nous attendions.

 

C’est donc un grand millésime, marqué par une hausse de 3,5 % des crédits, même s’il y a encore beaucoup à faire, notamment dans l’immobilier. Je ne doute pas que nos collègues de l’opposition soient prêts à poursuivre notre œuvre – à laquelle ils ont d’ailleurs participé, il faut le leur reconnaître. Quoi qu’il en soit, le travail remarquable accompli par la direction générale de la gendarmerie doit être souligné : quand les choses vont bien, nous devons aussi le dire !

 

En matière de dégel des crédits, beaucoup a été fait en 2014. Où en êtes-vous pour 2016 ? Le dégel est-il achevé, est-il en cours ? Que faut-il que nous fassions en cette matière ?

 

Le Gouvernement a décidé de conforter l’indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT), qui bénéficiera donc bien de l’exonération fiscale ; cela devrait vous satisfaire. Pourriez-vous nous en dire un mot ?

 

Quant au schéma national d’intervention, le plan PSIG Sabre est une excellente initiative, même si elle n’a pas encore été menée à son terme. Le primat donné à l’unité la plus proche est une très bonne idée, qui devrait souvent favoriser la gendarmerie, plus rapide que d’autres.

 

L’évolution de la protection balistique, tant individuelle que des véhicules, est bienvenue. Nous le savons pour nous être rendus à Saint-Astier. Il y a beaucoup à faire, et j’espère que vous aurez une bonne part de ce que vous demandez.

 

Où en est-on concernant les antennes du GIGN ? La montée en puissance de celles de Reims, de Nantes et de Tours est-elle achevée ? J’ai à cet instant une pensée particulière pour l’adjudant Alain Nicolas, gendarme du GIGN d’Orange tué il y a quelques mois par un forcené.

 

Qu’en est-il de la protection des centrales nucléaires ? EDF a-t-il vraiment joué le jeu ? Le constat en matière de protection des centrales est parfois préoccupant.

 

Outre-mer, qu’est-ce qui a changé avec la transformation des groupes de pelotons d’intervention en antennes du GIGN ?

 

Enfin, la question qui dérange : quels sont vos rapports avec la justice ? (Sourires.)

 

Général Richard Lizurey. S’agissant du dégel, la mise en réserve des crédits 2016 hors titre 2 était destinée aux loyers. Le ministre a souhaité qu’elle soit levée et que les crédits encore gelés – 112 millions d’euros en autorisations d’engagement, 99 millions en crédits de paiement – soient dégelés d’ici à la fin de l’année. S’ils ne le sont pas, nous ne serons plus en mesure de payer les loyers à partir de novembre, ce qui serait évidemment préjudiciable à nos bailleurs. Mais nous avons bon espoir que ce dégel ait lieu. L’affectation aux dépenses obligatoires des crédits mis en réserve nous a en tout cas permis de lancer dès le début de l’année des commandes de matériel, de sorte que nos unités voient arriver dès à présent des véhicules neufs.

 

La fiscalisation de l’IJAT a en effet été en question. Cette indemnité, qui fait l’objet d’un plan d’augmentation tous les six mois, a par ailleurs été revalorisée. Le Gouvernement s’est engagé à fonder sa défiscalisation sur une base légale, laquelle faisait jusqu’à présent défaut. Un texte de régularisation va donc être proposé, afin de sécuriser durablement l’IJAT.

 

Qu’est-ce qu’un PSIG Sabre ? C’est une unité qui inclut davantage de professionnels qu’un PSIG classique, soit environ deux tiers, pour un tiers de gendarmes adjoints volontaires ; qui bénéficie de formations adaptées sous l’égide d’un moniteur d’intervention professionnelle présent au sein de l’unité ; qui possède des moyens de déplacement également adaptés puisque nous avons acheté pour chaque unité, dans le cadre d’un marché public, des véhicules Volkswagen Sharan qui sont déjà en fonction ; qui est dotée de moyens de protection – casques et boucliers balistiques, à raison de six équipements par unité – et de moyens offensifs avec les HK G36, en sus des Flash-Ball ou des pistolets à impulsion électrique (PIE) utilisés par l’ensemble des PSIG.

 

Nous avons lancé un plan triennal de création de 150 PSIG Sabre, ce qui représente un tiers de la totalité des PSIG : nous en avons déjà créé 50 et nous allons en créer autant en 2017, puis à nouveau en 2018. À mon avis, la persistance de la menace et des violences exercées contre nos personnels nous conduira à poursuivre ce plan au-delà des 150 premières unités ; mais nous n’en sommes pas là.

 

Le schéma national d’intervention vise à permettre de réagir à des attentats. Dans le cadre normal, chacun intervient dans sa zone. En revanche, en cas de tuerie de masse, c’est l’unité la plus proche qui intervient. Ce peut être la police nationale en zone de gendarmerie, ou la gendarmerie en zone de police nationale. Ce schéma a été conçu au cours de l’année sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur ; il n’a pas encore été mis en œuvre dans la réalité. Il a toutefois été appliqué, pour ce qui concerne la diffusion de l’information, à la faveur de la fausse alerte des Halles, et a alors fait la preuve de son efficacité : j’ai été prévenu dans les cinq minutes par la préfecture de police, nous avons immédiatement mis en alerte le GIGN et le peloton d’intervention de la garde républicaine s’est transporté sur les lieux en renfort de la brigade de recherche et d’intervention (BRI). Le schéma national d’intervention est donc plus qu’un concept : c’est une réalité. Il s’agit d’une avancée majeure. Face à une menace qui va durer, nous devons nous organiser de manière à réagir le plus vite possible à toute agression.

 

Les antennes du GIGN s’inscrivent dans cette perspective. Nous avions trois PI2G (peloton d’intervention interrégional de gendarmerie) ; nous en avons créé trois autres. Ils sont aujourd’hui tous opérationnels. Nous avons recruté durant l’été des personnels complémentaires ; les unités ne sont pas encore toutes à l’effectif complet, mais elles bénéficient de la présence de personnels du GIGN « central » qui leur ont été affectés et ont été armées par des personnels d’active expérimentés, qui ont suivi des stages de recrutement et des tests de sélection. Les antennes interviennent d’ailleurs déjà dans le cadre d’opérations quotidiennes contre la délinquance.

 

Outre-mer, la transformation des groupes de pelotons d’intervention en antennes du GIGN modifie la conception du service : ces unités resteront engagées dans les opérations adaptées à leur territoire, mais seront désormais placées sous le contrôle opérationnel du GIGN, dont le personnel se rendra sur place pour s’efforcer de normaliser les équipements, contribuer à la formation là où le besoin s’en fait sentir et dégager une doctrine d’intervention partagée, aussi standardisée que possible. L’antenne du GIGN de Mayotte, elle, est nouvelle.

 

Cette évolution des antennes du GIGN est un élément important du dispositif opérationnel d’intervention.

 

Quant aux PSPG, ils sont consacrés à la sécurité des centrales nucléaires, non à leur sûreté. Ils sont armés et formés en vue de la lutte antiterroriste, ce qui a créé une asymétrie lorsqu’ils ont été confrontés à Greenpeace il y a quelques années : on ne va pas tirer sur un militant de Greenpeace qui s’introduit dans une centrale ! C’est un problème d’adaptation que nous n’avons pas résolu : aujourd’hui, lors d’intrusions à caractère non terroriste, on en revient au modèle habituel de maintien de l’ordre à l’aide de grenades lacrymogènes – nous en avons équipé nos personnels – et d’autres moyens classiques. Ce qui compte alors, c’est le renfort que peut apporter la gendarmerie départementale qui se trouve aux alentours de la centrale.

 

C’est dans ce contexte que nous avons récemment créé le commandement spécialisé pour la sécurité du nucléaire (COSSEN), chargé de procéder au criblage des personnes qui entrent dans les centrales, mais aussi de concevoir le dispositif de sécurité de celles-ci. Il y a encore du travail.

 

EDF joue le jeu, en prenant entièrement en charge les gendarmes mis à sa disposition. Nous allons certainement, en lien avec lui, adapter le contrat opérationnel de manière à pouvoir faire face aux différents types de menace, y compris celles de basse intensité.

 

La protection balistique est assurée par des équipements individuels. Nous travaillons actuellement, en lien avec le SAELSI, sur le véhicule de patrouille du futur : quel type de véhicule, et quelle protection ? Aujourd’hui, nous achetons des véhicules de la gamme commerciale, mais l’agression de nos camarades de la police nationale à Viry-Châtillon a montré qu’ils ne résistent pas à ce type de violences. Sans aller jusqu’à patrouiller en véhicule blindé comme en Nouvelle-Calédonie, nous devons mieux protéger nos véhicules pour assurer la sécurité de nos personnels.

 

Quant à nos rapports avec la justice, ils sont excellents, et méritent bien entendu d’être encore améliorés. (Sourires.)

 

Mme la présidente Patricia Adam. Vous êtes diplomate, général !

 

M. Jean-Michel Villaumé. Ma question concerne l’application de la directive européenne 2003/88 sur l’organisation du temps de travail. À l’origine, des dérogations étaient prévues pour la gendarmerie mais, à la suite d’un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne, l’essentiel de ces dérogations a été supprimé et vous devez à présent appliquer la règle des vingt-quatre heures de poste et des onze heures de repos. Comment, avec toutes les difficultés que cela représente, appliquez-vous ces règles ?

 

M. Philippe Vitel. Je vous renouvelle, Mon général, mon admiration pour la gendarmerie, corps d’élite qui, dans les moments difficiles que nous traversons, a de nouveau apporté la preuve de ses grandes capacités.

 

Les moyens sont en augmentation mais comment pourraient-ils ne pas l’être, compte tenu d’un contexte qui ne fait que se dégrader, en termes d’insécurité, de délinquance, de terrorisme ? Ces moyens, même s’ils augmentent, sont-ils en adéquation avec l’explosion des menaces ?

 

Chaque année, je pose la question des véhicules. Des efforts énormes ont été déployés en termes d’immobilier et de logement ; j’ai le bonheur d’avoir dans ma circonscription la nouvelle direction départementale, à La Valette dans le Var, avec des logements très sympathiques, mais ce n’est pas le cas partout, et il faut poursuivre l’effort. Vous avez indiqué avoir pu acheter 3 000 véhicules, ce qui redescend l’espérance de vie des véhicules à dix ans. Votre prédécesseur me disait que les véhicules avaient en moyenne 150 000 kilomètres au compteur. Je pense que nous ne sommes pas en adéquation avec les risques avérés.

 

La même obsolescence est-elle constatée pour les hélicoptères ? Quel est le format des moyens en hélicoptères dont vous disposez, leur type, leur âge ? Avez-vous été fournis en appareils neufs ?

 

Combien d’hommes de la gendarmerie sont-ils positionnés en OPEX ?

 

Enfin, vous avez évoqué une mise en réserve sur les moyens dédiés aux loyers, alors que je croyais que les mises en réserve ne concernaient que des investissements en matériel – c’est d’ailleurs pourquoi votre prédécesseur nous avait indiqué, l’an dernier ou il y a deux ans, qu’il n’avait pu commander des véhicules que le 4 octobre, au moment de la levée de réserve. Comment se fait-il que soient mis en réserve des moyens en fonctionnement parfaitement prévisibles dès le premier jour de l’année ?

 

M. Michel Voisin. Vous procédez aujourd’hui à des regroupements de brigades au sein de communautés de brigades. Dans le monde rural, l’efficacité de ces dernières m’a été maintes fois démontrée par le commandant départemental mais les nouvelles distances laissent à penser aux populations qu’elles sont désavantagées. Ces regroupements ont-ils permis des économies d’échelle ?

 

Ma deuxième question, que je pose tous les ans, concerne les rapports avec les élus locaux. Ces relations semblent se resserrer un peu, après un relâchement. Le confirmez-vous ?

 

Enfin, la gendarmerie loue des véhicules, notamment pour des recherches et du renseignement. Avez-vous réfléchi à un système semblable à celui des services fiscaux, avec des véhicules propres à la gendarmerie et des plaques qui seraient changées à chaque intervention pour ne pas être repérées ?

 

Général Richard Lizurey. En ce qui concerne la directive « temps de travail », je n’ai pas connaissance de dérogations introduites au moment de la ratification du texte par la France, s’agissant de la gendarmerie ou de quelque autre service que ce soit. Cela dit, la directive ne nous posait pas problème dans la mesure où nous ne l’appliquions pas. Il se trouve qu’une instance a été introduite par l’un de nos personnels, qui a appelé l’attention de l’Union européenne sur la non-transposition de la directive en droit français, et nous sommes donc en phase de pré-contentieux.

 

Nous remplissons déjà certaines exigences de la directive. Alors qu’elle prévoit vingt-quatre jours de vacances par an, nous sommes à quarante-cinq jours de permission. Alors qu’elle prévoit vingt-quatre heures de repos par semaine, nous sommes à quarante-huit heures. En revanche, nous ne sommes pas en conformité sur les onze heures de repos physiologique journalier et les quarante-huit heures de travail maximal hebdomadaire.

 

Nous avons commencé par mettre en place les onze heures de repos physiologique journalier car, parallèlement à l’instance devant la Cour européenne, une association a introduit en janvier 2016 un recours devant le Conseil d’État attaquant notre précédente instruction sur le temps de travail. Nous avons demandé au Conseil d’État s’il était possible d’attendre la transposition définitive, en 2017, pour régler le problème. Il nous a expliqué qu’il serait obligé de nous condamner si nous maintenions notre texte, ce qui nous a contraints, en mars 2016, à retirer l’instruction et à engager un travail de concertation avec le CFMG pour rédiger un nouveau texte, lequel est entré en vigueur le 1er septembre.

 

Ce nouveau texte complexifie la manœuvre car chaque gendarme doit désormais avoir onze heures de repos journalier par tranche de vingt-quatre heures. À défaut, il a un droit à un temps de récupération, appelé repos physiologique compensateur, qui donne lieu à des calculs assez complexes. Si un gendarme est rappelé au bout de huit heures de repos, on lui doit les onze heures précédentes. Si, en revanche, il a passé la barre des neuf heures, on lui calcule la différence entre onze heures et le moment où il a été rappelé. Cette comptabilité se fait par le biais du logiciel Pulsar GD.

 

Les premiers retours des unités font état d’une dégradation du service. Nous ferons un premier RETEX avec les personnels fin novembre et un deuxième début 2017 afin de voir comment aménager ces dispositions, mais la mesure est en tout état de cause définitive. Nous travaillons parallèlement à la transposition complète de la directive, avec les quarante-huit heures maximales de travail hebdomadaire.

 

S’agissant des moyens, je serais tenté de dire qu’ils sont en adéquation avec la menace mais que, si nous en avions plus, ce serait encore mieux. Pour la première fois depuis longtemps, 3 000 véhicules neufs arrivent : c’est exceptionnel. Il faut que l’effort s’inscrive bien sûr dans la durée afin que nous puissions renouveler le parc de véhicules. Aujourd’hui, sur quelque 30 000 véhicules, 3 800 devraient normalement être réformés et sont maintenus en service faute de véhicules pour les remplacer. L’effort va se poursuivre en 2017 à hauteur de 65 millions d’euros, et je pense qu’une telle trajectoire nous permettra de résorber notre stock de véhicules en instance de réforme.

 

Notre flotte d’hélicoptères est de cinquante-six appareils – moins un à cause d’un accident survenu à Tarbes récemment : quatorze EC145, quinze EC135 et vingt-six Écureuils. Ces derniers sont des appareils anciens mais, complètement rétrofités, ils sont parfaitement adaptés à la mission. Une partie de ces moyens est mise à la disposition de la police nationale dans le cadre d’une convention : la police nationale a un droit de tirage de mille heures de vol, qu’elle paye.

 

La mise en réserve de crédits pour des dépenses obligatoires a été une surprise ; cela étant, c’est pour nous une vraie opportunité de réaliser les effectifs dans l’année. C’est un choix gouvernemental que je considère comme positif car cela nous permet de recevoir dans les unités en septembre des matériels commandés en début d’année.

 

Nous avons peu de personnel en OPEX aujourd’hui. La dernière grande opération a été l’Afghanistan, de même quelques gendarmes ont été engagés en Côte d’Ivoire. Sous le commandement opérationnel du CEMA, nous avons actuellement 109 personnels engagés sur onze théâtres – beaucoup de prévôts, quelques COMGEND. Nous sommes dans une phase extrêmement basse de participation aux OPEX.

 

En ce qui concerne les communautés de brigades, je partage, Monsieur Voisin, votre analyse sur l’éloignement du gendarme de la population. Le sentiment que les gens nous renvoient, c’est qu’ils ne voient plus le gendarme. C’est l’une des raisons qui me conduisent à réfléchir à la rénovation du travail de contact, avec peut-être la création de brigades de contact, c’est-à-dire de personnels dont la seule vocation serait d’aller à la rencontre de la population, d’être sur le terrain. Pour cela, il faut que je revoie leur contrat opérationnel. Aujourd’hui, n’importe quelle brigade a la totalité du spectre missionnel à effectuer. L’objectif est de confier pour seule mission à ces brigades d’aller à la rencontre de la population et des élus.

 

La relation avec les élus est en effet déterminante. Nous allons doter l’ensemble des gendarmes d’un téléphone de service individuel afin qu’ils puissent communiquer leur numéro aux élus et être joignables en permanence. Cela me paraît essentiel au renouvellement de cette relation de proximité.

 

Deux types de véhicules sortent de la flotte classique par achat : d’une part, ceux qui font l’objet d’un marché de location, essentiellement pour les unités de recherche, et, d’autre part, les véhicules banalisés, dont nous disposons dans la durée et qui ont une immatriculation militaire administrative mais des plaques civiles enregistrées dans le système d’immatriculation des véhicules (SIV). Ce dernier est ouvert à certains professionnels et il leur est donc possible, à la faveur d’une consultation du SIV, d’obtenir la liste des véhicules de l’administration. C’est là une faille ; nos véhicules banalisés ne sont pas toujours si banalisés que cela.

 

Nous disposons également de 663 véhicules récupérés par le biais de la saisie des avoirs criminels. C’est là une piste très intéressante. En moins d’un mois, il est désormais possible de saisir le véhicule et de l’affecter à une unité.

 

M. Philippe Nauche. S’agissant du renseignement, la sous-direction de l’anticipation opérationnelle (SDAO) a-t-elle bénéficié d’effectifs supplémentaires ? Où en est la mise en œuvre des apports techniques et des modalités administratives, avec notamment le contrôle de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNCTR), de la loi sur le renseignement ? Enfin, quelle est la part des gendarmes adjoints volontaires tant dans les recrutements classiques que dans la réserve ?

 

Mme Marie Récalde. L’instruction provisoire sur le temps de travail s’applique à la gendarmerie départementale, mais qu’en est-il de la gendarmerie mobile, qui n’a pas tout à fait le même mode opératoire ?

 

Je ne vois pas très bien ce que serait la différence des brigades de terrain avec les brigades existantes. L’idée de rapprocher les gendarmes de la population est louable, et c’est d’ailleurs quelque chose qui est demandé, mais cela signifie-t-il que vous souhaitez décharger ces brigades d’une partie du travail administratif – qui est énorme – et éventuellement externaliser ce travail ?

 

Enfin, où en êtes-vous de la lutte contre la cybercriminalité ?

 

M. Olivier Audibert Troin. Mes deux questions ont pour point commun le soleil car elles concernent l’une Mayotte et l’autre le Var.

 

Je rentre de Mayotte, où j’ai été accueilli pendant six jours en stage d’immersion au groupement de gendarmes commandé par le colonel Philippe Leclerc. J’ai visité notamment l’antenne du GIGN récemment établie et montant actuellement en puissance. La situation à Mayotte est particulièrement explosive. On parle beaucoup des migrants de l’île de Lampedusa : nous ferions bien de parler aussi des migrants sur l’île de Mayotte car nous compterons cette année quelque 22 000 reconduites aux grandes Comores, sans compter tous ceux qui passent à travers les mailles du filet. C’est ainsi qu’un département officiellement recensé à 212 000 habitants en compte en réalité 350 000, ce qui provoque des tensions extrêmement fortes.

 

Je sais que des renforts sont prévus, notamment des pelotons de gendarmes mobiles dans les jours à venir. Cependant, il existe un véritable problème avec l’équipement. Le seul hélicoptère de l’île, celui de la gendarmerie, sert à tout et, même s’il a été reconfiguré, l’appareil est très vieux. De même, sur les deux intercepteurs chargés de récupérer les migrants, un est aujourd’hui hors service : la brigade tourne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours par an, avec un seul intercepteur ! Est-il prévu, au budget 2017, de renouveler le second intercepteur ?

 

En ce qui concerne le Var, nous avons évoqué ici à de nombreuses reprises, concernant l’opération Sentinelle et la lutte contre le terrorisme, la nécessité d’un véritable maillage territorial et de la présence de nos forces armées sur la totalité du territoire national. Il semble que le maillon faible en matière de lutte contre l’insécurité et en particulier le terrorisme soit la ruralité. Comment pouvons-nous expliquer à nos populations qu’au nom des sacro-saintes économies de dépenses publiques et des mutualisations, on ferme régulièrement des brigades territoriales ? Cette politique est à rebours de l’aménagement du territoire tel qu’il devrait être pratiqué. Envisagez-vous, dès lors, un redéploiement de nos brigades territoriales ?

 

Général Richard Lizurey. La SDAO a reçu quatre effectifs supplémentaires dans le cadre du plan de renforcement. C’est un service qui compte soixante-sept personnels au total, dont une grande partie au centre de renseignement opérationnel. En tout et pour tout, vingt-six personnels sont dans la fonction de renseignement proprement dite. En comparaison, le service central du renseignement territorial compte 300 personnes.

 

Dans le cadre de la loi « renseignement », la SDAO est un service prescripteur pour les différentes techniques, intrusives ou de surveillance, à l’instar du GIGN et des sections de recherches. Le dispositif me paraît pour l’instant correspondre à nos besoins. Si demain avait lieu une explosion de signalements, nous serions sans doute conduits à revoir le nombre de lignes d’interceptions de sécurité.

 

Nous avons formé ceux de nos personnels qui ont connaissance de ces techniques dans les sections de recherches et au GIGN, de manière qu’ils s’inscrivent dans cette dynamique, contrôlée, vous l’avez dit, par la CNCTR. L’ensemble du dispositif d’autorisation remonte au niveau central, est traité par la SDAO et signé personnellement par le directeur général : je vois ainsi passer la totalité des demandes à la fois d’interceptions de sécurité et de techniques particulières avant qu’elles soient transmises au Premier ministre et à la CNCTR.

 

M. Philippe Nauche. Mon inquiétude porte sur la fluidité du système.

 

Général Richard Lizurey. C’est effectivement un peu procédurier mais je trouve que le dispositif est assez réactif. Nous pouvons monter une écoute en moins de vingt-quatre heures.

 

Environ 7 000 gendarmes adjoints volontaires sont recrutés. Parmi les sous-officiers recrutés 48,8 % sont des gendarmes adjoints volontaires, ce qui est une bonne chose puisque cela nous permet d’avoir des personnels qui, au moment où ils entrent en école, ont déjà une bonne base de formation, que nous avons pu tester. Quand ils quittent le service actif pour rejoindre la vie civile, nous leur proposons un contrat d’engagement dans la réserve ; je n’ai pas en tête la proportion d’entre eux qui signent un « engagement à servir dans la réserve », ESR, mais ils sont nombreux.

 

Le schéma normal d’une candidature à la gendarmerie est plutôt d’abord la réserve avant une candidature soit comme gendarme adjoint volontaire soit comme sous-officier. Si la personne ne peut devenir tout de suite sous-officier, elle peut passer par le statut de gendarme adjoint volontaire pour devenir sous-officier ensuite. Nous avons beaucoup de jeunes réservistes, y compris de moins de dix-huit ans : nous ne pouvons employer ces derniers mais nous les formons.

 

L’instruction provisoire sur le temps de travail s’applique aussi à la gendarmerie mobile. La directive européenne précise que, lorsque les personnels ne sont pas employés mais en alerte au cantonnement pendant onze heures, le contrat est rempli. Paradoxalement, donc, la GM respecte davantage la directive – à 95 % – que ne le fait la gendarmerie départementale. Les 5 % restants sont liés à des contextes particuliers de violences ou d’activité importante : les récupérations sont alors cumulées et données à la fin. Il existe un cas particulier pour les déplacements en outre-mer puisque le texte considère que dans l’avion les personnels ne sont pas en repos physiologique mais en temps de travail ; aussi, quand ils se rendent en Nouvelle-Calédonie, par exemple, nous leur donnons une journée de repos à leur arrivée, de même qu’à leur retour.

 

Une brigade classique aujourd’hui a la totalité du spectre missionnel : police de la route, police judiciaire, police administrative…, ainsi que toutes les charges administratives liées au fonctionnement d’une brigade. L’idée serait de retirer toutes ces missions, ou une grande partie, à certaines brigades pour leur donner du temps. Tout ce qui consomme du temps à la caserne a vocation soit à ne plus être fait soit à être fait par quelqu’un d’autre, une unité spécialisée comme une unité de recherche pour la PJ, une unité motorisée pour la sécurité routière… L’objectif est que les gendarmes de ces unités n’aient d’autre mission que le contact avec la population et les élus, sans travail de nuit qui implique des récupérations ni déplacements au chef-lieu de communauté qui prennent du temps. Nous expérimenterons le concept ici et là pour voir si c’est, tout d’abord, réalisable et, ensuite, efficace.

 

La cybercriminalité va se développer. Nous avons au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale un centre de lutte contre la cybercriminalité travaillant en liaison avec la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité de la police nationale. En outre, des gendarmes sont présents au sein de la plateforme Pharos, une plateforme de signalement sur internet. Nous développons des capacités de surveillance, avec des cyberpatrouilles. Ce dispositif a été créé il y a de nombreuses années dans le cadre de la lutte contre la pédopornographie et se développe aujourd’hui dans d’autres domaines. Nous allons également créer cette année un nouveau dispositif de recueil des plaintes d’escroquerie sur internet au niveau national. La difficulté est de trouver le parquet compétent. Nous sommes en discussion avec la chancellerie pour qu’elle désigne celui-ci ; nous aimerions que ce soit Pontoise.

 

Dans chaque section de recherches a été mis en place un groupe dédié au contentieux de la cybercriminalité. Ce groupe s’appuie sur les enquêteurs NTECH, spécialistes des nouvelles technologies. L’objectif est d’établir une chaîne fonctionnelle qui permette de traiter le contentieux, local mais aussi national, en liaison soit avec les parquets locaux, soit avec les juridictions inter-régionales spécialisées (JIRS), soit au niveau national. Le dispositif évolue en parfaite synergie avec celui de la police nationale.

 

Je suis inquiet au sujet de Mayotte. Les événements qui se sont produits il y a trois ou quatre ans risquent malheureusement de se reproduire, et nous nous y préparons. C’est pourquoi nous avons injecté des renforts : l’antenne du GIGN mais aussi des gendarmes mobiles, voire territoriaux. Nous planifions même des renforts massifs en vue d’événements majeurs. Il n’y pas beaucoup d’équipements sur place pour stationner des unités sur le long terme ; à l’époque, certains escadrons étaient restés trois mois sur place et nourris avec des rations de combat. Mayotte est le premier département d’outre-mer que j’irai visiter car c’est là que le risque est maximal. L’immigration dans ce département est massive. Elle provoque des réactions parmi la population, notamment des « décasages », c’est-à-dire des opérations coordonnées de Mahorais en vue de déloger les migrants comoriens, avec force violences et agressions.

 

Un intercepteur coûte 300 000 euros. Je suis prêt à acheter une vedette à 70 000 ou 80 000 euros mais on m’explique qu’il faut que j’achète la même chose que les autres. La brigade nautique locale a une activité extrêmement forte, avec un taux d’interpellation d’étrangers en situation irrégulière très élevé. Ils travaillent de jour comme de nuit dans des conditions difficiles, et j’admire leur engagement. C’est, je pense, le département où le travail de la gendarmerie est le plus difficile, mais aussi le plus ingrat car on n’en entend pas parler. Nous n’avons pas les moyens d’acquérir un intercepteur pour l’instant mais nous sommes clairement dans une logique d’achat à court terme.

 

S’agissant du maillage territorial, nous réfléchissons à une évolution. En quinze ans, cinq cents brigades ont été dissoutes, leur nombre passant de 3 600 à 3 100. C’était une rationalisation nécessaire ; le rassemblement sur des emprises plus importantes offre des capacités supplémentaires d’intervention. Le temps d’intervention moyen est actuellement de douze minutes. Le problème, c’est que nous nous sommes éloignés de la population. C’est quelque chose que j’entends et sur lequel nous devons travailler.

 

Il faut que nous poursuivions cette action-là où c’est justifié. À mes yeux, les brigades se trouvant en zone de police nationale n’ont pas vocation à perdurer ; c’est le bon sens même que de ramener les gendarmes dans leur zone de compétence. J’envisage également de poursuivre la suppression des groupes de commandement des compagnies dont les effectifs sont inférieurs à cinquante, et nous poursuivrons, je pense, les dissolutions là où l’immobilier est vétuste et défaillant ; plutôt que de reconstruire et de mettre à contribution les collectivités locales, il me paraît plus intéressant de dissoudre la brigade et de la regrouper sous le chef-lieu de communauté de brigades. En revanche, partout ailleurs, l’idée est de développer des unités de contact ayant vocation à afficher la présence de l’État et à rechercher du renseignement dans la profondeur du territoire, car cela me paraît déterminant dans le contexte actuel. Ce n’est pas le moment de créer des déserts de sécurité.

 

M. David Comet. Accession au deuxième cercle du renseignement, nouveau schéma national d’intervention, création de PSIG Sabre supplémentaires, bon équilibre des missions Sentinelle en lien avec les militaires de l’armée de terre dans un sens plus dynamique, renforcement des personnels et commande de 3 000 véhicules : que pensez-vous qu’il faudrait faire de plus ou de mieux pour lutter plus efficacement contre le terrorisme, étant entendu que les victoires à venir dans nos OPEX risquent de créer les conditions du retour des djihadistes en France ?

 

La commission d’enquête Fenech-Pietrasanta de lutte contre le terrorisme préconise notamment d’augmenter – c’est la proposition numéro un – le nombre de cartouches tirées chaque année par les personnels des unités élémentaires de police et de gendarmerie dans le cadre des séances d’entraînement ; de détacher en permanence – proposition numéro treize – des officiers de gendarmerie au sein de la DGSI ; et de fusionner – proposition numéro quatorze – le SCRT et la SDAO dans une nouvelle direction du renseignement territorial rattachée directement au ministre de l’Intérieur. Que pensez-vous de ces propositions ?

 

M. Philippe Meunier. Vous nous avez appris une information importante : l’utilisation par la gendarmerie de véhicules saisis. Lors d’un stage d’immersion au GIGN, on m’avait expliqué que ce n’était pas possible pour des raisons d’entretien de ces véhicules. Pouvez-vous nous dire quels types de véhicules sont affectés dans vos services, dans quels services ils sont affectés, et comment vous avez résolu la question de l’entretien de ces véhicules hors gamme classique de dotation ?

 

Général Richard Lizurey. On peut toujours faire mieux en matière de renseignement. Pour cela, il faut aujourd’hui développer un état d’esprit particulier consistant à passer du besoin d’en connaître au devoir de partager. Je ne dis pas que tout doit être mis sur la table mais il faut changer de culture dans le renseignement : le service localement compétent doit savoir quelles menaces sont présentes chez lui, alors que ce n’est pas toujours le cas actuellement. Il arrive en effet que des services découvrent, après un événement ou une opération, que des personnes dangereuses étaient présentes dans leur secteur.

 

C’est aussi une affaire de moyens juridiques. Nous disposons d’un certain nombre de bases de données et de fichiers qui comportent beaucoup de renseignements. Face à la menace exceptionnelle, à cet état de guerre cité par le Premier ministre, il faut se poser la question de leur interconnexion. Il ne s’agit pas, bien sûr, de faire n’importe quoi ; le système doit être contrôlé, vérifié, pour ne pas être détourné de sa finalité, mais cela permettrait de faire progresser, à moyens constants, la lutte contre le terrorisme.

 

S’agissant du nombre de cartouches disponibles pour l’entraînement, nous avons tiré les enseignements de la commission d’enquête puisque nous avons multiplié ce nombre par deux, passant de trente à soixante dans le cadre des séances d’instruction. Nous travaillons aussi à la mise en place complémentaire de moyens de simulation en matière de tir ; des expérimentations ont été réalisées avec des industriels. Nous avons d’ailleurs augmenté la dotation de cartouches dans le service courant, passant de vingt-cinq à trente, nous alignant ainsi sur la police nationale. Nous travaillons également sur un suivi longitudinal des gendarmes, actuellement expérimenté au GIGN, avec un carnet de formation individuel.

 

Oui, il faut détacher des officiers de gendarmerie à la DGSI mais la question est de savoir pour quoi faire. Cela peut avoir du sens si les personnels ont une compétence qui apporte quelque chose à la DGSI. Nous candidaterons sur des profils de poste où c’est possible. Je pense que nous arrivons dans une période où ce sera accepté. C’est le début de l’histoire. Pour en avoir discuté avec Patrick Calvar, je sais qu’il a des besoins sur un certain nombre de compétences.

 

Comme je l’ai dit, le SCRT compte 300 personnels, contre vingt-six, pour la partie renseignement, à la SDAO. Je ne suis donc pas sûr qu’un regroupement des deux s’avère beaucoup plus efficace. En outre, le regroupement me poserait problème car, en tant que chef opérationnel, j’ai besoin d’une capacité de renseignement dans le cadre de mes propres opérations, à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs, et ces vingt-six y suffisent à peine. Il faut tout de même noter que l’adjoint de la SDAO est un commissaire de police et qu’un adjoint du patron du SCRT est un gendarme. La vision intégratrice n’est pas toujours opérante ; en l’espèce, cela ne me paraît pas être le cas.

 

Au tout début, il fallait, pour l’emploi des véhicules saisis, une condamnation définitive. Dans un deuxième temps, permission a été accordée de les utiliser en cours d’instruction, mais une expertise était obligatoire ; il fallait que quelqu’un la paye, et nous ne le souhaitions pas. Tout cela a été réglé car il suffit désormais d’une évaluation par l’enquêteur lui-même. Nous conservons des véhicules dans la gamme classique, que nous pouvons entretenir dans nos ateliers autos. L’ensemble des unités est éligible à ce type de saisie. Ce n’est pas forcément l’unité qui saisit un véhicule qui s’en servira. Il s’agit de véhicules banalisés, de toutes marques.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Merci, général.

 

La séance est levée à dix-neuf heures.

 

*

* *

 

Membres présents ou excusés

 

Présents. - Mme Patricia Adam, Mme Sylvie Andrieux, M. Olivier Audibert Troin, M. Daniel Boisserie, M. Guy Chambefort, M. Jean-David Ciot, M. David Comet, Mme Geneviève Fioraso, M. Philippe Folliot, Mme Geneviève Gosselin-Fleury, M. Gilbert Le Bris, Mme Lucette Lousteau, M. Alain Marleix, M. Alain Marty, M. Philippe Meunier, M. Philippe Nauche, Mme Marie Récalde, M. Jean-Michel Villaumé, M. Philippe Vitel, M. Michel Voisin

 

Excusés. - Mme Danielle Auroi, M. Claude Bartolone, M. Philippe Briand, M. Jean-Jacques Candelier, Mme Catherine Coutelle, M. Bernard Deflesselles, M. Guy Delcourt, Mme Carole Delga, M. Nicolas Dhuicq, M. Yves Foulon, M. Serge Grouard, M. Francis Hillmeyer, M. Éric Jalton, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Frédéric Lefebvre, M. Bruno Le Roux, M. Damien Meslot, M. François de Rugy

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 10:55
Solidarité Défense prépare le Noël de nos soldats !

 

26.10.2016 Ingrid LAMRI - Présidente de l'ANAJ-IHEDN

 

Chers amis,

Notre partenaire
Solidarité Défense prépare le Noël de nos soldats, venez l'aider !

Tous les ans, Solidarité Défense confectionne environ 12 000 colis de Noël destinés aux militaires en OPEX. Ils y mettent également des dessins d’enfants de toutes les écoles de France. Les armées acheminent ensuite ces colis sur les théâtres d’opération.

Confectionner ces colis prend du temps, aussi nous vous invitons à vous manifester si vous avez une heure ou une journée à consacrer sur Paris à cette belle initiative.


Pour participer à cette initiative, merci de renseigner le formulaire suivant : RENDEZ-VOUS ICI !


En espérant vous voir nombreux à vous investir auprès de Solidarité Défense ! 

 
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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 10:55
Henri de La Rochejaquelein au combat de Cholet, 17 octobre 1793, peinture de Paul-Émile Boutigny.

Henri de La Rochejaquelein au combat de Cholet, 17 octobre 1793, peinture de Paul-Émile Boutigny.

 

17.10.2016 source JFP

 

17 octobre 1748 : échec du siège britannique de Pondichéry (Inde). Les habitants de la ville de Pondichéry et les français œuvrant au profit du comptoir de la compagnie des Indes, dirigé par l'administrateur de la colonie aux Indes, Joseph François Dupleix,  repoussent l'armée britannique, emmenée par Boscawen, après 58 jours de siège. Une victoire en vain car, 13 ans plus tard, faute d’avoir suffisamment soutenu Dupleix, Louis XV abandonne le comptoir au profit de l'Angleterre... France et Angleterre se disputent le comptoir jusqu’en 1816, date à laquelle Pondichéry redevient française pour le rester jusqu'en 1962, année de sa cession à l'Inde.

 

17 octobre 1777 : bataille de Saratoga ( Etats-Unis – Etat de New-York) ). Le général anglais Burgoyne se rend avec ses 5000 hommes au général Gates commandant quelques 20 000 insurgents américains. Cette défaite anglaise est le tournant de la guerre d’indépendance et incite le roi de France à apporter son aide aux indépendantistes américains.

 

17 octobre 1781 : bataille de Yorktown (Etats-Unis – Virginie). Le comte de Rochambeau et Georges Washington unissent leurs efforts pour l'ultime assaut des dernières redoutes anglaises de Yorktown.

 

17 octobre 1793 : défaite vendéenne de Cholet. L'armée catholique vendéenne est battue dans le combat le plus important de la guerre.

 

17 octobre 1806 : combat du pont de Halle. La division Dupont, réduite au 32e de ligne et à un bataillon du 9e, bat le corps de réserve prussien fort de 20 000 hommes, et s'empare du pont de Halle, prenant 5000 prisonniers, 4 drapeaux et 30 canons.

 

17 octobre 1961 : manifestation parisienne tragique. La guerre d'Algérie se traduit en France par de nombreux attentats et meurtres de policiers commis par le FLN. La FPA (force de police auxiliaire) pratique en retour une répression particulièrement dure à l'encontre de la communauté algérienne en France. Constituée d'Algériens formés au combat urbain et anti-terroriste, la FPA est issue de l'armée et a été utilisée durant la bataille d'Alger. Les dirigeants du FLN poussent, le 17 octobre, la communauté algérienne à manifester alors que le préfet de Paris, Maurice Papon, ayant reçu des ordres du gouvernement, interdit la manifestation et "couvre" moralement et par avance les policiers chargés de la réprimer. Selon les sources, entre 7 et 300 manifestants sont tués. Ces chiffres font toujours débat.

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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 10:55
La version illustrée de Berezina de Sylvain Tesson

 

17.10.2016 par Thomas Goisque

Sur la trace des spectres de 1812

Septembre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Les Russes ont mis le feu à la ville, bientôt elle sera réduite à un tas de cendres. L’Empereur tergiverse, se décide à rebrousser chemin. Il donne le coup d’envoi de la retraite de Russie, une page d’histoire passée à la légende par la somme de ses souffrances et de ses actes héroïques. Deux cent ans plus tard, avec Sylvain Tesson, nous avons répété l’itinéraire de la retraite, juchés sur un side-car russe de marque Oural, de Moscou à Paris guidés les récits des spectres de 1812.

Pour la version illustrée du livre Berezina de Sylvain Tesson qui sort cette semaine aux Editions Gallimard, je suis reparti cet hiver sur les pistes de cette tragédie : Quatre mille kilomètres à la mémoire des soldats de la Grande Armée, pour saluer les fantômes de l’Histoire à travers les plaines blanches.

Une belle édition du texte intégral de Berezina de Sylvain Tesson illustré de plus de 100 de mes photographies, en librairie cette semaine aux éditions Gallimard.

Et un reportage complet à découvrir sur le site internet

 

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 10:55
Charles Yeager  - photo USAF

Charles Yeager - photo USAF

 

14.10.2015 source SHD

 

14 octobre 1066 : bataille d’Hastings (Angleterre). Guillaume, duc de Normandie a débarqué depuis deux semaines dans le Sussex et a fait construire une place forte dans l’urgence afin d’attendre le retour du roi Saxon Harold. Ce dernier vient d’écraser les forces Viking (roi norvégien Harald) débarquées dans le Nord de l’Angleterre à hauteur de York. Fatigués, par l’aller-retour qu’imposent ces deux débarquements, les 7500 combattants Saxons surprennent par leur bonne tenue dans le début du combat qui s’engage. Les 7000 Normands sont presque vaincus en fin de matinée. La rumeur de la mort du duc de Normandie se propage dans les rangs et terrasse psychologiquement les envahisseurs. Guillaume se place alors sur le devant des troupes pour se faire reconnaitre et conduit un nouvel assaut. Cependant, c’est l’action « commando » de quatre de ses chevaliers contre Harold (roi saxon) qui est décisive : ayant percé intentionnellement la ligne de défense juste devant lui, ils le tuent et provoquent la débandade saxonne. Guillaume est couronné roi d’Angleterre en décembre.

 

14 octobre 1543 : Barberousse hiverne à Toulon avec sa flotte. Suite à l'accord passé entre Soliman et François Ier, le corsaire musulman passe l'hiver à Toulon d'où la population a été évacuée … et la cathédrale transformée en mosquée. Cette alliance de revers connue sous le nom de Capitulations (signature entre 1528 et 1536) vise  à affaiblir la maison d'Autriche et instaure dans les faits, la vocation de la France à protéger les chrétiens d'Orient.

 

14 octobre 1702 : victoire de Friedlingen (Allemagne). Le duc de Villars bat les Impériaux du prince de Bade et gagne ainsi son bâton de maréchal.

 

14 octobre 1806 : victoires d’Iéna et Auerstadt (Allemagne). Napoléon à Iéna et Davout à Auerstadt anéantissent la réputation de l’armée prussienne mise en déroute. Murat s’illustre en rattrapant à Weimar l’artillerie et la logistique prussienne en fuite. La reine Louise de Prusse, "âme damnée" de la guerre, parvient toutefois à s'enfuir par une porte de la ville alors même que les Français entrent par l'autre. Cette double victoire ouvre la route de Berlin. Clausewitz quant à lui est fait prisonnier à Auerstadt.

 

14 octobre 1918 : Adolphe Hitler est blessé (Ypres - Belgique). Affecté au 16ème régiment d'infanterie bavarois, le caporal Hitler est blessé au front pour la deuxième fois. Une attaque britannique au gaz moutarde sur le saillant d'Ypres le rend momentanément aveugle. Il est évacué sur un hôpital en Poméranie où il apprendra la capitulation allemande.

 

14 octobre 1939 : le cuirassé Royal Oak est coulé à l'ancre par un sous-marin allemand dans Scapa Flow (iles Orcades - Ecosse).  L'amiral Donitz commandant la flotte allemande veut frapper fort dès l'entrée en guerre et ordonne une opération spectaculaire contre la base britannique. L'U47 du commandant Prien parvient à pénétrer de nuit dans Scapa Flow malgré les courants très forts et les obstacles destinés à la protéger des attaques de sous-marins. Curieusement, l'explosion de la première torpille n'alerte pas les britanniques qui pensent plutôt à un accident. Ce n'est que 10 minutes plus tard, lors de la seconde salve que la chasse au sous-marin est lancée. Prien parvient à s'échapper. Churchill dans ses mémoires de guerre lui rend hommage, considérant que l'attaque est un fait d'armes de l'ennemi. Churchill était à ce moment ministre de la marine et venait d'inspecter les défenses de Scapa Flows...

 

14 octobre 1944 : suicide de Rommel (Herrlingen – Allemagne). Le maréchal Erwin Rommel se suicide sur ordres de Hitler qui lui tient rigueur de liens entretenus avec les officiers ayant attenté à sa vie. En contrepartie, sa réputation et sa famille sont préservées. Il a même droit à des funérailles nationales, le décès étant présenté comme la conséquence d’une embolie pulmonaire.

 

14 octobre 1947 : passage du mur du son ( Etats-Unis). Charles Yeager à bord de son Bell X-1 dépasse la vitesse de 1200 km/h soit environ 340 m/s.

 

14 octobre 1962 : découverte de rampes de missiles à Cuba. Un avion espion U2 américain repère 36 missiles SS-4 capables chacun de délivrer 1 mégatonne à 2000 km. Les USA sont à portée de tir nucléaire des soviétiques en quelques minutes.

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 10:55
La prise de Constantine, par Horace Vernet

La prise de Constantine, par Horace Vernet


13.10.2016 source SHD
 

13 octobre 1307 : arrestation des Templiers en France. Par ordre du Roi de France, Philippe IV le Bel, Guillaume de Nogaret (Garde du sceau) fait arrêter et confisquer leurs biens aux membres de l’ordre des chevaliers du Temple, premier ordre militaire d'Occident fondé en 1119. L’ordre est définitivement dissous lors du concile de Vienne en 1312 par le pape Clément V. La superstition attachée au vendredi 13 daterait du vendredi 13 octobre 1307.

 

13 octobre 1694 : prise du fort Nelson (actuel Canada - Manitoba). Après une navigation difficile dans la baie d’Hudson, le chevalier d’Iberville, capitaine de frégate dans la Marine royale prend aux Anglais le fort Nelson à l’embouchure de la rivière Sainte-Thérèse et le rebaptise fort Bourbon. Le fort est en fait un poste d’échanges ou comptoir colonial. Les Français sont, à ce moment, maîtres de la baie d’Hudson, de l’accès au Saint-Laurent, de Terre-Neuve et de l’Acadie. Le fort redevient anglais en 1713 avec le traité d’Utrecht. 

 

13 octobre 1775 : prémices de l’US Navy. Le Congrès continental (ancêtre du Congrès des Etats-Unis) demande qu’une flotte soit armée pour faire face aux Britanniques durant la guerre d’indépendance.  C’est tout d’abord une flotte corsaire qui voit le jour (navires marchands militarisés). Les premiers bateaux de guerre sont construits seulement à partir de 1790. Aujourd’hui, première marine du monde, elle compte 283 bâtiments de combat (dont 10 porte-avions, une soixantaine de sous-marins), 3 700 aéronefs embarqués et 225 000 marins d’active. Budget annuel approchant les 150 milliards de dollars. 

 

13 octobre 1837 : prise de Constantine (Algérie). Louis-Philippe 1er ordonne la prise de Constantine pour effacer le cuisant échec du Maréchal Clauzel, un an plus tôt, (1836) devant les remparts de la ville défendue par Hadj Ahmed Bey. 16 000 soldats commandés par le général Danrémont mettent le siège à Constantine et finissent par investir la ville grâce à la colonne d'assaut du lieutenant-colonel Lamoricière qui escalade la brèche pratiquée par l'artillerie dans le mur d'enceinte. Les troupes du génie ont, à cette occasion, appuyé la progression des assaillants au prix de lourdes pertes en faisant exploser barricades et murs.

 

13 octobre 1951 : fin de la bataille de Crève-cœur (Corée). Depuis le 12 septembre, le 23 RI américain tente de prendre sans succès le mont Heartbreak ridge (Crève-cœur) tenu par un bataillon chinois. Engagé au titre de l'ONU, le bataillon français commandé par le chef de bataillon Le Mire échoue lui aussi après trois assauts. Le « lieutenant-colonel » Monclar (en fait général de corps d’armée zingué LCL) décide d'arrêter les attaques frontales et privilégie une action de débordement en pleine nuit qui oblige les Chinois, surpris, à se replier. Placé à la tête de l’état-major des Forces terrestres (EMFTF), Monclar coiffe ce bataillon et est chargé, avec une dizaine d’officiers spécialistes de faire du RETEX sur les opérations de Corée. Mais, en raison de nombreuses frictions avec les officiers du BF/ONU, l’EMFTF est dissous au mois de novembre 1951. 

 

13 octobre 2012 : collision au large de la Floride. Lors de manœuvres, le croiseur lance-missiles USS San Jacinto percute le sous-marin nucléaire d’attaque USS Montpelier qui se trouve à l’immersion périscopique. Pas de victimes.

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 17:55
Contribuer à la politique de formation de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP)


source BSPP
 

Grande unité de l’armée de Terre mise à la disposition du préfet de police pour emploi, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est chargée d'assurer la protection des personnes et des biens dans Paris et dans trois départements de la petite couronne : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne.

 

La couverture opérationnelle est assurée par 77 centres de secours : 25 dans Paris et 52 dans la petite couronne.

 

Mis en œuvre par la BSPP, le programme « Jeunes sapeurs-pompiers de Paris » (JSPP) est une formation ouverte à tous les jeunes franciliens âgés de 14 à 16 ans désirant éventuellement s’orienter vers une carrière dans les métiers de la sécurité. Cette formation de plus de 400 heures s’étend sur un cycle de 3 ans. Les activités sont programmées le samedi après-midi ou, plus rarement, durant certaines vacances scolaires.

 

Le programme se déroule en 3 phases :

 

. Environ 450  jeunes adolescents effectuent chaque année scolaire une semaine de découverte au sein de la BSPP.

. Après sélection, 80 à 90 jeunes, intègrent le dispositif JSPP (30 samedis après-midi par an sur 2 ans).

. Les JSPP ayant obtenu le brevet national JSP et désirant obtenir une validation professionnelle (habilitation travaux électriques, PSE1 et 2, SSIAP1, SST et IMP 1) suivent un cursus de formation durant une année supplémentaire.

 

Le programme JSPP est à la fois un puissant outil de formation, mais également  d’intégration.

 

Les activités JSPP se déroulent sous l’égide d’une section spécifique de l’Association sportive et artistique des sapeurs-pompiers de Paris (ASASPP). Ces activités sont uniquement financées par des dons privés. Depuis le 14 décembre 2013, le caractère qualifiant du programme JSPP est reconnu par l’Etat et le dispositif est éligible à la taxe d’apprentissage.

 

Votre entreprise peut elle aussi contribuer au succès de ce dispositif en faisant un don, mais également en versant sa taxe d’apprentissage à l’Association Sportive et Artistique des Sapeurs-Pompiers de Paris.

 

Pour télécharger la plaquette de présentation JSPP : LIEN

 

Contact : cadets@pompiersparis.fr

 

Pour en savoir plus sur Facebook : LIEN

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 16:55
[Euronaval 2016] Bâtiment de projection et de commandement (BPC)


12 oct. 2016 Ministère de la Défense

 

Missions :
• Commandement et conduite d’opérations interarmées nationales ou multinationales
• Projection de forces par voies aérienne et maritime
• Soutien des forces déployées
• Assistance aux populations
• Evacuation de ressortissants

Atouts majeurs :
• Plate-forme unique multimissions et interopérable OTAN
• Haut niveau d’automatisation des fonctions de surveillance et de conduite
• Modularité du poste de commandement embarqué
• Grande capacité d’emport pour une projection importante des forces (moyens aériens et assaut amphibie)
• Premier bâtiment de ce type à propulsion orientable à 2 pod (grande manoeuvrabilité)
• Radier permettant l’emport d’une batellerie mixte EDA-R et CTM

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 16:55
[Euronaval 2016] Avion de patrouille maritime Atlantique 2 rénové


12 oct. 2016 Ministère de la Défense

 

Missions :
• Sûreté et soutien de la Force océanique stratégique (escorte des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins)
• Lutte anti-surface et lutte anti-sous-marine à long rayon d’action
• Sauvegarde maritime (sauvetage, lutte contre le narcotrafic et la piraterie, police en mer)

Objectifs de la rénovation de l’Atlantique 2 :
• Améliorer les performances pour faire face à l’évolution du contexte (opérations en zones littorales) et de la menace (prolifération de sous-marins classiques performants et discrets)
• Traiter les obsolescences du système de combat
• Sous-système rénovés : radar (intégration du Searchmaster), calculateurs tactiques, système acoustique, visualisations tactiques, système électro-optique

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