10/10/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.c
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté ce jeudi 10 octobre une résolution prévoyant le déploiement éventuel dans plusieurs mois en République centrafricaine (RCA) de Casques bleus pour rétablir l’ordre dans le pays.
«Gravement préoccupé par l’effondrement total de l’ordre public, la détérioration considérable de la situation sécuritaire et l’aggravation des tensions intercommunautaires en République centrafricaine, le Conseil de sécurité a exigé, ce matin, le règlement politique pacifique de la crise dans le pays, tout en se déclarant prêt à envisager les mesures appropriées contre ceux dont les agissements compromettent la paix, la stabilité et la sécurité»rapporte le service d’information de l’ONU.
Condamnant de nouveau dans la résolution adoptée ce matin la prise de pouvoir par la force de la coalition Séléka le 24 mars 2013, «et les violences et pillages que cela a occasionnés», le Conseil exige également que tous les éléments de la Séléka et tous les autres groupes armés déposent immédiatement les armes. Il exige en outre de toutes les parties au conflit, en particulier la Séléka, qu’elles permettent l’acheminement sûr, libre et rapide de l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin.
Pour commencer, le Conseil a décidé de renforcer la Misca (Mission internationale de soutien en Centrafrique), la force panafricaine qui aide le gouvernement transitoire de RCA à sécuriser le pays et qui est appelée à se transformer, éventuellement, en véritable mission de maintien de la paix.
La Misca ne compte pour l’instant que 1.400 hommes, sur les 3.600 prévus, et manque de moyens.
La résolution encourage donc les pays de la région et d’autres pays africains à participer à la Misca et les États membres en général à la soutenir.
En même temps, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon devra présenter au Conseil dans un délai d’un mois «des options détaillées pour un soutien international à la Misca, y compris sa transformation éventuelle en une mission de maintien de la paix de l’ONU, à condition que la situation sur le terrain s’y prête».
La République centrafricaine, un des pays les plus pauvres du monde, a sombré dans le chaos depuis le renversement en mars du président François Bozizé par les rebelles de l’alliance Séléka.
Quoiqu’en dise le gouvernement du chef rebelle devenu président de transition, Michel Djotodia, le pays n,est pas le moins du monde engagé sur la voie de la normalisation et des éléments incontrôlés de la Séléka continuent de faire régner la terreur dans le pays en toute impunité.
En outre, selon les chiffres de l’ONU, 1,6 million de Centrafricains, soit un tiers de la population, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
Le 27 septembre dernier, lors de son intervention à l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo, Basile Ikouebe, avait mis en garde contre contre les risques de «somalisation» de la République centrafricaine
Basile Ikouebe avait alors déclaré qu’il fallait à tout prix éviter des situations de « vide » de pouvoir, terreaux fertiles des groupes subversifs, et exhorté la communauté internationale à se mobiliser aux côtés de la République centrafricaine, à lui prêter assistance sur les plans politique, sécuritaire, économique et financier.
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