4 février, 2014 Guillaume Belan (FOB)
L’équation Scorpion n’est pas simple! Ce n’est pas deux mais un seul appel à candidatures qu’a lancée la DGA le 20 décembre dernier, pour, pourtant, deux véhicules distincts. D’un coté le VBMR (véhicule Blindé Multi-rôles) qui doit remplacer les VAB. De l’autre, l’EBRC (Engin Blindé de Reconnaissance et Combat), remplaçant des AMX10RC et ERC90 Sagaie.
Ainsi, cette consultation, qui serait restreinte au seul consortium français constitué de Nexter, Renault Trucks Defense (RTD) et Thales, porte sur une seule base roulante commune, baptisée l’EBMR (Engin Blindé Multi Rôle), qui devra se décliner en deux programmes VBMR et EBRC.
Cette base roulante unique sera un 6X6 de la classe des 20 tonnes, avec un blindage de niveau 4 et une vétronique similaire. En bref, le consortium industriel français a donc la tâche de trouver le maximum de communalités entre les deux véhicules, afin de jouer sur l’effet de série et ainsi d’économiser sur le développement, la production mais aussi la maintenance des flottes de blindés Scorpion.
Alors que l’EBRC sera un char léger (canon de 40 mm CTA et missile MMP) dédié à la cavalerie, le VBMR sera lui décliné en de multiples versions (mortier embarqué…), dont la plus importante sera celle Infanterie.
Donc, bien que d’architectures très différentes (tourelle pour l’EBRC, large volume intérieur pour le VBMR…), les deux blindés auront le maximum de composants en communs. Le défi pour l’équipe industrielle est aussi là.
Aller vite
Ce programme EBMR sera également un défi dans le temps. L’objectif est d’obtenir une notification pour la fin de l’année pour disposer d’un prototype du VBMR dès 2017 et une livraison pour 2018 (on évoque une soixantaine de véhicules).
« Scorpion est essentiel et majeur pour l’armée de terre » confiait le général Ract Madoux à quelques journalistes le 21 janvier dernier « avoir les VBMR d’ici quatre ans et l’EBRC d’ici 6 ans est un véritable défi ». Les premières livraisons de l’EBRC sont attendues pour 2020.
Aller vite, car « Les VAB et AMX10RC sont usés jusqu’au bout » indiquait le chef d’état-major de l’armée de terre.
2080 VBMR et 248 EBRC doivent êtres livrés. Soit un marché total de près de 3 milliards d’euros ! L’objectif étant d’atteindre un coût d’acquisition de 1 million d’euros par VBMR et de 3 millions l’unité pour l’EBRC, selon nos sources.