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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 22:55
la tourelle T40 sur un châssis d’AMX10RC (photo Frédéric Lert)

la tourelle T40 sur un châssis d’AMX10RC (photo Frédéric Lert)

13.06.2013 Par Frédéric Lert (FOB)

 

Après un peu plus de deux ans de gestation, Nexter a présenté récemment à quelques officiels réunis à Satory la tourelle T40 abritant le canon de 40mm à munition télescopée. Canon qui est, rappelons le, un développement franco-anglais au sein de la co-entreprise CTAI réunissant Nexter et BAE. Si ce canon de 40mm est destiné à équiper Outre-Manche le FRES et le Warrior modernisé, la tourelle T40 est elle plus particulièrement tournée vers le futur EBRC. Un sujet sur lequel FOB reviendra prochainement.

 

Nexter ne dispose pour l’heure que d’une seule tourelle complète, aujourd’hui montée sur un chassis d’AMX10RC. Mais l’industriel compare volontiers cette tourelle à la partie émergée d’un iceberg dont la partie cachée serait constituée de nombreuses briques technologiques testées dans les établissements du groupe. Le rôle de la T40 est de valider l’intégration du canon, de la vétronique et d’aider in fine les opérationnels à spécificier les missions et les caracatéristiques du futur EBRC avec les fonctions qu’ils voudront, ou pas, voir embarquées sur la tourelle. La T40 montée sur le chassis d’AMX10RC apparaît étonnemment spacieuse. Une douzaine de caméras montées sur ses flancs offre aux deux hommes présents en tourelle une vision panoramique sur 360°, présentée sur de larges écrans couleurs. Une étude poussée d’ergonomie devra préciser les limites à ne pas franchir en matière de présentation de l’information. Si la T40 offre une ouverture exceptionnelle sur l’environnement extérieur, gare à l’effet inverse qui consisterait à submerger d’informations les opérateurs, jusqu’à obtenir un effet inverse à celui recherché.

 

La largeur du futur EBRC passée de 2m25 en début de programme à 2m80 aujourd’hui est une des raisons expliquant le volume intérieur généreux. Une impresssion d’espace renforcée par le positionnement de l’armement principal très en avant (rendu possible par la rotation de la chambre) et qui ne vient pas encombrer l’espace intérieur. Le choix d’une chambre tournante ajoute également beaucoup de simplicité à l’arme de 40mm dont le fonctionnement reste entièrement mécanique. Avec à la clef pour le tireur la possibilité, en mode dégradé, d’alimenter l’arme manuellement et de tirer « à la ficelle » au coup par coup, sans aucun apport d’énergie. La chambre tournante rejette l’étui de la munition sur le côté et évite toute éjection de gaz dans la tourelle. Nexter compte beaucoup sur l’efficacité de l’arme de 40mm dont l’architecture particulière, avec un axe d’introduction des munitions identiques à celui de la rotation de l’arme, facilite aussi le chargement quel que soit le site de l’arme. Résultat, un pointage possible à +75° ce qui en fait une arme redoutable en combat urbain ou contre les hélicoptères et autres drones. La T40 a déjà à son actif un drone cible abattu à une distance de 1100m avec une munition d’exercice. La munition télescopée apporte un autre avantage essentiel : l’absence de maillon entre les obus, des maillons responsables sur les autres armes de 50% des incidents de tir.

 

La tourelle montée sur l’AMX10RC a jusqu’à présent tiré au coup par coup. Elle va maitenant recevoir un chargeur de 60 coups et participera à des essais constructeur de tirs en rafale. A la mi-décembre, la T40 dotée de sa conduite de tir complète sera remise à la DGA qui l’utilisera pour la qualification des munitions de 40mm et en particulier de la version Airburst qui reste la plus complexe. Le calendrier actuel prévoit la qualifiation de l’airburst en 2015 et celle de la munition explosive en 2014. La munition d’entrainement et la munition flèche devraient quant à elle être qualifées dans les jours à venir.

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 17:55
« Scorpion sera dans la LPM »

12.06.2013 Par: Guillaume Belan (FOB)

 

Dans le cadre de la présentation du Livre Blanc aux industries de défense, la deuxième partie de la journée de lundi dernier a été consacrée à la visite de Nexter Munitions. Le ministre s’est attardé devant les impressionnantes machines robotisées de ceinturage, entièrement automatisées, notamment celle pour les gros calibres, capable de produire pas moins de 30 000 obus par an. Un investissement important et récent pour le site de La Chapelle.« Depuis quelques années, Nexter a repris un temps d’avance » répond le directeur de l’activité Munitions du groupe français à une question du Ministre sur la place de Nexter dans la compétition internationale. Puis c’est la rencontre avec quelques apprentis un peu impressionnés, rappelant l’engagement du groupe terrestre français pour la politique d’apprentissage sur des métiers rares et hautement qualifiés. La visite s’est achevée par la rencontre de l’équipe de CTA International, joint venture franco-britannique avec BAE pour le développement et la production du futur calibre innovant de 40 mm, qui équipera les véhicules des programmes FRES en Angleterre et EBRC en France.

 

« Soyez persuadé que tous, nous avons apprécié votre engagement dont nous vous remercions. Ceci conforte  notre confiance sur la suite de la construction budgétaire, sans toutefois éteindre notre vigilance sur la déclinaison programmatique en cours » a déclaré à Jean-Yves Le Drian, Philippe Burtin, PDG de Nexter.

 

« Vigilant, je le suis aussi ! » répondu le Ministre, assurant qu’il le serait dans « la préservation des compétences terrestres »

 

« Je crois en l’avenir de Nexter »

 

 La phrase est du ministre de la défense, qui a ajouté « j’y crois encore plus après ce que j’ai vu aujourd’hui ».

 

Et le site de la Chapelle Saint-Ursin était l’endroit particulièrement approprié pour l’annonce d’un contrat de 175 millions d’euros d’une deuxième tranche d’une notification pour des munitions de gros calibre. En clair, il s’agit de la partie production d’un contrat précédent qui finançait le développement de nouveaux types de munitions (éclairant, fumigène…) éssentiellement pour du calibre de 155 (canon Caesar) mais aussi du 120 mm (char Leclerc), ainsi que quelques commandes de moyen calibres (25 mm ; 30 mm sur Tigre, Rafale, VBCI).

 

« Scorpion sera dans la LPM »

 

Alors de sérieux doutes planaient sur le financement du programme Scorpion dans cette période budgétaire tendue, le ministre de la Défense s’est voulu rassurant : « Scorpion sera dans la LPM 2014-2019, ce n’est plus un sujet », mentionnant explicitement les programmes VBMR et EBRC, programmes importants « pour l’avenir de Nexter ». C’est donc un « ouf » de soulagement pour l’industriel terrestre mais aussi l’armée de terre, alors que Nexter vient de dévoiler des solutions pour le futur de la cavalerie française. Rappelons que l’objectif de ces programmes est le remplacement des vieillissants VAB, ERC-90 et AMX10RC. « Les ambitieux programmes futurs VBMR et EBRC sont des enjeux majeurs qui doivent se concrétiser dans la prochaine décennie » a  affirmé Jean-Yves Le Drian.

 

Photos: JYLD en visite chez Nexter lundi 10 juin (crédits: G Belan)

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 10:55
Nexter prépare le véhicule blindé polyvalent de demain

Nexter a réalisé un démonstrateur de la tourelle T40 CTAS qui équipera l’EBRC à l’aide d’une plate-forme d’une taille proche de ce futur engin blindé de reconnaissance et de combat. Photo Patrice Desmedt

 

07 juin 2013 Par Patrice Desmedt Usinenouvelle.com

 

Nexter Systems est déjà prêt pour proposer à l’armée française son futur engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC), un véhicule à roues 6x6 polyvalent. Sa conception modulaire permettra à Nexter de réaliser des économies d’échelle tout en proposant aux armées de différents pays un véhicule adapté à leur besoins, et à leurs moyens.

 

La loi de programmation militaire pour les années 2014-2019 ne devrait être votée qu’au cours de l’été par l’Assemblée nationale. Cela n’empêche pas Nexter Systems d’avoir une idée déjà précise de l’engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC) que l’armée de terre ne devrait pas manquer de commander avant la fin de la décennie pour remplacer les vieillissants AMX 10RC et ERC 90, lancés en 1977. Le dialogue est constant entre Nexter et les membres de l’état-major, dont certains ont participé aux récents conflits, en Afghanistan et au Mali. Et le dernier Livre blanc de la sécurité et de la défense nationale, rendu public en avril 2013, confirme que la France est susceptible de participer à tout type de conflit dans des zones géographiques diverses.

 

"Les blindés sur roues présentent le meilleur compromis, explique le général d’armée Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre. Il y a trente ans, la France était en pointe dans ce domaine. Depuis, pays après pays, même les plus ardents défenseurs de la chenille ont adopté des véhicules à roues. Le programme Scorpion est essentiel pour l’armée française." Les blindés à roues ont prouvé leur efficacité, avec leur mobilité, leur vitesse de déplacement et leur masse raisonnable permettant l’acheminement par avion, le tout avec une puissance de feu et une protection significatives. Le programme Scorpion (Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation), lancé en 2010, doit assurer la modernisation des unités de combat au sol, au sein desquelles les véhicules blindés de la cavalerie joueront un rôle clé.

 

L’EBRC de Nexter sera un blindé compact à roues de type 6 x 6, relativement léger (entre 20 et 25 tonnes), doté d’un canon de 40 mm à munition télescopé qui permet d’utiliser des projectiles de plus faible dimension et un chargement automatique sur le côté, un élément important pour un véhicule de dimensions restreintes. La tourelle permettra de lever le canon jusqu’à un angle de 45 degrés pour traiter des cibles en hauteur, alors que les chars sont conçus uniquement pour des combats au sol.

 

Elément important, l’EBRC sera  modulaire afin de s’adapter aux besoins des différentes armées. A partir d’une cellule de base à prix serré, il est possible d’ajouter des éléments comme des missiles, flash bang, système fumigène, brouilleur d’ondes. De même, le système informatique embarqué reposera sur des micro-ordinateurs et un câblage Ethernet, pour faciliter l’intégration et assurer une réelle évolutivité. Cette modularité a été prise en compte dès les premières études, pour ensuite mettre en place les solutions industrielles afin de profiter au maximum d’une fabrication en nombre qui permettra une baisse des coûts.

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 11:55
Le nouveau calendrier de la modernisation de l’armée de terre se précise

29/05 Par Alain Ruello – LesEchos.fr

 

Le nouveau calendrier du programme Scorpion prévoit la production de 2.000 blindés d’infanterie. Les livraisons vont s’étaler de 2018 à 2025.

 

Le très placide Philippe Burtin esquissait un léger sourire de contentement hier soir, à l’issue d’un dîner du cercle Prospective terre. Et pour cause : alors que le livre blanc laisse clairement entrevoir une nouvelle purge pour le budget de l’armée de terre , le PDG de Nexter a trouvé un peu de réconfort en écoutant Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l’armement, esquisser les grandes lignes du grand programme Scorpion, vital pour le secteur.

 

Derrière cet acronyme qui vaut pour « synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation » (!) se dessine une opération majeure de modernisation des équipements de l’armée de terre utilisés par les groupements tactiques interarmes (les GTIA), du nom des unités du combat au sol de 500 à 1.500 hommes projetées en opération extérieure.

 

Co-entreprise associant Thales, Nexter et Sagem

 

Le lancement des premières réflexions pour affiner l’architecture du programme Scorpion, les grands choix techniques et industriels, a été décidé début 2010, dans le prolongement d’un contrat de recherche sur la numérisation du champ de bataille. Pour cela, la DGA et l’Etat major s’appuient sur une co-entreprise associant Thales, Nexter et Sagem (Safran).

ERC 90 Sagaie - Opération Serval - Secteur Sévaré Mopti, le 22 janvier 2013 photo EMA

ERC 90 Sagaie - Opération Serval - Secteur Sévaré Mopti, le 22 janvier 2013 photo EMA

Le périmètre visé est très large puisqu’il s’agit de remplacer les vénérables Véhicules de l’avant blindés entrés en service dans les années 70, les blindés légers AMX 10 RC et Sagaie, de rénover les chars lourds Leclerc, de remplacer le missile anti char Milan, ainsi que toute l’informatique de ces équipements pour faire en sorte qu’ils communiquent sans coutures entre eux.

AMX 10RC - BPC Dixmude à Daker débarquement des hommes et des véhicules du GTIA 2 28.01.2013

AMX 10RC - BPC Dixmude à Daker débarquement des hommes et des véhicules du GTIA 2 28.01.2013

Initialement, les premières livraisons des nouveaux blindés étaient prévues en 2015. La crise de 2008 et les problèmes de fins de mois de l’Etat ont tout chamboulé. Au point que lors des travaux de préparation du livre blanc, les scénarios budgétaires les plus noirs préconisaient un abandon pur et simple de Scorpion. Avec pour corollaire, la mort à petit feu de Nexter.

Tourelle 40CTA Nexter (photo Guillaume Belan)

Tourelle 40CTA Nexter (photo Guillaume Belan)

On en est plus là. Si l’on en croit Laurent Collet-Billon, les premières livraisons du VBMR - le blindé appelé à remplacer les VAB - sont prévues à partir de 2018. Même s’il le nombre de véhicules visés va être fortement réduit, les nouveaux calendriers prévoient que plus de 1.000 exemplaires devront être livrés en 2025. Les 250 EBRC, qui prendront la place des AMX 10 RC et des Sagaie, entreront en service à compter de 2020. Ils seront équipés d’un tout nouveau canon de 40 millimètres en cours de mise au point par Nexter et BAE Systems.

 

Facteur coût primordial

 

Pour les détails, il va falloir attendre la prochaine loi de programmation militaire, et rien ne garantit que le nouvel échéancier tienne dans le temps. D’autant que le facteur coût des futurs équipements sera primordial, autant au niveau de leur production que pour leur maintenance dans le temps..

Le nouveau calendrier de la modernisation de l’armée de terre se précise

Pour cela, les VBMR et les EBRC devront partager beaucoup d’équipements, a insisté Philipe Burtin. Cela vaudra par exemple pour les écrans de visualisation, les moyens de transmission ou encore l’électronique embarquée. Conscient depuis longtemps déjà que l’argent va manquer, les militaires imaginent de disposer de blindés modulables : une plate-forme commune auquelle on greffera des équipements en fonction de la mission. L’ère de l’hypertechnologie a vécu..

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 10:05

Des militaires en Afghanistan avec des canons Caesar de Nex

 

28/02/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le groupe d'armement terrestre détenu à 100 % par l'Etat français est à un tournant stratégique de sa jeune histoire. Trois défis sont devant Nexter, dont le PDG Philippe Burtin présente ce jeudi les résultats 2012 : le renouvellement de la gamme de ses produits, l'export comme relais de croissance et la consolidation de l'industrie terrestre en France et/puis en Europe.

 

Entendons-nous bien, Nexter aujourd'hui va bien. Sept ans après sa création sur les ruines de Giat-Industries, le groupe d'armement terrestre, remis en ordre de marche d'abord par Luc Vigneron puis consolidé par Philippe Burtin, est désormais un bon élève pour l'Etat, qui a toutefois dépensé sans compter pour sauver cette entreprise au bord du précipice au début des années 2000. Les temps ont changé. Au cours des sept dernières années, Nexter a versé à l'Etat, son seul et unique actionnaire, « plus de 700 millions d'euros de dividendes », a expliqué récemment le PDG de Nexter. Dans le même temps, il a généré un milliard de flux de trésorerie. Le chiffre d'affaires de Nexter, qui emploie 98 % de ses effectifs et achète 92 % de ses achats en France, devrait s'élever à plus d'un milliard d'euros en 2012.

 

Bref, Nexter a de quoi séduire les politiques à nouveau intéressés par le « Made in France ». Pour autant, la partie n'est pas finie. Car Nexter, devenu un systémier-intégrateur, est aujourd'hui à un nouveau tournant stratégique de sa jeune existence. Le groupe d'armements terrestres est confronté à trois défis qu'il doit mener pour poursuivre sa mutation. Il n'en détient pas toutes les cartes, l'Etat peut lui faciliter la tâche... ou lui compliquer son existence. En 2013, Nexter va très rapidement tester la bonne volonté de l'Etat à son endroit. Philippe Burtin attend dès le mois de mars une tranche conditionnelle d'une commande de munitions de gros calibre dans le cadre d'un contrat pluriannuel. Une commande vitale pour le site de La-Chapelle-Saint-Ursin dans la région Centre. D'ailleurs, il a confirmé début décembre avoir « déjà entré » dans son carnet de commandes des tranches conditionnelles portant sur ce type de munitions.

 

Le renouvellement de la gamme de produits

 

Comme tous les industriels du secteur de la défense, Nexter attend les conclusions du Livre blanc et sa mise en musique par la prochaine Loi de programmation militaire (LPM). Peut-être même un peu plus que les autres. Car les enjeux pour l'armée de Terre sont très importants, en raison notamment du remplacement du parc des VAB, dont le premier a été livré en 1976, et du parc de chars légers à roues, les AMX 10 RC par respectivement le véhicule blindé multi-rôle (VBMR) et l'EBRC. Deux nouveaux programmes qui doivent rapidement venir en relais du Caesar et des VBCI, dont les livraisons pour l'armée de terre vont s'achever dès la fin de 2014. C'est de la responsabilité de l'Etat qui tient l'avenir de Nexter, qui dispose aujourd'hui d'une visibilité de 24 mois (exercices 2013 et 2014) grâce à son carnet de commandes, entre ses mains. « Dans la programmation actuelle, la consultation VBMR que Nexter Systems prépare en coopération avec Renault Trucks Defence (RTD) représenterait le relais souhaité de maintien du potentiel industriel si le VBCI entre-temps, ne devait pas remporter de succès à l'exportation », explique Philippe Burtin.

 

Nexter XP2 Technology demonstrator for VBMR source DSI

 

L'EBRC est également un enjeu vital pour Nexter. Ce programme « permettra de maintenir en France la compétence de fonction feu et intégration de celle-ci dans une plate-forme avec des technologies de nouvelles générations », précise le PDG du groupe d'armements terrestres. Il est clair que l'EBRC apportera pour Nexter une charge de travail importante ainsi qu'un maintien des compétences en France de développement d'un système d'armes blindé. Enfin, Nexter compte également sur le programme Scorpion, qui « vise en premier lieu à la mise en cohérence des programmes des matériels et des équipements » (VBMR, EBRC, VBCI...) « Si les notifications (du VBMR, Scorpion et EBRC, ndlr) étaient retardées - nous commencerons ces programmes par les phases de développement et de conception -, nos bureaux d'études devraient faire face à une difficulté en 2015 », a fait valoir Philippe Burtin. En 2012, Nexter a consacré 15 % de son chiffre d'affaires à la recherche et développement (R&D), dont la moitié a été autofinancée. Par exemple, il a investi 15 millions d'euros pour le programme Scorpion. Enfin, Nexter doit encore travailler pour confirmer la moitié de sa charge de travail pour 2015. Un salut qui passera forcément par l'export.

 

Des relais de croissance à l'export

 

Face aux incertitudes du budget de la défense en France, et plus généralement en Europe, Nexter doit trouver des relais de croissance à l'export. Compliqué pour une entreprise qui a longtemps été repliée sur elle-même en France, mais pas impossible. D'une part parce que Nexter a trois matériels qui séduisent les clients à l'export (Caesar, Aravis et VBCI) - cela demande encore confirmation pour le VBCI - et, d'autre part, le groupe « est revenu dans les grandes compétitions internationales », a assuré Philippe Burtin. En 2012, le groupe a fait feu de tout bois. Nexter avait l'an dernier « 34 prospects actifs » et a remis « 130 offres », soit un niveau identique à celui de 2011. Et cela marche bien. En 2012, 80 % des prises de commandes, qui seront supérieure à celles de 2011, proviendront de l'exportation. « C'est un jalon qui résulte de la conjonction d'une offre produit/services en adéquation avec le besoin et d'une réelle mobilisation des toute l'entreprise pour saisir les opportunités ».

 

VBCI - French Army in Afghanistan with flexible wire cage R

 

Quels prospects ? Nexter doit soumissionner en 2013 en Inde pour un matériel de type Caesar et discute, selon sa stratégie de partenariats établie avec des industriels locaux, avec des fournisseurs indiens de solutions de châssis afin de satisfaire aux exigences de compensation. Les groupes indiens Tata, Ashok, Leyland, BEML et Eicher sont en compétition pour travailler avec Nexter. Le Caesar a déjà été vendu à l'Arabie saoudite (132 exemplaires), à l'Indonésie et à la Thaïlande. Le Danemark est également intéressé par ce type de matériel. Le VBCI intéresse également plusieurs pays, dont les Emirats Arabes Unis, qui étaient à deux doigts il y a quelques jours au salon d'Abu Dhabi de sélectionner Nexter pour entrer en négociations exclusives pour la vente de 700 véhicules. Deux autres compétitions se déroulent actuellement, au Canada « où le client a qualifié notre offre de compétitive avec un retour industriel de bon niveau », selon Philippe Burtin, et au Danemark, où elle est également « jugée compétitive ». Décision en 2013. Et de rappeler que « s'agissant du VBCI, nous avons été éliminés dans une seule affaire, en 2010 en Suède ». Le VBCI a également échoué en 2008 en Grande-Bretagne.

 

Consolidation européenne ?

 

Le dossier de la restructuration européenne est un serpent de mer que Luc Vigneron avait vendu en 2004 à l'opinion publique pour justifier les restructurations sévères en vue de redresser le groupe. Aujourd'hui Nexter va bien même s'il fait sa route tout seul. Que peut-il espérer ? D'abord, il peut se renforcer. Deux dossiers sont en cours d'examen en France. Le premier est celui de TDA, filiale à 100 % du groupe Thales spécialisée dans les mortiers et les roquettes. En 2011, l'Etat avait retenu le schéma de confier TDA et sa filiale FZ à Nexter, et en contrepartie de faire entrer Thales dans le capital de Nexter. « L'instruction du projet industriel et les due diligences ont été commencées sans que les valorisations ne soient échangées. Le processus est suspendu depuis le printemps dans l'attente des orientations des autorités », a expliqué en décembre Philippe Burtin. Ce dernier précise qu'il a la trésorerie qui lui permettrait de procéder à l'achat comptant de 100 % des actions TDA. L'autre dossier est celui des poudres et explosifs, une filière regroupée dans Eurenco. Dès 2007, Nexter a manifesté son intérêt pour reprendre cette entreprise. Ce qui permettrait à Nexer d'internaliser la fourniture de ces composants essentiels pour ses munitions. Philippe Burtin a réitéré au deuxième trimestre 2012 son offre de reprise d'Eurenco ainsi que de sa maison mère SNPE « dans le but de rationaliser les structures de défaisance existantes dans le terrestre ». En revanche, pas question de se faire racheter par RTD. Des discussions avaient été menées début 2011 et ont été interrompues en accord avec l'actionnaire.

 

Deuxième étape, l'Europe. Pour l'heure, les discussions ont tourné en rond. Car pour Philippe Burtin, « il s'agit de disposer de la capacité financière adéquate et c'est là que la question de la taille se pose. A moyen terme, elle nous permettra de financer le développement de nos produits, en parallèle du retrait de l'Etat, qui déjà demande le cofinancement. (...) A moyen terme c'est la taille qui nous permettra, dans la structure rassemblée et agrandie d'un groupe européen de faire face à ces nouveaux enjeux ». Nexter doit également faire face à de nouveaux entrants des pays émergents, qui sont « la vraie menace », selon le PDG de Nexter. « Ces pays montent progressivement en gamme en capitalisant sur leurs domaines de compétences - camions, engins spéciaux, autobus. Grâce aux transferts de technologies - ils se constituent une industrie puissante fondée sur des besoins nationaux d'équipements - ils produisent de grandes séries - et une structure de coûts que nous ne pouvons pas atteindre ». C'est notamment le cas de la Turquie, de l'Afrique du sud, de la Corée du sud, de la Chine... Dans le secteur de la défense terrestre, Nexter doit faire face à la concurrence où les produits se comptent par dizaines dans certains créneaux.

 

Qui pour s'allier avec Nexter ?

 

Derrière General Dynamics et BAE Systems, dont leur portefeuille va des systèmes d'armes jusqu'aux services en passant par les équipements et les munitions, Nexter voudrait se frayer un chemin pour devenir le troisième acteur global de la défense terrestre européen « permettant l'autonomie des choix et des actions » de nos clients européens, notamment l'armée française. Car, selon Philippe Burtin, « l'objectif de Nexter est de maintenir l'unité des activités systèmes et des munitions du groupe » et de « préserver sa liberté de systémier ». Enfin, l'ambition de Nexter « vise à la formation d'une entreprise intégrée dans laquelle les intérêts français seraient préservés : majoritaires ou à égalité de droits, tout en pérennisant en France les compétences nécessaires au maintien de l'autonomie d'approvisionnement des forces ».

 

Selon le PDG de Nexter, "en Europe, les contacts nécessaires sont établis avec les partenaires potentiels et les discussions se poursuivent pour rapprocher Nexter de ceux qui partagent le bien-fondé de sa vision stratégique en vue de constituer le leader européen souhaité. Certaines entreprises ne partagent pas l'actualité de cette vision, par exemple en Belgique ou en Finlande. D'autres, en Angleterre ou en Allemagne, ne souhaitent discuter que d'une prise de contrôle de Nexter. Aucun partenaire, je le confirme, n'est arrêté par l'aspect étatique de notre actionnariat". A suivre...

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 07:55
SPHINX Panhard photo RP Defense

SPHINX Panhard photo RP Defense

Jun. 4, 2012 By PIERRE TRAN Defense News

 

PARIS — Panhard will display at Eurosatory a mock-up of its Sphinx armored vehicle with a new 40mm gun turret from Lockheed Martin UK, aimed at the French Engin Blindé de Reconnaissance et Combat (EBRC) light tank program.

 

The turret was developed by Lockheed Martin UK for the upgrade of the British Army Warrior vehicle, integrating the Anglo-French CTAI 40mm gun.

 

The turret optronics are from Thales.

 

Panhard had mounted a turret from Belgian company CMI on a Sphinx vehicle at the last Eurosatory. The new turret is intended to cut costs by sharing a common product with the British Army.

 

“I think it would be a good choice for the Army General Staff because it would save around 30 percent of the EBRC program cost,” said Christian Mons, Panhard General Defense CEO. “What’s more, it’s an Anglo-French program.”

 

A common turret would save some 200 million to 250 million euros ($250.5 million to $313.1 million) of development money, offer cooperative support between the two countries’ militaries and halve the cost of life management and evolution of the product, Mons said.

 

The turret, weighing 4.5 tons, allows Panhard to meet a requirement for the 16-ton weight limit for the EBRC. That weight limit is intended to allow two EBRCs to be loaded onto an A400M transport aircraft and deliver high vehicle mobility.

 

The turret could be built under license in France if the Sphinx were picked for the EBRC. Under the Scorpion modernization program, 290 EBRC units are planned for the French Army.

 

Renault Trucks Defense (RTD) will display its VAB Ultima, a highly protected version of the troop carrier.

 

SLATE-ground-shot-detector-source-01db-metravib.com.jpg

 

The French government ordered 290 Ultima units last year, and 32 will be deployed to Afghanistan this year, despite the drawdown of combat operations.

 

The Ultima has a steel plate in the floor, remote Kongsberg gun turret and the Slate anti-sniper gear.

 

Among the 36 RTD vehicles on show will be the VAB Mk3, an upgraded model aimed at export markets.

 

Panhard will also display its Crab, a high mobility, protected vehicle based on a renewal of the light cavalry doctrine, with a small armored vehicle taking an active combat role

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