24/11/2014 Ministère de la Défense
Organisé conjointement par l'OED (SGA/DAF) et Sciences Po en présence du ministre et de ses grands subordonnés
De façon à stimuler les échanges dans le domaine de l’économie de la défense, l’OED organise désormais chaque année un événement public. En 2013, un colloque ayant pour titre « Economie et choix stratégiques de défense » s’est tenu à l’école militaire en partenariat avec HEC et l’IRSEM.
Ce mercredi 19 novembre 2014 s’est tenu un grand débat à Sciences Po, en présence de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense ; du général Vincent Lanata, sous-chef plans à l’EMA ; de Christophe Fournier, directeur des plans, du programme et du budget à la DGA et de Hughues Bied-Charreton, directeur des affaires financières du ministère sur "les choix de défense dans un environnement budgétaire contraint".
Le débat était animé par Ghassan Salamé, doyen de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po et Jean‐Michel Oudot, économiste à la direction des affaires financières du ministère de la Défense et enseignant à l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po.
A un moment où le Parlement doit se prononcer sur l’exécution de la loi de programmation militaire, l’enjeu de ce débat était de partager les points de vue et les analyses sur les orientations prises ou envisageables pour rendre compte à la fois des ambitions stratégiques et des contraintes économiques. Ont été notamment abordés les arbitrages en matière de programmes d’armement, les choix capacitaires, les externalisations, les conditions de maintien des compétences (tant en interne au ministère qu’au sein de l’industrie) ou encore les opérations extérieures.
Vous pouvez retrouver l’allocution du ministre.
Les débats sont également accessibles en vidéo sur le site de Sciences Po / PSIA.
L’Observatoire Economique de la Défense (OED) fait partie de la Direction des Affaires Financières (DAF) au sein du Secrétariat Général pour l’Administration du ministère de la Défense.
Service statistique ministériel, l’OED remplit une mission à la fois de nature statistique et économique. Il collecte, rassemble et synthétise l’information utile aux autorités du ministère et engage des études économiques sur l’ensemble des domaines d’intervention du ministère (contrats d’armement, analyse industrielle, impacts des efforts de défense, externalisations, ressources humaines, etc.). L’objectif poursuivi est d’éclairer les décideurs, tant publics que privés, en leur fournissant l’information adéquate ainsi que des clés de lecture des mécanismes économiques à l’œuvre dans les opérations envisagées ou en cours.
Pour remplir ses missions transversales à tous les services du ministère, l’OED dispose de compétences originales structurées autour de statisticiens de l’INSEE et de docteurs en économie.
2 questions à Christian Calzada, chef de l’OED :
La question du poids économique de la Défense dans notre pays revient régulièrement et plus particulièrement en période de réorganisation territoriale. Peut-on le mesurer et si oui comment ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le budget 2014 du ministère de la Défense avec 42,2 Mds €, représente 13,8 % du budget général de l’Etat et compte près de 279 000 agents. Il finance en moyenne 15 % de la R&D publique. Le ministère est également le premier acheteur et premier investisseur public en France. Il alimente également par ses achats, 26 000 entreprises en France, pour un montant de 14,5 Mds € en 2013. 9 entreprises sur dix sont des PME. A ces achats s’ajoutent ceux réalisés par les grands maîtres d’œuvre industriels auprès des PME / ETI, soit 20,2 Mds € en 2012. Enfin les entreprises de la Base industrielle et technologique de défense réalisent un quart des exportations totales françaises. On estime à 165 000, les emplois directs et indirects générés par les efforts de défense en France.
Il y a encore peu de recherches universitaires sur l’économie de défense, pourquoi et comment souhaitez-vous développer ces relations ?
Il n’existe pas « d’économie de la défense » au sens strict du terme mais plutôt un domaine qui constitue un cas d’application des outils développés par la science économique. En France et ce contrairement à d’autres pays, les travaux en « économie de la défense » restent dispersés et peu référencés dans les revues internationales. « L’économie de la défense » manque de représentation et de structuration. Et pourtant la défense mérite toute l’attention des économistes et ce au regard des montants investis et des mutations majeures qui ont marqué la défense depuis les années 80 (professionnalisme, nouvelles missions, externalisation, dualité, etc.). L’OED a pour vocation à contribuer à la diffusion d’une culture économique de la défense originale et féconde en entretenant des contacts étroits avec les décideurs publics et privés. L’OED couvre un vaste éventail de thématiques et reste la référence dans un vaste ensemble de domaines (économie industrielle, politiques publiques, commerce international, etc.). Par les conférences et séminaires qu’il organise ou auxquels il participe, il est un lieu d’échange privilégié entre acteurs. Il permet également la rencontre entre chercheurs et praticiens sur les grandes questions économiques d’actualité. Il assure ainsi la diffusion d’une meilleure culture économique dans son domaine. Son action s’oriente également vers le développement de programmes de formation permettant aux professionnels d’acquérir la maîtrise des instruments de l’analyse économique contemporaine.