Une équipe du fameux Escadron de Gironde en Afghanistan (2003) patrouille en VBL. On peut espérer que les ERIAC reprennent l’esprit des escadrons d’éclairage
5 novembre, 2013 FOB
Une cavalerie à 40 escadrons
C’est une petite révolution que va subir la cavalerie française. Déflations massives obligent, la cavalerie qui assiste déjà à la suppression de son 4ème Régiment de Dragons sur chars Leclerc doit perdre au total une dizaine d’escadrons pour arriver dès 2014, à 40 de ces unités. Seront donc supprimés dès l’année prochaine, les escadrons d’éclairage et d’investigation (EEI) ainsi que les escadrons d’aide à l’engagement (EAE).
Les EEI et EAE disparaissent
Les six escadrons d’EEI sont des unités de cavalerie très particulières, équipant presque la totalité des brigades françaises (seules la Brigade d’Infanterie de Montagne et la 11ème Brigade Parachutiste n’en possèdent pas). Ces unités de reconnaissance originales créées durant la seconde guerre mondiale sont rattachées directement au commandant de brigade. Bénéficiant ainsi d’une grande indépendance, ces unités ont finalement un statut assez particulier dans l’armée de terre et se sont fait une belle réputation durant leurs engagements. De toutes les opérations (Liban, Côte d’Ivoire ou Mali), l’EEI constituait l’ossature de la QRF en Afghanistan et est à maintes reprises venue appuyer des unités françaises en difficultés. Sans doute due à son fort esprit d’indépendance, l’EEI est également connu pour avoir forgé de forts caractères et donné à l’armée de terre de grands chefs, à l’instar du général Ract Madoux (EED de la 7ème division blindée), actuellement chef d’Etat Major de l’armée de Terre. De création beaucoup plus récente, les escadrons d’aide à l’engagement (EAE) ont néanmoins connu une vie opérationnelle chargée : de l’Afghanistan au Liban. Plus récemment, au Mali, durant l’opération Serval, les EAE engagés ont assuré très efficacement pendant plus de deux mois la sécurisation de la ville de Tombouctou.
« Moins avec plus »
La cavalerie française ne sera donc demain plus formée que de 40 escadrons qui du coup vont être « densifiés ». Les régiments Leclerc vont ainsi passer de 13 à 17 chars XL et ainsi, dès l’année prochaine, un peloton sera constitué de 4 chars au lieu de 3 actuellement. « On fait moins avec plus » commente une source proche du dossier. Conséquence, les unités envoyées demain en opex seront aussi plus lourdes.
Les EEI sont morts, vive les ERIAC
Unités de reconnaissance, les montures des EEI sont les VBL (un escadron = 3 pelotons à 6 VBL), tandis que les EAE sont des unités d’engagement anti-char. Fortement armées (VAB Hot ; VBL et VAB T20-13), une des critiques des EAE était leur faible protection sous blindage. Toutes ces unités vont donc disparaître et être reversées dans des unités recrées, les ERIAC (Escadron de Reconnaissance et d’Investigation Anti-Char), qui récupèrent les missions à la fois des EEI et des EAE. Ainsi demain, un régiment de cavalerie sera composé de 3 escadrons de chars lourds (Leclerc) ou légers (AMX10RC ou Sagaie) et d’un ERIAC.