C'est relativement passé inaperçu... Pourtant c'est inscrit noir sur blanc dans le projet de loi pour la croissance et l'activité présenté en conseil des ministres ce mercredi par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui a jeté dans la rue des milliers d'avocats, notaires ou huissiers de justice pour manifester contre le projet de libéraliser les conditions de leurs activités et de réviser à la baisse leurs tarifs.
Parmi les mesures souhaitées par Emmanuel Macron, ce projet comprend un volet relatif à la mobilisation du portefeuille de participations de l'état. Des dispositions vont permettre d'accompagner des projets industriels d'entreprises publiques. Et ce projet de loi "autorise en particulier le gouvernement à mettre en œuvre le projet de rapprochement entre l'entreprise publique française Nexter et l'entreprise allemande KMW (Krauss-Maffei Wegmann, ndlr)", a expliqué le ministère de l'Economie.
La création d'un leader européen
Annoncé le 1er juillet 2014, cette opération permettra "de créer un leader européen de l'armement terrestre, bénéficiant des compétences et savoir-faire complémentaires des deux entreprises et disposant d'une envergure suffisante pour assurer son développement, notamment à l'export", a précisé Bercy. Pour réaliser cette opération entre Nexter et KMW, l'Etat français devra passer par une loi de privatisation de Nexter. Avec ce texte présenté par Emmanuel Macron, c'est la première étape.
Si les fiançailles entre Nexter et KMW sont consommées, les deux sociétés vont créer vers le mois d'avril un leader européen avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 1,7 milliard d'euros (795 millions pour KMW et 787 millions pour Nexter en 2013). Devant Rheinmetall (1,5 milliard en 2013) mais derrière BAE Systems (3,5 milliards pour l'ensemble de ses activités y compris nord-américaines) et surtout le leader mondial, l'américain General Dynamics (6,1 milliards). "Nexter Systems et KMW, ensemble, seront plus forts, et deviendront même le premier acteur au niveau européen, le quatrième au niveau mondial", avait assuré en juillet dernier le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.