11 juin 2012 Par Hassan Meddah USINE NOUVELLE
Du 11 au 15 juin, les industriels de l’armement et de la sécurité terrestres se donnent rendez-vous au salon Eurosatory, au parc des expositions de Villepinte. Le nouveau ministre de la Défense français, Jean-Yves le Drian, aura l’occasion de préciser les grandes lignes de sa politique industrielle et dire comment il compte favoriser une industrie de défense européenne.
Eurosatory, le salon de la défense et de la sécurité terrestres, continue de faire le plein. Pendant 5 jours, 1400 exposants (grands groupes, PME, forces armées…), et 55 000 visiteurs sont attendus. Dans les allées et entre les démonstrations dynamiques de mini-drones et de blindés, militaires et industriels devraient évoquer les baisses des budgets de défense en Europe, les consolidations à venir ainsi que la relance d’une industrie de défense européenne.
"Les investissements dans la défense en France n’atteignent que 1,9% du PIB contre environ 10% pour la Chine ou l’Inde, et près de 5% pour les Etats-Unis. Ce niveau est notoirement insuffisant pour maintenir notre rôle de membre permanent du Conseil de Sécurité", indique Christian Mons, président du GICAT, le groupement des industries françaises de défense terrestre.
Or la situation ne risque pas de s’améliorer à court terme. Le nouveau ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, qui sera présent lundi sur le salon, a déjà précisé que son ministère sera mis à contribution mais "ni plus ni moins" que les autres. Le ministre, lors d’une interview au journal Le Monde le 6 juin dernier, a déjà défini quelques priorités et certains types d’équipements seront privilégiés notamment les moyens de renseignement et d’ observation (satellites, et drones), des moyens de protection et d’action des forces aéroterrestres, et les solutions de ravitaillement en vol.
Fin mai, il a également remis en cause certains choix de son prédécesseur Gérard Longuet. "Sur les drones, ma posture est très simple, je remets à plat, sans passion et avec pragmatisme", a-t-il indiqué lors de sa première conférence de presse.
Consolidation et coopération
Ces coupes dans les budgets militaires français mais également européens pourraient donc favoriser la consolidation entre fabricants et une coopération européenne encore peu développée. Depuis qu’il est en poste , le ministre n’a cessé de militer pour le développement d’une industrie de défense européenne. "La France prendra des initiatives dans ce sens", a-t-il déjà précisé. Au niveau français, le ministre a les moyens d’inciter les industriels à collaborer notamment à travers les financements de la direction générale de l’armement. En charge d’équiper les armées, elle a dépensé 10,7 milliards d’euros en crédit d’équipements et de recherche au profit des industriels.
Reste que tout n’est pas noir. La forte dimension internationale du salon avec près de 70% d’exposants internationaux et de nombreuses délégations étrangères, rappelle que les technologies d’armement made in France se vendent bien à l’export. En 2011, le pays a confirmé son rang de quatrième puissance exportatrice de matériel militaire en 2011 avec des ventes de 6,5 milliards d'euros aux armées étrangères.
Reste que tout n’est pas noir. La forte dimension internationale du salon avec près de 70% d’exposants internationaux et de nombreuses délégations étrangères, rappelle que les technologies d’armement made in France se vendent bien à l’export. En 2011, le pays a confirmé son rang de quatrième puissance exportatrice de matériel militaire en 2011 avec des ventes de 6,5 milliards d'euros aux armées étrangères.