08/11/2013 19:41 Sources : EMA
Point sur les opérations de la force Serval depuis le jeudi 31 octobre 18h00, jusqu’au jeudi 7 novembre, 18h00
Au cours de ces derniers jours, les opérations aériennes se sont poursuivies avec près de 90 sorties, dont une quarantaine effectuées par les avions de chasse. Une trentaine de sorties ont été dédiées aux missions de transport et une vingtaine aux missions de ravitaillement et de renseignement.
Au sol, la force Serval poursuit les opérations autour de la boucle du Niger, et dans le Nord du pays, en coordination avec les unités de la MINUSMA et des FAMa.
Le 2 novembre, après avoir été informés de l’enlèvement de deux journalistes français, les éléments (DLA) de la force Serval présents à Kidal ont immédiatement déployé un dispositif de surveillance et de reconnaissance pour tenter de retrouver nos ressortissants :
Un dispositif de surveillance a été mis en place aux sorties nord-est et nord-ouest de la ville de Kidal. Une patrouille en véhicules, composée d’une trentaine de soldats français, a également été engagée en reconnaissance sur une piste située au nord-est de la ville, direction probable de fuite du véhicule indiquée par les témoins de l’enlèvement.
Par ailleurs, une patrouille de deux hélicoptères, un Tigre et un Puma, a décollé de Tessalit, près de 200 km au nord de Kidal, pour tenter de retrouver le véhicule.
Arrivée à une dizaine de kilomètres à l’est de Kidal, la patrouille routière a découvert un pick-up à l’arrêt qui semblait répondre aux descriptions des témoins. A proximité de ce véhicule, les soldats français ont découvert deux corps sans vie.
Un peu moins d’une heure après cette découverte, les hélicoptères, qui étaient engagés dans une mission de reconnaissance ont rejoint la position des éléments à terre. Informés de la découverte des corps, ils ont, après ravitaillement, regagné leur position à Tessalit.
Les éléments de la patrouille à terre, après avoir mis en place un dispositif de sécurité, ont procédé aux vérifications habituelles de non piégeage de la zone, à sa sécurisation, ainsi qu’à celle de ses abords immédiats. Ils ont pu alors accueillir les éléments de la gendarmerie prévôtale, puis contribuer au rapatriement des dépouilles et à l’évacuation du "pick-up".
Des opérations combinées prolongent les actions de renseignement. Par ailleurs, près de 150 militaires en provenance de Gao sont arrivés à Kidal pour renforcer localement le dispositif de la force Serval qui agit en appui des FAMa responsables de la sécurité de la ville. Ce type de renforcements ponctuels illustre la capacité d’action de la force Serval à partir de ses éléments basés à Gao qui peut ainsi engager des éléments sur différents points en fonction des besoins.
Les 3 et 4 novembre, une cérémonie de levée de corps des deux journalistes assassinés à Kidal, s’est déroulée sur le tarmac de l’aéroport de Bamako.
Engageant près de 1500 militaires des FAMa, de la MINUSMA et de Serval, l’opération Hydre, lancée le 20 octobre de part et d’autre de la boucle du Niger, s’est achevée le 2 novembre. Cette opération, de grande envergure, conduite en coopération avec les FAMa et la MINUSMA, avait pour objectif d’éviter la résurgence d’éventuels mouvements terroristes.
Pour une meilleure coordination de l’ensemble des moyens déployés dans cette opération, une base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) a été implantée à 300 Km au Nord-Ouest de GAO, intégrant toutes les composantes terrestres Serval de l’opération : le GTIA Korrigan et le GAM.
Plusieurs dizaines de puits et près d’une cinquantaine de points ont été fouillés par les éléments de la force Serval, concentrés sur des actions de contrôle de zone. De l’autre côté de la rive, le GTIA Elou et son détachement d’assistance opérationnelle ont progressé sur l’axe GAO-GOSSI, puis en direction du nord vers le fleuve. Les FAMa avaient pour missions de reconnaitre ces axes, contrôler la zone notamment grâce aux fouilles, d’aller à la rencontre de la population pour évaluer la situation dans la zone et avoir des renseignements sur d’éventuels mouvements terroristes. Les trois bataillons de la MINUSMA se sont quant à eux orientés sur des actions de sécurisation d’axes.
L’opération Hydre ne s’est traduite par aucun affrontement direct, les terroristes évitant systématiquement le contact et fuyant à l’approche des forces.
Un important site logistique des groupes terroristes a néanmoins été mis à jour au Nord-Est de Tombouctou, avec une organisation minutieuse ne laissant aucun doute sur sa fonction.
Cette opération a enfin démontré la capacité des forces armées maliennes et des forces de la MINUSMA à durer sur le terrain, dans des actions complémentaires, en agissant avec le soutien de la population.
Moins de 3000 militaires français sont actuellement présents sur le sol malien et poursuivent une mission de sécurisation visant à affaiblir durablement les groupes terroristes, tout en appuyant le transfert de la zone aux contingents relevant de la MINUSMA.