14/05/2014 Paul Hessenbruch
A l'occasion de l'ouverture du 67e festival de Cannes qui se tiendra jusqu'au 25 mai prochain sur la Croisette, focus sur le bureau de la politique d’accueil des tournages du ministère de la Défense. Face à la demande croissante des professionnels du 7e art et de la télévision de louer une caserne pour tourner une scène de film ou un lieu prestigieux pour une publicité, obtenir une aide à l’écriture ou des conseils techniques, ce bureau, qui fait payer ses prestations, tente de répondre à leurs demandes.
Depuis que le ministère de la Défense s’est doté en 2010 d’une véritable politique d’accueil des tournages à l’adresse des professionnels de l’image, il n’est plus rare de reconnaître une caserne, une base navale ou aérienne dans des longs-métrages, des fictions télévisées ou des documentaires.
Au sein de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (Dicod), le bureau de la politique d’accueil des tournages (BPAT) centralise, en liaison avec les organismes de communication et d’information du ministère, les demandes émises par le monde de l’image, assurant l’interface entre les armées et les cinéastes.
Subventions pour des projets documentaires
Avec plus d’une cinquantaine de projets audiovisuels accueillis sur des sites militaires en 2013, le BPAT a vu s’accroître les demandes. Si 70 % de celles-ci concernent des décors, l’activité de conseil (aide à l’écriture, expertise technique ou historique) s’est fortement développée.
Le 2 juin, France 3 diffusera un documentaire fiction intitulé Les Français du jour J sur la création du commando Kieffer et son rôle lors du débarquement de Normandie. Pour ce projet, la production a très vite sollicité le BPAT pour bénéficier de ses conseils et de son assistance. Ainsi, lors de la réalisation des scènes d’assaut, le maître principal Frederick Paschoud, formateur des commandos à Lorient, a conseillé les acteurs dans leur manière de parler, de se comporter et sur la gestuelle de combat. Des séquences ont pu être réalisées en mettant à disposition une chaloupe, pilotée par des marins et qui, grâce aux effets spéciaux, s’est transformée en trois ou quatre chaloupes à l’image.
Tarifs en vigueur dans le cinéma
Pour chaque projet, l’apport du ministère est soumis à conditions. Ainsi, il ne peut être réalisé au détriment de l’activité opérationnelle des unités. Les sites protégés ne peuvent être mis à disposition. Enfin, la présence à l’image de membres de la Défense n’est possible que lorsqu’il s’agit de manœuvrer du matériel militaire. En revanche, le ministère ne fournit ni costumes ni accessoires, afin de ne pas exercer une concurrence déloyale vis-à-vis des loueurs privés.
Tout soutien donne lieu au paiement d’une redevance établie en fonction des tarifs en vigueur dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Les recettes résultant de la location d’espaces reviennent dans leur intégralité au ministère de la Défense. Cette somme va pour 50 % au site ayant accueilli le tournage afin de participer à l’entretien des infrastructures ; 35 % abondent un fonds de soutien financier permettant au ministère d’allouer des subventions à des projets documentaires concernant la Défense et son histoire ; les 15 % restants permettent à la Dicod de couvrir les actions de communication engagées vers les professionnels.
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