04/09/2015 Sources : État-major des armées
Du 26 août au 1er septembre 2015, une opération inédite franco-danoise a été menée au Groenland. Pour y participer, un équipage de Falcon50 Marine de la Flottille 24F, basée à Lann Bihoué, s'est déployé à Kangerlussuaq, accompagné d’un équipage de Challenger danois.
Le but premier était d'acquérir des connaissances sur la route maritime stratégique à l'Ouest du Groenland, en corrélant les observations de l'équipage avec les données satellites en termes de concentration d'icebergs et d'évaluation du trafic maritime dans cette zone. Ce déploiement constitue la première concrétisation du partenariat stratégique établi entre la France et le Danemark.
Dans un second temps, la flottille étant spécialisé en missions de recherche et sauvetage en mer, il s'agissait de reconnaître cette zone immense et peu habituelle pour les équipages basés en Bretagne, en cas d'accident maritime. Ainsi, conjointement avec l'équipage de Challenger danois - lui aussi spécialisé dans la recherche et le sauvetage en mer - et un bâtiment de la Marine danoise, le Tulugaq, un exercice SAREX a été effectué, consistant en la recherche d'un homme à la mer dans la région Sud du Groenland, dans les fjords près de Narssarssuaq. Ce fut un très bon entraînement pour l'équipage français puisque le lendemain il fut engagé par le Joint Arctic Command (MRCC local) dans une recherche réelle d'homme à la mer, un pêcheur canadien tombé dans les eaux peu hospitalières de l'Ouest groenlandais, qui fut retrouvé sain et sauf.
Enfin, les missions de reconnaissance des glaces ont également amené le Falcon 50M à se poser pour la première fois sur la base américaine de Thule située au Nord du Groenland, afin d’effectuer un avitaillement avant de repartir vers Kangerlussuaq.
Ce déploiement fut un succès tant sur le plan de la coopération avec les Danois que sur les résultats obtenus suite aux vols effectués par l'équipage français.
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une présence permanente des forces françaises dans le Grand Nord. Cet exercice s’est déroulé dans un contexte où, sous l’effet de la fonte des glaces, le trafic maritime des routes arctiques s’intensifie pour relier les zones Atlantique et Pacifique. Elles sont actuellement utilisables 60 jours par an, mais l’accentuation du réchauffement devrait permettre un allongement progressif de la période de navigation. Néanmoins, si la navigation est possible actuellement, elle n’en demeure pas moins difficile. Le risque d’accident y est donc élevé et il existe peu d’infrastructures pour assurer la sécurité maritime de la zone. C’est pourquoi les forces françaises, en lien avec les autres nations présentes, s’entraîne sur les procédures de sauvetage en mer dans le Grand Nord et améliore sa connaissance de la zone.
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