L'exercice annuel Key Resolve, regroupant les Marines américains et les forces sud-coréennes, aura lieu à partir de la fin du mois de février (Archives/Petty Officer 1st Class Bobbie Attaway/US Navy)
9 janvier 2014 par Gaëtan Barralon - 45eNord.ca
Comme chaque année, les Etats-Unis et la Corée du Sud prendront part, dès le mois prochain, à différents exercices militaires conjoints destinés à se préparer à une guerre totale dans la péninsule coréenne. Malgré les critiques de Pyongyang, Séoul a même annoncé que ces exercices sont actuellement en préparation côté américain et sud-coréen.
La date n’est pas encore clairement fixée mais l’exercice Key Resolve aura bien lieu. Devant les mises en garde formulées par le voisin nord-coréen, la Corée du Sud n’a rien changé de sa stratégie d’entraînement. Et pour cause, «tant que l’armée existe, les entraînements sont obligatoires», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Kim Min-seok.
Organisés sur deux semaines consécutives entre fin février et début mars, les exercices baptisés Key Resolve s’effectuent à partir de situations de guerre simulées par ordinateur. Ils sont destinés à «améliorer le fonctionnement des troupes combinées et leur capacité de défense contre les menaces du Nord», selon l’agence sud-coréenne Yonhap.
«Cet exercice est l’un des deux grands exercices annuels conjoints sur la péninsule coréenne. Key Resolve se concentre sur la gestion des situations de crise et sur le commandement en temps de crise et sur le contrôle des forces alliées», a déclaré le Commandement des forces combinées (CFC) dans un communiqué.
Dans la foulée de Key Resolve, les manœuvres militaires conjointes entre Séoul et Washington se poursuivront avec l’exercice de terrain Foal Eagle. Et ce, jusqu’à la fin du mois d’avril, afin de tester la capacité de combat des troupes respectives. «Key Resolve et Foal Eagle sont des exercices défensifs», a ajouté le porte-parole du ministère de la Défense, Kim Min-seok.
L’an passé, l’exercice Foal Eagle avait mobilisé l’armée sud-coréenne et environ 10 000 soldats américains présents en Corée du Sud durant près de 60 jours. Parmi les scénarios de ces exercices, on retrouvait la simulation d’un changement de régime à Pyongyang, et des scénarios d’utilisation, par l’ennemi, d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive. Ces scénarios catastrophes étaient beaucoup plus présents en 2013 qu’ils ne l’étaient les années précédentes.
Séoul attend plus de «sincérité» de Pyongyang
En 2014, la tension reste encore palpable entre Séoul et Pyongyang. Pour preuve, les autorités nord-coréennes ont refusé, ce jeudi, la demande sud-coréenne concernant l’organisation des réunions de familles séparées après la guerre de Corée.
«Les exercices de guerre se poursuivent au Sud et très prochainement des manœuvres militaires de taille débuteront. Il ne sera pas possible pour les familles séparées de se sentir à l’aise dans une situation où des balles et des obus volent», a justifié le secrétariat du Comité pour la réunification pacifique de la patrie de la Corée du Nord.
Pas de quoi remettre la stratégie de Séoul en cause. La Corée du Sud trouve, en effet, «regrettable que la Corée du Nord fasse le lien entre les exercices militaires de routine et une affaire humanitaire», selon le porte-parole du ministère de l’Unification, Kim Eyi-do.
«La Corée du Nord devra montrer sa sincérité par des actions si elle veut une amélioration des relations intercoréennes. […] La position de notre gouvernement ne peut changer. Les réunions de familles séparées et les problématiques causées par la Corée du Nord sont complètement différentes», a-t-il conclu.