30/04/2014 Sources : EMA
Au cours des six derniers jours, les opérations aériennes se sont poursuivies avec environ 60 sorties, dont une dizaine effectuées par les avions de chasse. 25 sorties ont été dédiées aux missions de transport et une dizaine aux missions de renseignement et de ravitaillement.
Au cours de la semaine dernière, les forces françaises ont conduit une opération ayant abouti à la neutralisation d’un groupe armé terroriste. Cette action d’opportunité a été conduite au Nord de Kidal contre un groupe identifié comme hostile. Elle a permis de neutraliser, c’est-à-dire de mettre hors d’état de nuire, les membres de ce groupe, dont un combattant qui a été tué et deux individus, qui ont déposé les armes et ont été remis à l’UNICEF. De façon générale, les opérations conduites par la France au Mali impliquent aussi bien les forces conventionnelles que les forces spéciales, avec une combinaison de moyens terrestres, aéromobiles et aériens. Pour ce qui est de cette action, elle a été conduite majoritairement par des éléments des forces spéciales. L’exploitation de cette action se poursuit actuellement.
L’action des détachements de liaison et d’appui opérationnel (DLAO) aux côtés des forces armées maliennes (FAMA) et de la MINUSMA a quant à elle permis de poursuivre l’accompagnement des forces africaines dans leur sécurisation de la zone. Cette semaine, les DLAO ont notamment participé à trois actions bien représentatives de ce qui est fait aujourd’hui au Mali.
Le 22 avril, à Tessalit, dans le cadre d’une mission de sécurisation dans la ville de Tessalit, un détachement du GTIA Siguides forces armées maliennes, appuyé par le DLAO1, a mené des patrouilles dans les divers secteurs de la ville afin de sensibiliser les populations sur les dangers des IED et d’affermir la présence des FAMA dans la ville.
Le 28 avril 2014, le DLAO1 s’est rendu aux abords de l’Adrar de Tiraouanine afin de détruire des restes de munitions non explosées, qui avaient été découvertes par le GTIA Elou. Les équipes EOD et le DLAO1 se sont rendus sur place pour éliminer les déchets, afin que ces munitions ne représentent plus aucun danger pour la population.
Enfin, le 24 avril, lors d’une opération dans la région de Kidal, le DLAO 2 a découvert une cache d’armes dans le désert. Après reconnaissance de la zone, les recherches ont permis de mettre à jour des munitions prêtes à être utilisées comme engins explosifs improvisés. Il s’agissait de 7 munitions de type obus de 122 mm et d’obus de mortiers de 120 mm. Ces munitions ont été détruites par l’équipe EOD du DLAO 2.
La montée en puissance des forces maliennes et de la MINUSMA dans l’appropriation de ces missions illustre le changement de phase de nos opérations dans la région.
L’intervention militaire française au Mali a permis de mettre fin à l’organisation industrielle du terrorisme au Mali grâce à une stratégie en trois temps : arrêt(de la descente des terroristes vers la capitale), neutralisation(destruction des sanctuaires terroristes), et transfert(à nos partenaires maliens, aux pays du champ, mais aussi à l’ONU et à l’UE). Aujourd’hui, au Mali, un président puis un parlement ont été élus démocratiquement. Peu à peu, l’État malien se reconstruit. Progressivement, la vie économique reprend son cours.
Pour frapper encore plus efficacement la menace, les armées vont progressivement poursuivre la pression au-delà des frontières maliennes sur l’organisation terroriste régionale, en régionalisant les opérations dans la bande sahélo-saharienne, afin de ne laisser ni impunité ni liberté de mouvement à ces groupes qui menacent l’ensemble des pays du Sahel. Il s’agit de la suite logique des opérations conduites au Mali.
Ce processus vise à entrer progressivement dans une logique régionale de la conduite des opérations. Ce changement de phase sera marqué par la mise en place du commandement de cette opération à Ndjamena, au Tchad. Cette bascule a déjà été marquée par des étapes intermédiaires.
Depuis le 31 mars, les opérations conduites dans la bande sahélo-saharienne sont regroupées sous un commandement unique, celui du général de division Foucault.
Le 09 avril 2014, le CEMA s’est rendu à Niamey afin de participer à la réunion du « G5 du Sahel », cadre institutionnel qui regroupe les cinq chefs d’états-majors de la bande sahélo-saharienne (BSS) : ces derniers s’y réunissaient pour la première fois afin de partager leur évaluation de la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne.
La mise en place de cette régionalisation se poursuit, notamment avec les travaux d’aménagement à N’Djamena qui devront permettre d’accueillir fin mai le poste de commandement unique de ces opérations, qui basculera ainsi du Mali au Tchad.
Dimanche 27 avril, le général de brigade Patrick BRETHOUS, chef du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), accompagné d’une délégation, est arrivé au camp Damien Boiteux à Bamako, afin de s’entretenir avec les autorités de la force Serval sur les problématiques liées à la régionalisation des opérations dans la bande sahélo-saharienne.
Environ 1600 militaires français sont actuellement présents sur le sol malien et poursuivent une mission de lutte contre les groupes armés terroristes, tout en appuyant la montée en puissance des forces de la MINUSMA et des FAMA.