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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 12:35
Rafale : le ministre de la Défense veut croire au contrat indien

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est optimiste sur les «résultats «du Rafale en Inde et dans le Golfe

 

20/12/2013 Gil Bousquet – LaDepeche.fr

 

Le groupe d’aviation Dassault s’est fendu d’un communiqué hier pour prendre acte du choix du Brésil pour son concurrent Saab. Brasilia a en effet annoncé être entré en négociations exclusives pour l’achat de 36 exemplaires du Grippen, un avion de choix suédois pour cinq milliards de dollars. Cette nouvelle défaite commerciale du Rafale à l’export, allonge la liste des déconvenues de l’avion de combat français sur le marché mondial. Pour l’instant, aucun contrat, hormis avec l’armée française, n’a été signé. Mais le ministre de la Défense a jugé que cette situation pouvait être corrigée rapidement avec un possible contrat géant en Inde.

 

Selon les analystes l’échec du Rafale tient à un prix d’un prix trop élevé. Alors qu’un journaliste évoquait le prix «deux fois plus élevé» du Rafale par rapport au Gripen, l’administrateur du groupe aéronautique Olivier Dassault a rétorqué hier soir : «Mais il est quatre fois meilleur ! La qualité a un prix». Il n’empêche sans un contrat rapidement signé à l’export, la chaîne d’assemblage de l’avion de combat multi-rôle est en danger. Il faut en effet environ trois ans entre la signature d’un contrat ferme et l’entrée en production. Or la chaîne d’assemblage ne fournit que son unique client : l’armée française. Mais Jean-Yves Le Drihan, le ministre de la Défense, s’est montré confiant hier sur le contrat indien : un méga-contrat de 126 appareils estimé à plus de douze milliards de dollars. New Delhi a retenu en janvier 2012 le Rafale, le préférant en finale à l’Eurofighter d’EADS. Des possibilités s’ouvrent aussi au Qatar et aux Émirats Arabes Unis. Le Rafale n’a pas dit son dernier mot.

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 11:55
photo EMA

photo EMA

L'Europe de la défense n'avance pas. Il faudrait créer un groupe d'Etats pionniers, fédérant leurs armées, dont les forces françaises, ici en Afrique

 

19/12/2013 Jacques Gautier (UMP) et Daniel Reiner (PS) – LaTribune.fr

 

Pour faire exister une défense européenne, il faudrait un Etat fédéral. Cette perspective s'éloignant, la création d'une Eurogroupe de défense permettrait de contourner l'obstacle. Par Jacques Gautier et Daniel Reiner, sénateur UMP et PS, vice présidents de la Commission des affaires étrangères du Sénat

 

Le sommet de Bruxelles sur la défense européenne se déroule aujourd'hui. Les décisions seront modestes et moquées par les eurosceptiques. Gardons-nous de le faire, car toute avancée est bonne à prendre. Pour nous, la décision la plus importante sera celle que prendront, sans doute, les chefs d'Etat et de gouvernement de parler régulièrement - c'est-à-dire au moins une fois par an - des questions de défense.

 

Il faut un "plan"

 

 Néanmoins, soyons lucide. Ce n'est pas de cette façon que nous créerons une défense européenne. Personne n'a jamais construit une cathédrale en empilant des tas de pierres.  Il nous faut un « plan », ou au moins un tracé. Quel est-il ? Une authentique défense européenne ne se résume pas à un club d'utilisateurs d'équipements militaires américains. C'est quelque chose de bien plus ambitieux. La défense européenne c'est la défense de l'Europe par les Européens, pour les Européens.

 

La capacité à intervenir ensemble

 

La défense de l'Europe, c'est la capacité que nous aurions - collectivement - d'assurer la protection de nos espaces de souveraineté, de nos frontières, de nos populations et de nos intérêts - à supposer qu'ils soient communs. La défense de l'Europe, c'est sa capacité à intervenir - ensemble - pour gérer les défis de contexte d'une crise internationale, en Afrique ou ailleurs. Or cette défense européenne ne se construira pas à force d'avancées « concrètes » et « pragmatiques » dont on nous rebat les oreilles depuis plus de quinze ans. De grâce arrêtons de prononcer ces mots, sinon nous finirons pas ressembler au chœur d'Aïda qui chante « marchons, marchons » et qui ne va nulle part.

 

Prendre le risque de tromper le peuple

 

Dire que l'on fait la défense européenne quand on ne fait que des économies d'échelle, c'est non seulement une erreur intellectuelle, mais c'est prendre le risque de tromper le peuple en lui laissant croire qu'une telle défense existe. Or, il peut constater de ses yeux, en Libye, au Mali, en Syrie, ou en RCA, qu'une telle défense n'existe pas ! Ce n'est pas servir l'Europe que donner l'illusion du mouvement alors qu'on reste sur place. Les citoyens européens ne veulent plus de cette Europe qui réglemente la chasse à la palombe, mais qui est incapable de les protéger ou de défendre leurs valeurs.

 

Penser le monde tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit

 

l n'est pas de pire dévoiement de l'esprit que de penser le monde tel qu'on voudrait qu'il soit et non tel qu'il est. La défense européenne est dans une impasse : les Etats européens préfèrent voir leurs défenses nationales s'amenuiser jusqu'à disparaître plutôt que de s'unir.

 

Nous avons trop concentré nos efforts sur la mise en place d'outils tels que les battle groups, qui ne servent à rien, sinon à dire que « l'on fait quelque chose ». Il nous faut sortir de cette approche instrumentale et nous concentrer sur la création d'un « cerveau » européen, d'une instance d'arbitrage capable, à partir d'une vision partagée, de prendre des décisions, de déclarer la guerre et de faire la paix.

 

Un État fédéral, condition d'une défense européenne

 

Pour en sortir, il faut changer de perspectives. La défense européenne ne progresse pas parce que l'Europe politique ne progresse pas. Et l'Europe politique n'avance pas, parce que l'Europe que nous connaissons n'est pas une construction étatique, mais une organisation pour gérer un marché. La seule organisation européenne d'essence fédérale est la Banque centrale européenne.

 

Pour que la défense européenne existe, il faudrait un Etat fédéral. Aujourd'hui l'idée européenne est tellement abîmée que le seul fait de prononcer le mot « fédéral » condamne à l'anathème. Et c'est malheureusement vrai que le projet européen s'est éloigné et qu'aucune grande voix ne le porte plus.

 

Créer un groupe pionnier d'États

 

Alors que faire ? Baisser les bras, cultiver le repli et faire assaut de « pragmatisme » ? C'est le plus sûr moyen de se condamner à plus ou moins long terme. Nous avons choisi de proposer une autre voie, de regarder les choses en face et de changer de perspectives. C'est parce que c'est difficile qu'il faut le faire.

 

Puisque la défense européenne bute sur la voie de la souveraineté, il faut contourner cet obstacle. Comment ? Comme nous l'avons toujours fait : en créant un groupe pionnier d'États qui le veulent et qui le peuvent et qui décident une fois pour toutes de se mettre d'accord pour être toujours d'accord. C'est ce que nous avons fait avec l'euro. C'est ce que nous avons fait avec les frontières. Et c'est ce que nous devons faire avec la défense européenne. Si elle existe un jour, une telle défense ne sera ni à la carte, ni à géométrie variable. Elle sera au contraire, « à la vie à la mort ». Dans une authentique défense commune ce n'est pas « la mission qui forge la coalition ». C'est la coalition qui conditionne la mission. C'est l'antique alliance des Grecs - la symmachie : « vos amis sont nos amis et vos ennemis sont nos ennemis ».

 

Un Eurogroupe de défense

 

Pour y arriver nous avons proposé la constitution d'un Eurogroupe de défense, c'est-à-dire un groupe d'États pionniers, un « noyau dur ». Nous ne pouvons pas en tracer les contours, car ils doivent être librement définis et consentis par ceux qui les négocieront. Nous disons simplement qu'il est indispensable qu'il comporte du point de vue industriel, l'Italie et l'Allemagne, et du point opérationnel le Royaume-Uni et la Pologne.

 

Mais il ne faut en exclure personne. Le Danemark a une solide tradition guerrière, de même que la Suède qui est l'un des rares pays européens à disposer encore d'une base industrielle de défense importante. Les Pays-Bas ont une grande tradition maritime militaire, la Belgique partage avec nous la formation de ses pilotes de chasse et l'Espagne a montré sa volonté de compter. Désunis nous nous effacerons. Unis, nous existerons. C'est donc à la constitution de cet Eurogroupe qu'il faut travailler. Cela demandera du temps et surtout de la volonté. En avons-nous encore ?

 

 

Jacques Gautier (UMP) et Daniel Reiner (PS) vice-présidents de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat et co-rapporteurs du programme 146 « équipement des forces ». Ils ont été tous les deux représentants du Sénat de la République à la commission du Livre blanc. Ils ont co-signé en juillet 2013 un rapport d'information du Sénat intitulé : « Pour en finir avec l'Europe de la défense - vers une (authentique) défense européenne ».

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 19:50
Brésil : pourquoi le Gripen a mis le Rafale KO

 

19/12/2013 Vincent Lamigeon, grand reporter à Challenges - Supersonique

 

Il est loin, le temps où un Nicolas Sarkozy revenait tout auréolé du Brésil avec une promesse de négociations exclusives pour le Rafale. Le temps où Charles Edelstenne, alors patron de Dassault Aviation, affirmait au Monde que « c’est Nicolas Sarkozy qui a vendu le Rafale». Le temps où l’auteur de ses lignes, qui s’en flagelle encore, écrivait, comme l’immense majorité des observateurs, que le signe indien était vaincu, parce que toutes les apparences l’indiquaient, parce que tout semblait bouclé. Alors que rien ne l’était.

 

Quatre ans plus tard, le constat est cruel. Le Rafale a perdu, non pas face au favori, le F-18 américain, mais face à l’outsider, le Gripen suédois. A vrai dire, on s’attendait à une défaite, mais pas face à cet adversaire, un peu comme en Suisse en février 2012. Les compétitions brésilienne et suisse montrent un retour improbable du constructeur suédois Saab sur le devant de la scène, malgré toutes les apparences, malgré tous les a-priori. Ces résultats sont aussi un cours d’humilité pour tous les observateurs, dont peu avaient prévu le triomphe du Gripen.

 

Pourquoi le Rafale a-t-il perdu ? Comme je l’expliquais dans une analyse ce matin, il était inadapté aux critères finalement adoptés par le Brésil. Brasilia voulait, après avoir longtemps tergiversé, un avion bon marché plutôt qu’une bête de course. Le monomoteur Gripen, bien moins cher que le Rafale, correspondait bien mieux au profil-type. Moins cher à l’achat, moins cher à l’heure de vol, rustique, tout en affichant des équipements de dernière génération : le Gripen, comme le Rafale, peut embarquer un radar à antenne active AESA. Il pourra aussi emporter le missile de croisière air-air Meteor, un vrai argument d’achat pour les chasseurs.

 

Low-cost, sans être cheap, le Gripen apparaît désormais comme un cas d’école. Pourquoi le choix du Brésil s’est-il porté sur cet avion qu’on disait moribond il y a quelques années ? Brasilia a probablement privilégié le low-cost pour ne pas froisser son opinion publique, pas vraiment enchantée que le pays mettre 5 milliards de dollars dans des avions de chasse quand tant de choses sont à faire dans les transports publics, les infrastructures, le pouvoir d’achat de la population. Acheter la solution la plus économique, c’est envoyer un signe de sérieux budgétaire, là où prendre un avion plus cher aurait pu être taxé de gaspillage de deniers publics : OK, on prend des avions de chasse, mais les moins chers du marché.

 

Le reste est affaire de conjectures. La problématique du transfert de technologies a-t-elle joué ? Le GIE Rafale proposait pourtant, selon ses dires, un transfert total et sans conditions. Saab a-t-il proposé mieux ? A-t-il mieux su embarquer à ses côté l’avionneur brésilien Embraer ? Le camp français a-t-il fait preuve de suffisance, comme on le lui reproche souvent, pas toujours à tort d’ailleurs ?  Le rejet massif de l’offre française par l’armée de l’air brésilienne, qui avait pourtant une flotte de Mirage 2000 qu’elle est en train de mettre au rebut, mérité aussi d’être étudié. Les commentaires de ce blog sont évidemment ouverts à ce sujet.

 

Le retour en grâce du Gripen a au moins un mérite : il prouve que des come-back retentissants sont possibles, même sur un marché aussi complexe et bétonné que celui des avions d’armes. Que la France place le Rafale en Inde et au Qatar, et tout le monde aura oublié la mésaventure brésilienne, et les campagnes ratées marocaines ou coréennes avec. Qu’elle échoue sur ces deux plans, et l’on pourra vraiment commencer à tirer des conclusions définitives.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 18:55
L’histoire en uniformes, 200 ans d’histoire militaire, le DVD en kiosque aujourd’hui

source ECPAD
 

Le film réalisé par les équipes de l’ECPAD lors du plus grand événement de reconstitution militaire français,  « Saumur en uniformes  », les 29 et 30 juin derniers est en vente ce mois-ci dans « Véhicules militaires magazine ». Il sera également proposé en supplément DVD de l’édition « Uniformes magazine » de février 2014.

Ce 52 minutes réalisé par Jean-Baptiste Lucchini retrace 200 ans d’histoire militaire, de l’Empire à nos jours. Devant les caméras de l’ECPAD, plus de 30 associations de reconstitution historique venues de toute l’Europe font revivre les combats mais aussi le quotidien des soldats de la Grande Armée, des Poilus de la Grande Guerre, des Gi’s de 1944, des paras français de Diên Biên Phu ou encore des Marines du Vietnam.

Sur la place du Chardonnet à Saumur, lieu mythique de la Cavalerie française de plus de 6 hectares, près de 500 “reconstituteurs” sont rassemblés et offrent au public un saut dans le temps, en costume et entourés par les véhicules, blindés, canons utilisés à chacune des époques reconstituées. Des effets pyrotechniques permettent de rendre les batailles encore plus réalistes, un spectacle détonnant !

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 17:55
Pourquoi Dassault ne pouvait pas vendre le Rafale aux Brésiliens

Dans ce contrat, le prix était le critère clé. Et Dassault s'était fait une raison misant plutôt sur l'Inde et le Qatar.

 

19/12/2013 Vincent Lamigeon, grand reporter à Challenges

 

Il y a deux façons de voir la victoire du chasseur Gripen du suédois Saab dans la compétition brésilienne pour 36 appareils, confirmée hier par Brasilia. La première, c’est celle de l’autoflagellation à la française: un nouveau flop retentissant pour le Rafale après la Corée du Sud, Singapour ou le Maroc, et cette fois-ci, suprême humiliation, face à un concurrent suédois, a priori plus faible que les mastodontes américains. Les experts autoproclamés se succèdent sur les plateaux: l’avion de Dassault serait "trop cher", "invendable", l’industrie militaire français non compétitive, les commerciaux de Dassault sûrs d’eux, et la loi de programmation militaire en péril.

 

Si tout n’est évidemment pas entièrement à jeter dans ces analyses, on peut aussi défendre une autre position, plus nuancée: un, le choix du Gripen est au moins autant un échec pour le F-18 de Boeing, qui avait endossé le costume de favori depuis trois ans, que pour le Rafale. Avant les révélations de Snowden sur l’espionnage de la présidente Dilma Rousseff par la NSA, un contrat de F-18 était même évoqué avant la fin 2013.

 

>> Lire: Pourquoi l'affaire Snowden relance les chances du Rafale au Brésil

 

Deux, Dassault reconnaissait depuis longtemps que le Brésil n’était clairement pas le dossier le plus chaud pour le Rafale, contrairement à l’Inde, le Qatar et la Malaisie. Trois, et c’est peut-être l’argument le plus fort, selon les critères de choix finalement adoptés par le Brésil, la vente du Rafale était impossible.

 

Le Gripen est aussi moins cher à l'usage

Que voulaient les Brésiliens? Le choix du Gripen donne la réponse. Ils voulaient grosso modo la même chose que la Suisse, qui a aussi fait le choix du Gripen: un appareil léger, rustique, économique à l'achat mais aussi à l'usage, sans être au top de la technologie. Le Gripen "n’appartient pas à la même catégorie que le Rafale", assurait hier le GIE Rafale International, qui porte l’offre française à l’export. "Monomoteur et plus léger, le Gripen n’est pas équivalent en termes de performances et donc de prix." L’avion suédois avait d’ailleurs connu ses succès à l’export dans des pays où le facteur prix est primordial (Hongrie, République tchèque, Thaïlande, Afrique du Sud), et n’a participé à des opérations extérieures qu’en Libye.

Même la Suisse, pas spécialement aux abois côté finances publiques, avait défendu cet argument du prix pour expliquer son choix en février 2012: "Le DDPS [département fédéral de la défense] doit tout mettre en œuvre pour que l'acquisition d'un nouvel avion de combat soit financièrement supportable pour l'armée, à moyen et à long terme, assurait le communiqué du gouvernement fédéral. C'est pour cette raison que le Conseil fédéral s'est prononcé, sur proposition du DDPS, en faveur du Gripen E/F de l'entreprise suédoise Saab."

 

>> Lire La Suisse préfère le Gripen au Rafale et à l'Eurofighter

 

Le Gripen, une "Peugeot" face à la "BMW" Rafale

Le quotidien suisse Le Matin avait levé le voile, début 2010, sur la foi d’un document confidentiel de l’armée suisse sur les performances du Gripen face au Rafale. Pour les missions de "police du ciel ", théoriquement les plus faciles, le score du Gripen était le plus mauvais des trois chasseurs européens engagés dans la compétiton.

"Il n’a atteint que 5,33 points sur 10, soit bien au-dessous de la limite minimale de 6,0 décidée au début du processus d’évaluation. L’Eurofighter atteint 6,48 et le Rafale 6,98", assurait le quotidien. D’aucuns comparent le Gripen à une 2CV, et le Rafale à une Ferrari. Exagéré: une comparaison Peugeot-BMW serait probablement plus proche de la réalité.

L'arrêt du Mirage 2000, une erreur de Dassault ?

La première grande leçon de la victoire du Gripen au Brésil, après la Suisse, c’est que même des pays qui auraient les moyens d’acheter le Rafale optent pour un avion moins performant, mais aussi moins cher. Le marché des monoréacteurs type Gripen est ouvert à plus de pays que celui des biréacteurs type Rafale ou Eurofighter Typhoon.

Dassault aurait-il dû garder en catalogue le monomoteur Mirage 2000, réussite commerciale à l’export, pour compléter sa gamme? Le consultant Richard Aboulafia, vice-président du cabinet américain Teal Group, en est persuadé. Le problème, c’est que le Mirage 2000 n’avait plus de commande à honorer après la livraison des derniers appareils à la Grèce en 2007…

 

Le Gripen est aussi (un peu) américain

L’autre grande leçon, c’est qu’avec le Gripen, le Brésil a fait une sorte de choix stratégique intermédiaire vis-à-vis des Etats-Unis. Il a refusé de commander le F-18 américain, en représailles à l’affaire d’espionnage de la NSA. Mais il n’a pas choisi le camp français, choix qui aurait été une gifle monumentale pour Washington.

Avec le Gripen, le Brésil achète suédois en apparence, largement américain dans les faits. Le moteur est un dérivé du réacteur F414 de General Electric. Les groupes américains Rockwell Collins et Honeywell sont aussi partenaires du programme. « Nous regrettons que le choix se porte sur le Gripen, doté de nombreux équipements d’origine tierce, notamment américaine », assurait d’ailleurs le GIE Rafale le 18 décembre.

 

L'optimisme de Le Drian

Il ne faut évidemment pas sous-estimer l’échec du Rafale au Brésil. Mais il convient de l’analyser froidement, au-delà des caricatures de café du commerce. Pourquoi cette méfiance permanente affichée par l’armée de l’air brésilienne à l’endroit de l’offre française ? Est-il possible d’être plus agressif sur les prix? Comment combattre au mieux l’influence diplomatique et militaire américaine?

La mauvaise nouvelle brésilienne est tout de même à relativiser. "Même si je dois décevoir les Brésiliens, le Brésil, ce n’est pas la cible prioritaire du Rafale, nous avons d’autres prospects plus importants, assurait ce jeudi 19 décembre au matin le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. Nous avons de bonne raisons de croire que sur l’Inde et sur le Golfe, il y aura bientôt des résultats."

Dassault peut, de fait, se refaire au Qatar (36 appareils pour une première tranche), et surtout en Inde (126 avions), en attendant peut-être la Malaisie (18 apapreils). C’est sur la signature, ou non, de ces contrats qu’on jugera vraiment de l’avenir du chasseur français à l’export. Vu l’âpreté du marché et l’intensité de la concurrence, sa vente ne sera de toute façon jamais une partie de plaisir.

>> Lire Rafale: le Qatar avant l'Inde?

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 17:50
Le Gripen suédois vole le Brésil au Rafale

Brasilia est entré en négociations exclusives avec Saab pour acquérir l'avion de combat suédois le Gripen NG

 

18/12/2013 Michel Cabirol – laTribune.fr

 

Brasilia est entré en négociations exclusives avec Saab pour acquérir son avion de combat suédois le Gripen NG. Un revers pour l'avion de combat français qui espérait encore ces dernières semaines.

 

Décidément, les derniers résultats des appels d'offre en matière de choix d'avions de combat sont pour le moins surprenants. Après la Suisse, c'est donc au tour du Brésil de sélectionner le Gripen NG de Saab. Pourtant quand on se réfère à deux rapports confidentiels de l'armée de l'air suisse, qui ont évalué le Rafale et le Gripen NG entre fin juillet et début décembre en 2008, le Gripen arrivait bon dernier des deux évaluations : l'un sur les essais en vol et l'autre sur le standard de l'avion de combat livré en 2015 à l'armée de l'air suisse. Pire, "le Gripen a été le seul appareil à ne pas atteindre le seuil minimal (6 points, ndlr) des capacités attendues", avait estimé les auteurs des deux rapports.

 

Il n'en demeure pas moins que Brasilia est entré en négociations exclusives avec Saab pour finaliser un contrat dans quelques mois, voire quelques années. La négociation du contrat entre l'armée de l'Air brésilienne (FAB) et l'avionneur suédois prendra du temps, "de 10 à 12 mois" et le premier appareil devrait être livré au Brésil en 2018, a précisé lors d'une conférence de presse le ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim.

 

Le groupe suédois peut remercier Edward Snowden, ce ancien consultant de l'Agence américaine de la sécurité nationale (NSA) à l'origine des fuites sur le programme de surveillance du renseignement américain, qui a mis sur écoute des communications personnelles de la présidente Dima Rousseff. Des révélations qui ont aussitôt éliminé le F-18 de Boeing, pourtant le favori de la présidente brésilienne jusqu'à il y a très peu.

 

Sarkozy y avait pourtant cru

 

Le Brésil va acquérir 36 Gripen NG pour un montant estimé à plus de cinq milliards de dollars. Après plus de dix ans de discussions et de reports en raison de coupes budgétaires, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a finalement opté pour l'appareil de Saab, considéré comme le moins cher, face au Rafale et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

 

Paris n'avait pourtant eu de cesse depuis 2007 de vanter les mérites du Rafale, espérant même conclure une vente que Nicolas Sarkozy avait cru acquise en 2009. Une ébauche d'accord avait alors été trouvée entre Nicolas Sarkozy et le président brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva, et Paris avait bien cru emporter la mise. Mais, à son arrivée au pouvoir, Dilma Rousseff a souhaité reconsidérer les options. François Hollande, qui était en visite officielle la semaine dernière, n'a pu changer la tendance.

 

Déception de Dassault Aviation

 

"Nous regrettons que le choix se porte sur le Gripen, doté de nombreux équipements d'origine tierce, notamment américaine", a souligné Dassault Aviation dans un communiqué publié mercredi soir. Et poursuivre : le Gripen "n'appartient pas à la même catégorie que le Rafale : monomoteur et plus léger, le Gripen n'est pas équivalent en termes de performances et donc de prix. Cette logique financière ne prend en compte ni le ratio coût-efficacité favorable au Rafale, ni le niveau de la technologie offerte".

 

Depuis 15 ans, au Brésil, Dassault Aviation et ses partenaires Snecma (groupe Safran) et Thales, regroupés dans le GIE Rafale International, ont fait la promotion du Mirage 2000 pour l'appel d'offres FX, puis du Rafale pour FX2, "animés par la volonté de coopérer sur le long terme avec l'industrie brésilienne, en particulier avec Embraer", a rappelé l'avionneur tricolore. "Les transferts de technologies sans restriction et les partenariats scientifiques, techniques et industriels demandés par le Brésil comptaient parmi les points forts de l'offre du GIE Rafale International, avec le soutien des autorités françaises", a rappelé Dassault Aviation.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 12:45
photo EMA

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18.12.2013 Par Frédéric Pons- V.A.

 

Centrafrique. Il fallait intervenir pour éviter un carnage. Mais François Hollande a trop attendu. Il s’est engagé sans véritable politique, sur un agenda irréaliste et des objectifs flous.

 

« La mission de la France en Centrafrique est dangereuse, disait François Hollande le 10 décembre à Bangui, en s’inclinant devant les cercueils des deux jeunes parachutistes tués, la nuit précédente, dans une embuscade. L’opération Sangaris était nécessaire pour éviter un carnage. » Écumé par des hommes en armes échappant à toute autorité, ce « pays à la dérive », selon Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, menaçait de sombrer dans un pandémonium africain rappelant le Rwanda.

 

Malgré le déploiement des premiers soldats français dès le 5 décembre, des violences ethno-religieuses, sans précédent en Centrafrique, faisaient près de 600 morts en une semaine. Des milliers de gens en quête de sécurité et de nourriture s’installaient sur l’aéroport de Bangui M’Poko, poumon de l’opération française. Aguerris mais sollicités par de multiples tâches — patrouilles, désarmement, soins aux blessés, fouilles de maisons —, nos soldats étaient trop peu nombreux —, d’abord 1 200 puis 1 600, bientôt davantage — pour à la fois garder l’aéroport, un site stratégique, et « rétablir une sécurité minimale » dans le pays.

 

Jean-Yves Le Drian dit que cette mission, « beaucoup moins onéreuse » que celle au Mali, est « beaucoup plus difficile (…) parce que l’identification de l’adversaire n’est pas si simple ». L’expérience et la supériorité des armes peuvent suffire pour la première phase : rétablir la sécurité dans les principales villes. Le succès repose sur le métier des parachutistes et de leurs chefs, ces qualités que leur envient tant d’armées étrangères : esprit d’initiative et intelligence de situation, sang-froid et discipline de feu, culture locale et empathie pour les populations.

 

Il en va autrement pour la phase suivante, annoncée le 13 décembre aux soldats français par Le Drian : « Votre action, je le précise, ne se limitera pas à Bangui, car l’enjeu c’est bien de rétablir la stabilité de l’ensemble du pays. » Il faudra plus de troupes pour sécuriser cet État immense (622 984 kilomètres carrés) où tout est délabré. Le délai de six mois fixé par François Hollande est irréaliste, même avec l’aide des pays africains, si peu mobilisés par le sort de la Centrafrique, pays clé à la charnière de la savane et de la forêt. Ce temps qui file n’arrange pas l’Élysée. Le dernier sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France montre que le soutien des Français à cette opération est passé de 51 à 44 % en une semaine. Cette chute de popularité n’était intervenue qu’au bout d’un mois et demi dans le cas de l’opération au Mali.

 

Pour les Français, les hostiles sont partout : « Chouf  [Regardez] à 360 degrés », disent les cadres à leurs hommes en patrouille. Les moins redoutables sont les sudistes chrétiens. Assoiffés de vengeance contre les musulmans, équipés de pétoires, de machettes ou de bâtons, ils pillent les magasins de leurs ennemis, lynchant au passage ceux qui n’ont pas eu le temps de fuir. Des mosquées ont été incendiées.

 

Les combattants Séléka (“alliance” en sangho, la langue officielle de la Centrafrique), qui ont pris le pouvoir en mars dernier sont plus dangereux. Musulmans venus du Nord, mais surtout du Tchad et du Soudan, dont le rôle est trouble, parfois islamistes et pour certains sous influence djihadiste, ils ont voulu mettre en coupe réglée ce pays chrétien à 80 %. La population sudiste et Bangui leur sont hostiles. Nerveux, inquiets, les Sélékas voulaient garder leurs armes, « pour se protéger », alors que les Français devaient les désarmer. « Il faut nous adapter à une situation volatile et piégeuse », reconnaît un familier du dossier.

 

La ligne n’est pas claire alors que les Africains, hostiles ou amis, ont besoin de clarté. L’option “impartiale” choisie par Paris accroît l’incertitude de la population, aggrave les risques et peut dégrader la situation. Certains “justiciers” sudistes comprennent mal cette posture et commencent à en vouloir aux Français qu’ils avaient accueillis en libérateurs, croyant se débarrasser sans délai des combattants de la Séléka.

 

Les Français se retrouvent dans une position inconfortable. Des officiers rappellent le « mauvais scénario » de la Côte d’Ivoire des années 2002-2004, quand Paris n’avait pas voulu trancher entre le pouvoir central et les rebelles. À Bangui, les Français ont choisi de traiter avec les nordistes de la Séléka, « pour apaiser la tension ». Leurs chefs s’attendaient à être ou ar rêtés ou chassés, comme Paris l’avait laissé entendre. Mais le coup de poing prévu s’est transformé en main tendue — au moins pour un temps.

 

Michel Djotodia, le président putschiste, a même pu saluer François Hollande, le 10 décembre. Son départ se négocie mais ses combattants ne quitteront pas Bangui sans butin ni garanties de sécurité. D’autant qu’ils savent que le retour à la démocratie réclamé par la France redonnera, ipso facto, le pouvoir aux sudistes chrétiens, loi du nombre oblige.

 

Ces combattants vont se replier dans le nord-est du pays, dans la région dite “des trois frontières” (Centrafrique, Soudan, Tchad), d’où ils étaient partis. Non contrôlée, cette “zone grise” risque très vite d’attirer des islamistes et djihadistes africains et d’être transformée en base d’assaut, comme le fut l’adrar des Ifoghas au Mali. Les Sélékas y attendront le retrait français. « Dans six mois », a imprudemment promis François Hollande. Si l’armée française ne va pas désarmer et pacifier cette région, ils relanceront leurs raids vers le Sud et l’Ouest, comme le firent leurs ancêtres, pendant des siècles, qui razziaient des esclaves dans les forêts de l’Oubangui. Jusqu’au coup d’arrêt mis par la colonisation.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 08:55
20 ans de la CABAT aux Invalides - Crédits JR.Drahi armée de Terre

20 ans de la CABAT aux Invalides - Crédits JR.Drahi armée de Terre

 

18/12/2013 Armée de Terre

 

Le mardi 17 décembre 2013, aux Invalides, ont été célébrés les 20 ans de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) au cours d’une cérémonie présidée par le général d’armée Ract Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre. L’occasion de rappeler l’importance que notre armée de Terre accorde à ses soldats blessés, à leurs familles et celles des militaires décédés en opération ou en service.

 

« Je me suis rendue compte que je n’étais pas seule. » Ces mots du LTN Claire Jaulmes, blessée en service en 2011, résument bien le rôle que joue la CABAT, qui était mise à l’honneur hier aux Invalides, le lieu où, depuis 3 siècles, le pays prend soin de ses soldats blessés. A l’issue de la prise d’armes, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, puis Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, ont pu eux aussi souligner l’œuvre essentielle accomplie par la cellule.

 

L’histoire de la CABAT, c’est également l’histoire de 20 ans d’engagements de l’armée de Terre en opérations extérieures ou sur le territoire national. Créée en septembre 1993 par le général d’armée Monchal, alors CEMAT, la CABAT a dû très rapidement faire face à l’afflux de blessés du théâtre bosniaque. A compter de 2011, les familles de nos camarades décédés ont elles aussi été prises en charge.

 

Durant ces 20 années, cette tour de contrôle du soutien aux blessés a toujours permis à chacune et chacun de retrouver une place dans l’institution et dans la société. Ce sont aujourd’hui 20 militaires et civils de la cellule qui suivent les blessés à court, moyen, et long terme. La CABAT coordonne ainsi le processus d’entraide, depuis la prise en charge médicale jusqu’à la réinsertion ou la reconversion, en intégrant les domaines juridiques, action sociale, ressources humaines. Depuis 1993, 8 550 blessés ont été accompagnés. A l’heure actuelle, 847 le sont toujours, mais aussi 52 veuves et plus de 193 orphelins.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 08:55
Avions de chasse: Dassault regrette le choix du Brésil, estime le Gripen moins performant

 

18 décembre 2013 Romandie.com (AFP)

 

PARIS - Dassault Aviation a regretté le choix du Brésil, qui a tranché en faveur du Gripen aux dépens de son Rafale, estimant que l'avion de chasse suédois est moins performant que l'appareil français.

 

Nous regrettons que le choix se porte sur le Gripen, doté de nombreux équipements d'origine tierce, notamment américaine, qui n'appartient pas à la même catégorie que le Rafale: monomoteur et plus léger, le Gripen n'est pas équivalent en termes de performances et donc de prix, commente le constructeur français dans un communiqué publié mercredi soir.

 

Cette logique financière ne prend en compte ni le ratio coût-efficacité favorable au Rafale, ni le niveau de la technologie offerte, ajoute-t-il.

 

Le Brésil avait annoncé plus tôt avoir opté pour l'avion de chasse suédois Gripen NG aux dépens du Rafale français et du F/A-18 Super Hornet américain pour un contrat d'achat de 36 appareils estimé à plus de cinq milliards de dollars.

 

Après avoir analysé tous les faits, la présidente Dilma Rousseff m'a chargé d'informer que le vainqueur (...) est l'avion suédois Gripen NG, a déclaré le ministre brésilien de la Défense, M. Celso Amorim, lors d'une conférence de presse tenue peu après la révélation de l'information par les médias locaux.

 

C'est une nouvelle déception pour le constructeur français qui n'a encore jamais exporté le Rafale.

 

Dassault Aviation espère toutefois conclure un contrat avec l'Inde. Le groupe est toujours en négociations avec New Delhi pour la finalisation d'une vente de 126 appareils, dont 108 à assembler par des industriels indiens.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 08:45
Centrafrique: plus de 7.000 Séléka désarmés et cantonnés dans les casernes

 

18 décembre 2013 Romandie.com (AFP)

 

BANGUI - Plus de 7.000 membres de l'ex-rébellion centrafricaine Séléka (au pouvoir) ont été désarmés ces dix derniers jours à Bangui et sont désormais consignés dans leurs casernes, a indiqué mercredi à l'AFP un haut-responsable de la force africaine dans le pays.

 

Il y a de moins en moins de Séléka dehors, le gros des troupes est en cantonnement. En ce moment, un peu plus de 7.000 hommes ont été désarmés et sont déjà cantonnés dans les différentes casernes de la capitale, a affirmé ce responsable militaire au sein de la Misca, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.

 

On tend à revenir vers une situation normale à Bangui, où les violences inter-religieuses ont fait plus de 600 morts depuis le 5 décembre, a-t-il observé.

 

De temps en temps il y a encore des coups de feu dans certains quartiers, mais ça se calme par rapport aux pillages et aux exactions du début du mois. Nous restons vigilants parce que ça peut toujours redémarrer, a souligné la même source.

 

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, une coalition hétéroclite de groupes armés musulmans venus du nord du pays.

 

Après des mois d'exactions en tous genres des Séléka sur les populations chrétiennes, les violences inter-religieuses se sont déchaînées le 5 décembre et les jours suivants, à la faveur d'une attaque de milices chrétiennes sur Bangui, et des représailles sanglantes de la Séléka qui ont suivi.

 

Ces événements ont précipité l'intervention militaire de la France, avec 1.600 soldats qui tentent depuis lors de désarmer les belligérants et opèrent en soutien à la Misca.

 

Les opérations de désarmement par les soldats français et la Misca avaient débuté le 9 décembre à Bangui, visant en priorité les combattants ex-Séléka, de facto les seuls à déambuler en armes dans les rues de la ville.

 

Mardi, l'armée française a mené une nouvelle opération de désarmement, qui s'est déroulée cette fois dans un quartier nord de la capitale, bastion des milices d'auto-défense chrétiennes anti-balaka (anti-machettes).

 

A Bouar et à Bossangoa, épicentre des violences entre chrétiens et musulmans dans le nord-ouest du pays, le calme est revenu, mais il y a toujours des accrochages entre Séléka et (milices) anti-balaka dans les villages alentours, a ajouté le responsable de la Misca.

 

Selon ce haut-gradé, la Misca compte désormais près de 3.700 hommes en Centrafrique, dont les trois quarts sont déployés à Bangui aux côtés de l'armée française. La Misca - Mission internationale de soutien à la République centrafricaine - devrait compter à terme jusqu'à 6.000 hommes. Elle comprend des contingents camerounais, congolais (Brazza), gabonais, tchadien, de République démocratique du Congo (RDC), de Guinée équatoriale, et depuis peu du Burundi.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 22:31
Gripen NG and Gripen-D - photo Saab

Gripen NG and Gripen-D - photo Saab

 

18 décembre 2013 21h36 Romandie.com (AFP)

 

BRASILIA - Le Brésil a tranché mercredi en faveur de l'avion de chasse suédois Gripen NG aux dépens du Rafale français et du F/A-18 Super Hornet américain pour un contrat d'achat de 36 appareils estimé à plus de cinq milliards de dollars.

 

Après avoir analysé tous les faits, la présidente Dilma Rousseff m'a chargé d'informer que le vainqueur (...) était l'avion suédois Gripen NG, a déclaré M. Celso Amorim, ministre brésilien de la Défense, au cours d'une conférence de presse donnée peu après la révélation de l'information par les médias locaux.

 

Le ministre a précisé que le choix était fondé sur l'équilibre entre trois points : le transfert de technologie, le prix de l'avion et le coût de son entretien. Il a ajouté que la négociation du contrat avec l'avionneur suédois Saab prendrait encore du temps.

 

L'avion de combat français de Dassault-aviation était en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Gripen NG pour cet appel d'offres lancé il y a plus de dix ans et émaillé de plusieurs reports, notamment en raison de coupes budgétaires.

 

La présidente brésilienne a ainsi opté pour l'avion considéré par les experts comme le moins cher. Selon la presse locale, il avait également la préférence des militaires brésiliens.

 

Le choix du Gripen NG a toutefois créé la surprise car les analystes tablaient plutôt sur un duel Dassault-Boeing.

 

L'une des principales exigences du contrat était un transfert de technologie total afin de pouvoir à terme fabriquer ces avions au Brésil et y développer l'industrie de la défense. Ce point semblait favoriser le Rafale, mais l'avion français était le plus cher des trois, a concédé à l'AFP une source proche de Dassault aviation.

 

L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) était favorable au Rafale, mais il avait finalement laissé la décision à son successeur, la présidente Dilma Rousseff. Sous Lula, le Brésil avait acquis des hélicoptères et des sous-marins français.

 

Début 2011, Mme Rousseff avait repoussé l'annonce du résultat de l'appel d'offres en raison de coupes budgétaires et malgré les pressions exercées par l'armée de l'air.

 

Il s'agit d'une grosse déception pour le Rafale, un avion de combat, qui n'a jamais réussi à s'exporter jusqu'à maintenant. Le président français, François Hollande, en visite au Brésil la semaine dernière, avait soutenu en personne la candidature de l'industriel français.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 21:57
Le Brésil n’achètera pas le Rafale

 

18/12 Par Bruno Trevidic – LesEchos.fr

 

Le gouvernement brésilien a finalement fait le choix du Gripen du suédois Saab pour la fourniture de 36 avions de combat, pour une valeur de 4 milliards de dollars.

 

Le Rafale de Dassault Aviation n’ira pas au Brésil. Après des années de tergiversations, le gouvernement brésilien a finalement fait le choix du Gripen du suédois Saab pour la fourniture de 36 avions de combat, pour une valeur de 4 milliards de dollars. L’avion suédois, qui était également opposé au F-18 Super Hornet de Boeing, serait la solution la moins onéreuse, selon des informations de la presse brésilienne.

 

Même si les chances du Rafale semblaient très compromises ces derniers temps, cette décision est une défaite de taille pour l’avion français, qui semblait, un temps, très près de l’emporter. En septembre 2009, le président Nicolas Sarkozy en visite au Brésil avait même cru pouvoir annoncer un accord avec le président brésilien Lula sur la vente de 36 Rafale. Mais la décision finale, prévue pour décembre 2009, avait été reportée à plusieurs reprises et la présidence de Lula s’était finalement achevée sans que le contrat ne soit signé. Son successeur Dilma Rousseff jugea ensuite plus urgent de reporter la décision, pour cause de restrictions budgétaires, plongeant le camp français dans le doute et ouvrant la porte à une vigoureuse contre-offensive commerciale américaine, qui replaça le F-18 en pole position. Les révélations sur l’espionnage de la présidence brésilienne par l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, qui provoquent l’annulation en octobre d’un voyage officiel de Dilma Rousseff aux Etats-Unis, sonnent le glas des espérances américaines. Mais sans pour autant relancer les chances du Rafale. En dépit d’une visite officielle de François Hollande au Brésil, le 12 septembre, Brasilia aurait finalement jugé le Rafale trop cher.

 

Malgré cet échec, Dassault reste néanmoins confiant sur ses chances de signer un premier contrat à l’export pour le Rafale en Inde, courant 2014. Depuis janvier 2012, l’avionneur est en négociation exclusive avec les Indiens pour la fourniture de 189 appareils d’une valeur de 13 milliards d’euros.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 21:55
Les lauréats du prix armée de l’air 2013

 

18.12.2013 CESA

 

Prix Clément Ader : Monsieur Rémi Laplace est Docteur en informatique, doctorat soutenu à l’université de Bordeaux 1 sous la direction du professeur Serge Chaumette. Ses domaines de recherche sont la flotte de terminaux mobiles, réseaux DTN, les essaims de drones et la validation des preuves formelles d’algorithmes.

La thèse de M. Laplace, Applications et services DTN pour flotte collaborative de drones, porte sur la mise en place d’une flotte de drones et le portage sur celle-ci d’applications distribuées utilisant des communications asynchrones, sans intervention du sol. L’étude concerne les drones à voilure tournante. L’objectif de ce travail est de montrer la faisabilité de la mise en essaim d’une flotte coopérative de drones autonomes communiquant par échanges de messages de type broadcast asynchrone et de référencer les problèmes techniques, humains et réglementaires soulevés par ce dispositif.

 

Prix René Mouchotte : Monsieur Kévin Martin est titulaire d’un master 2 professionnel « études européennes et internationales » spécialité "enjeux et dynamiques de l’intégration européenne". Dans le cadre de ses études, il a réalisé des stages au sein du groupe Safran-Snecma au département des affaires IES (information économique et stratégique) ainsi qu’au sein de la fondation pour la recherche stratégique (FRS) au pôle "industries de défense".

A travers son mémoire, La coopération des Etats et des industries aéronautiques européennes de la Défense à travers les démonstrateurs technologiques U.C.A.S, l’auteur se propose d’appréhender les coopérations européennes futures sur le segment des avions de chasse et plus particulièrement des drones de combat : il examine ainsi en quoi les programmes de démonstrateurs technologiques aéronautiques représentent un défi pour la construction de la politique et de l’industrie européenne de défense. Le mémoire dresse dans ce cadre un état des lieux de la coopération de recherche en matière de défense à travers les programmes aéronautiques. Il analyse ensuite plus précisément les démonstrateurs technologiques.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 20:45
Sangaris : patrouille au nord-est de Bangui

18.12.2013 Crédit : EMA / ECPAD


Le 17 décembre 2013,les militaires français de l’opération Sangaris patrouillent au nord-est de Bangui, dans le quartier de Boy-Rabé. Ils poursuivent leur mission de désarmement, tout en expliquant à la population le but de l'opération Sangaris.

Environ 1600 militaires français sont actuellement déployés en République Centrafricaine. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA et son déploiement opérationnel.

 

Sangaris : patrouille au nord-est de Bangui 1/2

 

Sangaris : patrouille au nord-est de Bangui (2/2)
 

Sangaris : patrouille au nord-est de Bangui
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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 19:56
Nexter annonce l’acquisition prochaine de Paul Boyé Technologies.

 

18 décembre, 2013 Frédéric Lert (FOB)

 

Le spécialiste du véhicule blindé annonce aujourd’hui être entré en négociations exclusives avec l’entreprise Paul Boyé Technologies, spécialiste français de l’uniforme et de la protection de l’homme en conditions extrêmes. Pour Nexter, il s’agit d’étoffer son pôle équipements qui comprend déjà la filiale NBC-Sys. Avec cette acquisition, Nexter affiche l’ambition de constituer un groupe de dimension européenne dans le domaine des protections individuelles du combattant, notamment vis à vis des menaces NRBC, en jouant sur la complémentarité des deux sociétés : NBC-Sys est spécialisée dans les équipements de détection, de protection et de décontamination NRBC. La société Paul Boyé technologies installée en Haute Garonne est quant à elle implantée sur le marché des équipements textile et des effets de combat. Les deux entités réunies devraient atteindre 250 employés (210 pour Paul Boyé Technologies et une quarantaine pour NBC-Sys) et 100 M€ de chiffre d’affaires.

 

Pour Paul Boyé Technologies, ce rachat devrait permettre de résoudre la question de la succession de ses actuels dirigeants, les frères Philippe et Jacques Boyé. Leur société se retrouverait ainsi adossé à un groupe au capital étatique, jouant qui plus est un rôle pivot dans le programme Scorpion. Malgré une percée récente sur le marché américain pour la fourniture d’équipement NRBC et la réussite de son gilet pare-balles Tigre, vendu à plus de 10.000 exemplaires et utilisé au combat en Afghanistan et au Mali, la société Paul Boyé avait souffert ces dernières années de la baisse des commandes militaires et de la perte du marché d’équipement Félin.

 

Nexter annonce sa volonté de finaliser très rapidement les discussions en cours, ce qui ne devrait pas poser de problème, le capital de Paul Boyé Technologies étant familial. Pour Nexter, il s’agira de la deuxième acquisition menée à bien en l’espace de quelques semaines, après celle de SNPE/Eurenco en début de mois, avec à la clef l’ajout de quelque 500 personnes à l’effectif du groupe. Une preuve de plus de la politique dynamique de développement et de diversification menée par Nexter dans le secteur de la défense terrestre.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 19:55
Le Rafale, une arme à un coup ?

 

18 décembre 2013 Paul Fauray

 

Sarkozy l’avait presque fait, Hollande en a juste rêvé. En 2009, Nicolas Sarkozy avait conclu une ébauche d’accord avec le président brésilien Ignacio Lula pour l’achat de 36 avions Rafale pour un montant de 3 Mds € en remplacement de ses Mirage 2000.

 

Mais à son arrivée au pouvoir, la présidente Dilma Roussef s’était démarquée de son mentor en reconsidérant le contrat. En reprenant en main un sujet de défense, elle asseyait ainsi sa légitimité. Elle se réfugiait derrière l’avis technique d’une commission chargée d’étudier diverses propositions. Depuis, le dossier n’avance pas, pire, il recule.

 

Cette situation appelle plusieurs observations. En matière de commerce, il ne suffit pas d’être français et de disposer de bons produits à vendre, il faut intégrer des règles qui nous sont parfois étrangères.

 

L’ébauche d’accord conclu entre Nicolas Sarkozy et Ignacio Lula, reposait, notamment sur une considération mutuelle des deux présidents. Malgré le crédit que la France a acquis en intervenant par deux fois en Afrique (Mali et Centrafrique), elle souffre d’une image internationale terne. Cela a pour effet d’altérer notre efficience commerciale à l’étranger. Les relations entre pays sont souvent tributaires de celles nouées entre leurs dirigeants. Bien que femmes ou hommes d’Etats, ils n’en sont pas moins humains. Il n’y a guère que dans les cours de sciences politiques qu’on traite de relations déshumanisées.

 

Les révélations sur les écoutes de la NSA, l’agence américaine, sont oubliées. Mais le mal est fait. La teneur des négociations concernant le marché du Rafale était connue des USA. Ainsi, les propositions américaines concernant le F / A 18 Super Hornet, étaient meilleur marché. « Le Rafale est trop cher », titrent les journaux brésiliens. Nous avons négligé ce paramètre et pourtant, nous avions déjà perdu un contrat Airbus au début des années 90 avec l’Arabie Saoudite au profit de Boeing pour les mêmes raisons. Décidément, en matière d’espionnage industriel, nous n’apprenons rien.

 

Nous avons le secret espoir que Dilma Roussef tienne rigueur aux USA de l’avoir mise sur écoute. Ce serait mal connaitre les règles du réalisme économique. En effet, le Brésil peut il se passer de son partenaire américain ?

 

La décision brésilienne doit être prise en 2015. Or, le gouvernement de Dilma Roussef est vertement critiqué sur la gestion de la coupe du monde de football. La compétition coûtera 11 Mds € pour une estimation initiale de 3 Mds. Les Brésiliens ont critiqué ce montant, manifesté contre le coût de la vie et la mauvaise qualité des services publics. Ils n’accepteraient pas le choix d’un avion cher.

 

Le Rafale doit surmonter des difficultés de politique nationale brésilienne et le handicap de son coût.

 

Alors comment faire pour placer un avion invendable ?

 

Le transformer en char de carnaval, non, renégocier le transfert de technologie, oui, ajuster son prix, oui.

 

Mais il faut prier pour que le Brésil gagne la coupe du monde en finale face à la France. Notre prestige en serait grandi et le client brésilien flatté. Tout ce qu’il faut pour réussir cette vente.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 18:45
African Union approves big increase in Central African Republic force

 

17 December 2013 defenceWeb (Reuters)

 

The African Union has authorized increasing an African force being deployed to Central African Republic to 6,000 troops from 2,500, a senior AU official told Reuters on Friday.

 

The United States began airlifting Burundian troops to Central African Republic this week as part of efforts to help African and French forces prevent a descent into civil war.

 

The Burundians are due to join an African peacekeeping force that has struggled to contain violence in the country that has killed more than 500 people in the past week.

 

Former colonial power France has also boosted its troop contingent, two of whom were killed this week.

 

"The decision by the Peace and Security Council (PSC) is to authorize us to increase the force. We can go up to 6,000, depending on the needs," El Ghassim Wane, Director of the African Union's Peace and Security Department, said.

 

"Within three months the PSC will meet again to review the strength based on the evolution of the situation and our assessment of the situation on what needs to be done," he said.

 

Previously a Central African force, the mission is being broadened to fall under African Union command. The decision to increase the force numbers followed meetings between African leaders in France last week.

 

The existing force deployed by the Economic Community of Central African States will become an African Union mission to be known as MISCA. Wane said the formal transfer of authority takes place on December 19.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 18:45
Insight: Libya’s training honeypot

 

17 December 2013 by ADIT - The Bulletin - defenceWeb

 

.Since the fall of the Gaddafi regime and the foreign military intervention in the country, the need to rebuild security through a stable and capable army in Libya has become urgent. Indeed it is becoming vital to fill Libya’s security vacuum, and efficiently fight against the country's growing chaos, the militia violence, and al Qaida.

 

Many countries and private entities are interested in benefitting from the risky endeavour of training the Libyan armed forces, and expanding their influence within the resource rich country. Through different partnerships with different countries, Libya is starting to enhance its army capacity through training and mentoring arrangements on several fronts:

The European Union is focusing on training Border Guards and the Coast Guard under a border mission called Eubam (EU Border Assistance Mission). According to the mission’s blueprint, the EU objective is to take Border and Coast Guard "battalions" out of the field, train them in secure locations, and "redeploy" them into action. Eubam's 111 personnel will be unarmed (albeit heavily guarded by private contractors) and many of them will have civilian backgrounds in EU police and customs. But the EU document notes that Eubam should also recruit people with "military expertise" to "provide specialist skills."

 

After cancelling an October tender to secure Eubam training, the European Union (EU) launched one-on-one negotiations with bidders, including Argus Security Projects. To date, 40 Eubam personnel that are already present in Libya are protected by Argus, which also secures the European official representation office in Tripoli.

 

Italy, as Libya’s former colonial power, still remains a major interlocutor and donor in Libya, as far as energy and security issues are concerned. As reported by EUobserver and according to the Eubam paper, it seems that Italy set aside at least 250 million euros for Libya for 2012 and 2013, the vast majority of which is being spent on security projects, run by Italy's defence and interior ministries, including:

• Training 60 Libyan border guard officers in Vicenza, Italy

• Teaching 65 Libyan infantrymen at Italy's Army Infantry School in Cesano

• Training 280 Libyan military police in Tripoli

• Teaching another 150 civilian police in using anti-drug sniffer dogs and in forensic crime scene investigation.

Rome is also sending a naval boat to Libyan waters to stop "weapons smuggling," restoring seven Libyan naval vessels and donating 20 VBL Puma armoured vehicles. In addition, two Technical Agreements aimed at strengthening bilateral cooperation between Rome and Tripoli were signed. One of these agreements concerns the employment of Italian remotely piloted aircraft to support Libyan authorities in border control activities in southern Libya. Moreover, as reported by Reuters, Libya is going to build a satellite surveillance system with Italian expertise to help secure its borders to stem the flow of Islamist militants and illegal immigrants. Another agreement on training Libyan personnel has also been signed, and will be implemented either in Libya or in Italy, in order to improve common security.

 

France has already agreed to train 1 000 Libyan police in counter-terrorism and plans to train another 1 500, Foreign minister Laurent Fabius said on the sidelines of a regional border security conference in the Moroccan capital Rabat, as reported Reuters. In addition, still according to EUObserver, France is currently training 75 bodyguards to protect Libyan VIPs, 30 Libyan airmen, 20 naval officers as well as 72 naval divers. These training sessions have been delivered partly by DCI AIRCO and NAVFCO since early 2013.

 

The United Kingdom is also very keen to enhance the Libyan Army’s capabilities. The Foreign Office acknowledges that the British Army is training 2 000 Libyan soldiers in basic infantry skills. Furthermore, according to an undisclosed source close to the security services, the British are currently conducting training Libyan intelligence agents in a secret location somewhere in Scotland.... Meanwhile, London has appointed a "Defence Assistance Team" within the Libyan Ministry of Defence, plus a "strategic adviser" to the Ministry of the Interior.

 

Germany is helping to prevent nuclear fuel in Libya's Tadjoura research centre from getting into the wrong hands. It is also spending 600 000 euros on "disposal of chemical weapons" and 800 000 euros on securing Libya's stocks of shoulder-fired anti-aircraft missiles.

 

The US and some of its allies in the region - including Jordan, Qatar, Turkey and the United Arab Emirates - are also working on a big scale. According to EUobserver and Commentary Magazine, Washington is going to train between 5 000 and 8 000 Libyan soldiers and a separate, smaller unit for specialized counterterrorism missions - potentially in Bulgaria, as reported by The Complex. The US has already launched a $20 million programme on "justice sector reform, arms control and land border security," which involves "contracted personnel" from private security firms in Libya and US personnel in "neighbouring countries," such as Morocco.

 

A group of 220 Libyan soldiers recently flew to Turkey to start three and half months of military training. The soldiers are the first group of a total of 3 000 troops who will be trained at the Egirdir Commando School, as part of an agreement between the two countries.

 

Denmark, Greece, Malta, the Netherlands, Romania and Spain are also about to implement military training or assistance projects, although on a smaller scale. According to a recent statement from Libya's oil ministry, the country is currently producing just 700 000 barrels a day, but could quickly get back to pre-war levels of 1.4 million barrels if things go well.

 

EU and US oil contracts aside, Libya may soon have a lot of money to spend on security equipment, public infrastructure and military hardware. It is therefore urgent to provide a stable environment necessary to achieve this kind of bright future… The bees are therefore flying around the Honey pot…

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 17:45
La Pologne est prête à soutenir la France en République centrafricaine

 

2013-12-18 xinhua

 

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé mardi que la Pologne était prête à offrir à la France une aide en matière de logistique, d'action humanitaire et de formation en Centrafrique.

 

Pourtant, il a également insisté sur le fait que les forces militaires polonaises ne seraient pas envoyées en mission à l'étranger avant d'avoir quitté l'Afghanistan.

 

En réponse à la demande d'aide du président français François Hollande, Tusk a expliqué : "Conformément aux principes que nous avons adoptés, nous n'enverrons pas de soldats polonais sur quelque front que ce soit tant que nos forces sont stationnées en Afghanistan. Cependant, nous sommes prêts à aider dans les actions humanitaires, en matière de logistique et de formation."

 

Cela fait suite aux propos du chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi soir. La Pologne approuve l'action de la France et compte étendre son soutien, "il ne s'agit pas que d'une affaire de morale, nous, l'Union européenne, faisons face à la menace d'un Etat défaillant de plus dans le Sud. C'est pourquoi la mission française mérite d'être soutenue," a confirmé Sikorski.

 

Il y a une semaine, la France a renforcé sa présence militaire en République centrafricaine, avec 1600 soldats.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 17:45
France says to seek European help in Central African Republic

 

17 December 2013 defenceWeb (Reuters)

 

France will ask for more help from European partners to bolster its peacekeeping mission in Central African Republic, Foreign Minister Laurent Fabius said on Sunday.

 

France has deployed 1,600 troops to the African country to prevent escalating bloodshed between largely Muslim Seleka rebels who ousted ex-President Francois Bozize and Christian militias fighting against them.

 

The U.N.-authorized mission has helped restore some calm to the capital Bangui, but Fabius said violence could resume in a worsening humanitarian situation for tens of thousands of refugees.

 

While European nations including Poland, Britain, Germany, Spain and Belgium have provided various forms of assistance, French troops are intervening alone.

 

"That is a real, big problem," Fabius told Europe 1 radio. "Tomorrow, I'll go to the Council of Foreign Ministers and I will ask (European partners) for stepped-up, more robust aid, including on the ground."

 

Support at home for the French intervention has fallen, a poll showed on Saturday, days after two French soldiers were killed in a firefight during a patrol in Bangui.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 17:45
EU-trained Malian commando units graduate

 

18 December 2013 by Oscar Nkala - defenceWeb

 

Three commando units of the Malian Armed Forces Combined Arms Tactical Groups (GTIAs) have graduated after 10 weeks of training from the European Union Training Mission-Mali (EUTM-Mali).

 

According to EUTM-Mali statement, a fourth Malian commando batallion is due to graduate before the expiry of the training mandate in May next year, although there is already a proposal to extend the mission. The new Malian army units have their own armour, artillery, engineering, logistics, special forces and other operational components.

 

The graduation ceremony took place at the EU-run Koulikoro Military Academy on December 7 and was attended by EUTM-Mali commander General Bruno Guibert and Malian Armed Forces Chief of Staff General Mahamane Toure. The Malian soldiers were trained by 187 military instructor drawn from 18 European countries sharing the various aspects of the training programme.

 

"This instruction is delivered as follows: 2 weeks of basic instruction, during which basic soldier training is reviewed (shooting, topography, basic reflex movements), five weeks of specialized training (infantry, engineering, artillery, armoured squadron, commando, sharp shooters, tactical air control, logistics) and three weeks of combined arms activities with a final battalion-level exercise lasting 3 days," the EUTM-Mali statement said.

 

It said each GTIA is named after an animal: Waraba (lion), Elou (elephant), and Sigui (buffalo). Their light armoured squadrons primarily use BTR-60 armoured personnel carriers, while the artillery batteries are equipped with 122 mm Grad 2M rocket launchers and Croatian 60 mm M57 mortars.

 

IHS Jane’s said the specialised infantry training courses include fighting in built-up areas while the engineering components have been trained in building barriers and clearing explosive ordnance.

 

"Each GTIA includes tactical air control patrols (TACPs) from the air force. A TACP consists of a team leader, radio operator, navigator, and driver. Their primary mission is to locate and transmit the co-ordinates of enemy positions spotted by the air force's Humbert Tetras light reconnaissance aircraft and Mil Mi-24 attack helicopters.

 

"Mobility - a key asset in a country the size of Mali - is primarily provided by ACMAT Light Tactical Vehicles and ACMAT Liaison, Reconnaissance and Support Vehicles, according to EUTM-Mali. The battalions have also been seen with a variety of 4x4 vehicles, including ones armed with 14.5 mm ZPU-2 guns and .50 heavy machine guns," the site said, quoting unnamed EUTM-Mali officers.

 

The EUTM-Mali station now has 560 European servicemen providing various aspects of military training to the Malian army. Its aim is to train the Malian Armed Forces so that they can be able to defend the country and maintain the security gains from the French-led military operation which pushed out Al Qaeda allied Islamic groups which had seized the north of the country following a military coup which deposed the government in April 2012.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 17:35
Assistance en vol menée par la permanence opérationnelle de Creil

 

18/12/2013 Armée de l'air

 

Assurée par les Mirage 2000-5 de l’escadron de chasse 1/2 « Cigognes », la permanence opérationnelle (PO) de la base aérienne (BA) 110 de Creil a décollé le 17 décembre 2013 à 17h31 pour porter assistance en vol à un Boeing 787 « Dreamliner » en provenance de New-Dehli et à destination de Paris.

 

Après avoir quitté l’espace aérien belge, c’est à 17h28 que l’avion de ligne annonce à l’organe de contrôle une panne de transpondeur. L’aéronef apparaît sur les écrans radar, mais ne peut plus émettre son identité et transmettre son code IFF (Identification, Friend or Foe - identification ami ou ennemi). Deux minutes plus tard, le chef de la salle d’approche d’Orly diffuse une demande d’assistance en vol. À 17h31, la PO de Creil est déclenchée : un Mirage 2000-5 du « Cigognes » décolle et rejoint l’appareil immédiatement.

Réglant son transpondeur sur les paramètres du Boeing, le pilote de chasse accompagnera l’avion de ligne et ses 250 passagers jusqu’à son poser, sans encombre, sur la piste de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à 18h00. Après une remise de gaz, le Mirage 2000-5 a rejoint la BA 110 et a été reconfiguré pour assurer la prochaine alerte.

24 heures sur 24 et depuis différents points de France, l’armée de l’air assure la permanence opérationnelle au titre de la posture permanente de sécurité. Ainsi, elle est en mesure d’accomplir des missions de « police du ciel », d’assistance en vol et de recherche et sauvetage (en mer comme ce fut le cas samedi dernier au large de Mimizan ou dans les terres). Pour plus d’informations sur la PPS, cliquez ici.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 16:55
photo Genadarmerie Nationale

photo Genadarmerie Nationale

 

18.12.2013 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord - Défense Globale


La gendarmerie nationale, grâce à son incroyable maillage territorial notamment, a toujours fait du renseignement. C'est dans sa nature et ses fonctions même si cet exercice n'est curieusement pas reconnu par une place au sein du Conseil national du renseignement (CNR) qui réunit pour mémoire la DGSE, la DCRI, la DRM, la DPSD, la DNRED et Tracfin.

 

La réorganisation en cours au sein de la gendarmerie nationale permet de créer une sous-direction de l'anticipation opérationnelle (Journal officiel de ce mercredi 18 décembre). Vers une plus grande reconnaissance du renseignement de la gendarmerie ?

 

Le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Denis Favier, avait présenté cette adaptation du renseignement territorial au sein de l'institution lors d'une audition le 16 octobre devant les députés de la Commission de Défense et des Forces armées : " Nous réorganisons en profondeur notre propre chaîne de renseignement et de conduite des opérations. "

dggn,général favierLe général Favier avait présenté les avantages et les talents de la gendarmerie dans ce domaine particulier : " La gendarmerie bénéficie de son maillage territorial et possède incontestablement des capteurs très nombreux qui doivent apporter leur contribution à l’effort commun. La gendarmerie a vocation à assurer le suivi des assignés à résidence et des sympathisants ou activistes terroristes sur sa zone de compétence. L’enjeu est aujourd’hui de valoriser ce potentiel en enrichissant le dispositif national de renseignement. Les évolutions sont tangibles. Déjà, les rapports de la gendarmerie et de la DCRI ont été considérablement décloisonnés, comme ils le seront avec la future direction générale de la sécurité intérieure. Un officier de gendarmerie est adjoint au service central du renseignement territorial. Enfin, la création d’une sous-direction chargée de l’anticipation opérationnelle au sein de la DGGN et l’animation d’un réseau de cellules territoriales permettront d’aboutir à un dispositif encore plus efficace et cohérent. "

On sent aussi dans cette déclaration le désir de reconnaissance des gendarmes par la " communauté " du renseignement. La création de cette sous-direction de l'anticipation opérationnelle au sein de la direction des opérations et de l'emploi vient structurer l'activité. Lui donner une visibilité ce qui peut paraître incongru pour une activité de renseignement.

 

Opérations, analyses et exploitations

L'arrêté du 6 décembre modifiant celui du 12 août 2013, relatif à l'organisation de la Direction générale de la gendarmerie nationale, rationalise les fonctions de cette sous-direction qui sera composée du centre de renseignement opérationnel de la gendarmerie et du centre d’analyse et d’exploitation.

Le Journal officiel décrit son emploi. Elle propose la doctrine relative aux missions de renseignement au sein de la gendarmerie ; traite l’information interne et externe permettant l’alerte des autorités, ainsi que le suivi des situations sensibles à court terme ; participe à la recherche, au recueil, à l’analyse et à la diffusion des informations de défense, d’ordre public et de sécurité nationale nécessaires à l’exécution des missions de la gendarmerie ; assure le traitement du renseignement opérationnel d’ordre public et du renseignement de sécurité économique en métropole et en outre-mer ; anime ou participe, avec les autres sous-directions de la direction des opérations et de l’emploi, aux gestions interministérielles de crise ; suit et coordonne l’action des unités dans son domaine de responsabilité.

Il ne restera plus qu'à cette sous-direction de l'anticipation opérationnelle à entrer au CNR... Certes, ce n'est pas une fin en soi mais les symboles comptent.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 16:55
photo Alexandre Paringaux

photo Alexandre Paringaux


18.12.2013 Sagem DS
 

Grâce à la complémentarité de ses différentes expertises technologiques, Sagem (Safran) propose une large gamme de solutions optroniques haut de gamme à ses clients. Explications de Jean-Christophe Mugler, directeur commercial et marketing de Sagem, Division Optronics & Defense.

 

Comment expliquez-vous le leadership de Sagem sur le marché de l’optronique ?


Rappelons d’abord ce qu’est l’optronique : il s’agit de la synthèse de l’optique et de tout ce qui relève de la détection, du traitement des images et de leur stabilisation. Sagem dispose aujourd’hui d’une maîtrise des capteurs optiques couvrant l’ensemble des différentes bandes spectrales, du visible jusqu’à l’infrarouge. En parallèle, Sagem a développé un savoir-faire en matière de traitement et de stabilisation des images. Cette double expertise nous permet de concevoir des applications optroniques destinées à des industries de pointe, comme le spatial, l’aéronautique, la défense, la sécurité…
Notre appartenance à Safran représente également un atout de taille. Lors du salon Milipol 2013, où était présentée notre gamme d’équipements optroniques portables, nous avons pu valoriser les synergies entre Sagem et Morpho (Safran). Dans le domaine commercial, puisque nous avons des clients communs dans les forces de police et les forces spéciales, mais aussi technologique, comme le traitement d’images où nos deux sociétés possèdent des expertises complémentaires. Les compétences de Morpho en reconnaissance faciale se combinent en effet très bien avec celles que nous avons développées sur la fusion de bandes spectrales*.

 

Quelle est votre stratégie sur ce marché ?


Les acteurs y sont nombreux, mais très peu sont positionnés sur le haut de gamme. Notre stratégie consiste à proposer des produits à haute valeur ajoutée, mais dans des volumes de production qui permettent de garder des coûts attractifs. Nous avons aussi réussi à tirer le meilleur parti de la combinaison de l’optronique avec la stabilisation par capteurs inertiels, autre expertise de Sagem, ce qui représente un atout concurrentiel précieux. Enfin, nous intégrons nos solutions optroniques à des offres de service plus vastes : des systèmes de fantassins modernisés, de drones ou d’aéro-surveillance…
Et si nos clients exigent bien sûr des produits performants, ils attendent également un soutien, un accompagnement à long terme. Cette proximité repose sur les partenariats noués avec des industriels locaux, capables d’apporter des solutions de maintenance et de service au plus près des besoins de nos clients.

Les boules gyrostabilisées pour hélicoptères sont produites dans l’usine Sagem de Dijon | © Daniel Linares

 

Quel est le profil de vos clients ?


Sur le marché de l’optronique, nous comptons environ 500 clients dont l’armée américaine, les ministères de la Défense allemand, britannique... Nous vendons ainsi, chaque année, plusieurs milliers de caméras thermiques pour véhicules blindés, mais aussi des boules gyrostabilisées pour hélicoptères, des jumelles infrarouges destinées à équiper les fantassins des forces spéciales, ou encore des équipements de veille marine, notamment des périscopes de sous-marins. À noter enfin que l’export représente 75 % de notre activité !


* Opération qui consiste à fusionner plusieurs images issues de différentes bandes spectrales.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 13:56
Dépenses militaires et croissance économique en France : préférence à l'équipement

 

18/12/2013. par Julien Malizard, Université Montpellier 1 - Presses de Sciences Po

 

Si aujourd’hui le budget de la défense française reste plus élevé que dans la plupart des pays, il est soumis à des contraintes qui peuvent sembler antagonistes.

 

D’une part, le Livre blanc de la Défense de 2013 indique que la France pourrait être soumise à de nouvelles menaces, en particulier à celle du terrorisme et de la guerre bactériologique. D’autre part, le contexte financier inciterait plutôt à une baisse des dépenses de l’État. Avant d’arbitrer entre objectifs stratégiques et contraintes budgétaires, il est essentiel de bien comprendre les liens entre les dépenses militaires et la croissance économique.

 

Les politiques de défense sont rarement débattues en France. Pourtant, parce qu’elles représentent encore 75 % des investissements publics de l’État, elles ont des conséquences économiques non négligeables. Le secteur militaire représente en moyenne 21,5 % des dépenses publiques sur la période 1960-2008, et presque 10 % des emplois industriels sont liés à l’industrie d’armements.

 

L’effort budgétaire consacré au ministère de la Défense est confirmé par la Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019 : 190 milliards d’euros sont prévus dont 104 milliards affectés aux seuls équipements, des économies étant programmées sur les dépenses de personnel. Cependant, l’expérience passée montre que la mise en œuvre de cette politique est difficile : alors que la LPM pour 2008-2013 prévoyait déjà un basculement en faveur des équipements, le budget a été largement inexécuté avec près de 5,5 milliards d’euros de décalage entre la loi de finance initiale et son exécution budgétaire.

 

Comment mesurer l’effet de ces dépenses ?

 

Depuis une quarantaine d’années, en particulier depuis l’ouvrage d’Émile Benoit publié en 1973, les économistes se sont intéressés à l’impact économique de la défense sans arriver à un consensus. Ils distinguent trois mécanismes principaux par lesquels les dépenses militaires affectent la croissance. Le premier relève de l’analyse keynésienne selon laquelle une variation des dépenses militaires affecte à court terme l’activité économique privée grâce à un effet multiplicateur. Le second implique des effets sur l’offre, à long terme, dans la mesure où l’effort de défense affecte la productivité du secteur privé, notamment au travers de retombées technologiques. Enfin la sécurité des acteurs économiques constitue le dernier mécanisme. Ces effets peuvent être divergents, toute la difficulté est donc de savoir comment ils se combinent entre eux.

 

Pour identifier et mesurer l’effet des dépenses militaires sur la croissance pour la période 1960-2007, nous utilisons un modèle basé sur deux variables principales. La première concerne la croissance économique de la France, et elle est calculée à partir du taux de croissance du PIB par tête. La seconde correspond à l’effort de défense, qu’on évalue par le rapport entre dépenses militaires et PIB. Nous intégrons également à notre modèle le niveau de ressources financières dont dispose l’État ainsi que le contexte géopolitique (conflits, interventions armées, etc.) qui peuvent impacter le niveau d’effort de défense.

 

Les premiers résultats de notre modélisation permettent d’affirmer qu’il existe une relation globalement positive entre ces dépenses et la croissance économique. L’effet d’abord négatif de ces dépenses est dominé, sur le long terme, par l’impact positif des dépenses d’équipement, qui constituent les principaux investissements de l’État et qui exercent un effet d’entraînement sur la croissance.

 

Des dépenses dont les retombées économiques dépendent du contexte

 

Ce résultat mérite cependant d’être affiné si l’on envisage que l’influence des dépenses militaires sur la croissance économique n’est pas nécessairement uniforme. Nous testons alors notre modèle selon trois hypothèses de croissance. Nous constatons qu’en cas de croissance faible, l’impact de l’effort de défense est tout d’abord positif avant de devenir négatif. Ce constat semble s’expliquer par le fait que les dépenses militaires, non essentielles, constituent dans ce contexte une perte sèche, d’autres dépenses publiques étant plus à même de servir de moteur à la croissance. En cas de croissance élevée, l’effet des dépenses de défense sur la croissance est également négatif à long terme, notamment parce que ces dépenses génèrent des tensions inflationnistes.

 

À ce stade, nous pouvons dire que les dépenses militaires ne sont pas un instrument de politique économique efficace. Cependant, si les retombées économiques de ces dépenses ne sont pas leur vocation première et si leur premier objectif reste d’assurer la sécurité, il est pertinent de chercher à améliorer l’efficacité de ces dépenses. Selon les résultats présentés ici, il paraîtrait par exemple préférable, dans les contextes de croissance faible ou élevée, de privilégier les dépenses de fonctionnement qui, agissant à court terme, permettraient de stimuler la demande. En revanche, en régime de croissance modérée, ce sont plutôt les investissements du ministère de la Défense, premier investisseur central public, qui génèrent des effets positifs sur la croissance.

 

Aussi, face aux perspectives actuelles de croissance (a priori moyennes) et aux orientations conduisant à la réduction de l’effort de défense, il semble préférable de privilégier le budget d’équipement par rapport à celui consacré au fonctionnement, ce qui valide d’un point de vue économique les décisions prises dans la LPM. Ce choix permettrait non seulement de répondre à l’impératif de modernisation des armées françaises dans un contexte financier défavorable, mais aussi de maintenir un effet favorable de ces dépenses sur la croissance française.

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