26/10/2012 LV David Moan
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Plan en 3D du futur village modulaire de combat (format pdf, 129 kB). |
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«La Marine est faite pour le combat. Pour s’y préparer d’abord et le cas échéant pour l’accomplir.» Comme le soulignait ainsi le Général de Gaulle en 1964, la préparation au combat fait partie intégrante de la Marine et de la vie des marins. À Lorient, le bureau entraînement de l’État-major conçoit, organise, encadre et coordonne les séances d’entraînement de niveau supérieur des commandos marine. Nécessité faisant loi, il lui arrive aussi de se muer en entreprise de menuiserie.
«Born To Drill»
Les capacités d’entraînement des commandos doivent s’adapter à la même vitesse que les théâtres d’interventions. Pour être au plus près de la réalité, le bureau entraînement a imaginé un Centre d’Entraînement Spécialisé des Commandos (CESC). Installé dans les anciens locaux du centre de formation de la DGA, il est destiné aux unités commandos à des fins d’entraînement, de formation ou de préparation de mission. Plusieurs semaines de travaux ont été nécessaires pour sécuriser cet ancien bâtiment et le configurer selon les plans réalisés par les entraîneurs de la Force des fusiliers marins et commandos.
Sur près de 900 m², ce complexe, réalisé principalement avec les moyens locaux est organisé en trois modules: urbain, maritime et sportif. Il permet l’entraînement spécifique d’investigation, d’effraction et de parcours de tir individuels ou collectifs ainsi que la pratique d’activités sportives spécifiques à des fins opérationnelles. Il autorise également le déroulement de scénarii de mises en situation, des plus simples - combat défensif d’une d’équipe de protection embarquée - aux plus complexes, comme la libération d’otages. Créé de toutes pièces, il répond aujourd’hui aux «premiers besoins».
Jusqu’à présent, aucune structure «en dur» d’entraînement n’existait sur la base des fusiliers marins et commandos. Comme le souligne le CV Clivaz, chef d’État-Major de la FORFUSCO, «nous avons un besoin vital d’entraînement réaliste. Et bien que cet outil ne soit qu’un palliatif d’une infrastructure pérenne à venir, il était essentiel pour la force de disposer de cette installation pour permettre un entraînement réel, dans des contextes urbains et maritimes, pour des combats rapprochés». En particulier, le centre d’entraînement spécialisé facilitera la mise en condition opérationnelle des équipes de protection embarquées avant leur déploiement sur un théâtre - grâce à son module maritime (passerelle de navire, coursives, PC…).
Livraison du «Village de combat» au printemps 2013
La situation des infrastructures d’entraînement fait partie des préoccupations de l’état-major de la FORFUSCO depuis plusieurs années déjà. Fruit de ces réflexions, un «village de combat» devrait voir le jour au printemps 2013 sur la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué. A l’image du CESC ou des modules existant sur le VN Partisan, ce village « premier du genre au sein de la Marine nationale » permettra, à plus grande échelle, aux commandos de s’entraîner, en permanence au combat en environnement urbain proche. Composé de plusieurs modules, figurant le principe des containers maritimes : habitations (intérieur, extérieur), immeubles, rues, il autorisera différents scénarii d’intervention et modes de mises en place depuis l’infiltration pédestre discrète jusqu’à l’assaut combiné par hélicoptère et véhicules tactiques.
Le combat total opérationnel Marine – Politique EPMS ALFUSCO
Le CTOM a été initié par 2 instructeurs « sport de combat » d’ALFUSCO. Formés à l’enseignement pédagogique et technique de MMA (mixed martial arts), les instructeurs ont constatés, à la suite des retours d’expériences des groupes d’actions spécialisés, que les techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR) ne répondaient pas réellement aux exigences des commandos marines. De ce fait, le CTOM complète le TIOR et s’adapte parfaitement aux situations de corps à corps rencontrées par les commandos : appréhension, percussion, et projection, le tout avec un équipement à charge variable (de 20 à 50 kg) suivant les missions.