19/03/2012 Diane Lheritier- Sources Armée de Terre
Depuis l’automne 2011, les chefs tourelle de véhicules d’infanterie (CTVI) des VBCI bénéficient d’un entraînement complet sur simulateur. De la salle au terrain, nous avons suivi les CTVI du 1er régiment de tirailleurs (1er RTir) d’Epinal.
« Ralliement. Le pick up. Explosion. Coup par coup. Mesure. » Les consignes du chef d’engin s’élèvent dans le casque de l’instructeur. A ses côtés, le pilote du véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) observe la scène sur un écran, joystick au poing. Juste au dessus, les visages du chef d’engin et du pilote s’animent sur des petites télés en noir et blanc, bordées par d’autres écrans. Sur l’un deux, un pick-up apparaît, aussitôt détruit par le tir du VBCI. « Reprise de l’observation », clame le chef d’engin.
L’instructeur, satisfait, annonce la fin de l’exercice. Le chef d’engin et le chef tourelle de véhicule d’infanterie sortent d’une cabine. C’est ce qu’on appelle le simulateur de tir d’équipage et de section (STES). Quatre cabines de ce type équipent un bâtiment flambant neuf. Une fierté pour le 1er régiment de tirailleurs, premier régiment à avoir été équipé de ce simulateur. Reproduction fidèle des tourelles de VBCI, il permet le drill des équipages, seul ou en section. « Le STES nous permet d’acquérir les actes réflexes du tir », explique le caporal-chef Jonathan Barbier, chef tourelle de véhicule d’infanterie. « On travaille en salle, dans des conditions optimales, sur des scénarios de plus en plus complexes. Sur une séance d’1 h 30, les soldats peuvent parfaire leurs tirs en effectuant de nombreuses séries sur cibles fixes et mobiles. »
Le simulateur de tir d’équipage et de section est aujourd’hui indispensable à la formation et l’entraînement des chefs tourelle de véhicule d’infanterie. Nul besoin de réserver un terrain, de s’assurer qu’un VBCI est disponible. Nul besoin non plus de tirer des obus d’entraînements, dont le prix, s’il n’est excessif n’en est pas moins contraignant. Là, au chaud, au calme, à l’abri des intempéries, les tireurs peuvent acquérir le geste parfait en tirant une cinquantaine de coups par séance, parfois plusieurs fois par semaine.
Dans le froid mordant de novembre 2011, nous retrouvons nos équipages de VBCI lors d’une rotation au centre d’entraînement au combat (CENTAC), à Mailly-le-Camp. Debout sur le toit de leur blindé, ils installent le simulateur de tir de combat blindé moyen et mitrailleuse (STC B2M), tout juste livré au CENTAC. Pour la première fois dans ce camp d’entraînement, les chefs tourelle de véhicule d’infanterie vont pouvoir tirer sur l’ennemi.
Jusqu’à présent, ceux-ci devaient faire appel aux observateurs arbitres conseillers qui déterminaient, avec les informations que leur donnait le tireur, s’il avait fait but. Désormais, grâce à un boîtier laser monté sur le canon du VBCI, les chefs tourelles de véhicule d’infanterie effectuent leur conduite de tir comme ils le feraient dans la réalité. «Nous avons équipé trois engins de ces simulateurs », raconte le sergent-chef Mickaël Jablonsky, sous-officier adjoint au 1er régiment de tirailleurs. « Ils ont permis aux CTVI de tirer dans des conditions proches du réels, comme ils l’auraient fait sur champs de tir, mais en pouvant sans danger viser la force adverse. » Malgré les contraintes liées au laser, les équipages ont salué la plus-value apportée par le STC B2M à leur entraînement. « Le simulateur reproduit assez fidèlement le tir au combat. Nous avons même pu tirer jusqu’à 1 700 mètres », rapporte le caporal-chef Jonathan Barbier. « Nous avons pu parfaire nos savoir-faire dans un environnement tactique où entre en jeu le froid, le stress, la fatigue. C’est un atout considérable dans notre entraînement au quotidien. »
Formés en avril 2011 sur les véhicules blindés de combat d’infanterie, les équipages auront donc pu, au bout de huit mois, se confronter aux réalités du combat et mettre en œuvre, en toute sécurité mais face à un ennemi agressif, l’ensemble de leurs savoir-faire.