06/03/2012 Aerocontact (Reuters)
Thales espère qu'un contrat à l'export du Rafale lui permettra d'engranger des prises de commandes supérieures à son chiffre d'affaires cette année, contrant ainsi l'impact de la baisse attendue des dépenses militaires.
L'équipementier pour l'aéronautique, la défense et la sécurité a publié mardi des résultats supérieurs aux attentes en 2011 à la faveur de prises de commandes portées par le contrat de rénovation des Mirage 2000 en Inde et le dynamisme du marché de l'aviation civile dans le sillage d'Airbus.
Le groupe, dont l'Etat détient 27% et Dassault Aviation 26%, a confirmé viser une amélioration de sa marge opérationnelle courante à 6% en 2012, après 5,7% en 2011, nettement au-dessus de son objectif fixé à 5%.
Thales compte sur son plan Probasis, qui prévoit pour 1,3 milliard d'euros d'économies d'ici 2014, et dont il dit avoir déjà réalisé la moitié des mesures.
Le groupe a toutefois dit s'attendre à un ratio de prises de commandes sur chiffre d'affaires ("book-to-bill") légèrement inférieur à 1 en 2012 - contre 1,01 en 2011 -, sous l'effet conjugué de la baisse des commandes militaires et de la hausse de ses revenus due à l'écoulement de ses commandes de 2011.
"La situation budgétaire de nos principaux clients nous conduit à nous attendre à une baisse des commandes dans la défense cette année et nous pensons que cela ne sera que partiellement compensé par la hausse des commandes civiles", a déclaré le PDG Luc Vigneron, lors d'une conférence téléphonique.
Il a ajouté que la prévision de "book to bill" inférieure à 1 excluait "une commande exceptionnelle à l'export" comme celle du Rafale, que Thales équipe en radars, équipements de communication et calculateurs, soit à peu près un quart de la valeur de chaque avion.
L'Inde a annoncé fin janvier l'ouverture de négociations exclusives en vue de l'achat de 126 avions de combat français, un contrat évalué à quelque 11 milliards d'euros, tandis que la perspective d'une commande de 60 unités de la part des Emirats arabes unis a récemment refait surface, avec par ricochet un éventuel intérêt du Qatar et du Koweït voisins.
RETOUR AU BÉNÉFICE NET
Thales a renoué avec un bénéfice net part du groupe de 566 millions d'euros en 2011 après une perte de 45 millions en 2010 due à des provisions sur des contrats sous-performants comme celui de l'avion de transport militaire A400M.
Le groupe propose un dividende de 0,78 euro par action au titre de 2011 après l'avoir maintenu à 0,50 euro en 2010.
Les analystes attendaient en moyenne un bénéfice d'exploitation de 681 millions d'euros, un bénéfice net de 471 millions et un dividende de 0,66 euro par action, selon le consensus I/B/E/S Thomson Reuters.
Thales avait annoncé début février un chiffre d'affaires annuel de 13,028 milliards d'euros, en baisse de 1% et légèrement inférieur aux attentes du marché.
Esquissant un pas vers la consolidation du secteur de la défense, Thales a porté fin 2011 sa participation dans le constructeur militaire naval DCNS de 25% à 35% - désormais consolidé dans ses comptes - tout en entamant des discussions avec Nexter, le fabricant du char Leclerc.
Thales discute de la fusion de TDA, sa division de munitions, avec celle de Nexter, ex-Giat Industries, pour donner naissance à un ensemble au chiffre d'affaires de quelque 250 millions d'euros. En échange, Thales prendrait une participation de 10% à 25% dans Nexter, dont l'Etat français est l'unique actionnaire.
Le PDG de Nexter, Philippe Burtin a dit la semaine dernière à Reuters s'attendre à une conclusion des discussions "à l'été".
L'action Thales a clôturé mardi en baisse de 3,23% à 26,37 euros, dans un marché parisien dans le rouge, donnant une capitalisation de 5,34 milliards. Elle a regagné 8,07% depuis le début de l'année, après un recul limité à 6,8% en 2011.