Du 1er avril au 12 mai, a eu lieu une étape primordiale dans la vie de la frégate de défense aérienne « Chevalier Paul » : son premier stage de mise en condition opérationnelle (MECO). Ce stage, par lequel passent tous les bâtiments de la Marine nationale, consiste pour une unité à s’entrainer durant plusieurs semaines à toutes les missions qui peuvent lui être confiées. Durant ce laps de temps, le bord accueille des entraîneurs de la force d’action navale (FAN), qui jugent de la bonne organisation des équipes, de la bonne application des savoir-faire, de la motivation du personnel, etc. Ce sont eux qui, via leur chef de division, le CV Gariel, ont proposé à l’issue du stage au VAE Aubriot, commandant la FAN (ALFAN) et responsable notamment de la préparation opérationnelle des forces placées sous ses ordres, d’attribuer au « Chevalier Paul » sa qualification opérationnelle. Ce fut chose faite le 12 mai.

 

Un stage MECO s’articule en deux parties : une partie « quai » et une partie « mer ». La partie à quai, qui s’est déroulée du 1er au 6 avril, consiste à tester l’organisation du bâtiment sur des points spécifiques tels que la sécurité (lutte contre les incendies, contre les voies d’eau) ou encore la protection (faire face à une manifestation hostile, gérer la menace d’un colis piégé à bord par exemple). Elle permet aussi d’organiser nombre de conférences, afin de remettre l’équipage à jour de ses connaissances théoriques. Tout l’équipage a également pris part à un exercice d’aguerrissement durant lequel chacun, du matelot au commandant, devait participer à des épreuves physiques et à des ateliers en vue de mettre chacun en « zone d’inconfort » et de renforcer la cohésion et l’esprit d’équipage, indispensables au combat.

 

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Activité nautique de groupe lors de l’exercice d’aguerrissement, afin de forger « l’esprit d’équipage ».

 

La partie mer, plus longue, consiste à tester toutes les « chaînes fonctionnelles » et organisations du bâtiment en conduisant des exercices, programmés ou inopinés, de difficulté progressive, en soumettant l’équipage à une pression croissante, le tout dans les différentes situations qu’un bâtiment de combat de haute mer peut rencontrer : temps normal, crise, combat. Ainsi, conduite nautique (le bâtiment a notamment participé à quatre ravitaillements à la mer, effectué des opérations de remorquage, mis à l’eau une dizaine de fois ses embarcations rapides et mis en œuvre sa propulsion en situation dégradée), sécurité au cours de plus d’une dizaine d’exercices de plus en plus complexes, mise en œuvre des hélicoptères, maîtrise des capacités opérationnelles (c'est-à-dire la gestion des sinistres, des blessés et de la dégradation du matériel durant un combat dans le but de le poursuivre) ont été évaluées et ont impliqué l’ensemble de l’équipage. En matière de mise en œuvre des armes, pas moins de 16 exercices de tirs ont eu lieu en moins de 15 jours : les tourelles de 76mm ont ainsi fait feu de nombreuses fois, tant sur des cibles flottantes que sur des cibles aériennes (tractées par des avions ou drone télécommandé), les canons de 20mm et mitrailleuses de 12,7mm n’ayant pas été en reste.

 

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''Tir 76 mm."

 

Les moyens mis en œuvre pour tester les capacités de défense aérienne du « Chevalier Paul » ont été à la hauteur de sa spécialisation en la matière : 24 avions de chasse, 12 hélicoptères et 5 avions de patrouille maritime ; la lutte antinavire et anti sous-marine n’ayant pas été négligée par ailleurs.

 

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''Le CO au coeur de l'action"

 

Une organisation exigeante

 

Une des activités parmi les plus marquantes de ce stage MECO aura été le « RESEVAC », exercice consistant à évacuer des ressortissants d’une zone de crise en les embarquant rapidement et méthodiquement. Planifié sur une journée, localisé en baie d’Ajaccio et réalisé avec le concours des PMM d’Ajaccio et Bastia, un tel exercice nécessite une grande préparation et une organisation irréprochable. Particulièrement exigeant en termes de réactivité et d’adaptation des équipes face aux nombreuses situations inattendues, cet exercice a confronté avec succès tout l’équipage du « Chevalier Paul » avec l’une des missions importantes que tout bâtiment de la Marine nationale doit être en mesure d’accomplir sous faible préavis.

 

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Un binôme de la brigade de protection sécurise le point d’embarquement des ressortissants, en arrière plan, le « Chevalier Paul » au mouillage.

 

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''L'acceuil des ressortissants a terre"

 

Les exercices furent nombreux et bien organisés. Renforçant les savoir-faire techniques et opérationnels de l’équipage, ce stage a aussi pleinement participé à forger un esprit d’équipage indispensable à la bonne conduite des opérations. Après une longue période d’arrêt technique, il a permis véritable changement d’état d’esprit au sein de l’équipage, qui est désormais paré à se tourner pleinement, dès que l’ASA aura été prononcée, vers le début de la vie opérationnelle du « Chevalier Paul ».

 

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