14/03/11 par Véronique Guillermard, LeFigaro.fr
Une fois obtenu le feu vert de Paris et de Londres, les deux constructeurs vont développer un drone d’observation (MALE) dans le cadre d’une coopération exclusive.
Quatre mois après la signature à Londres d’accords de défense et de sécurité entre Nicolas Sarkozy et le premier ministre David Cameron, les industriels entrent dans le vif du sujet. Dassault Aviation*, le constructeur de l’avion de combat Rafale, et BAE Systems qui est un des pays participant au programme rival Eurofighter, ont signé un mémorandum (MOU) qui trace les lignes d’une coopération exclusive dans le domaine d’appareils sans pilotes humains - drones - d’observation de moyenne altitude et longue endurance (MALE) de nouvelle génération.
A côté des porte-avions et de la défense antimissiles, les drones étaient au cœur des accords de défense signés le 3 novembre 2010 entre Paris et Londres. Les deux gouvernements étaient tombés d’accord pour identifier des grands domaines de coopération permettant, contraintes budgétaires obligent, de partager des ressources afin de développer des matériels pour les deux armées.
Dassault Aviation et BAE ont déjà bien avancé. Ils ont remis une étude de faisabilité de drone MALE à leur gouvernement. «Ce dont nous avons besoin à présent, c’est d’une décision rapide de lancement de programme par les deux gouvernements», souligne Éric Trappier, directeur général international du groupe français. Ce feu vert doit être donné dans le cadre des relations bilatérales au niveau politique le plus haut ainsi qu’aux niveaux des deux instances principales : le «Senior level group» et le «high level working group». Ce dernier étant composé des représentants des deux directions générales de l’armement des deux pays.
Dans le détail, la coopération s’inscrit dans le cadre d’un partenariat à 50-50 entre les deux industriels. BAE Systems est le maître d’œuvre du projet qui s’appuie sur la plateforme MANTIS, un démonstrateur de drone MALE bimoteurs équipé de turbopropulseurs PT6 du canadien Pratt & Whitney, construit par le groupe britannique. «Mantis offre une base de travail pour développer une plateforme nouvelle qui soit financièrement abordable et réponde aux besoins opérationnels des deux pays», précise un porte-parole du constructeur français. L’appareil sera construit en Grande-Bretagne. De son côté, Dassault Aviation développera le système de mission (l’électronique, l’avionique, les capteurs) ainsi que les stations de programmation terrestres. Ce drone sera proposé aux armées françaises et britanniques. Le budget du projet n’est pas encore calé mais il faudra investir plusieurs centaines de millions d’euros pour le développement.
Mise en service à la fin de la décennie
Les deux industriels visent une mise en service à la fin de cette décennie. Les deux partenaires espèrent également le vendre à l’export notamment dans les pays qui utilisent l’actuel système américain Predator de General Atomics.
Les deux industriels sont optimistes sur leur capacité à travailler ensemble. Les rôles de chacun sont bien définis et il n’y a pas d’ambiguïté en matière de leadership. De plus ils ont déjà joint leurs efforts dans le passé. En 1967, Bréguet Aviation (repris et fusionné ensuite avec Dassault) et British Aircraft Corporation (devenu BAE) avaient signé un protocole d’accord pour développer ensemble un avion de combat : le Jaguar. Fabriqué à plus de 600 exemplaires pour six pays, ce programme a été un succès. Les derniers exemplaires du Jaguar, mis en service en 1973, sont encore fabriqués sous licence en Inde à Bengalore mais l’appareil a été retiré du service actif en 2005 par la France et en 2007 par la Grande-Bretagne qui en avait utilisé une dizaine pendant la guerre du Golfe.
* Dassault Aviation est une filiale de dassault, propriétaire du Figaro
Crédits photo Chris
09/03/2011 Ministère de la Défense
Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens combattants, et Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, se félicitent de la finalisation entre l’Etat, la Caisse des dépôts et consignation et Airbus, des conventions mettant en place la part française de l’Export levy facility (ELF), destinée à soutenir le programme d’avion de transport militaire A400M.
L’ELF fait partie des mesures décidées par les sept pays engagés dans le programme (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Luxembourg et Turquie) et Airbus, dans le cadre de l’accord du 5 mars 2010, qui a permis la poursuite du programme A400M. Dans le cadre de cet accord, les Etats s’étaient notamment engagés à investir 1,5 Md€ dans le développement du programme en contrepartie d’une rémunération sous forme de redevances perçues sur les ventes de l’A400M à l’exportation. La quote-part de la France dans l’ELF s’élève à 417 millions d’euros, qui ont fait l’objet d’un versement à la société.
La France, qui a commandé 50 appareils dont la première livraison est attendue en 2013, réaffirme ainsi, à travers la mise en oeuvre de l’ELF, son engagement dans le programme A400M et sa confiance quant à son succès futur.
Principal programme de défense en coopération, l’A400M est un avion de transport aux performances uniques au monde, qui dispose d’un fort potentiel à l’exportation. Il devrait créer 40 000 emplois en Europe, dont 12 000 en France.
08/03/2011 MER et MARINE
L'industriel français a réalisé un chiffre d'affaires de 1.076 milliard d'euros en 2010, ce qui représente une augmentation de 21% par rapport à l'exercice précédent. Cette croissance, portée par la commercialisation de nouveaux produits, a permis a Nexter de réaliser un résultat net consolidé de 164 millions d'euros.
Le groupe a, dans le même temps, enregistré 601 millions d'euros de nouveaux contrats en 2010, portant son carnet de commandes à 2.032 milliards d'euros (soit deux ans et demi d'activité). Les ventes réalisées l'an dernier ont été réalisée pour 45% à l'exportation et à 52% par le pôle Munitionnaire de la société.
Avant tout connu pour ses systèmes terrestres, Nexter a, notamment, livré l'an passé 108 Véhicules Blindés de Combat d'Infanterie (VBCI) et 74 systèmes d'artillerie Caesar. Mais le groupe, issu de la restructuration de GIAT il y a quelques années, souhaite également se développer dans le secteur naval. A ce titre, il a conçu différentes solutions dans le domaine de l'artillerie embarquée, notamment le système télé-opéré Narwhal. Proposé à la marine française pour équiper les frégates multi-missions (FREMM), ce canon de 20mm gyrostabilisé dispose de sa propre conduite de tir et d'une caméra TV/IR. Il peut être embarqué sur de petites ou grandes plateformes.
02 Mars 2011 par RTD
Renault Trucks Defense a livré le premier VAB FELIN au 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Chambéry. Renault Trucks Defense a réalisé la prédisposition FELIN qui consiste principalement à adapter les véhicules VAB des équipements SAGEM permettant au fantassin de charger ses batteries à partir du réseau électrique du véhicule. Cette version concerne 200 véhicules VAB destinés aux unités de Chambéry et de Sarrebourg.
08/3/2011 par Jacques Marouani, ElectroniqueS
Sofradir, fabricant de détecteurs infrarouges pour applications militaires, spatiales et industrielles, vient d'annoncer la nomination de David Billon-Lanfrey au poste de vice-président en charge des technologies, des produits et de la R&D. Il prend la succession de Philippe Tribolet, décédé en novembre 2010. M. Billon-Lanfrey dirigera une équipe de 100 personnes dans le domaine de la métallurgie, des matériaux semi-conducteurs, de la microélectronique, de l’optoélectronique, de la micromécanique et de la cryogénie.
08/3/2011 par Didier Girault, ElectroniqueS
Le CEA-Leti vient de rejoindre le III-V Lab créé en 2004 par Alcatel-Lucent et Thales avec pour objectif l’étude des composants III-V. L’expertise du Leti en silicium permettra au laboratoire d’accélérer ses travaux en circuits mêlant silicium et matériaux III-V à destination notamment des télécoms à haut débit, en composants microélectroniques hyperfréquences forte puissance à base de nitrure de gallium utilisés en télécoms, avionique, spatial, Défense, énergie et transports, en capteurs de gaz de nouvelle génération prévus pour la sécurité et la surveillance environnementale, ainsi qu’en détecteurs pour l’imagerie thermique et infrarouge (sécurité et Défense). Avec ce renfort, le III-V Lab s’appuie sur plus de 130 chercheurs et techniciens.
8 Mars 2011 par RTD
Renault Trucks Defense va intégrer sur 80 VAB TOP le système de détection de tirs PILARw, fourni pas la société 01dB-Metravib. Ce système sera relié au tourelleau téléopéré Kongsberg équipant ces VAB. Cet équipement supplémentaire, contribuant à la protection et améliorant la capacité de riposte, sera adapté durant le second semestre 2011.
Mercredi 9 mars 2011 L’Express.fr / Cercle Finance
L'Etat, la Caisse des dépôts et consignation et Airbus ont finalisé les conventions mettant en place la part française de l'Export levy facility (ELF), destinée à soutenir le programme d'avion de transport militaire A400M.
Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens combattants, et Christine Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie se félicitent de la finalisation de cette convention.
L'ELF fait partie des mesures décidées par les sept pays (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Luxembourg et Turquie) engagés dans le programme et Airbus qui a permis la poursuite du programme A400M.
Dans le cadre de cet accord, les Etats s'étaient notamment engagés à investir 1,5 MdE dans le développement du programme en contrepartie d'une rémunération sous forme de redevances perçues sur les ventes de l'A400M à l'exportation. La quote-part de la France dans l'ELF s'élève à 417 millions d'euros, qui ont fait l'objet d'un versement à la société.
La France a commandé 50 appareils dont la première livraison est attendue en 2013. Le programme de l'A400M devrait créer 40 000 emplois en Europe, dont 12 000 en France.
Torpilles MU90 sur une frégate française
crédits : MER ET MARINE - V. GROIZELEAU
08/03/2011 MET et MARINE
06.03.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de défense
Infos bonus: une conférence sur les UAV est annoncée pour les 14-15 et 16 juin à Paris.
Contacter www.uvs-info.com pour plus de renseignements.
4 Mar 2011 By PIERRE TRAN DefenseNews
PARIS - Nexter is in preliminary talks with Thales as a possible alliance partner in a restructuring of the French land systems sector, Nexter Executive Chairman Philippe Burtin said March 4.
The discussions with Thales were part of "preliminary, non-binding and non-exclusive" talks, which included other companies in France and Europe, aimed at industry consolidation, Burtin told analysts and journalists as he unveiled Nexter's 2010 results.
State-owned Nexter pursued a "strategy of sector" in its talks, Burtin said. In the land sector, Thales has the TDA munitions and mortar business, and its Australian unit builds the Bushmaster armored vehicle, he said.
The discussions over a potential partnership were also at the program level, namely the Véhicule Blindé Multi-Role multirole troop carrier, which Nexter hopes to win in an international tender expected to be launched toward the end of this year, Burtin said.
Thales Executive Chairman Luc Vigneron said Feb. 14 the electronics company "could not remain indifferent to changes in the land defense sector."
Nexter posted 2010 net profit of 164 million euros ($227.8 million), up 16 percent from 141 million euros a year ago, on a 21 percent increase in sales to 1.1 billion from 887 million euros. New orders totaled 601 million euros, lifted by a Saudi Arabian order for 155mm shells for the Caesar artillery system and a French multiyear purchase of medium-caliber munitions. That compared with 2009 orders worth 1.29 billion euros.
Operating profit rose 26 percent to 185 million euros, from 147 million euros. The outlook for 2011 was for a decline in sales to about 800 million to 850 million euros, while new orders were expected to be stable, Burtin said.
The order book totaled 2 billion euros, or 2½ years work, down from 2.5 billion euros.
Alain Establier nous informe de la publication dans SDBR, lettre bimensuelle d'information, en
français, sur le "continuum sécurité-défense", d'une interview du Président de Thales, Luc Vigneron.
Extraits
A propos de la cabale menée contre lui:
"Cette ambiance un peu curieuse depuis mon arrivée, je la ressens comme très injuste. Mais elle est aujourd'hui difficile à comprendre, non seulement par moi mais
aussi par beaucoup des collaborateurs de Thales......On a parlé de "style de management" ou de "brutalité". Ce qui m'étonne, c'est que les gens qui en parlent ne me voient pas manager, car ils ne
sont pas à mon contact!.....Ma seule décision expéditive, que j'assume totalement, est d'avoir fait disparaître les voitures haut de gamme qui servaient de voitures de fonction..."
Répondant aux attaques sur son manque de stratégie il ajoute:
"Ma stratégie est avant tout une stratégie managériale. En terme de stratégie d'activités, je suis dans la continuité car le portefeuille d'activités est cohérent
et lisible, y compris le contrôle de trafic ferroviaire que tout le monde veut me voir vendre...Mais j'hérite d'un panel d'activités qui n'était pas exploité en termes de synergies!"
Quand pensez-vous récolter les fruits de votre stratégie?
"En 2013-2014, années qui correspondent aux résultats des actions de rupture auxquelles nous procédons en ce moment. Probasis aide à la transformation de Thales
dans toute la chaine qui va de la gestion de l'offre à la gestion du contrat en passant par le suivi du client...Finalement, je suis très impressionné de la rapidité avec laquelle ce groupe de
68.000 personnes a changé profondément son ancien paradigme de fonctionnement."
A propos de Safran:
" Nous sommes ouverts à parler avec Safran, car nous sommes 2 grands groupes internationaux, à base française, qui ont mutuellement intérêt à se renforcer par
échange d'actifs complémentaires..."
A propos de Nexter:
"Nexter, à ma connaissance, n'est pas à vendre. Si les choses changeaient nous ne pourrions pas rester indifférents... Et Thales fait déjà 500 Millions d'Euros de
Chiffre d'affaires dans les activités de Nexter* (blindé Bushmaster, TDA pour les armes et munitions, etc.)...."
* CA 2010 de Nexter: environ 900M€
SECURITY DEFENSE Business Review est une lettre bimensuelle d'information, en français, sur le "continuum sécurité-défense".
5 mars 2011 propos recueillis par Catherine Magueur et Thierry Dussard LE TELEGRAMME
« La Marine est prête à intervenir, au cas où », explique le chef d'état-major, l'amiral Pierre-François Forissier. « Nous sommes une assurance-vie. Il faut que l'on prévoit l'imprévisible », souligne le patron des marins au Télégramme. Rencontre.
Trois ans à la tête de la Marine, trois ministres de la Défense. Comment avez-vous vécu mardi cette passation des pouvoirs?
C'était simple et empreint d'une certaine solennité. Les ministres vivent dans le tempo de la vie politique, nous dans celui du militaire. Mais ce qui me paraît extrêmement important, c'est de rappeler, à temps et à contretemps, ce à quoi nous tenons par dessus tout: le caractère démocratique de notre pays. La caractéristique d'une grande démocratie, c'est que les militaires sont aux ordres du politique. Les politiques ont une légitimité que nous n'avons pas. Ils ont été élus par le peuple. Pas nous. Quand je commandais la Fost(*), quand je parlais de la dissuasion, je disais toujours: «Vous vous rendez compte de la responsabilité que nous avons! Nous détenons des armes de destruction massive et nous avons tous les outils pour nous en servir!». La dissuasion, c'est la quintessence de la démocratie parce que, en tant que citoyen, je ne peux pas accepter que des militaires disposent de telles armes si je ne suis pas sûr que la responsabilité du politique dans la mise en oeuvre, ou pas, de celles-ci ne peut pas être contestée par les militaires. Si vous me dites, en France, cette garantie n'existe pas, je deviens, en tant que citoyen, un anti-nucléaire! Il y a une sorte de pacte républicain autour de la dissuasion. C'est fondamental.
Les Américains ont plusieurs bâtiments au large de la Libye. Qu'en est-il du dispositif français?
Les Américains ne sont pas présents naturellement sur ce théâtre stratégique. Nous sommes à la fois français et européens. Nous n'avons pas besoin de nous projeter. C'est une affaire de voisinage. La Méditerranée, c'est chez nous. Si nous avons besoin de mettre des avions en l'air, on peut le faire de n'importe quel terrain d'aviation en France et en cas de besoin, à Malte. La question qui se pose ensuite: a-t-on besoin d'utiliser des bateaux ou pas? Cela devient une question politique. Toulon est le port de projection. Nous sommes à un jour et demi de mer des côtes libyennes. À Toulon, la composante navale est prête. S'il le faut, le porte-avions est disponible.
Si le Conseil de sécurité de l'Onu décidait l'instauration d'une zone d'interdiction de vol en Libye, que la France soit chargée, avec d'autres pays, de mettre cette décision en vigueur, en combien de temps peut-elle être opérationnelle?
Le porte-avions rentre de quatre mois de mission. Il est à quai à Toulon. Le délai réglementaire qui est le nôtre est à 72heures. Si le Président dit «j'ai besoin du porte-avions», 72 heures maximum après, il est en mer. L'expérience montre que cela peut aller beaucoup plus vite, en 24 heures, tout le monde peut être là. Le BPC Mistral et la frégate Georges-Leygues, partis de Brest lundi, étaient aussi en alerte. Ils ont d'ailleurs changé de mission dès qu'on le leur a demandé mercredi, et vont rapatrier des ressortissants égyptiens qui étaient en Libye. Nous avons un dispositif qui s'inscrit dans la durée, car, comme on ne sait jamais si on aura besoin de nous demain, dans une semaine ou dans un mois, nos bateaux ne vont pas s'arrêter de vivre pour autant. On s'organise. Nous sommes prêts au cas où... Nous sommes une assurance-vie. Il faut que l'on prévoit l'imprévisible.
L'imprévisible, c'est aussi la soif de démocratisation des pays arabes qui touche le Yémen, Oman, Bahrein, qui héberge la Ve flotte américaine. Quelles en sont les conséquences?
Dans le Livre Blanc, on a détecté un arc de crise qui partait du Golfe de Guinée pour aller jusqu'en Asie. La zone dont vous parlez est en plein milieu de cet arc. Nous avons organisé notre dispositif pour être capables d'intervenir, en fonction des besoins. Ce n'est un secret pour personne: plus on se rapproche du Golfe, plus la présence américaine est forte. En Méditerranée, on peut faire à peu près ce que l'on veut. Dans le Golfe, les Américains feront ce qu'ils ont envie de faire, et nous, nous nous positionnerons soit en les accompagnant, soit en nous démarquant. C'est le choix du politique.
La France dispose d'une base militaire à Abou Dhabi. Craignez-vous des répercussions liées aux évènements actuels?
Cette base est un point d'appui près de Bahrein, Oman. C'est un état-major de conduite des forces, commandée par un marin Alindien, l'amiral Marin Gillier, qui est aussi commandant des forces des EAU (Émirats Arabes Unis). Il fait remonter en permanence les informations et ses appréciations personnelles sur la situation dans la région, ce qui peut éclairer les décideurs. C'est notre ambassade militaire en quelque sorte! C'est quand même plus facile de suivre la situation aujourd'hui en étant installé à terre, à Abou Dhabi, qu'en étant en escale à Singapour sur un bateau!
Il semble que la mission Atalante, dans l'océan Indien, bute sur une évolution significative de la menace. Quatre Américains ont été exécutés le 22 février par des pirates somaliens. Des Danois ont été pris en otages. S'agit-il d'un manque de moyens?
Ce n'est clairement pas le cas. Aujourd'hui, au large de la Corne de l'Afrique, on a une concentration de bâtiments de guerre comme on n'en a jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Toutes les Marines du monde sont là! Le phénomène, c'est que les pirates qui, au début, étaient des pêcheurs, se sont professionnalisés. Aujourd'hui, on a affaire à des bandits armés, des gens capables de torturer, de tuer. Je conteste cette idée qui consiste à dire: les pirates ont gagné. Ils n'ont rien gagné du tout. Ils n'ont pas réussi à désorganiser le commerce international. Mais on assiste aujourd'hui à une escalade de la violence.
Les armateurs font appel à des sociétés privées, embarquent des mercenaires. Qu'en pensez-vous?
Ce sont ces sociétés qui font justement monter l'agressivité des pirates. Quand vous armez des gens jusqu'aux dents, vous faites monter le niveau de violence. Il faut maîtriser le niveau et l'usage des armes, sinon on va transformer la mer en Far West! La Marine nationale a effectivement des Équipes de Protection Embarquées, à bord de navires civils français, des équipes aguerries, entraînées, encadrées. Nous fournissons aux armateurs un service, on le leur facture. Ce sont des militaires qui réfléchissent avant de tirer: ils portent la responsabilité de l'État. S'il y a une bavure, c'est nous, les chefs militaires qui irons devant les tribunaux et l'opinion publique.
Comment va se traduire le traité franco-britannique de Défense, sur le plan naval notamment?
J'étais à Londres le week-end dernier, à l'invitation de mon homologue, l'amiral Mark Stanhope, pour assister au match de rugby à Twickenham. Mais surtout pour travailler. On se voit quatre à cinq fois par an, pour faire le point sur les quinze groupes de travail qui ont été lancés. On arrive maintenant à faire ensemble des choses de façon naturelle. Récemment, le Charles-de-Gaulle était dans l'océan Indien, et une frégate britannique s'est jointe au groupe aéronaval français. Un sous-marin français est passé sous commandement britannique dans le grand Nord, pour surveiller de plus près les Russes.
Cela va-t-il déboucher sur des projets communs?
Les Anglais ont perdu leur savoir-faire en matière de porte-avions. Cela fait 25 ans qu'ils n'en ont plus. Quand ils auront leur porte-avions en 2020, il faudra dix ans pour qu'il soit opérationnel. Alors, ce savoir-faire, les Anglais essaient de le récupérer chez les Américains, avec lesquels nous avons beaucoup appris aussi. Et chez nous! On sait faire la même chose, pour pas cher, avec de petites installations. Ça intéresse les Anglais.
Le ministère de la Défense sera transféré à Balard, fin 2014. Il va falloir que vous quittiez ce bâtiment somptueux, Place de la Concorde. Aurez-vous des regrets?
Non! Quand on vous échange votre vieille voiture contre un véhicule neuf, vous êtes content! Mais nous sommes attachés à ce lieu, aux 220 ans d'histoire dont il est imprégné. On aimerait avoir la possibilité d'y revenir. Les Britanniques ont fait cela à Londres, la Royal Navy n'utilise plus l'ancien bâtiment de l'Amirauté mais a le droit de l'occuper 20jours par an. Nous nous y sommes réunis avec le chef d'état-major de la flotte autour de la table de Nelson, sur laquelle il a construit la puissance maritime anglaise!
* Force océanique stratégique
source www.netmarine.net
ASDNews: Mar 4, 2011
Nexter va faire des blindés low cost
Le 04 mars 2011 par Guillaume Lecompte-Boinet L'USINE NOUVELLE
Le fabricant du char Leclerc et du véhicule blindé de l'infanterie française VBCI, bousculé par les pays émergents, est trop cher et ses produits parfois trop sophistiqués. C'est pourquoi il a décidé de lancer un programme visant à réduire de 25% ses coûts. « L'idée est d'être plus modulaire et d'offrir des produits moins chers, moins sophistiqués, où le client aura le choix d'ajouter ou retrancher des équipements ou des niveaux de blindage », explique Philippe Burtin, le PDG de Nexter, qui présentait ce 4 mars le bilan 2010 de l'ex-GIAT.
Un exemple : avec l'Aravis, son dernier né dans les gros 4 X 4 ultra blindé, Nexter va proposer une version plus courte. Le blindage sera de niveau 3, contre le niveau 4 actuel, le plus élevé. Il gagnera ainsi 15 % en coût de revient. L'Aravis est entré dans les forces françaises en 2009 et est déployé en Afghanistan depuis quelques mois. Mais Nexter n'en a pas vendu à l'export, sans doute parce qu'il est un peu trop haut en gamme. D'autant que la donne du marché change à toute allure.
« Nous sommes environnés de nouveaux concurrents, chinois, sud-africains, turcs, et il est certain que nous devons revoir notre positionnement », ajoute Philippe Burtin. Au dernier salon d'armement IDEX à Abu Dhabi, le canon Caesar de Nexter était face à quatre ou cinq concurrents de pays émergents, dont certains n'existaient pas il y a deux ou trois ans. Un fabricant chinois proposait un canon, le SH 1, très proche du Caesar, mais deux fois moins cher… Les prix trop élevés de Nexter lui ont par exemple fait perdre une compétition en Suède (pour 300 véhicules type VBCI), gagnée par le finlandais Patria. Parallèlement, Nexter a lancé un plan de réorganisation, Grand Large, visant à gagner 25 % en coût de revient. Vingt-six chantiers, 280 personnes impliquées, un portail intranet dédié, afin faire émerger des versions « low cost » des matériels actuels ou futurs.
La frégate Aquitaine en achèvement à flot sur le site DCNS de Lorient
04/03/2011 MER et MARINE