La furtivité en toute discrétion
La furtivité, c’est-à-dire le fait d’être invisible ou peu identifiable aux radars, est une qualité très recherchée des aéronefs militaires.
L’ONERA a commencé en 1975 des études en vraie grandeur sur des missiles (missiles de croisière, ASMP…). Plus tard, l’ONERA se dotait de deux chambres anéchoïques, Camera et Babi, destinées à caractériser les échos radar dans le but de réduire les signatures des aéronefs. Les bases de données qui y sont produites fournissent un socle fiable pour la validation des logiciels de simulation « maison ».
Ces installations ont vu se succéder des missiles comme l’ASMP ou l’Apache-Storm Shadow, des hélicoptères (Gazelle, Tigre), des avions (Rafale) et des drones.
L’ONERA est aussi l’expert de la DGA sur ce thème et participe aux évaluations en vol des signatures radar des différents aéronefs, comme récemment le Neuron.
Éoliennes vs radars : les retombées civiles de la furtivité
Les parcs éoliens fleurissent sur le territoire national et il y en a bien davantage à l’étude. Selon leurs implantations, les nouvelles installations sont susceptibles de perturber les radars existants, qu’ils soient météorologiques, aéronautiques, civils ou militaires. Des permis de construire peuvent alors être refusés, sans réelle base objective. Et les tribunaux sont souvent sollicités !
Aussi la DGA a demandé à l’ONERA, son expert signature et furtivité, de développer le logiciel de simulation Dempere, permettant aux radaristes de trancher objectivement sur les implantations futures, selon la discrétion des éoliennes au radar.
L’ONERA met également son expertise au profit des constructeurs d’éoliennes en adaptant les pales pour les rendre « furtives ».