14 juin 2013 Romandie.com (AFP)
WASHINGTON - La Maison Blanche a pour la première fois reconnu jeudi que le régime syrien avait eu recours à son stock d'armes chimiques dans des attaques qui ont fait jusqu'à 150 morts, et affirmé que ce développement signifiait que des lignes rouges avaient bien été franchies.
La présidence américaine s'est toutefois abstenue d'annoncer dans l'immédiat une décision d'armer les rebelles face au pouvoir du président Bachar al-Assad, évoquant une augmentation de l'aide non-létale et assurant qu'elle prendrait des décisions à (son) propre rythme.
Après un examen approfondi, la communauté du renseignement (américaine) estime que le régime Assad a utilisé des armes chimiques, dont le gaz sarin, à échelle réduite contre l'opposition à de multiples reprises dans l'année écoulée, a déclaré le conseiller adjoint de sécurité nationale du président Barack Obama, Ben Rhodes.
Notre communauté du renseignement a une confiance élevée dans cette évaluation, étant donné les sources d'information mutliples et indépendantes à ce sujet, a ajouté M. Rhodes dans un communiqué.
Le renseignement estime que 100 à 150 personnes sont mortes à la suite d'attaques aux armes chimiques en Syrie jusqu'ici. Cela dit, les données sur les victimes sont sans doute incomplètes, a remarqué M. Rhodes.
Même si le nombre de victimes dans ces attaques ne représente qu'une petite fraction des pertes en vie humaines catastrophiques en Syrie, qui dépassent désormais plus de 90.000 morts, le recours à des armes chimiques viole les règles internationales et franchit clairement des lignes rouges qui existent depuis des décennies au sein de la communauté internationale, a-t-il dit.
Le président (Obama) a affirmé que le recours à des armes chimiques changerait son équation, et c'est le cas, a assuré M. Rhodes, en révélant que le président a augmenté l'étendue de l'aide non-létale à l'opposition civile, et aussi autorisé l'augmentation de notre aide à la direction des opérations armées des rebelles.
M. Rhodes a par ailleurs affirmé que la Maison Blanche n'était pas encore parvenue à une décision sur l'imposition ou pas d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie.
Le responsable a toutefois indiqué que les Etats-Unis allaient fournir un soutien militaire aux rebelles syriens, sans aller jusqu'à parler de livraisons d'armes, un pas que Washington s'est jusqu'ici refusé à franchir.