04/12/2015 Sources : Marine nationale
Dans le cadre de sa remontée en puissance, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre retrouve sa fonction de porte-hélicoptères d’assaut, au cours d’une intense campagne d’appontages. Du 30 novembre au 4 décembre 2015, cette campagne se déroule au bénéfice des pilotes du 3ème Régiment d’Hélicoptères de Combat (3ème RHC) d’Etain et du 4ème Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (4ème RHFS) de Pau, mais également au profit des équipes aviation du bord, pleinement mobilisées.
«Ces exercices à bord du BPC nous permettent d’effectuer des posés délicats. L’atmosphère maritime fournit moins de repères pour les pilotes, notamment la nuit où ils peuvent être soumis à des illusions sensorielles» explique le chef de détachement du 4ème RHFS. « Nous devons être en mesure de projeter des pilotes opérationnels tout au long de l’année» confie un capitaine du 4ème RHFS.
De jour comme de nuit, les marins du bord et les pilotes travaillent conjointement pour permettre aux pilotes de se qualifier sur des hélicoptères de manœuvre et d’assaut de type Puma, de reconnaissance et d’attaque de type Gazelle, d’attaque de type Tigre, et les Caracal des forces spéciales.
Touch and go (TAG), ship control approach (SCA), depuis le contrôle aérien assuré par le CTAC (contrôleur tactique) jusqu’au dialogue entre les pilotes et la cabine aviation dans le circuit, c’est une organisation bien rodée qui se met en œuvre. Compte tenu des spécificités de l’aéronautique, la vigilance et la maîtrise des risques sont rappelées à chaque instant : un entraînement réussi est un entraînement conduit en sécurité.
Comme toute plate-forme navale, celle du BPC comporte ses contraintes, notamment les risques liés aux coactivités et à la sécurité aéronautique qui sont particulièrement sensibles sur une plate-forme avec six spots de mise en œuvre.
Le professionnalisme des équipes du pont ( chiens jaunes», «PONEV» et «SECU») du Tonnerre passe aussi par la tradition d’accueil à bord: la bonne connaissance mutuelle, le partage et l’ouverture d’esprit font partie des conditions à réunir pour la pleine réussite de la mission.
Cette semaine de préparation opérationnelle vise à renforcer l’interopérabilité des forces, et à familiariser les pilotes avec l’environnement maritime.
Pour le chef de détachement du 4ème RHFS les objectifs sont atteints à 100%.»
9 décembre par Aerobuzz.fr
Turbomeca (Safran) a célèbré le 7 décembre 2014 le 40ème anniversaire du premier vol de l’un de ses plus célèbres moteurs – l’Arriel. Installé sur un hélicoptère Gazelle, le prototype de l’Arriel a réalisé son premier vol le 7 décembre 1974, depuis le centre d’essais en vol de Turbomeca à l’aéroport de Pau.
Suite de l’article
02/12/2014 Par Guerric Poncet - Le Point.fr
"La Dépêche" affirme qu'une Gazelle de l'armée [de terre] a suivi un appareil téléguidé près de la centrale nucléaire de Golfech.
C'est ce qu'on appelle employer les gros moyens. Selon La Dépêche, un hélicoptère Gazelle de l'armée a pris en chasse lundi 1er décembre vers 9 heures un drone qui survolait la zone interdite autour de la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne. L'appareil militaire appartiendrait au 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau, et aurait été affecté à la surveillance aérienne du site sensible, survolé deux fois par des drones le 31 octobre et le 12 novembre derniers. L'information n'a pas été confirmée officiellement.
"Même s'il n'y a pas eu de survol de la centrale nucléaire, cette zone située à moins de 5 kilomètres du site nucléaire est couverte par l'interdiction de tout survol à moins de 1 000 mètres d'altitude", explique La Dépêche. Les centrales nucléaires françaises sont victimes depuis le mois d'octobre de nombreux survols sauvages par des drones, sans que les autorités parviennent à identifier les pilotes. De tels survols, souvent nocturnes, pourraient être destinés à cartographier les éléments sensibles des centrales nucléaires et ainsi préparer une attaque sur le réseau électrique français.
Au moment où les températures chutent avec l'arrivée de l'hiver, les inquiétudes sont grandes. La mise hors service de quelques éléments des centrales suffirait à déclencher un scénario catastrophe : ERDF et EDF ne pourraient peut-être plus assurer l'approvisionnement énergétique du pays.
Lire également - Centrales nucléaires : comment abattre un drone ?
28/11/2014 par Frédéric Lert- Air & Cosmos
L’exercice Aozou qui a commencé cette semaine dans la région d’Etain (sur les terres du 3ème RHC) voit la mise en œuvre d’une chaîne d’information entièrement numérisée. Le pion de base, la Gazelle équipée Sitalat (Système d’Information Terminal de l’Alat) sera reliée au SIR (Système d’Information Régimentaire) directement ou bien en passant par le relai d’un HMPC Valorisé. Un CMD3D (Centre de Management de la Défense dans la 3ème Dimension) permettra en outre d’étendre la « bulle » numérisée à l’artillerie, dans un contexte interarmes. Le 3ème RHC, qui dirige la manœuvre, est aujourd’hui leader dans l’expérimentation du Sitalat. Le régiment a reçu son premier appareil équipé en 2009 et il dispose à ce jour de six Gazelle Viviane dotée d’une version présérie du Sitalat. Deux seront donc engagées dans l’exercice tandis que les deux déployées en RCA depuis mai dernier sont en cours de relève par les cinquième et sixième exemplaires disponibles. Il est prévu que le 3ème RHC reçoive sa première Gazelle Viviane avec le Sitalat au standard série dans les premières semaines de 2015.
Un premier emploi opérationnel avait été fait en mai 2013 pendant l’opération Atalante, lorsque les Gazelle embarquées sur le BPC avaient transmis vers le navire des comptes-rendus immédiats de leurs observations côtières. On indique au 3ème RHC que l’emploi en RCA confirme tout l’intérêt du système embarqué sur les Viviane : « Le Sitalat nous permet de trouver très rapidement au viseur des objectifs en zone urbaine explique le capitaine Romain, chef de mission. Nous pouvons également extraire des coordonnées géographiques très précises d’un objectif donné et les transmettre immédiatement aux troupes au sol ». L’emploi de « BTR » (boitier relais transmission) par les troupes au sol permet également de pointer précisément leur position sur les cartes numériques, limitant ainsi les risques de tirs fratricides. Le Sitalat est également apprécié pour sa rusticité, le système ayant jusqu’à présent très bien résisté aux températures élevées et à l’humidité centrafricaine…
La Gazelle sans portière, le véritable pick up de la troisième dimension…
photo Frédéric Lert / Aerobuzz.fr
6 avril 2014 Frédéric Lert / Aerobuzz.fr
Engagés dans des missions difficiles et souvent dangereuses, les pilotes de SA-342 Gazelle du 4ème RHFS ne partent jamais sans un véritable arsenal…
Malgré leur âge et l’arrivée du Tigre, les Gazelle rendent encore de précieux services à l’Alat en général et à son régiment « forces spéciales », le 4ème RHFS, en particulier. Le « 4 » a perdu en début de mois ses dernières Gazelle SA341 équipées de canons de 20mm : la dernière machine de ce type, qui était engagée au Mali, rejoindra le musée de l’Alat à Dax. Mais il lui reste encore une douzaine de SA-342, plus puissantes, avec deux modèles principaux : la SA342 « Viviane » et la SA342 « Tireur d’élite ». La première, facilement reconnaissable à son imposant viseur sur le toit de la cabine. Quant à la deuxième, c’est encore plus simple, elle évolue sans portière ni siège à l’arrière : c’est le pick-up de la troisième dimension. Ces Gazelle sont finalement assez semblables à celles des régiments « classiques » de l’Alat. Ce qui les distingue le mieux, ce sont finalement l’emploi qui est en fait et l’équipement des pilotes, qui mérite le détour.
La boue sur le plancher, la marque de fabrique de l’Alat, spécialiste des opérations « au coin du bois »… photo Frédéric Lert / Aerobuzz.fr
Sur le plateau de Caylus, dans le rude pays des Causses, Aerobuzz a pu rencontrer quelques équipages participant à l’exercice Gorgones. Ces hommes travaillaient pendant l’exercice comme ils le faisaient quelques semaines ou quelques mois auparavant en opération réelle, dans le Sahel ou ailleurs, avec sur le dos une incroyable panoplie. Voici donc le détail de l’équipement du PN « forces spéciales » en 2014…
Un pilote de Gazelle montre l’équipement qu’il porte en permanence sur lui, y compris pendant le vol. Le casque Opscore n’est pas encore en dotation.
photo Frédéric Lert / Aerobuzz.fr
A la base, un treillis avec garrots intégrés dans les manches et les jambes de pantalon. Les équipages, qui sont souvent amenés à partager le quotidien des commandos qu’ils appuient, préfèrent de loin le treillis à la combinaison de vol. Par dessus, un gilet pare-balle CIAS sur lequel sont accrochées deux armes : un pistolet automatique HK et un pistolet mitrailleur HK MP7 en calibre 4,60 mm. S’ils venaient à évacuer précipitamment leur machine, les pilotes seraient certains de disposer d’au moins de ces deux armes puissantes. Et en déverrouillant un simple clip, le MP7 peut facilement être employé tout en restant accroché en permanence au gilet de son utilisateur.
Aux commandes de la Gazelle, en version décapotable…
photo Frédéric Lert / Aerobuzz.fr
Mais ce n’est pas tout : les pilotes emportent aussi en cabine un fusil d’assaut HK 416 et une bandoulière portant chargeurs et grenades. Suivant les missions, l’équipage peut également emporter pour son auto protection un fusil à pompe Benelli en calibre 12 et des lance-roquettes AT-4. Les équipages du « 4 » évaluent par ailleurs un nouveau casque, en remplacement des traditionnels Guéneau. Ce nouveau casque, de marque Opscore, est non seulement beaucoup plus léger et plus résistant aux chocs, mais il permet également d’épauler et de tirer avec une arme longue, ce qui est impossible avec le Guéneau.
Deux armes accrochées sur le gilet pare balles et une troisième, le fusil d’assaut HK 416, emporté en cabine. Au cas où… photo Frédéric Lert / Aerobuzz.fr
Parce que par nature, les hélicoptères du « 4 » sont engagés dans des missions difficiles et risquées, souvent en territoire ennemi. Et en cas de problème, s’ils venaient à abandonner leur appareil, les pilotes de Gazelle ne pourraient compter que sur eux pour se défendre en attendant qu’arrivent les secours… D’ici quelques mois, les Gazelle recevront par ailleurs un sérieux coup de fouet avec l’adaptation sur une platine en cabine d’une mitrailleuse hexatube Gatling tirant en sabord. Petite et légère, mais armée comme un porte-avions : il faut se méfier de la Gazelle !
12/02/2014 ASP M. FOUQUET Actu Terre
Dans le cadre de leurs futures projections en opération extérieure au Mali et en RCA, le 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC) de Pau et le 54e régiment d’artillerie (54e RA) d’Hyères, ont participé à l’exercice Dead scorpion, du 4 au 6 février 2014.
En posture de défense, dans la région de Tarbes, les artilleurs du 54e RA ont pu parfaire leurs connaissances tactiques et techniques sur les hélicoptères de combat Tigre et Gazelle.
31.05.2013 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord - Défense globale
Le 3e régiment d'hélicoptères de combat, basé à Etain dans la Meuse, a effectué du lundi 27 à ce vendredi 31 mai, son exercice tactique régimentaire, Marne 2013 (GAMEX) dans la région du Chaumont. Un exercice de grande ampleur avec Gazelle, Puma et Tigre pour un total de 800 soldats (toutes les photos de cette note sont de l'armée de terre, merci au CFT de Lille). Il s'agissait aussi et surtout d'un dernier entraînement avant la projection du 3e RHC sur l'opération Serval au Mali...
Dans le scénario, la France, membre d'une coalition multinationale, envoie un GTIA à dominante aéromobile armé par le 3e RHC. 19 Gazelle, 9 Puma et 2 Tigre ont participé à l'exercice sur terrain civil sur une surface de 150 km de profondeur et 60 km de large. Les 1er et 5e RHC de Phalsbourg et Pau ont également fourni des équipages et des appareils. En tout, 800 soldats ont participé à l'exercice.
Les Gazelle ont accompli des missions de jalonnement de terrain, de reconnaissance, d'attaque et de destruction d'objectif avec notamment cinq tirs de missiles HOT de nuit sur le camp militaire de Mailly. Les Tigre ont rempli des missions d'appui et d'escorte. Enfin, les Puma ont transporté des troupes et du matériel comme des mortiers de 120 mm ou des réservoirs et ont participé à une mission d'extraction de ressortissants.
Cet exercice a également permis de travailler la coopération entre un drone (en l'occurrence un SDTI, ici à l'envol, du 61e RA de Chaumont, le régiment de renseignement d'origine image de l'armée de terre) et des hélicoptères.
Dans une chaîne de commandement numérisée (avec transmission des données sécurisées), les images du drone étaient vues en temps réel puis analysées par les chefs du 3e RHC au centre opérationnel qui répercutaient leurs ordres sur les équipages.
Le 3e RHC est appelé à être projeté prochainement au Mali. Il passait donc là une validation avant projection (VAP). Il s'agissait de tester ses capacités à travailler en interarmes voire en interarmées avec l'intégration d'unités extérieures (génie, infanterie) dans le cadre de l'aérocombat.
Les unités ayant participé à Marne 2013 :
3e RHC (Etain, 400 personnels), SEA (essence, 20 personnels) et CMA (centre médical, 10) de Verdun, 1er RHC (Phalsbourg, 10 personnels), 5e RHC (Pau, 20), 2e REI (étranger infanterie, Nîmes, 70), 61e RA (le régiment des drones SDTI, Chaumont, 70), 1er RI (infanterie, Sarrebourg, 40), 3e RG (génie, Charleville-Mézières, 20), 3e RH (hussard, Metz, 30), 1er RA (Belfort, 30), 54e RA (Hyères, 20).
12/10/2012 Sources : EMA - Opérations
Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2012, quatre Gazelle du bataillon d’hélicoptères (BATHELICO) ont quitté le sol afghan pour regagner la France.
Dans le cadre du désengagement des troupes françaises d’Afghanistan, un Antonov 124 en provenance de la base aérienne d’Istres a embarqué quatre hélicoptères de manœuvre de type Gazelle ainsi que du fret technique le 6 octobre dernier. L’opération, réalisée en moins de trois heures par le détachement de transit interarmées, met un terme à cinq années de présence du détachement Gazelle en Afghanistan.
Les équipages Gazelle ont réalisé près de 7000 heures de vol, partagées en missions d’appui, de renseignement ou d’escorte. 5000 missions de jour comme de nuit, contribuant à la sécurité des opérations conduites par l’ensemble des bataillons français engagés dans les vallées d’Uzbeen et de Kapisa ou entre Kaboul et Nijrab. Au cours de ces missions, ce sont plus de 60 missiles HOT qui ont été tirés, que ce soit en appui des troupes ou en destruction d’objectifs à forte valeur ajoutée tels que des caches d’armes ou des véhicules IED.
Le retrait des hommes et des matériels avance à grands pas. Les moyens du BATHELICO sont passés de 14 à 8 aéronefs. Clin d’œil du jeu des relèves, ce sont les équipages du 1er régiment d’hélicoptères de combat qui, après avoir ouvert aux Gazelles le ciel afghan en septembre 2008, les raccompagnent à Pau. Le BATHELICO conserve 4 hélicoptères de manœuvre de types Cougar et Caracal et 4 hélicoptères Tigre afin de poursuivre sa mission d’appui des troupes au sol ou d’évacuation médicale (MEDEVAC).
June 14, 2011 By VMSB DEFESA Global
French Air Force owned Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé) aeronautics industrial workshop is upgrading undisclosed quantities of Aérospatiale (now EADS Eurocopter) Gazelle light support helicopters in service with the French Army (Armée de Terre) ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) light aviation unit.
The modernization comprises the integration of IFF transponder (Identification Friend or Foe), SIT-ALAT terminal information system, armoured seats from AgustaWestland, NVG (Night Vision Goggles) compatible avionics lightings and a VHF (Very High Frequency) communications system.
The integration of SIT-ALAT system is already completed said a source to Defesa Global.
SIT-ALAT developed by Euroavionics Navigationssysteme GmbH & Co. KG integrates navigation, communication, and tactical information on one high-brightness display to improve tactical and situational awareness, and enhance flight safety.
ALAT operates several variants of the Gazelle helicopter including the SA 342 L1 AATCP (with MISTRAL fire and forget anti-tank missiles), SA 342 HOT (with HOT air to air missiles), SA 341 CANON (with a 20mm gun pod) and the SA 342 L1 with VIVIANE thermal camera.
France uses few SA 342 L1 Gazelle Viviane helicopters in Afghanistan.
Le président de la République a décidé l'envoi d'hélicoptères en Libye.
© Guillaume Bonnaud / PhotoPQR / Sud Ouest
26/05/2011 par Jean Guisnel Le Point.fr
Deux Tigre et treize Gazelle : telle est la composition de la flotte d'hélicoptères de combat envoyée vers la Libye.
Le porte-hélicoptères Tonnerre, parti de Toulon en fin de semaine dernière, emporte précisément deux hélicoptères Tigre dans la version HAP, la seule en dotation à ce jour dans l'armée française, chacun équipé d'un canon de 30 mm. Ces engins de l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre) sont accompagnés de treize hélicoptères Gazelle, dans trois versions. À savoir une machine de commandement "lisse", c'est-à-dire non armée, le reste de la dotation étant réparti entre des Gazelle munis d'un canon de 20 mm et des Gazelle équipés de missiles antichars Hot et d'une caméra thermique Viviane. Celles-là même qui ont puissamment contribué à la chute récente de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, à Abidjan.
Outre ces appareils de combat, le Tonnerre emporte quatre hélicoptères de transport Puma destinés à récupérer des pilotes qui auraient dû se poser - accident ou tir adverse - sur le sol libyen. Ces derniers appareils ne sont pas destinés à la mission CSAR (Combat Search and Rescue - Recherche et sauvetage au combat), confiée par les Français aux hélicoptères spécialisés Caracal embarqués sur le Charles de Gaulle, mais à la mission Imex (Immediate Extraction), moins technique.
Londres intensifie son engagement
Le président de la République a décidé l'envoi des hélicoptères après avoir constaté que les frappes conduites depuis le 19 mars exclusivement par des avions de combat étaient arrivées à une forme de butée. Elles ne paraissent plus produire d'effets décisifs sur les forces fidèles au colonel Kadhafi. Non seulement celles-ci ont-elles appris quand l'Otan conduit ses missions, en laissant de longues plages horaires régulières sans mission au-dessus du territoire libyen, mais elles ont également adapté leurs moyens.
Elles les ont "desserrés" en dispersant les équipements lourds dont elles disposent encore et elles ont acquis - notamment en réquisitionnant les stocks de véhicules neufs chez les concessionnaires - des quantités de pick-up. Très mobiles, très rapides, ceux-ci sont difficilement attaquables par les avions tirant à distance de sécurité, mais devraient être beaucoup plus vulnérables aux frappes d'hélicoptères. Leur avantage majeur par rapport aux avions de chasse réside dans la précision de leur tir, y compris dans des situations imbriquées, en raison de leur proximité des cibles. Ils peuvent agir dans des conditions météo dégradées (mais pas en cas de vents de sable) et sont typiquement les plus utiles dans l'appui des troupes au sol, singulièrement pour les dégager d'une emprise ennemie.
Les autorités françaises n'ont en rien précisé les conditions dans lesquelles les hélicoptères de l'Alat interviendraient, mais une chose paraît certaine : ils ne le feront pas tout seuls. Londres devrait annoncer aujourd'hui l'appareillage de son navire d'assaut HMS Ocean, avec quatre hélicoptères d'attaque Apache dotés de missiles antichars Hellfire. Ils auront pour mission de sécuriser, à partir de la mer, une zone de 30 kilomètres de diamètre autour de la ville de Misrata.
Alain Jupé, le ministre des Affaires étrangères, l’a confirmé à mi-mot, en marge du conseil des ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se tient à Bruxelles. La France a bien décidé d’engager des moyens supplémentaires en Libye. Mais, a-t-il tenu à avertir : « il ne s’agit pas d’un changement de stratégie. Nous poursuivons toujours la même stratégie : protéger les civils, affaiblir les forces de Kadhafi. » « Nous agissons dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies et de la planification de l’OTAN. Il s’agit de mieux adapter moyens au sol, permettant d’avoir des moyens plus précis » a-t-il ajouté.
Attaquer les lignes de ravitaillement
Selon nos informations, ces hélicoptères, des Gazelle et des Tigre – « dont le nombre n’est pas précisé pour ne pas donner trop d’indications stratégiques » (Le Figaro, ce matin, parle de 12 – mais ce nombre pourrait varier selon les moments), embarqués à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, et équipés de missiles Hot permettraient de viser des cibles que les avions ne peuvent viser. « Parmi les cibles, des postes de commandement, des lignes de ravitaillement, et d’autres cibles plus mobiles, plus petites, avec moins de risque de dégâts collatéraux » – précise un officier. Mais il n’est « pas question de posé sur le sol. Il ne s’agit que d’avoir une possibilité supplémentaire » de neutralisation.
Britanniques également.
A l’heure actuelle, la France a pris cette décision. « Mais il n’y pas de difficultés posées par les Alliés » a tenu à préciser le ministre français des Affaires étrangères. Le ministre britannique William Hague a tenu à souligner, à Bruxelles, qu’il « soutenait la position française » même s’il s’est refusé à préciser si le Royaume-Uni engagerait des moyens identiques. (Maj) Selon nos informations, le Royaume-Uni pourrait annoncer de façon imminente qu’il engage, de la même façon, des hélicoptères aux cotés des Français. L’armée britannique utilise généralement des Apache pour ce type de missions. Mais elle a également des hélicoptères Gazelle, utilisés en observation et reconnaissance.
On peut se rappeler que, depuis le début, la France a plaidé pour une attitude plus offensive et plus directe sur le « front » libyen, notamment en coupant les lignes de ravitaillement (essence, armement…) utilisées par les troupes de Kadhafi. Outre l’intérêt stratégique, l’emploi des hélicoptères peut aussi avoir un impact psychologique permettant de montrer aux forces de Kadhafi qu’ils ne pourront être en sécurité nulle part. Il signifie aussi d’une certaine façon que les alliés – au moins la France – ont une certaine confiance dans l’amoindrissement des forces de Kadhafi pour ne pas risquer un tir venu de terre. Enfin, rien n’interdit, le moment venu, d’autres usages comme la récupération de personnes (par exemple l’exfiltration de personnalités du gouvernement libyen désireux de passer à l’ouest…).
NB : les hélicoptères Tigre sont régulièrement engagés