9 Janvier 2014 par Marine Nationale
Les 7 et 8 novembre, le général de brigade Grégoire de Saint-Quentin, commandant des opérations spéciales (GCOS), a rendu visite aux commandos marine, à Lorient.
Quelques semaines après sa prise de fonction, l’ancien commandant de l’opération Serval au Mali a souhaité prendre le temps de mieux connaître les unités opérant sous son commandement. Durant deux jours, il a rencontré les commandants de commandos. Cette visite fut également l’occasion d’interroger le GCOS et le contre-amiral Olivier Coupry, commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos, sur leur vision de cette force si spéciale. Regards croisés.
Mon Général, vous venez de prendre le commandement des opérations spéciales. Quelle est votre première impression des forces spéciales (FS)?
GCOS : Ce n’est pas ma première impression, car je connais très bien les forces spéciales pour avoir servi à différentes reprises au 1er Régiment Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa), que j’ai commandé, ainsi qu’à l’état-major du Commandement des Opérations Spéciales. C’est donc une grande fierté et une sorte d’aboutissement pour moi. Maintenant, je trouve que les FS se portent bien. Leur travail et leur engagement sont remarquables.
Au sein des forces spéciales, nous trouvons des unités des trois armées ainsi que des commandos marine. Quel est votre regard sur ces commandos ?
GCOS : Les commandos marine sont nos « forces spéciales de la mer ». Les FS fonctionnent de façon intégrée entre les trois armées, avec des gens qui se connaissent et travaillent tout le temps ensemble. La force du COS est de pouvoir s’appuyer sur les Forces spéciales issues des différents corps d’armées. À Lorient par exemple, les commandos marine apportent leur capacité d’action à partir de la mer et en haute mer. Dans l’armée de terre et de l’air, nous allons chercher autre chose. Au-delà de leur identité à chacun, il y a cette appartenance au COS. C’est le mariage des deux qui fait notre succès !
Mon Général, comment décidez-vous de l’employabilité des commandos marine au lieu d’autres commandos ?
GCOS : Les commandos marine sont employés sur quasiment tous les théâtres du COS depuis sa création en 1992. Même bien avant, quand on pense à l’Indochine ou dans divers pays africains.
Très souvent, nous intervenons pour « ouvrir la porte » et créer les conditions qui faciliteront l’arrivée des autres composantes. Les commandos sont des unités très réactives qui se caractérisent par leur souplesse d’emploi. Elles permettent d’apporter une réponse immédiate. À chaque fois, nous cherchons à donner la réponse la plus adaptée possible. Ce travail « sur-mesure » est la clé de la réussite. C’est ce qu’il s’est passé pour Serval. Et les commandos marine ont été employés comme les autres unités du COS.
Amiral, vous employez les commandos marine au profit du COS. Cela nécessite-t-il une préparation particulière ?
ALFUSCO : Oui et non. Oui, car les commandos marine sont par nature et par essence des marins. Ils sont préparés à intervenir pour des opérations spéciales en mer et à partir de la mer. Maintenant, il est évident que les interventions terrestres ne sont pas notre cœur de métier. D’un autre côté, nos déploiements en Afghanistan, qui ont mobilisé plus de 850 hommes au sein de la FORFUSCO depuis 2001, ont permis de mettre en place des procédures et des retours d’expériences essentiels.
Les commandos marine doivent se comprendre comme un système de combat de la Marine mis à la disposition du commandement des opérations spéciales pour prolonger l’action des bâtiments, des sous-marins et des aéronefs en mer, depuis la mer et à terre.
Le général Grégoire de Saint-Quentin s’est fait présenter la base de Lorient par le CC Yann Guillemot, commandant la base des FUSCO. Ici, à bord d’un Etraco dans la rade
Le COS a été créé en juin 1992, à la suite des opérations conduites pendant la guerre du Golfe. Placé sous les ordres du chef d'état-major des armées, il a trois objectifs majeurs : planifier, préparer et conduire les opérations spéciales ; fédérer les unités spéciales des trois armées afin d'obtenir une synergie et une meilleure cohérence ; adapter et améliorer les capacités des unités spéciales en coordination avec les autorités organiques.