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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 17:55
Valls annonce 111 millions d'euros pour la police et la gendarmerie

 

31.10.2013 Le Monde.fr (AFP)

 

Après de nombreuses protestations contre les difficultés budgétaires de la police comme de la gendarmerie, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a annoncé jeudi 31 octobre, devant les représentants de la commission des finances et de la défense de l'Assemblée nationale, le déblocage de 111 millions d'euros pour les deux corps.

 

Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Denis Favier, était monté au créneau devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale à la mi-octobre, évoquant la "situation difficile" de son institution du fait des restrictions budgétaires imposées par Bercy. Il avait notamment souligné qu'"aucune commande de véhicules [n'avait] pu être passée", ni d'ordinateurs, expliquant avoir des soucis "pour assurer les paiements (...) incontournables" comme "les dépenses d'énergie".

 

Plusieurs syndicats de police avaient emboîté le pas au patron des gendarmes, assurant que leurs corps rencontrait des problèmes similaires. Synergie-officiers avait ainsi évoqué récemment une situation de "disette".

 

Lire sur le blog Vu de l'Intérieur "Budget : gels et surgels congèlent la gendarmerie"

 

DIX MILLIONS D'EUROS SUPPLÉMENTAIRES POUR LES BESOINS IMMOBILIERS

 

M. Valls a précisé que, pour la première fois depuis 2007, le budget alloué aux policiers et aux gendarmes était en augmentation "de 2 %", rappelant que ces crédits avaient baissé de 18 % entre 2007 et 2012. Interrogé sur la répartition de ces 111 millions entre la police et la gendarmerie, le ministre a dit "y travaille[r] encore" mais que cela "se fera dans l'équilibre nécessaire".

 

Il a également annoncé le déblocage de 10 millions d'euros supplémentaires pour répondre "aux besoins immobiliers les plus pressants dans la gendarmerie nationale".

 

Dans un rapport d'information parlementaire sur les investissements dans les deux corps, le rapporteur du Sénat, Jean-Vincent Placé (EELV), fait état d'un besoin de financement de l'ordre de 300 millions d'euros pour les casernes de gendarmerie.

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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 19:55
Les parlementaires sensibilisés sur la cybersécurité

29/10/2013 Nelly Moussu - Economie et technologie

 

 

Les premières rencontres parlementaires de la cybersécurité, qui se sont déroulées le 23 octobre au siège de la Direction générale de la gendarmerie nationale, avaient pour objectif de sensibiliser les élus à cet enjeu de sécurité nationale.

 

La cybersécurité est un enjeu pour toutes les strates de la société, de la vie quotidienne du citoyen à la sécurité et à la défense nationale, en passant par le fonctionnement des industries. Tel était le thème des premières rencontres parlementaires de la cybersécurité qui se sont tenues au siège de la Direction générale de la gendarmerie nationale d’Issy-les-Moulineaux (92), le 23 octobre 2013. Devant plus de 200 auditeurs, il a été rappelé que la mobilisation des parlementaires est décisive pour sensibiliser les chefs d’entreprises et les citoyens et que la confiance dans le numérique était un élément pivot pour le développement de la société.

« Il y a encore une absence de lucidité chez les forces vives, comme les parlementaires ou les chefs d’entreprise, constate Eduardo Rihan-Cypel, député de Seine-et-Marne et membre de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées. Or, il est de la responsabilité du Sénat et de l’Assemblée nationale d’être à la pointe sur ce sujet et de faire en sorte que le débat participe à la préparation de la France, car il engage la souveraineté de la Nation. J’entends par là, la défense nationale et les intérêts stratégiques du pays, les libertés individuelles avec la protection des données personnelles, et l’intérêt économique. »

 

« Les secteurs de la santé et des transports dépendent de l’informatique pour fonctionner »

Une première table ronde a été organisée autour de la cybersécurité des opérateurs d’infrastructures vitales (OIV), comme les secteurs de la santé et des transports. « Ces OIV dépendent de l’informatique pour fonctionner. Il importe donc que leurs systèmes d’information soient correctement sécurisés », a résumé Patrick Pailloux, directeur général de l’ Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). La seconde table ronde concernait le cadre juridique et judiciaire de la lutte contre la cybercriminalité. Un tour d’horizon a été fait sur les divers cas de cybercrimes, du proxénétisme aggravé sur internet au phishing bancaire, mais également sur la collecte de preuves numériques, sur le cadre législatif ou encore sur la coopération internationale. En conclusion de cette journée, des démonstrations et ateliers ont été animés, portant notamment sur les actions de la gendarmerie nationale et sur le rôle de l’Anssi.

 

Le Livre blanc et la loi de programmation militaire évoqués

Les intervenants des tables rondes sont revenus plusieurs fois sur les changements apportés en matière de cybersécurité par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale ainsi que sur le projet de  Loi de programmation militaire adopté récemment par le Sénat. Ces textes renforcent non seulement les moyens de lutte contre les cyberattaques, mais accroissent le lien entre les opérateurs d’infrastructures vitales et l’Anssi. « La LPM prévoit notamment l’obligation de déclaration d’incident en matière de cybersécurité, précise Patrick Pailloux. L’Anssi gardera secret les éléments qui lui seront remontés comme le résultat des audits ou les alertes sur des problèmes de sécurité informatique. Les entreprises ont beaucoup à y gagner : il vaut mieux que l’Etat soit alerté pour gérer un problème plutôt que ce problème ne prenne de l’ampleur. » La Loi de programmation militaire sera prochainement soumise au vote de l’Assemblée nationale. Au-delà du secteur de la Défense, tous les ministères, les entreprises et les citoyens sont concernés par ce texte pour une protection globale des systèmes d’information. Et parler de ce sujet lors de ces rencontres permet de le populariser, de le placer dans la conscience de tous les acteurs.

 

Les parlementaires sensibilisés sur la cybersécurité

Les parlementaires, un relais pour l’opinion

A tous les niveaux, les élus doivent prendre en compte la problématique de la cybersécurité. Au niveau national, les sénateurs et les députés peuvent l’inclure dans l’élaboration de rapports ou de textes législatifs soumis aux votes afin de créer des dispositifs cohérents et efficaces pour se prémunir contre d’éventuelles cyberattaques. Eduardo Rihan-Cypel prend pour exemple la loi sur la transition énergétique : « Des opérateurs d’infrastructures vitales (OIV) sont concernés, donc prendre en compte la cybersécurité revêt un intérêt stratégique. Tous les secteurs sont informatisés, la problématique est par conséquent transversale. » Les élus peuvent également contribuer à sensibiliser les chefs d’entreprise afin qu’ils débloquent des budgets pour sécuriser leurs infrastructures.

Au niveau local « les élus locaux doivent être informés pour plusieurs raisons, développe Eduardo Rihan-Cypel. Cela peut leur permettre de favoriser la filière industrielle de cybersécurité sur leur territoire. Ils peuvent également mieux se protéger face à des attaques contre les systèmes d’information d’une mairie par exemple, intéressante pour un pirate informatique qui souhaiterait obtenir des données sur les citoyens. Enfin, ils peuvent être un relais pour sensibiliser l’opinion publique, et l’amener à adopter des comportements qui réduiront les risques de cyberattaque. »

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:55
Les 1ères rencontres parlementaires de la cybersécurité

octobre 24, 2013 par Sivis Pacem

 

L’Alliance géostratégique était partenaire des « 1ères rencontres parlementaires de la cybersécurité » qui ont eu lieu le 23 octobre 2013 au récent siège de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN). Résumé d’une journée dense et réussie.

 

L’ouverture des travaux a été effectuée par Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée, entre autre (1), de l’Economie numérique. Soulignant les transformations profondes de la société par le développement du numérique, la ministre a rappelé l’attention du politique à la sécurité des opérateurs d’importance vitale (OIV) et la volonté affirmée du gouvernement de développer le tissu industriel en France en utilisant tous les leviers à sa disposition. Le rappel à l’Europe « puissance dans les réseaux et la téléphonie » à la charnière des années 2000 puis, finalement, la disparition de nos champions de l’époque au détriment des USA et de l’Asie est venue souligner le risque identifié de ne pas stimuler un secteur doté d’une myriade de compétences et d’innovations, fragile du fait de son extrême morcellement.

Après la ministre, une intervention vidéo du sénateur Jean-Marie Bockel, à l’étranger, a été projetée. Le sénateur se félicitant des avancées des derniers mois mais aussi des derniers jours, son rapport sur le sujet n’y étant pas étranger, de son point de vue. Le projet de la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014/2019 venant d’être adopté au Sénat lundi 21 octobre avec un volet cyber d’envergure.

C’était ensuite au tour de la première table ronde d’entrer dans le vif du sujet. Concentrée sur les OIV et la LPM, il s’en est dégagé un consensus général indiquant que si la prise de conscience avait bien eu lieu, de nombreux décideurs politiques et d’entreprises restaient encore à convaincre. Le dispositif actuel, et qui devrait être renforcé par la LPM, permettra la mise en place d’une boucle d’amélioration continue. Les travaux entre acteurs étatiques, industriels et OIV (2) permettant d’établir la confiance mutuelle avec un véritable bénéfice pour les entreprises. Un cercle vertueux souhaité mais qui sera confronté à de nombreux freins et des réticences souvent « culturelles », certains des intervenants étant frappé par « l’acculturation economique liée à la cybersécurité » (3). Cette première table ronde se termina en examinant la nécessité de renforcer les aspects « formation » et d’encourager la structuration de la filière cybersécurité et cyberdéfense qui se met en place. Les mécanismes d’obligation et de contraintes s’accompagneront peut-être aussi d’une forme de régulation voire d’auto-régulation par une partie des acteurs économiques privés (responsabilité des conseil d’administration vis à vis de leurs actionnaires, gestion des risques cyber). Le développement d’offres d’assurance spécifiques au risque cyber n’étant probablement qu’une partie des outils dont s’empareront les acteurs économiques privés.

Non moins intéressante, mais sans doute plus technique car dotée d’une forte dimension juridique et légale, la seconde table ronde a permis de confirmer l’explosion de la cybercriminalité. Une tendance récente d’ailleurs se développe avec l’émergence d’une cyberdélinquance individuelle, essentiellement basée sur l’exploitation malveillante du « drop shipping ». L’un des points forts des échanges a concerné la difficulté de coopération au niveau européen en dépit de la convention de Budapest. L’une des difficultés majeures étant la « territorialisation » des attaques et/ou des fraudes et la lourdeur administrative pour bâtir un dossier d’instruction extra-national. Les Douanes ont mis en lumière le complément que représentait leurs échanges avec leur homologues puisque reposant sur une coopération administrative et non exclusivement juridique. Enfin, un problème juridique concernant les données de géolocalisation a été soulevé avec un risque potentiel d’annulations de certaines procédures. La nécessité d’un meilleur encadrement de la preuve numérique et d’une harmonisation sur, par exemple, la durée de conservation des preuves numériques au niveau Européen ont émergé de cette intéressante table ronde.

L’après-midi était réservé à des démonstrations, des ateliers et des échanges sur les stands des principaux participants. Pour conclure, saluons la réussite de ces « 1ères rencontres parlementaires de la cybersécurité » grâce à la qualité des participants et des échanges. Une réussite dont le mérite revient à l’enthousiasme et à l’efficacité de « Défense & Stratégie » qu’il convient ici de saluer confraternellement.

 

Note : on pourra lire également cet autre résumé de la journée ainsi que celui-ci

 

 

(1) L’intitulé exact est « Ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique« 

(2) plusieurs participants ont souligné l’importance de prendre en compte l’ensemble des entreprises et, en particulier, les petites et les moyennes essentielles aux grandes entreprises et aux OIV. Et qui constituent le véritable gisement d’emplois et une grande partie de l’innovation et de la compétitivité.

(3) Penser la cybersécurité uniquement comme un centre de coûts, pas comme un investissement

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 11:54
1ères Rencontres Parlementaires de la Cybersécurité

source defense-et-strategie.fr
 

Les Rencontres annuelles de cybersécurité

Le mercredi 23 octobre 2013 auront lieu les 1ères Rencontres Parlementaires de la Cybersécurité qui se dérouleront au siège de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale à Issy-les-Moulineaux

Ouvertes par Madame Fleur PELLERIN, Ministre déléguée auprès du Ministre du redressement productif, chargée des PME, de l'innovation et de l'économie numérique. Les Rencontres seront présidées par Jean-Marie BOCKEL, ancien ministre, sénateur du Haut-Rhin, membre de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces armées, et Eduardo RIHAN CYPEL, député de Seine-et-Marne, membre de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées

 
Les Rencontres seront articulées en deux temps :
  • la matinée sera dédiée à la réflexion à travers la tenue de deux tables rondes,
 
 
 

la première consacrée à la cybersécurité des OIV, sous la présidence et l’animation des présidents des Rencontres

 

 

 

la seconde au cadre et aux outils juridiques et judiciaires de la lutte contre la cybercriminalité, sous la présidence et l’animation d’ Axelle LEMAIRE, députée des Français établis hors de France, secrétaire de la commission des Lois, et de Francis HILLMEYER, député du Haut-Rhin, membre de la commission de la défense nationale et des Forces armée

  •   l’après-midi sera dédié à des ateliers et des démonstrations qui seront accessibles par petits groupes

 

Consulter le programme

 

Invitation

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21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 16:45
Sortie de la promotion « Samba Diery Diallo » : Le chef de l’Etat s’engage à renforcer les moyens des forces de défense et de sécurité

20 September 2013 lesoleil.sn

 

28 élèves officiers de la promotion «Commandant Samba Diéry Diallo» ont reçu leurs épaulettes de sous-lieutenants hier, des mains du président de la République. Le chef de l’Etat s’est engagé à doter les forces de défense et de sécurité de moyens suffisants, afin qu’elles puissent mener à bien leurs missions.

 

Au terme de deux années de formation, les élèves officiers de la promotion «Commandant Samba Diéry Diallo» ont reçu, hier, leurs épaulettes de sous-lieutenants des mains du président de la République Macky Sall. Un moment historique, selon le général de Corps d’armée, Haut commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire, Abdoulaye Fall. C’est la première fois, depuis la création de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale en 2007, qu’un chef de l’Etat préside une cérémonie de sortie de promotion, s’est-il réjoui. Une présence que Macky Sall a justifiée par l’intérêt et l’admiration qu’il porte aux militaires, «cette catégorie de citoyens qui assurent avec dévouement la sécurité des populations». Il s’est engagé à doter les Forces de défense et de sécurité de moyens suffisants et adéquats pouvant leur permettre de mener à bien leurs missions. Il a surtout loué le professionnalisme et la polyvalence de nos gendarmes. «Vous faites la fierté du pays, à travers la défense de la Nation, la sécurité des populations et la participation aux missions de maintien de la paix, qui contribuent au rayonnement de notre diplomatie sur le plan international», a-t-il ajouté.

 

Pour le chef de l’Etat, l’utilité de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale n’est plus à démontrer. «Face aux menaces diffuses et à l’International terroriste, il faut une posture d’action plutôt que de réaction. C’est le meilleur rempart pour défendre l’intégrité de notre territoire et la sécurité des populations», a-t-il indiqué. Aux 28 récipiendaires, Macky Sall a rappelé la réputation de corps d’excellence de la gendarmerie. Il a affirmé que celui-ci (corps) a pour mission de former des meneurs d’hommes dont les décisions à prendre peuvent parfois êtres lourdes de conséquences et engager toute la vie de la Nation. Aussi les a-t-il invités à mesurer les énormes responsabilités qui s’attachent à leur noble profession, insistant sur les valeurs de patriotisme, de courage et de probité morale, qui doivent guider en permanence leurs actions. Le président de la République leur a aussi demandé de s’inspirer de leurs illustres devanciers, «notamment Mame Bounama Fall et Samba Diéry Diallo, dont les immenses qualités doivent vous servir de viatique, pour une réussite de vos missions». La promotion «Commandant Samba Diéry Diallo» est issue du recrutement direct et est composé de 23 hommes et de 8 femmes.

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 07:55
photo GIGN

photo GIGN

01 juillet Par Jean-Dominique Merchet, Journaliste – lopinion.fr

 

Les gendarmes d'élite changent leurs modes d'action avec l'obsession d'aller plus vite face aux nouvelles formes de terrorisme

 

Les faits - Réorganisé et renforcé en 2007, le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale développe aujourd'hui un nouveau concept : le "shorter battle process", en tirant les leçons des grandes actions terroristes de ces dernières années, de la Russie à l'Algérie en passant par le massacre perpétré en 2011 en Norvège par Anders Breivik. Pour être capable de fournir des solutions au pouvoir politique face à des prises d'otages massives.

 

A la caserne Pasquier, sur le plateau de Satory à Versailles, le GIGN invente très discrètement le contre-terrorisme de demain. Celui-ci tient en un concept : « la guerre du temps ». Ou selon la formule anglaise, co-inventée avec l’unité spéciale israélienne Yamam, le « shorter battle process », le raccourcissement de la bataille. L’Opinion a pu avoir un accès détaillé à ses réflexions, qui vont changer en profondeur les modes d’action du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale – et, à sa suite, de ses homologues à l’étranger.

 

Pour en comprendre tout l’enjeu, il faut revenir au 22 juillet 2011. Ce jour-là, le néo-nazi norvégien Anders Breivik attaque une université d'été de jeunes sociaux-démocrates sur l’île d’Utoya. Déguisé en policier, il tue 69 personnes, pour la plupart des adolescents. Une unité de la police est arrivée rapidement en face de l’île, mais elle met 50 minutes avant de franchir le bras d’eau, le temps de s’organiser et de comprendre contre qui elle va aller combattre : un commando d’al-Qaida ? Un tueur solitaire ? « Pendant ce laps de temps, chaque minute, plus d’une personne a été tuée », constate le général Thierry Orosco, qui a pris le commandement du GIGN quelques mois avant le massacre d’Utoya. Quel dirigeant politique peut accepter cela ?

 

« Face à une situation qui nous échappe, on ne peut pas rester les deux pieds dans le même sabot. Nous devons pouvoir offrir une solution immédiate et intervenir dans des délais très restreints. On ne peut pas dire aux responsables politiques : attendez un peu qu’on installe notre état-major bien organisé et qu’on comprenne ce qui se passe. Si le contexte l’oblige, notre mode d’action doit être : on arrive et on pénètre.»

 

Au fil des ans, le temps des prises d’otages terroristes raccourcit. En 2002, à Moscou, il avait fallu attendre 52 heures avant que l’assaut soit donné contre les Tchétchènes du théâtre de la Doubrovka. En janvier dernier, les Algériens n’ont mis que 24 heures pour passer à l’action contre le commando d’AQMI retranché sur le site gazier d’In Amenas. En dix ans, cette durée a été divisée par deux. « Les terroristes savent parfaitement qu’ils ne peuvent pas s’en sortir. Leur préoccupation est médiatique : donner le maximum d’impact à leur action, explique-t-on au GIGN. Leur problème est de savoir combien de temps ils peuvent tenir à la Une de la presse et des télés mondiales. On pense aujourd’hui qu’après 24 heures, les médias passent à autre chose et on entre alors dans une zone de vulnérabilité. Du coup, cela peut accélérer la liquidation des otages et le suicide collectif des terroristes. Ceux-ci ont compris que leur faiblesse, c’est de durer. Ils mèneront donc de plus en plus des opérations flash…»

 

Aller plus vite, gagner du temps, c’est la nouvelle obsession des gendarmes du GIGN. « Si on discute et si on négocie avec les terroristes, c’est aussi pour “acheter“ du temps. Parce qu’eux aussi en ont besoin. Même Mohammed Merah discutait avec la police afin de pouvoir se reposer avant de mener le combat final auquel il se préparait ».

 

Depuis sa création en 1974, la réactivité a toujours été dans le code génétique du GIGN. « Montre en main, la première vague quitte la caserne en moins de 30 minutes, » raconte un gendarme. Il faut voir rouler un convoi de monospace Mercedes à plus de 200 km/h pour comprendre ce que la vitesse peut signifier… Des hélicoptères de l’armée sont en alerte permanente sur la base voisine de Villacoublay et le « groupe » - c’est ainsi que les hommes du GIGN parlent de leur unité – peut également utiliser des avions Transall pour les plus longues distances. Mais cela ne suffit pas : « Nous en sommes aujourd’hui à tenir nos briefings dans les véhicules, par radio. Et nos spécialistes confectionnent même les explosifs en roulant », assure-t-on à Satory.

 

Si l’urgence de la situation l’exigeait, la première vague doit pouvoir passer à l’action dès son arrivée sur le terrain. Après ce premier « dard », les vagues suivantes débarqueraient en pleine zone de combat. C’est ce que l’on appelle en langage maison un PAI, un plan d’action d’immédiat. « Nos plans doivent être validés par le pouvoir politique, explique le général Orosco. C’est lui qui donne le feu vert ». Des moyens de transmission exceptionnels ont été spécialement développés, comme un système de visioconférence mobile permettant de faire de lien, en mode secret-défense, avec le président de la République et la cellule interministérielle de crise, place Beauvau.

 

Ces modes d’action obligent le GIGN à se réorganiser : les hommes chargés du soutien, par exemple l’approvisionnement en munitions, doivent aussi être en alerte quasi-permanente. Car, ce à quoi se préparent les gendarmes du contre-terrorisme depuis quelques années, ce n’est pas à gérer un forcené ou un terroriste isolé, comme Merah. Leur défi, c’est aujourd’hui la prise d’otage massive, la POM comme on dit à Satory. Le théâtre de la Doubrovka à Moscou, Beslan dans le Caucase russe (2004), les attentats de Bombay (2008), In Amenas en janvier 2013, sans oublier la tuerie de Breivik.

photo GIGN

photo GIGN

En 2007, le GIGN avait été réorganisé en profondeur, pour lui permettre de répondre à des menaces de grande ampleur, avec plusieurs dizaines de terroristes impliqués dans des actions massives et simultanées. Ses effectifs – aujourd’hui 380, dont une vingtaine de femmes – et ses capacités ont été renforcées, sous la houlette du général Denis Favier. Cet officier, qui avait conduit l’assaut de l’Airbus de Marignane (1994), a été nommé directeur général de la gendarmerie en avril. Depuis six ans, afin de pouvoir mobiliser de gros effectifs, les différents métiers du GIGN (protection, observation, appui opérationnel) ont appris à mieux travailler avec la Force d’intervention – la plus connue et la plus spectaculaire. La coopération avec les forces d’intervention de la police (Raid, GIPN, BRI) reste, en revanche, assez difficile.

Force-Observation-Recherche - photo GIGN

Force-Observation-Recherche - photo GIGN

Revers de la médaille : le GIGN renforcé risquait d’être moins réactif. « On devenait plus lourd, plus lent. C’était un peu ceinture et bretelles », reconnaît-on à l'état-major. D’où la nouvelle étape avec ce « shorter battle process».

 

« Si nous calquons le scénario Bombay sur Paris, à quoi devrions-nous faire face ? », explique un officier. « Une voiture piégée explose à Barbès, puis une autre à Saint-Michel. Pendant que la police est sur les dents, un commando prend l’Hôtel du Crillon et commence à tuer les clients.». Effet médiatique garanti. « Un grand hôtel comporte des centaines de chambres : on serait peut-être obligé de faire sauter les portes une à une pour y rechercher les dizaines de terroristes retranchés… Chaque opérateur transporte des charges explosives avec lui. Mais il faudra vite en apporter d’autres… » Parmi les autres scénarios, le GIGN se prépare toujours, à raison d’un entrainement chaque mois, à reprendre de vive force un avion civil sur une piste d’aéroport, comme à Marignane. Les centrales nucléaires font l’objet d’une attention toute particulière (plan Piratom). Les grands navires, aussi. Le GIGN s’entraine à les prendre d’assaut en pleine mer dans le cadre des exercices Esterel avec la Marine nationale.

 

Cette approche du contre-terrorisme suscite l’intérêt de nombreux pays, dont les représentants se pressent presque chaque semaine à Satory. Mais au royaume des groupes d’intervention, il y a peu d’élus. Si les Américains se tiennent à distance, les gendarmes français ne tarissent pas d’éloges techniques sur quelques pays, qui, tous, ont été confrontés au terrorisme. Hors de toute implication politique, les Israéliens du Yamam sont, au plan de la réflexion, très proches du GIGN. Les Algériens du Détachement spécial d’intervention (DSI) sont jugés « très bons » ainsi que les Russes des groupes Alpha ou Vympel. En Europe, une coopération étroite existe avec les Allemands et les Belges. Mais, dans la guerre du temps, le GIGN a aujourd’hui une vraie longueur d’avance. « Nous sommes leaders » finit par lâcher le général Orosco, l’homme qui bat plus vite le tempo du contre-terrorisme.

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 16:55
5E Rencontres Parlementaires de la Sécurité Nationale - Sanctuarisation du territoire national : quelle stratégie de lutte contre le terrorisme ?

 

Présidées par Jean-Jacques URVOAS, Président de la Commission des Lois constitutionnelles, de la Législation et de l'Administration générale de la République de l’Assemblée Nationale

Quatre ans après leur première édition, qui était consacrée à ce sujet, ces Rencontres permettront à l’ensemble des acteurs de faire le point sur l’évolution de cette menace, l’adéquation de la lutte antiterroriste à ces mutations, l’adaptation des méthodes employées en termes de renseignement, d’enquête et de coopération internationale, des enjeux liés au cyberespace, de la notion de résilience, ainsi que l’adéquation des réponses judiciaires.

 

S'inscrire aux Rencontres

 

Télécharger le bulletin d'inscription

PROGRAMME

8H45 Ouverture des travaux
Jean-Jacques URVOAS, Président de la Commission des Lois

9h00 Intervention sur l’état de la menace
Louis GAUTIER, Conseiller maître à la Cour des Comptes

 

 

9h30 Première table ronde
Quelle stratégie nationale pour le Renseignement ?

Rôle et cadre d’action des services de Renseignement ; analyse des risques et de la menace ; nouveaux besoins ; équilibre entre l’outil technologique et l’outil humain ; partage de l’information ; captation des signaux faibles ; cadre juridique ; coopération internationale ; rôle des autres entités non services de renseignement mais fournissant du renseignement ; dimension du cyberespace
Présidée et animée par Jean-Jacques URVOAS, Président de la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale

 

 

 

11h15 Deuxième table ronde
Quelle stratégie de  protection des personnes et des intérêts nationaux sur le territoire national et dans le monde ?

Focus sur la menace djihadiste ; protection des biens, des personnes et des territoires ; protection des ressortissants et des intérêts français à l’étranger ; opérateurs d’importance vitale ; rôle et coordination entre les acteurs ; adaptation aux nouvelles menaces (cyber) ; continuité d’action territoires extérieur/intérieur
Présidée et animée par Marie-Françoise BECHTEL, députée de l'Aisne, Vice-présidente de la Commission des Lois

 

 

13H00 Déjeuner convivial sous forme d’un barbecue (Conditions de participation sur le bulletin d’inscription) accompagné d’une démonstration et d’ateliers organisés par le Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale

Criminalistique et cybernumérique : impact des nouvelles technologies dans le traitement de scènes d’infraction complexes

 

 

14h30 Troisième table ronde
Quelle adaptation du cadre et des outils juridiques et judiciaires ?

L’objectif de cette table ronde est de mettre en exergue les pistes de réflexion nécessaire pour optimiser le cadre juridique des acteurs de l’Etat qui traitent de la lutte anti-terroriste et le traitement judiciaire des affaires.
Réflexion sur le concept juridique du terrorisme ; évolution de la compétence territoriale ; conservation des données et problème de la preuve dans le cyberespace ; cadre juridique de l’infiltration et de la lutte dans le cyberespace ; pertinence de la réponse pénale dans le domaine de la consultation de sites ; coopération internationale

Présidée et animée par Alain MARSAUD, député des Français établis hors de France, membre de la Commission des Affaires étrangères

 

 

16H00 Fin des travaux
Reprise de la démonstration et des ateliers organisés par le Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale


17h00 Fin de la journée

 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 17:30
La Cour des comptes fustige une Garde républicaine de prestige

7 mai 2013 Comptes-publics.fr

 

Mardi 7 mai 2013, la Cour des comptes a rendu public un référé sur la Garde républicaine. La juridiction financière recommande une réduction drastique des effectifs pour les rapprocher « de ceux strictement nécessaires aux besoins de sécurité » des palais nationaux. Il importe, précise la Cour, que soit définie « une doctrine d’emploi des moyens dédiés aux missions non spécifiques [missions de sécurité publique essentiellement] qui préserve leur caractère subsidiaire ».

 

Placée au sein de la gendarmerie nationale, la Garde républicaine entretient une identité forte basée sur ses missions de sécurité des palais nationaux et de services d’honneur. Elle est également symbolisée par son régiment de cavalerie et ses formations musicales que la Cour des comptes appelle à être « rationalisées ». C’est que la Garde républicaine coûte chaque année environ 280 millions d’euros, dont 77 millions d’euros de contributions au compte d’affectation spéciale « pensions ». Difficile à avaler quand « les missions de la Garde répondent davantage à des objectifs de prestige qu’à des besoins de sécurité », souligne la Cour.

 

Un budget de 280 millions d’euros par an

 

Pas si simple de réduire les effectifs, car cela nécessiterait « une revue du protocole d’Etat » s’agissant des services d’honneur et supposerait également « d’analyser les moyens d’assurer la sécurité des assemblées parlementaires à moindre coût ». La solution de la Cour ? Nommer « un rapporteur indépendant et de haut niveau, disposant de l’autorité suffisante pour mener des discussions directes avec les autorités d’emploi et faciliter des choix évidemment délicats ».

 

Dans son référé, la Cour des comptes n’épargne rien à la Garde républicaine, même si elle y met les formes, elle propose aussi de s’attaquer au régiment de cavalerie « au regard de son coût » en travaillant à une meilleure synergie dans la mise en place des postes à cheval entre les différentes polices. La Cour appelle, concernant les opérations de prestige réalisées pour des tiers (réceptions d’Etat, conventions…), à la mise en place de tarifs « déterminés en fonction des coûts complets ». La juridiction financière réclame enfin une réduction des effectifs des formations musicales de la gendarmerie nationale, par des opérations de fusion.

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