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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 07:55
Dassault fait coup double en rachetant ses titres

Le holding familial GIMD va renforcer son contrôle sur Dassault Aviation - photo Dassault

 

30/11/2014 Bruno Trevidic- les Echos

 

En rachetant 8 % de ses actions, l’avionneur renforce la position de la famille Dassault et son attractivité en Bourse.

 

Une fois de plus, Tom Enders, le patron d’Airbus Group, n’a pas traîné à réaliser ses objectifs. Annoncé fin juillet dernier, le désengagement d’Airbus Group du capital de Dassault Aviation a débuté vendredi, avec l’annonce de la vente d’une première tranche de 810.072 actions, soit environ 8 % du capital, sur les 46,3 % détenus par l’ex-EADS. La transaction, négociée de longue date, s’est faite par voie de gré à gré à un prix de 980 euros l’action, pour un total d’environ 794 millions d’euros au total, hors frais d’opération.

Pour le groupe Airbus, c’est l’occasion de monétiser une ­participation de 46,3 % héritée de l’Aérospatiale, lors de la constitution du groupe EADS en 2000, qui n’a jamais permis aux dirigeants d’EADS d’avoir leur mot à dire sur la stratégie de Dassault Aviation. Airbus, qui a tiré sur sa trésorerie pour racheter les parts de Lagardère et Daimler, devrait ainsi récupérer près de 2 milliards d’euros entre les 8 % cédés aujourd’hui à Dassault Aviation et les 10 % qu’il prévoit de céder au cours du premier semestre 2015.

Pour la famille Dassault, qui contrôlait déjà 50,55 % de Dassault Aviation à travers le holding GIMD, c’est l’occasion de renforcer un ­contrôle, déjà presque total, sur le fleuron du groupe, tout en augmentant sa valeur en Bourse. Dassault Aviation va en effet annuler les 8 % rachetés à Airbus ainsi que le 1 % supplémentaire racheté précédemment, ce qui fera mécaniquement monter la part de GMID à près de 60 %, ainsi que la part du flottant.

 

Deuxième programme de rachat d’actions

Cela devrait avoir un effet positif sur la valorisation du titre Dassault Aviation, actuellement pénalisé par le trop faible nombre (3,3 %) d’actions sur le marché, et permettre à Dassault Aviation de récupérer au moins une partie de sa mise, au demeurant moins élevée que prévu. Lors de son assemblée générale, en septembre dernier, l’avionneur avait fait voter par ses actionnaires l’autorisation de racheter jusqu’à 10 % de ses propres actions, au prix maximum de 1.200 euros par action.

Mais Dassault Aviation ne s’en tiendra pas là. Sur les 10 % supplémentaires du capital de l’avionneur qu’Airbus prévoit de vendre d’ici au 30 juin 2015, 5 % sont déjà réservés à Dassault Aviation. Et ce, toujours au prix de 980 euros l’action, quel que soit le cours. Le temps pour Dassault Aviation de faire voter par ses actionnaires un deuxième programme de rachat d’actions, lors d’une assemblée générale, en janvier.

 

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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 08:57
L’Etat s’assure que le Rafale ne tombera jamais dans de mauvaises mains

 

29/11 Alain Ruello – LesEchos.fr

 

L’Etat a profité du désengagement d’Airbus dans Dassault pour s’assurer de toujours pouvoir contrôler le fabricant du Rafale. Et sans débourser un euro  !

Le début du désengagement d’Airbus de Dassault n’est pas que le énième feuilleton de la re-composition de l’industrie aéronautique française. Pour l’Etat, qui a très habilement joué sa partition, l’opération lui a offert la possibilité qu’il recherchait depuis des lustres de s’assurer que le fabricant du Rafale ne tombe jamais entre de mauvaises mains. Et cela, sans débourser un centime !

Airbus a annoncé ce soir la vente de 8 % du capital de Dassault Aviation , sur les 46,32 % qu’il possède. Comme le stipule le pacte qui le lie à l’Etat, le groupe aéronautique européen a du au préalable notifier son intention aux pouvoirs publics, lesquels disposent d’un droit de premier refus. Après d’intenses réflexion, l’Etat a finalement décidé de ne pas suivre. Le coût de l’opération - un peu moins de 800 millions - l’en a peut-être dissuadé, d’autant qu’acheter ce premier bloc aurait très probablement impliqué d’acheter le second (jusqu’à 10 % cette fois-ci) qu’Airbus a l’intention de céder d’ici au 30 juin 2015.

Mais ce n’est finalement pas cet argument qui a amené l’Etat à renoncer à ses droits. Dassault allant racheter puis détruire les 8 % du premier bloc de ses actions mises en vente, et allant faire de même pour la moitié du second, Airbus conservera toujours la minorité de blocage. Vu de l’APE, tout est donc pour le mieux, car Airbus, c’est en partie l’Etat. Les intérêts de Dassault Aviation sont donc préservés.

Vu du ministère de la défense en revanche, cela ne suffit pas. Le Rafale c’est évidemment l’avion de combat, fer de lance de l’armée française. Mais c’est aussi - faut-il le rappeler - le vecteur de la composante nucléaire aéroportée. Bref, une entreprise stratégique pour la Nation. Et qui va le rester pour de nombreuses années encore. La relation actuelle entre Dassault Aviation et la Défense est suffisamment bonne pour qu’il n’y ait aucune crainte sur l’avenir de l’avionneur. Pas de risque de délocalisation, pas de risque d’arrêt de la production... Mais demain ? C’est à dire lorsque Serge Dassault décèdera ?

L’autre actionnaire, majoritaire, de Dassault Aviation au côté d’Airbus, c’est GIMD, autrement dit Groupe industriel Marcel Dassault (qui possède aussi l’éditeur de logiciels Dassault Systèmes, la maison de ventes aux enchères Artcurial ou encore le « Le Figaro »). Cet holding, qui regroupe donc tout l’empire Dassault, est contrôlé par Serge Dassault, et changera fatalement de main un jour où l’autre. Le secret de la succession étant très bien gardé, on ne peut que supputer que l’héritage reviendra dans les mains des quatre enfants. Lesquels qui sait, pourraient-être tentés de vendre au fil de l’eau (leur mésentente est de notoriété publique).

Bref, on ne peut exclure que le capital de Dassault Aviation évolue, et pas forcément dans le sens des intérêts stratégique de l’Etat. Pour se prémunir d’une telle éventualité, ce dernier a profité du désengagement d’Airbus pour négocier une convention avec GIMD. D’une durée de 20 ans, celle-ci a pour principal objet d’octroyer à l’Etat un droit de préemption sur tout transfert de titres Dassault Aviation par GIMD lui faisant franchir à la baisse le seuil de 40 % du capital de l’avionneur, ainsi que sur tout transfert de titres ultérieur en deçà de ce seuil.

Dit autrement, si l’actionnariat de Dassault Aviation venait à exploser (parce que les enfants se déchirent), alors la puissance publique aura le moyen de s’assurer de contrôler du fabricant du Rafale. Quitte, s’il le fallait, à monter à 100 %  !

Conclusion : l’Etat, qui actuellement ne dispose que d’une action Dassault, a renoncé à ses droits dans l’avionneur, mais (en échange ?) s’assure de peser indirectement lors de la succession de Serge Dassault.

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