3 avril, 2014 Frédéric Lert (FOB)
A l’occasion de l’exercice Gorgones, qui a réuni pendant trois semaines plusieurs éléments de la Brigade des Forces Spéciales Terre sur le camp de Caylus, le général Pierre Liot de Nortbecourt, qui commande la BFST depuis le 1er août dernier, a répondu à nos questions.
Comment arrivez-vous à faire face au très haut niveau d’engagement de la BFST ?
Ce que l’on appelle la « manœuvre RH » est une vraie préoccupation. Les matériels et les procédures changent, mais l’expérience collective des hommes reste la force principale et la clef de voûte des forces spéciales. Une de mes préoccupations principales est de prendre la pleine mesure de cette richesse humaine et de la consolider.
On parle d’un renforcement des effectifs de la brigade. Le chiffre de mille hommes supplémentaires est parfois évoqué…
Nous n’avons pas besoin aujourd’hui d’un important effectif supplémentaire, et sans doute pas de mille hommes. Il est par contre nécessaire de consolider les maillons les plus faibles, ceux qui sont fragilisés par le tempo d’opération très élevé et qui font partie de la chaine du système des forces spéciales, depuis le renseignement jusqu’à l’aérocombat, en passant par la maintenance des équipements.
Comment cela va-t-il se traduire concrètement ?
Par une consolidation de la partie commandement, de plus en plus consommatrice de ressources, avec par exemple la multiplication des détachements de liaison. Nous voulons également renforcer les cœurs de métiers, comme les équipes de recherche du 13ème RDP et les « sticks actions spéciales » au 1er RPIMA. C’est environ une centaine d’hommes pour chaque unité. Nous voulons aussi injecter des capacités rares indispensables en opération, notamment en renforçant les partenariats avec d’autres unités dans certains domaines bien précis : NRBC, guerre électronique, équipes cynophiles ou encore Génie. Nous discutons actuellement sur le niveau d’intégration et de labellisation « forces spéciales » de ces spécialistes-là.
Pensez-vous pouvoir augmenter les effectifs du 4ème RHFS (Régiment Hélicoptères des Forces Spéciales). Certains pilotes rencontrés à Caylus explique avoir passé 9 mois en Opex pendant la seule année 2013…
Pour les pilotes, la seule augmentation correspondra à l’arrivée des deux Tigre supplémentaires au sein du 4ème RHFS dans les mois à venir. (NDA : le 4ème RHFS dispose actuellement de 4 Tigre). Il est difficile de faire autrement car le « 4 » puise ses ressources humaines dans les autres RHC et ceux-ci sont déjà très tendus… La passerelle de commandement du régiment, également très sollicitée, sera elle aussi renforcée.
Quand pensez vous que le 4ème RHFS pourrait disposer de NH90 ?
Nous attendons de voir les premiers retours d’expérience du 1er RHC avec le NH90 avant de nous prononcer sur l’appareil. Nous voulons connaître les forces et les faiblesses de l’appareil en opération. La porte est ouverte pour nous en attribuer quelques uns par transfert depuis les autres RHC, il n’y aura pas de commande spécifique au « 4 », mais cela ne se fera pas sans doute avant quatre ou cinq ans.
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