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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 13:30
Caesar du 68e RAA - photo A.Karaghezian Armée de Terre

Caesar du 68e RAA - photo A.Karaghezian Armée de Terre

Beyrouth, 15 déc 2014Marine et Océans (AFP)

La France et le Liban ont signé lundi à Beyrouth le protocole d'accord ouvrant la voie à la livraison d'armes à l'armée libanaise dans le cadre du don de trois milliards de dollars promis par l'Arabie saoudite.

Selon un communiqué militaire, l'accord a été paraphé au quartier général de l'armée à Yarzé (banlieue de Beyrouth) entre le commandant en chef de l'armée libanaise Jean Kahwaji et l'amiral Édouard Guillaud, PDG d'ODAS, la compagnie française chargée du développement des exportations dans le domaine de la défense, de la sécurité et des hautes technologies.

Selon une source politique libanaise, l'amiral Guillaud, doit se rendre à Ryad pour le faire signer par les autorités saoudiennes qui devront effectuer un premier versement de 600 millions dollars soit 20% du contrat.

Les armes françaises commenceront à être livrées deux mois plus tard. La livraison s'étalera sur trois ans et parmi les armes figurent notamment 7 hélicoptères Gazelle muni de missiles anti-char téléguidés HOT et 7 hélicoptères Puma pour le transport des troupes.

La liste d'équipements retenus, qui a nécessité plusieurs mois de discussions, correspond à des "besoins identifiés par les forces armées libanaises, qui sont sous-équipées et sous-entraînées pour remplir leurs missions de sécurité et de renseignement", avait relevé un responsable au ministère français de la Défense, sous couvert d'anonymat.

Outre les hélicoptères, le contrat porte sur des VAB (Véhicules de l'avant blindés), de l'artillerie lourde (dont des systèmes Caesar), des patrouilleurs armés et des moyens de communication et de surveillance, dont des drones de type SDTI, afin d'améliorer la capacité de renseignement des Libanais.

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 18:55
Les défis de la défense en 2014 (4/5) : un grand chambardement au mauvais moment ?

 

29/01/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

La Tribune vous propose une série sur les défis de la défense en 2014 en cinq volets. Quatrième volet, les grands changements des hommes au sein du ministère de la défense et à la tête de l'industrie au moment où tout le secteur pourrait être fragilisé par un contexte budgétaire, opérationnel et industriel très difficile.

 

En deux ans, la plupart des têtes du secteur de la défense, aussi bien dans l'industrie que chez les opérationnels, ont ou vont changer. Ce qui pourrait poser un problème de continuité au moment où la difficile loi de programmation militaire (LPM) entre en "service opérationnel" en 2014. C'est Jean-Bernard Lévy nommé PDG de Thales qui avait ouvert le bal fin 2012, suivi très vite en janvier 2013 par Eric Trappier, qui a pris la suite de l'indestructible Charles Edelstenne aux commandes de Dassault Aviation. Puis, le 1er avril, Guillaume Faury a pris le manche d'Eurocopter, renommé aujourd'hui Airbus Helicopters.

 

Beaucoup de changements en vue en 2014

L'année 2014 va accélérer le mouvement de changements. C'est d'abord l'amiral Guillaud, atteint par la limite d'âge, qui va céder sa place en février de chef d'état-major des armées (CEMA) au profit du général Pierre de Villiers, un terrien de 57 ans. Quant à l'amiral Guillaud, il est prévu qu'il atterrisse en Arabie Saoudite à la tête d'ODAS, une société controversée ces derniers temps dans les milieux de la défense. Elle fait l'interface entre l'Arabie Saoudite et la France pour la signature de contrats d'Etat à Etat. De même le général Ract-Madoux, lui aussi atteint par la limite d'âge, devrait laisser sa place de chef d'état-major de l'armée de terre (CEMAT) cet été. Enfin, le Délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, devrait également partir cette année ... à moins qu'il ne soit prolongé, comme cela est envisagé mais pas assuré.

Après Thales, Dassault Aviation et Airbus Helicopter, ce sera au tour de DCNS de changer de pacha. Le mandat de Patrick Boissier au conseil d'administration s'achève le 21 décembre 2014. Aussi le groupe naval, qui aborde une année cruciale à l'export, pourrait avoir une deuxième partie d'année complètement parasitée, voire paralysée, par la course à la présidence. Ce sera également le cas mais un peu plus tard pour Safran. En avril 2015, Jean-Paul Herteman achève son mandat à la tête de la success-story de Safran. Enfin, le directeur adjoint du cabinet de Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Palagos, qui a été nommé début décembre à la tête de Défense Conseil International (DCI), a succédé à l'amiral François Dupont, atteint par la limite d'âge statutaire.

 

Des changements nécessaires ?

Dans un contexte très difficile - une LPM compliquée à exécuter, des campagnes exportations cruciales pour les groupes d'armement, des opérations extérieures complexes, une situation financière de la France désastreuse -, ces très nombreux (trop ?) changements ne vont-ils pas paralyser, voire affaiblir, le secteur de la défense dans sa capacité à apporter des réponses rapides dans des situations de crise ou d'extrême urgence. Qui mieux que l'actuel DGA maîtrise le mieux le programme 146 du budget de la défense (Equipements des forces), qui mieux que l'actuel CEMAT comprend le mieux ses hommes sur le terrain  en Centrafrique, au Mali et en Afghanistan.

"Les clients aiment la continuité", rappelle-t-on à La Tribune. C'est certainement le cas chez DCNS, qui est aujourd'hui engagé dans de très nombreuses campagnes commerciales et qui a été l'un des groupes les plus performants à l'exportation (Brésil, Malaisie...) en dépit du dernier échec à Singapour. D'une façon générale, alors que les exportations se sont redressées en 2013 (6,3 milliards d'euros), pourquoi faudrait-il encore tout changer ?

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 06:55
CEMA : désignation du successeur de l’amiral Guillaud

15/01/2014   EMA

 

Le général d’armée Pierre de Villiers a été nommé comme successeur de l’amiral Edouard Guillaud au poste de chef d’état-major des armées lors du conseil des ministres du 15 janvier 2014. Il prendra ses fonctions le 15 février 2014.

 

Le général d’armée Pierre de Villiers, occupe depuis mars 2010 la fonction de major général des armées, poste qui fait de lui le numéro deux des armées et le plus proche collaborateur de l’amiral Guillaud.

Officier de l’armée de terre, engagé en opérations à plusieurs reprises et ancien auditeur de l’Institut des hautes études de la défense nationale,  il a occupé depuis 2004 différentes fonctions au plus haut niveau de l’administration centrale, dont celle de chef de cabinet militaire du Premier Ministre.

Dans sa fonction actuelle, il a  conduit l’ensemble des travaux préparatoires à la transformation des armées. Il sera désormais chargé de les mettre en œuvre dans le cadre de la loi de programmation militaire 2014-2019.

 

Biography GA Pierre de VILLIERS - EN (format pdf, 622 kB).

 

Le général d’armée Pierre de Villiers sera le 17e officier général à occuper ce poste sous la VRépublique :

- le général Paul Ely (1958-1959, terre)

- le général Gaston Lavaud (1959-1961, terre)

- le général Charles Ailleret (1962-1968, terre)

- le général Michel Fourquet (1968-1971, air)

- le général François Maurin (1971-1975, air)

- le général Guy Méry (1975-1980, terre)

- le général Claude Vanbremeersch (1980-janvier 1981, terre)

- le général Jeannou Lacaze (1981-1985, terre)

- le général Jean Saulnier (1985-1987, air)

- le général Maurice Schmitt (1987-1991, terre)

- l'amiral Jacques Lanxade (1991-1995, marine)

- le général Jean-Philippe Douin (1995-1998, air)

- le général Jean-Pierre Kelche (1998-2002, terre)

- le général Henri Bentégeat (2002-2006, terre)

- le général Jean-Louis Georgelin (2006-2010, terre)

- l'amiral Edouard Guillaud (2010-2014, marine)

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 11:55
Le général Pierre de Villiers prend la tête de l'état-major des armées

Pierre de Villiers, 57 ans, était le major général des armées depuis trois ans.

 

15.01.2014 Par Nathalie Guibert - Le Monde.fr

 

L'armée française change de tête. Atteint par la limite d'âge, l'amiral Edouard Guillaud cède sa place de chef d'état-major des armées à son numéro deux, un « terrien », le général Pierre de Villiers, 57 ans. Ce cavalier, qui a commandé le régiment de chars de combat de Mourmelon, était le major général des armées depuis trois ans.

 

La décision a été inscrite à l'ordre du jour du conseil des ministres de mercredi 15 janvier. L'amiral Guillaud doit pour sa part poursuivre sa carrière à la tête de l'ODAS, la société chargée des ventes d'armement entre la France et l'Arabie saoudite, où il remplacera un autre amiral.

 

La continuité est donc de mise, du moins dans l'affichage. Le président de la République — qui est le chef des armées selon la Constitution — a fait un choix de compétence, disent les spécialistes de la défense. Le général de Villiers, né en Vendée comme son frère cadet, l'homme politique souverainiste Philippe de Villiers, est un planificateur et un analyste des moyens : il a accompagné toute la préparation de la loi de programmation militaire 2014-2019 auprès du chef d'état-major et saura répondre au pouvoir politique au moment où les trois armées encaissent les chocs des réductions d'effectif. François Hollande avait déjà choisi de maintenir l'amiral Guillaud, qui venait de l'Elysée et avait été nommé par Nicolas Sarkozy.

 

DROITE CATHOLIQUE TRADITIONNELLE

 

Ancien chef de cabinet militaire du premier ministre François Fillon, le général de Villiers avait été donné gagnant pour le poste de chef d'état-major particulier du président de la République en mars 2010. Il s'était vu in extremis souffler la place par le général Benoit Puga, un légionnaire au profil très opérationnel, à qui M. Sarkozy avait trouvé l'avantage d'avoir été successivement le patron des opérations spéciales et du renseignement militaire.

 

Les deux plus hauts gradés français choisis par François Hollande sont aujourd'hui des figures assez similaires d'officiers généraux de l'armée de terre, dont la culture familiale est celle de la droite catholique traditionnelle. Le père du général Puga, Hubert Puga, avait engagé son régiment de chars, le 27e Dragons, dans le pustch d'Alger de 1961, et avait ensuite rejoint l'OAS. Le général de Villiers est lui aussi fils d'officier ; Jacques de Villiers, médaillé de la Résistance, a été incarcéré après la guerre d'Algérie pour son implication dans les activités de l'OAS dans l'ouest de la France.

 

GUILLAUD QUITTE UNE INSTITUTION « FRAGILISÉE »

 

« Ce sont des officiers généraux très compétents à n'en pas douter. Mais les équilibres choisis par Hollande ont un côté “Mitterrand et l'OAS” », commente un expert de la défense classé à gauche. « On peut caricaturer en disant que l'on a les francs-maçons au cabinet du ministre et les cathos dans la haute hiérarchie militaire. »

 

L'amiral Guillaud quitte une institution qu'il a lui-même décrite comme « fragilisée » par le trop-plein des réformes engagées depuis 2009. Il se voit accorder d'avoir bien préparé les dernières opérations militaires françaises, Libye, retrait d'Afghanistan, Mali. Mais si les politiques saluent sa souplesse, les militaires l'accusent de faiblesse… pour avoir accepté de trop grandes réductions de moyens et d'effectifs (suppression de quatre-vingt mille emplois prévue entre 2009 et 2019).

 

En outre, les prérogatives du chef d'état-major des armées viennent, au nom d'une meilleure performance du ministère de la défense, d'être rognées au profit des grands adjoints civils du ministre – le secrétaire général pour l'administration, le délégué général pour l'armement et le directeur aux affaires stratégiques. Son successeur arrive à l'heure de la mise en œuvre de ces réformes difficiles.

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 22:55
CEMA : entretien avec SACT

 

15/11/2013 Sources : EMA

 

Le 8 novembre 2013, le chef d’état-major des armées (CEMA) s’est entretenu avec le commandant suprême allié pour la transformation de l’OTAN (SACT), le général d'armée Jean-Paul Paloméros, en fonction depuis le 28 septembre 2012.

 

L’amiral Guillaud et le général d'armée Paloméros ont notamment fait le point sur l’actualité et l’avenir de l’OTAN, alors que l’Alliance conduit la transition en Afghanistan où elle prépare son redéploiement après 2014. Dans la perspective du sommet de l’OTAN qui aura lieu à l’automne 2014, les deux autorités ont abordé deux sujets d’intérêt majeur dans le cadre de la transformation de l’Alliance : le développement de l’interopérabilité dans le cadre de la Connected forces initiative (CFI), et la mutualisation et le partage capacitaire selon le concept de Smart defense. Sur le premier point, SACT a rappelé l’importance de développer les entraînements conjoints au sein de l’Alliance, afin de maintenir la capacité des forces à faire face aux menaces actuelles et optimiser les moyens déployés par chaque nation pour la défense collective. Sur le volet capacitaire, les échanges ont porté sur les initiatives à promouvoir, l’enjeu étant de ne pas augmenter le financement en commun dans ce domaine, et de préserver le budget de défense des alliés.

 

Avec SACEUR [qui dirige le Commandement allié Opération], SACT est un des commandeurs stratégiques de l’OTAN . Sa mission consiste à diriger, à l’échelon stratégique, la transformation des structures, des forces, des capacités et des doctrines militaires de l’OTAN, pour améliorer l’efficacité militaire de l’Alliance. L’exercice de cette fonction par un général français depuis la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN en 2009 témoigne de l’intérêt porté par notre pays à l’avenir de l’OTAN et à sa transformation.

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 12:55
Le matos à l'encan! On bradera aussi les Tigres...?

15.10.2013 par P. CHAPLEAU - Lignes de Défense

 

Petite phrase de l'amiral Guillaud devant les élus de la République, le 3 octobre: "le PLF prévoit en effet 50 millions d’euros de cessions de matériels. Plusieurs projets sont à l’étude, dont la vente du transport de chalands de débarquement (TCD) Siroco et d’hélicoptères Tigre" (cliquer ici pour accéder au texte de son audition).

 

Ventes de matériels donc, mais pas d'antiques Marmon ou des VAB essoufflés: non, des Tigre! Remettons tout ça dans le contexte pour tenter d'y voir plus clair.

 

1) Le projet de loi de finances (cliquer ici pour y accéder) détaille les ressources exceptionnelles:
"S'agissant des recettes exceptionnelles, celles-ci sont constituées :
- du produit de cession d'emprises immobilières utilisées par le ministère de la défense, évalué au moins à 660 millions d'euros sur la période 2014-2016 ;
- des redevances versées par les opérateurs privés au titre des cessions de fréquences déjà réalisées lors de la précédente loi de programmation pour environ 220 millions d'euros ;
- du programme d'investissements d'avenir (PIA) au bénéfice de l'excellence technologique de l'industrie de défense pour 1,5 milliard d'euros en 2014 ;
- du produit de cession de la bande de fréquences des 700 MHz, qui n'est pas chiffré dans la loi mais dont on peut s'attendre à ce qu'il s'élève à plus de 3 milliards d'euros ;
- et, « le cas échéant », selon les mots du projet de loi, du produit de cession de participations publiques."

 

2) Les cessions de matériels constitueront une infime contribution aux ressources exceptionnelles mais elles auront un impact plus significatif en termes de coûts (prohibitifs) de fonctionnement (mais aussi bien sûr de capacité opérationnelles déjà réduites par des commandes elles aussi déjà réduites). Par ailleurs, le CEM n'a pas précisé le nombre de machines à brader. Trop, trop peu? La vingtaine de HAP bientôt en parc?

 

3) Le problème, ce sera de trouver des acheteurs. Le Siroco pourrait, lui, prendre la route de l'Amérique du Sud. Quant aux Tigre... Ils risquent de passer bien du temps à Châteaudun (où une centaine d'emplois vont être supprimés), sous cocon. On pourrait aussi vendre les Leclerc qui dorment sur plusieurs sites. Mais l'affaire s'annonce encore plus compliquée. Qui voudra de nos Tigre (mon confrère Jean-Marc Tanguy avait parlé de la Malaisie) et de nos Leclerc dont les coûts de MCO et de vol/roulage sont exorbitants?

 

4) Par ailleurs, sur le grand marché de l'armement d'occasion, il va y avoir abondance de produits. Les Espagnols pensent revendre certains de leurs A400. Les Hollandais se séparent du navire de soutien Karel-Doorman et d'une partie de leur blindés CV90, dans le cadre d'une coupe budgétaire de 348 millions d'euros. Les Canadiens qui parlent de réduire leurs effectifs de 20% réfléchissent au devenir des surplus. L'Autriche a mis en vente 750 blindés, des camions, des canons etc, pas d'une première jeunesses certes mais rustiques et bon marché.

 

Moralité: grignoter 50 millions d'euros, c'est à la fois peu et beaucoup. Mais tant que le moral est au beau fixe, pas question de stopper la grande braderie.

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 06:55
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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 07:55
SMP/ESSD: quand l'amiral Guillaud met les points sur les "i"

27.06.2013 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

L'amiral Édouard Guillaud, le chef d'état-major des armées, s'est exprimé le 3 juin devant la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Sénat. On lira plus bas sa réponse à une question de Michel Boutant. Cliquer ici pour accéder à l'intégralité de son audition.

 

La réponse du CEMA, je dois l'avouer, m'a réjoui et elle prouve que le réalisme peut l'emporter. Pendant que nous tergiversions sur l'éthique des SMP/ESSD, nos concurrents (car ces activités relèvent avant tout d'un échange marchand) nous taillaient des croupières, renforçaient leur monopole, apprenaient (en faisant des erreurs, parfois graves) à réguler le milieu et favorisaient l'émergence de sociétés fortes, éprouvées, légitimes et fières. En France, nous avons fait du surplace en considérant le recours à des prestataires privés comme une maladie honteuse et expliquant pudiquement que, lorsque nous devions nous résigner à le faire, c'était dans le cadre d'expérimentations. En 15 ans, depuis le premier livre que j'ai écrit sur ce sujet en 1997, je confirme: "nous n'avons pas avancé"!

"Les sociétés militaires privées (SMP) sont un sujet qui m'exaspère. Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage, et pour des raisons d'angélisme idéologique, malgré des rapports sur la situation, nous n'avons pas avancé.

Mon point de vue est qu'il faut encore travailler sur la question des SMP à terre car celles-ci posent des problèmes de droit international. La situation est plus simple pour les SMP à la mer : le droit de la mer est simple, dès lors que vous êtes sorti des eaux territoriales, le droit applicable est celui du pavillon, quelle que soit la nationalité de l'équipage, de l'affréteur, ou du propriétaire de la cargaison !

Nous avons les moyens, en passant par la loi, de dire que nous acceptons des équipes de protection embarquées, si elles sont de droit français employant des nationaux et réservées aux pavillons français. Le risque, si nous n'agissons pas, outre le fait de voir nos anciens militaires employés par des SMP étrangères, est surtout que des armateurs sont prêts à se dépavillonner, avec les conséquences économiques qui en résulteraient !

Il est contre-productif de faire l'amalgame avec une SMP qu'on emmènerait lors d'une OPEX faire de la protection. Cette question des SMP a été évoquée lors des discussions sur le Livre Blanc, puis le débat a été refermé. Il est nécessaire de régler ceci par une loi. Le vrai problème est que ça réveille une peur du mercenariat, alors même que ça n'a rien à voir !

Sur ce même sujet, je ne résiste pas à donner le texte de l'intervention d'Alain Juillet qui a ouvert les débats lors du colloque sur les ESSD du 28 mai dernier:

"Le premier aspect de ce problème apparaît lorsque l’on envisage le côté militaire. Indiscutablement, nos troupes, et en particulier les forces spéciales, sont des militaires dont l’excellence technique est reconnue au niveau international. D’un autre côté, le Livre blanc prévoit des réductions d’effectifs telles que les armées n’auront plus la capacité de remplir un certain nombre de missions qu’elles assument aujourd’hui. Il faudra donc bien trouver des solutions. C’est un aspect. L’autre aspect concerne ce qui se passe à l’extérieur. Quand on est une grande entreprise française qui travaille sur des sites à l’étranger impliquant des salariés, on s’interroge nécessairement sur les mesures à prendre pour évoluer dans des zones difficiles ou dangereuses. Depuis la loi de 2003, la situation est très simple : on ne peut pas travailler avec des sociétés de sécurité françaises car c’est interdit par la loi. On ne peut pas non plus utiliser les services de sociétés d’assurance françaises parce qu’elles seraient mêlées à des situations qui ne sont pas prévues par la loi. Les grandes entreprises françaises sont donc obligées de passer des contrats avec des ESSD ou des sociétés d’assurance étrangères pour accomplir des missions qui pourraient parfaitement être réalisées par des sociétés françaises. Le constat est encore plus alarmant quand vous regardez ce qui se passe actuellement au large de la Somalie en matière de piraterie où l’on a été obligé de mettre en place des systèmes de protection des bateaux. Les Français ont investi, via la Marine nationale, avec les commandos marine essentiellement. Ce qui est étonnant, c’est de voir comment font les autres pays. A part les Français, il n’y a aucune unité militaire étrangère qui assure ce type de missions. Tout ceci est pris en charge par des sociétés privées. Tout le monde y est, les Français sont les seuls à investir au niveau militaire. Pourquoi pas diriez-vous, mais il faut alors regarder le coût d’une telle opération pour l’Etat, alors même que ses dépenses doivent être contrôlées. Par ailleurs, Il est attristant de constater que les entreprises françaises doivent recourir à des ESSD étrangères, que ce soit en matière de sécurité ou d’assurance, et ainsi transférer une partie de leurs moyens financiers et de leurs exigences de sécurité à l’étranger. Ce point constitue la raison profonde de notre soutien au rapport des députés Ménard et Viollet auxquels nous avons tout de suite dit : « il faut absolument que vous arriviez à changer le système actuel ». Car le système actuel est basé sur une vision idéologique et historique des activités couvertes par le terme d’entreprises de services de sécurité et de défense, appelées autrefois SMP. Il est certain qu’en France, la période de la France-Afrique et du mercenariat reste présente dans les mémoires et nous pénalise par rapport à tous les autres pays du monde. Aux États-Unis, les grandes ESSD n’ont aucun problème et possèdent une image correcte au sein de la population et ce, tant qu’elles ne commettent pas de dérapages. Mais cela relève d’une affaire de contrôle. Elles travaillent également étroitement avec l’État. Les techniciens français de grandes sociétés françaises qui travaillent en Afghanistan actuellement doivent recourir à des sociétés étrangères lorsque l’armée française ne peut pas assurer leur sécurité. Je rappelle que depuis l’arrêt Karachi, les entreprises sont « sécuritairement » responsables de tous leurs salariés à l’étranger, que ce soit pendant ou hors les heures de travail. Une responsabilité importante pèse donc sur les entreprises et nous préférerions que la protection de ces salariés soit assurée par des sociétés françaises. Je vous dis ceci afin de bien faire comprendre que notre volonté est d’assurer, dans les meilleures conditions possibles, la sécurité de nos employés, la défense et la sûreté de nos sites en recourant à des personnels français. Si je reprends l’exemple somalien, il est à la fois fascinant et affligeant de voir que parmi les personnels qui travaillent dans les sociétés étrangères, il y a une grande majorité d’anciens soldats français. En effet, les anciens commandos marine y sont largement représentés parce qu’ont leur reconnaît de grandes qualités. Il est tout de même lamentable que l’on ne soit pas capable, en France, de reconnaître nous-mêmes concrètement leurs qualités. Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied et soyons raisonnables. Vous allez suivre aujourd’hui un programme qui va permettre de couvrir un grand nombre d’éléments du thème étudié. D’une part, il faut être bien conscient que nous sommes entrés dans un monde de plus en plus dangereux et de plus en plus agressif au quotidien. Je vais peut-être choquer les militaires, surtout dans cette salle, mais je fais partie de ceux qui sont convaincus que le combat militaire aura de moins en moins d’importance à l’avenir par rapport au combat économique et que, dans le même temps, le combat économique va utiliser des moyens militaires ou de sécurité de plus en plus importants. On ne peut pas comprendre, par exemple, la guerre en Ituri, au Congo, sans se souvenir qu’en réalité ce n’est pas une guerre entre Hutus et Tutsis, c’est une guerre pour des raisons minières. Il s’agit de contrôler le Coltan dans la zone, parce que ce minerai est indispensable à la fabrication des téléphones portables. Ce n’est pas autre chose. On voit bien l’interpénétration des intérêts. Dans cette approche, Il est nécessaire de pouvoir protéger nos sites et nos personnels. Tout à l’heure, vous allez écouter une intervention du général Jean-Michel Chéreau, directeur de la sécurité d’AREVA, qui se trouve actuellement au cœur de problèmes importants. Mais derrière lui, il y a d’autres sociétés, d’autres problèmes du même genre. On ne peut pas continuer à accepter de ne pas être capable de faire face à la concurrence internationale et on ne peut pas non plus accepter d’être obligé de faire systématiquement appel à l’armée française alors qu’elle a à peine les moyens d’assurer ses propres missions. Il est donc nécessaire de trouver des équilibres. La question de l’assurance, qui sera évoqué ultérieurement, est très importante car les assureurs jouent un rôle essentiel dans le monde moderne. Ce sont eux qui font disparaître une grande partie de la prise de risque. C’est également eux qui vont compenser financièrement cette prise de risque de manière à l’éliminer lorsque quelque chose se passe. Je ne rentrerai pas dans les détails car cette question recouvre certains domaines sensibles, mais indiscutablement les assureurs ont un rôle important aujourd’hui. Regardez la Lloyd qui a pris, de ce côté-là, un rôle non négligeable dans tous les domaines et en particulier concernant la problématique des rançons demandés par les pirates au large de la Somalie Nous nous intéresserons ensuite aux problèmes juridiques qui apparaissent quand on parle de sécurité privée. Dès que l’on parle des ESSD, se pose la question des modifications ou du changement de la fameuse loi qui a tout bloqué en France, loi indiscutablement régressive par rapport à ce qui existe ailleurs. Il faut en effet se souvenir que pendant que l’on votait cette loi en France, les Américains de MPRI étaient en train de former les résistants kosovars qui devaient ensuite prendre le pouvoir. Les Américains avaient en effet envoyé là-bas une ESSD américaine. Cet épisode montre qu’il est important de disposer de textes de loi extrêmement précis afin éviter les dérives. Il faudra aussi, et c’est une des questions à ne pas oublier, intégrer correctement le fait que lorsque l’on prévoit le recours à des ESSD, surgissent les questions de l’ouverture du feu et de la réciprocité. Ici encore existent des problèmes juridiques très importants puisque l’on ne peut pas faire ni laisser faire n’importe quoi. Il importe donc de mettre en place une loi et des modalités d’application qui permettent de contrôler très étroitement les ESSD pour empêcher les dérives l’on a pu connaître, notamment en Irak avec la société Blackwater. Les actions incontrôlées d’une entreprise de sécurité sont inacceptables et inadmissibles. Mais ce n’est pas parce que une société a complètement dérivé en Irak qu’il faut, pour autant, « jeter le bébé avec l’eau du bain ». L’État aura un rôle très important dans cette exigence de contrôle et de sécurité. J’ajouterai pour ma part qu’en ce qui concerne les militaires que nous avons surentraînés pour remplir un certain nombre de missions, ils se retrouveront de plus en plus jeunes en fin de service sur le marché du travail. Ces ex-soldats d’élite seraient avantageusement accueillis dans des entreprises spécialisées. Cela permettrait aussi de contrôler la fiabilité et la qualité du personnel en évitant l’embauche « d‘enfants perdus » risquant d’être à l’origine de dérives inacceptables. Il faut garder la tête froide et se poser les questions objectivement. C’est l’intérêt de colloques et de réflexions comme celle qui vient d’être menée par le CSFRS. Cela permet de se dire : « On à un problème, il faut que l’on en considère toutes les facettes sans passion, sans idéologie et que l’on essaye d’analyser rationnellement la situation afin de faire des propositions concrètes ». C’est le but aussi des échanges que vous allez avoir, parce que l’on va pouvoir sentir la sensibilité des uns et des autres, comprendre les problèmes posés par les uns et les autres, puis arriver, ensemble, à bâtir un projet acceptable par l’Etat. Cela devra nous permettre de rebondir de manière efficace par rapport à tous nos concurrents internationaux. "

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 05:50

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/terre/ancienne-base-image-640x480/cemat/portraits-officiels/general-d-armee-elrick-irastorza/746350-1-fre-FR/general-d-armee-elrick-irastorza.jpg

 

Nicolas Sarkozy a réuni un conseil de sécurité à l’Elysée, à l’issue du défilé sur les Champs-Elysées, jeudi 14 juillet 2011, au cours duquel le chef d'état-major de l'armée de terre a été mandaté pour définir de nouvelles mesures de sécurité, suite au décès de plusieurs soldats français en Afghanistan.

 

En pleines célébrations de la Fête nationale, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a réuni un conseil de sécurité à l'Élysée suite aux décès de cinq soldats français, tués dans un attentat à la bombe survenu dans la province de Kapisa, mercredi 13 juillet, puis d’un commando marine, qui a perdu la vie au cours d’un accrochage dans la vallée d’Alasay, jeudi 14 juillet, en Afghanistan

 

A l’occasion d’une conférence de presse, qui s’est tenue à l’hôtel de Brienne à Paris, Gérard Longuet, ministre de la Défense, accompagné de l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, a annoncé la décision prise au cours de cette réunion exceptionnelle de confier au général Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de terre, la responsabilité de définir de nouvelles mesures de sécurité.

 

Le général Elrick Irastorza doit se rendre « sur place immédiatement » pour pouvoir y déterminer les moyens de renforcer la sécurité des troupes françaises déployées sur ce théâtre d’opérations, a déclaré le ministre, alors que le chef de l’Etat vient de confirmer le retrait progressif des forces armées françaises d’Afghanistan.

 

Gérard Longuet a insisté sur la nécessité de soutenir les forces de sécurité afghanes, pour « ne pas affaiblir les zones où nous avons crée un climat de sécurité  » et « utiliser tous les moyens et méthodes  » pour poursuivre cette sécurisation du territoire afghan.

 

 « L’objectif c’est la sécurité et la sécurité, c’est la consolidation des forces de sécurité de l’Etat de droit. Nous devons concevoir, dans cette perspective de transition, l’optimisation de nos moyens  », a-t-il en effet rappelé.

 

Les propositions du général Elrick Irastorza sont attendues « d’ici la fin de la semaine prochaine  ».

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