Un Caïman Marine à l'appontage
crédits : MARINE NATIONALE
27/09/2011 MER et MARINE
Le BPC Mistral au large de la Libye début septembre
crédits : MARINE NATIONALE
19/09/2011 MER et MARINE
Il n'y en avait jamais eu autant sur le pont ! Une très belle image, diffusée par l'Etat-major des Armées, montre le bâtiment de projection et de commandement Mistral avec pas moins de 15 hélicoptères sur le pont d'envol. La photo a été prise au large de la Libye, où le Mistral a été engagé cet été dans le cadre de l'opération Harmattan/Unified Protector. A ce titre, il embarquait un groupe aéromobile fort d'une vingtaine d'hélicoptères, engagés depuis le mois de juin contre les forces fidèles au colonel Kadhafi. L'image de l'EMA permet de bien apprécier la vaste surface offerte par le pont d'envol, qui s'étale sur 5200 m². Y sont présents deux Caracal, trois Puma/Cougar, deux Tigre et huit Gazelle de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT) et de l'armée de l'Air. A l'instar d'un porte-avions, on peut remarquer que le pont peut, sans difficulté, servir à parquer de nombreuses machines, sans pour autant interrompre les opérations aériennes, grâce à la présence de six spots d'appontage. On notera que les BPC ont été conçus pour mettre en oeuvre, sur le papier, 16 hélicoptères lourds comme les Tigre et NH90, qui peuvent tous être logés dans un vaste hangar 1800 m² relié au pont d'envol par deux ascenseurs, dont un (à l'arrière), peut accueillir simultanément plusieurs machines. Mais, en réalité, la capacité d'emport en hélicoptères est supérieure à 16 machines, comme le démontre Harmattan, surtout avec de petits appareils comme les Gazelle.
Caracal sur un BPC (© : EMA)
Gazelle et Tigre dans le hangar d'un BPC (© : EMA)
On notera que les opérations en Libye constituent le premier vrai baptême du feu pour les BPC, dont les deux premiers exemplaires, les Mistral et Tonnerre, ont été livrés en 2006 et 2007 par DCNS (le Dixmude entrera en service début 2012). Jusqu'ici, ces bâtiments conçus pour être très polyvalents avaient largement démontré leurs capacités pour les opérations de débarquement, à l'occasion de nombreux exercices, mais aussi dans le cadre de missions humanitaires ou d'évacuation de ressortissants (notamment au Liban en 2006). Cette fois, c'est la capacité à projeter depuis la mer et assurer le soutien d'une force aéromobile puissante qui, aux dires des militaires français, a été brillamment prouvée.
Un CTM embarqué par le Tonnerre (© : EMA)
CTM mis en oeuvre depuis le Tonnerre (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
EDA-R (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Longs de 199 mètres pour un déplacement de 21.500 tonnes à pleine charge, les BPC du type Mistral peuvent, en plus de leurs moyens aéronautiques, mettre en oeuvre quatre chalands de transport de matériel (CTM) ou deux catamarans de débarquement du type EDA-R. Leurs garages peuvent abriter au moins 70 véhicules, dont 13 chars lourds comme les Leclerc, alors que les logements son conçus pour héberger, sur une période assez longue, 450 hommes en plus de l'équipage (180 marins). Ces « passagers » peuvent être des soldats, mais aussi des membres d'un état-major embarqué. En effet, les BPC, comme c'est le cas actuellement au large de la Libye, peuvent être gréés en navires amiraux. Dotés de puissants moyens de communications et disposant d'un vaste PC de 800 m² reconfigurable pouvant accueillir 150 opérateurs, ces navires peuvent parfaitement coordonner une opération interarmées et multinationale de grande envergure. Différentes manoeuvres, notamment dans le cadre de l'OTAN, ont permis de qualifier cette capacité très précieuse. Enfin, les BPC peuvent servir d'hôpitaux flottants grâce à un espace médical de 750 m² doté de deux blocs opératoires et 69 lits d'hospitalisation. En cas de besoin, cet hôpital peut être agrandi en récupérant de la place dans le hangar, situé à proximité. Dans le cas d'opérations humanitaires, notamment suite à une catastrophe naturelle ayant endommagé les infrastructures portuaires, cette capacité est très utile, d'autant qu'elle est renforcée, en matière d'acheminement et d'évacuation des blessés, par les moyens aéronautiques et amphibies dont disposent les navires.
Pour mémoire, la France doit se doter, à la fin de la décennie, d'un quatrième bâtiment de ce type. La Russie a également retenu le concept du BPC. Deux unités, adaptées aux besoins russes, seront livrées en 2014 et 2015, deux bâtiments supplémentaires étant prévus.
Les BPC Mistral et Tonnerre (© : MARINE NATIONALE)
16 septembre 2011 Par BPC Tonnerre – Marine Nationale
Entre le 9 et le 10 septembre 2011 s’est opéré le transfert des moyens d’action du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral vers le Tonnerre. Les deux sisterships se sont retrouvés au large de la Sicile, l’un quittant la Libye et le second quittant le port de Toulon.
Dès le 9 septembre au matin, les Puma, Tigre et Gazelle du groupe aéromobile ont quitté le pont d’envol du Mistral pour celui du Tonnerre, afin de commencer les premières norias de matériel. Pendant deux jours particulièrement denses, 14 rotations de chalands de transport de matériel (CTM) et 25 appontages d’hélicoptères sur le Tonnerre se sont succédés selon une mécanique parfaitement rodée. Au total, 100 tonnes d’outillage, de munitions et de pièces de rechange ont été transférées.
Le CA Dupuis, commandant la Task Force 473, a transféré sa marque le 10 septembre avant l’appareillage du Tonnerre vers la zone d’opération Harmattan. Le Tonnerre désormais fort de près de 600 militaires, rejoint le théâtre libyen afin d’assurer la continuité de l’engagement français en Libye, dans le cadre de la résolution de l’ONU.
Sep 15, 2011 By Bradley Perrett - aviation week and space technology
Sacheon, South Korea - Forget death and taxes. Probably the surest thing in aerospace these days is that South Korea will want serious technology transfer in any major military equipment order.
The country’s manufacturers are increasingly confident in their ability to win manufacturing contracts without the compulsion of offsets. More and more, they and the government want the know-how behind the systems that the country buys, with the aim of making the next generation themselves.
In an classic example of that process, the planned Korea Attack Helicopter (KAH) might end up as an amalgam of European, South Korean and U.S. technology if Boeing, as looks likely, wins Seoul’s separate AH-X rotorcraft for 36 heavy attack rotorcraft.
With a request for proposals likely within months, the other competitors for the AH-X competition are expected to be Eurocopter, offering the Tiger; Bell with the AH-1Z Viper; and Turkish Aerospace Industries (TAI) and AgustaWestland with the T-129, a derivative of the A129 Mangusta.
The South Korean army wants the Apache, say local and U.S. officials in government and industry. It has been trying to buy the aircraft for more than a decade, and its keenness has only risen with the transfer of U.S. Army Apaches (AH-64) from the peninsula to Iraq two years ago. While the preference of the South Korean forces is not always decisive in a country that often puts industrial development first, two factors are reinforcing Boeing’s already high chances.
One of those is the transfer of Apache airframe manufacturing to Korea Aerospace Industries (KAI), which is shaping up as the national helicopter champion. KAI will build airframes for U.S. Army Apaches whether the country buys the aircraft or not, but South Korean orders will add to the orderbook.
A second factor is the definition of the indigenous Korean Attack Helicopter as an aircraft of about 5 metric ton—uncomfortably close to the gross weight of all of the AH-X competitors except for the 8-ton Apache.
Boeing’s approach to the offset requirement is to suggest the integration of Apache avionics on the KAH. As the U.S. government urges South Korea to put priority on interoperability with U.S. forces on the peninsula—and therefore choose the Apache—Boeing is stressing the value of the KAH being able to operate with its helicopter. Integration of U.S. weapons, such as the Lockheed Martin AGM-114 Hellfire air-to-surface missile, would also be simplified by moving systems from the Apache to the KAH.
Each of the other likely bidders brings important advantages. South Korea and Turkey have a developing military-industrial relationship that would be further promoted by the choice of TAI and AgustaWestland. The army already operates earlier versions of the AH-1, so that type should offer attractively low costs at entry into service. And Eurocopter, already a partner with KAI in developing the Surion transport under the Korean Utility Helicopter (KUH) program, is well positioned to link its AH-X offer to codevelopment of the KAH. Moreover, all of those manufacturers can offer aircraft designed for NATO standards, somewhat diminishing Boeing’s claimed advantage in high levels of interoperability.
The Defense Acquisition Program Agency is expected to issue a request for proposals in January 2012, with responses due by April, selection in July and a contract in October.
A key part of the mission is the destruction of North Korean special forces attempting to infiltrate coastal or land borders, says an industry executive. The KAH, replacing OH-6s and AH-1s, will perform a broader close support and reconnaissance role. Under the influence of the industry ministry, called the Ministry of Knowledge Economy, it will be designed with a cabin of up to eight seats so it can be easily transformed into a civil transport. Marketed internationally with the Surion, it would help establish a South Korean helicopter export industry.
A Boeing executive says the company is not interested in taking a risk-sharing role on the KAH. So even if the company wins AH-X, KAI, the selected South Korean manufacturer, will have to work with another partner, such as Eurocopter, for the airframe and dynamics of KAH.
The transfer of Apache structural work to KAI’s plant here is emblematic of the country’s mastery of manufacturing and helps explain its determination to move on to developing aircraft. A Boeing official says the Korean company hit quality targets almost from the beginning of its Apache program. Judged against such metrics as tolerances, finish and precision of fasteners, the helicopter bodies were delivered to an unusually high standard, he says.
Airframe production is due to rise to five from three a month as the remanufacturing of U.S. Army Apaches ramps up. A KAI official says the company has the workers and space for the expansion but will need new tools. It plans to design some that it expects will cut production costs.
So far in the program it has introduced tools for making subassemblies that are positioned vertically instead of horizontally, as before. They are easier to work with and save space, says a KAI production engineer.
source rusnavyintelligence.com
2 septembre 2011 Par Rédacteur en chef. PORTAIL DES SOUS-MARINS
La Marine russe a procédé aux premiers essais d’appontage du Ka-52 dans sa version navalisé. Ces hélicoptères doivent être embarqués sur les futurs Mistrals russes.
Référence : RusNavy Intelligence
Z-9 helicopter (source china-defense-mashup.com)
2011-08-22 (China Military News cited from voanews.com)
Cambodia has agreed to acquire an unspecified number of military helicopters from China.
The deal involving Chinese-made Z-9 utility helicopters became public Monday. It was one of more than two dozen agreements concluded Saturday during a visit to Phnom Penh by Chinese Politburo member Zhou Yongkang.
Among the other agreements were deals on mining and power plants and an arrangement to help Cambodian mobile telephone operator CamGSM build the country's first satellite.
A wave of recent Chinese investment in Cambodia has prompted critics to warn that the country is becoming too dependent on Beijing. But a spokesman for Prime Minister Hun Sen hailed the “new era of cooperation” between the two countries.
Chinese official news media say Mr. Hun Sen promised during the talks that Cambodia will adhere to a one-China policy.
Zhou was in Phnom Penh after visits to Nepal and Laos. He is also scheduled to visit Tajikistan and Mongolia.
23/06/2011 DGA
La Direction générale de l’armement (DGA) vient de livrer le premier hélicoptère Panther « standard 2 » à la Marine nationale le 31 mai 2011. L’ensemble de la flotte Panther, soit 16 hélicoptères, sera aux normes de ce nouveau standard à l’horizon 2016.
Cette nouvelle version améliore l’interopérabilité OTAN de l’hélicoptère grâce à l’intégration de la liaison de données L11. L’avionique a également été totalement modernisée et mise en conformité OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) : intégration d’écrans de navigation et d’un écran de mission sur la planche de bord, sécurisation des communications radios, installation d’un GPS, d’un répondeur mode S. Ces hélicoptères seront aussi équipés d’une caméra capable de filmer de jour comme de nuit.
La DGA a notifié un contrat d’un montant de 54 M€ à Eurocopter en janvier 2007 et un autre de 7 M€ au Service industriel de l’aéronautique (SIAé) en mai 2007. Au titre de ce contrat, le SIAé est en charge du développement et de la fourniture des consoles tactiques qui viendront compléter ce nouveau standard.
Un hélicoptère NH90 de la marine néerlandaise
crédits : NH INDUSTRIES
22/06/2011 MER et MARINE
Comme sur d'autres domaines, les marines européennes sont actuellement en train de renouveler leurs moyens aéronautiques, notamment en matière d'hélicoptères. Lutte antinavire et anti-sous-marine, transport opérationnel, lutte contre le terrorisme, les trafics et la piraterie, surveillance maritime, sauvetage en mer... L'hélicoptère demeure, plus que jamais, un outil aussi polyvalent qu'indispensable pour les opérations navales. Partout en Europe, les marines ont lancé des programmes d'acquisition de nouveaux équipements ou de modernisation des parcs existants. Tour d'horizon...
NH90 sur un bâtiment de projection et de commandement (© : MARINE NATIONALE)
NH90 : Le grand programme européen
Programme européen majeur, leNH90 a été jusqu'ici retenu par 14 pays, qui ont commandé plus de 500 machines, dont 111 en version NFH (Nato Frigate Helicopter). Pour la France, l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal et la Belgique, le contrat est géré par la NAHEMA (Nato Helicopter Management Agency). Industriellement, l'hélicoptère est développé, produit et supporté par le consortium NH Industries, composé d'Eurocopter (62.5%), AgustaWestland (32%) et Fokker Landing Gear (5.5%). Le programme a enregistré plusieurs années de retard en raison de sa complexité, notamment liée au nombre d'acteurs étatiques et industriels impliqués, de la multiplication des versions (23 au total), mais aussi de difficultés techniques inhérentes au développement de nouveaux équipements. Après une réorganisation du programme en 2008, les problèmes semblent aujourd'hui largement surmontés.
En 2010, les marines néerlandaise et française ont touché leurs premiers appareils, suivies de leurs homologues norvégienne et italienne. La Belgique doit, pour sa part, réceptionner ses premiers NH90 en 2012. L'aéronautique navale tricolore, pour laquelle 27 « Caïman Marine » ont été commandés, prévoit, à l'issue d'une campagne d'expérimentation, une mise en service fin 2011 au sein de la flottille 33F. Lutte antinavire et anti-sous-marine, transport d'assaut, logistique, secours en mer, surveillance maritime... Le NH90 va permettre de remplacer par un même appareil nettement plus performant le Lynx, le Super Frelon ou encore le Sea King. Le passage d'une configuration à une autre est facilité par l'usage de kits, avec une reconfiguration automatique des calculateurs de l'hélicoptère en fonction de la configuration choisie.
NH90 (© : EUROCOPTER)
NH90 (© : EUROCOPTER)
NH90et sonar FLASH (© : EUROCOPTER)
Les premiers NFH sont livrés au Step A, qui comprend toutes les fonctions majeures, à l'exception des armes. Le standard final, appelé Step B, doit être livré en 2012 et permettra la mise en oeuvre de missiles et torpilles, d'un sonar trempé FLASH et de bouées acoustiques. Comme les NH90 destinés aux forces terrestres, le NFH dispose de commandes de vol électriques, de capacités anti-crash et de contre-mesures. Son cockpit très ergonomique est équipé d'écrans multifonctions et son fuselage en composite (fibres de carbone) le rend plus léger et plus discret face aux radars. Le NFH se distingue par l'adoption de radios et liaison de données (L11) spécifiques, un radar panoramique, une boule FLIR avec zoom, un train renforcé et un harpon pour les appontages, ainsi qu'un système automatique de repliage des pales et de la poutre de queue pour le stockage dans le hangar des frégates. Doté d'une rampe arrière, le NH90 peut embarquer 14 passagers en version transport. Son autonomie est supérieure à 4 heures, soit 480 nautiques franchissables.
Le Future Lynx (© : AUGUSTAWESTLAND)
Le Future Lynx devient Wildcat chez les Britanniques
Afin de remplacer les Lynx de la Royal Navy et de l'Army, le ministère britannique de la Défense a commandé à AgustaWestland 62 hélicoptères dans le cadre du programme Future Lynx. Ces appareils, du type Super Lynx 300, ont été baptisés « Wildcat » par les militaires britanniques. Longues de 13.5 mètres pour une masse maximale de 5.79 tonnes, 30 machines doivent être livrées à partir de 2015 à la marine anglaise. Fin 2008, la turbine CTS800-4N, qui équipera à raison de deux exemplaires le nouvel hélicoptère, a été certifiée. Cette motorisation, 36% plus puissante que celle des actuels Lynx, est développée par Rolls-Royce et Honeywell. Les Wildcat de la Royal Navy assureront des missions de surveillance et d'assaut en haute mer ou en zone côtière. Ils interviendront, notamment, en soutien des opérations amphibies. Disposant d'un radar de veille panoramique et d'une boule FLIR, ils pourront mettre en oeuvre des missiles antinavire légers (type Sea Skua ou ANL/ FASGW), des roquettes, une mitrailleuse de 12.7mm ou un canon de 20mm. On notera que le nouvel appareil d'AgustaWestland peut aussi embarquer, pour des missions de lutte anti-sous-marine, des torpilles Mk46 ou Sting Ray.
AW-101 Merlin (© : AUGUSTAWESTLAND)
L'AW-101 Merlin dans la fleur de l'âge
Développé pour les besoins en hélicoptères lourds des marines britannique et italienne, l'AW-101 (ex-EH-101) Merlin est entré en service en 2000. Livré à 44 exemplaires à la Royal Navy et 16 à la Marina militare, AugustaWestland l'a également vendu à l'Algérie, au Canada, au Danemark, au Portugal et au Japon. De la classe 10 tonnes, l'AW-101 existe en différentes versions : lutte anti-sous-marine, transport opérationnel, guerre électronique et sauvetage en mer. Le Merlin italien va, quant à lui, disposer du missile antinavire Marte Mk2/S. Dans sa configuration ASM, utilisée par les marines britannique et italienne, l'hélicoptère met en oeuvre un sonar FLASH et peut embarquer une soixantaine de bouées acoustiques ainsi que quatre torpilles Sting Ray et des grenades. En version transport, il peut emporter 35 hommes. AugustaWestland et Thales travaillent aussi sur une version dédiée au guet aérien dans le cadre du programme de remplacement des ASaC 7 Sea King d'alerte lointaine de la Royal Navy. Une petite dizaine d'AW-101 britanniques pourraient, ainsi, être modifiés pour recevoir un radar Searchwater 2000. Cet équipement serait stocké dans la cabine et déployé via la porte arrière, offrant une détection à 360°.
Panther (© : MARINE NATIONALE)
Modernisation en vue pour le Panther
Version militarisée du Dauphin d'Eurocopter, le Panther a été livré à 16 exemplaires à la marine française entre 1994 et 1998. Depuis 2007, ces appareils embarqués sur frégates bénéficient d'une modernisation à mi-vie, qui s'achèvera en 2014. Il s'agit de rénover l'avionique, mettre en oeuvre un système électro-optique, améliorer le système tactique et développer un système d'autoprotection. Les hélicoptères reçoivent des écrans de pilotage EFIS, un système d'affichage multifonctions MFD-255 et un système de gestion de vol CMA 9000. Le Panther Mk2 aura également une compatibilité OACI pour voler suivant les normes internationales de l'aviation civile. L'ajout d'un système électro-optique EUROFLIR permet d'améliorer les capacités de détection, d'identification, de classification et de poursuite, notamment de nuit. A compter de 2011/2012, le Panther Mk2 disposera, en outre, de son premier système d'autoprotection, avec détecteurs (radar, laser, missile) et lance-leurres ELIPS-HC. L'armement, actuellement constitué d'un affût (7.62mm ou 12.7mm) en sabord, pourra être complété par le futur missile antinavire léger ANL, dont le développement pourrait être mené avec la Grande-Bretagne.
Dauphin N3+ (© : EUROCOPTER)
Le nouveau Dauphin N3+
Utilisatrice depuis 1989 du Dauphin, qui a rencontré un très important succès international, la marine française va mettre en service, cet été, le nouvel AS365 Dauphin N3+. Commandées à deux exemplaires, ces machines seront positionnées sur la base tahitienne de Faa'a, en Polynésie, où ils assureront des missions très variées. Ils seront, en effet, amenés à soutenir les différents volets de l'action de l'Etat en mer, dont le secours maritime, mais aussi des missions de sauvetage et d'évacuation médicale à terre, y compris en montagne. Pouvant être amenés à participer à des opérations humanitaires, ainsi qu'au repérage de feux de forêt, ils pourront aussi servir à la lutte contre les trafics illicites et au transport de forces.
Dernier-né de la famille Dauphin, l'AS365 N3+ se caractérise de ses aînés par une avionique plus moderne, une motorisation optimisée et un pilote automatique numérique de dernière génération. Il dispose notamment de deux nouvelles turbines Turbomeca Ariel 2C de 717 kW chacune et d'un système FADEC (Fully Authority Digital Engine Control). Capable d'atteindre la vitesse de 150 noeuds, le Dauphin N3+ peut franchir quelques 500 nautiques.
EC725 (© : ARMEE DE L'AIR)
L'EC225 et l'EC725 pour le sauvetage et les opérations spéciales
En 2010, la marine française a acquis auprès d'Eurocopter deux EC225, initialement destinés aux services à l'industrie offshore et modifiés pour les missions de secours en mer. Hélicoptère biturbine de la classe 11 tonnes, l'EC225 peut atteindre 325 km/h et embarquer jusqu'à 24 passagers. Son système de pilotage automatique quatre axes lui permet de tenir un vol stationnaire au-dessus de la zone d'intervention dans des conditions météorologiques très dégradées. Equipé de deux réservoirs supplémentaires de 237 kilos, l'EC225 SECMAR peut voler durant 4 heures, ce qui lui permet d'effectuer un sauvetage à 250 nautiques au profit de 15 personnes. Son équipage comprend deux pilotes, un treuilliste, un plongeur ainsi qu'un médecin en cas de besoin. Les EC-225 de l'aéronautique navale participent également à l'entrainement des commandos et offrent un soutien aérien à la FOST. En service notamment dans l'armée de l'Air française, l'EC725 Caracal (ci-contre), version purement militaire de l'EC225, est conçu pour la recherche et le sauvetage au combat, le transport de troupes et les opérations spéciales. Il dispose d'un blindage, d'un système d'autoprotection, d'un FLIR, de canons et d'une perche de ravitaillement en vol. Ces machines peuvent être amenées à se déployer sur des navires, comme c'est actuellement le cas au large de la Libye. Le porte-avions Charles de Gaulle compte, ainsi, deux Caracal chargés, le cas échéant, de secourir en territoire ennemi un pilote qui se serait éjecté. On notera aussi que l'EC725 a été retenu par la marine brésilienne, qui a commandé 16 « Super Cougar » dont le premier exemplaire a été livré en décembre 2010.
EC145 (© : EUROCOPTER)
L'EC145 très prisé des forces de sécurité
La gamme d'hélicoptères moyens d'Eurocopter remporte un beau succès auprès des clients étatiques. Surveillance aérienne, intervention de forces de l'ordre, secours en montagne... Ces machines peuvent aussi officier dans le domaine de la sécurité maritime et du sauvetage en mer. C'est le cas de l'EC145, qui équipe notamment la Sécurité civile française. Doté d'un treuil, cet appareil peut atteindre 246km/h et franchir 370 nautiques. Il peut emporter divers équipements, dont une boule FLIR. En plus du pilote, l'EC145 peut embarquer jusqu'à 7 personnes, dont une équipe médicale. Dans le domaine des hélicoptères légers et de moyen tonnage, on notera qu'Eurocopter et ATE conçoivent et développent un système d'armes autonome. Ce Stand Alone Weapons System (SAWS) permettra aux appareils d'intervenir dans de nombreuses missions, comme la patrouille maritime, la garde-côte ou encore la lutte contre la piraterie. En 2010, les premiers essais de tir ont été réalisés en Afrique du sud à partir d'un EC635 équipé d'une mitrailleuse lourde FN Herstal HMP-400 de 12.7mm et d'un canon Nexter NC-621 de 20mm. L'intégration de capacités de lutte antinavire et anti-sous-marine (légère) est également prévue.
PARIS, June 20, 2011 /PRNewswire
Sikorsky Aircraft Corp. announced today at the Paris Air Show that the Brazilian Navy has signed an agreement with the U.S. Government to acquire two additional Sikorsky S-70B™ maritime helicopters via the Foreign Military Sales (FMS) process. Sikorsky is a subsidiary of United Technologies Corp. (NYSE: UTX).
In 2010, the Brazilian Navy contracted for four S-70B aircraft, also through the FMS system, with deliveries starting in December 2011 and continuing through the end of the First Quarter of 2012. Sikorsky expects contract finalization for the additional two aircraft in 2012. The multi-role S-70B SEAHAWK™ helicopter can perform anti-submarine and anti-surface warfare missions, among others.
"The Brazilian Navy has relied on Sikorsky aircraft for decades, including the venerable H-3 SEA KING™ helicopters dating to the 1960s. We thank the Navy sincerely for its continuing commitment to our products," said John Pacelli, Vice President, International Military Business, for Sikorsky.
Sikorsky Aircraft Corp., based in Stratford, Conn., is a world leader in helicopter design, manufacture, and service. United Technologies Corp., based in Hartford, Conn., provides a broad range of high technology products and support services to the aerospace and building systems industries.
LE BOURGET, 20 juin - RIA Novosti
Des hélicoptères de combat russes Ka-52 seront déployés à bord des porte-hélicoptères de classe Mistral livrés à la Marine russe, a annoncé lundi aux journalistes Anatoli Issaïkine, PDG de l'Agence russe d'exportation d'armements (Rosoboronexport), lors du salon aéronautique du Bourget.
"Nous envisageons de déployer des Ka-52 russes à bord des Mistral", a déclaré M. Issaïkine.
Le 17 juin, un contrat d'achat de deux porte-hélicoptères de classe Mistral a été signé.
Le Kamov Ka-52 Alligator est un hélicoptère polyvalent en mesure d'effectuer des missions de reconnaissance et de coordonner les actions de groupes d'hélicoptères de combat.
June 14, 2011 By VMSB DEFESA Global
French Air Force owned Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé) aeronautics industrial workshop is upgrading undisclosed quantities of Aérospatiale (now EADS Eurocopter) Gazelle light support helicopters in service with the French Army (Armée de Terre) ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) light aviation unit.
The modernization comprises the integration of IFF transponder (Identification Friend or Foe), SIT-ALAT terminal information system, armoured seats from AgustaWestland, NVG (Night Vision Goggles) compatible avionics lightings and a VHF (Very High Frequency) communications system.
The integration of SIT-ALAT system is already completed said a source to Defesa Global.
SIT-ALAT developed by Euroavionics Navigationssysteme GmbH & Co. KG integrates navigation, communication, and tactical information on one high-brightness display to improve tactical and situational awareness, and enhance flight safety.
ALAT operates several variants of the Gazelle helicopter including the SA 342 L1 AATCP (with MISTRAL fire and forget anti-tank missiles), SA 342 HOT (with HOT air to air missiles), SA 341 CANON (with a 20mm gun pod) and the SA 342 L1 with VIVIANE thermal camera.
France uses few SA 342 L1 Gazelle Viviane helicopters in Afghanistan.
Les forces de Kadhafi ont tiré des missiles sur les hélicoptères français. © Guillaume Bonnaud / PhotoPQR / Sud Ouest
09/06/2011 par Jean Guisnel Le Point.fr
Les forces fidèles à Kadhafi ont tiré des missiles Manpads contre des hélicoptères français lors d'une récente mission contre des cibles libyennes. Ni dégât ni blessé ne sont à déplorer.
Les hélicoptères français combattent les forces du colonel Kadhafi depuis le 4 juin. Commandant à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle la flotte française au large de la Libye, l'amiral Philippe Coindreau a révélé hier, lors d'une visioconférence avec des journalistes, que les hélicoptères français avaient subi des tirs de missiles sol-air de type Manpads (Man Portable Air Defense System), sans doute des SAM 7 de fabrication russe. Selon nos informations, ces tirs n'ont frappé aucune "voilure tournante", mais ont déclenché des tirs de leurres. Nous saisissons cette occasion pour donner quelques éléments sur la manière dont les opérations se déroulent pour l'Alat (aviation légère de l'armée de terre), fortement mise à contribution ces temps-ci.
Nous avions précisé ici la nature des matériels embarqués sur le BPC Tonnerre à la fin du mois dernier. Nous pouvons aussi expliquer dans quelles conditions ces hélicoptères interviennent, toujours à partir du Tonnerre, pour des missions de deux heures, dont trente minutes de route vers la zone des opérations, une heure de patrouille et de combat sur place et une demi-heure pour le retour. Dans une salle de l'état-major du BPC, le PCMO (poste de commandement et de mise en oeuvre) de l'Alat est dirigé par un officier supérieur nommé par le chef de la division aéromobilité du commandement des forces terrestres (Lille), que dirige le général Éric Du Bouëtiez de Kerorguen.
Inventaire des moyens
Comme c'est le cas pour leurs collègues aviateurs, les pilotes de l'Alat reçoivent la désignation de leurs cibles depuis un centre de commandement de l'Otan et partent dans sa direction en meute. En Libye, comme ce serait le cas n'importe où ailleurs, les hélicoptères français du Gam (groupe aéromobile) agissent en "modules". Les moyens déployés sur le BPC permettent d'en composer deux identiques, avec pour chacun les matériels suivants :
- trois SA342 Gazelle Viviane-Hot, équipées de caméras thermiques Viviane et de missiles filoguidés HOT (haut subsonique optiquement téléguidé) de 4 000 mètres de portée ;
- une SA341 Gazelle avec canon de 20 mm ;
- une SA341 Gazelle avec missiles antiaériens Mistral ;
- un EC665 Tigre HAP (appui-protection) équipé de roquettes et d'un canon de 30 mm asservi au casque TopOwl (Thales) du pilote. C'est le regard qui tue : le tireur vise sa cible en la regardant simplement, ce qui oriente automatiquement le canon.
- un SA330 Puma IMEX (immediate extraction) pour récupérer des pilotes qui auraient été abattus.
Opérations de nuit
Si deux modules sont engagés simultanément, une Gazelle supplémentaire de commandement, non armée, peut, le cas échéant, emmener l'officier supérieur dirigeant l'opération.
Les opérations se conduisent exclusivement de nuit, pour profiter de la supériorité française en la matière. Tous les pilotes sont équipés de JVN (jumelles de vision nocturne).
On précise de bonne source qu'à ce stade les hélicoptères français ont conduit quatre missions contre la Libye, tirant un nombre indéterminé de missiles HOT contre des chars, des véhicules de transport de troupes et des centres de commandement. Les Britanniques de la 16th Air Assault Division embarqués sur le porte-hélicoptères HMS Ocean ont, pour leur part, conduit trois missions, chaque fois avec deux de leurs quatre hélicoptères d'attaque Apache déployés dans la zone.
Un hélicoptère Panther déployé à bord de la Marine française
(crédit : Ministère français de la Défense / Sirpa Marine)
9 juin 2011 par Nicolas Gros-Verheyde(BRUXELLES2)
Le ministère de la défense bulgare devrait, finalement, confirmer l’achat de 6 hélicoptères supplémentaires à Europcopter. Un peu à contre-coeur… Il avait passé un contrat de 18 dont 12 Cougars ont déjà été livrés à la Bulgarie et 6 hélicoptères Panther Marine restaient encore à livrer. Il souhaitait renoncer à la commande de trois de ces six hélicoptères restants ; pour cause d’économie budgétaire. Eurocopter a utilisé des arguments … solides, menaçant d’exiger le versement d’un important dédit. Le ministre de la Défense, Aniou Anguélov, s’est donc rangé à la raison, expliquant début juin, comme comme le raporte le quotidien national Sega, « qu’il est important de finaliser les négociations relatives à ce contrat, celles-ci étant toujours en cours ». Dernier point de la négociation entre les Bulgares et le constructeur franco-européen : la demande bulgare de renforcer la protection des Cougars, en installant un système de protection anti-munitions développé par l’Académie des sciences bulgares.
The Defense Security Cooperation Agency, or DSCA, the Pentagon's body coordinating weapons sales, notified Congress of a potential sale of a total of 14 CH-47F heavy lift helicopters in December 2009, and Congress' permission came later that month.
But because of financial constraints, the Undersecretariat for Defense Industries, or SSM, Turkey's procurement agency, wanted to buy only six CH-47Fs, all for the Army, leaving a decision for the remaining eight platforms to the future. Contract negotiations among the SSM, the U.S. government and Boeing were launched last year.
"Now the contract talks almost have come to an end, and are expected to be concluded very soon. The total price is expected to be over $300 million," the procurement official told Hürriyet Daily News. "After the helicopters begin to arrive, we plan to make some modifications on them according to suit our specific needs."
The six CH-47F Chinooks will be the first heavy lift helicopters in the Turkish Army's inventory. Their deliveries are expected to begin in 2013.
Developed in the late 1960s, the Chinooks have been exported to many countries, including Australia, Britain, Canada, Egypt, Greece, Italy, Japan, Morocco, the Netherlands, Singapore, South Korea, Taiwan, Thailand and the United Arab Emirates.
The Chinooks have been successfully operated in combat conditions in several wars and armed conflicts.
Other helicopter programs
Heavy lift platforms are only one of the several major helicopter deals Turkey has concluded or was still seeking.
In 2008 and 2010, Turkey signed two contracts worth billions of dollars with the Italian AgustaWestland for joint manufacture of 60 T-129 attack helicopters for the Army, Turkish versions of the company's AW-129 chopper.
Earlier this year, Turkey chose the U.S. Sikorsky Aircraft for joint production of a first batch of 109 T-70 utility helicopters, Turkish versions of the firm's S-70i Black Hawk International.
Next year, Turkey is expected to choose a foreign partner for joint manufacture and marketing of hundreds of light utility helicopters, weighing between 4,500 kilograms and 5,500 kilograms.
Heavy lift military transport helicopters are much larger versions of utility helicopters. The Chinook is a twin-engine, twin-rotor helicopter. The counter-rotating rotors eliminate the need for an anti-torque vertical rotor, allowing all power to be used for lift and thrust.
The CH-47F is the upgraded version of the CH-47D, and is the latest model in this helicopter family. It can carry up to 60 troops and personnel.
04.06.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Pour paraphraser une formule otanienne déjà traditionnelle, la question de l'engagement des hélicoptères de combat franco-britannique ne commençait pas par "si?" mais bien par "quand?". Le "quand" a désormais sa réponse puisque l'Otan a utilisé pour la première fois, vers 3h dans la nuit de vendredi à samedi, des hélicoptères de combat pour mener des opérations militaires en Libye.
"Des véhicules militaires, des équipements militaires et des forces libyennes ont notamment été pris pour cibles", a précisé l'Otan sans indiquer où ces frappes s'étaient produites.
L'EMA français n'a pas voulu non plus préciser la localisation des sites frappés, pas plus que le nombre et le type d'engins utilisés. Le porte-parole de l'EMA a simplement précisé que "20 cibles avaient été neutralisées sur le site frappé, dont une quinzaine de véhicules" et que les appareils avaient été pris à partie par des tirs d'armes légères, sans qu'aucun ne soit touché.
Les Britanniques ont été plus prolixes. "Des hélicoptères d'attaque Apache ont effectué leur première sortie opérationnelle au-dessus de la Libye à partir du navire HMS Ocean", un porte-hélicoptères positionné au large de la côte nord-africaine, a indiqué le ministère dans un communiqué. Les Apache "étaient chargés d'attaques de précision contre une installation radar appartenant au régime (du colonel Kadhafi) et un poste de contrôle militaire, tous deux situés près de Brega", une ville côtière à l'est du pays.
Une fois, l'enthousiasme médiatique retombé, que va-t-il rester?
L'action héliportée est "complémentaire" et vient s'ajouter à celles des moyens aériens et navals. Il s'agit d'intensifier la pression sur les troupes loyalistes et de desserrer la pression sur les populations civiles. Mais un hélicoptère, même Apache ou Tigre, "ne fait pas le printemps". D'ici à la fin septembre, les puissances engagées contre le régime Kadhafi vont devoir prendre d'autres décisions bien plus cruciales que l'envoi des quelques dizaines d'hélicoptères: négocier ou intervenir au sol? Traiter avec celui que l'on veut renverser ou déployer des hommes (militaires ou employs de sociétés privées) pour des missions de formation, d'encadrement et de conseil?
Le président de la République a décidé l'envoi d'hélicoptères en Libye.
© Guillaume Bonnaud / PhotoPQR / Sud Ouest
26/05/2011 par Jean Guisnel Le Point.fr
Deux Tigre et treize Gazelle : telle est la composition de la flotte d'hélicoptères de combat envoyée vers la Libye.
Le porte-hélicoptères Tonnerre, parti de Toulon en fin de semaine dernière, emporte précisément deux hélicoptères Tigre dans la version HAP, la seule en dotation à ce jour dans l'armée française, chacun équipé d'un canon de 30 mm. Ces engins de l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre) sont accompagnés de treize hélicoptères Gazelle, dans trois versions. À savoir une machine de commandement "lisse", c'est-à-dire non armée, le reste de la dotation étant réparti entre des Gazelle munis d'un canon de 20 mm et des Gazelle équipés de missiles antichars Hot et d'une caméra thermique Viviane. Celles-là même qui ont puissamment contribué à la chute récente de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, à Abidjan.
Outre ces appareils de combat, le Tonnerre emporte quatre hélicoptères de transport Puma destinés à récupérer des pilotes qui auraient dû se poser - accident ou tir adverse - sur le sol libyen. Ces derniers appareils ne sont pas destinés à la mission CSAR (Combat Search and Rescue - Recherche et sauvetage au combat), confiée par les Français aux hélicoptères spécialisés Caracal embarqués sur le Charles de Gaulle, mais à la mission Imex (Immediate Extraction), moins technique.
Londres intensifie son engagement
Le président de la République a décidé l'envoi des hélicoptères après avoir constaté que les frappes conduites depuis le 19 mars exclusivement par des avions de combat étaient arrivées à une forme de butée. Elles ne paraissent plus produire d'effets décisifs sur les forces fidèles au colonel Kadhafi. Non seulement celles-ci ont-elles appris quand l'Otan conduit ses missions, en laissant de longues plages horaires régulières sans mission au-dessus du territoire libyen, mais elles ont également adapté leurs moyens.
Elles les ont "desserrés" en dispersant les équipements lourds dont elles disposent encore et elles ont acquis - notamment en réquisitionnant les stocks de véhicules neufs chez les concessionnaires - des quantités de pick-up. Très mobiles, très rapides, ceux-ci sont difficilement attaquables par les avions tirant à distance de sécurité, mais devraient être beaucoup plus vulnérables aux frappes d'hélicoptères. Leur avantage majeur par rapport aux avions de chasse réside dans la précision de leur tir, y compris dans des situations imbriquées, en raison de leur proximité des cibles. Ils peuvent agir dans des conditions météo dégradées (mais pas en cas de vents de sable) et sont typiquement les plus utiles dans l'appui des troupes au sol, singulièrement pour les dégager d'une emprise ennemie.
Les autorités françaises n'ont en rien précisé les conditions dans lesquelles les hélicoptères de l'Alat interviendraient, mais une chose paraît certaine : ils ne le feront pas tout seuls. Londres devrait annoncer aujourd'hui l'appareillage de son navire d'assaut HMS Ocean, avec quatre hélicoptères d'attaque Apache dotés de missiles antichars Hellfire. Ils auront pour mission de sécuriser, à partir de la mer, une zone de 30 kilomètres de diamètre autour de la ville de Misrata.
Hélicoptère Tigre et, au second plan, un BPC du type Mistral
crédits : MARINE NATIONALE
24/05/2011 MER et MARINE
Tant pis pour l'effet de surprise. C'est Le Figaro, hier, qui a révélé l'information. Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, dont nous vous annoncions mercredi dernier le déploiement sur le théâtre libyen, est parti avec des hélicoptères de combat. Il y a, à bord du BPC de la Marine nationale une douzaine d'appareils, dont des Tigre et apparemment des Gazelle de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT). Confirmant le déploiement d'hélicoptères de combat, Alain Juppé a indiqué hier qu'il s'agissait « de mieux adapter nos capacités de frappe au sol avec des moyens de frappe plus précis ». Opérationnel depuis 2009 et déployé depuis en Afghanistan, le Tigre est actuellement disponible dans sa version HAP (appui-protection). Dans cette configuration, l'hélicoptère peut délivrer jusqu'à 68 roquettes de 68 mm et peut mettre en oeuvre 4 missiles air-air Mistral. Il dispose, en outre, d'une tourelle de 30mm. L'an prochain, une version améliorée, le Tigre HAD (appui-destruction) doit être livrée, avec notamment une capacité d'emport de missiles air-sol Hellfire II.
La présence d'hélicoptères de combat en Libye va permettre de compléter les frappes réalisées par l'aviation et de débusquer les forces pro-Kadhafi, qui seront plus facilement détectables et neutralisables par les machines de l'ALAT.
Le HMS Ocean va rejoindre le Tonnerre
La France n'est pas la seule à avoir décidé de déployer des hélicoptères de combat en Libye. La Grande-Bretagne lui emboite le pas en mettant à profit la présence en Méditerranée de son groupe amphibie (Response Force Task Group - RFTG), composé du porte-hélicoptères HMS Ocean, du transport de chalands de débarquement HMS Albion, du TCD auxiliaire RFA Cardigan Bay, du pétrolier-ravitailleur RFA Wave Knight, du ravitailleur de combat RFA Fort Rosalie et de la frégate HMS Sutherland. Les Apache embarqués sur le HMS Ocean vont se joindre aux hélicoptères français, affirme la presse britannique, qui cite des sources ministérielles.
Depuis le 26 avril, date à laquelle le HMS Ocean a appareillé de Portsmouth, les Apache de l'Army Air Corps se sont rodés au combat depuis une plateforme navale. Récemment, ils ont notamment tiré au large de Gibraltar des missiles Hellfire et mis en oeuvre leurs canons de 30mm contre des cibles maritimes.
Pour Londres et Paris, l'emploi d'hélicoptères n'entre pas en contradiction avec la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui encadre l'intervention en Libye. « Nous sommes toujours dans la structe application des résolutions du Conseil de sécurité qui prévoit de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger les populations », affirme le ministre français des Affaires Etrangères, qui précise que « protéger les populations, c'est aussi affaiblir les capacités militaires (du colonel Kadhafi) ».
La destruction de la flotte libyenne comme préalable à l'intervention ?
On notera que l'opération de grande ampleur menée vendredi et samedi dernier par l'OTAN contre les principales unités de la marine libyenne stationnées à Tripoli, Syrte et Al Khums peut être logiquement liée à l'arrivée sur zone des bâtiments de projection français et britanniques. Pour lancer un éventuel raid d'hélicoptères contre les forces pro-Kadhafi, les navires doivent, en effet, se rapprocher un minimum des côtes. En cela, la frégate du type Koni et les patrouilleurs du type Combattante II, avec leurs missiles antinavire SS-N-4 et Otomat, pouvaient faire peser une menace pour les porte-hélicoptères. Même si l'état général de la flotte libyenne laissait sans doute à désirer, que l'aviation (notamment le groupe aérien du porte-avions Charles de Gaulle) peut offrir une couverture aérienne efficace et que de nombreux bâtiments d'escorte sont présents dans le secteur, il est légitime de penser que les militaires n'ont voulu prendre aucun risque et on préféré « nettoyer » préalablement la zone.
Importantes capacités de débarquement
L'engagement des Tigre, Gazelle et Apache en Libye constitue une nouvelle étape pour l'opération Harmattan/Unified Protector. Certes, on ne peut pas encore parler d'intervention terrestre puisque les militaires font habilement remarquer que les hélicoptères interviendraient depuis la mer. Mais quand même, on en vient à jouer sur les mots et l'interprétation de la résolution 1973. Il est d'ailleurs intéressant de noter que cette dernière exclut le déploiement d'une « force étrangère d'occupation » au sol. Et qu'entend-t-on par « force d'occupation » ? Une intervention militaire sur l'ensemble du territoire ? Une opération dans la durée ? Un raid terrestre localisé, sur une courte période, entrerait-il dans ce cadre ? Comme on l'a vu avec les frappes aériennes, la fameuse résolution 1973 est, en réalité, assez floue et laisse d'importantes latitudes à l'OTAN. Il est donc permis de se demander si, in fine, on pourrait assister à un débarquement, opération que peut mener le Tonnerre, dont le radier, capable de contenir quatre chalands, n'est pas vide. En tout, le BPC peut embarquer 16 hélicoptères, 70 véhicules et plus de 450 hommes de troupe, ces moyens pouvant, par exemple, être facilement embarqués depuis la Crète.
Le RFTG britannique dispose, lui aussi, d'importantes capacités, les bâtiments de la Royal Navy embarquant déjà de nombreux hélicoptères (Apache, Lynx, Sea King), au moins huit chalands, des véhicules et plus de 600 commandos et Royal Marines. On notera aussi que les Américains, même s'ils se sont retirés de la partie offensive du dispositif en avril, pourraient, en cas de besoin, apporter une aide conséquente, non seulement via les bases aériennes italiennes, mais aussi grâce à l'arrivée très prochaine, en Méditerranée, d'un puissant groupe aéronaval. Le porte-avions USS George H.W. Bush est désormais au large de la Grande-Bretagne et va, rapidement, mettre le cap sur Gibraltar... Le dernier-né des porte-avions de l'US Navy est accompagné des croiseurs lance-missiles USS Gettysburg (CG 64) et USS Anzio (CG 68), ainsi que des destroyers lance-missiles USS Truxton (DDG 103) et USS Mitscher (DDG 57). On notera toutefois que Washington n'a donné aucune indication concernant une éventuelle implication dans la crise de ce groupe aéronaval lorsqu'il passera au large de la Libye. Mais les Etats-Unis se sont dits « engagé à protéger la population libyenne » à l'occasion hier d'une visite surprise, à Benghazi, du sous-secrétaire d'Etat chargé des affaires du Proche-Orient. Jeffrey Feltman, qui a de nouveau appelé au départ de Mouammar Kadhafi, a apporté son soutien au Conseil National de Transition (CNT), présenté comme un interlocuteur « crédible et légitime ».
En finir rapidement
Concernant le changement de tactique de la France et de la Grande-Bretagne, les états-majors, on le comprend bien, se montrent des plus discrets. Les militaires veulent garder toutes les options ouvertes et, en attendant d'éventuels développements, accentuent la pression sur le régime de Tripoli. A ce titre, l'apport d'une composante d'hélicoptères d'attaque sera peut être suffisante. Dans le cas contraire, il faudra peut être envisager d'autres options. Il est en tous cas certain que, côté politique, on commence à s'impatienter. Car cela fait maintenant plus de deux mois (les premières frappes ont été menées par les Français le 19 mars) que la coalition bombarde les forces pro-Kadhafi (l'OTAN dit avoir mené au 23 mai 7870 sorties dont 3025 d'attaque au sol depuis le début de l'opération Unified Protector, le 31 mars) mais le régime ne plie pas face aux insurgés, qui ne parviennent pas à s'imposer face aux troupes loyalistes. Malgré les pertes subies, ces dernières disposent encore de moyens et sont entrainées, ce qui n'est pas le cas de la rébellion. Quant au parapluie aérien de la coalition, il a bien permis de réduire au silence l'aviation libyenne, de diminuer significativement la capacité de nuisance des Kadhafistes, de desserrer l'étau autour des zones assiégées et d'éviter une contre-attaque décisive des partisans du colonel. Mais il n'est clairement pas suffisant pour emporter la décision, d'autant que l'aviation demeure bridée par la nécessité d'éviter les dommages collatéraux et de ne pas s'impliquer ouvertement au-delà des limites fixées par les Nations Unies, à savoir la protection des populations civiles.
Reste que les pays de la coalition veulent se sortir au plus vite de cette crise, d'autant que certains sont tenus par un calendrier. Ainsi, la France, qui a été avec la Grande-Bretagne à l'origine de l'intervention et est actuellement le premier contributeur de l'opération, a encore deux mois devant elle avant que la Libye ne prenne, nationalement, une tournure plus politique et éventuellement plus épineuse. En effet, comme c'est désormais l'usage, le parlement doit être consulté sur toute opération extérieure dépassant un délai de quatre mois. La date butoir est donc fixée au 19 juillet...