Avec un chiffre d’affaires annuel de 8 à 15 millions d’euros, Musthane vit du vaste marché mondial de la défense au minimum à 50 %, dont parfois 100 % à l’export (les budgets sont en baisse en France). Avec les tissus enduits, les caoutchoucs du Lillois Colmant-Cuvelier, l’entreprise innove et assemble à Willems des tentes militaires, des systèmes de distribution de carburant, des tissus technologiques pour les théâtres d’opérations…
Innombrables tests et évaluations
Avec Mustmove, la société espère franchir un cap en proposant aux armées des solutions mobiles, compactes et légères pour les sols difficiles (sable, boue…) : un héliport de 400 m2 qui tient dans un container, déroulable et montable en deux heures par quatre personnes avec un système d’ancrage novateur, des tapis de débarquement sur les plages, de roulage temporaire (supportant jusqu’au poids d’un avion C-130 Hercules !) et des plaques souples de désensablement et de désembourbage.
Depuis les premières recherches à Willems en 2009 et le premier brevet déposé en juin 2011, ils sont passés par d’innombrables tests et évaluations de la Section technique de l’armée de terre (STAT), du camp de Mourmelon jusqu’au désert des Émirats. Les forces spéciales, mobiles et autonomes par définition, sont particulièrement intéressées par la souplesse, la compacité et la légèreté des produits.
Inutile de vous préciser qu’avec des opérations extérieures françaises dans le sable du Mali et la boue de la Centrafrique, les solutions de Musthane ont rapidement trouvé leur place. Si la série de génie militaire Mustmove est présentée pour la première fois cette semaine au salon Eurosatory, des unités de l’armée française et d’armées étrangères ont déjà acquis ces matériels.
« Beaucoup de ces informations sont confidentielles, mais je suis certain que lors de l’opération Serval, nombre de nos produits ont été utilisés. Les clients sont très contents des résultats. C’est très prometteur », avoue Reza Rosier, le directeur général.