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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 06:55
Une flamme pour se souvenir

 

07/11/2013 Ministère de la Défense

 

Depuis 90 ans, le Comité de la flamme ravive tous les soirs la flamme sacrée sous l’Arc de Triomphe en hommage au Soldat inconnu et à tous les soldats morts pour la défense de la France

 

Une foule compacte de civils et de militaires s’est rassemblée ce 11 novembre 1923 sous l’arc de Triomphe. Il est 18h, le ministre de la Guerre, André Maginot, se penche sur la tombe du Soldat inconnu et allume pour la première fois la flamme du souvenir. Depuis le rituel est  immuable et elle ne s’est jamais éteinte, même sous l’Occupation. Chaque soir à 18h30 elle est ravivée et entretenue par le Comité de la flamme. Un peu plus de 500 associations, en majorité d’anciens combattants, sont unies au sein de ce comité. Au-delà du ravivage de la flamme, il entretient la mémoire du Soldat inconnu et de tous les combattants français et alliés tombés au champ d’honneur. La flamme est également devenue, depuis la Seconde Guerre mondiale, le symbole de l’espérance dans l’avenir et de foi dans le destin de notre pays.

 

Récemment, sous l’impulsion de ses différents présidents, cette flamme du souvenir est devenue, la flamme de la Nation. « Elle n’est pas uniquement l’affaire d’anciens combattants », explique le général d’armée Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris et président du Comité de la flamme. « Elle réunit le temps d’un ravivage hommes, femmes et enfants de tous horizons. Pour les jeunes générations, participer à la cérémonie de ravivage de la flamme est avant tout un devoir de mémoire et un geste citoyen. Ils viennent de toute la France, et parfois de l’étranger, pour se recueillir et réfléchir sur le prix de la paix et de la liberté. C’est pour cela que cette flamme de la Nation est appelée à devenir aussi la flamme de l’espérance. »

 

Flamme sous l'Arc de Triomphe

 

A l’occasion de son 90e anniversaire, le Comité de la flamme présente dans les douves des Invalides, une exposition photos qui retrace les 90 ans du ravivage par de nombreuses autorités politiques, des chefs d’Etats étrangers, mais aussi des personnalités du monde culturel. Le moment fort de cet anniversaire se déroulera ce 11 novembre 2013. Après une cérémonie aux flambeaux, qui remontera l’avenue des champs Élysée, une veillée symbolique en présence du ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, Kader Arif, sera organisée avec un film sur l’histoire de la flamme et une lecture de textes emblématiques par de jeunes comédiens.

 

C’est un journaliste, Gabriel Boissy, qui suggère en 1923 l’idée de placer une flamme sous l’Arc de triomphe afin d’éviter que le tombeau du Soldat inconnu ne sombre dans l’oubli. Ce projet soulève aussitôt l’enthousiasme de l’opinion publique, profondément marquée par le sacrifice des soldats de la Grande Guerre.

 

Une cérémonie est prévue sur sa tombe, à Souvignargues (Gard), pour l’honorer. « Ce journaliste a eu cette idée magnifique, qui a perduré », explique le général Bruno Dary. « La flamme brûle toujours. Il était important qu’on lui rende cet hommage. »

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 19:35
Hommage des rugbymen aux morts de 14-18

 

07/11/2013 Communauté Défense

 

Les rugbymen Français et Néozélandais qui s'affrontent samedi 9 novembre lors d'un match au stade de France participent aux commémorations de la Première Guerre mondiale.

 

Le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants s'est rendu mercredi 6 octobre à la résidence du XV de France à Marcoussis afin de signer une déclaration d'intentions pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale.

 

Cette déclaration prévoit que la fédération française de rugby (FFR) ornera le maillot des joueurs du XV de France d'un bleuet, symbole français des anciens combattants, pour les rencontres internationales qui se dérouleront entre les mois de novembre 2013 et novembre 2014. "Cette action marque notre volonté de rendre hommage aux victimes de cette guerre et aux nombreux rugbymen qui ont perdu la vie au champ d'honneur pendant la première guerre mondiale", explique Pierre Camou, président de la FFR. "Nous sommes très fiers et très heureux que l’État français et le ministère de la Défense aient choisi le rugby pour ces commémorations."

 

Kader Arif qui rencontrait les équipes de France de rugby a déposé, en compagnie du capitaine Thierry Dusautoir, une gerbe au pied de la plaque commémorative des internationaux français morts pour la France en 1914-1918. Dans son allocution, le ministre a précisé que la Défense et le rugby partageaient des valeurs communes. "Quand je parle avec des militaires, et notamment ceux que j'ai rencontré au Mali, je m'aperçois que les valeurs au combat sont les mêmes, s’agissant des théâtres d'opérations ou du terrain de sport. La devise de notre République Liberté, égalité, fraternité prend tout son sens.

 

"Le fait d'arborer le bleuet sur notre maillot est un vrai motif de fierté. Nous avons à cœur d’honorer la mémoire de nos anciens internationaux et de tous ceux qui sont tombés pour défendre la Nation", a dit Thierry Dusautoir.

 

Le soir, une délégation de l'équipe néozélandaise de rugby,les all-blacks, participait à la cérémonie de ravivage de la flamme, sous l'Arc de Triomphe. Accompagnés de la ministre des sports, Valérie Fourneyron, du ministre délégué aux anciens combattants, Kader Arif, et de l'ambassadrice de Nouvelle-Zélande, quatre All Blacks ont ravivé la flamme du Soldat inconnu. Une manière de rappeler qu'entre 1914 et 1918, un Néo-Zélandais sur 10 est venu se battre au côté de la France. Samedi 9 Novembre, le match amical entre le XV de France et les All-Blacks sera l'occasion de poursuivre cette série d'hommage.

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 19:55
L'Indochine, au-delà des douleurs [au Musée de l'armée]

 

31/10/2013 Par Claire Bommelaer – LeFigaro.fr

 

Après l'Algérie, le Musée de l'armée explore un siècle de présence militaire française en Asie du Sud-Est.

 

Peut-on parler de manière ­apaisée de la colonisation et de son héritage? Après une grande exposition sur l'Al­gérie française en 2012, le Musée de l'armée remet les cartes sur table. Et aborde, cette fois-ci, l'histoire de ­l'Indochine, en racontant cent ans de présence de l'armée française, de la conquête au départ des troupes, en 1956. Le choix a été fait de traiter ce sujet délicat par le biais de l'histoire militaire, au détriment du processus politique, économique et culturel. Mais il ne faut pas s'y tromper: ce grand musée d'État poursuit sa volonté de mettre fin à un tabou français, alors qu'aucun autre ne s'y risque, exception faite des mémoriaux comme celui de Fréjus. «Il y a à peine dix ans, nous n'aurions pas pu monter une exposition comme celle-là, surtout aux Invalides», admet son directeur, le général Christian Baptiste. «Nous avons essayé de n'être ni procureur ni avocat, et de tenir un propos à équidistance entre l'hagiographie et la dénonciation», explique-t-il.

 

Suite de l'article

 

> Téléchargez le livret de visite Indochine. Des territoires et des hommes en francais

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:55
photo musée de l'Ordre de la Libération

photo musée de l'Ordre de la Libération

 

20 octobre 2013 Henri Weill - Ainsi va le monde !

 

Celui-ci qui est fermé depuis janvier 2012, ouvrira à nouveau ses portes au public, symboliquement, le 18 juin 2015. Situé à Paris, dans l'aile droite des Invalides, le musée accueillait 100.000 visiteurs par an depuis 1971. La rénovation de ce bâtiment du XVIIIème siècle (Robert de Cotte) coûtera 13 millions d'euros. L'exposition permanente (2800 objets sur 1400 m2 soit une extension de 500 m2) conservera son découpage en trois grands thèmes : France libre, Résistance intérieure, déportation. Une salle sera consacrée au général de Gaulle. Une salle d'exposition temporaire et une salle audiovisuelle seront créées au rez-de-chaussée. 20 Compagnons de la Libération sont encore en vie. 1038 ont été honorés.

 

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:55
Un séminaire international pour le centenaire de la première guerre mondiale

22/10/2013 Ministère de la Défense

 

Un séminaire rassemblant les ministres, secrétaires d’État et hauts fonctionnaires de trente pays venus des cinq continents s'est tenu à Paris les 17 et 18 octobre 2013 afin de préparer et coordonner les commémorations à venir pour le centenaire de la Première Guerre mondiale.

 

À l’invitation de M. Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et président de la mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales, le séminaire rassemblant les ministres, secrétaires d’État et hauts fonctionnaires de trente pays venus des cinq continents a permis de préparer et de coordonner les commémorations à venir pour le centenaire de la Première Guerre mondiale.

 

Avec la disparition des derniers témoins de cette guerre, qui constitue un événement inédit dans l’histoire de l’humanité, tant par le nombre effroyable de victimes ( 65 millions d’hommes mobilisés, environ 10 millions de morts et 21 millions de blessés) que par les bouleversements politiques, économiques, sociaux, culturels qu’elle a entraînés pour le monde entier, les participants se sont entendus sur des messages communs à destination des opinions publiques, en particulier des jeunes générations, des pays partenaires.

 

Ce séminaire ministériel international a été également l'occasion pour chaque pays d'exposer le programme des cérémonies et manifestations qu'il organisera sur son sol et à l'étranger, en particulier en France et en Belgique où se sont déroulés les combats du front occidental.

 

L'objectif de ces échanges de vues est de donner à tous les participants une image claire et cohérente des cérémonies qui se tiendront dans le monde entre 2014 et 2018 et de connaître dès à présent les grands rendez-vous qui nécessiteront la présence des plus hautes autorités de tous les pays impliqués dans le Centenaire.

 

La séance ministérielle s'est prolongée par une réunion des hauts fonctionnaires en charge du Centenaire qui ont examiné plus concrètement les actions possibles de coopération, notamment culturelles et pédagogiques, à mettre en oeuvre pour le Centenaire.

 

La veille de la réunion ministérielle, lors d'une cérémonie à l'Arc de Triomphe, l'ensemble des participants a assisté au ravivage de la Flamme du Soldat inconnu.

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:30
L’attentat du poste « Drakkar » au Liban, 23 octobre 1983

29.10.2013 ECPAD

 

À partir du mois de septembre 1982, la France participe à la résolution onusienne consistant en l’envoi de troupes d’interposition à Beyrouth au sein de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB).

 

Entre septembre 1982 et avril 1984, cinq détachements français, appelés « Diodon » (I à V), se relèvent ainsi dans la capitale libanaise afin de restaurer l’autorité du gouvernement. Accompagnées de trois détachements, américain, italien et britannique, les forces françaises, dont le quartier général est établi à la Résidence des Pins, ancienne résidence de l’ambassadeur de France au Liban, ont pour mission la protection de la population civile et l’instruction de l’armée régulière libanaise.

 

Depuis le début de la guerre civile au Liban, la population demeure la première victime comptant des milliers de morts et de blessés, mais à partir de l’été 1983, les troupes de la FMSB deviennent une cible de choix pour les milices armées du centre de la ville. En effet, alors que, de septembre 1982 à juin 1983, un seul parachutiste français décède en opération à Beyrouth, entre le 22 juin et le 23 octobre 1983, seize militaires français sont tués lors d’opérations de déminage ou par des tirs isolés de factions armées.

 

Le bilan s’alourdit le matin du 23 octobre 1983, jour marquant l’un des plus graves traumatismes chez les parachutistes français depuis la guerre d’Algérie. Tandis qu’à l’aéroport de Beyrouth, QG de l’US Marine Corps, un attentat tue deux cent quarante-et-un soldats américains, sept minutes plus tard, à Jnah, quartier du sud-ouest de Beyrouth, une camionnette chargée d’explosifs fonce sur une des façades du poste « Drakkar » où sont installés plus de soixante-dix parachutistes des 1er et 9e RCP (régiment de chasseurs parachutistes). Ensevelis sous les décombres de l’immeuble de neuf étages, cinquante-huit parachutistes trouvent la mort tandis que quinze sont sauvés par leurs camarades, extirpés des gravats.

 

Durant trois jours et trois nuits, autour du poste « Drakkar », le détachement français commandé par le général Cann met tout en œuvre pour déblayer la zone et retrouver des survivants. Les dépouilles et les plaques d’identité de chacune des victimes sont retrouvées et prises en charge par la prévôté qui s’assure de l’identification et de la mise en bière des corps.

 

Après une cérémonie de levée des corps à la Résidence des Pins, en présence de l’ambassadeur de France à Beyrouth, monsieur Wibaux, et de tous les chefs de corps, les cercueils sont envoyés en France pour une cérémonie d’hommage national aux Invalides, présidée par le président de la République, François Mitterrand, en présence de l’ensemble du gouvernement, le 2 novembre 1983, avant d’être confiés aux familles.

 

Le 23 octobre 1983 marque un tournant dans le rôle des détachements internationaux de la FMSB de plus en plus pris pour cible directe à Beyrouth. Incapables d’agir davantage, les forces de l’ONU quittent la capitale libanaise en avril 1984 et sont remplacées par un détachement d’observateurs (DETOBS), appelés « casques blancs ».

 

Le portfolio proposé ci-joint et composé de vingt-huit photographies en noir et blanc ou en couleur principalement réalisées par le photographe de l’ECPA (Établissement cinématographique et photographique des armées) Joël Brun, relate cet événement. Ces images proviennent des fonds d’archives photographiques conservés à l’ECPAD, qui comptent près de cent soixante reportages photographiques relatifs à l’intervention des forces armées françaises au Liban au sein de l’ONU entre 1978 et 2012, dont neuf évoquant plus précisément l’attentat du poste « Drakkar ».

 

Galerie photos

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 12:55
L' Indochine au musée de l'Armée

13 octobre 2013 Par Olivier Fourt

 

C'est la nouvelle grande exposition du musée de l'Armée aux Invalides. Elle est consacrée à la période coloniale en Indochine. De 1856 à la défaite de Dien Bien Phu. Elle regroupe près de 380 objets témoins de cette époque... « Indochine : des territoires et des hommes » sera inaugurée le mardi 15 octobre par le ministre de la Défense.

 

En avant-première, Olivier FOURT a pu glisser son micro dans les salles du musée...

CHR DEFENSE -13/10- Indochine Musée
(02:29)
 
 
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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 07:55
03-10-2013 : Cérémonie d'hommage aux goumiers marocains

Des goumiers d’un des goums du 2e GTM (groupe de tabors marocains) détruisent un obstacle antichar allemand sur une route menant au col de Teghime ou vers Patrimonio. – photo ECPAD

 

03/10/2013 International

 

Discours de M. Kader ARIF, Ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants (Col de Teghime, 3 octobre 2013)

 

Monsieur le Consul,

Monsieur le Préfet,

Mesdames et Messieurs les Élus,

Monsieur le Président du Conseil exécutif,

Monsieur le Maire,

Monsieur le Président de la Koumia,

Mesdames et Messieurs les Anciens combattants,

Mesdames, Messieurs

 

Ici à Teghime est gravé dans la pierre et la terre le souvenir du sacrifice des Marocains pour la Corse et pour la France, le souvenir de cette histoire commune, ciment de l’amitié franco-marocaine.

 

Je vous remercie, Monsieur le Contrôleur Général des Armées, d’avoir rappelé ces faits d’armes dont le souvenir nous réunit aujourd’hui et de nous accueillir pour cette cérémonie d'hommage aux goumiers marocains, ici à Teghime.

 

Teghime, je le disais, est l'un de ces lieux qui portent la mémoire de l’engagement des troupes marocaines dans la Libération de la France.

 

Dès le 11 septembre 1943, soit deux jours après le début de l'insurrection corse, un corps de débarquement est constitué en Afrique du Nord, qui rassemble plus de 6 500 hommes. Il s’agit de détachements de la 4e division marocaine de montagne, comprenant notamment le 4e régiment de spahis marocains et le 1er régiment de tirailleurs marocains.

 

Équipés à la hâte de tenues américaines, ces hommes, qui avaient déjà fait la démonstration de leur courage dans la campagne de Tunisie, s'apprêtent à embarquer pour la Corse. Le 2e groupement de tabors marocains et le 1er Bataillon de choc participent également à l’opération.

 

A la fin du mois de septembre, les troupes marocaines déclenchent « l’attaque des cols ». Les tirailleurs marocains se lancent à la conquête du col de San Stefano.

 

Très vite, et à l’issue de combats acharnés, les Marocains prennent les cols de San Leonardo et de San Stefano. Plusieurs distinctions ont été attribuées au 1errégiment de tirailleurs marocains pour cette action, mais parmi elle, une, plus que les autres retient mon attention : « Magnifique unité qui, au cours d’une audacieuse opération de nuit, a enlevé le 30 septembre 1943, la position du col de San Stefano, solidement tenue et organisée. A, par son action digne des plus hauts faits d’armes des Troupes marocains, ouvert la route à notre progression ».

 

Loin de leurs terres et épuisés par deux semaines d’âpres combats dans les maquis corses, dont ils ignoraient tout quelques jours auparavant, les soldats marocains maintiennent sans relâche la pression sur les troupes ennemies. La faim, la fatigue, la souffrance physique sont leur quotidien. Ils puisent alors dans la fidélité de leur pays à la France et la volonté d’élever la liberté au-dessus de la barbarie, la force de poursuivre.

 

Ils voient tomber leurs camarades au champ d’honneur français.

 

Ils voient leurs frères d’armes corses mourir sur leurs propres terres.

 

C’est l’arrivée du 2e groupement de tabors marocains qui permet de repousser définitivement l’ennemi. Au soir du 2 octobre, le col de Teghime est franchi telle une frontière conduisant vers le pays de la liberté.

 

Le 4 octobre, les goumiers entrent dans la ville de Bastia, tandis que des commandos du bataillon de choc français, leurs compagnons d’armes avec qui ils venaient de tant partager, hissent le drapeau tricolore sur la mairie.

 

Sur le plan militaire, leur action a été déterminante dans la libération du premier département français, acquise après seulement trois semaines de combats.

 

Je rends aujourd’hui un hommage appuyé aux troupes marocaines engagées en Corse en septembre et octobre 1943, et je souhaite rappeler le sacrifice de ces hommes, pour la France : sur un total de 75 tués et 250 blessés dans l’armée française, les pertes marocaines en constituent plus des deux tiers, avec notamment 41 goumiers « morts au Champ d’Honneur ».

 

Les Marocains ont fait le sacrifice de leur vie pour la France, prêts à donner leur sang et leur jeunesse pour un pays dont ils partageaient les valeurs.

 

La France n’oublie pas les 170 tués et 300 blessés parmi les résistants corses qui reposent aujourd’hui aux côtés de leurs frères d’armes marocains, dans les cimetières, mais aussi dans nos mémoires.

 

Ce monument, ici, à Teghime est là pour le rappeler à quiconque, civil ou militaire, jeune ou moins jeune, résidant corse ou touriste, qui emprunte ce chemin de mémoire.

 

Leur engagement dans les combats de la Libération de la Corse est le signe d’une fidélité, d’un dévouement et d’une loyauté qui les avaient conduits déjà à participer à la campagne de Tunisie, qui les poussèrent ensuite à poursuivre le combat de la liberté lors de la campagne d’Italie.

 

Et permettez-moi à cet instant de rappeler ces quelques mots prononcés par le roi Mohammed V, le 3 septembre 1939 : « A partir de ce jour et jusqu'à ce que l'étendard de la France et de ses Alliés soient couronnés de gloire, nous lui devons un concours sans réserve, ne lui marchandez aucune de nos ressources et ne reculez devant aucun sacrifice ».

 

Sachez que cette figure marque aujourd’hui nos esprits, nos mémoires et nos cœurs car elle est le reflet du souvenir de l’engagement marocain à nos côtés durant toute la Seconde Guerre mondiale et le reflet du combat commun mené contre le nazisme à travers toute l’Europe.

 

Les Marocains engagés sur le théâtre corse, dont sept sont parmi nous aujourd’hui, ont fait preuve d’un courage, d’un esprit de sacrifice et d’une ténacité admirables.

 

Et je dois dire que c’est une émotion toute particulière pour moi que de pouvoir vous rendre hommage avant que le Président de la République ne vous remette la Légion d’honneur demain, aux côtés des combattants corses, unis par le souvenir de votre fraternité d’armes.

 

A travers cette décoration, c’est aussi un hommage rendu à tous les soldats d’Afrique du Nord et des anciennes colonies venus sauver l’honneur de la France. Et vous savez combien je tiens à ce que la contribution de ces hommes et de ces femmes soit rappelée, chaque fois que possible, tout au long des deux cycles commémoratifs du Centenaire de la Grande Guerre et du 70e anniversaire des libérations du territoire.

 

Mesdames et Messieurs, l’histoire que nous commémorons aujourd’hui est celle du triomphe des valeurs de justice, de liberté et de solidarité, acquises au prix du sang et des larmes. Elle est le signe d’une France riche de sa diversité et riche de son histoire. Elle est le signe d’une fraternité d’armes qui éclaira l’horizon sombre d’un espoir de paix. Elle est le signe enfin d’une France rassemblée autour d’une mémoire apaisée et partagée.

 

Ce message de rassemblement, de fraternité et de tolérance, rappelé aujourd’hui à travers les récits de nos Anciens, français et marocains, civils et combattants de la liberté, est celui que j’adresse à la jeunesse de France et d’ailleurs. Car préserver cette mémoire commune est la seule garantie d’une paix durable et solide au sein de la société mais aussi entre les Nations.

 

Et je fais ici le vœu que les relations de la France avec ses partenaires étrangers soient à l’image de l’incroyable amitié qui unit la France au Maroc, une amitié dont l’histoire commune commémorée aujourd’hui est le ciment. Nous confions le souvenir de cette histoire et la mémoire partagée à nos enfants français de Corse, français d’ailleurs, et marocains, pour qu’ils la maintiennent en vie, qu’ils la nourrissent et qu’ils l’élèvent en modèle au-delà des frontières.

 

Je vous remercie.

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 07:55
source www.ordredelaliberation.fr

source www.ordredelaliberation.fr

30 septembre 2013 par Henri Weill Ainsi va le monde !

 

Avec son père Richard, officier de réserve, Jean-Pierre Mallet était parti pour Londres en juin 1940 pour s'engager dans les Forces françaises libres qui n'étaient alors que la Légion de Gaulle. Son frère Horace fit de même à partir du Cameroun. Lui fut tué en sautant sur une mine lors de la sortie de vive force de Bir-Hakeim, le 11 juin 1942. Les deux frères ont été faits Compagnons de la Libération (post du 27 et du 29/9). Jean-Pierre Mallet se battit au sein de la 13ème demi-brigade de Légion étrangère. Quatre ans jour pour jour après avoir quitté la France, il est grièvement blessé en Italie à Radicofani par des éclats d'obus. Blessure qui l'empêcha de poursuivre une carrière militaire.

 

"Vous rejoignez aujourd'hui ceux qui vous ont précédé dans l'honneur ! " lança cet après-midi dans un dernier adieu, Fred Moore, délégué national du Conseil des communes " Compagnon de la Libération ". Le 29 mai dernier Jean-Pierre Mallet assistait à la cérémonie d'hommage rendue, dans cette même cour des Invalides, au général Langlois qui lui aussi avait reçu la croix de la Libération, et sous les ordres duquel il servit en 1943.

RIP - Jean-Pierre Mallet Photo HW

RIP - Jean-Pierre Mallet Photo HW

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 16:55
1914-2014

26 septembre 2013 par Henri Weill - Ainsi va le monde !

Les temps forts marquant le centenaire de la "grande guerre" seront annoncés par le président de la République, début novembre. Après un cycle de manifestations culturelles "Sarajevo, cœur de l'Europe" du 21 au 28 juin 2014 en Bosnie-Herzégovine, les célébrations devraient débuter en France, le14 juillet suivant. Suivront une commémoration de la mobilisation début août, celle de la bataille de la Marne un mois plus tard et un hommage national qui sera rendu le 11 novembre 2014.


La mission du centenaire a crée un label afin d'accompagner des projets locaux qui pourront figurer sur le programme national officiel des commémorations (centenaire.org). Au 1er août 2013, il a été accordé à 1265 projets ; il permet en outre d'être éligible à un financement par la mission. Pour cela un fonds a été doté de 7 millions € ( 2 millions provenant de l'Etat, 5 millions du mécénat).

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 11:55
Free France's Lion: The Life of Philippe Leclerc, de Gaulle's Greatest General, by William Moore

Philadelphia: Casemate, 2011. Pp. xx, 508. Illus., maps, notes, biblio., index. $32.95. ISBN: 1612000681.

 

Sept. 19, 2013 Strategy Page

 

This is the first English biography of Philippe François Marie, the comte de Hauteclocque (1902-1947), better known as “Leclerc”, one of the heroes of the “Free French” movement and an excellent commander.

 

Moore, a British novelist and historian, not only gives us a very intimate look at the general, born Philippe François Marie, comte de Hauteclocque, but also sets his life and career firmly into the context of his times.  He opens with a chapter on de Hauteclocque’s background (distinctly upper class, Catholic, and rightist) and early military career.  He follows this with an account of the disastrous “Battle of France” in May-June 1940, in which de Hauteclocque, still only a captain, played a minor role.  Moore then he plunges into an account of the rise of the Gaullist resistance movement, its complex relationship with both Britain and the Vichy regime.  We get a brief look at life in Vichy France, de Hauteclocque’s flight through the German occupied zone to Spain, and thence on to England, to join de Gaulle, adopting the nom de guerre “Leclerc” to protect his family in France.

 

Leclerc was dispatched to French Equatorial Africa, where he led a column from Chad into Libya in support of the British in the Western Desert, then taking part in the liberation of French North Africa.  Recalled to England, Leclerc was placed in command of the French  2nd Armored Division, and landed in Normandy at the beginning of August 1944 to take part in the Liberation

 

Moore devotes nearly half the volume to Leclerc’s role in the Liberation, which had its most glorious moment when Leclerc’s entered Paris, but culminates with his troops deep inside Germany on VE Day.  He then takes Leclerc to East Asia, where the general represented France at the surrender of Japan, and, with his name now formally changed to Leclerc de Hauteclocque, to a brief period in command in Indo-China, where he attempted to reach out to the nationalist side of the Viet Minh movement, and then on to North Africa, where he met an his untimely death in a plane crash at just 45.   

 

Because of the depth of Moore’s account, Free France’s Lion is an excellent introduction to France in the Second World War, and particularly the “Free French” movement, both topics not well treated in most English-language accounts, as well as the life of Leclerc.

 

---///---

 

Reviewer: A. A. Nofi, Review Editor

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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 11:45
Bir Hakeim 1942, Quand la France renait (video)

8 juin 2013 docsreportages1

 

La bataille de Bir Hakeim s'est déroulée au coeur du désert libyen du 27 mai au 10 juin 1942.


Les vétérans de ce fait d'armes, âgés pour la plupart d'une vingtaine d'années à l'époque, ne doutaient pas de leur engagement.


70 ans plus tard, certains d'entre eux racontent avec émotion et précision les moments forts de cette bataille.


Le documentaire est illustré de nombreuses images d'archives et de photographies authentiques du siège, ainsi que de séquences de fictions, pour replacer le combat dans son contexte historique. Accompagnée de Jean-Mathieu Boris, l'un des témoins de l'événement, une équipe de télévision est, en outre, retournée sur les lieux mêmes de la bataille.

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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 07:20
Un site internet pour se souvenir du Débarquement de Normandie

06/09/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca

 

Ce vendredi 6 septembre a été lancé un site internet officiel du 70e anniversaire du Débarquement de Normandie du 6 juin 1944, à neuf mois des célébrations prévues pour commémorer le D-Day, ont annoncé l’État français et la région Basse-Normandie.

 

En 1944, des hommes du monde entier (Américains, Britanniques, Canadiens, Norvégiens, Danois, Néerlandais, Polonais, Australiens, Belges, Français) sont venus en Normandie pour combattre le nazisme et rétablir la paix et, en juin 2014, la Normandie sera à nouveau sous les feux de l’actualité.

Les célébrations internationales du 70e anniversaire du D-Day se tiendront le 6 juin 2014 sur la plage de Sword, près de Ouistreham (Normandie, nord-ouest), l’une des cinq plages du Débarquement avec Utah, Omaha, Gold et Juno.

«Le 70e anniversaire du débarquement de Normandie sera un moment exceptionnel de rassemblement, de partage et de transmission», a déclaré à ce propos le ministre français des Anciens Combattants, Kader Arif, sur le site officiel lancé aujourd’hui, soulignant que «La Normandie accueillera sur son sol, 70 ans après, les représentants des pays venus libérer la France et porter un message d’espoir à toute l’Europe.».

De passage à Ottawa cette semaine, le ministre français avait aussi déclaré que «Le peuple et le gouvernement français sont profondément reconnaissants aux forces canadiennes et alliées qui ont défendu la liberté de la France non pas une, mais bien deux fois en un siècle. La France accueillera un grand nombre de délégations internationales en 2014, et je veillerai personnellement à ce que les vétérans de partout au monde, les jeunes, les autres visiteurs, sans oublier les dignitaires reçoivent le meilleur accueil possible.»

 

L’Internet pour se souvenir

Les activités de commémoration entourant ces anniversaires importants se dérouleront sous les thèmes du patrimoine, de l’engagement et… de la jeunesse, apprend-on d’ailleurs dans une déclaration avait été signée plus tôt cette année pour renouveler l’engagement du Canada et de la France de commémorer, entre 2014 et 2020, des anniversaires militaires importants de la Première et de la Seconde Guerres mondiales.

Le nouveau site internet officiel du 70e anniversaire du Débarquement de Normandie, dont l’axe principal est la transmission en inscrivant la mémoire de cet événement dans la conscience des jeunes générations, s’adressera donc aux jeunes afin de les sensibiliser à cet épisode de l’histoire.

C’est la première fois qu’un site officiel est créé pour rassembler l’essentiel des informations autour d’un anniversaire décennal du Débarquement.

Le site est actuellement disponible en français et en anglais et devrait l’être bientôt en 9 autres langues.

Depuis aujourd’hui, 9 mois jour pour jour avant la cérémonie internationale sur la plage de Sword, «le site officiel du 70e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie offre [...] aux visiteurs et professionnels du monde entier, une mine d’informations autour du 70e» et, grâce à l’Internet, se perpétue le souvenir.

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 09:46
Tout sur le 70e anniversaire du D-Day

07.09.2013 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense


 

L’État et la région Basse-Normandie ont annoncé, vendredi, le lancement du site officiel du 70e anniversaire du Débarquement. Son adresse bilingue : http://www.le70e-normandie.fr/ .

Le site est actuellement disponible en français et en anglais. Dans les prochains jours, une traduction en neuf autres langues sera mise en ligne. 

Ce site permet notamment de découvrir le calendrier et la géolocalisation des événements, un retour sur l’histoire. Il offre aussi des espaces dédiés des publics spécialisés : vétérans, presse, organisateurs de voyages, associations ou encore élus. L’espace réglementation, par exemple, s’adresse aux associations et aux élus qui sont souvent confrontés aux mêmes demandes. La préfecture a souhaité les accompagner dans leurs démarches réglementaires en synthétisant tous les formulaires nécessaires pour répondre aux sollicitations et aux besoins liés à l’organisation de certaines manifestations comme les reconstitutions de batailles ou encore la circulation de véhicules de collection.

Tout sur le 70e anniversaire du D-Day
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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 20:49
Hélie Denoix de Saint Marc, un homme d'honneur

Après les combats de Nghia-lo le CNE Hélie Denoix de Saint Marc, chef de la 2e CIPLE du 2e BEP est décoré par général de Lattre de Tassigny au cours d'une prise d'armes à Ninh-Giang.- photo ECPAD

 

Paris, le 26 août 2013 Général de corps d'armée (2s) Dominique DELORT - Président de la Saint-Cyrienne

 

La Saint-Cyrienne apprend avec tristesse la mort, le 26 août, du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc de la promotion Veille au Drapeau (1943). 

 

C’est une figure légendaire qui nous quitte et qui laissera aux jeunes générations l’exemple d’un officier qui n’a jamais transigé avec l’honneur. 

 

Résistant dès le plus jeune âge, déporté à Buchenwald, officier de Légion ayant pris part aux pages parmi les plus glorieuses, mais aussi parmi les plus pénibles de notre histoire militaire, écrivain de talent, cet officier d’une rigueur morale absolue a amplement mérité l’hommage de la République qui l’a élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur en 2011.

 

La France perd aujourd’hui l’un de ses meilleurs fils, et les Saint-Cyriens, jeunes et moins jeunes, mais aussi tous les Français ont un exemple à méditer.

 

Dans la lignée d’un Blaise de Montluc qui écrivit cette phrase sans équivoque « Mon épée au Roi, mon âme à Dieu, mon honneur à moi », Hélie de Saint-Marc a vécu et exprimé comme nul autre le conflit entre l’honneur et la discipline dans la période dramatique débutant en 1940 pour finir en 1962. Sa vie d’officier toute entière vouée au devoir dans l’honneur fut déchirée et il en porta avec dignité et sagesse tous les stigmates.

 

Qu’il me soit permis de citer Pierre Messmer, dans son discours sur le sens de l’Honneur, valeur morale et sentiment personnel prononcé en 2002, qui conclut ainsi : « Parce qu’il est puissance d’action et de refus de ce qui est bas et vulgaire, parce qu’il est avant tout un souci de soi et de l’image idéale qu’on en a, parce qu’il est impérieux dans ses commandements, le sens de l’honneur sera sans doute l’un des ferments qui fera naitre la nouvelle morale de nos sociétés démocratiques individualistes ». 

 

Paroles d’espoir qui rejoignent in fine l’immense espérance d’Hélie de Saint-Marc au soir d’une tragédie qui fut celle de tant d’hommes et de femmes nés en Indochine et en Algérie, comme celle de tant de soldats Français de toutes origines.

 

« Les champs de braises » de votre vie nous ont marqué pour le meilleur. Que le pire nous soit épargné. 

 

Adieu mon commandant.

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 16:55
L’ECPAD, partenaire de « Saumur En Uniformes »

27.06.2013 ECPAD

 

Les samedi 29 et dimanche 30 juin 2013, l’ECPAD participera à la manifestation « Saumur en uniformes », grand rassemblement de reconstitution militaire organisé par l’association Histoire & Patrimoine militaire.

Le temps d’un week-end, l’immense place du Chardonnet à Saumur, lieu mythique de la Cavalerie française, accueillera sur une surface de plus de 6 hectares près de 500 “reconstitueurs” qui proposeront au public des animations reconstituant la vie des soldats de la Grande Armée, les Poilus de la Grande Guerre, les Gi’s de 1944, les paras français de Diên Biên Phu et même les Marines du Vietnam.

Plus de 30 associations viendront de l’Europe entière pour présenter plus de 200 ans d’histoire militaire de l’Empire à nos jours. Des camps seront reconstitués comme à l’époque et offriront au public des animations de la vie des soldats. Plus d’une centaine de véhicules et de blindés seront également déployés en statique et en dynamique pour donner encore plus de vie aux reconstitutions de batailles. Des effets pyrotechniques permettront aux chars de tirer en toute sécurité, rendant le spectacle encore plus réaliste.

Le but de cette manifestation est de faire découvrir deux siècles d’histoire militaire qui ont façonné l’Europe d’aujourd’hui. Les équipes de l’ECPAD ont été mobilisées sur place pour réaliser un film autour de cet événement exceptionnel. Un DVD sera ensuite produit et commercialisé pour que chacun garde une trace de cette manifestation ou pour que ceux qui ne pourront y assister puissent prendre la mesure de cette manifestation sans précédent.

LE DETAIL DU PROGRAMME

Samedi 29 juin 2013

-          Différentes fanfares militaires seront présentes tout au long du week-end en faisant une aubade sur la grande carrière.

-          10 h 00 : Ouverture au public ; parcours autour de la place du Chardonnet où seront installés les différents camps militaires, suivant un ordre chronologique (du 1er Empire à la guerre d’Algérie). Les visiteurs pourront également observer différents véhicules militaires disposés en statique tout le long du parcours.

-          10 h 00 : Ouverture du salon aux antiquités militaires dans le bâtiment Kellermann.

-          11 h 30 : Spectacle sur la grande carrière : Présentation et combats des troupes à pied et cheval du 1er Empire.

-          14 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Combats de la Grande Guerre avec un char FT17.

-          15 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Combats des cadets de Saumur en juin 1940 avec un Char R35 et un Panzer II.

-          15 h 00 : Grande vente aux enchères au Musée de la Cavalerie organisée par Aiolfi & Partners spécialisé dans l’antiquité militaire.

-          16 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Combats Front de l’Est avec un char soviétique T34 et un char allemand Panther.

-          17 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Présentation des différents groupes de reconstitution.

-          18 h 00 : Fermeture du salon aux antiquités militaires.

-          21 h 00 : Fermeture au public du camp.

 

Dimanche 30 juin 2013

-          10 h 00 : Ouverture du camp et du salon aux antiquités militaires au public.

-          10 h 30 : Défilé dans la ville de Saumur des différents groupes de reconstitution et des véhicules militaires en partenariat avec le festival des musiques militaires.

-          11 h 30 : Spectacle sur la grande carrière : Présentation des différents groupes de reconstitution avec quelques démonstrations de tir.

-          14 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Combats de la Grande Guerre avec un char FT17.

-          15 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Combats des cadets de Saumur en juin 1940 avec un Char R35 et un Panzer II.

-          16 h 00 : Spectacle sur la grande carrière : Combats de la bataille de Normandie avec un char allemand Panther et un Tank Destroyer américain.

-          14 h 00/16 h 00 : Projection du film «Le Sacrifice», conférence sur la guerre d’Indochine avec le colonel Jacques Allaire, ancien lieutenant à Dien Bien Phu.

-            18h00 : Fermeture du salon aux antiquités militaires et du camp au public.

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 16:55
Bataille de Sidi-Brahim, huile sur toile 2004, Hocine Ziani

Bataille de Sidi-Brahim, huile sur toile 2004, Hocine Ziani

 

23/09/2012 Armée de Terre

 

La bataille de Sidi-Brahim s'est déroulée du 23 au 26 septembre 1845 entre les troupes françaises et . Elle dura 3 jours et 3 nuits.

 

Les Français, commandés par le lieutenant-Colonel Montagnac, avaient engagé à la légère le 8e bataillon de chasseurs à pied et le deuxième escadron du 2e régiment de hussards contre les troupes de Abd El-Kader.

 

Imprévue, la rencontre tourna mal pour les troupes françaises. Après un premier combat, elles furent réduites de 450 à 82 chasseurs et hussards face à 10.000 combattants de l’émir. Acculés, les chasseurs de la compagnie de carabiniers se réfugièrent dans un marabout d'où ils repoussèrent tous les assauts.

 

Après plusieurs jours de siège, les hommes, sans eau, sans vivres, à court de munitions, en furent réduits à couper leurs balles en morceaux pour continuer à tirer.

 

L'émir Abd El Kader fit couper la tête du capitaine Dutertre, fait prisonnier et amené devant le marabout pour exiger la reddition des chasseurs. Malgré tout, Dutertre, avait eu le temps d'exhorter les survivants à se battre jusqu'à la mort. Lorsque l'émir demanda au clairon français, Guillaume Rolland, de sonner la retraite, celui-ci n'en fit rien et sonna la charge. Lors d'une de ces demandes de reddition, un chasseur répondit « merde » à l'émir. Les survivants, n'ayant plus de munitions, chargèrent à la baïonnette. Ils percèrent les lignes ennemies et, sur les 80 survivants, 16 purent rejoindre les lignes françaises (5 moururent quelques jours plus tard). Seuls 11 chasseurs sortirent vivants de la bataille. Le caïd de Nedroma, Nekkach, recueillit une partie au moins des survivants et refusa d'ouvrir les portes de sa ville aux troupes de l’émir.

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 11:55
27 mai 1995 : les marsouins reprennent le pont de Vrbanja

Le pont de Vrbanja, en Bosnie-Herzegovine. Le 27 mai 1992, le 3e RIMa a reçu l’ordre de reprendre le poste du pont et de délivrer, par la force, les Casques bleus retenus en otages par des Serbes. - Crédits : Reuters

 

25/05/2012 Actu Terre

 

Le 27 mai 1995 en Bosnie-Herzégovine, le 3e régiment d’infanterie de marine reçoit l’ordre de reprendre le poste du pont de Vrbanja et de délivrer, par la force, les Casques bleus qui y sont retenus en otages par des Serbes.

 

27 mai 1995, en Bosnie-Herzégovine : le capitaine François Lecointre, commandant la 1re compagnie du 3e régiment d’infanterie de marine (3e RIMa), s’aperçoit que des Serbes, déguisés en soldats de l’ONU, se sont emparé durant la nuit du poste Sierra Victor sur le pont de Vrbanja, au centre de Sarajevo. Onze Casques bleus français ont été capturés.  

 

« Je me suis mis dans la peau du capitaine qui allait conduire l’assaut »

Jusqu’alors, l’ONU cherchait à résoudre les crises par la diplomatie. Mais fort de l’appui du chef de l’État, le général Hervé Gobillard, commandant le secteur, décide de reprendre le poste par la force. Une décision difficile, explique, 18 ans plus tard, le général Gobillard : « J'ai essayé d'analyser les risques techniques, psychologiques, opérationnels, politiques, locaux. Je me suis mis dans la peau du capitaine qui allait conduire l'assaut ; ça pouvait très bien se terminer en carnage. Je me suis demandé si je n'étais pas en train de franchir la ligne qui sépare un Casque bleu d'un soldat en guerre, et puis je me suis dit que l'enjeu était trop important ».

 

« J’ai eu la tâche la plus facile : celle de faire mon métier de militaire »

La compagnie qui reçoit la mission de reprendre le pont est appuyée par un escadron du régiment d’infanterie – chars de marine (RICM). En pointe se trouve la section du lieutenant Bruno Heluin. « J’ai eu la tâche la plus facile, celle d’aller physiquement en avant faire mon métier de militaire », raconte le colonel Heluin, aujourd’hui chef de corps du 2e régiment d’infanterie de marine (2e RIMa).

Il se rappelle la demi-heure qui a précédé l’opération : « Au moment de lancer l’assaut, il y a eu un grand silence. Ensuite, l’action a semblé interminable. Mais en fait, le tout n’a duré que 40 minutes. Quant à moi, j’ai été blessé et inconscient à partir de la 20e minute. »

Le lieutenant Heluin est le premier à entrer dans le poste. «Un Serbe me tirait dessus à partir d’une position retranchée. Ne pouvant pas riposter car j’avais un problème avec mon Famas, j’ai lancé une grenade. Mais celle-ci a fait éclater une bouteille de gaz, dont j’ai reçu un éclat au visage ».

17 soldats français ont été blessés durant l’action, et deux autres tués : les marsouins Marcel Amaru et Jacky Humblot.

 

Renverser le sens de la guerre

« Cet acte héroïque d'une poignée d'hommes décidés et bien commandés a permis de renverser le sens de la guerre, et de conduire in fine à la victoire dans les Balkans ! » affirme Jean Guisnel, journaliste spécialisé des questions militaires. Et en effet, cet assaut a marqué le début de la riposte de la communauté internationale, à un moment où les Serbes de Bosnie avaient pris en otage des dizaines de soldats des Nations unies, utilisés comme boucliers humains.

Le président français, Jacques Chirac, a déclaré après ce coup d’éclat : « La reprise du pont de Vrbanja restera dans la mémoire de nos armées comme un symbole, celui de la dignité retrouvée, du refus de toutes les humiliations ».

 

Retrouvez cet article dans son entier dans le TIM n° 234 de mai 2012.

Le lieutenant Heluin lors de la levée des corps de ses camarades tombés lors de la reprise du pont de Vrbanja. - Crédits : Reuters

Le lieutenant Heluin lors de la levée des corps de ses camarades tombés lors de la reprise du pont de Vrbanja. - Crédits : Reuters

Le jour où les Casques bleus français se sont rebiffés


22/07/1995  Eric Biegala - LePoint.fr


Sarajevo « Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux. » Capitaine François Lecointre, 3e Rima (citant Montesquieu).

Samedi 27 mai, 8 heures 45. Sarajevo est calme. Quelques tirs isolés se font entendre : ambiance coutumière depuis la fin du cessez-le-feu, un mois auparavant. Sur le réseau radio des Casques bleus français, les échanges semblent eux aussi habituels, quoique difficilement compréhensibles pour le non-initié : « Alpha Echo, je suis prêt à déboucher dès compte rendu de Forban », crachote un poste... « Forban de Sierra Lima, appelle un autre, on est en train de s'installer sur Bravo Alpha [...], à partir de maintenant c'est toi qui donnes le top. »

Ce qu'en clair signifient ces messages codés : le capitaine François Lecointre (« Forban » sur le réseau), le lieutenant Bruno Heluin et leurs hommes sont arrivés à proximité du pont de Vrbanja. Les chars légers Sagaie et les blindés équipés de canons de 20 mm sont cachés à proximité. Encore quelques secondes : « Top départ », annonce le capitaine Lecointre d'une voix parfaitement neutre. Un premier groupe de marsouins du 3e régiment d'infanterie de marine se rue hors de la tranchée. Les chars n'ont que quelques instants avant de prendre position et de tirer sur les immeubles serbes pour couvrir les marsouins. L'assaut du pont de Vrbanja par les Casques bleus français est lancé.

Des Serbes en Casques bleus
Tout avait commencé l'avant-veille, quand les avions de l'Otan avaient bombardé un dépôt de munitions aux environs de Pale, la capitale autoproclamée des Serbes de Bosnie. Le lendemain, les Serbes font prisonniers et prennent en otages la plupart des soldats de l'Onu qui se trouvent à leur portée. Le poste d'observation du pont de Vrbanja, tenu par 12 hommes du 3e Rima, va être, lui aussi, investi vers 4 heures 30, le samedi matin, par une quinzaine de Serbes déguisés en Casques bleus.
Le poste est situé sur un carrefour, au débouché du pont de Vrbanja, dans le centre de Sarajevo. De part et d'autre de la casemate onusienne se trouvent des immeubles grêlés par la mitraille et les obus. Les deux bâtiments tenus par les Serbes ont été baptisés « Prisunic » et « Central » par les Casques bleus. En face, les Bosniaques occupent « Union Invest », la carcasse noircie d'un ancien édifice bancaire. Les combattants s'affrontent dans ces ruines depuis plus de trois ans : c'est l'endroit le plus « chaud » de la capitale bosniaque.

La radio ne répond plus
A peine vingt minutes après la prise du poste, le capitaine Lecointre réalise que quelque chose ne tourne pas rond : ses appels radio ne reçoivent pas de réponse. Vaguement inquiet, il décide d'aller se rendre compte par lui-même. Le sergent Alefonsio Taukapa, un solide Polynésien de 25 ans, l'accompagne.
A peine débarqué de son blindé, le capitaine s'engouffre dans l'obscur couloir de sacs de sable et de merlons qui fait office d'entrée. Devant lui surgit une silhouette : l'homme est bien coiffé d'un casque bleu et revêtu d'un gilet pare-balles, mais la crinière non réglementaire dépassant de son casque et sa longue barbe ne laissent guère de doute à l'officier français : ce n'est pas l'un de ses hommes.
L'inconnu pointe son arme sur le ventre du capitaine : « Leave your weapon, you are hostage » (« Lâchez votre arme, vous êtes otage »). « Impossible, je dois rendre compte à mes chefs, et je reviens », répond le capitaine au débotté. L'officier tourne alors les talons et s'apprête à rejoindre son véhicule. Un moment décontenancé, l'homme s'avance à découvert pour le rattraper et il braque son arme, mais il n'a pas le temps de poursuivre : le sergent Taukapa, qui était resté caché quelques mètres en retrait lui colle le canon de son Famas sous le menton. L'homme rejeté à l'intérieur du poste, les deux Français rejoignent leur bataillon à toute allure.
Branle-bas de combat dans la salle des opérations. Le chef de corps, le colonel Erik Sandhal, est réveillé depuis 4 heures du matin : déjà au courant du silence radio de Vrbanja, il en connaît maintenant la raison : les Serbes ont pris le poste. On en réfère immédiatement à la hiérarchie. Mais, surtout, ce qui n'est guère habituel pour ces soldats dont la mission est seulement de s'interposer, un plan de bataille est esquissé : les trente hommes de la section du lieutenant Bruno Heluin sont réveillés et se préparent. Ils ne savent pas encore ce qui se trame. Le chef de corps appelle le général Hervé Gobilliard, qui commande la Forpronu pour le secteur de Sarajevo. Il lui propose carrément une solution : reprendre le poste par une action militaire.
Le général réfléchit quelques minutes. « J'ai essayé d'analyser les risques techniques, psychologiques, opérationnels, politiques, locaux. Je me suis mis dans la peau du capitaine qui allait conduire l'assaut ; ça pouvait très bien se terminer en carnage. Je me suis demandé si je n'étais pas en train de franchir la ligne qui sépare un Casque bleu d'un soldat en guerre, et puis je me suis dit que l'enjeu était trop important », se souvient aujourd'hui le général. L'enjeu, en effet, était double : d'une part, l'honneur bafoué qu'il fallait recouvrer ; de l'autre, les conséquences militaires de ce coup de main. Si les Serbes tenaient le pont de Vrbanja, ils pouvaient, en moins de trois minutes, amener leurs chars devant la présidence bosniaque...
« OK, feu vert ! » entend le colonel dans son combiné. Le capitaine François Lecointre fonce alors jusqu'aux quartiers de sa compagnie et apostrophe le lieutenant Heluin : « On reprend le site. Vous avez une demi-heure pour régler les détails avec vos hommes », lui dit-il.

Les risques sont énormes
L'action n'est pas facile et se jouera au centimètre près : le poste de Vrbanja fait 65 mètres de long. Complètement recouvert de sacs de sable, défendu par des réseaux de barbelés, ce n'est qu'une succession de recoins obscurs et de couloirs étroits. Les risques de confusion sont énormes : les Serbes ont apparemment revêtu les équipements des Casques bleus et, dans la pénombre, il sera difficile de les identifier. Autre inconnue : où sont les Français prisonniers ? Dans le poste ? Dans l'un des deux immeubles tenus par les Serbes à proximité ? Envisageant cette dernière hypothèse, la hiérarchie demandera aux appuis d'artillerie de modérer leur feu sur ces deux bâtiments.
Parallèlement à la section du lieutenant Heluin, en effet, le peloton blindé du capitaine Labuze se prépare. Son rôle : appuyer au plus près l'assaut des marsouins à l'aide de ses chars légers Sagaie. Ils devront faire feu sur les immeubles « Prisunic » et « Central », à la mitrailleuse essentiellement. De l'autre côté de la rivière Miljacka, le capitaine Jean-Pascal Giorda déplace ses blindés équipés chacun d'un canon de 20 mm. Lui aussi devra « traiter » les deux immeubles serbes, qu'il connaît bien, et pour cause : ses hommes sont normalement chargés de riposter aux tirs des snipers serbes qui partent de ces bâtiments et qui font des ravages parmi la population civile de Sarajevo.
Dans la tranchée bosniaque, les hommes du lieutenant Heluin, rejoints par le capitaine Lecointre et le sergent Taukapa, sont prêts à l'assaut. Devant eux, un réseau de barbelés, puis un découvert de 50 mètres et enfin les merlons du poste.

Bloqués par les barbelés
Tout le monde retient son souffle. Au « top » du capitaine, un premier groupe saute hors de la tranchée et se retrouve emmêlé dans les barbelés. Tout de suite, les Serbes s'aperçoivent de la présence des Casques bleus. Depuis les immeubles, ils font feu sur le groupe aux prises avec les barbelés. Les chars français « arrosent » alors les bâtiments à la mitrailleuse lourde : la façade de « Prisunic » se couvre de fumée, impacts et départs de tir confondus.
Dans la tranchée, le lieutenant Heluin s'apprête à lancer un second groupe à l'assaut. « Où vais-je mettre le pied pour ne pas me retrouver pris dans le fil de fer ? » se demande-t-il. L'obstacle est pourtant franchi sans encombre, et le jeune officier se lance dans le découvert. Arrivé à proximité immédiate du poste, il veut faire feu... « Clic », la rafale ne part pas.

Mur de feu
« Si je m'arrête maintenant, les autres ne vont pas suivre », réfléchit Bruno Heluin. Il choisit de poursuivre jusqu'au premier merlon. Une grenade dans l'ouverture, et la progression reprend. Le lieutenant est maintenant à l'entrée du premier couloir. Sur sa gauche, à moins d'un mètre, un Serbe tire depuis une casemate, mais il ne peut pas ajuster son feu, les autres Casques bleus tirant pour couvrir la progression du lieutenant. A l'intérieur de l'étroit boyau, un autre Serbe se replie, échaudé par la grenade qui vient d'exploser. Un coude à gauche... personne ; un second coude... deuxième grenade à l'intérieur de la minuscule casemate, et les Casques bleus entrent en rafalant. Le combattant serbe n'a pas eu le temps de répondre : il est mort, criblé par les balles et les éclats. Le capitaine Lecointre a rejoint son lieutenant et ses hommes. Ils sont dix dans une cour minuscule. Les Serbes tirent depuis un couloir, quelques mètres devant les Casques bleus. Deux marsouins grimpent sur le toit de la cour pour essayer de couvrir la progression des autres, mais, depuis « Prisunic », les Serbes les ont vus. Des rafales claquent. Le caporal-chef Cyril Jego reçoit plusieurs balles dans son arme ; le choc le fait tomber du toit.
Trois cents mètres en retrait, les blindés du capitaine Labuze ont repéré les tirs. « Bâtiment rouge, la fenêtre juste au-dessus : tirs de mitrailleuses », annonce l'observateur sur le réseau. « Envoyez un obus s'il recommence », répond le chef de corps, qui se trouve dans son blindé à proximité. Pendant ce temps, à l'intérieur du poste, le lieutenant Heluin, le capitaine Lecointre et six autres Casques bleus poursuivent l'assaut. Ils sont maintenant arrivés à la « zone vie » : trois conteneurs posés côte à côte devant lesquels a été aménagée une « popote ». Un rideau blanc empêche de voir ce qui se passe dans cette cuisine improvisée. Le lieutenant écarte le rideau, lance une grenade. L'explosion est énorme et un mur de feu se dresse devant l'officier : la grenade a fait éclater une bouteille de gaz.
A la même seconde, le capitaine et le sergent Taukapa voient avec horreur une gerbe de sang éclabousser le rideau. Lorsque le lieutenant se retourne, il a une plaie béante au milieu du front et s'écroule aux pieds des deux hommes. « Ils m'ont tué mon lieutenant ! » s'écrie le capitaine Lecointre sur le réseau radio. Le corps inanimé de l'officier est traîné le long du rideau. Ce faisant, le sergent Taukapa et son capitaine passent à quelques centimètres d'un Serbe embusqué derrière la tenture. L'homme écarte le voile, fait pivoter son arme en direction des trois Casques bleus penchés sur leur compagnon. Le sergent Taukapa est plus rapide : son Famas crache une courte rafale. Touché, le Serbe se réfugie dans le fond de la « zone vie », où la bouteille de gaz brûle toujours. Sergent et capitaine se ruent à sa poursuite. L'homme braque à nouveau son arme de la main gauche, sa droite ayant été partiellement arrachée. Le sergent l'ajuste à nouveau et fait feu : le Serbe s'écroule pour de bon.

Mètre par mètre
Entre-temps, les Casques bleus se sont aperçus que le lieutenant était toujours en vie. Quelques hommes sont laissés face aux conteneurs avec la mission de les fouiller ; trois Serbes y seront découverts et faits prisonniers. Le capitaine, le radio, le sergent Taukapa et les autres continuent en direction de la dernière partie du poste : la redoute « ouest ». Les Serbes tentent bien de contre-attaquer : deux d'entre eux avancent dans le couloir à la rencontre des Français. Le capitaine arme son pistolet, se décale et tire. L'un des deux est touché au pied. Dans le même temps, un marsouin lâche une rafale qui blesse à nouveau le même homme et tue le second. Le couloir est impraticable : trop risqué.
Le capitaine décide de passer par l'extérieur, de longer le mur de sacs de sable jusqu'à la redoute. Les hommes progressent mètre par mètre. En face, les Serbes ont compris. Ils jettent une grenade ; tout le monde se couche, personne n'est touché. On continue ; deuxième grenade, nouveau plaquage au sol, explosion, on se relève. Le capitaine demande alors un appui. Depuis l'autre rive de la Miljacka, les canons de 20 mm se mettent à tirer quelques mètres devant le groupe pour interdire aux Serbes même de risquer un oeil.

« Ne tirez plus, nous sommes français »
A ce moment, des cris partent de la redoute : « Ne tirez plus, nous sommes français ! » Les Serbes ont placé les deux Casques bleus qu'ils détiennent en otage aux entrées de la redoute. Comprenant qu'il ne peut pas poursuivre davantage sans mettre en péril la vie des deux hommes, le capitaine demande l'autorisation de cesser le combat et de tenter un échange de prisonniers. Le chef de corps accepte et se rend immédiatement sur les lieux avec un interprète et le médecin du bataillon.
Stricto sensu, l'assaut est terminé. Il aura duré un quart d'heure, durant lequel les Casques bleus ont réussi à reprendre 70 % du poste. Les négociations, elles, se poursuivront pendant toute la journée. Finalement, les Serbes évacueront la redoute à la faveur de la nuit, offrant à leur dernier prisonnier, le caporal-chef Chapdelaine, l'occasion de s'évader et de rejoindre les siens.

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 17:35
Guerre du Golfe : le webdocumentaire de l’opération Daguet

 

 01/03/2012 Source ECPAD

 

En 2011 pour commémorer les 20 ans de l’opération Daguet, l’amicale des anciens de la division Daguet sollicite l’ECPAD pour réaliser un documentaire. Découvrez maintenant le webdocumentaire de Frédéric Bouquet.

 

Mis en ligne le 24 février 2012, date anniversaire de la bataille d’As Salman, ce webdocumentaire rassemble plus de 5h30 d’entretiens et d’images d’archives inédites.

 

Grâce à la collaboration avec le général Derville, président de l’amicale des anciens de la division Daguet, la participation des autorités militaires à cette œuvre audiovisuelle est impressionnante : parmi les 27 témoins des officiers généraux (dont le général d’armée Maurice Schmitt, ancien chef d’État-major des armées), plusieurs chefs de corps (dont le général d’armée Bernard Thorette, ancien chef d’État-major de l’armée de Terre), des acteurs des combats, des membres d’unités de déminage, d’unités de soutien, des représentants du service de santé des armées, et des non militaires comme Yves Pellicot, commandant du car-ferry Danielle Casanova, qui avait rapatrié les forces depuis l’Arabie Saoudite en fin d’opération…

 

Enfin, une interview exclusive du général Colin Powell, ancien chef d’État-major de l’armée américaine, démontre l’estime des responsables américains pour le rôle des Français dans cette opération.

 

Le réalisateur du webdocumentaire « Opération Daguet »,  Frédéric Bouquet est aussi l’auteur des documentaires « Colbert, le dernier croiseur », « Jeanne d’Arc, porte-hélicoptères de légende », et « Kolwezi, la part de la Légion ».

Vous apprécierez la souplesse de navigation qui permet une approche historique, géographique ou thématique.

 

Le webdocumentaire « Opération Daguet », un produit multimédia à découvrir d’urgence.

 

>>> Lancer le webdocumentaire

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 12:30
source Le Pélerin

source Le Pélerin

En 1909 et en 1915, la marine française a sauvé des milliers d'Arméniens persécutés en Turquie. Georges Kevorkian a consacré un livre à ces interventions.

 

27/12/2011  par Jean Guisnel - Le Point.fr

 

On le sait peu, mais à deux reprises au début du XXe siècle, des milliers d'Arméniens ne durent leur salut qu'à des interventions musclées de la marine nationale française. Passionné par ces épisodes, Georges Kevorkian a enquêté dans les archives historiques du ministère de la Défense et auprès des descendants des marins ayant participé à ces opérations pour en faire un livre*. Entretien.

 

Le Point : En avril 1909, Stéphen Pichon et Marie-Georges Picquart, respectivement ministre des Affaires étrangères et ministre de la Guerre du gouvernement Clemenceau, décident d'envoyer plusieurs navires au secours des Arméniens de Cilicie sauvagement réprimés par les Turcs. Pouvez-vous nous rappeler le contexte historique de cette intervention ?

Georges Kevorkian : Les Jeunes-Turcs au pouvoir depuis 1908 ont promulgué une Constitution qui introduit des réformes de progrès et une orientation plus tolérante des rapports entre les différentes communautés de l'Empire ottoman, notamment entre les Arméniens chrétiens et les Turcs musulmans. Les Arméniens adhèrent à ce programme. Mais parmi ces Jeunes-Turcs, les nationalistes les plus radicaux rejettent les "infidèles". Les Arméniens sont accusés de menées autonomistes en Cilicie. À la mi-avril 1909, des heurts entre les communautés déclenchent des représailles de la part des Turcs. Tous les chrétiens sont visés. Les puissances occidentales sont averties de massacres dont sont principalement victimes les Arméniens ; elles craignent pour leurs ressortissants et leurs représentants consulaires. Du côté français, on craint aussi pour la vie des jésuites et des soeurs de Saint-Joseph-de-Lyon. Une force navale de plusieurs pays est alors dépêchée.

 

À quelles opérations ces navires français seront-ils affectés et en quoi aideront-elles les Arméniens ?

Le contre-amiral Louis Pivet, commandant l'escadre légère de Méditerranée à bord du croiseur cuirassé Jules Ferry, reçoit l'ordre d'appareiller pour cette région. Outre le Jules Ferry, son escadre, comprenant le cuirassé d'escadre Vérité ainsi que les croiseurs cuirassés Victor Hugo et Jules Michelet, se met en route pour arriver en bordure du golfe d'Alexandrette le 23 avril 1909. Les marins français constatent que tout le quartier arménien d'Adana est en feu ; il en est de même des habitations chrétiennes des localités proches. Les réfugiés chrétiens sont protégés avec le concours d'unités navales européennes (croiseur anglais Diana, croiseur italien Piemonte, croiseur allemand Hambourg...). Le 27 avril, le paquebot français Niger, réquisitionné, embarque 2 200 chrétiens (en majorité des Arméniens) de la baie de Bazit. Le Jules Ferry embarque, le même jour, 1 450 réfugiés, dont deux tiers de femmes et d'enfants. Quant au Jules Michelet, il protège par sa présence des chrétiens réfugiés en bordure de mer, en baie de Kessab. Le calme revenu, après concertation avec les autorités ottomanes, les réfugiés rescapés reviennent dans leurs quartiers dévastés ; cependant, certains quitteront pour toujours le pays.

 

En 1915, des Arméniens de la région du mont Moïse, sur le golfe d'Alexandrette (aujourd'hui Iskenderun), sont acculés par les Turcs. Leur salut viendra de la mer et de la marine française. Pourquoi est-elle intervenue ?

Fin octobre 1914, l'Empire ottoman se joint aux forces allemandes et autrichiennes (Empires centraux) pour combattre le bloc des pays de l'Entente (Grande-Bretagne, France et Russie). C'est ce qu'on a appelé le "théâtre oriental" de la Grande Guerre. En septembre 1915, la 3e escadre de la flotte de combat française en Méditerranée, aux ordres de l'amiral Gabriel Darrieus (qui vient de prendre le relais de l'amiral Louis Dartige du Fournet devenant chef de l'armée navale en Méditerranée), patrouille le long des côtes de Syrie, proches du golfe d'Alexandrette et du mont Moïse (Musa Dagh). Le 10 septembre, le croiseur Guichen aperçoit des groupes d'hommes descendant de la montagne vers la plage : plusieurs milliers d'Arméniens acculés à la mer fuient la barbarie des Turcs qui les pourchassent pour les déporter (la mort leur étant promise), en application du crime "génocidaire" décidé par les autorités ottomanes. Ils brandissent un pavillon de la Croix-Rouge, des pavillons français, et (dit-on) un drap sur lequel a été dessinée la croix du Christ. La décision est prise par l'amiral Dartige du Fournet, avant de quitter son escadre : "Il faut sauver ces Arméniens chrétiens (combattants, femmes, enfants, vieillards) du joug des bachi-bouzouks, les Turcs, nos ennemis."

 

Dans quelles conditions cette opération de sauvetage de grande ampleur s'est-elle déroulée ? Quel en fut le bilan ?

L'accord demandé aux autorités françaises de Paris tarde à venir, mais l'organisation du secours est bien en place et sera exécutée par l'amiral Darrieus du 11 au 13 septembre. Au total, le nombre d'Arméniens sauvés par cette opération navale s'élève, très exactement, à 4 092, dont 8 blessés, répartis comme suit : le croiseur cuirassé amiral Charner : 347, le croiseur cuirassé Desaix : 303, le croiseur de 3e classe D'Estrées : 459, le croiseur auxiliaire Foudre : 1 042, le croiseur de 1re classe Guichen : 1 941. Ces réfugiés vont être placés dans des camps situés à proximité de Port-Saïd, grâce à l'accord des autorités anglaises qui les accueillent le 14 septembre. Parmi ces réfugiés se trouvent des combattants dont certains rejoindront la légion arménienne du général français Julien Dufieux, en 1920.

 

Ces épisodes de l'histoire navale de la France sont peu connus. Sont-ils commémorés avec une intensité suffisante, à vos yeux ?

Ils sont connus par la plupart des Arméniens, grâce notamment au roman Les 40 jours de Musa Dagh de Franz Werfel, paru en 1934. D'autres ouvrages évoquent ces événements et les actes héroïques des marins français. Les mémoires des amiraux des escadres du Levant en font état. Ce qu'on doit retenir des écrits de ces derniers, c'est le décalage entre leurs actions de protection des chrétiens d'Orient et le recul (pour ne pas dire l'abandon) de la diplomatie française en 1922 et 1923 (désastreux traité de Lausanne). La France n'est plus dès lors "protectrice des chrétiens d'Orient". La sortie de mon ouvrage a favorisé plusieurs commémorations. Le 5 mai 2010, un hommage a été rendu devant la tombe de l'amiral Dartige du Fournet à Saint-Chamassy (Dordogne) en présence du maire du village, du sous-préfet de la Dordogne et de descendants d'Arméniens sauvés du mont Moïse. Le 15 octobre 2010, à Toulon, une cérémonie d'hommage a été rendue à la marine française par le secrétaire d'État aux Anciens Combattants M. Hubert Falco, maire de Toulon, en présence de l'ambassadeur d'Arménie en France et d'autorités civiles et militaires, dont le préfet maritime. Une plaque est posée au musée de la Marine, près de l'Arsenal maritime.

La flotte française au secours des Arméniens (1909-1915), Marines éditions, 127 pages, 23,20 euros. ISBN : 978-2357430099

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 07:55
photo Armée de Terre

photo Armée de Terre

 

28/06/2010 Armée de Terre

 

Le général Marcel Bigeard est décédé vendredi 18 juin 2010 à son domicile de Toul, à l'âge de 94 ans, le jour anniversaire de l'Appel du général de Gaulle.

 

Une des personnalités les plus décorées de France, le général Marcel Bigeard était un héros des guerres d'Indochine et d'Algérie. Parachuté sur Diên Biên Phu, trois fois évadé, il fut cinq fois blessé, il était titulaire de 24 citations individuelles (voir extraits en bas de page).

 

Retiré dans sa maison de Toul en Lorraine, le général avait récemment publié son dernier et seizième ouvrage : « Mon dernier Round », aux éditions du Rocher.

 

« Bien plus qu'un chef, le général Bigeard, est un meneur d'hommes. (…) Mon général, sachez que l'amour passionné et jaloux de votre chère France, que vous laissez en héritage, sera précieusement transmis. » a déclaré Monsieur Hervé Morin, ministre de la Défense dès l'annonce de son décès.

 

Monsieur Hubert Falco, secrétaire d'État à la Défense et aux anciens combattants a rappelé : « Le général Bigeard nous laisse une légende, il nous laisse sa devise "croire et durer". Ces valeurs s'ajoutent à notre mémoire, elles viennent enrichir la mémoire collective. »

 

L'armée de Terre présente ses sincères condoléances à l'épouse et aux proches du général, ainsi qu'à ses compagnons d'armes.

 

Extraits de citations

 

> Citation à l'ordre du 123e RI en date du 1er mai 1940

« Jeune sous-officier plein d'entrain et de valeur volontaire pour toutes les missions périlleuses, a fait preuve au cours d'une reconnaissance profonde en territoire ennemi de courage et de sang-froid dans un terrain hérissé de difficultés et sous les feux de l'ennemi. »

 

> Citation à l'ordre du 79e RIF en date du 1er juin 1940

« Sous-officier volontaire pour toutes les missions dangereuses au cours d'une reconnaissance en territoire ennemi, a pris spontanément le commandement d'une patrouille pour aller chercher le corps d'un camarade tué dans les lignes ennemies. »

 

>Citation à l'ordre du 79e RIF en date du 5 juin 1940

« Jeune sous-officier volontaire pour une mission dangereuse a traversé les lignes ennemies et a réussi à rejoindre son régiment 48 heures après ».

 

> Citation à l'ordre de la division en date du 27 septembre 1944

« Commandant Marcel BIGEARD, parachuté le 8 août 1944, dans l'Ariège comme chef d'une mission alliée, n'a cessé de prendre une part active dans les combats qui ont amené la libération de ce département. […] Le commandant BIGEARD, sous le pseudo de MARCEL, est devenu pendant les journées de libération de l'Ariège, un héros légendaire dont le renom a dépassé les frontières du département. »

 

> Recommandation for the military cross (23 septembre 1944)

Commandant Marcel BIGEARD (nom de guerre AUBE)

« Aidé du chef de maquis espagnol et du major CRYPTE, le commandant BIGEARD a commandé toutes les opérations militaires du département de l'Ariège.[…] Ce qui menaçait de devenir un complet désastre est ainsi devenu un succès ; 1220 prisonniers allemands, 3 canon tractés, 80 camions, 220 Allemands tués et 120 blessés. Par son courage, son énergie et son esprit d'initiative, le commandant Bigeard a donné un merveilleux exemple à ses hommes et a permis la victoire d'un maquis très réduit sur des forces allemandes très supérieures en nombre au cours d'une bataille acharnée. »

 

> Citation à l'ordre de l'armée obtenue à Tu Lê

« Officier supérieur au passé prestigieux. Chef de guerre de grande classe, vient une fois de plus par l'étendue de ses connaissances militaires et par son courage personnel de s'imposer à tous, communiquant à ses hommes la foi qui l'anime et obtenant de son unité un rendement exceptionnel. Parachuté à Tu Lê (pays thaï) le 16 octobre 1952 en vue de tenir Tu Lê et de prendre liaison avec Gia Hoï a parfaitement rempli sa mission. Durement contre-attaqué dès le 20 octobre par un adversaire très supérieur en nombre, a tenu tête avec opiniâtreté puis, entamant une audacieuse manoeuvre à travers un terrain particulièrement chaotique a réussi à dégager ses troues encerclées, luttant pied à pied avec les rebelles et leur infligeant des pertes très sérieuses. Par son énergie et son emprise sur le bataillon qu'il a formé en France, instruit et mené au combat, a su maintenir très haut le moral de ses hommes et leur a permis d'accomplir un exploit qui s'inscrit dans les plus belles traditions françaises. »

Pour son action lors des combats de Tu Lê, le bataillon est cité à l'ordre de l'armée et le commandant Bigeard reçoit la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur.

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21 septembre 2004 2 21 /09 /septembre /2004 11:55
Le plus vieux prisonnier du goulag Vietminh décoré de la Légion d'Honneur


Article de "La Liberté de l'Est "  du 21 septembre 2004
 

Le Lt-Colonel Huynh Ba Xuan, ancien aide de camp du général de Lattre en Indochine et victime du goulag Vietminh pendant 23 ans -la plus longue détention connue au Vietnam-, a été décoré de l'ordre de la Légion d'Honneur, par les autorités militaires françaises, à Rennes, lors des cérémonies du 11 novembre.
 Cette promotion, qui a eu lieu en application du décret du 26 juillet 2004, a été assortie de l'attribution de la Croix de Guerre des TOE, avec palme.

Cette reconnaissance tardive, principalement initiée par l'actuel ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, vient saluer le courage et la grandeur d'âme d'un homme d'exception, dont le parcours est relaté dans un témoignage émouvant, publié cette année aux éditions de l'Harmattan : "Oublié 23 ans dans les goulags Viet-Minh" de Huynh Ba Xuan.
Le Lt-Colonel Huynh Ba Xuan, est l'auteur du témoignage "Oublié 23 ans dans les goulags Vietminh", qui est paru cette année aux éditions de l'Harmattan.





Biographie
Né le 23 décembre 1929 à Bac Lieu, Cochinchine, le Lieutenant Colonel (e.r.) HUYNH Ba Xuan est sorti des Ecoles d'Infanterie de Coëtquidan et de l'Arme Blindée de Saumur en 1950. Aide de camp du général de Lattre en 1951 en Indochine, il fut le chef d'etat-Major " opérations " du GMVN à Nasan en 1952 puis commanda le sous-secteur de Hung Yen en 1953. Il fut capturé au combat sur la RP 39 en avril 1953.
 
Sur cette photo, au cours d'une cérémonie à Saigon en 1951, l'aide de camp du général De Lattre de Tassigny, le lieutenant Huynh Ba Xuan ( ici marqué d'une croix blanche)



Le Lt-Colonel (cr) Huynh Ba Xuan,
en 2004,décoré de la Légion d'Honneur

 

Le soldat qui a souffert vingt ans pour la France est bien " français à part entière "
Le Japon avait oublié des soldats de la guerre mondiale dans des iles de l'océan Pacifique.

La France avait oublié depuis 1953, dans les camps du Vietminh , le capitaine Huynh Ba Xuan, ancien aide de camp du maréchal de Lattre de Tassigny . . .
Ce n'est pas sans mal que cet officier a pu rentrer en France. Ce n'est pas sans mal qu'on lui a reconnu la nationalité française.
Ce n'est pas sans mal qu'il a obtenu une retraite mais le tribunal de grande instance de Rennes a tranché en décidant :
" Le capitaine Huynh Ba Xuan est français et a conservé la nationalité française sans discontinuer depuis sa naissance."

A la décision du tribunal, le capitaine contenait difficilement sa joie et son émotion.
"Je remercie beaucoup la justice de la France. Je vais pouvoir continuer à vivre dans ce grand pays ".
Réintégré dans l'armée française avec le grade de Lieutenant-Colonel, il fait paraitre aux édition "l'Harmattan" un livre qui retrace ses souffrances et donne un témoignage sur la réalité des camps " de rééducations communistes ".

HUYNH  Ba Xuan , oublié 23 ans dans les goulags viet-minh

Son père ayant été assassiné en 1946 par les nationalistes vietnamiens, Huynh suit une formation d'élève-officier à Coëtquidan et Saumur en 1949-1951, et devient en 1951 aide de camp du général de Lattre à Saigon. Il se distingue au siège de Na San, avant de commander comme capitaine le sous-secteur de Hung-Yen et le lOème BVN. Victime d'une embuscade en zone vietminh, il est fait prisonnier en avril 1953 après une opiniâtre résistance.
Interné dans un camp mixte de prisonniers et de déserteurs de l'armée française, il est soumis à la surveillance et aux brimades de ces derniers. Il est alors témoin des horribles souffrances de prisonniers moribonds, rongés par des rats ... réduits à l'état de squelette par la malnutrition et des travaux exténuants.

Il monte en novembre 1953 un audacieux plan de soulèvement du camp, qui échoue en raison du désistement de quelques camarades. Repris après son évasion, il est mis au pilori par le commandant du camp devant tous les prisonniers rassemblés. Il transforme l'autocritique qui lui est demandée en une virulente diatribe contre le totalitarisme et la barbarie des valets du communisme chinois et russe.
Transféré de camp en camp de sûreté populaire,camouflé aux vues aériennes, il va désormais connaître l'enfer des représailles réservés aux irrécupérables : - les pieds cadenassés dans un carcan ou entravés par de lourdes chaînes - le cachot noir de lm70 de long, dont il ne sort que 10 minutes par jour - la demi-ration de riz (provenant des stocks arrosés de pétrole à Cao Bang pour les rendre inconsommables) - le camp de prisonniers où la mortalité dépasse 80% en 10 ans - les pénibles séances de rééducation politique où il est traité de criminel de guerre et de traître. Il résiste avec un courage surhumain à toutes ces épreuves, priant la Vierge et se récitant des vers de Lamartine et d'André Chénier.

La rigueur s'atténue en 1973 avec la signature des accords de Paris, et en 1975 à la chute de Saïgon, au moment où près de 500.000 soldats sud-vietnamiens sont placés en camp de rééducation. Avec trois survivants, il est mis en résidence surveillée près d'Hanoï. Astreint à des travaux de menuiserie, il est réconforté par une famille accueillante, et visite Hanoï sous la conduite de ses gardiens. Il compare alors la misère de la population du Nord aux privilèges des bo-doï qui ont "profité " de l'opulence du Sud-Vietnam.

Libéré en mai 1976, il retrouve sa mère à Ho-Chi-Minh-Ville et récupère ses papiers militaires. Mais le Consulat de France reste sourd à ses démarches. Lors de deux tentatives d'évasion par la mer, il échappe à la police et se réfugie à Bien Hoa, où il se marie. Il réussit en 1980 à joindre la maréchale de Lattre qui obtient son rapatriement grâce au ministre Jean François-Poncet.

Après son débarquement à Paris le 12 juillet 1984, ses ennuis ne sont pas terminés. Etant en prison en 1955, il n'a pas pu demander son maintien dans la nationalité française. .Un comité de soutien se constitue avec l'appui de la Fondation de Lattre et des officiers de la promotion Leclerc. Le Tribunal de Grande Instance de Rennes reconnaît sa nationalité en janvier 1986, et le ministère de la Défense le promeut Lieutenant-Colonel. N'ayant rien oublié de la langue française, Huynh Ba Xuan raconte cette aventure dans un style dépouillé, sans rancune ni rancoeur, laissant trace de ses humiliations à la postérité et à l'Histoire. Ayant conservé la foi de sa jeunesse, il revendique son choix d'officier : défendre par les armes son pays natal contre les atrocités communistes...pour la liberté et les valeurs de la France.
Son livre est à recommander à tous ceux qui ont aimé L'Indochine et qui souhaitent une réconciliation franco-vietnamienne. Général (cr) Maurice Faivre ( qui était avec Huynh  à Saumur ) ( L'Harmattan. 2004. 266 pages, plus 25 pages d annexes et de photos.)
Auteur(s) : Huynh Ba Xuan,
Paru le : 01/08/2004
Editions-Diffusion L'HARMATTAN
5-7 Rue de L'école Polytechnique 75005 PARIS
Tel : 01 40 46 79 20
266 pages. Format 16 x 24 cm. Prix 26,50 ¤

 
 


Extrait du site web http://perso.wanadoo.fr/unpara/gazette/2004_12/gazette122004.htm

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